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Bonjour et bienvenue à la 57
e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Cette réunion est publique.
Nous allons poursuivre notre étude de la question de privilège concernant la libre circulation des députés au sein de la Cité parlementaire. Nous débuterons la réunion par un exposé de notre analyste sur d'anciennes questions de privilège ayant porté sur ce sujet.
À 11 heures, le et le ainsi que le directeur par intérim du Service de protection parlementaire, le SPP, répondront aux questions des députés au sujet du cadre administratif en vigueur sur la Colline. Enfin, à midi, Mme Raitt et M. se joindront à nous pour parler des circonstances ayant entouré le dépôt de la question de privilège.
Nous avançons bien du côté du budget des dépenses, également, que nous devrions étudier fort probablement la semaine prochaine, le 16 ou le 18.
Sur ce, je cède la parole à M. Barnes, notre analyste de la Bibliothèque du Parlement. Comme il n'est pas un témoin, nous n'aurons pas à tenir de séries de questions, si vous ne le souhaitez pas. Nous pourrons toujours poser des questions à titre informel à la fin de son exposé.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme les membres du Comité s'en souviendront sans doute, lors de notre dernière réunion, le Comité a demandé à la Bibliothèque du Parlement de nous donner une séance d'information sur les anciennes questions de privilège semblables à celle dont le Comité a été saisi par un renvoi de la Chambre le 3 mai dernier. C'est dans cet esprit que je vais résumer sept cas de députés n'ayant pu accéder librement à la Colline et à la Cité parlementaires ou qui ont été retardés à l'entrée.
Je vais prendre ces incidents du plus récent au plus ancien afin de vous permettre de me suivre dans la note d'information qui a été remise au Comité. En fait, je vais plutôt progresser dans l'ordre inverse de la note d'information et vous devrez donc commencer par la fin du document. Nous commencerons ainsi par les cas les plus pertinents, plutôt que par ceux qui datent de 20 ou 30 ans.
Il convient de remarquer que quatre de ces incidents se sont produits dans le périmètre de la Cité parlementaire, tel que nous le connaissons aujourd'hui, soit un en 2012, un en 2014 et deux en 2015. Les autres incidents dont je vous parlerai remontent à 2004, pour l'un, et il s'est produit lors de la visite du président des États-Unis. Ce fut sans doute l'un des cas les plus flagrants où des députés ont été indûment retardés ou se sont vu refuser l'accès à la Colline. En 1999, un autre cas s'est produit à l'occasion d'une manifestation de l'Alliance de la Fonction publique du Canada. Il faut retenir de cet incident que, dans son rapport déposé en 1999, le Comité précise que le droit des députés à accéder à la Cité parlementaire n'était pas encore bien connu à l'époque. Voici d'ailleurs ce que dit le rapport à ce sujet:
Nous observons qu'il est rare au Canada que des députés soient empêchés d'exercer leurs fonctions parlementaires. Il n'est donc pas surprenant que certains députés ou des grévistes de l'AFPC n'aient pas été entièrement au courant du droit des députés à un accès sans entraves, et que cela ait pu occasionner certains retards.
C'était en 1999.
Enfin, je vous parlerai de l'incident de 1988 qui s'est produit sur la Colline lors d'une manifestation contre la TPS.
Sur ce, je vais commencer. Si les députés veulent me poser des questions ou me demander des éclaircissements pendant mon exposé, qu'ils n'hésitent pas à m'interrompre.
J'espère vous fournir un peu plus de détails qu'il y en a dans la note d'information. Donc, ce sera peut-être un peu plus long que ne le laisse penser la note d'information.
Les tout derniers incidents ont fait l'objet d'une seule décision par le Président, le 12 mai 2015.
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Le Président a rendu sa décision au sujet de cet incident le 12 mai 2015. La Chambre a ajourné en juin de la même année et les élections ont eu lieu à l'automne.
Le Président a disposé des deux cas dans une seule décision. Le premier cas était celui d'un autobus transportant des députés qui a été retardé à l'entrée du côté de l'édifice de l'Est, à hauteur de la rue Elgin, tandis que des députés se trouvaient à bord. Cet incident s'est produit le 30 avril. Le second remonte à la visite du président des Philippines, le 8 mai 2015.
Voici ce qui s'est passé dans les deux cas. Le 30 avril, le député de Skeena—Bulkley Valley, a soulevé une question de privilège à la Chambre. Il a déclaré qu'il était en train de présider une séance dans l'édifice de la Bravoure quand la sonnerie a retenti pour appeler au vote. Lui-même et cinq autres députés sont montés à bord d'une navette en face de l'édifice de la Bravoure, en direction de l'est, le long de Wellington. Arrivé à la hauteur de l'entrée de l'édifice de l'Est, le chauffeur a voulu tourner à gauche, mais le SPP l'a empêché de parvenir jusqu'au portail. D'après les débats, on ne connaît pas vraiment le mode de communication entre les agents et le chauffeur, mais on peut penser que celui-ci s'est fait dire par radio qu'il ne pouvait pas pénétrer tout de suite dans la cité et qu'il serait retardé de trois à cinq minutes. Aucune raison n'a été fournie. Les députés n'ont pas pu descendre de l'autobus, parce que celui-ci était en plein milieu de la circulation. Le chauffeur de la navette n'a pas pu se ranger sur le côté, parce qu'il était au milieu de la chaussée. Comme je l'ai dit, aucune raison n'a alors été donnée et, d'après l'intervention du député sur la question de privilège, il ne nous a pas été possible d'établir si ce retard l'avait ou non empêché de participer au vote. D'ailleurs, le Président a pris la décision en délibéré.
Un peu plus d'une semaine plus tard, le vendredi 8 mai à 10 h 30, le député de Toronto—Danforth se dirigeait à pied vers l'édifice du Centre. Il avait indiqué à la Chambre qu'il souhaitait participer au débat en cours. Il cheminait le long de la voie de desserte de la Colline parlementaire, du côté ouest. Il a aperçu des agents du SPP qui contrôlaient une foule à la hauteur de l'entrée du côté de la Chambre des communes. Quand il est arrivé à ce niveau, il a essayé de passer. Une agente du SPP l'a arrêté et le député lui a montré son épinglette ainsi que sa carte d'identité. L'agente lui a répondu qu'elle avait reçu pour ordre d'arrêter tout le monde et qu'il importait peu qu'il soit député. Elle lui a expliqué que le retard était occasionné par l'arrivée prévue de personnalités; il s'est avéré plus tard qu'il s'agissait du président des Philippines.
Dans sa décision qu'il a rendue le 12 mai sur les deux cas, le Président a déclaré qu'il s'agissait de questions de privilège fondées de prime abord. Le député de Toronto—Danforth a été invité à déposer une motion pour que l'affaire soit renvoyée au comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Toutefois, cette motion a été défaite en Chambre par 145 voix contre 117.
Je tiens à souligner une chose. D'après ce que je sais, dans presque tous les cas, si ce n'est dans la totalité des cas, il était question de visites de dignitaires étrangers ayant occasionné un renforcement de la sécurité pour assurer leur protection. Je tiens à le souligner maintenant, parce que c'est le trait commun à toutes ces affaires. Nous ne sommes pas en présence de cas où les agents de sécurité sont intervenus spontanément, ce que nous ne voulons pas qu'ils fassent. Peu importe ce qui se produit, il ne s'agit pas de décisions spontanées prises en fonction des priorités du moment. Nous comprenons bien que, dans ce genre de situation, la priorité est accordée à la visite de dignitaires.
Le problème réside dans l'absence chronique de planification. De telles visites sont pourtant prévues. Nous savons le genre de perturbations qu'elles causent, et le service de sécurité sait pertinemment que le Parlement continue de fonctionner par ailleurs. Tout ne s'arrête pas d'un coup et les services de sécurité devraient, dans leurs plans, tenir compte du fait qu'il faut permettre à chaque député d'accéder à la Chambre, peu importe l'endroit où il se trouve. Je dirais que c'est toujours à cet égard que les choses n'ont pas fonctionné. Voilà pourquoi je vais me concentrer là-dessus, parce qu'il n'est pas question de nous demander de ne pas faire ce qu'il faut au nom de la sécurité. C'est complètement fou et ce n'est certainement pas ce dont nous parlons ici. Nous estimons que vous savez ce qui va se produire sur la Colline, que vous planifiez chaque minute et chaque mouvement de nos invités; vous pourriez donc, dans vos plans, tenir compte du déplacement des députés qui vont participer aux travaux de la Chambre.
On ne cesse de nous dire — et vous allez l'entendre, chers collègues — que les choses se feront ainsi désormais. J'ai l'impression de vivre Le jour de la marmotte parce que nous ne sommes pas encore parvenus à faire passer le message, soit qu'il est tout aussi important de planifier l'accès des députés à la Chambre des communes que d'assurer la sécurité de nos invités. Il s'agit d'une obligation constitutionnelle et non de l'expression d'une politesse et d'une amabilité toutes canadiennes. Voilà quel sera essentiellement mon propos, monsieur le président, parce que j'estime que nous tenons là la réponse. Tout est une question de planification, une planification qui ne se fait pas et qui, par son absence, provoque ces incidents.
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Si vous suivez dans votre note d'information, nous allons reprendre à la page 5 au point « F. 2014 - Président de l'Allemagne ». Cet incident s'est produit en septembre 2014. La question avait été soumise au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, par cette dernière, le 25 septembre 2014.
Le Comité avait tenu trois réunions pour recueillir des preuves. Il serait bon que le Comité se rappelle, aux fins de son étude, qu'il y avait eu environ quatre groupes de témoins, notamment des responsables de la Chambre des communes, y compris le député d'Acadie—Bathurst. Il y avait aussi le greffier par intérim, le sergent d'armes et le sergent d'armes adjoint. Avaient aussi comparu le commissaire de la GRC, accompagné par le commissaire adjoint et le sous-commissaire, de même que le chef de police d'Ottawa et un inspecteur.
Cela avait donné lieu au 34e rapport de la deuxième session de la 41e législature.
En ce qui a trait à l'incident proprement dit, le 25 septembre, le député d'Acadie—Bathurst se trouvait dans son bureau de l'édifice de la Justice. Les cloches ont commencé à sonner pour un vote. Il est monté à bord d'un autobus devant l'édifice de la Justice, qui est parti en direction de la Colline du Parlement. L'autobus est resté bloqué dans un bouchon de circulation devant l'édifice de la Confédération. Apparemment, les agents de la GRC arrêtaient les véhicules au point de contrôle, en prévision de l'arrivée de l'escorte motorisée du président de l'Allemagne.
Craignant de manquer le vote, le député et d'autres sont sortis de l'autobus et se sont rendus à pied sur la colline. Au moment de traverser la rue Bank, au nord de Wellington, un agent de la GRC a intercepté le député d'Acadie—Bathurst, l'empêchant encore une fois d'accéder à la Colline du Parlement et lui demandant d'attendre jusqu'à ce que l'escorte motorisée du président de l'Allemagne soit passée.
Il avait été mentionné par le sergent d'armes, pendant sa comparution devant le Comité, que la difficulté pour le député d'Acadie—Bathurst d'accéder à la Cité parlementaire était liée au bouchon de circulation qui avait empêché les autobus de se rendre sur la Colline du Parlement.
Il convient aussi de souligner que le député était d'avis qu'il avait été traité de façon cavalière par l'agent de la GRC. Il avait toutefois pu se rendre à temps à la Chambre pour voter.
En ce qui a trait aux recommandations soumises par le Comité dans son rapport et aux changements apportés aux protocoles de sécurité sur la Colline du Parlement, pendant sa comparution devant le Comité, le commissaire Paulson de la GRC avait indiqué que, depuis 2012, au moment où un incident similaire s'était produit, dont nous parlerons dans un moment, et avait empêché des députés d'accéder facilement à la Colline du Parlement, un certain nombre de changements avaient été mis en oeuvre. Cela comprenait la distribution à tous les agents de la GRC en poste sur la Colline d'un répertoire des députés de la Chambre des communes, contenant les noms et les photos, afin que tous ceux nouvellement affectés sur la Colline soient rigoureusement informés des privilèges parlementaires et que l'on assure le démantèlement rapide des périmètres de sécurité créés pendant des événements majeurs et des manifestations, dès la fin de l'événement.
Par ailleurs, le commissaire adjoint Michaud de la GRC, pendant sa comparution devant le Comité, avait mentionné qu'après l'incident vécu par le député d'Acadie—Bathurst, deux protocoles de sécurité avaient été mis en place. Tout d'abord, les escortes motorisées devaient commencer à emprunter une autre entrée pour accéder à la Colline du Parlement. Le commissaire avait d'ailleurs mentionné à ce moment-là que cette mesure avait été appliquée avec succès pendant une visite du président de la République de Finlande. Le deuxième protocole prévoyait que les changements de dernière minute dans le déplacement des escortes motorisées soient communiqués aux Services de sécurité de la Chambre des communes par le conducteur du véhicule de la GRC précédant l'escorte motorisée.
Le rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre comprenait les recommandations suivantes: tout d'abord, que le bureau du sergent d'armes communique à tous les députés un numéro de téléphone où ils peuvent appeler en cas d'une urgence liée à une entrave à leur accès à la Cité parlementaire; et en deuxième lieu, qu'un paragraphe axé exclusivement sur les privilèges parlementaires soit inclus dans les plans opérationnels utilisés par les partenaires de la sécurité sur la Colline du Parlement.
Le rapport concluait que les députés s'étaient vu refuser leur droit d'accès sans restriction à la Cité parlementaire trop souvent. Le Comité avait déterminé que la meilleure façon de remédier à cela était d'améliorer la planification, d'accroître la coordination entre les partenaires, et d'éduquer et de sensibiliser davantage les services de sécurité et les députés.
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Si vous le permettez, monsieur le président, j'aimerais souligner... et cela uniquement pour m'assurer que nous voyons la différence.
À ma connaissance, et corrigez-moi si je me trompe, nous n'avons jamais eu de problèmes avec les anciens responsables de la protection parlementaire. Les choses se sont toujours bien passées. Les responsables de ce service comprennent bien la situation, parce qu'ils sont ici depuis longtemps.
Les problèmes ont commencé à se poser au moment où des interactions ont eu lieu entre la GRC et le Service de protection parlementaire. Dans le cadre de l'une des dernières réunions, ils nous avaient mentionné que la fusion des deux représenterait une bonne solution et allait résoudre un grand nombre de problèmes, ce qui n'a pas été le cas.
J'aimerais seulement souligner que l'un des enjeux à l'heure actuelle a trait aux responsables ultimes de la sécurité ici. Comprenons bien que ceux qui ont pris la décision d'intervenir auprès des députés n'étaient pas les anciens responsables de la sécurité, qui s'occupaient exclusivement de la Colline du Parlement.
Je ne blâme pas la GRC. Nous avions fait face au même problème à Queen's Park, lorsqu'il y avait eu interactions entre les responsables de la sécurité de Queen's Park, les agents de la police provinciale de l'Ontario et ceux de la police de Toronto. Nous sommes aux prises avec les mêmes problèmes ici en raison de la fusion.
Je crois qu'il est important pour nous de comprendre, avec tout ce qui se passe à l'heure actuelle du point de vue du respect que souhaitent obtenir les anciens responsables de la sécurité sur la Colline, que ce ne sont pas eux, selon ce que je sais, qui sont intervenus et ont empêché les députés de se rendre où ils voulaient.
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Poursuivons avec le troisième et dernier incident de la 41
e législature, au point E de la page 5 de la note d'information, à savoir la visite du premier ministre d'Israël. Cet incident avait été soumis au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre le 2 mars 2012. Deux réunions avaient été tenues pour recueillir des preuves. En ce qui a trait aux groupes de témoins, il y avait des représentants de la Chambre des communes, le greffier et le sergent d'armes, ainsi que le commissaire adjoint de la GRC. Ces réunions avaient donné lieu à un rapport, le 26
e de la première session de la 41
e législature. En résumé, le Comité avait pris connaissance d'au moins trois incidents qui s'étaient produits pendant cette visite.
Le premier concernait un député qui avait tenté d'accéder à la Colline à partir de l'entrée située près de la rue Elgin et avait été empêché de le faire par un agent de la GRC. Ce dernier n'avait pas le répertoire des députés de la Chambre des communes. Le député ne portait pas de pièce d'identité. L'agent de la GRC avait admis reconnaître le député, mais avait indiqué qu'il n'était pas autorisé à lui permettre de passer sans pièce d'identité appropriée.
Un deuxième incident s'était produit lorsqu'une députée avait tenté d'accéder à l'édifice du Centre à partir de l'allée sur laquelle se trouve la Flamme du centenaire. Elle avait été interceptée et on lui avait dit de se rendre à l'édifice de l'Est, puis d'emprunter le tunnel vers l'édifice du Centre.
Un troisième incident s'était produit après le départ du premier ministre, lorsqu'un député avait tenté de quitter la colline en utilisant son chemin préféré, à savoir la partie est de la route de ceinture. On lui avait dit qu'il devait emprunter l'allée centrale, où se trouve la Flamme du centenaire, parce que l'on était encore à démanteler certains des dispositifs de sécurité qui se trouvaient toujours là. L'incident avait été soumis au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Pendant sa comparution, la greffière s'était excusée de l'incident et des inconvénients, particulièrement en ce qui a trait aux instructions concernant le tunnel de l'édifice de l'Est, qui apparemment allaient à l'encontre du plan de sécurité convenu.
Au moment de sa comparution devant le Comité, le commissaire adjoint de la GRC, M. Malizia, avait énoncé plusieurs changements qui étaient en voie d'être apportés au mode courant de fonctionnement dans le cas des visites de dignitaires étrangers, à savoir, collaborer avec les responsables de la sécurité de la Chambre et du Sénat, afin que des employés se trouvent aux points de contrôle clés pour aider les agents de la GRC à identifier les parlementaires; placer des représentants expérimentés de la sécurité du Parlement aux points d'accès clés; et mettre à jour l'orientation des agents de la GRC, afin qu'ils soient mieux en mesure de reconnaître les parlementaires. Le commissaire adjoint avait mentionné que chaque agent de la GRC aurait en sa possession à l'avenir un répertoire des députés de la Chambre des communes.
Du point de vue des recommandations comprises dans le rapport, j'aimerais mentionner que ce dernier ne faisait pas état d'atteinte au privilège parlementaire. Il avait été mentionné qu'une telle constatation ne devait pas être faite à la légère, et que le Comité était réticent à tirer des conclusions des témoignages qu'il avait entendus, particulièrement parce que les députés concernés par la question de privilège avaient refusé de comparaître pour soumettre des preuves en vue de l'étude.
Le rapport du Comité comprenait en outre ce qui suit: la recommandation que les députés se munissent de leur carte d'identité de la Chambre des communes et portent leur épinglette, particulièrement s'ils étaient au courant que des mesures spéciales étaient en place sur la Colline; l'obligation pour la GRC de reconnaître et d'identifier les députés; ainsi que la nécessité pour les Services de sécurité de la Chambre des communes de fournir de l'aide à la GRC, en vue d'identifier les députés, et une fois cela fait, de leur donner accès à la Colline du Parlement. On avait fortement incité la GRC à solliciter l'aide des Services de sécurité de la Chambre pour qu'ils les aident à identifier les députés aux différents points d'accès de la Cité parlementaire. Enfin, tous les agents de la GRC en devoir devaient être informés du privilège parlementaire et du droit des députés à un accès sans entraves à la Cité parlementaire, ce droit représentant un pilier fondamental de la démocratie parlementaire canadienne.
C'est tout pour cet incident particulier.
S'il n'y a pas de questions, nous allons revenir en arrière à l'incident qui a probablement été le plus grave et qui s'est produit en 2004, au moment de la visite du président des États-Unis. La question avait été soumise au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre le 25 septembre 2004. Au total, cinq groupes de témoins avaient comparu, et quatre réunions avaient été tenues pour recueillir des preuves. Le sergent d'armes avait présenté un exposé préliminaire. Les deux députés qui avaient soulevé la question de privilège, le député de Charlevoix—Montmorency et celui d'Elmwood, avaient aussi participé à la réunion pour présenter leur témoignage. La police d'Ottawa avait aussi été invitée, et trois agents s'étaient présentés, en plus d'un ensemble de témoins, y compris la GRC, le sergent d'armes et le coordonnateur des événements majeurs des Services de la Cité parlementaire.
Cette étude avait donné lieu à un rapport, le 34e de la 38e session parlementaire.
Voici en résumé ce qui s'était produit. Il s'agissait de la première visite du président des États-Unis d'alors, George W. Bush, depuis l'invasion de l'Irak par les États-Unis, en 2003, et une importante manifestation était prévue sur la Colline du Parlement. Selon la GRC, les dispositifs de sécurité en place à ce moment-là étaient les plus stricts et les plus élevés jamais utilisés. Parmi les forces de sécurité en devoir sur la colline ce jour-là figuraient les services de sécurité de la Chambre des communes et du Sénat, la GRC, la police d'Ottawa et la police de Toronto.
Le 30 novembre, le député de Charlevoix—Montmorency avait soulevé une question de privilège en Chambre, citant de nombreux exemples de députés ayant été empêchés d'accéder à la colline du Parlement ou ayant été retardés. Certains de ces retards avaient duré des heures.
Le problème était que la majorité, sinon la totalité, des agents de police assurant la sécurité ce jour-là n'étaient pas au courant du droit d'accès des députés. Des députés avaient été interceptés et on leur avait refusé l'accès lorsqu'ils s'étaient présentés aux barrières de sécurité, même après qu'ils eurent montré leur épinglette et leur carte d'identité. Par exemple, il semble qu'un député, dans ses tentatives en vue d'avoir accès, ait parlé à 50 agents de police différents, à 10 points d'accès différents, cette démarche ayant duré trois heures et l'ayant néanmoins fait manquer un vote.
Le député de Charlevoix—Montmorency avait aussi souligné des cas de députés qui avaient été abordés, pendant qu'ils étaient aux toilettes ou dans leurs bureaux, afin de les informer qu'ils ne pourraient pas circuler dans les couloirs pendant la visite du président. Il y avait aussi eu des plaintes concernant le manque d'agents de police bilingues sur la Colline du Parlement. Même si la plupart des députés avaient fini par accéder à la Cité parlementaire, un certain nombre avaient connu des retards importants et certains avaient manqué des votes à la Chambre.
À partir des recommandations soumises par le Comité, le rapport avait conclu que les privilèges des députés de la Chambre avaient été violés et que cette impossibilité d'accéder ou ces retards pour accéder à la Chambre des communes constituaient un outrage au Parlement.
À titre de solutions, le Comité avait demandé que des rapports soient préparés par le sergent d'armes et la GRC sur les mesures devant permettre de prévenir ce genre de situation à l'avenir, et avait recommandé que le Président et le Bureau de régie interne tiennent des discussions urgentes, en vue de fusionner les services de sécurité de la Chambre des communes et du Sénat et d'en faire un service de sécurité unifié, au plus tard le 1er janvier 2006.
Voilà.
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J'aimerais faire une brève observation à ce sujet.
J'étais présent aussi lorsque cela s'est produit. Je venais d'être élu et je me trouvais à l'hôtel Westin et on m'avait interdit de traverser la rue. La police d'Ottawa m'avait barré le passage en utilisant des termes non équivoques. Je vous accorde que je ne me suis pas retourné pour dire l'habituel: « Ne savez-vous pas qui je suis? ». Je crois bien que cela n'aurait rien donné, comme l'ont constaté de nombreux autres députés.
Je me suis laissé dire qu'à ce moment-là, et je ne sais pas si cela est vrai ou non, mais il vaut certainement la peine de le mentionner, que la délégation présidentielle avait exigé une interdiction d'accès absolue, à l'intérieur d'un certain périmètre, ce qui effectivement venait à l'encontre de notre privilège.
Ma question est la suivante, et ce n'est probablement pas l'endroit pour la poser, mais j'aimerais quand même dire: « Que serait-il arrivé si...? » Comme l'a souligné M. Christopherson, cela se résume essentiellement à ce qui suit: lorsque des personnes sont en visite, chefs d'État ou autres, comme le pape, et que les responsables examinent le protocole entourant le premier ministre ou quiconque d'autre travaille au Cabinet et disent qu'ils veulent interdire l'accès pour des raisons de sécurité, devons-nous leur rappeler qu'en tant que députés, nous avons un privilège? Je n'attends pas de réponse maintenant, mais je crois qu'on devrait se pencher sur cette question à un moment donné. Comment doit-on réagir? Je ne sais pas.
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L'intervention de M. Simms se situe au coeur du débat.
L'autre chose que j'aimerais souligner est qu'il n'y a rien de plus grave que de manquer un vote. Il me fait sourciller de penser que quelqu'un a manqué un vote parce qu'il n'a pas pu se rendre, ce qui constitue l'essence même de l'accès sans entraves pour les députés. Qui sait où cela nous mènera, ultimement, si on décide qu'il est justifié d'empêcher des députés de se rendre à la Chambre des communes.
L'autre chose que j'aimerais mentionner, sur une note positive, étant donné que plus nous revenons en arrière, et chaque fois que nous examinons la question, la situation empire, au point qu'il s'agit maintenant de nombreuses heures et de députés qui manquent des votes... Au fur et à mesure que nous nous rapprochons d'aujourd'hui, les incidents perdent en gravité, ce qui montre que nous faisons des progrès, mais la bataille n'est pas encore gagnée. Je dois vous dire que je serais surpris qu'il s'agisse de la dernière fois où nous aurons à traiter de cette question, jusqu'à ce que nous arrivions finalement au point où la planification de la sécurité des invités comportera une priorité secondaire, à savoir, s'assurer que les députés peuvent se rendre à la Chambre. Nous ne devons cesser de le répéter.
Des progrès ont été réalisés, compte tenu du fait que nous venons d'entendre que la plupart des agents de la GRC et des autres services de police à l'époque, et probablement beaucoup d'autres gens, n'avaient aucune idée que ce droit existait. Nous sommes maintenant arrivés au point où tous savent que ce droit existe, même s'il continue d'être restreint de façon inacceptable. Soyons les plus positifs possible et disons-nous que nous faisons des percées. Nous nous approchons de la solution, mais il ne suffit pas de s'approcher lorsqu'il est question d'un droit absolu.
La dernière chose que j'aimerais mentionner au sujet de ce débat, c'est que nous risquons que des gens disent: « Ces damnés députés qui sont si spéciaux et qui font partie de l'élite. » Vous savez quoi? C'est un risque que nous devons courir. Nous devons être prêts à supporter la pression, parce que tous les gens qui ont comparu devant nous ont été prêts à le faire pour s'assurer que nos droits étaient protégés pour l'avenir, pour notre bénéfice, même s'ils ne nous connaissent pas. Dans cette démarche, nous ne devons pas nous limiter au présent. Nous devons plutôt agir pour l'institution et pour les députés à venir. C'est à nous qu'il revient de veiller à ce que ces droits soient préservés. Autrement, nous les perdrons.
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Il y a deux choses que j'aimerais parler, qui diffèrent complètement l'une de l'autre.
Le prochain élément en est un pour lequel je demande aussi un consentement unanime. La question de privilège que nous allons aborder aujourd'hui a été soulevée au moyen d'une méthode inhabituelle. M. Nater est présent ici parmi nous, et il s'agit de sa motion, mais évidemment, ce ne sont pas ses privilèges qui ont été violés, et il n'existe pas de précédent quant à son obligation de participer, que ce soit comme témoin, comme membre du Comité ou à un autre titre. Je m'interroge à ce sujet. J'en ai parlé avec John plus tôt.
John, vous pouvez me corriger si je me trompe, mais essentiellement, vous préférez ne pas comparaître comme témoin, mais être plutôt présent comme observateur et peut-être participant.
Afin de s'assurer que cette façon unique d'aborder les choses ne crée pas un précédent, serait-il possible d'obtenir un consentement unanime à nouveau pour confirmer que M. Nater agit ici comme participant et non pas comme témoin? Cela serait-il acceptable pour les députés?
Est-ce que cela vous convient, John?
M. John Nater: Oui.
M. Scott Reid: D'accord.
Nous avons discuté du fond de la question ici, M. Christopherson et M. Simms l'ont fait, de la question dans son ensemble.
En abordant la question de la façon la plus stricte possible, ce qui me frappe, c'est qu'il existe des différences considérables entre la situation qui s'est produite en 2004 avec le président Bush et la situation du 21 ou du 22 mars. Je me demande s'il convient d'examiner l'incident le plus rapproché dans le temps ou le plus similaire. Essentiellement, il me semble que ce comité doit se pencher sur le rapport entre la sécurité et l'accès à la Colline du Parlement pour les députés.
Cela est le résultat de motions de privilège, même s'il s'agit d'une façon inhabituelle de procéder. C'est comme cela que ces choses nous sont soumises. Nous devons nous en occuper, mais la situation continue d'évoluer en même temps. Cela vient de toute évidence du fait que les visiteurs exigent des degrés de sécurité divers. Nous devons composer avec leurs escortes motorisées. Les routes sont fermées. Il y a aussi les conditions atmosphériques. La vocation des divers édifices où nous nous trouvons change, ce qui fait que, dans un an environ, la Chambre des communes siégera dans l'édifice de l'Ouest.
Ceci étant dit, j'aimerais proposer ce qui suit. Il me semble qu'il existe des similitudes pratiques dont il convient de prendre note, l'une d'elles étant que nombre de ces incidents ont touché des personnes qui étaient à bord d'un autobus se dirigeant vers la Colline du Parlement. L'autobus a été retardé. Il y a eu des lacunes dans l'information quant à la raison du retard et à la durée de celui-ci. Lorsque les personnes en cause se sont rendu compte qu'il y avait un problème, elles ont eu la possibilité de descendre de l'autobus, mais à ce moment-là, elles ont été empêchées de traverser la rue. De toute évidence, c'est ce qui s'est produit dans le cas de M. Godin.
À un niveau pratique, il me semble que certains de ces problèmes seraient résolus si, lorsque les autobus sont retardés, les personnes qui en descendent pouvaient être escortées vers le bord de la rue. Lorsque vous descendez de votre voiture au lave-auto, vous n'avez pas à traverser de rue, ni à risquer de vous faire frapper, pour vous mettre en sécurité. Cela pourrait résoudre le problème de façon très pratique et simple, sans nécessiter la formation de membres d'autres forces de police, ni quoi que ce soit d'autre, sauf de laisser les gens descendre de l'autobus, afin qu'ils puissent emprunter le côté nord du petit chemin en haut de la colline et éviter la circulation, dans à peu près la moitié des cas. Essayons d'intégrer cela dans nos paramètres quant à la façon possible de résoudre ce problème simplement.
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Les deux autres incidents auxquels M. Christopherson a fait allusion commencent à être assez éloignés dans le temps par rapport aux problèmes que les députés connaissent actuellement, étant donné qu'ils remontent à 20 ans maintenant et, dans un cas, à presque 30 ans, néanmoins, certains renseignements s'y rapportant pourraient être utiles.
L'incident suivant, soit l'avant-dernier, était lié à une grève de l'Alliance de la Fonction publique du Canada. La question avait été soumise à l'étude du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Je ne sais pas combien de réunions se sont tenues à ce sujet, mais j'ai une copie du rapport. Ces rapports ne sont pas disponibles en ligne parce qu'on parle de 1999. Je me suis rendu au 125, rue Sparks et j'en ai imprimé une copie à partir d'un recueil. En ce qui a trait aux groupes de témoins, ils comprenaient notamment les députés qui ont soulevé les questions de privilège, soit M. Reynolds et M. Pankiw. Il y avait un deuxième groupe, constitué de la conseillère juridique de la Chambre des communes et de M. Joseph Maingot, ancien légiste et conseiller parlementaire. Des représentants de l'Alliance de la Fonction publique du Canada et le sergent d'armes avaient aussi comparu, dans le quatrième groupe de témoins.
Je vais tenter de résumer rapidement l'incident, qui était assez particulier. Un conflit de travail était en cours entre l'AFPC et son employeur, le gouvernement du Canada. Dans le cadre de ce conflit, tôt le 17 février 1999, des membres de l'AFPC avaient dressé des piquets de grève à des endroits stratégiques sur la Colline du Parlement et devant l'édifice Wellington qui, j'imagine, était ouvert à ce moment-là, a été fermé et est maintenant rouvert.
Pendant cette étude, on avait indiqué au Comité que la stratégie était de ralentir la circulation automobile sur la Colline, sans nuire aux déplacements des piétons. À l'édifice Wellington, le but visé était d'empêcher les employés et les membres du public d'entrer. Comme les députés devaient avoir accès à la Colline du Parlement, le personnel de sécurité avait été positionné pour pouvoir les identifier et leur permettre de circuler sans entraves. Néanmoins, les piquets de grève avaient entraîné certaines difficultés pour certains députés lorsqu'était venu le temps d'accéder à la Colline du Parlement et à leurs bureaux.
Ce jour-là, le Président était arrivé à la conclusion que l'incident constituait de prime abord un outrage à la Chambre et la question avait été renvoyée au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Le Comité avait fait rapport à la Chambre le 17 avril 1999. Quant à la question de savoir s'il y avait eu outrage, le Comité était arrivé aux conclusions suivantes: il n'y avait eu aucune intention délibérée de porter atteinte au privilège parlementaire; s'il y avait eu outrage au Parlement, il était de caractère purement technique et non intentionnel; et l'affaire ne devait pas faire l'objet de sanctions.
Le Comité avait toutefois suggéré les mesures préventives suivantes: qu'il y ait une meilleure communication et une meilleure coordination entre les différents services de police et de sécurité responsables d'assurer la sécurité à l'intérieur et autour de la Colline du Parlement; et que la Loi sur le Parlement du Canada soit modifiée, afin d'élargir la définition du terme Colline du Parlement, de manière à ce que tous les bâtiments abritant les bureaux des députés y soient inclus. Le Comité avait également proposé que le niveau général de sensibilisation aux questions de sécurité et d'accès des députés à la Colline du Parlement soit rehaussé. Aucune autre mesure n'avait été prise.
Le dernier incident, mais non le moindre, s'est produit au moment d'une manifestation contre la TPS, le 30 octobre 1989, dans des circonstances encore une fois assez inhabituelles. La question de privilège avait été soumise au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Aucun rapport n'avait été produit, et pour autant que je sache, après avoir consulté les ouvrages de la bibliothèque du 125, rue Sparks, aucune réunion n'avait été tenue à ce sujet. Pour le cas où cela vous intéresserait, les réunions tenues en octobre 1989 étaient axées sur un ordre de renvoi de la Chambre concernant l'étude de tous les aspects de la radiodiffusion et de la télédiffusion des travaux de la Chambre et de ses comités.
En décembre 1989, c'est donc dire une fois cette étude terminée, sans être utilisée, on avait entrepris une étude des droits, immunités, et privilèges des députés de la Chambre des communes, qui n'avait pas porté sur cette question. Les premières réunions tenues en 1990 concernaient la procédure parlementaire en comités.
Je n'ai pas pu trouver aucune preuve de l'incident dans les notes du Comité. Ce jour-là, le 30 octobre, une grande manifestation avait eu lieu. Apparemment, il y avait des milliers de manifestants sur la Colline. Apparemment aussi, des centaines de chauffeurs de taxi avaient décidé de former un cortège de voitures en direction de la Colline du Parlement, de faire une boucle et de revenir. La GRC avait formé un barrage routier pour les empêcher d'accéder à la Colline du Parlement.
Certains députés, y compris celui qui avait soulevé la question de privilège, M. Gray, étaient présents à la manifestation et, en constatant qu'on empêchait les chauffeurs de taxi d'accéder à la Colline, avaient pris place à bord des taxis pour se faire conduire sur la Colline. La GRC avait maintenu le barrage routier, et certains étaient allés demander au sergent d'armes d'intervenir. Des négociations avaient eu lieu avec le sergent de la GRC en devoir, et il avait été convenu que les 30 taxis à bord desquels se trouvaient les députés pourraient passer. Toutefois, les chauffeurs avaient répliqué que tous devaient passer, ou sinon aucun. Les députés étaient descendus des taxis et s'étaient rendus à pied. En fin de compte, apparemment, les taxis avaient été autorisés à accéder à la Colline, mais en corollaire de cela, apparemment, un député qui arrivait au Parlement à bord d'un taxi qui ne faisait pas partie de la manifestation avait été empêché d'y accéder, même si le chauffeur n'avait rien à voir avec le cortège.
Je pourrais vous indiquer ce que le Président avait dit au moment du renvoi au Comité, même si le Comité n'a jamais étudié la question.
Pour conclure la présentation, j'aimerais mentionner que, compte tenu du temps dont je disposais, j'ai procédé à un examen d'autres secteurs de compétence, afin de déterminer si je pouvais trouver quelque chose susceptible de guider le Comité relativement à ce qui se fait ailleurs. J'ai vérifié le site Web du comité des privilèges de la Chambre des représentants de l'Australie. Ce site remonte à novembre 1998, mais je n'ai pu trouver aucun rapport sur un sujet similaire.
Au Royaume-Uni, évidemment, vous avez Erskine May, qui renvoit au privilège proprement dit et en fait l'historique, mais qui ne fait aucune mention d'incidents récents.
J'ai constaté que deux très importantes études ont été menées par des comités mixtes au Royaume-Uni, dont une en 1999 et l'autre en 2013. Il est fait mention de l'accès sans entraves dans le rapport de 2013. À ce sujet, il est mentionné que la Chambre des lords adopte une ordonnance, le premier jour de chaque session, pour rappeler au commissaire de police métropolitain que la Chambre doit être libre et ouverte et qu'aucune obstruction ne doit être autorisée pour entraver l'accès à la Chambre pour les lords pendant que le Parlement siège.
Cela figurait dans le rapport parce que la Chambre a cessé de procéder de cette façon en 2004. Le comité permanent mixte était d'avis que l'on devait recommencer à émettre cette ordonnance, tout comme le faisait la Chambre des lords.
J'ai consulté les documents d'autres secteurs de compétence. Je me suis servi de Google pour tenter de déterminer si quelque chose de similaire s'était produit en Ontario, mais les termes « manifestations, privilèges des députés, obstacles à l'accès » n'ont produit aucun résultat. Il vaudrait peut-être la peine de convoquer des témoins, si les députés souhaitent savoir ce qui s'est produit dans les provinces.
:
Merci beaucoup, André. Il s'agit d'un excellent rapport, exactement comme ceux que vous produisez habituellement, selon les normes d'excellence que vous appliquez.
J'aimerais seulement faire observer qu'en écoutant tout cet historique, il me semble qu'il y ait une période précédant le 11 septembre et une période suivant le 11 septembre. Lorsque l'on regarde la situation qui prévalait avant le 11 septembre, il semble bien que les choses n'étaient pas aussi rigides. Dans la plupart des cas, pour utiliser vos mots, il s'agissait de situations « particulières », de cas isolés. On n'avait en aucun cas affaire à une situation aussi systématique que celle que nous voyons aujourd'hui, et tout cela a commencé réellement après le 11 septembre, lorsque le monde a changé et que la sécurité est devenue la priorité absolue qu'elle est maintenant. Je crois que cela tient pour une large part à cela. Il s'agissait de tout sauf d'une réaction exagérée, compte tenu de l'état d'esprit axé sur la sécurité globale qui règne. L'idée qu'il s'agit d'une exception ne cadre pas avec cela. Je le comprends et je crois que nous le comprenons tous.
Si la situation était si simple, nous n'aurions pas un problème permanent. Tout tient, et je vais le répéter encore une fois, au risque de vous déplaire, dans la planification dès le départ. Tout repose sur cela, soit veiller à ce que les planificateurs comprennent que les députés sont susceptibles d'avoir à se présenter, même lorsqu'il y a des invités, et s'assurer que cette partie de la planification leur garantira un accès sécuritaire et au moment opportun, en tout temps, à la Colline du Parlement.
C'est là que le bât blesse. Nous ne mettons pas suffisamment l'accent sur cette question. Nous nous améliorons, mais nous n'avons pas encore réussi. Lorsque je regarde l'histoire, je crois réellement que nombre d'incidents sont liés à l'après 11 septembre, parce que nous avons affaire à des périodes relativement longues, dans le contexte de l'Amérique du Nord. Nous nous concentrons tellement sur un aspect qu'il nous est impossible de contourner le problème.
Il s'agissait davantage d'une observation que d'autre chose, monsieur le président.
Merci.
:
La 57
e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre reprend. À titre d'information, la séance est télévisée. Nous sommes heureux d'accueillir l'honorable Geoff Regan, Président de la Chambre des communes. Il est accompagné du greffier par intérim, Marc Bosc, et de représentants du Service de protection parlementaire, soit Mike O'Beirne, directeur par intérim, et Robert Graham, officier responsable de l'administration et du personnel.
Au nom de tous les membres du Comité, je tiens à vous remercier de vous être mis à notre disposition dans un court délai. Votre expertise et votre contribution en la matière seront d'une aide précieuse. Je sais que vous êtes tous très occupés, donc je vous sais gré d'être présents aujourd'hui. Je vais demander au Président de la Chambre de nous faire sa présentation. Dans cette séance, nous parlerons de la structure de l'administration et de la sécurité, non d'un point de vue en particulier pour le moment, mais de la structure en général.
Je demanderais à mes collègues du Comité d'essayer de poser toutes leurs questions destinées au Président de la Chambre à cette séance-ci. Il se pourrait que nous devions convoquer de nouveau ces témoins parce que la séance a été interrompue pendant une demi-heure, mais le Président de la Chambre ne serait pas obligé de revenir si nous réussissions à lui poser toutes nos questions aujourd'hui.
Monsieur le Président de la Chambre, je vous remercie d'être là.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je suis heureux d'être devant vous aujourd'hui pour contribuer à votre étude sur la question de privilège concernant la libre circulation des députés dans la Cité parlementaire. Merci de m'avoir invité.
Je suis accompagné aujourd'hui, comme vous l'avez dit, monsieur le président, de M. Mark Bosc, greffier intérimaire de la Chambre des communes, et de M. Mike O'Beirne, directeur intérimaire du Service de protection parlementaire.
Selon ce que je comprends, les membres du Comité souhaitent que je prenne quelques minutes pour expliquer la structure et la gouvernance actuelles du Service de protection parlementaire, ou SPP, et parler de sa mission dans la Cité parlementaire et sur les terrains de la Colline du Parlement.
[Traduction]
Depuis sa création, en 2015, le Service de protection parlementaire, le SPP, travaille à s'établir en tant qu'entité parlementaire indépendante. Comme les membres du Comité le savent, le SPP est responsable de la sécurité physique à l'intérieur de la Cité parlementaire. Et même si le directeur du nouveau service est un membre de la GRC, le Service de protection parlementaire est juridiquement distinct de la GRC et son directeur relève directement des Présidents des deux chambres du Parlement.
En ce qui concerne la Chambre des communes, j'ai pour rôle, en tant que Président, de fixer les objectifs, les priorités ainsi que les buts qui touchent à la sécurité de la cité. Je le fais en consultation avec le directeur du SPP. Pour sa part, le directeur du SPP collabore avec l'Administration de la Chambre pour cerner nos besoins en matière de sécurité et d'accès. À cet égard, le Bureau de la sécurité institutionnelle sert de liaison et de principal point de contact avec le Service de protection parlementaire.
[Français]
Conformément à la Loi sur le Parlement du Canada, la gouvernance du nouveau service incombe aux Présidents du Sénat et de la Chambre des communes. Comme le précise le protocole d'entente que nous avons signé, en 2015:
Le Président du Sénat et le Président de la Chambre sont investis de la responsabilité de la sécurité de la cité parlementaire, en leur qualité de gardiens des pouvoirs, droits, privilèges et immunités de leur chambre respective et de ses membres [...]
Le directeur du SPP est consulté par les deux Présidents lorsque ceux-ci fixent les objectifs et les priorités de leur chambre respective. De même, le directeur est chargé de la planification, de la gestion et du contrôle des opérations de sécurité.
[Traduction]
Comme mandat de base, le Service de protection parlementaire doit assurer la sécurité de tous les députés, tout en respectant les privilèges, les droits, les immunités et les pouvoirs de la Chambre des communes et du Sénat. Comme le précise le protocole d'entente, le Service de protection parlementaire doit, et je cite, « tenir compte des privilèges, droits, immunités et pouvoirs du Sénat et de la Chambre des communes et de leurs membres et agir en conséquence. »
Ces privilèges, droits, immunités et pouvoirs comprennent le droit des députés d'accéder librement à la Colline du Parlement ainsi qu'à la Cité parlementaire en tout temps et quelle qu'en soit la raison. En outre, le personnel du Service de protection parlementaire ne doit pas refuser ou retarder l'accès des députés et devrait être en mesure de reconnaître visuellement les députés. Pour ce faire, les employés du SPP peuvent consulter le répertoire des députés ou se fier à leur mémoire. S'ils n'y parviennent pas, ils doivent chercher l'épinglette du député et, si elle n'est pas visible, demander une carte d'identité de la Chambre des communes ou une autre pièce d'identité. Je pense qu'on entend habituellement par là une pièce d'identité délivrée par le gouvernement, une pièce d'identité officielle.
[Français]
Je sais que le Service de protection parlementaire travaille très fort pour assurer la protection de tous les députés, mais il est toujours possible d'améliorer les façons d'y parvenir. Je suis impatient de lire le rapport qui fera suite à votre étude afin que les services de sécurité puissent être améliorés et que l'on puisse appliquer des solutions à long terme.
Le Président du Sénat et moi-même continuerons à travailler en étroite collaboration avec le SPP pour appliquer les recommandations que votre comité ou la Chambre pourrait formuler.
[Traduction]
En terminant, je suis convaincu que M. Mike O'Beirne, le directeur intérimaire du Service de protection parlementaire, sera plus qu'heureux de se mettre à la disposition du Comité tout au long de votre étude pour enrichir vos délibérations et répondre à vos questions.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous. Si vous le voulez bien, je cède maintenant la parole au directeur intérimaire du Service de protection parlementaire, qui prononcera quelques mots, puis je répondrai avec plaisir à vos questions, à moins que vous ne préfériez m'interroger d'abord et l'entendre ensuite. C'est comme vous voulez.
:
Dans l'accomplissement de notre mandat d'assurer la sécurité physique dans la Cité parlementaire et sur les terrains de la Colline du Parlement, nous nous efforçons de maintenir la doctrine du privilège afin que l'intégrité des deux chambres soit protégée contre tout élément extérieur qui essaierait de modifier la procédure du Parlement.
[Français]
Cela étant précisé, je souhaiterais maintenant vous présenter un résumé des événements ayant mené à l'incident qui s'est produit le 22 mars dernier, et qui a donné lieu à une question de privilège.
Comme vous le savez tous, notre environnement opérationnel est complexe, et cela est amplifié par l'évolution de la menace à l'échelle nationale et internationale.
[Traduction]
Au bout du compte, je n'ai aucune excuse pour le retard et je m'en attribue toute la responsabilité.
Le 22 mars, le SPP était en cours d'exécution des aménagements nécessaires et des activités de sécurité en raison du dépôt du budget de 2018 à 16 heures. Les esprits étant mobilisés par les opérations de sécurité, le SPP tentait de trouver un juste équilibre entre, d'une part, la capacité et la facilité d'accès aux terrains de la Colline, ce qui comprend le libre accès des parlementaires et la protection de la liberté de la presse, et, d'autre part, le besoin essentiel de tenir compte des exigences qu'impose un contexte de menaces à l'échelle mondiale.
[Français]
Je souhaiterais maintenant revenir sur les circonstances entourant la question de privilège qui a été soulevée par les députés Raitt et Bernier.
Cette question de privilège a été soulevée en raison du retard de ces deux députés à la suite de la fermeture temporaire du poste de contrôle des véhicules, le 22 mars. À cause de ce retard, les deux députés n'ont pas pu participer à un vote sur les affaires de la Chambre qui se déroulait à la Chambre des communes.
[Traduction]
Au début, on croyait que la fermeture du poste de contrôle des véhicules et les retards ainsi occasionnés étaient attribuables à l'escorte de protection motorisée du ; toutefois, plus tard, sur la base des heures enregistrées des déplacements de l'escorte du premier ministre ce jour-là, on a établi que le retard avait été causé en fait par l'arrivée sur la Colline de l'autobus des médias et de sa protection motorisée, une escorte du Service de protection parlementaire, qui assurait ainsi le maintien des mesures de confinement jusqu'à la divulgation du budget.
Au moment où l'autobus des médias franchissait les bornes de protection à l'entrée sud, la circulation au poste de contrôle des véhicules a marqué un temps d'arrêt par erreur pendant huit minutes environ. Selon les caméras du Centre des communications, cette fermeture a eu une incidence sur les déplacements de trois navettes parlementaires dont les heures d'arrivée s'échelonnaient de 15 h 48 à 15 h 54 et qui ont quitté le poste de contrôle entre 15 h 56 et 15 h 57. Nous sommes en mesure de confirmer que le mouvement des trois navettes a été ralenti par la fermeture du poste de contrôle des véhicules.
La fermeture temporaire du poste de contrôle des véhicules tient uniquement à des raisons de sécurité des véhicules, afin d'éviter les collisions, le poste de contrôle étant situé tout à côté de la sortie donnant sur Bank. On avait utilisé cette sortie, parce que l'autobus transportant les médias était de type autocar. Cette sortie est utilisée également pour les semi-remorques ou les gros véhicules de construction, le rayon de braquage et la garde au sol aux autres entrées pouvant être insuffisants. Le SPP est en mesure de confirmer que les retards dont il est question sont directement reliés à cet événement.
Le 24 mars, le SPP a entrepris un examen des séquences enregistrées au poste de contrôle des opérations. Elles confirment que le député s'est bel et bien adressé à l'agent du SPP lorsqu'il s'est approché de ce dernier pour obtenir des éclaircissements sur le motif du temps d'arrêt au poste de contrôle des véhicules.
[Français]
Malheureusement, le député Bernier a été informé que les raisons du retard étaient inconnues. Il est alors retourné à l'abribus qui se trouvait sur la voie d'accès inférieure, à la hauteur du prolongement de la rue Bank. Le SPP peut confirmer que l'échange s'est déroulé entre 15 h 53 et 15 h 54, alors que les autobus accusaient un retard en raison de la fermeture temporaire du point de contrôle des véhicules.
[Traduction]
Sur la base de l'enquête conduite par le SPP sur la question de privilège liée à cet incident, enquête qui a consisté notamment à examiner en détail les séquences enregistrées par les caméras du centre de contrôle des opérations, à obtenir les heures des déplacements de l'escorte motorisée du premier ministre et à interroger les employés concernés du SPP, le SPP en a conclu que les retards subis le 22 mars étaient attribuables à la fermeture erronée et prolongée du poste de contrôle des véhicules pour permettre à l'autobus des médias de se rendre à l'édifice du Centre à temps pour entendre le discours du budget prévu à 16 heures.
À la lumière de cette conclusion, le SPP tient à s'excuser auprès des députés et des retards subis et des répercussions ultérieures entraînées par ce retard et à réitérer son engagement de respecter la doctrine du privilège parlementaire en assurant le libre accès des membres des deux chambres en tout temps, en particulier lors d'un vote. Le SPP est toujours soucieux d'assurer la garde des droits, des pouvoirs et des immunités dont jouissent les parlementaires tout en tenant compte des mesures de sécurité physique rendues nécessaires par les besoins particuliers de notre cadre opérationnel, lequel est fonction des besoins en constante évolution d'un environnement où planent les menaces sur le plan intérieur et mondial.
J'aimerais maintenant prendre quelques instants pour expliquer les mesures prises avant et après l'incident pour éviter qu'il ne se reproduise.
En plus du programme de formation actuel destiné au personnel du SPP, lequel donne à tous les nouveaux employés un aperçu du privilège parlementaire et du besoin, en démocratie, d'assurer le total respect de ce principe, le SPP a élaboré, en consultation avec les deux administrations, un livret sur le privilège parlementaire, lequel est remis aux partenaires dont les activités dans la cité soutiennent celles du SPP lors d'opérations majeures. L'information sur le privilège parlementaire est répétée à chaque réunion opérationnelle préparatoire et continue de faire partie de tous les plans opérationnels.
Toutefois, le SPP continue de s'engager à apporter des améliorations, et les événements malheureux du 22 mars nous rappellent qu'il est toujours possible d'intensifier ses efforts pour que tous les employés du SPP connaissent la doctrine du privilège et son application dans l'ensemble du cadre de fonctionnement du SPP. Ainsi le SPP, en partenariat avec l'Administration de la Chambre des communes, continue de chercher des moyens d'améliorer son programme de formation actuel et de développer ses efforts de sensibilisation afin de prévenir des incidents de ce genre à l'avenir. De plus, d'un point de vue opérationnel, le SPP a formalisé le processus qui permettra de radiodiffuser à tous les membres du personnel du SPP branchés un préavis de mise aux voix, ce qui permettra de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un accès absolu.
Finalement, en qualité de directeur par intérim du Service de protection parlementaire, je tiens à renouveler mes excuses aux députés et et à l'ensemble de l'institution qu'est le Parlement pour les retards inutiles subis. J'aimerais également remercier tous les membres du Comité de l'occasion offerte d'être entendu. En dépit des circonstances de cette comparution, le SPP a ainsi eu la chance de renforcer son engagement; il est redevable d'un mandat qui va au-delà de la simple sécurité physique et englobe plutôt tous les éléments, dont le privilège parlementaire, qui sont essentiels à la protection de l'intégrité des deux chambres.
:
Je peux peut-être préciser que le SPP compte à l'heure actuelle cinq divisions opérationnelles. Les divisions des agents en uniforme assurent la sûreté et la sécurité de la Cité parlementaire ainsi que des terrains. Ces divisions sont actuellement dirigées sur le plan opérationnel par d'anciens membres du Groupe de la sécurité de la Colline du Parlement, des services de sécurité de la Chambre des communes, et des services de sécurité du Sénat. Ils ont tous été réunis suite à la création du SPP.
Tous les jours, le cadre de commandement fait intervenir les liens entre ces cinq divisions opérationnelles du SPP. Cela signifie que tous les aspects liés à la sécurité sont discutés et analysés, comme je l'ai mentionné, avec en toile de fond l'évolution du contexte de menace au pays et à l'étranger en fonction de l'information et du renseignement que l'on obtient.
Le jour de la présentation du budget, le 22 mars, les divisions concernées par la présentation du budget ont formé un commandement unifié afin de s'assurer que tous les aspects liés à la sécurité du budget se déroulent comme prévu. Ce commandement unifié a supervisé le processus décisionnel au sujet de l'interruption des activités à des moments précis au PCV avec le Service de police d'Ottawa, et la coordination avec l'escorte motorisée du SPP qui a accompagné l'autobus sur la Colline. Il était également chargé de tous les mouvements pour le reste des activités sur la Colline parlementaire.
Comme je l'ai mentionné, monsieur, le retard et la durée du retard constituent une erreur dont j'assume toute la responsabilité.
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Je vous remercie d'être venu. Il est malheureux que nous soyons à nouveau de retour.
Je tiens à préciser dès le départ que je vous suis reconnaissant de vos observations, monsieur O'Beirne. Ce n'est pas tellement que nous ayons besoin que vous nous démontriez votre fidélité en vous excusant devant nous en personne, mais cela contribue grandement à établir, pour l'avenir, la priorité de tout cela. Vos observations constituent un élément de plus et nous vous en savons gré, tout comme le fait que personne n'essaie de s'esquiver ou d'éviter cela. Vous avez dit dès le départ qu'il n'y avait aucune excuse pour ce retard, vous vous êtes excusé et vous avez assumé la responsabilité. Je vous en sais gré, et je tiens tout simplement à ce que vous le sachiez.
Je n'ai vraiment que deux questions à poser au Président, mais avant tout, j'ai besoin d'une clarification. Dans son allocution, le Président fait référence au PE, le protocole d'entente, de 2015, qui précise que « Le Président du Sénat et le Président de la Chambre des communes sont investis de la responsabilité de la sécurité de la Cité parlementaire en leur qualité de gardiens des pouvoirs, droits... [et] immunités... de ses membres. »
Comme nous l'avons établi dans des discussions précédentes, dont la plupart étaient à huis clos — et j'espère qu'il n'est pas nécessaire de revenir là-dessus et de présenter de nouveau l'argument —, il ne doit subsister aucun doute à cet égard, indépendamment du protocole d'entente, vous, monsieur, en tant qu'agent assermenté de la GRC, si vous recevez un ordre direct du commissaire de la GRC, vous n'avez d'autre choix que d'y obtempérer.
De plus, étant donné que le commissaire de la GRC reçoit ses directives d'une personne — eh bien, deux, mais principalement une — en ce qui concerne les choses importantes, et je parle du , il reste donc la question du fait que le contrôle de la sécurité de la Chambre ne relève plus de nous. Indépendamment du protocole d'entente, la réalité est que l'exécutif, par l'entremise du et du premier ministre, peut donner une directive au commissaire de la GRC, qui peut donner un ordre direct au directeur de notre service de protection. Ce sont ces personnes qui en fin de compte ont le pouvoir de contrôler l'endroit où nous sommes, et ne nous faisons pas d'illusions à cet égard.
Monsieur le Président, ayant établi que... vous savez exactement ce que je fais, monsieur, et vous auriez probablement pu écrire comment tout cela allait se passer avant que la situation ne survienne.
Voici donc, monsieur. Évidemment, vous êtes le premier parmi des égaux. C'est à vous qu'il revient de protéger nos droits. Je me pose des questions au sujet de ce manque de planification détaillée et compte tenu de la priorité de la planification — des choses simples. Par exemple, il me semble que par le passé — et, à ma connaissance, cela ne s'est pas produit depuis un bout de temps, mais je le dis à l'intention des autres qui sont ici depuis longtemps, en particulier M. Reid, qui est ici depuis plus longtemps que n'importe lequel d'entre nous —, lorsque nous étions convoqués pour un vote... Nous n'avions pas le lave-auto à l'époque, mais lorsque nous arrivions et commencions à monter, au lieu de faire le tour et de passer par l'édifice de l'Est, s'il y avait un vote, l'autobus effectuait un virage immédiat à gauche et empruntait la voie ouest jusqu'à la Colline, parce que cela était plus rapide. Il semble que cela ne se fasse plus, mais c'est le genre de chose qui, une fois que nous savons qu'il y a des problèmes...
Monsieur le Président — et c'est à vous que je le dis —, je me demande si nous devrions demander qu'il y ait un plan distinct pour un invité ou qui que ce soit d'autre, plan que j'ai baptisé PAD, ou plan d'accès des députés, qui préciserait d'où vont venir les députés et comment ils vont entrer à la Chambre. Je ne sais pas. Nous devons y songer sérieusement. Par exemple, si nous avons des invités sur la Colline et s'il survient une situation inhabituelle sur le plan de la sécurité, une sonnerie se fait entendre et des députés sont à bord d'un autobus, peut-être que le conducteur ou la conductrice, ayant un moyen de communication à sa disposition, communique avec quelqu'un et lui dit qu'il y a des députés à bord de l'autobus. À ce moment-là, un protocole quelconque entre en action et — comme quelqu'un l'a suggéré plus tôt, je pense — l'autobus quitte automatiquement la voie habituelle et, au lieu d'être immobilisé parce que le poste interrompt provisoirement ses activités, il emprunte une voie de remplacement d'urgence qui est planifiée, et l'accès pour ce véhicule et ceux et celles qui marchent...
Peut-être, monsieur, nous faudrait-il votre autorisation. Je pensais que vous pourriez peut-être venir nous rencontrer ici, en comité, quoique cela pourrait s'avérer un peu fastidieux. Toutefois, peut-être que le simple fait que nous sachions que vous avez examiné le plan et l'avez autorisé, et qu'en fin de compte vous êtes la personne responsable — ce que vous êtes de toute façon —, nous saurions que nos droits ont été pris en considération dans cette planification, parce qu'il y a un plan d'accès distinct autonome pour les députés que vous avez personnellement autorisé et qui couvre toutes les situations d'urgence. Alors, dans un monde idéal, si une telle situation se présentait, au lieu d'avoir une crise, il s'agirait de modifier des plans qui n'ont pas fonctionné, alors qu'en ce moment nous semblons toujours revenir au point de départ et réinventer la roue.
Monsieur le président, je formule ces suggestions pour l'instant.
Je suis convaincu, monsieur le Président, que vous ne voulez plus jamais revenir ici pour cette question, tout comme nous ne voulons plus en être saisis, mais nous devons faire quelque chose de différent. Cela n'a rien à voir avec les calculs savants d'Einstein. Si vous jetez un coup d'oeil à l'exposé qui a été présenté plus tôt, si nous continuons de répéter les mêmes choses, nous allons obtenir les mêmes résultats. Si nous voulons un résultat différent, nous devons faire les choses différemment. En quelque sorte, cet aspect de la planification doit être différent de ce qu'il a été jusqu'à maintenant, parce que nous n'y sommes toujours pas encore.
:
Monsieur le président, par votre entremise pour M. Christopherson, de la même façon que vous laissez entendre que j'aurais pu rédiger vos remarques liminaires, je pense que lorsqu'il s'agit de mon souhait qu'une telle situation ne se reproduise plus et que je n'aie pas à comparaître pour ce genre de chose, vous avez très bien lu dans mes pensées.
Concernant la question du contexte actuel pour ce qui est du texte législatif qui régit le SPP, il appartient au Parlement de décider, bien entendu, et il ne s'agit pas d'une question à laquelle, en tant que Président, je ferais des commentaires parce que cette question pourrait, de toute évidence, faire vraisemblablement l'objet de débats à la Chambre des communes.
Je pense que ce que je peux dire, c'est que je vous remercie de votre suggestion quant à ce qu'elle pourrait signifier. Tout d'abord, il s'agit en grande partie de la gestion au quotidien du SPP, qui relève du directeur. Cependant, je pense que nous pouvons prendre votre suggestion et l'examiner.
:
Merci, monsieur le président.
Si l'on prend du recul par rapport à cette situation particulière, parce que nous voulons aller au-delà des faits de cette affaire, ce que j'ai constaté à l'examen des rapports du passé et des incidents qui sont survenus, il y avait une sorte d'ambiguïté quant à savoir qui est chargé de l'identité. Voilà ma seule question.
Dans le 26e rapport, il y a des messages ambigus. L'un dit qu'il devrait revenir au responsable de la sécurité d'identifier le député, et qu'il devrait avoir un répertoire. En même temps, on dit que le député devrait avoir une carte d'identité ou une épinglette.
Ma question est de savoir qui a la responsabilité ultime de l'identification? Si vous avez un député... Dans le cas en question, on savait de fait que le député était effectivement un député, mais on lui refusait le droit de passer parce qu'il n'avait pas effectivement une pièce d'identité sur lui.
Ma question est donc la suivante: du point de vue de la sécurité, qui assume la responsabilité d'identifier un député? S'agit-il de l'agent responsable de la sécurité? Si le député n'a aucune pièce d'identité, n'a pas d'épinglette, n'a pas sa carte, mais qu'il est effectivement un député, et l'agent de sécurité lui interdit le passage, à qui la faute? Est-ce l'agent de sécurité qui n'a pas le répertoire et qui n'a pas mémorisé les photos, ou les noms et l'identité, ou est-ce le député qui n'a pas de pièce d'identité?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous sais gré de l'invitation à comparaître aujourd'hui. Je serai brève, parce que les faits sont brefs.
J'ai jugé qu'il était nécessaire et important de soulever la question à la Chambre, non seulement parce qu'il s'agissait d'un vote, mais aussi parce que c'était le jour de présentation du budget, et qu'il y avait une incertitude quant à savoir si je serais en mesure ou non de parvenir à la Chambre en temps opportun.
Je remercie le Comité d'examiner ma demande. Je sais gré également au Président de sa décision.
La raison principale est que je suis fermement convaincue que l'on ne peut pas vraiment gérer quelque chose qu'on n'a pas mesuré. Ce que je constate dans les témoignages de ce matin, c'est que vous faites précisément tous cela. En tant que députée, je vous suis réellement reconnaissante de ce que vous faites.
Je sais effectivement que l'on doit parvenir à un équilibre pour ce qui est de la sûreté et de la sécurité, et de la capacité des députés de circuler librement dans la Cité parlementaire. Dans le cas qui nous intéresse, je pense qu'il y avait déséquilibre, et c'est pour cette raison que j'ai soulevé une question de privilège. J'espère sincèrement que, ayant tiré les leçons que nous tirons peut-être en ce moment, le résultat sera meilleur la prochaine fois.
Bref, je suis arrivée au pied de la Colline et j'ai attendu dans l'abribus pendant quelques minutes. Je parlais à un membre du personnel de la Chambre des communes. Mon collègue de la Beauce, M. Bernier, s'est joint à nous, et nous avons discuté un peu plus. Nous avons remarqué que les autobus attendaient au point de contrôle. On ne les laissait pas passer. Max a dit que nous devrions voir ce qui se passe. Il s'est rendu au point de contrôle et a demandé ce qui se passait. On lui a donné une raison. Il est revenu et il a dit qu'on ne laissait pas circuler les autobus, et nous avons finalement décidé de marcher jusqu'au Parlement.
Lorsque nous sommes arrivés, j'ai pu assister à la présentation du budget, et c'est après cela que j'ai soulevé ma question de privilège. C'est là que cela s'est terminé pour moi, sauf pour ce qui s'est produit au niveau de la procédure à la Chambre, et je suis reconnaissante d'être parmi vous aujourd'hui.
Les faits sont très clairs, et notre privilège parlementaire a été bafoué le 22 mars dernier. Je suis complètement d'accord sur ce que dit ma collègue, la députée de Milton.
Je suis arrivé vers 15 h 50 pour prendre l'autobus afin d'aller voter. Nous avons attendu quelques minutes et nous avons pu voir qu'il y avait beaucoup d'autobus qui attendaient à la barrière avant de pouvoir la franchir. Je suis allé rencontrer un agent de sécurité, je lui ai demandé ce qui se passait et il m'a dit qu'il attendait, à ce moment-là, l'escorte de protection motorisée du qui rentrait sans passagers. Ne sachant pas quand les barrières allaient être ouvertes et nous apercevant que le temps filait, nous avons décidé, vers 15 h 54, de marcher jusqu'au Parlement. Nous sommes arrivés en retard pour les votes, et c'est pourquoi ma collègue la députée de Milton, et moi-même, avons soulevé une question de privilège à la fin des débats.
Aujourd'hui, je suis bien heureux que vous fassiez une évaluation de ce qui s'est passé afin de s'assurer que d'autres de nos collègues ne subissent pas la même situation à l'avenir.
Merci.
Lorsque je suis allé m'informer auprès de l'agent de sécurité, il ne savait pas trop ce qui se passait ni pourquoi la barrière était fermée depuis un bout de temps. Je n'ai pas parlé aux gens de la Gendarmerie royale du Canada, j'ai vraiment parlé à l'agent de la Chambre des communes. Lui-même n'était pas trop au courant et m'a dit que ce devait être l'escorte de protection du premier ministre qui était vide, mais il m'a dit aussi qu'il allait aller s'informer.
Lorsque nous avons vu que les informations relativement à ce qui se passait étaient floues et que la barrière était toujours fermée, nous avons décidé de nous rendre à pied la Chambre des communes.
Toutefois, vous avez raison de dire, à la suite des témoignages de ce matin, que c'était plutôt à cause des journalistes qu'on nous faisait attendre. Par contre, selon l'information qu'on m'a fournie à ce moment-là — comme le dit bien le greffier dans sa décision —, c'était à cause de l'escorte de protection sans passagers du premier ministre. Cependant, l'employé n'en était pas certain à 100 % et m'a dit qu'il allait s'informer.
Puisque nous n'avions pas d'autres nouvelles, nous sommes partis pour aller voter le plus rapidement possible, mais nous sommes arrivés en retard, comme vous le savez.
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Eh bien, je pense que cela reste à voir. J'ai déjà fait parvenir mon vote et le nom de ces deux députés y figurait. Je ne dirai pas dans quel ordre, mais les deux noms y étaient inscrits.
J'aimerais poser quelques questions.
Premièrement, un peu de logistique, mais j'aimerais parler après cela — tout simplement pour que vous vous y prépariez — un peu au sujet de ce que signifie la violation du privilège parlementaire. De toute évidence, ce que cela signifie, ce n'est pas seulement vos droits, ce sont les droits de vos électeurs que vous n'avez pas pu représenter lorsque l'on vous a empêchés de voter. J'aimerais donc aborder d'abord quelques aspects de logistique, mais je tiens à ce que vous ayez peut-être à la fin l'occasion de nous parler de l'incidence que cela a eue sur vos électeurs, si vous avez entendu des préoccupations de vos électeurs au sujet du fait que vous n'avez pas pu voter.
Premièrement, je tiens à faire un suivi à l'égard de certaines questions. Pour ce qui est de l'autobus des médias, je sais, Lisa, que vous avez déjà mentionné que vous avez effectivement vu l'autobus.
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Je vais le faire très rapidement et je céderai ensuite la parole à Max.
En réalité, le jour du budget est une journée très importante. Même si nous sommes candidats à la direction de notre parti, il était extrêmement important que nous soyons présents ce jour-là. J'avais prévu suffisamment de temps, Max également, pour pouvoir aller sur la Colline, compte tenu du vote supplémentaire avant l'annonce du budget, à 16 heures, et ce n'était pas seulement pour entendre le ministre faire son discours. C'est un sérieux problème, non seulement vis-à-vis de nos électeurs, mais aussi parce qu'en tant que candidats à la direction du parti, il faut que nous soyons présents pour ces événements importants.
Plus le temps passait, plus je m'inquiétais et quand Max est revenu en disant que c'était à cause des limousines vides du , j'ai trouvé cela insensé. Je n'avais encore jamais entendu parler de ce problème de sécurité, du fait qu'on ne laissait pas les navettes monter sur la Colline à cause des voitures du premier ministre et cela a commencé à m'inquiéter. Max m'a dit alors: « Allons-y à pied » et nous avons pu monter à pied.
J'avais peur de ne pas pouvoir arriver à temps pour le budget. J'avais également très peur que le whip nous reproche d'avoir raté le vote, car c'était un vote important. Quand j'ai vu , il était très agité, mais il m'a dit simplement: « Si on vous a empêchés de venir, vous devez soulever la question de privilège ». J'ai consulté le whip à mon arrivée pour lui expliquer la raison de mon retard et il m'a dit: « Vous devriez songer à soulever la question de privilège ».
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J'aimerais simplement ajouter que nous sommes tous des députés de la Chambre des communes et que nous sommes ici pour représenter les gens de notre circonscription électorale.
C'est vrai que, durant cette course au leadership, j'ai déjà raté plusieurs votes parce que je me suis promené dans tout le Canada pour rencontrer des conservateurs. Cependant, il y a des jours où se tiennent des votes importants et nous devons alors être présents. En ce jour du budget, il y avait plusieurs votes importants et je voulais assumer mon devoir de député. Les gens de la Beauce et ceux de ma circonscription s'attendent à ce que le député qu'ils ont élu puisse voter et bien les représenter. Les Beaucerons sont bien conscients que j'ai été absent cette année, un peu plus souvent que d'habitude. C'est dû à la course au leadership et ils m'en excusent.
Toutefois, ce jour-là, j'étais présent et je voulais exercer mon droit de vote et représenter mes électeurs. C'est pour cela qu'on dit que le vote est un privilège des députés de la Chambre des communes. C'est un privilège d'être élu, de voter et de représenter nos électeurs. Je n'ai pas pu exercer ce privilège, ce droit de vote. C'est pour cela que nous nous sommes levés ensemble et que nous avons soulevé une question de privilège: nos privilèges avaient été bafoués. C'est important pour les députés de pouvoir voter et de représenter leurs électeurs, et nous n'avons pas pu le faire.
Aujourd'hui, je suis bien heureux que nous ayons l'occasion de clarifier tout cela et de considérer ce qui peut être fait à l'avenir. Cependant, je crois personnellement qu'un problème de communication s'est produit entre la Gendarmerie royale du Canada et les agents de la Chambre des communes. C'est ce qui a fait en sorte qu'on a laissé les autobus attendre plusieurs minutes avant d'ouvrir les barrières. Je vais lire avec attention les recommandations que vous allez formuler pour avoir l'assurance qu'à l'avenir, d'autres députés n'auront pas à vivre ce que Mme Raitt et moi avons vécu, ce jour du 22 mars dernier.
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Merci d'avoir pris le temps de venir étant donné que vous êtes tous les deux très occupés. J'espère que nous vous avons aidés à inclure cette réunion dans votre emploi du temps, car il est déjà difficile de participer à la course à l'investiture.
Je commencerais par dire que je suis d'accord. Nous devons examiner certaines questions de sécurité qui figurent dans la vidéo, et je reconnais que nous devrons peut-être le faire à huis clos.
Une chose me préoccupe au sujet de cette affaire. Le premier poste auquel j'ai été élu, à l'âge de 22 ans, était celui de président du comité de la santé et de la sécurité dans mon lieu de travail. J'ai pris très tôt conscience du fait que nos capacités physiques sont seulement temporaires, pour ceux d'entre nous qui sont valides, et que finalement, nous finissons tous par les perdre, même si c'est seulement quand nous tirons notre révérence. Quand j'entends dire que cela ne posait pas de problème étant donné qu'ils pouvaient descendre du bus et marcher, je dirais que tout le monde ne peut pas marcher.
Je viens de vivre cinq ou six semaines d'enfer à cause d'une sciatique. La douleur s'est enfin calmée. Quiconque a déjà eu une sciatique sait combien c'est douloureux et handicapant. J'ai l'habitude d'être en bonne santé physique, j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, mais j'ai dû apporter quelques changements dans mes habitudes de travail, avec mon personnel, parce que je ne pouvais pas marcher loin. Je me souviens d'une autre occasion, dont on n'a pas fait mention, mais où nous avons également été arrêtés. Néanmoins, personne n'a décidé d'en parler, parce que c'était seulement pendant quelques instants, mais nous avons dû tous marcher à travers la pelouse. Notre collègue, , avait une attelle à la jambe et elle a dû traverser la pelouse du Parlement pour aller voter à la Chambre parce que la navette avait dû s'arrêter.
Je ne pense pas que nous ayons suffisamment insisté sur le fait de devoir descendre de la navette et marcher. Des gens ont dû faire le chemin à pied et c'est un problème que nous devons résoudre. Je pense vraiment qu'il n'est pas satisfaisant, pour beaucoup de gens, de s'entendre dire qu'ils n'ont qu'à descendre du bus et marcher. Le problème se pose pour vous vis-à-vis de votre parti et il se pose pour moi parce que les navettes ne sont pas suffisamment fréquentes pour le personnel et les députés, tard le soir, ce qui oblige à marcher et peut être risqué. Je trouve cela tout simplement insensé. Le nouveau gouvernement ne semble pas avoir l'intention de remettre des bus en service et de réembaucher les chauffeurs qui ont été congédiés.
Cela pose un sérieux problème.
Chers collègues, pourriez-vous dire ce que vous en pensez et quelles solutions vous proposez étant donné que descendre de la navette et marcher n'est pas forcément une solution pour tout le monde?
Ce n'était pas la sciatique, mais comme je l'ai mentionné, les chaussures que je portais ce jour-là ne se prêtaient pas à la marche et pour cette raison, je me suis demandé si j'allais pouvoir ou non marcher jusqu'en haut. Ce n'est pas seulement une question de confort; il est difficile de marcher de longues distances sans des chaussures appropriées et pour d'autres raisons de ce genre. Oui, j'avais choisi de porter ces chaussures ce jour-là, mais j'aurais dû pouvoir compter sur le transport en commun et porter les chaussures que j'avais envie de porter ce jour-là. C'est la raison pour laquelle j'ai attendu aussi longtemps. Si j'avais eu des chaussures mieux adaptées, je serais sans doute partie à pied dès que je me suis rendu compte que la navette allait mettre aussi longtemps à monter sur la Colline.
Cela dit, Dave, j'apprécie beaucoup que dans certains cas, quand le vote a lieu bientôt, nous voyons les navettes passer un peu plus fréquemment et j'en félicite la Chambre des communes. Néanmoins, quand les navettes s'arrêtent totalement sans raison vraiment valide, même si c'est à cause des voitures vides du ou des voitures vides qui gardaient un autobus de journalistes, je ne pense pas que, dans un cas comme dans l'autre, ce soit des raisons pour empêcher les gens d'accéder à la Colline comme ils en ont l'habitude et sont en droit de le faire, quel que soit le motif de leur présence dans la navette. Il n'est pas nécessaire que ce soit parce que vous souffrez d'une blessure ce jour-là. Cela peut être pour n'importe quelle raison.
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Merci, monsieur le président.
J'aurais une ou deux observations à faire après avoir écouté vos deux témoignages et celui du service de sécurité. Premièrement, cet incident a eu lieu, quelle qu'en soit la raison. Le fait est qu'il s'est produit et qu'il n'aurait pas dû se produire. Peu importe que ce soit à cause de l'autobus des médias ou des voitures vides du . Le fait est que c'est arrivé et que cela n'aurait pas dû se produire.
Vous avez pu marcher jusqu'en haut. Si l'on fait abstraction de vos chaussures inconfortables, vous avez pu le faire. Si vous n'aviez pas pu marcher, la situation aurait été différente. C'est une chose que nous devons examiner, car dans le cas de certaines personnes, le problème aurait été encore plus grave.
Il y a d'autres éléments. Le fait que la circulation des navettes a été arrêtée à cause d'un bus des médias me préoccupe. Non pas que je n'aime pas les médias, mais le fait qu'on ait empêché les navettes et les députés de monter la Colline soulève des questions, car cela me paraît plutôt extrême. J'aimerais beaucoup voir la vidéo si nous en avons l'occasion. Il semble extrême qu'on empêche les députés de monter, juste à cause du bus des médias. Encore une fois, ce n'est pas parce que les médias… J'ai des amis dans les médias. Cela soulève des questions.
D'autre part, il y a le rapport du . Je ne l'ai pas sous les yeux et je ne vais donc pas le citer directement. Il a dit, je crois, que trois navettes ont été arrêtées et retenues et que d'autres députés étaient présents dans le bus. Juste par curiosité, en avez-vous vu? Personne d'autre ne s'est plaint.
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J'ai seulement une question et c'est surtout pour savoir ce que vous en pensez.
Ce débat sur la question de privilège a pris un tour très particulier. Il est inscrit à mon nom plutôt qu'à vos noms à vous, comme il aurait dû l'être. Le privilège est un concept ancien. Il remonte à 1689, à la Déclaration des droits anglaise et notre Acte de l'Amérique du Nord britannique, la Loi constitutionnelle de 1867 le protège à l'article 18.
Si vous examinez les journaux datant du jour du discours du Trône, le Président y fait une élégante déclaration dans laquelle il réaffirme les privilèges du Parlement, vis-à-vis de la Couronne, du gouverneur général, et c'est donc un concept important.
Il y a eu un incident malheureux où vous avez été tous les deux privés de l'exercice de votre droit de vote à cause de ces problèmes. Ensuite, la question n'a jamais été résolue à la Chambre des communes. Il n'a pas été possible de voter sur votre question de privilège initiale à cause d'un vote pour passer à l'ordre du jour, un fait sans précédent dans l'histoire du Canada, ce qui nous oblige à réexaminer la question par d'autres voies.
Je voudrais savoir ce que vous en pensez, quels sont vos sentiments à cet égard. Vos privilèges ont été violés et ils ont été ensuite presque violés de nouveau parce que nous n'avons pas pu voter sur cette importante question de privilège.