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Monsieur le président, membres du Comité, bonjour. D'entrée de jeu, je tiens à remercier le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre de m'avoir invité à commenter le projet de loi .
Je suis ravi d'avoir l'occasion de vous faire part de mes observations sur le processus électoral. Quand je formule des observations à un comité de la Chambre des communes, j'ai pleinement conscience que je m'adresse aux artisans des lois du Canada.
J'aborderai aujourd'hui les points suivants: les dispositions du projet de loi et mes observations sur l'élection générale de 2018 en Ontario.
Quand j'examine les dispositions d'un projet de loi qui porte sur les élections, comme celui-ci, je me demande toujours si les changements proposés préservent l'intégrité du processus électoral, s'ils maintiennent la notion d'équité et s'ils favorisent la transparence. Voici mes observations à l'issue de mon examen attentif de ce projet de loi.
Le projet de loi propose des modifications qui, si elles sont adoptées, favoriseront l'exercice du droit de vote en éliminant des obstacles au suffrage. Beaucoup de ses dispositions sont en vigueur en Ontario, et j'y suis très favorable.
J'insiste en particulier sur celle qui reconnaît la carte d'information de l'électeur en tant que pièce d'identité. Cette carte est un incontournable de l'administration électorale et, à mon humble avis, elle est un élément essentiel de la mosaïque électorale canadienne. La carte d'information de l'électeur est rassembleuse, car elle garantit à tout groupe d'électeurs qu'ils figurent sur la liste électorale, tout en leur fournissant les renseignements nécessaires pour qu'ils expriment leur suffrage. Cette modification harmoniserait les exigences d'identification avec celles de l'Ontario, et je félicite le gouvernement d'en reconnaître la pertinence.
De plus, la prolongation du calendrier électoral et des heures de vote par anticipation contribuera à inscrire le scrutin sous le signe du succès. Ces dispositions, parmi d'autres, élargiront la marge de manoeuvre du directeur général des élections. En effet, c'est le directeur général des élections, en tant que gestionnaire du scrutin, qui est le mieux à même de décider de l'organisation des élections. Le laisser libre de prendre les décisions qui relèvent de son mandat, dans le respect de la loi, est un facteur de réussite clé pour la gestion d'élections.
Passons maintenant à la réglementation des tiers. En 2016, l'Ontario a mis en application une refonte des règles de financement électoral. Alors que la province réformait son processus électoral en profondeur, on m'a demandé d'agir comme conseiller auprès du Comité permanent des affaires gouvernementales, ce que j'ai accepté. Le Comité a lancé un vaste processus de consultation de la population; il a sillonné l'Ontario pour écouter ce que de simples citoyens et des groupes d'intérêt avaient à dire sur le projet de loi.
J'ai par ailleurs témoigné à trois reprises devant le comité permanent afin d'exprimer de mes réflexions sur la teneur du projet de loi. Mon message était simple et invariable: le concept de concurrence à armes égales est au coeur de notre démocratie. Il s'agit par ailleurs d'un principe unificateur pour gérer des élections, car il s'applique aussi bien au volet scrutin qu'au volet campagne du processus électoral.
Les résultats électoraux sont censés refléter la volonté sincère du peuple. Les règles de financement électoral visent à garantir que les acteurs politiques aient tout autant que les autres la possibilité d'amasser et de dépenser des fonds pour faire rayonner leur message et engranger les votes. Les résultats électoraux ne devraient pas être faussés parce que certains ont les moyens d'influencer indument l'électorat. Les tiers ne font pas exception. Pour assurer une concurrence à armes égales, il est impératif d'imposer un cadre réglementaire applicable aux tiers; en conséquence, je suis favorable aux dispositions proposées dans le projet de loi.
À quelques exceptions près, les amendements mis de l'avant dans le projet de loi s'apparentent au modèle ontarien. Ainsi, les seuils de dépenses ne sont pas les mêmes. Cela dit, je ne me prononcerai pas sur les montants précis et leur bien-fondé. L'important, à mes yeux, c'est qu'une réglementation s'applique à la période préélectorale ainsi qu'à la période électorale. En Ontario, avant la réforme législative de 2016, la période préélectorale n'était aucunement réglementée. C'est une question pour laquelle je milite depuis longtemps, vu le manque de transparence qui entoure les dépenses que les tiers pourraient engager au cours des six mois qui précèdent les élections.
L'obligation pour les tiers de fournir un rapport provisoire compte parmi les éléments du projet de loi que j'appuie fortement. J'estime que l'encadrement des dépenses n'en sera que plus efficace et la transparence, accrue.
Je m'arrête également sur la question du financement en provenance de l'étranger. Je suis extrêmement favorable à l'idée d'empêcher les tiers d'employer des fonds provenant d'une entité étrangère. Par contre, le projet de loi garde le silence sur la validation des sources de financement. En effet, rien n'oblige les tiers à déclarer d'où proviennent les fonds qu'ils reçoivent, et il pourrait fort bien s'agir d'une source étrangère. C'est un élément que je tiens à porter à l'attention du Comité.
Dans l'ensemble, le projet de loi me semble aller dans la bonne direction.
J'en viens maintenant aux dispositions relatives au contrôle de l'application de la loi. En effet, pour que le contrôle soit efficace, il importe de fournir aux responsables les outils qu'il leur faut.
Je suis ravi de constater que le commissaire aux élections fédérales aura le pouvoir d'imposer des sanctions administratives pécuniaires, d'assigner des témoins à comparaître et de porter des accusations, le cas échéant. Il m'apparaît également justifié qu'il soit transféré au bureau du directeur général des élections. Ainsi outillé, le commissaire pourra s'acquitter efficacement de son mandat et préserver la confiance de la population en exigeant des comptes des acteurs politiques.
Je consacrerai le reste de mon temps de parole à des observations au sujet de l'élection générale de 2018 en Ontario.
Les élections de cette année se sont déroulées sous le signe d'un changement sans précédent. Élections Ontario a dû mettre en application quatre lois distinctes en prévision des élections de juin 2018. Les modifications apportées ont redessiné la carte électorale et ils ont permis à la province de mobiliser de nouvelles technologies, des modèles de dotation novateurs, des procédures renouvelées et des outils modernes pour les divers intervenants en cause.
L'élection générale de 2018 en Ontario s'est avérée, à mon humble avis, un franc succès. Les lois ont étayé nos efforts dans le but de favoriser l'exercice du droit de vote et la modernisation des services à l'électorat.
Je tiens néanmoins à faire ressortir quelques points cruciaux.
Tout d'abord, il y a la question de la protection de la vie privée et de la sécurité. Puisque les données personnelles et les intrusions dans les réseaux publics sont de plus en plus sous les projecteurs, les notions de protection de la vie privée et de cybersécurité sont passées à l'avant-plan des préoccupations.
L'élection générale de 2018 a été la première où divers outils technologiques ont été adoptés, notamment un registre de scrutin électronique pour consigner qui a voté et de l'équipement permettant de compter les bulletins de vote.
Dans un souci de sécurité, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le conseiller provincial en matière de sécurité, nommé par le secrétaire du Conseil des ministres de l'Ontario. Nous lui avons demandé conseil pour que nos procédures et nos systèmes respectent certains seuils, de manière à limiter les menaces éventuelles. En concertation avec le conseiller provincial, Élections Ontario a mandaté un expert en sécurité pour procéder à des vérifications en profondeur des systèmes, des procédures et des effectifs. Cet expert a produit un rapport où il a recommandé diverses interventions, que nous avons appliquées afin de réduire la vulnérabilité.
Rien ne laisse supposer que les intrusions relevant de la cybersécurité, les fausses nouvelles ou quelque autre forme d'ingérence de nature électronique ont influé indûment sur l'élection générale de 2018 en Ontario.
Le dernier point que j'aborderai concerne les dépenses des tiers. Depuis l'entrée en vigueur du nouveau régime ontarien, qui est analogue à ce qui figure dans le projet de loi , les tiers ont l'obligation de s'enregistrer et de tenir compte des plafonds de dépenses en période tant préélectorale qu'électorale. Pour l'élection générale de 218, un total de 59 tiers se sont enregistrés, soit 34 durant la période préélectorale de six mois et 25 durant la période électorale. En comparaison, en 2014, seuls 37 tiers s'étaient inscrits pendant la période électorale. Il s'agit donc d'une progression de 59 % par rapport à 2014.
Il est encore difficile d'évaluer les répercussions générales de la nouvelle réglementation, car nous ne recevrons les documents financiers complets qu'en décembre prochain. Néanmoins, je suis convaincu que la réglementation a largement influé sur les dépenses publicitaires des tiers. Voici un exemple. En 2014, 37 tiers enregistrés ont dépensé environ 8,67 millions de dollars en période électorale seulement. Or, en 2018, sous le nouveau régime, les 25 partis enregistrés pendant la période électorale n'ont pu dépenser à eux tous que 2,55 millions de dollars, une baisse de plus de 6,12 millions de dollars. C'est considérable, et j'ai hâte de savoir combien les tiers ont dépensé, en décembre.
Nous avons toutefois eu des difficultés au chapitre des exigences d'enregistrement. En Ontario, un peu comme ce que prévoit le projet de loi , un tiers n'est tenu de s'enregistrer que s'il dépense au moins 500 $. Nous avons eu du mal à exercer un contrôle; nous avons un peu pataugé. Nous avons reçu de nombreuses plaintes à propos de tiers, dont beaucoup ne s'étaient pas enregistrés auprès d'Élections Ontario, car ils étaient restés sous le plafond des 500 $. Nous nous sommes donc retrouvés avec des publicités de tiers non réglementées. Le problème, c'est que beaucoup de tiers affichaient des publicités exclusivement sur Internet, ce qui nous a compliqué largement la tâche lorsque nous avons voulu déterminer s'ils avaient franchi le seuil des 500 $ et à quel moment.
J'en aurai beaucoup à dire aux législateurs ontariens sur ce volet de la réforme. Je vous invite à vous pencher sur la question pendant votre étude du projet de loi.
Enfin, je profite de l'occasion pour remercier le Comité de m'avoir invité à lui faire part de mon point de vue en tant que directeur général des élections de l'Ontario. Je vous félicite de votre travail dans le dossier de la réforme électorale et je serai ravi de répondre à vos questions.
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Nous avons effectué les projets pilotes dans Whitby—Oshawa et Scarborough—Rouge River. Lorsque j'ai écrit aux législateurs, j'ai été très transparent. Nous estimions qu'il fallait utiliser la technologie uniquement là où nous savions qu'elle fonctionnerait.
Nous avons demandé aux directeurs du scrutin d'examiner tous les lieux de vote à l'aide d'un dispositif technique permettant de déterminer la connectivité. Nous avons équipé tout juste un peu plus de la moitié des bureaux de vote de l'Ontario de la technologie en question, mais comme 90 % de l'électorat était censé se rendre dans ces bureaux-là, cela signifie que 90 % des électeurs ont voté à l'aide de cette technologie.
Celle-ci a d'ailleurs largement dépassé nos attentes. Le jour des élections, la connectivité a oscillé autour de 99,4 % et 99,6 % dans les 3 900 lieux de vote munis de la technologie. Les résultats ont été excellents.
Nous avons récemment reçu toutes les données de recherche sur l'opinion de l'électorat. La loi ontarienne nous oblige à mener un vaste sondage. Nous avons posé diverses questions à 10 000 Ontariens, et certains des chiffres obtenus sont extraordinairement élevés. Environ 95 % des électeurs de la province sont très en faveur de la technologie et ils l'ont trouvée facile à utiliser, efficace et sûre.
Les tabulatrices de vote ont été l'élément le plus facile à mettre en oeuvre. Nous utilisons un bulletin de vote en papier. Lorsque j'ai entamé le processus de modernisation des élections, j'étais très conscient que nous voulions garder un bulletin de vote en papier. J'ai présidé au déroulement d'élections un peu partout au pays et la plupart des Canadiens à qui j'ai parlé veulent une preuve tangible de leur vote. Pour nous, il était impératif de conserver un bulletin de vote en papier.
La technologie des tabulatrices de vote est relativement simple. Elle existe depuis 30 ans. C'est la même technologie qui est utilisée à l'épicerie lorsque le commis scanne votre boîte de céréales. Cela n'a rien de révolutionnaire; c'est une technologie éprouvée.
Le jour des élections, sur 4 000 tabulatrices, nous avons éprouvé des problèmes avec 10 à 20 d'entre elles, ce qui est dérisoire. Aucun électeur n'a été privé de son droit de vote. Nous avions un processus en place pour permettre aux gens de voter au moyen d'une autre boîte.
Selon nous, la technologie a présenté un avantage considérable lors des élections.
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Je vais parler du sous-amendement.
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, je remercie le Comité de me donner l'occasion de m'exprimer. C'est toujours un plaisir de pouvoir discuter de cette motion et du sous-amendement que mon distingué collègue a proposé.
Chose certaine, l'un des éléments de l'amendement de M. Reid a été abordé, c'est-à-dire la comparution du directeur général des élections de l'Ontario. Honnêtement, j'ai trouvé son témoignage intéressant, intrigant et fascinant. Il a abordé un certain nombre de questions qui, selon moi, sont liées au projet de loi dont nous sommes saisis. Il a donné des exemples à l'échelle provinciale, qu'il s'agisse du financement par des tiers, du Registre électoral provisoire ou, plus généralement, de la technologie, qui n'est pas directement prévue dans ce projet de loi, mais sur laquelle le directeur général des élections du Canada s'est prononcé, particulièrement en ce qui concerne les registres de scrutin électroniques, la façon dont on a utilisé cette technologie au niveau provincial, de même que les difficultés que notre directeur général des élections, M. Perrault, connaît à l'échelon fédéral lorsqu'il s'agit de la mettre en oeuvre d'une manière professionnelle et adéquate.
Dans son témoignage la semaine dernière, il a indiqué qu'il ne serait pas en mesure de mettre cette technologie à l'essai dans le cadre des élections partielles qui devraient avoir lieu cet automne. À l'heure actuelle, il y a un siège vacant dans York—Simcoe, depuis dimanche, dans Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes, dans Outremont, de même que dans la circonscription de M. Di Iorio. J'ai cru remarquer que M. Di Iorio se trouvait toujours sur le site Web. Je ne sais pas à quel moment sa démission entrera en vigueur. Je croyais qu'il avait démissionné au printemps dernier, mais cela ne semble pas être le cas puisqu'il est toujours sur le site Web. Donc, il y aura probablement une élection partielle là-bas, ainsi que dans Burnaby—Douglas, qui se nomme actuellement Burnaby-Sud, si je ne me trompe pas.
Ces élections partielles sont certainement l'occasion de mettre à l'essai cette technologie. Toutefois, selon ce que j'ai compris — et à juste titre —, le directeur général des élections n'est pas prêt à s'engager dans cette voie s'il n'est pas entièrement convaincu que la technologie a été éprouvée et qu'elle est prête à fonctionner. Ce matin, le directeur général des élections de l'Ontario nous a dit avoir fait l'essai des registres de scrutin électroniques dans Whitby—Oshawa lors de l'élection partielle, puis à l'échelle de la province en juin dernier, et l'expérience s'est avérée positive.
Son témoignage a aussi été très pertinent pour ce qui est de la technologie et de la façon dont elle est mise en oeuvre. Ceux d'entre nous qui vivent dans des régions rurales ou éloignées — la mienne est certainement plus rurale qu'éloignée — savent qu'il y a des problèmes liés à la connectivité et à l'utilisation de nouvelles technologies, que ce soit les registres de scrutin électroniques ou les tabulatrices... J'ai eu la chance d'utiliser cette technologie durant la course à la chefferie du Parti conservateur en mai 2017. Je crois qu'il s'agissait de la même entreprise et de la même technologie. On aurait dit de vieux télécopieurs.
Un député: [Inaudible]
M. John Nater: Cela concerne le témoignage du directeur général des élections de l'Ontario, dont...
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Je vous remercie, Monsieur Graham, pour cette observation.
Lorsque j'étais scrutateur, cette technologie était utilisée dans le bureau de scrutin dont j'étais responsable près de Fergus, en Ontario. Même dans cette région relativement bien établie, il y avait des problèmes de connectivité au réseau WiFi, en utilisant le modem, au point où il a fallu changer d'endroit pour avoir accès à une connexion. Il y a donc cette difficulté à surmonter.
J'ai trouvé particulièrement intéressant d'entendre le directeur général des élections dire ce matin que 90 % des électeurs ont voté dans des endroits qui utilisaient cette technologie, alors que 50 % des endroits l'utilisaient. Cela tient certainement compte de bon nombre des problèmes auxquels sont confrontées les régions. Lorsqu'on se penche sur le dépouillement du scrutin, la façon dont les votes ont été compilés et la vitesse à laquelle on a dépouillé les résultats dans la grande majorité des circonscriptions, on constate que cette technologie fonctionne. En revanche, nous avons attendu un certain temps pour ce qui est des endroits qui utilisaient la méthode traditionnelle de dépouillement des bulletins de vote en papier. Je pense que c'est assez révélateur de l'efficacité de cette technologie. Chose certaine, ce qu'il nous a dit au sujet des taux de réussite — entre 99,4 % et 99,6 % pour ce qui est de la connectivité tout au long de la journée — est positif, intéressant et très encourageant.
Chaque fois qu'il est question de nouvelles technologies, que ce soit au sein du Comité ou de la population en général, on craint toujours le risque d'intrusion. Le système qui a été mis en place, comme le directeur général des élections l'a mentionné ce matin, est en fait une technologie vieille de plus de 30 ans, alors ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une nouveauté; c'est plutôt qu'on l'utilise dans un nouveau domaine.
Toutefois, la possibilité d'utiliser cette technologie tout en conservant les bulletins de vote en papier est intéressante.
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C'est intéressant. Nous avons bien aimé entendre le témoignage du directeur général des élections.
Désormais, j'estime qu'il est essentiel que nous entendions la ministre avant de procéder à l'étude article par article. Je me réjouissais de la comparution de la ministre devant le Comité jeudi, à 15 h 30. Malheureusement, il y a eu un changement à l'horaire.
Ce qui m'a vraiment frustré, c'est que le gouvernement a laissé entendre que le témoignage de la était en quelque sorte un cadeau que le gouvernement faisait à l'opposition, alors que ce n'est absolument pas le cas. Ce n'est pas du tout un privilège. D'ailleurs, on a clairement indiqué dans leur lettre de mandat que la ministre et ses collègues du Cabinet doivent se mettre à la disposition des comités. J'espère que la ministre comparaîtra de nouveau devant le Comité avant que nous procédions à l'étude article par article pour que nous puissions discuter de certains amendements.
Je sais que le greffier distribuera les amendements qui ont été proposés par les divers partis, et je crois savoir qu'il y en a plusieurs du gouvernement, de l'opposition et du troisième parti, et possiblement du Parti vert et du Bloc, bien que je n'en sois pas certain. Je sais toutefois que Mme a proposé des amendements.
Selon moi, avant d'examiner les articles un à un — en sachant que nous aurons accès aux amendements proposés au cours des prochains jours —, il est important que nous ayons la possibilité de parler avec la . Nous devons connaître l'approche que le gouvernement veut adopter et savoir quels sont les amendements qu'elle juge acceptables ou non. Je pense qu'il serait utile qu'elle puisse comparaître devant le Comité à un moment donné. En fait, j'estime que ce serait bénéfique.
Évidemment, tous les membres du Comité s'intéressent à ce dossier, car nous siégeons au comité chargé d'examiner le projet de loi, mais elle, en tant que responsable, a tout intérêt à comparaître et à nous indiquer l'orientation du gouvernement dans ce dossier. Je suis conscient, certes, que nous ne serons peut-être pas d'accord sur tous les amendements qu'elle propose ni sur tous les amendements proposés par le NPD ou le Parti vert, mais nous aurons au moins une idée de l'orientation qu'elle souhaite prendre.
Personnellement, je serais curieux de voir quels amendements elle serait prête à accepter en ce qui concerne les tiers. J'aimerais donc lui demander si elle accepterait de renforcer davantage certaines dispositions à cet égard... À la lumière des observations formulées par le directeur général des élections de l'Ontario au sujet des tiers, je serais intrigué de savoir si elle serait disposée à renforcer certaines de ces dispositions, en particulier — et encore une fois, cela se rapporte à la controverse qui a éclaté au sud de la frontière — concernant l'influence et l'ingérence étrangères. Aucun d'entre nous ne veut aborder la question de l'ingérence russe et des fausses nouvelles.
De toute évidence, je pense aussi que la majeure partie de la population, à l'exclusion peut-être de quelques personnalités américaines influentes, croit qu'il y a eu ingérence dans ces élections. J'aimerais savoir ce que compte faire la pour calmer les inquiétudes légitimes des députés — de tous les partis — quant à l'ingérence étrangère dans le cadre des prochaines élections. Je pense qu'il y a lieu de se le demander.
Je serais curieux de savoir si elle partage l'avis du directeur général des élections de l'Ontario concernant l'obligation pour les tiers de déclarer la provenance de tous les dons, qu'il s'agisse d'une source canadienne ou étrangère ou d'une combinaison des deux. Je crois qu'il serait bon de savoir si la serait favorable à un relèvement des normes en matière de rapport et à des mécanismes de reddition de comptes qui empêcheraient les entités d'utiliser des fonds étrangers lors des élections canadiennes.
De plus, je pense qu'il vaudrait la peine d'interroger la sur le rôle du vérificateur général. J'ai trouvé intéressant que le directeur général des élections mentionne le fait que le vérificateur général effectue un examen des dépenses gouvernementales pendant la période préélectorale. C'est une façon intéressante de procéder.
Que je sache, le vérificateur général n'a pas ce rôle au niveau fédéral. J'aimerais savoir ce que la ministre en pense, et si elle serait disposée à confier un rôle de vérification au vérificateur général ou à une autre entité semblable, peut-être au directeur général des élections ou à quelqu'un d'autre qui n'est pas directement lié aux élections, pour examiner la publicité faite par le gouvernement pendant les périodes électorale et préélectorale.
D'ailleurs, le projet de loi prévoit un plafond de dépenses qui est imposé aux partis politiques en période préélectorale. J'aimerais que la ministre nous dise si elle serait disposée à harmoniser les périodes de publicité fédérale, de même que les annonces et les déplacements des parlementaires et des ministres qui pourraient être perçus comme étant liés aux élections. J'aimerais savoir si la ministre serait prête à examiner ce genre de fonction.
Somme toute, j'avais l'impression que la ministre était disposée à tenir ces discussions. Chose certaine, elle s'est présentée en personne jeudi, à 15 h 30. Elle a assisté à toute la réunion qui s'est déroulée à l'édifice du Centre. Elle avait des notes. On peut donc imaginer qu'elle était prête à témoigner et à répondre aux questions du Comité.
Malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé. Une motion a été présentée en début de réunion, avant même que la ministre puisse témoigner, et elle a fait l'objet d'un débat qui a duré toute la réunion. Il s'agissait de la motion de guillotine dont nous sommes actuellement saisis. La motion initiale, je suppose, consistait à relancer le débat sur cette motion plutôt que de le faire après le témoignage de la ministre. C'est dommage. Comme je l'ai dit, je ne pense pas que la comparution d'un ministre devrait être perçue comme un cadeau ou un privilège qui est accordé aux comités seulement si nous convenons d'une motion de programmation ou d'une motion de guillotine. Je ne crois pas que ce soit approprié, surtout lorsqu'on lit les lettres de mandat des ministres qui mettent l'accent sur leur comparution devant les comités.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais que la ministre nous parle de ses efforts visant à mettre sur pied un registre électoral provisoire semblable à celui qui a été mis en place en Ontario. Le directeur général des élections de l'Ontario avait des commentaires favorables à ce sujet. Il a donné l'exemple d'un registre facultatif. Dans notre cas, il s'agissait d'un registre automatique. Dans les deux cas, il est possible de se retirer du registre à tout moment. J'aimerais savoir ce que la ministre pense de ces deux stratégies et laquelle convient le mieux au niveau fédéral.
Du point de vue des provinces, le directeur général des élections, M. Essensa, a indiqué que le registre comptait plus ou moins 1 200 personnes. Cela me semble très peu, compte tenu de la population de l'Ontario et du nombre de jeunes de 16 et 17 ans qui y vivent, d'autant plus que la grande majorité des jeunes de cet âge fréquentent actuellement l'école secondaire et se trouvent donc dans une institution publique facilement accessible au directeur général des élections ou à un fonctionnaire électoral. Ce chiffre est très bas. J'aimerais avoir l'avis de la ministre à ce sujet. Le directeur général des élections semblait indiquer qu'il y avait très peu de gens qui s'étaient retirés du registre. Je pense que c'est positif. J'aimerais savoir si la proportion serait la même si le registre était obligatoire ou automatique.
Cela nous amène à parler de la protection de la vie privée. J'ai été heureux d'apprendre du directeur général provincial que ces données sont protégées au sein d'Élections Ontario. Elles ne sont pas communiquées aux partis politiques. Elles ne sont pas transmises à des tiers ni à personne d'autre à l'extérieur d'Élections Ontario. Je pense qu'il est toutefois important de nous assurer que des dispositions semblables sont en place.
À l'échelle fédérale, l'ancien ministre par intérim, , a lui-même indiqué à la Chambre que cette information ne serait pas communiquée à qui que ce soit en dehors d'Élections Canada. C'est rassurant, mais nous devons tout de même nous assurer que c'est bel et bien le cas.
Par conséquent, lorsque les gens atteignent l'âge de 18 ans et deviennent admissibles à voter, leurs noms sont ajoutés à la liste électorale permanente et, à ce moment-là, les électeurs inscrits ont le droit de voter aux élections fédérales. Ces renseignements seraient strictement transmis aux acteurs du processus politique concernés.
D'ailleurs, à ce sujet, M. Cullen a soulevé la question des règlements et des règles régissant la protection de la vie privée, et de la façon dont nous nous y prenons pour relever les défis liés à la protection des données personnelles et de l'information. Certes, ce projet de loi contient des mesures qui visent à assurer cette protection, mais, après avoir entendu différents témoins, différents experts, il appert que ses dispositions ne vont pas assez loin. J'aimerais que la ministre me dise si elle a changé d'avis sur la façon dont le projet de loi s'attaque aux problèmes liés à la protection de la vie privée.
J'aimerais que la ministre nous dise, lorsqu'elle comparaîtra — et je l'espère bien —, si elle estime que la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels, la LPRPDE, s'applique entièrement à ces acteurs du processus politique, ou si seulement certains aspects pourraient être appliqués au processus. Lors de leur comparution, le directeur général des élections et le commissaire à la protection de la vie privée ont tous deux fait des recommandations précises au sujet de la protection de la vie privée et des renseignements personnels. J'estime que le Comité devrait en discuter avec la ministre et lui demander si elle acceptera ou non les recommandations de ces commissaires, ou si elle a une autre proposition à faire à cet égard.
Certes, la loi prévoit que les partis auront une politique de protection de la vie privée qui fera l'objet d'une surveillance de la part du directeur général des élections. Ce processus est valable et constitue un bon point de départ. La ministre devra nous dire, lors de sa comparution devant le Comité, si elle veut maintenir cette politique à long terme.
Une autre question qu'il sera bon de soulever auprès de la ministre concerne les dispositions anti-collusion que le gouvernement provincial a mises en oeuvre. J'ai été encouragé d'entendre qu'il y avait des allégations — je ne devrais pas dire encouragé d'entendre des allégations. Je devrais plutôt dire que j'ai été encouragé d'entendre comment le directeur général des élections a donné suite aux allégations de collusion entre les acteurs politiques, entre les tiers et comment on a enquêté sur ces cas.
Je serais curieux de savoir si la ministre serait disposée à renforcer et à mettre en oeuvre de solides dispositions anti-collusion dans la loi fédérale pour s'assurer que les tiers et les acteurs politiques n'essaient pas de contourner les règles et les limites prévues dans la loi pour influencer indûment les élections.
À cet égard, le directeur général des élections de l'Ontario a donné l'exemple du plafond des dépenses, qui est fixé à 500 $ en Ontario, et du défi de l'imposer dans un environnement numérique. Nous pourrions aller un peu plus loin et examiner la publicité de façon plus générale.
Il est difficile de maintenir un registre des publicités en ligne — qu'il s'agisse de publicités sur Facebook, Instagram, Twitter ou de bannières publicitaires traditionnelles — ou de savoir combien de fois elles sont apparues. À moins que vous ou quelqu'un associé à la campagne les ayez vues de vos propres yeux, on peut difficilement trouver en ligne un rapport de sa présence. Qui plus est, ce genre de publicité ne s'affiche pas pour tout le monde, selon les paramètres de la publicité en question.
Sur Facebook, par exemple, elles ciblent parfois les gens qui aiment une certaine page, dont le compte Facebook a enregistré certaines pages qui ont été aimées; on peut donc voir une publicité ou non selon ces facteurs-là.
Si j'ai aimé le Parti conservateur du Canada sur Facebook, si j'ai aimé sur Facebook, ou encore le Parti libéral ou les néo-démocrates...
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Disons qu'il y a de bonnes chances que ceux qui aiment , le Parti conservateur ou autre entité affiliée ne verront pas les publicités néo-démocrates ou libérales. Si on cherche à savoir exactement où va l'argent qu'on a dépensé, il faut pouvoir être en mesure de voir les publicités de ses propres yeux. Lorsque la ministre comparaîtra devant le Comité, il faudra absolument discuter des moyens de renforcer ces mécanismes, surtout en ce qui a trait aux tiers.
Pour ce qui est des acteurs politiques, je dirais que le régime de divulgation d'information est plutôt musclé. La Loi électorale du Canada nous oblige à faire rapport de toutes nos dépenses et de toutes nos contributions. C'est comme cela qu'on fonctionne. Il y a toujours des difficultés, mais pour être conforme à la loi et aussi aux fins de remise des dépenses électorales, toute somme qu'un parti politique dépense en publicités sur Facebook ou autre doit être déclarée.
Un tiers parti qui n'est pas obligé de s'enregistrer, cependant, n'aura pas les mêmes exigences; il faut que nous ayons une conversation avec la ministre sur les façons de répondre à ces préoccupations, surtout dans le milieu numérique.
Je ne prétends pas avoir de solution magique à ces problèmes. Il y a certes diverses options qui s'offrent au Comité, et j'ai hâte de prendre connaissance des amendements que proposeront les divers partis politiques; peut-être y en a-t-il que nous pourrions adopter qui nous permettraient d'atteindre cet objectif et qui feraient en sorte que les règles régissant les tiers tiennent compte de la publicité numérique et prévoient des solutions aux problèmes qu'elle présente. Une option possible serait d'exiger la divulgation en temps réel de toutes les dépenses effectuées par les tiers, qu'elles s'élèvent à 1 $, 500 $ ou 5 000 $. En fait, le directeur général des élections de l'Ontario affirme qu'il serait plus facile pour lui d'établir un seuil de 3 000 $ ou 5 000 $, ou bien un seuil de zéro dollars; selon lui, avec un seuil de 500 $, on serait finalement obligé de prendre une décision plus ou moins arbitraire, ce qui rendrait la situation plus difficile à évaluer.
J'estime qu'il faudra avoir une conversation avec la ministre sur cette grande question, sur les façons de réagir aux nouvelles technologies et aux nouvelles formes de communication qui n'intervenaient pas traditionnellement dans les élections. Je suis un jeune député, mais j'ai passé ma vie à organiser des campagnes électorales et je me souviens très clairement qu'à l'époque, la publicité se faisait généralement à la radio et à la télévision; dans les petites localités, on en passait dans les hebdomadaires ou la presse locale. Il était très facile de déterminer qui avait acheté la publicité, quelle campagne était responsable, car le tout était autorisé par un représentant officiel. C'est comme ça que ça se passait auparavant, dans les campagnes traditionnelles.
Dans cette nouvelle ère, il est plus difficile de se faire une idée précise des publicités qui apparaîtront dans les flux de chacun. Il y a moyen de voir les pages individuelles et les publicités qu'elles génèrent, mais aux yeux des électeurs, des particuliers, des Canadiens, il n'est pas toujours évident de savoir d'où viennent ces publicités et qui est-ce qu'elles ciblent.
Je signalerais cependant que, sauf erreur, je pense qu'il est possible de cliquer sur l'onglet « à propos » pour connaître quelles publicités sont générées par quelles pages, mais on n'en sait pas plus sur les entités qui ont autorisé la publicité et celles qui l'ont financée. Il n'est pas toujours évident de savoir exactement de qui il s'agit, surtout sur une page Facebook. Si c'est la page Facebook « John Nater, député », on n'aurait pas tort de supposer que cette page Facebook est associée à John Nater, ou John Nater du Parti conservateur; il y aurait une indication quelconque.
En ce qui nous concerne, c'est avec les tiers que les choses se compliquent, et c'est là qu'il nous faut plus de clarté et de direction. Si la campagne « les amis de John Nater » avait une page Facebook, il serait plutôt difficile d'identifier qui sont les amis de John Nater, exactement.
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Le fait est qu'il nous faut des précisions de la part du ministère et de quant à la marche à suivre. N'importe qui peut créer une page Facebook et lui donner un nom. J'ai donné « les amis de John Nater » en guise d'exemple, mais ce pourrait être une page Facebook du nom de « Canadiens pour un environnement sain », « Canadiens pour le renforcement du commerce international » ou « Canadiens pour la vigueur du secteur secondaire ». Il n'y a pas de limite aux pages Facebook que l'on peut créer. C'est pourquoi, dans un dossier comme celui-ci, il faut s'assurer de communiquer avec le milieu des médias sociaux.
Les sociétés de médias sociaux ont, elles, pris des mesures proactives pour s'assurer que les comptes clairement frauduleux, ou robots comme on les appelle, sont éliminés au fur et à mesure. On les élimine, mais il y a des limites à ce qu'on peut faire. Lorsque comparaîtra devant le Comité, il faudra qu'elle nous parle de son plan et de sa stratégie, ainsi que des options envisagées pour répondre au problème.
On parle de Facebook et de Twitter; ce sont les principaux mécanismes. Ce matin, le directeur général des élections de l'Ontario a affirmé entretenir des relations de travail positives avec ces entreprises. Et c'est ce qu'elles sont: des entreprises.
J'ai hâte que nous parle des efforts qu'elle a entrepris en vue de nouer des liens avec Facebook et Twitter et travailler avec elles afin de déterminer les prochaines étapes, que l'on choisisse une approche volontaire ou bien une approche réglementaire ou législative. Il faudra aussi savoir si tout pourra être prêt à temps pour les prochaines élections ou bien s'il faudra attendre celles d'après, en 2023. Je suppose que ce pourrait être la prochaine étape.
Je pense qu'il faut vraiment que vienne nous parler de la marche à suivre. Nous avons tous entendu parler de ce qui s'est passé avec Cambridge Analytica, du forage de données qui a eu lieu dans d'autres pays, mais je suis convaincu qu'il serait intéressant pour nous d'entendre la perspective de la ministre sur les prochaines étapes qu'il faudra suivre dans ce grand dossier.
Je répète que lorsque nous prendrons connaissance des diverses propositions d'amendement mises de l'avant par tous les partis à la Chambre ainsi que par les représentants élus appartenant à des formations politiques n'ayant pas nécessairement le statut officiel à la Chambre, nous serons en mesure de déterminer s'il y en a qui s'intéresseraient éventuellement aux progrès technologiques de l'ère numérique.
Le corollaire, c'est l'application du règlement, qui présente tout un défi. Le défi est encore plus grand en l'occurrence, puisque c'est généralement dans la foulée d'une élection qu'on peut déterminer la conformité au règlement. S'il s'avère qu'il y a eu des dépenses excessives, que certaines entités n'étaient pas bien enregistrées, ou qu'il y a eu influence étrangère, il est très difficile de remédier à tout cela après le fait. Le Comité a déjà entendu des témoins faire valoir ce même argument, qui revient d'ailleurs dans plusieurs plateformes et sur plusieurs forums. La capacité d'assurer en temps réel la conformité au règlement est une question à laquelle le Comité doit s'attaquer.
Autrement, il y a très peu de mesures correctives qui s'offrent à nous après le fait, après la tenue d'une élection. S'il faut attendre que tous les partis politiques soumettent toute la paperasse nécessaire et tous les états financiers vérifiés dans la foulée d'une campagne électorale, cela peut prendre plusieurs mois avant qu'Élections Canada ne fasse une détermination d'infraction. Il faut que l'on parle des pouvoirs à attribuer, soit au directeur général des élections, soit au commissaire aux élections.
Tout cela n'est qu'un des grands enjeux, mais je pense que les Canadiens se soucient également beaucoup de la sécurité et du respect de la vie privée. Dans l'ensemble, nous voulons nous assurer que l'information personnelle que nous confions à Élections Canada ou aux partis politiques est protégée.
Le directeur général des élections de l'Ontario nous a dit qu'il n'y a pas vraiment d'indication que ce genre d'interférence ou de menace existe. J'ai trouvé ça intéressant, mais surtout, j'ai retenu ce qu'il a dit par la suite, comme quoi il y aurait eu des tentatives ratées d'accéder à l'information. Ils est rassurant d'apprendre qu'elles n'ont pas réussi, mais il demeure qu'il y a eu des tentatives.
J'ai été réconforté d'apprendre que l'information avait ensuite été communiquée à l'entité concernée, le Centre de la sécurité des télécommunications, ou CST. Je pense qu'il vaut la peine d'essayer de déterminer d'où provenaient ces menaces. Je dirais que c'est une bonne chose que les structures et mécanismes en place en Ontario étaient suffisamment robustes pour contrer la menace.
Je serais curieux de savoir si la ministre connaît des cas précis de menaces contre l'information du gouvernement fédéral, que ce soit au sein d'Élections Canada lui-même, des partis politiques — leurs appareils, leurs bases de données — ou de toute autre entité à l'échelle fédérale qui, de part sa nature même, aurait accès aux données personnelles des électeurs canadiens.
Je sais que tous les partis politiques ont accès aux listes d'électeurs de tous les Canadiens ayant le droit de vote. Cette information est communiquée à Élections Canada par diverses sources, notamment l'Agence du revenu du Canada. Comme il s'agit de l'agence responsable de veiller à ce que les Canadiens paient leurs impôts, on s'attendrait à ce que son information soit exacte, mais ce n'est pas toujours le cas. J'aimerais donc poser les questions suivantes à la ministre: comment faire pour dresser un plan? Quelles suggestions a-t-elle pour faire en sorte que l'information communiquée à Élections Canada par des entités comme l'Agence du revenu du Canada soit exacte? Comment s'y prendrait-elle pour s'assurer que seules les personnes qui y ont droit puissent voter dans les élections?
Dans chacune de nos circonscriptions, nous avons des exemples d'électeurs qui n'auraient pas produit leur déclaration de revenu à temps et qui ont parfois eu des problèmes parce qu'ils étaient inscrits à la mauvaise adresse ou sous un autre nom; cette information se retrouve dans les bases de données de l'ARC et elle est ensuite communiquée à Élections Canada. J'ai connaissance d'au moins deux exemples dans ma circonscription de personnes qui, selon l'information de l'ARC, étaient décédées. Si de telles erreurs sont ensuite communiquées à Élections Canada, cela pourrait poser problème le jour du scrutin. Si nous avions un processus d'établi, nous pourrions régler ce genre de problème en temps opportun.
Tout électeur étant admissible au vote pourrait se rendre au scrutin le jour des élections et prouver son identité et être ajouté à la liste des électeurs sur-le-champ, mais il n'est pas évident de prévoir toute cette information-là à ce moment-ci.
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Le Bloc me déçoit. Il ne présente que deux amendements. A-t-il fait un effort?
Il s'agit d'un petit rappel, et je sais qu'il concerne des gens qui sont à la table et d'autres qui ne le sont pas. À un moment donné, vu le nombre d'amendements, ce projet de loi devra faire l'objet d'un travail de fond. Je ne me souviens pas avoir vu un projet de loi auquel tous les partis veulent apporter autant d'amendements.
À l'évidence, d'après le témoignage que nous avons entendu à cet égard — le dernier, si je ne m'abuse —, il y a énormément de travail à faire.
Il semble y avoir des pierres d'achoppement, surtout entre les libéraux et les conservateurs, au sujet des dépenses préélectorales et quelques autres facteurs. Ce sont des préoccupations légitimes dont il faudra discuter. Nous étudions certains amendements qui concernent la protection de la vie privée et les médias sociaux, et à mon avis, les témoignages militent en faveur de ceux-ci.
Pour ce qui est du processus parlementaire, j'invite le gouvernement et l'opposition officielle à s'entendre sur certains points, et à se presser pour le faire, afin que nous puissions avoir une certaine forme de processus à étudier. Comme l'a dit le directeur général des élections, son bureau s'est préparé en vue d'apporter certains changements. Plus nous prendrons de temps, moins il sera possible d'en apporter, même si tous les partis autour de la table sont d'accord pour le faire.
Je suis entièrement d'accord pour que M. Nater et les autres utilisent les privilèges accordés pour mettre de la pression sur un projet de loi en utilisant du temps, mais je n'ai toujours pas l'impression que le gouvernement ou l'opposition officielle... J'invite tout particulièrement mes collègues au sein du gouvernement à déterminer quelles sont les pierres d'achoppement. S'il n'est pas possible de trouver une solution, insistez. Je vois poindre des sourires, mais à un moment donné, il faut prendre une décision quant à ce que vous voulez accomplir avec ce projet de loi et à quelle vitesse vous voulez que ce soit fait. Il y a des aspects déplaisants, mais nécessaires si vous voulez aboutir. Les néo-démocrates veulent que le projet de loi soit adopté, certes, avec d'importants amendements, mais nous voulons que celui-ci soit adopté.
Je présente mes excuses à M. Nater concernant son observation...
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D'accord. Je vous remercie monsieur le président. Je vous en suis reconnaissant.
Je pense que l'observation de M. Cullen est édifiante. Il revient à tous les partis politiques de voir s'ils peuvent trouver un terrain d'entente. Il se peut que nous soyons d'accord pour être en désaccord sur certains points, mais en accord sur d'autres: quelles seront les prochaines étapes et quelle sera l'orientation des quelques rencontres au cours des prochains jours. Je tiens compte aussi des commentaires du greffier et des renseignements qui nous ont été fournis.
Pour ce qui est du nombre d'amendements proposés par chaque parti politique, les conservateurs en ont présenté 204, ce qui m'apparaît être un bon nombre. Il me semble qu'il montre bien le rôle de l'opposition officielle dans l'étude des mesures législatives. Je trouve intéressant et révélateur — et en corrélation directe avec le présent amendement — que le gouvernement ait présenté 66 propositions d'amendement à sa propre mesure législative.
Il m'apparaît on ne peut plus pertinent dans le contexte du sous-amendement d'entendre la ministre au sujet des 66 amendements proposés par le parti au pouvoir et de voir sur quoi portent ces amendements. Il faudrait savoir pourquoi le gouvernement considère que la version initiale du projet de loi ne convient pas dans 66 cas; quels sont les éléments de fond et quels sont les amendements mineurs ou ceux d'ordre administratif; si les changements sont de nature grammaticale, s'il s'agit de corrections de fautes d'orthographe ou de chiffres dans un projet de loi. Dans ces derniers cas, il s'agit plutôt de points d'ordre administratif et il me semble que tous les projets de loi présentés passent par là.
Dans le cas des éléments de fond, toutefois, pourquoi exactement a-t-on pris cette décision? Est-ce pour tenir compte des témoignages que nous avons entendus au Comité, d'un changement d'avis, d'un changement d'orientation décidé par le gouvernement ou est-ce sans lien avec ces aspects, à moins que la décision découle plutôt des événements actuels, de ce qui s'est produit entre la présentation du projet de loi et de la situation où nous nous trouvons aujourd'hui, le 2 octobre, près de cinq mois après la présentation initiale du projet de loi. Écouter la ministre parler de ces 66 amendements et nous expliquer ce qui motive ceux-ci également...
Lors de la lecture article par article, le gouvernement aura la majorité pour adopter l'un ou l'autre, ou la totalité des 66 amendements. Par ailleurs, il lui sera également possible d'adopter ou non les 204 amendements des conservateurs, les 29 amendements du NPD, les 17 amendements du Parti vert et les 2 amendements du Bloc. Je présume qu'il y aura des chevauchements parmi ces amendements et parmi les points d'intérêt. Il s'agira de choisir lesquels...
Je suis désolé, monsieur le président.