(Traduction de l'interprétation):
Merci. Je suis heureuse d’être ici.
Ce matin, c’est une belle journée. Je suis heureuse d’être ici parmi vous. Je remercie le Comité de la Chambre. Merci de me permettre de parler ma langue. Je remercie les membres du Comité de m’avoir donné l’occasion de parler ma langue.
Si je m'exprime ici dans ma langue, c’est que lorsque nous siégeons à la Chambre des communes, je n’ai pas le droit de parler ma langue dénée. Je parle anglais et je ne parle pas français.
Ce dont je veux vous parler, c’est d’où je viens, de ma culture et de mon travail.
Je suis née à La Loche, en Saskatchewan. Mes parents m’ont élevée dans ma culture dénée. C’est pourquoi je suis une Dénée.
Je suis ici pour vous demander d'autoriser l'usage de la langue déné à la Chambre des communes. C’est pourquoi je suis ici. Je vous en suis très reconnaissante.
Il m'est difficile de parler ma langue déné avec mes collègues libéraux ou le député .
Lorsque je viens à Ottawa, je ne vis pas de la même façon que lorsque je retourne dans ma collectivité. J’ai été maire de La Loche pendant 12 ans. J’ai été là pendant longtemps pour aider la collectivité de La Loche. J’ai beaucoup travaillé pour ma collectivité.
En 2015, je suis entrée en politique pour être députée de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill. J’ai été élue pour être ici aujourd’hui. Je suis membre de la communauté dénée de La Loche. À La Loche, ma collectivité, nous parlons le déné, nous vivons notre culture. Nous sommes entourés de médias, de télévision. Nous recevons la chaîne CBC depuis 1979. À part cela, il n’y avait rien. Nous avons appris Ô Canada en écoutant CBC.
Dans le cadre de ma culture, mes grands-parents m’ont enseigné notre mode de vie traditionnel, c’est-à-dire à pêcher, à piéger des lapins, à poser un filet de pêche. Nous avons survécu grâce à cela. C’est notre source de nourriture.
J’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires, de 12e année, à La Loche. J’ai toujours parlé le déné avec mes camarades de classe. À l'âge adulte, j’ai appris l’anglais. Une fois mon diplôme d’études secondaires en poche, je suis allée à l’université. J’ai déménagé à Saskatoon. En vivant dans une grande ville, j’ai appris à parler davantage l’anglais. Je poursuis mon apprentissage de l'anglais, et je suis également fière de parler cette langue.
Là où je vis, il y a des gens qui parlent la langue crie, la langue michif et la langue dénée. Quand je retourne dans ma collectivité, nous parlons constamment la langue dénée. Il y a pas mal de gens qui parlent cette langue dans notre région, dans ce que nous appelons le nord de la Saskatchewan. Fond du Lac, Black Lake et Hatchet Lake sont des collectivités dénées. Patuanak, Dillon et Turnor Lake sont également des collectivités dénées.
Il y a aussi des Dénés au Manitoba. En Alberta, il y a des Dénés qui vivent près de la Saskatchewan. Dans la région des Territoires du Nord-Ouest, il y a aussi des Dénés.
C’est très important, et je suis heureuse que nous soyons réunis ici pour en parler — pas seulement moi, mais tous ensemble — avec des gens qui nous regardent, pour que les enfants nous comprennent et nous regardent, pour dire que c’est ce que nous avons fait, et aussi, en ce qui concerne le système d’éducation, pour dire que c’est ce que nous demandons et ce que nous faisons pour notre langue. C’est difficile.
Ce que je veux dire, c’est que lorsque j’ai été élue députée, lorsque je me suis présentée, pour la première fois, aux élections à la Chambre des communes, les gens m'ont demandé de parler le déné à la Chambre des communes. C’est ce qu’ils m’ont dit. C’est pourquoi cela me tient toujours à coeur aujourd’hui. C’est parce que je suis maintenant une députée. Je le suis depuis peu de temps et je n'ai pas oublié que les électeurs m’ont demandé de parler le déné au Parlement.
La personne qui parle la langue dénée est ici. Nous avons grandi ensemble dans la même collectivité. Nous parlons tous les deux le déné et l’anglais. La personne qui est assise ici comprend l’anglais, et elle se trouve bien loin de chez elle.
Je suppose que beaucoup de gens connaissent les Dénés. Je ne serai pas la seule Dénée à la Chambre des communes. Il y a beaucoup de Dénés, de jeunes. S’ils veulent devenir députés à l’avenir, s’ils sont inscrits sur le bulletin de vote, ils pourraient gagner. C’est pour leur donner une chance que je fais cette demande. C’est pour l’avenir, pour que nos Dénés nous regardent et soient fiers de ce que nous faisons.
Il arrive parfois que nous ne soyons pas tous d’accord. Nous sommes allés dans les établissements d’enseignement pour parler de la langue dénée. Si nous le faisons ensemble, ici au Canada, nous sommes nombreux — pas seulement les Dénés, mais aussi les gens qui parlent la langue crie. Il y a beaucoup d’Autochtones au Canada. Il y a beaucoup d’Autochtones dans les provinces, à Terre-Neuve et dans les Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu’au Nunavut et au Yukon. Il y a aussi beaucoup d’Autochtones en Colombie-Britannique. Ils souhaitent tous parler leur langue et parler de leur langue au Canada.
Je suis une députée et une citoyenne canadienne de La Loche, en Saskatchewan. Je me souviens de ce que mes grands-parents nous ont enseigné il y a longtemps et de ce qu’ils disaient. L’un d’eux était un chef.
Ils nous ont toujours dit de ne pas oublier que la langue que nous parlons définit qui nous sommes. Si vous avez l’occasion de parler le déné, vous parlez le déné. C’est pourquoi, au Canada... Je pourrai vous parler en anglais après cela.
Si nous prenons un engagement, nous pourrons vraiment faire tout notre possible pour la jeune génération, et même pour les adultes. Nous pouvons leur parler pour leur dire d’avoir un esprit fort, un coeur fort, et de se rappeler d’où ils viennent. C’est ainsi que nous serons au Canada. Nous sommes ici ensemble, nous sommes fiers et nous travaillons ensemble.
Les Autochtones parlent aussi la langue michif. Louis Riel pensait probablement la même chose. C'est l’occasion pour nous d’obtenir quelque chose. Les gens disent que pour obtenir quelque chose des élus, il faut le leur demander, mais je pense que nous pouvons faire cela ensemble.
L’interprète vient de ma collectivité. Il est allé à l’école, et il n’y a pas que lui. Il y a beaucoup de gens dans notre collectivité qui peuvent parler et traduire le déné. Il y a Allan Adam et Cheryl Herman.
Si nous joignons nos efforts, nous pouvons le faire ensemble, et c'est aussi dans votre intérêt. Je suis heureuse d’être ici avec vous. Je vais le répéter. Au Canada, je sais qu’il n’est pas facile de demander la possibilité de parler la langue des Dénés. Ce n’est pas seulement moi. Nous devons trouver une façon d'y arriver. C’est pourquoi je soulève la question aujourd’hui.
Merci beaucoup. Je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci. Merci de votre exposé et merci de votre accueil.
J’ai grandi dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse, et jusqu’à l’âge de 14 ans, j’avais une sorte de concept de nation unique du Canada. On m’a dit que John A. Macdonald n’a pas réussi à avoir un gouvernement unitaire et que nous avons fait des compromis. Puis, dans le contexte du référendum sur la souveraineté-association et des pourparlers constitutionnels, en 1982, je me suis rangé à l'idée d'un Canada formé de deux nations.
Ce n’est qu’en 1993, avec le lac Meech, lors de mon retour à l’université, que j’ai été initié à l’idée d’un Canada formé de trois nations, et je pense que je souscris entièrement à ce principe maintenant. Mes idées ont évolué et ce que vous nous présentez aujourd’hui représente concrètement le concept des trois nations du Canada.
Par exemple, à la Chambre, nous disposons de l’interprétation en anglais et en français, ce qui renforce l’idée de deux nations, mais quand on parle d’un concept de trois nations — la troisième nation étant, bien sûr, constituée de nombreuses nations autochtones —, comment pouvons-nous répondre à cela? Comment pouvons-nous refléter ce concept dans nos institutions? C'est pourquoi ces discussions sont si importantes. C’est parce que c’est ce que nous faisons ici. Nous discutons de la façon d’avoir un Parlement où nous parlons de notre avenir et de la façon dont cela se refléterait dans nos activités quotidiennes.
Je vous remercie donc vivement de l'expérience que nous faisons ici aujourd'hui. Cela nous permet de voir ce que nous pourrons accomplir, je l'espère, en tant que pays.
J’ai une question pour vous. Comment voyez-vous les choses, et dans quelle mesure croyez-vous que nous obtiendrons une reconnaissance égale des fondateurs du Canada?
(Traduction de l'interprétation):
Bonjour, mes amis, ma grande famille. Je suis heureux de vous voir aujourd’hui.
Nous avons perdu nos langues. Veuillez nous aider. J’ai fait un long parcours.
Il y a longtemps, en hiver, je me suis promené sur les terres glacées. J’ai visité 41 collectivités des Premières Nations. J’ai rencontré tant de Cris, mes proches, les Dakotas, les Oji-Cris, les Ojibway des Plaines ou les Saulteaux, les Métis, les Français. Je les ai entendus, les gens, souhaiter à leurs enfants une vie florissante.
Dans cette grande structure, vous avez de l’argent. Au début, on m’a dit que mon travail avait commencé pour tous les Canadiens. Nous devons tous travailler ensemble puisque le Canada a rédigé les promesses et le déroulement des processus.
Nous sommes liés. Si les choses ne se sont pas bien passées, nous allons les changer. Aidez-moi. Aidez-moi à faire en sorte que nous nous respections mutuellement.
Les traités sont une question de respect et de fraternité. Les peuples autochtones ont toujours eu des traités. Les Cris et les Pieds-Noirs ont conclu des traités en se servent de leur bon sens. Il ne devait pas y avoir de combats en hiver, car il faisait trop froid et il n’était pas bon de déplacer les femmes, les enfants et les personnes âgées de leur foyer pendant cette période.
Si une tribu faisait la guerre, elle allait voir l’autre chef pour lui expliquer pourquoi elle faisait la guerre. Très souvent, les jeunes guerriers avaient trop d’énergie et dérangeaient tout le camp. Les vieux savaient que la meilleure solution était de les envoyer en guerre contre l’ennemi qu’ils connaissaient. Les deux chefs parlaient, et l’un d’eux obtenait un délai pour déplacer les femmes, les enfants et les personnes âgées. Cela fonctionnait pour eux, et plus tard, en temps de paix, ils en parlaient.
Les histoires que nous racontons au sujet de la création, de Weysakechak, concernent des traités. Ces traités universels portent sur l’eau, la terre, l’air, le feu et, bien sûr, le Grand Esprit.
Par exemple, lorsqu’un enfant naît, les eaux de la mère se rompent, ce qui indique que l’enfant va naître. Il reçoit ensuite sa première bouffée d’air précieux et sacré, et il est un être humain vivant. Il est ensuite enveloppé dans la peau et la fourrure chaudes d’un animal et bénéficie de la chaleur du feu et du lait vivifiant de sa mère. Bientôt, les autres enfants jouent avec lui, à l’extérieur, dans leur propre territoire, qui est le Canada.
Lorsque le Créateur a fini de créer la terre, la mer et l’air, il a appelé toutes ses créatures pour leur demander quels dons elles souhaitaient recevoir. Il a ainsi conclu des traités avec toute la vie sur terre. De nombreuses créatures ont demandé de servir l’humanité, mais il les a averties que l’humanité serait le meilleur et le pire de toute la création. Elles ont accepté et compris ses avertissements. En remerciement de leur compréhension et de leurs sacrifices, elles ont obtenu une place dans l'au-delà. L'homme devait les honorer lors de cérémonies, ce que les peuples autochtones font encore aujourd’hui.
C’est en raison de ces enseignements que nous respectons l’air, le feu et l’eau de façon sacrée. Ils sont inclus dans toutes nos prières et nos cérémonies. C’est une bonne façon de vivre.
Nous avons tous nos langues, nos connaissances et nos cérémonies. En tant que peuples autochtones, nous respectons la terre et tous les enfants de ses citoyens à plumes, à fourrure, à écailles, à deux pattes, à quatre pattes et à ailes. Nous savons que l’humain est la seule créature qui viole continuellement les traités. Les autres n’ont jamais violé leur traité sacré avec nous.
Le bon sens nous commande de prier pour la terre et pour tous ceux qui y habitent. Depuis plus d’un siècle, nous avons signé des traités entre nos différents peuples et pays. À l’origine, l’idée n’était pas l'asservissement, mais le respect.
Les langues doivent être utilisées pour être utiles. Elles doivent être parlées par nos enfants à l’école, à la maison et dans le reste de la société. Nos langues doivent être diffusées à la télévision pour que nous puissions voir et comprendre le pourquoi et le comment, et voir ce qui se passe dans notre Parlement. Il est important d’avoir une langue.
J’ai vu une affiche à l’entrée d’un cimetière au lac La Ronge, dans le Nord de la Saskatchewan. Elle disait: « Si nous n'avons pas pu vivre comme des frères, reposons ici comme des frères. »
L’homme est représenté par le feu. Fait intéressant, les femmes sont représentées par l’eau. Avec un seul mot ou un seul regard, l'eau peut nous détruire ou nous élever. Personnellement, je préférerais être le frère des autres êtres humains que de mourir dans un déluge de préjugés, de jalousie, de colère et de peur.
La langue peut transmettre le respect et la signification. Elle représente la culture et elle définit qui nous sommes, notre identité. C’est une question d’apprentissage, d’éducation et de savoir.
L’aîné Winston Wuttunee m’a demandé de parler de l’importance de la langue et de son lien avec nos croyances. Il y a quatre éléments: l’eau, l’air, la terre et le feu. La langue est liée à ces quatre éléments. Si vous prenez un mot en cri et le décomposez, il y a d’autres significations dans ce mot.
Prenons l’exemple de l’eau. L’eau, c’est la femme, la vie, le lien avec toute la création. C’est la beauté même.
Prenons l’air. Il y a de l’air frais et de l’air sale. Tout cela a une incidence sur notre santé. C’est la vie, le souffle. Les animaux volent dans l’air. Nous avons besoin d’air pur pour être en bonne santé.
Prenons la terre. Nous vivons et nous mourons. Lorsque nous mourons, nous devenons la terre, et la terre, ce sont nos parents. Elle nourrit les graminées. Elle nourrit le bison. Elle nous nourrit. C’est nous.
Réfléchissez au feu. Le feu, c’est aussi la vie. Il nous garde au chaud — pour cuisiner, pour survivre. Il nettoie les terres. C'est aussi l'homme. Il fonctionne mieux avec l’eau.
Prenons un mot de la langue crie, nikamoun, qui signifie « chanter ». Nika veut dire « devant » et moun veut dire « manger ». Nikamoun signifie donc « être nourri de chants ». Si vous poussez plus loin l'analyse, cela pourrait signifier « être nourri par celui qui est devant nous ». Cela pourrait aussi être le Créateur. En allant encore plus loin, cela veut dire « quiconque est devant nous nous nourrit ». C'est là que l'avidité pour l'argent devient notre mode de subsistance. C'est rapidement devenu un régime de famine pour nous tous, la nature et l’humanité aussi. Avons-nous la responsabilité et la capacité de réagir, d’apprendre et de nous sauver, nous-mêmes, nos enfants, notre humanité et notre monde?
Sans la langue, quelles personnes sommes-nous? Nous devenons sans passé, incapables de comprendre les pensées du passé, incapables de comprendre nos ancêtres lors des cérémonies. Eux-mêmes sont incapables de nous comprendre quand nous ne pouvons pas communiquer dans notre langue.
Notre Parlement moderne a un rôle à jouer pour aider les peuples autochtones. Vous pouvez renforcer la balance de la justice en veillant à ce que nos langues canadiennes, nos langues autochtones, ne deviennent pas des pièces de musée reléguées à l’arrière des tablettes anthropologiques sur la linguistique, mais qu’elles soient vivantes et adaptées à un monde moderne, en demeurant toujours liées spirituellement au passé.
Je rêve du jour où l’État canadien, qui tente depuis trop longtemps d’ignorer ces langues et d'y mettre fin, fera partie du processus parlementaire visant à insuffler la vie dans nos langues communes.
Tapwe. Merci beaucoup.
Le 4 mai, j’ai pris la parole à la Chambre des communes au sujet de l’article 31 du Règlement. Il s'agissait d'un enjeu important, puisque les femmes autochtones en Saskatchewan et au Manitoba étaient victimes de violence. Certaines ont été tuées et brûlés vives, transformées en torche humaine pendant une fête par des gens sans aucun respect pour les femmes. Afin d'avoir peut-être un impact plus profond — parce que beaucoup de politiciens vont aborder cette question, mais que parfois on ne prête pas attention à nos propos et que le message ne se rend pas à tout le monde —, je veux m'assurer que le message soit entendu par ceux qui ont le plus besoin de l'entendre, en particulier certains jeunes hommes, et j'ai donc décidé de m'adresser en cri.
Quand j'ai rédigé le court discours d'une minute, je m'attendais à ce qu'il soit traduit à la Chambre, que je puisse bénéficier de la simple courtoisie de pouvoir m'exprimer pendant une minute dans cette langue afin que tous puissent comprendre ce que j'avais à dire. Malheureusement, les services d'interprétation et de traduction n'ont pas été en mesure d'offrir ce service, car conformément à la version en vigueur du Règlement, nous ne pouvons le faire. Je comprends, la bureaucratie a une façon de fonctionner et la bureaucratie est importante, mais en même temps, il importe que ce message soit diffusé.
J'ai été consterné de constater que les autres députés ne pouvaient comprendre ce que je disais et que mes propos n'ont pas été consignés dans le hansard. J'ai souvent parlé en cri dans cette enceinte et il n'y a même pas une représentation fidèle de certains des discours. Il est simplement mentionné que le député s'est adressé en cri. J'ai peut-être parlé en cri pendant plus d'une minute — deux, trois ou quatre— et personne ne sait ce que j'ai dit.
Quelques semaines plus tard, j’ai soulevé cette question de privilège auprès du Président. Je me suis entretenu avec des avocats et des personnes s'occupant de questions linguistiques partout au pays; ils m'ont parlé de certains des processus qu'ils avaient examinés et j'ai tenté de trouver ce qui avait un lien avec les peuples autochtones.
Je crois qu’un de nos collègues a déjà parlé de l’article 35 de la Loi constitutionnelle selon lequel « Les droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada sont reconnus et confirmés. »
Une de mes amies, Karen Drake, a beaucoup écrit à ce sujet. Elle pense que ces langues sont visées par cette disposition. Certaines personnes ont même contesté la constitutionnalité, soutenant que non seulement le gouvernement fédéral a une obligation négative de ne pas étouffer les langues autochtones ou de simplement les ignorer, mais qu’il a une obligation positive de fournir les ressources nécessaires pour les revitaliser.
Je pourrais peut-être continuer avec un autre article. Je ne veux pas prendre tout votre temps.
:
Le Sénat a recours à l'interprétation de temps en temps, au besoin. En fait, c’est le sénateur Charlie Watt — qui n'est pas tout à fait à la retraite ou peut-être l'est-il — qui s’est battu pour cela il y a une dizaine d’années. Il y a consacré beaucoup de ses propres ressources. L'un des problèmes concernait les dialectes. Nous parlons tous une langue un peu différente, et nous n’avons pas de structure d’État central. Comme nous le savons, les nations autochtones du Canada n’ont pas de structure centrale. Il n’y a pas de gouvernement autochtone central avec une Académie française que tout le monde peut consulter pour trouver le mot juste.
[Français]
Comment doit-on parler la langue française? Cette institution détermine qu'on la parle de telle façon. On parle français. Le bon mot est « ordinateur », et pas « computer ».
[Traduction]
Ils décident des mots. Ils décident du mot « député ». Le mot de M. Saganash et la façon de le prononcer sont peut-être mieux qu'otapapistamâkew. Nous devrions peut-être utiliser son mot ou peut-être que le mien est mieux, mais sans les ressources de l'État, sans un gouvernement central qui aide les gens, qui collabore et qui permet aux gens de se réunir et sans les spécialistes qui trouvent les termes, bien, ces langues vont s'éteindre. En fait, ici au Canada, les langues autochtones se meurent.
J’ai entendu le témoin précédent dire qu'elles sont peut-être en danger. Elles sont toutes menacées. La langue crie est menacée. C'est l'une des langues les plus parlées dans les Prairies et les statistiques ne disent pas tout. À mon avis, Statistique Canada a tout faux parce que les gens ont beaucoup honte de ne pas parler leur langue. Je ne la parle pas très bien. J'ai très honte de cela. Mes parents ne me l'ont pas enseignée et mes grands-parents ont refusé de le faire, prétendant qu'elle n'était pas utile, que je n'en avais pas besoin et que cela viendrait avec son lot de problèmes.
Beaucoup aussi s'interrogent. Qu'est-ce qui fait de moi un homme? Qu'est-ce qui fait de moi un homme autochtone? Quand j'assiste aux cérémonies et que je ne comprends absolument rien, qu'est-ce que cela me fait à l'intérieur? Je chante et je dois réfléchir au sens du mot. Si vous traduisez pour d'autres, on vous dit que vous prononcez mal les mots. Les ancêtres ne sont pas en mesure de comprendre ce que vous dites; vous réclamez leur aide, mais ils ne peuvent vous comprendre.
Quant au rôle du Parlement — mon rêve en fait —, entendons-nous, nous ne sommes peut-être pas en mesure de sauver toutes les langues — soyons réalistes —, mais nous pouvons peut-être sauver l’inuktitut, peut-être le cri, peut-être le déné, peut-être l’anishinaabemowin, peut-être 4, 5 ou 10 langues. Il y en d'autres qui sont disparues depuis si longtemps que la société ne compte pas la masse critique des personnes qui les parlent pour offrir des services professionnels de traduction et d'interprétation qui seraient requis dans une grande institution comme le Parlement.
C'est ce qui est nécessaire.
Désolé, je ne veux pas abuser de votre temps.
:
Merci, monsieur le président, de votre indulgence.
Portant comme vous le gilet, je me dois avant tout de vous dire à quel point je suis envieux de votre étonnant gilet.
Il y a de cela très longtemps, il y a 25 ans, j’ai écrit un livre sur les langues au Canada. Il traitait des langues officielles pas des langues autochtones. L’une des choses dont je me suis persuadé, c’est que si les mesures gouvernementales ne sont d'aucune utilité ou presque pour aider les langues à survivre et prospérer, elles peuvent en revanche écraser une langue qui a de la vitalité. Les exemples ne manquent pas, à commencer par celui, évident pour moi, de la tentative de mon propre...
Mes ancêtres, d'une lignée, viennent d’Irlande. On s'y efforce de sauvegarder le gaélique. On en a fait la langue officielle du pays et l'on continue de se débattre avec ce problème. C’est une histoire intéressante à examiner.
Je livrerai à votre considération une de mes observations sur les langues. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais il semblerait qu’une langue qui se subdivise en de nombreux dialectes secondaires semble avoir moins de capacité de survivre. Prenons, par exemple, en Europe, la quatrième langue officielle de la Suisse, le romanche. Le romanche se subdivise en trois dialectes, ce qui semble avoir grandement affaibli sa capacité de survivre. Ailleurs, on a essayé de rendre les langues plus homogènes, et au sein de la langue elle-même, cela suppose un certain compromis interne.
Je me demande si le choix de cette deuxième voie contribuerait à la survie de la langue crie, qui, je crois, présente d’importantes distinctions internes. Je pose simplement cette question pour savoir ce que vous en pensez.
:
Je suis d'accord là-dessus.
Si vous allez en France, vous pourrez constater que la langue d'oc existe toujours. C'est un genre de dialecte, mais c'est une langue différente, qui comporte beaucoup de mots français. Or il est extrêmement difficile d'assurer la survie même de cette langue.
[Traduction]
Vous avez raison, c’est très difficile, mais je pense qu’un État centralisé comme le nôtre, une fédération, a ceci de bien qu’il dispose des ressources pour réunir les linguistes chargés de recenser les termes communs.
Le Parlement a ceci de bien que l'on y traite de tout. On y débat de tout. De transport, de sécurité. Ou encore de santé. Ces termes existent-ils toujours? Sont-ils toujours les mêmes? Si ce n’est pas le cas, les gens, les experts, se verront obligés de se réunir quelque part et décider du terme que nous voulons utiliser. Après quoi, c'est au système d’éducation, avec les services aux Autochtones, de s’assurer que ces mots sont transmis aux collectivités et aux écoles et que les enseignants des écoles les utilisent.
Ensuite, si on sait qu’il y a de l’emploi pour les interprètes, les universités ont la possibilité de former des gens selon les normes professionnelles pour offrir ces services. J’avais un programme à l’Université du Manitoba. J’étais directeur de programme dans le cadre des programmes axés sur les Autochtones, en tant que professeur d’université, et l’un de nos certificats, en combinaison avec le Collège de la rivière Rouge, portait sur les langues autochtones, mais nous n'avons pas pu gérer le programme faute d'avoir des débouchés à offrir aux gens, parce qu’il n’y avait pas de besoin. Nous n’avons pas besoin du cri.
Je pense néanmoins que s’il existait un débouché, on verrait sans doute des gens se mettre à utiliser cette langue et devenir des défenseurs, des guerriers de la langue, et aller en faire la promotion et l’utiliser tous les jours, à la maison et dans leur lieu de travail. Nous savons tous ce que le Québec a fait dans les années 1960. C’était assez incroyable. On y est passé de...
[Français]
On ne parlait pas français sur l'île de Montréal. Beaucoup de gens n'aiment pas la loi 101, mais celle-ci a quand même forcé l'État et les sociétés à considérer que parler français était important.
J'ai vécu 13 ans à Québec, et je comprends la mentalité. La langue structure nos pensées. C'est incroyable. Quand je parle français, je pense complètement différemment que lorsque je parle anglais ou cri. C'est extrêmement fascinant. Si nous perdons les langues autochtones, nous ne les retrouverons jamais.
Les mots peuvent décrire des choses importantes. Une fleur, à un certain moment de l'année, peut être différente, alors que techniquement c'est la même fleur, mais le mot pour la désigner variera selon le moment de l'année. Les éléments qui la composent peuvent être utiles à un médecin à certain moment de l'année, mais pas à d'autres. Nous perdrions toutes ces connaissances des aînés, car les jeunes ne comprennent pas tous ces mots.
Il faut que quelqu'un fasse quelque chose, mais personne ne fait rien. C'est pour cette raison que c'est historique.
[Traduction]
C’est historique parce que la possibilité se présente de faire quelque chose que personne d’autre n’a fait auparavant. On parle toujours de l’importance de la langue, mais personne ne prend de mesures concrètes dans notre pays. Il y a très peu de ressources. Tout le monde dit: « Eh bien, vous savez, on publiera peut-être un petit livre pour enfants par-ci, par-là, avec quelques mots en cri et quelques mots en français et en anglais, pour que les gens comprennent peut-être ce qui se passe », mais ce n’est pas suffisant. Nous avons besoin de l’État. Nous avons besoin des instruments de l’État pour aider, parce que c’est une façon importante et symbolique de soutenir ces langues et d'assurer la survie de certaines. Toutes ne survivront pas, pourquoi se leurrer? mais au moins quelques-unes le feront, d'où votre importance.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi simplement de dire qu’en tant que députée élue pour la première fois, j’ai eu l’honneur de siéger officiellement à — je faisais le compte — quatre comités jusqu’à maintenant, y compris celui que je préside actuellement, mais c’est la première fois que je comparais à titre de témoin. C’est vraiment un plaisir. Merci beaucoup.
Bien sûr, il s’agit de mon projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi pour... eh bien, vous le saurez bientôt. Nous ménagerons le suspense pour l'instant.
[Français]
Ce jour marque une étape importante de la première démarche que j'ai entreprise à la suite de mon élection, à savoir changer le nom de notre circonscription de Châteauguay—Lacolle pour lui donner celui de Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville. C'est une démarche que j'ai entreprise à la demande de mes concitoyens.
La raison qui a motivé cette initiative est que le nom de Châteauguay—Lacolle est inexact. Si vous consultez la carte géographique de notre circonscription, qui se trouve devant vous, vous verrez Châteauguay. Vous verrez aussi au sud, à la frontière, que la municipalité de Lacolle se trouve à l'extérieur de la circonscription de Châteauguay—Lacolle.
J'ai une hypothèse quant à la raison pour laquelle la commission a choisi ce nom à l'époque. Il reste que pour les gens demeurant à Saint-Bernard-de-Lacolle, qui est une tout autre municipalité, il y a une différence importante entre Lacolle et Saint-Bernard-de-Lacolle. C'est la municipalité de Saint-Bernard-de-Lacolle qui est située sur notre territoire. Cette municipalité a sa propre histoire, ses propres institutions et sa propre raison d'être.
Avant même mon entrée en fonction, les résidants de Saint-Bernard-de-Lacolle m'ont fait part de cette préoccupation, et je me suis engagée à faire les démarches nécessaires pour y répondre. Ce n'est pas facile quand on est nouveau en politique, étant donné qu'on ne connaît pas tout le système. J'ai néanmoins fait mes recherches. C'est dans cet esprit que j'ai l'honneur de présenter mon projet de loi d'initiative parlementaire à l'étape de l'étude en comité.
Comme s'il ne suffisait pas que le nom « Lacolle » soit utilisé à tort pour désigner Saint-Bernard-de-Lacolle, nous avons remarqué à plusieurs reprises qu'encore aujourd'hui, chez les citoyens des deux circonscriptions, le nom Châteauguay—Lacolle portait à confusion. Cet état de choses est à l'origine d'erreurs de compréhension chez certains intervenants. Divers acteurs, dont les médias nationaux, confondent souvent les noms « Saint-Bernard-de-Lacolle » et « Lacolle ». Cela s'explique surtout par le fait que la douane de Lacolle, qui est le point de passage vers les États-Unis le plus achalandé au Québec, est située dans les limites de Saint-Bernard-de-Lacolle, et non de Lacolle.
Bon nombre de résidants de Saint-Bernard-de-Lacolle m'ont fait part de leur insatisfaction concernant le nom Châteauguay—Lacolle. Il atteint leur fierté de leur municipalité et nuit à leur sentiment d'appartenance. Nous pouvons tous les comprendre.
Après plusieurs discussions et réflexions avec des citoyens ainsi qu'avec des intervenants de la région, le nom Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville est apparu comme un choix logique et significatif, et ce, pour plusieurs raisons.
Premièrement, la municipalité régionale de comté des Jardins-de-Napierville regroupe 9 de nos 15 municipalités. Il y a en effet 15 municipalités dans ma circonscription, dont 9 se trouvent dans la MRC des Jardins-de-Napierville.
Deuxièmement, tous les citoyens pourraient se reconnaître dans le nom de Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville car les résidants de Châteauguay et des cinq municipalités environnantes, qui sont situées au nord-ouest de la circonscription, peuvent s'identifier à la région du Grand Châteauguay. Les municipalités de Mercier, de Léry et de Saint-Isidore se trouvent dans le regroupement du Grand Châteauguay.
Troisièmement, la MRC des Jardins-de-Napierville est la première région en importance au Québec pour la production maraîchère. Les légumes — la laitue, les carottes et les oignons de toutes sortes, par exemple — y sont très bons. Cela lui donne une certaine notoriété.
Finalement, le nom « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville » représente bien le caractère semi-urbain et semi-rural de notre circonscription.
Je dois rappeler que je parraine ce projet de loi au nom de mes concitoyens. Une pétition demandant à la Chambre des communes de donner à notre circonscription le nouveau nom de « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville » circule d'ailleurs présentement dans la région. Bien sûr, les gens se réjouissent du fait que je travaille déjà à ce projet.
La pétition compte déjà plusieurs centaines de signatures, notamment celle des maires de Napierville, de Saint-Cyprien-de-Napierville et des municipalités avoisinantes.
En leur qualité d’élus, ces maires sont heureux de soutenir ma démarche au nom de leurs concitoyens, tout comme mes collègues des circonscriptions voisines, M. Jean Rioux, qui est député de Saint-Jean et qui est d'ailleurs heureux que Lacolle soit dans sa circonscription; Mme Anne Minh-Thu Quach, qui est députée de Salaberry—Suroît; et mon collègue Jean-Claude Poissant, qui est député de La Prairie.
Tel que consigné dans mon projet de loi, Châteauguay—Lacolle a été créée en 2013 à la suite du redécoupage électoral qui est entré en vigueur lors de la dissolution de la 41e législature, en 2015. La circonscription actuelle a été formée à partir des anciennes circonscriptions de Châteauguay—Saint-Constant et de Beauharnois—Salaberry.
Ceux qui étaient présents lors de la dernière législature connaissent et comprennent peut-être le système beaucoup mieux que moi. Cela dit, il semble qu’une erreur ait été commise à la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour la province de Québec lors du choix du nom de la nouvelle circonscription. Le fait que Lacolle se situait déjà dans la circonscription de Saint-Jean lors du redécoupage précédent n'a probablement pas été relevé.
[Traduction]
J'en viens à la partie plus technique. J'ai expliqué au Comité pour quelles raisons je demande le changement de nom de ma circonscription. Permettez-moi de vous donner un aperçu des modalités de changement de nom des circonscriptions fédérales et des critères à respecter en la matière.
Tout d’abord, compte tenu de la pratique qui consiste à revoir les limites des circonscriptions électorales tous les 10 ans à la suite d’un nouveau recensement national, Élections Canada fournit aux 10 commissions provinciales de délimitation des circonscriptions électorales des lignes directrices sur les bonnes pratiques et les conventions d'affectation de nom.
Bien qu'Élections Canada adopte tout changement de nom voté par le Parlement, il lui faut tenir compte de considérations pratiques et techniques, comme la capacité limitée des bases de données. Ainsi, les noms de circonscription ne doivent pas dépasser 50 caractères. Cela surprendra peut-être mes collègues, parce que nous avons certainement des noms assez intéressants et longs. Pour autant qu'ils comptent 50 caractères ou moins — traits d’union, tirets et espaces compris —, cela répond au critère. C’est pour qu'on puisse les insérer dans des bases de données, des cartes et ainsi de suite.
J’ai le plaisir de vous signaler que « Chateauguay—Les Jardins-de-Napierville » compte 38 caractères, traits d’union, tirets et espaces compris.
De plus, les noms choisis pour les circonscriptions doivent refléter le caractère du Canada et être clairs et sans ambiguïté, et je crois que ces critères sont respectés dans le projet de loi, puisque les noms désignent une municipalité et une région de la MRC.
Il faut aussi faire une distinction, dans l’orthographe des noms, entre les traits d’union et les tirets. Les premiers servent à lier les parties des noms géographiques, tandis que les tirets servent à unir deux noms géographiques distincts ou davantage. Cette convention a été respectée, on utilise un tiret pour séparer « Châteauguay » et « Les Jardins-de-Napierville », et les traits d’union dans « Les Jardins-de-Napierville ».
Sur la carte, on voit que Châteauguay et Les Jardins-de-Napierville sont deux dénominations géographiques qui correspondent presque entièrement au territoire et également à la lecture de la carte de gauche à droite. C’est par souci de simplicité et de clarté et pour respecter les emplacements géographiques.
De plus, le nom d’une circonscription électorale doit être unique, ce qui veut dire que ses composantes ne peuvent être utilisées qu’une seule fois, ce qui est effectivement le cas pour les éléments des deux noms en question.
Les lignes directrices énoncent aussi des caractéristiques négatives à éviter, ce dont tient compte également le nom que nous avons choisi. Par exemple, le nom d’une circonscription doit être clair tant en anglais qu'en français et, dans la mesure du possible, être acceptable sans traduction dans l’autre langue officielle, afin d'éviter les dénominations multiples en traduction.
L’autre caractéristique à éviter est l’utilisation de points cardinaux, comme est ou ouest. Vous vous direz peut-être: « Il me semble que nous avons des noms qui les utilisent », quoi qu'il en soit, je vous rappelle que le dernier mot sur les changements de nom revient au Parlement. Les lignes directrices disent qu’il faut l’éviter, la traduction en étant malaisée.
Enfin, il convient d'éviter l'emploi des noms des provinces, de noms de personnes et de noms imprécis ou inventés à partir de sources non géographiques.
Je pense avoir abordé tous les arguments pertinents relatifs à la demande de changement de nom présentée dans mon projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi , et avoir montré que le nouveau nom est conforme aux lignes directrices établies par Élections Canada.
Je suis honorée que mes électeurs me confient la tâche de redresser une erreur. Je suis convaincue que tous mes collègues appuieront le projet de loi pour l'adoption de notre nouveau nom, Chateauguay—Les Jardins-de-Napierville.
C'est avec grand plaisir que je répondrai maintenant à vos questions. Merci.
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C’est une excellente question, parce que, bien sûr, j’ai dû y réfléchir longtemps.
Tout d’abord, vous devez vous informer sur la façon de présenter un projet de loi d’initiative parlementaire et sur la loterie, où vous en êtes dans la loterie et combien de temps cela prend. J'ai le numéro 86. Est-ce que cela veut dire que je ne me présenterai que dans 3 ans ou dans 86 jours? Je n'en avais aucune idée.
J’ai dû assimiler cela. Naturellement, cela fait des années que je travaille sur un sujet comme la littératie financière, alors j’avais beaucoup d’idées sur ce que je voulais faire là-bas, mais il y a eu cette chose qui était plus qu’une demande, c’était de réparer cette erreur. C’est vraiment ce que mes électeurs me disaient.
[Français]
Il fallait changer cela. Ils me demandaient ce qui se passait à Ottawa et soulignaient que Lacolle était à côté.
[Traduction]
Je pense que nous pouvons tous comprendre. C’est comme dire que Lacolle est le poste frontalier. C’est comme dire que si vous avez une circonscription qui s’appelle Pearson, vous vivez à l’aéroport Pearson. Ce n’est pas le cas.
J’ai donc trouvé cela convaincant. J’ai fait mes recherches. Comment s'y prendre pour faire cela? C’est le genre de choses que j’ai apprises. Oui, cela pourrait se faire sous forme de projet de loi omnibus et j’en ai appris davantage sur les projets de loi omnibus. Apparemment, les gens n’aiment pas les utiliser. Pour moi, c’est un outil. Quel que soit l’outil, je dis que c’est bien, mais mes électeurs continuaient de me presser, et j’en apprenais davantage sur le fonctionnement du Parlement. Le temps continuait de passer. Le calendrier me préoccupait. Je commençais à voir comment marchent les choses, ce qui peut les retarder. D’autres priorités peuvent surgir. Nous n’aurions pas pu respecter l'échéance qui m'avait été plus ou moins fixée, de janvier 2019 pour la sanction royale, de sorte que le nom soit en vigueur pour les élections de 2019.
J’ai dû prendre une décision très difficile, mais je pense que tout le monde ici le comprendrait. Quel objectif poursuivre? Votre propre objectif personnel ou celui que vos concitoyens vous assignent? J’ai dû prendre cette décision.
Il y a d’autres façons de travailler sur la littératie financière, et je continue bien sûr de le faire.