:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 101e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 20 novembre 2023, le Comité se réunit pour étudier le transport accessible aux personnes en situation de handicap.
La réunion d’aujourd’hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement de la Chambre des communes. Les députés peuvent y participer en personne ou au moyen de l’application Zoom.
[Traduction]
Bien que cette salle soit équipée d'un système audio très puissant à la pointe du progrès, il peut toujours se produire des effets Larsen pouvant causer des blessures graves à nos interprètes. Une oreillette portée trop près d'un microphone constitue la cause la plus fréquente d'effet Larsen. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence dans la manipulation de leur oreillette, surtout quand leur micro ou celui de leur voisin est allumé. Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive de nos interprètes, j'invite les participants à parler directement dans le microphone où est branchée leur oreillette, et à éviter de manipuler cette oreillette. Quand ils ne l'utilisent pas, ils doivent plutôt la placer sur la table, loin du microphone.
Nous allons passer la première heure en compagnie de M. Gábor Lukács, président d'Air Passenger Rights, qui se joint à nous par vidéoconférence.
Heureux de vous retrouver, monsieur. C'est toujours un plaisir de vous recevoir.
De l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, nous accueillons Nada Semaan, présidente et chef de la direction, Louise Alberelli, directrice générale, Programmes opérationnels, et Rhoda Boyd, directrice, Communications et expérience des passagers.
Bienvenue à tous.
Monsieur Lukács, À vous la parole pour votre déclaration liminaire. Vous avez cinq minutes.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, Air Passenger Rights est un organisme indépendant à but non lucratif composé de bénévoles qui se mettent au service des voyageurs pour les aider à faire respecter leurs droits. Nous parlons au nom des passagers que nous aidons au quotidien dans leur lutte. Nous ne recevons aucun financement du gouvernement ni du secteur privé, et nous n'avons aucun intérêt commercial dans l'industrie du voyage.
Le droit au transport accessible est inscrit à l'article 9 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies, dont le Canada est signataire.
Le transport accessible est aussi une question de bon sens et de compassion qui concerne des millions de Canadiennes et de Canadiens. Un Canadien sur 10 souffre de déficience motrice et un sur 14 de déficience de la vision. Les taux d'invalidité augmentent avec l'âge. Deux Canadiens de 65 ans et plus sur cinq ont au moins un handicap. Si vous n'en avez pas encore, cela pourrait vous arriver tôt ou tard.
Malheureusement, il n'y a rien de nouveau à ce que des passagers soient privés d'aides à la mobilité ou d'assistance adaptée dans les transports aériens, et qu'ils doivent ramper pour se déplacer. Grâce aux progrès technologiques, les Canadiens, tranquillement installés dans leur salon, ont pu voir les images du traitement inhumain trop fréquemment imposé aux passagers handicapés. On ne peut plus ignorer ces incidents. Les Canadiens méritent qu'on leur explique pourquoi ces incidents continuent de se produire et ce qu'il faut faire pour y mettre fin.
Le coupable? C'est le vieux problème de l'application inadéquate d'une législation tout aussi inadéquate. Le Règlement sur les transports accessibles aux personnes handicapées, le RTAPH, a codifié des principes importants, mais il n'a pas été rédigé dans le dessein d'être respecté. Il n'est assorti d'aucune conséquence financière claire, prévisible et conséquente en cas de violation, ni d'indemnisation automatique pour les passagers touchés.
Bien que l'Office des transports du Canada ait imposé des amendes à Air Canada et à WestJet dans quelques affaires très médiatisées qui ont fait l'objet d'une importante couverture médiatique, l'application uniforme et stricte de la loi fait défaut. Dans les cas très médiatisés, les amendes imposées ont varié de 50 000 à 100 000 $. Cependant, quand les médias ne reprennent pas la balle au bond, les amendes sont insignifiantes. La semaine dernière, Air Transat n'a reçu qu'une amende de 11 000 $ pour une infraction semblable.
Ces amendes ne sont que la pointe de l'iceberg. Aucune statistique n'est disponible au Canada parce que, contrairement à ce qui se fait aux États-Unis, les compagnies aériennes ne sont pas tenues de déclarer les cas de mauvaise gestion des aides à la mobilité ni les plaintes qu'elles reçoivent en lien avec une incapacité.
Le RTAPH contient même des échappatoires nuisibles, la plus notoire étant l'exclusion des vols internationaux de la règle « une personne, un tarif ».
Cette règle interdit aux compagnies aériennes d'imposer un tarif supplémentaire à tout passager ayant besoin d'un siège supplémentaire pour des raisons liées à son invalidité. Elle est essentielle pour garantir un accès égal au transport aérien aux passagers qui doivent être accompagnés d'une personne de confiance en raison de leur handicap, qui sont trop forts pour pouvoir occuper un seul siège ou qui ont besoin d'un chien d'assistance.
En 2008, l'OTC a imposé la règle « une personne, un tarif » pour les vols à intérieurs canadiens afin d'éliminer les obstacles abusifs à la mobilité des passagers ayant une déficience. Après 2008, toutefois, l'OTC a rejeté toute tentative d'étendre la règle du tarif unique pour tout passager aux vols internationaux. L'OTC a intégré la règle « une personne, un tarif » dans le RTAPH, mais a exclu les vols internationaux de cette règle importante.
En 2022, l'OTC a refusé d'entendre une plainte visant à faire étendre la règle « une personne, un tarif » aux vols internationaux, invoquant l'incompatibilité avec les engagements du Canada envers les autres États. Ces préoccupations concernant les engagements internationaux du Canada sont dénuées de tout fondement. Le Canada a non seulement le droit, mais aussi l'obligation d'imposer aux compagnies aériennes desservant son territoire depuis l'étranger qu'elles respectent l'article 9 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et le droit à un transport accessible qui y est enchâssé.
Étant donné que l'OTC ne protège pas les passagers handicapés, c'est à vous, les législateurs, qu'il appartient de le faire. Je demande au Parlement d'abroger le paragraphe 31(2) du RTAPH et d'adopter une loi qui consacre la règle « une personne, un tarif » pour tous ceux qui voyagent dans les limites du territoire canadien, qui en sortent ou qui y entrent.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Bonjour et merci de m'avoir invitée à me joindre à vous aujourd'hui.
Je m'appelle Nada Semaan et je suis honorée de me présenter devant ce comité à titre de présidente et cheffe de la direction de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, ou ACSTA. Je suis accompagnée de Rhoda Boyd, directrice, Communications et expérience des passagers, et de Louise Alberelli, gestionnaire principale, Programmes opérationnels.
Comme tout le monde le sait, je crois, l'ACSTA est responsable d'assurer la sûreté des éléments critiques du système de transport aérien. Nous devons exécuter les quatre activités obligatoires que voici: le contrôle préembarquement des passagers, le contrôle des bagages enregistrés, le contrôle des non-passagers et la gestion de la carte d'identité pour les zones réglementées. Nous nous acquittons de notre mandat dans 89 aéroports désignés au pays au moyen d'un modèle de fournisseur de services de contrôle tiers.
Notre objectif est d'offrir un contrôle de sécurité professionnel, efficace et uniforme partout au pays en mettant l'accent sur l'excellence du service. Dans le cadre de cet engagement, nous nous efforçons d'offrir une expérience de contrôle de sûreté inclusive et sans obstacle aux personnes qui travaillent dans les aéroports désignés du Canada ou qui transitent par ces derniers.
[Traduction]
L'amélioration continue est toujours au cœur des efforts de l'ACSTA. Dans cette optique, nous avons vu le récent rapport du Bureau du vérificateur général sur l'accessibilité des transports pour les personnes handicapées comme une occasion d'examiner les mesures supplémentaires que nous pourrions prendre pour mieux répondre aux besoins de ceux que nous servons.
Personnellement, c'était une excellente façon de me concentrer sur un sujet aussi important dès le premier jour de mon mandat en tant que chef de la direction de l'ACSTA.
Nous sommes tout à fait d'accord avec les recommandations formulées à la suite du rapport, qui prévoient des mesures supplémentaires que nous pouvons prendre pour supprimer les obstacles auxquels se heurtent les personnes handicapées.
Le rapport contient des recommandations concernant trois domaines clés: améliorer l'accessibilité du contenu en ligne; mettre en œuvre de la formation sur l'accessibilité, et miser sur les données liées aux plaintes afin de prévenir les obstacles à l'accessibilité.
Je me propose de faire le point sur nos avancées en regard de ces objectifs.
En ce qui a trait à la première recommandation, nous avons pris des mesures essentielles pour veiller à ce que notre contenu en ligne respecte les normes d'accessibilité du Web. Comme prévu, nous avons actualisé notre système de gestion de contenu. Depuis, des travaux sont en cours pour veiller à ce que les problèmes d'accessibilité des sites Web en suspens soient réglés. L'ACSTA prévoit que ces améliorations seront achevées d'ici le 31 mars 2024, ce qui permettra à tous les voyageurs de bénéficier d'un meilleur niveau d'accessibilité sur notre site Web.
En ce qui concerne la formation, nous avons mis en œuvre un processus permettant de suivre et de garantir que tous les agents de contrôle reçoivent une formation en matière d'accessibilité avant de commencer à travailler avec le public et que les membres de la direction de l'ACSTA et les décideurs se voient proposer une formation sur l'accessibilité dès leur arrivée dans l'organisation qu'ils doivent suivre dans un délai déterminé. Nous avons également présenté trois nouveaux modules, que les gestionnaires et les décideurs doivent suivre, et nous encourageons tous les employés à explorer.
Nous nous efforçons également d'améliorer la collecte et l'analyse des données relatives aux plaintes présentées à l'ACSTA. Plus précisément, nous améliorons la façon dont nous classons les plaintes afin de nous permettre d'extraire des données plus précises. Parallèlement, nous améliorons la façon de produire nos rapports en la matière.
Tel que cela a été souligné par le Bureau du vérificateur général, nous évaluons et traitons actuellement les plaintes individuellement. Cela nous permet d'examiner les plaintes en temps réel et de communiquer l'information et les commentaires avec nos équipes des opérations de première ligne et de la formation. Cependant, afin d'améliorer nos rapports, nous créons un rapport trimestriel qui nous permettra de mieux analyser nos données et de cerner les tendances potentielles sur lesquelles nous devrons nous pencher.
L'ACSTA est à l'écoute des passagers, des employés aéroportuaires, des agents de contrôle, du personnel de l'Administration et des organismes de défense de l'accessibilité avec qui elle s'engage activement afin de cerner, de prévenir et d'éliminer les obstacles à l'accessibilité, qu'ils soient actuels ou futurs. En fait, mes collègues et moi avons récemment eu le plaisir de nous entretenir avec la dirigeante principale de l'accessibilité lors d'une rencontre au cours de laquelle nous avons exprimé notre soutien à l'égard du travail important entrepris par les membres de son bureau et notre engagement à poursuivre notre collaboration.
Nous demeurons disponibles pour participer à divers forums voués à l'objectif commun d'agir dès aujourd'hui pour bâtir un avenir plus accessible et exempt d'obstacles.
[Français]
Même avec tous les progrès qu'a accomplis l'ACSTA en lien avec l'accessibilité, il s'agit d'un domaine dans lequel nous chercherons toujours à améliorer les choses. Nous pensons que tout le monde mérite une expérience inclusive et sans obstacle et y a droit.
Nous vous remercions de nouveau de nous avoir permis de nous exprimer aujourd'hui sur cette importante priorité. Nous serons ravis de répondre à vos questions sur notre rôle dans le domaine des voyages et de l'accessibilité.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître à l'occasion d'une étude qui est très importante.
Je pense que les Canadiens ont été très troublés par certains récits très médiatisés, à commencer par le fait que le fauteuil roulant de la dirigeante principale de l'accessibilité a été oublié à bord de l'avion qu'elle avait emprunté. J'ai trouvé la situation ironique et inacceptable, et il était donc important que le Comité se penche sur cette question.
Je vais commencer par M. Lukács.
Nous avons tous entendu parler de passagers qui ont été forcés de ramper dans l'allée d'un avion ou de se hisser à la force de bras pour gravir des marches d'escalier menant à l'avion. Ces deux incidents, très médiatisés — peut-être les incidents les plus explicites des derniers mois... L'un d'eux s'est produit à Las Vegas et l'autre au Mexique.
Voici la question que je veux vous poser: comment pourrions-nous obliger le gouvernement du Canada — par voie réglementaire — et les compagnies aériennes à s'attaquer à ce problème? Quelles complications s'y opposent, ou de tels incidents devraient-ils être considérés comme importants quand ils se produisent à bord de transporteurs canadiens à l'extérieur du Canada?
:
Vous avez tout à fait raison, les aides à la mobilité sont des extensions du corps de la personne handicapée. C'est un message très important qui, malheureusement, n'est pas suffisamment transmis aux membres du personnel qui s'occupent de ces aides à la mobilité.
Il n'y a pas de solution miracle. À l'heure actuelle, les avions ne sont pas bien équipés pour transporter ces aides à la mobilité dans la cabine, ce qui serait peut-être la solution parfaite. Espérons qu'à l'avenir, les concepteurs s'engageront dans cette voie afin de trouver une solution aussi sûre que possible.
À court terme, on pourrait imposer une amende très importante, automatique et immédiate, de plus de 100 000 $ par incident. Si l'amende est élevée, la compagnie aérienne fera beaucoup plus d'efforts pour éviter les incidents.
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En fait, nous appliquons des procédures opérationnelles normalisées dans tous les aéroports, alors nos méthodes sont très uniformes.
La taille du point de contrôle facilite-t-elle la mobilité? Oui, tout à fait, mais en concevant nos points de contrôle, nous veillons toujours à en faciliter l'accès pour tous les passagers, quelle que soit la grandeur de l'aéroport.
Nous collaborons de près avec les administrations aéroportuaires. Lorsqu'on nous signale un problème — lorsqu'il y a une plainte ou autre —, nous intervenons tout de suite. Dans les petits aéroports, je ne vois pas d'obstacles qui empêcheraient une personne handicapée de passer par le point de contrôle. Nous appliquons nos procédures opérationnelles normalisées, et l'ACSTA s'occupe de toute la formation. Elle forme même les employés envoyés par des fournisseurs de services tiers. Nous nous efforçons d'agir avec cohérence, où que nous travaillions.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux témoins de ce matin et je les remercie d'être venus pour nous éclairer sur ces incidents.
Les passagers en situation de handicap qui utilisent des aides à la mobilité, notamment des fauteuils roulants ou des scooters, dont l'ajustement nécessite des outils très particuliers, ne savent jamais si votre politique leur permettra de les amener à bord de l'avion ou non. Quelle est votre politique? Pouvez-vous nous dire comment vous l'expliquez à votre personnel de première ligne pour qu'elle ne soit pas appliquée de façon incohérente?
Je me souviens qu'il y a plus de 10 ans, quand je voyageais avec ma mère, qui n'était pas très handicapée, nous nous arrangions à ce qu'elle puisse se déplacer de l'entrée à l'aéroport jusqu'à l'avion en fauteuil roulant pour qu'elle ne se fatigue pas. Nous avons été les instigateurs de cette initiative. Nous avions besoin de ce genre de service.
Qu'arrive-t‑il aujourd'hui à une personne en situation de handicap X, Y ou Z, à partir du moment où elle achète son billet? Quelles questions lui pose-t‑on? Quelles procédures suivez-vous après cela? Où vont les renseignements qu'elle vous donne? À qui sont-ils envoyés? Qui est responsable d'aider cette personne?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les différents témoins qui sont des nôtres aujourd'hui pour cette étude importante, voire frustrante lorsqu'on voit ce qu'il y a dans les médias un peu partout.
Des gens en situation de handicap se retrouvent année après année avec les mêmes problèmes. Je regardais des nouvelles qui datent de 2019, 2020, 2021, 2022, et même 2023, et j'ai l'impression que les mêmes problèmes reviennent année après année. Les gens qui sont à mobilité réduite semblent toujours avoir de la difficulté à obtenir du service et semblent toujours traités par les compagnies aériennes d'une façon que je qualifierais de cavalière et inadéquate.
Monsieur Lukács, est-ce qu'il y a une raison précise qui explique pourquoi ça se passe comme ça? Ailleurs, est-ce que les choses se passent différemment? Devrions-nous nous inspirer du cadre législatif qui existe dans d'autres pays pour adapter le nôtre de façon à régler les problèmes actuels?
:
Merci de votre réponse, qui me fait penser à autre chose.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai pris connaissance de nouvelles encourageantes pour les gens qui aimeraient aborder les avions en fauteuil roulant. En effet, un processus de certification est en cours pour certains fauteuils qui pourraient s'installer dans les appareils.
Ce qui m'a surpris, par contre, c'est de voir que ce processus de certification se fait aux États‑Unis, mais que le Canada ne déciderait de l'appliquer que si les États‑Unis déterminent que c'est une bonne chose à faire. Je me demande s'il est normal que le Canada soit constamment à la remorque des États‑Unis ou des États voisins en ce qui a trait à sa législation.
:
Merci. Je comprends maintenant la question.
Les associations de compagnies aériennes établissent des normes pour leurs membres. Le rôle du Parlement est de fixer des normes législatives, et les compagnies aériennes doivent respecter celles que le Parlement établit. Les compagnies aériennes ne devraient pas imposer au Canada le contenu des lois sur le transport accessible.
Certes, il est très utile de s'inspirer des initiatives d'autres administrations. Toutefois, en fin de compte, le Parlement est souverain, il a le pouvoir ultime. Il devrait imposer aux compagnies aériennes les normes sur les droits de la personne qu'elles doivent respecter pour faire des affaires avec le Canada.
En ce qui concerne la politique « une personne, un tarif », qui stipule que les transporteurs ne peuvent pas exiger plus d'un tarif aux personnes ayant une déficience, vous dites qu'à votre connaissance, il n'y a qu'au Canada que ça s'applique pour les vols intérieurs. Il n'y a donc aucun autre pays qui le fait.
Le Canada semblait répondre, en réaction à cette demande, qu'il faudrait qu'il communique avec ses homologues à l'international pour établir de telles normes, puisqu'il ne s'agit pas d'une pratique habituelle à l'international. Existe-t-il d'autres endroits où une telle politique est appliquée? Tenez-vous plutôt à ce que nous soyons les premiers à le faire?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Lukács, et merci aux membres de l'équipe de l'ACSTA d'être venues aujourd'hui.
Je pense que notre comité étudie cette question en grande partie à cause du traitement atroce, déshumanisant et néfaste que les compagnies aériennes du Canada infligent aux personnes handicapées. J'espère sincèrement que le Comité pourra produire un rapport contenant des recommandations fermes qui entraîneront des changements concrets afin que les lignes aériennes canadiennes traitent mieux leurs passagers.
Je remarque que M. Lepofsky, de l'organisme Accessibility for Ontarians With Disabilities Act Alliance, était censé témoigner devant nous. Malheureusement, il s'est heurté à un problème de son, alors nous ne l'entendons pas. J'espère que le Comité le réinvitera, car il apportera une perspective très importante à cette étude.
Je vais d'abord m'adresser à M. Lukács.
Monsieur Lukács, vous êtes un ardent défenseur des droits des passagers aériens en général. Vous serait‑il possible d'établir des parallèles entre l'attitude du gouvernement à l'égard des droits des passagers aériens et son attitude à l'égard de la réglementation concernant le traitement des passagers handicapés?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Monsieur Lukács, vous avez comparu devant ce comité il y a un peu plus d'un an, alors que la saison touristique était désastreuse. Vous affirmiez, comme vous l'avez fait aujourd'hui, que le problème était dû en partie à l'application inadéquate des lois.
Comme vous l'avez souligné dans votre déclaration préliminaire, le niveau d'intervention diffère en fonction de l'intérêt des médias. Il y a un an, nous parlions des retards que l'Office des transports du Canada avait accumulés. Aujourd'hui, la situation est bien pire, et je dirais même que pendant que les médias étaient occupés ailleurs, le problème a pris de l'ampleur.
Pourriez-vous nous parler de ce parallèle et nous décrire les outils qui existent actuellement, mais qui ne sont pas appliqués adéquatement?
Je vais enchaîner en posant ces questions à nos amies qui représentent l'ACSTA.
Si j'étais cynique, je vous demanderais si le nouveau rapport trimestriel sur les plaintes est publié pour réagir aux incidents dont nous avons entendu parler ou s'il s'agit d'une tâche régulière.
Quant au manque de statistiques — ou du moins au manque de visibilité des statistiques —, si l'on publiait un rapport trimestriel, combien d'incidents y signalerait‑on chaque année? Combien d'entre eux ont été résolus par les compagnies aériennes et combien par l'ACSTA? Combien d'entre eux ont passé par l'Office des transports du Canada?
Quelles sont les statistiques à ce sujet?
:
Je vais vous donner une première réponse.
Notre rapport trimestriel vise à examiner les tendances à l'interne pour voir s'il y a quelque chose... Nous donnons suite à chaque plainte que nous recevons. Par exemple, au cours des trois derniers trimestres de l'année dernière, 51,5 millions de passagers sont passés par nos points de contrôle. Nous avons reçu 56 plaintes relatives à l'accessibilité, ce qui représente 0,0001 % de toute l'accessibilité.
Je tiens à souligner que pour nous, chaque plainte est importante.
Plutôt que d'entrer dans les détails, je vais demander à ma directrice, qui est responsable du traitement des plaintes, de vous parler un peu plus du processus. Je tiens à souligner que nous les traitons sans tarder.
Madame Boyd, avez-vous quelque chose à ajouter?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous nos témoins.
Le sujet d'aujourd'hui nous préoccupe profondément, nous qui sommes députés, car certains de nos électeurs nous parlent des difficultés auxquelles se heurtent les passagers aériens, surtout ceux qui sont en situation de handicap.
Lorsqu'on prend l'avion, on ne voit que très peu de mesures d'adaptation, contrairement à ce que l'on voit, par exemple, en prenant un train comme VIA, qui applique des mesures d'adaptation pour les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant. Bien des compagnies aériennes ne le font pas.
Passons au rapport de la vérificatrice générale, qui souligne trois améliorations à apporter à l'ACSTA. La première est de respecter les normes d'accessibilité dans le Web. La deuxième est d'accélérer la formation sur l'accessibilité et de mener plus de consultations auprès des personnes handicapées pour éclairer l'élaboration de cette formation. La troisième est d'élaborer et de mettre en œuvre une meilleure stratégie d'analyse des données sur les plaintes.
Est‑ce que l'une d'entre vous pourrait dire au Comité s'il y a eu des améliorations dans l'un ou dans l'ensemble de ces domaines?
:
Oui, absolument, nous avons réalisé des progrès dans ces trois domaines.
Dans le cas de l'accessibilité dans notre site Web, nous avons effectué une mise à jour de notre système, qui est maintenant entièrement fonctionnel. Nous avons déplacé tous nos formulaires et autres documents pour les rendre entièrement accessibles. D'ici à la fin de mars, dans un mois, tout devrait être entièrement accessible. Nous affichons déjà les règles vraiment importantes comme ce que l'on peut apporter, les liquides et les temps d'attente. Les passagers ont besoin de connaître ces règles, et elles sont maintenant entièrement accessibles. Nous n'avons pas encore tout à fait terminé certains éléments, comme nos plans d'entreprise, dont l'accessibilité dans le Web est plus complexe. Nous nous en occupons à l'heure actuelle.
Pour ce qui est de la formation, la vérificatrice générale nous a présenté deux ou trois suggestions. L'une d'elles est l'importance de former dès qu'ils arrivent non seulement nos décideurs, mais tous nos agents de contrôle. En fait, la dernière fois que j'ai témoigné devant le Comité, en avril dernier, je crois, tous nos agents de contrôle étaient entièrement formés, et c'est encore le cas aujourd'hui. Ils ne sont pas autorisés à se présenter à un point de contrôle tant qu'ils n'ont pas reçu une formation complète sur l'accessibilité.
Les décideurs et les hauts cadres n'ont qu'un très bref délai suivant leur embauche pour suivre toute la formation sur l'accessibilité. Ils doivent également suivre un cours de recyclage chaque année. Notre système les surveille, et si nous voyons qu'ils n'ont pas suivi ce cours, nous leur envoyons un courriel pour le leur rappeler. J'ai le grand plaisir de vous dire qu'à l'heure actuelle, tous nos décideurs, nos gestionnaires et nos agents de contrôle ont reçu une formation complète.
La vérificatrice générale nous conseille d'inviter des personnes handicapées à participer à l'élaboration du contenu de la formation. Nous y avons travaillé très activement. Une partie de la formation que nous avons donnée — et nous venons d'en renouveler le contenu — porte sur le contrôle des passagers qui ont une perte de vision et des passagers à mobilité réduite. Elle souligne aussi la sensibilisation à l'accessibilité. Des personnes ayant différents types de handicaps sont venues nous décrire ce qu'elles ont vécu et elles participent à l'élaboration de cette formation. Elles nous suggèrent des façons d'améliorer nos processus. Cela nous a beaucoup aidés non seulement à nous améliorer, mais aussi à inciter nos gens à prendre des initiatives, ce qui est toujours très utile.
Pour ce qui est des données sur les plaintes, nous avons fait tout le travail nécessaire pour mieux les gérer. Nous étudions nos systèmes pour voir ce qui est possible et nous les mettons à l'essai à l'interne pour être sûrs qu'ils fonctionnent pour tout le monde. Notre prochaine étape consiste à travailler avec les personnes handicapées pour veiller à ce que, si nous publions ces données, elles soient en mesure d'y accéder. Ensuite, nous mettrons le système en œuvre. Nous espérons le faire en septembre 2024, et nous sommes en voie d'y parvenir.
:
C'est formidable d'entendre que l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien a fait tout ce travail et qu'elle donne suite aux recommandations du rapport de la vérificatrice générale.
Comme l'a fait remarquer M. Strahl, quand vous prenez l'avion à destination de petits aéroports régionaux, et je donne l'exemple de Gander... Depuis environ deux ans, prendre l'avion pour me rendre sur la côte Est est devenu un cauchemar pour moi. La plupart du temps, je dois partir à 5 h 30 le vendredi matin et j'arrive à Gander en fin de journée. J'en suis rendu au point où je reste maintenant plus souvent à Ottawa pour éviter de passer tout le week-end dans un avion ou dans un aéroport.
D'après ce que je vois dans certains de ces avions, j'ai du mal à m'imaginer comment nous traitons les personnes handicapées parce qu'il n'y a pas d'aménagements spéciaux pour les passagers en fauteuil roulant. Aucune mesure d'adaptation n'a été prise pour permettre à un passager d'apporter son fauteuil roulant à bord de l'avion, par exemple.
Je me demande pourquoi, malgré tous les efforts que nous déployons, nous n'avons pas cherché sérieusement à moderniser et à rénover nos avions afin d'accommoder plus confortablement les personnes ayant un handicap majeur.
Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Lukács, je vais d'abord citer des cas qui ont été rapportés dans les médias.
Dans un article de Radio‑Canada daté du 9 novembre 2023, on parle d'un vol de WestJet et du cas de Mme Gilliard, qui affirme que le personnel a quasiment laissé tomber son conjoint en tentant de le transférer vers son siège. Dans un autre article de Radio‑Canada, publié le 2 août 2022, on rapporte que le personnel d'une autre compagnie aérienne, Air Transat, a laissé tomber un voyageur dans l'allée lors de son transfert vers son siège. Dans un article publié le 5 février 2024 dans La Presse, on parle d'une troisième compagnie aérienne, Air Canada…
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Merci, monsieur le président.
Je citais trois cas rapportés dans les médias. Je vais recommencer.
Le premier cas, rapporté par Radio‑Canada le 9 novembre 2023, concerne un vol de WestJet. Dans l'article, Mme Lisa Gilliard dit que le personnel a quasiment laissé tomber son conjoint, M. Phil Gilliard, en tentant de le transférer vers son siège. Dans un autre article de Radio‑Canada, daté du 2 août 2022, on dit que le personnel d'Air Transat a laissé tomber un voyageur à mobilité réduite dans l'allée lors de son transfert vers son siège et qu'il a dû attendre plus de trois minutes pour être relevé et installé dans son siège. Dans un troisième article, publié le 5 février 2024 dans La Presse, on parle d'un cas qui se rapporte à Air Canada, où un homme a été largué et blessé alors que le personnel d'Air Canada n'avait pas utilisé un ascenseur comme demandé.
Monsieur Lukács, on voit que ces situations sont presque identiques et qu'elles se reproduisent. J'ai donc l'impression que le personnel n'est pas formé pour s'occuper de ces gens, ou que l'équipement n'est pas adéquat dans les avions. Qu'en pensez-vous? Quelle est la raison de ces incidents? N'est-ce pas un devoir ou une obligation de former le personnel adéquatement pour s'occuper des gens à mobilité réduite?
:
Il est clair que la compagnie aérienne a le devoir de bien former son personnel et de s'assurer qu'il dispose des outils nécessaires pour faciliter l'accessibilité des passagers.
À mon avis, cette obligation s'étend également à tout sous-traitant embauché par la compagnie aérienne, à titre d'agent ou à tout autre titre, pour assurer l'embarquement et le débarquement des passagers d'un vol.
Ce problème est peut-être d'ordre culturel. Il existe peut-être une culture consistant à tourner les coins ronds, à ne pas suivre les règles. Ce qu'il faut faire comprendre au personnel, c'est que ce travail est important. Il faudrait imposer des amendes élevées pour passer le message qu'il ne faut pas prendre ce travail à la légère. C'est vraiment sérieux.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais essayer de poser deux questions, la première à Mme Semaan et la deuxième à M. Lukács.
Madame Semaan, dois‑je comprendre, d'après votre réponse précédente, que l'ACSTA est en train de passer d'un système en vertu duquel les passagers doivent signaler leur handicap et les mesures d'adaptation dont ils ont besoin, vers un autre en vertu duquel l'ACSTA demandera de façon proactive aux passagers s'ils ont besoin de mesures d'adaptation spéciales?
Je vois que vous hochez la tête, je suis donc impatient que d'entendre vos explications.
:
En fait, nous ne leur poserons pas cette question parce que, du point de vue du droit à la vie privée, nous ne pouvons pas demander directement à un passager s'il a un handicap ou s'il a besoin d'aide.
Nos agents de contrôle contractuels sont formés pour observer de façon proactive si quelqu'un a besoin d'aide. Ils sont également formés pour repérer les cordons de tournesol que portent les personnes ayant un handicap invisible qui souhaitent obtenir de l'aide supplémentaire.
La nouveauté, c'est que nous allons bientôt avoir de nouveaux agents bilingues qui ne seront pas affectés au contrôle, mais dont le rôle consistera seulement à aider les passagers à toutes les étapes du système, notamment à passer le contrôle de sécurité. Si un agent constate qu'une personne éprouve des difficultés, il la conduira directement vers le comptoir pour les personnes ayant des besoins spéciaux ou vers toute autre file d'attente et l'accompagnera durant tout le processus pour lui apporter son aide. Ce sont des ressources supplémentaires que nous n'avions encore jamais embauchées à contrat, et leur rôle consistera uniquement à porter assistance aux passagers, en particulier à ceux qui ont besoin d'une assistance plus soutenue.
:
Nous pourrions peut-être demander aux compagnies aériennes si elles sont disposées à partager ces données recueillies à toutes les étapes.
Monsieur Lukács, vous avez dit qu'il faudrait imposer une amende de 100 000 $ à une compagnie aérienne qui oublie un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité. Sur quoi vous basez-vous pour arriver à ce chiffre, à part le fait que c'est un chiffre rond avec beaucoup de zéros? Existe‑t‑il d'autres cas, dans un domaine non lié au voyage, où des entreprises se sont vu imposer de telles amendes pour avoir omis de fournir ce service, par exemple des hôtels?
C'est ma question. Nous pouvons parler d'amendes élevées, qui auraient peut-être un impact sur les comportements, mais j'aimerais savoir sur quels exemples vous vous êtes appuyés pour en arriver à ce montant. Existe‑t‑il des cas comparables dans d'autres pays ou d'autres secteurs de l'économie canadienne où une telle amende a pu être imposée?
:
Il existe deux sources pour ces chiffres, voire trois.
La première, ce sont les amendes maximales prévues dans les lois en vigueur pour toute infraction liée à un handicap, qui sont fixées à 250 000 $. Il ne s'agira pas d'une amende de 250 000 $ par infraction, mais c'est quand même un montant élevé.
La deuxième source, ce sont les recettes de la compagnie aérienne. Si l'amende est trop modeste, elle sera simplement considérée comme une dépense de fonctionnement.
Le troisième élément nous permet de faire une analyse beaucoup plus précise. C'est ce que j'appelle, dans mon jargon, la formule Kaplow. Elle s'appuie sur un ouvrage portant sur l'analyse juridique qui utilise des méthodes probabilistes pour évaluer le type d'amende requise pour décourager un comportement particulier. Cette méthode tient compte du gain financier potentiel généré par ce comportement et du gain financier obtenu en décourageant ce comportement particulier; elle tient également compte de ce qu'il en coûtera à la compagnie aérienne de prendre des mesures pour empêcher ce genre de comportement ainsi que de la fréquence à laquelle le comportement est détecté. C'est un calcul scientifique.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Avant de faire mes commentaires, je tiens à dire que nous essayons aujourd'hui d'être proactifs et, si possible, d'éviter de nous engager dans une discussion au sujet des amendes. Oui, nous nous attendons à ce que des règlements, des procédures et des normes soient mis en place, mais au bout du compte, nous devons surtout trouver des moyens pour que ces infractions ne se produisent pas. L'application de la loi doit être l'un de ces moyens. La question des amendes fait partie d'un autre débat.
Ce qui me dérange, c'est que nous n'avons pas un processus de bout en bout. Après tout, il s'agit d'un service que nous offrons. Nous devons reconnaître que les aides à la mobilité ne sont pas des bagages. Ce sont des extensions du corps d'une personne et elles sont essentielles à son autonomie, un point c'est tout. Cela dit, il nous incombe à tous, en tant que gouvernement, de continuer à analyser et à améliorer les pratiques commerciales dans leur ensemble. C'est notre travail. Pour cela, toutefois, nous avons besoin de nos partenaires, c'est‑à‑dire de vous. C'est la responsabilité des aéroports, de l'ACSTA et des compagnies aériennes d'offrir un service de bout en bout. Le but, c'est d'offrir une expérience client positive du début à la fin.
Je vais vous poser la même question que je vais poser aux autres témoins qui sont là derrière et qui ne semblent pas très contents. Pourquoi ne travaillez-vous pas ensemble — l'ACSTA, les aéroports et les compagnies aériennes — pour formuler des recommandations en matière de normes et de procédures. Et nous, de notre côté, nous établirons une réglementation afin d'offrir à la clientèle ce service de bout en bout.
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Je pense que c'est l'objectif que nous voulons tous atteindre avec cette étude. Nos analystes vont prendre beaucoup de notes, ce qui nous permettra de formuler beaucoup de recommandations. Nous attendrons évidemment une réponse du ministre. Cela dit, nous nous attendons à ce que tout le monde mette la main à la pâte.
Permettez-moi de faire une suggestion. Je crois que les représentants de WestJet sont ici dans la salle. C'est dommage qu'ils ne soient pas arrivés dès le début de nos délibérations, parce qu'ils auraient pu entendre ce qui s'est dit. Quand ils témoigneront pendant la deuxième partie de la réunion, vous pourrez rester ici pour entendre que les échanges que nous aurons. Je pense que nous devons poursuivre cette discussion. C'est vraiment dommage que les représentants d'Air Canada n'aient pas été ici dès le premier jour. Au fur et à mesure que progressera notre étude, nous pourrons comprendre, entendre et apprendre quels sont les défis que les autres acteurs du secteur doivent relever.
Tous les fournisseurs de service peuvent travailler ensemble à la recherche d'une solution. Nous parlons de l'expérience d'une personne à partir de son arrivée à l'aéroport, puis durant le contrôle de sécurité de l'ACSTA, au moment de son embarquement dans l'avion et de son débarquement, jusqu'à sa sortie de l'aéroport quand elle monte dans le véhicule qui l'amènera à sa destination finale. Nous devons nous assurer que l'intégralité de cette expérience est positive. Je propose que nous travaillions tous ensemble tout au long de notre étude. Soyons tous attentifs à ce que font les autres, à nos réactions et aux stratégies que nous mettrons en place pour que les procédures, les règlements et les normes soient harmonisés entre tous les fournisseurs.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Nous reprenons nos travaux.
Chers collègues, pour la deuxième heure de notre séance d'aujourd'hui, nous accueillons M. Alexis von Hoensbroech, chef de la direction de WestJet Airlines. Bienvenue à vous.
Nous recevons également M. Andrew Gibbons, vice-président, Affaires extérieures, toujours chez WestJet. Nous sommes heureux de vous revoir, monsieur Gibbons.
Nous accueillons enfin M. Todd Peterson, directeur, Affaires réglementaires, chez WestJet.
Je vous remercie tous les trois de comparaître devant notre comité aujourd'hui.
Je vous cède la parole pour que nous puissions commencer par votre déclaration préliminaire. Vous avez cinq minutes. Je vous en prie.
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Bonjour et merci beaucoup, monsieur le président et honorables membres du Comité.
Je m'appelle Alexis von Hoensbroech. Je vous félicite d'avoir prononcé mon nom correctement. Cela arrive rarement.
Je suis le chef de la direction du groupe WestJet et je suis accompagné par deux de mes collègues aujourd'hui. Vous les avez déjà présentés: Andy Gibbons, vice-président des Affaires extérieures, et Todd Peterson, directeur des Affaires réglementaires. Ce dernier dirige également notre groupe de travail sur les questions d'accessibilité.
Je vous remercie de nous recevoir aujourd'hui sur un sujet que moi-même, ainsi que toute l'équipe de WestJet et tous nos invités, avons à cœur. Je suis heureux d'avoir l'occasion aujourd'hui de contribuer en personne à votre étude sur le transport accessible.
Sur les huit millions de Canadiens qui s'identifient comme ayant un handicap, 72 % ont déclaré avoir fait face à des obstacles à l'accessibilité au cours de la dernière année. Nous voulons contribuer à l'amélioration de cette statistique.
[Français]
J'aimerais m'adresser directement à nos invités et à tous les Canadiens qui nous écoutent aujourd'hui: nous vous remercions d'avoir considéré ou choisi WestJet pour votre voyage, et je vous assure que nous nous engageons à rendre les transports plus accessibles pour nos invités handicapés.
[Traduction]
Tous les employés de WestJet comprennent l'importance de répondre aux besoins d'accessibilité de nos invités.
En 2023, plus de 260 000 réservations de WestJet comprenaient une demande de services spéciaux liés à une incapacité. Les services liés aux fauteuils roulants ont représenté la majorité de ces demandes, soit 230 000. Cela signifie qu'en moyenne, plus de 700 personnes par jour ont besoin d'un soutien en matière d'accessibilité lorsqu'elles voyagent avec nous.
Plus de 99,9 % de ces invités ont eu une bonne expérience. Bien que la perfection soit difficile à atteindre, c'est ce que nous devons toujours viser pour répondre aux besoins de nos invités handicapés. Nous reconnaissons également que, lorsque les choses sont susceptibles de mal tourner et se gâtent dans les faits, nous devons faire le maximum pour redresser la situation le plus rapidement et le plus harmonieusement possible.
[Français]
À nos invités qui n'ont pas eu une bonne expérience de voyage avec WestJet, j'aimerais dire que nous sommes sincèrement désolés et que nous nous engageons à faire mieux.
[Traduction]
Le transport aérien implique un système complexe d'intervenants, qui doivent travailler ensemble pour servir les voyageurs. Les compagnies aériennes, les aéroports, les manutentionnaires tiers, les fabricants d'équipement au sol et les fabricants d'aéronefs, pour n'en nommer que quelques-uns, doivent tous relever le défi ensemble.
Chez WestJet, nous contribuons à cela en investissant pour rendre le transport aérien plus accessible. Nous offrons une formation initiale et continue sur l'accessibilité à tout le personnel d'accueil. Nous faisons appel à des experts du secteur de la santé pour nous assurer que nous comprenons et évaluons les besoins de nos voyageurs handicapés. Nous participons activement aux tribunes de l'industrie où sont préconisées et mises en commun des pratiques exemplaires. Nous veillons à ce que nos approches soient éclairées par la mobilisation de parties internationales et externes ayant une expertise ou une expérience concrète.
Cela dit, nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire pour éliminer les obstacles aux déplacements des personnes handicapées. Nous cherchons activement des occasions d'améliorer l'accessibilité de nos services pour nos invités et nos employés, et nous sommes déterminés à apprendre et à progresser dans ce domaine.
WestJet a un plan d'accessibilité solide, et j'ai nommé M. Peterson pour diriger le groupe de travail interne qui examine et met constamment en œuvre des améliorations. WestJet est déterminée à s'améliorer continuellement et à faire partie de la solution. Nous pouvons assurer aux parlementaires et à nos précieux invités que l'accessibilité est et demeurera une priorité absolue pour WestJet.
Je serai heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Merci beaucoup. Merci à l'équipe de WestJet d'être ici aujourd'hui.
Je vous remercie de vos observations. J'ai lu différents communiqués de presse par l'entremise du Conseil national des lignes aériennes du Canada et dans votre propre site Web. Tout le monde est toujours très désolé et très déterminé à faire mieux chaque fois que des choses se produisent, mais ces incidents très médiatisés continuent d'être un fléau dans les compagnies aériennes canadiennes, y compris la vôtre, notamment le cas de cette athlète paralympique qui a dû utiliser sa propre force pour monter à bord d'un appareil en empruntant un escalier. Je sais qu'on lui a offert une certaine aide, mais elle n'était pas acceptable pour elle.
Nous entendons constamment parler d'aides à la mobilité et de fauteuils roulants qui n'arrivent pas à destination, alors qu'ils sont essentiels. Ce sont des pièces d'équipement spécialisées. Ils ne peuvent pas être simplement remplacés par du matériel loué une fois que les gens sont arrivés sur place.
Nous devons savoir ce qui arrivera concrètement. Les vœux pieux ne sont plus acceptables.
Je vais entrer dans le vif du sujet en m'en tenant aux aides à la mobilité. Que faites-vous pour vous assurer qu'il n'arrive jamais que quelqu'un se rende à destination sans son aide à la mobilité et sans que celle‑ci soit endommagée? Quelles mesures précises WestJet applique‑t-elle pour s'assurer que ce genre de situation n'arrive tout simplement jamais à quelqu'un qui prend un de ses vols?
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Tout d'abord, permettez-moi de dire que chaque fois que les cas dont vous avez parlé se produisent, cela nous affecte tout autant que les personnes à qui cela arrive. Nous leur présentons donc nos plus sincères excuses, mais nous examinons toujours en même temps notre processus interne pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, parce que nous sommes une organisation qui souhaite offrir un bon service. Les choses fonctionnent bien dans la grande majorité des cas, mais chaque cas qui tourne mal est un cas de trop. Nous sommes conscients de cela et nous en profitons toujours pour nous améliorer.
Sur les 1 000 aides à la mobilité que nous transportons, 999 se rendront à destination en toute sécurité et intactes, ce qui est bien. Soit dit en passant, c'est mieux que pour les bagages courants, ce qui montre bien que nous accordons beaucoup plus d'attention à cette question. Cependant, une seule aide qui ne se rend pas en est une de trop, alors nous allons faire le nécessaire pour améliorer la situation.
Il y a deux ou trois choses que nous pouvons faire. Nous sommes sur le point de mettre en place un processus qui nous permettra d'envoyer une confirmation à nos invités que leur aide à la mobilité est à bord. C'est un processus que nous allons mettre en place très bientôt.
Nous veillerons également à ce que chaque aide à la mobilité soit correctement emballée. Nous le faisons sur une partie de notre réseau, mais nous allons déployer cela sur l'ensemble du réseau. Nous avons vu des cas de roues cassées après le transport, ce qui représente un autre problème dont nous allons nous occuper.
Nous savons également que nous devons être plus clairs dans nos règlements, mais aussi à l'égard de nos invités, en ce qui concerne la taille et le poids de l'aide à la mobilité, parce que certaines d'entre elles sont assez importantes et sont difficiles à monter à bord.
J'aimerais poser une autre question.
Lorsque quelqu'un réserve un billet sur WestJet et qu'il a un besoin en matière d'accessibilité ou de handicap, dans quelle mesure WestJet prend-elle en charge ce passager?
M. Badawey a posé une question au sujet de la prise en charge totale, parce qu'il est arrivé que des vols soient changés et que des gens doivent attendre leur nouveau vol pendant quatre heures, simplement assis à la porte d'embarquement. Quelle relation avez-vous avec les aéroports pour vous assurer qu'il n'y a pas de prise en charge ratée, c'est-à-dire que des gens ne reçoivent pas l'aide ou les services nécessaires à partir du moment où ils arrivent à l'aéroport jusqu'au moment où ils sortent de votre avion à destination? Comment travaillez-vous avec les aéroports pour vous assurer que cela se produit?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de WestJet de comparaître de nouveau devant le comité des transports pour discuter de cette question très importante.
Malheureusement, nous avons tous vu dans les nouvelles que bon nombre de nos concitoyens handicapés n'ont pas l'impression d'avoir la même expérience de voyage que bon nombre d'entre nous qui ne sont pas handicapés.
Cela dit, selon les statistiques que vous nous avez communiquées, WestJet sert 700 passagers handicapés chaque jour, et je vous crois lorsque vous dites que vous voulez faire mieux. Cela dit, pour faire mieux, tout est question d'argent. Pourriez-vous nous dire aujourd'hui quels ont été les revenus de WestJet au cours du dernier trimestre et combien d'argent sera investi pour s'assurer que les passagers handicapés vivent une meilleure expérience?
WestJet a toujours investi dans la prestation d'une expérience client de qualité supérieure, et je pense que nous sommes également réputés pour le faire. Nous mesurons l'expérience de nos invités de façon très, très rigoureuse et à l'aide de données. Vous serez peut-être intéressés d'apprendre que nous mesurons à la fois l'expérience passager de nos invités qui ne sont pas handicapés et de ceux qui le sont. Chose intéressante, depuis de nombreuses années, nous constatons que les passagers handicapés accordent constamment à notre service une note nettement supérieure à la moyenne des autres passagers. Cela est conforme à la réalité, car chaque passager handicapé mérite et reçoit une attention particulière. C'est un thème qui revient constamment. Par conséquent, à grande échelle, je ne pense pas que nous ayons un problème de culture ou d'attention.
Cela dit, nous sommes une organisation composée d'êtres humains, et il arrive que des erreurs se produisent. Nous sommes conscients de cela. C'est le cas dans toutes les organisations. Nous considérons chaque erreur, chaque lacune et chaque situation terrible comme une occasion d'améliorer notre service.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs les témoins de WesJet, je vous remercie d'être parmi nous.
Je vais reprendre là où ma collègue avait terminé concernant la question de la formation du personnel. Elle avait posé une question à ce sujet au témoin qui a comparu avant vous.
J'ai rappelé certains cas médiatisés de gens à mobilité réduite qui ont eu des problèmes et ont porté plainte. On constate rapidement que la plupart des cas qui ont été médiatisés sont des cas où le personnel manquait de formation et ne savait pas comment s'occuper des personnes à mobilité réduite.
Dans le cas de Mme Lisa Gilliard et de M. Phil Gilliard, qui a été médiatisé récemment et qui concerne WestJet, on constate que c'est encore la même situation. Le personnel n'était pas formé adéquatement parce qu'il ne savait pas comment s'occuper du passager ou, du moins, il ne l'a pas fait adéquatement.
Vous avez mentionné que tout le personnel qui doit interagir avec des personnes handicapées devait suivre une formation. Comment se fait-il que ces situations se produisent, si le personnel a été formé adéquatement?
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Nous offrons de la formation et nous améliorons constamment le programme de formation pour nous assurer de fournir une formation toujours meilleure et pour nous permettre de nous occuper des cas où nous avons constaté que les choses ont mal tourné.
De façon générale, je suis assez convaincu que le niveau de formation de notre personnel est bon. Cependant, je reconnais aussi que, dans certains cas, nous ne sommes peut-être pas aussi clairs que nous devrions l'être sur la façon de manipuler certains appareils spéciaux.
Il y a parfois des aides à la mobilité de grande taille qui n'entrent pas dans la soute. Les gens font leur possible pour les faire entrer. Ils les renversent sur le côté, ce qui entraîne des dommages ou un fonctionnement imprévu de ces appareils. Cela part de bonnes intentions pour essayer de faire monter l'équipement à bord, afin qu'il accompagne l'invité jusqu'à destination, mais ces bonnes intentions entraînent parfois des dommages à l'équipement.
Ce sont des choses que nous avons vues se produire et nous en avons tiré des leçons. À l'avenir, nous serons beaucoup plus clairs quant aux types d'aides qui peuvent voler sur un type d'aéronef donné, ainsi qu'à leur taille et leur poids, de même que pour ceux qui ne le peuvent pas. C'est l'une des améliorations que nous devons apporter.
Je suis convaincu que, dans l'ensemble, le programme de formation est efficace. Nous veillons absolument à ce que tout le monde suive la formation.
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C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis ici. J'ai besoin d'interagir avec vous et que vous me rapportiez ce que vous entendez.
Certains cas sont portés à l'attention des médias, et d'autres non. Chaque cas est porté à notre attention. Nous enquêtons sur chaque cas, afin d'améliorer notre service. Notre ambition est d'offrir un bon service.
Ces invités sont aussi précieux pour nous que n'importe quel autre invité. Nous voulons être une compagnie aérienne accessible. C'est notre ambition depuis le premier jour.
Cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits. Aucune organisation n'est parfaite. Il n'y a aucune organisation où il n'y a jamais d'erreurs. Nous avons un bon bilan, même en tant qu'industrie, pour ce qui est d'apprendre de nos erreurs. Prenons la sécurité des vols, par exemple...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie l'équipe de WestJet de comparaître devant notre comité.
Je suis en train d'examiner certains des cas très médiatisés, qui se sont produits l'an dernier seulement, des cas de traitement inapproprié de passagers handicapés.
Il y a le cas du fauteuil roulant de Melanie Carlbeck, qu'on a laissé derrière et qui ne s'est pas rendu à destination. On lui a fourni un fauteuil roulant qui ne lui convenait pas, et son propre fauteuil n'est arrivé que quelques jours plus tard.
Toujours en 2023, Phil Gilliard a fait une chute parce que le personnel de WestJet ne savait pas comment utiliser un appareil de levage Eagle. Cela lui a causé une blessure et de graves ecchymoses au bras.
Blake Turnbull, 4 ans, s'est retrouvée sans fauteuil roulant pendant plus d'un mois après que WestJet eut endommagé la jante de son fauteuil roulant, rendant les freins inutilisables. Le personnel a permis à Blake de sortir de l'avion en rampant sur le sol et l'a traitée de salamandre.
Enfin, comme nous l'avons entendu plus tôt, l'ancienne athlète paralympique Sarah Morris-Probert a dû monter l'escalier de l'avion à la force de ses bras parce que la seule autre option que WestJet lui avait donnée était de la porter dans l'escalier dans son fauteuil roulant, ce qui, selon moi n'est pas une pratique sécuritaire.
Votre réponse à la dernière question a peut-être donné une indication de cela. Il s'agit de cas qui ont retenu l'attention des médias. Quel pourcentage du nombre total de cas de traitement inapproprié de passagers représentent les cas que je viens de mentionner?
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Je vous remercie de cette question.
Chaque cas que vous avez décrit est terrible. Nous menons toujours une enquête approfondie pour essayer de comprendre ce qui a mené aux événements qui ont fini par être rapportés dans les médias. C'est toujours une occasion d'apprentissage pour nous.
Comme je l'ai également dit, le nombre de plaintes est d'environ 200 pour plus de 250 000 personnes handicapées qui voyagent avec notre compagnie, alors le pourcentage est très faible. Cela veut dire que 99,9 % des clients ont une bonne expérience. Cela dit, chaque cas est un cas de trop, et il ne fait aucun doute que nous devons obligatoirement nous en occuper.
Cependant, nous savons tous que les médias présentent parfois un seul point de vue. Pour nous, il est toujours important de comprendre ce qui s'est passé réellement. Nous avons une équipe médicale qui se consacre exclusivement à parler à ces personnes, afin de comprendre ce qui est arrivé et de voir comment nous pouvons soutenir et aider ces personnes, mais surtout de comprendre ce qui n'a pas fonctionné dans un cas particulier.
Permettez-moi de prendre l'exemple de l'athlèle paralympique qui a monté à quatre pattes l'escalier à Los Cabos, au Mexique. Dans ce cas particulier, nous avons un contrat avec l'aéroport selon lequel tous nos avions ont accès aux passerelles pour que l'embarquement se fasse horizontalement. C'est la norme.
Ce jour‑là, à cause de la congestion de l'aéroport, notre avion a été forcé de se stationner sur le tarmac, ce qui est inhabituel, et ce n'est pas ainsi que cela devrait être. Cela montre qu'il s'agit d'un écosystème qui doit fonctionner en synergie. Une expérience harmonieuse exige des efforts de tous, et pas seulement de la compagnie aérienne.
Nous étions sur le tarmac et nous avons informé la dame que nous avions un problème pour la faire monter à bord. Bien sûr, il y a toujours un plan B pour faire monter quelqu'un à bord dans un cas où il n'y a qu'un escalier. Il y a un processus approuvé et sécuritaire, pour lequel le personnel est formé, qui consiste à porter l'invité dans l'escalier, parce que c'est la seule option possible. Il y a un processus approuvé sur la façon de faire cela.
Je comprends que ce n'est pas un très bon processus, et je ne l'aime pas non plus, mais c'était la deuxième meilleure ou la dernière bonne option qui s'offrait à nous. Cette dame a décidé qu'elle ne voulait pas procéder ainsi. Elle préférait monter l'escalier par elle-même. Bien sûr, c'est une expérience humiliante. Je peux imaginer à quel point l'expérience a été mauvaise pour elle, mais c'était aussi son choix personnel de le faire.
Je me pose maintenant de nombreuses autres questions à ce sujet. Pourquoi Los Cabos n'a‑t‑il pas de dispositif approprié pour soulever quelqu'un? Comment se compose le reste de notre système dans les aéroports?
Nous desservons de nombreux aéroports. Beaucoup d'entre eux ne sont pas au Canada, mais au Mexique, dans les Caraïbes et un peu partout. L'infrastructure aéroportuaire est souvent très diversifiée.
Ce sont des questions que nous nous sommes posées, mais nous n'avons certainement jamais offert une procédure non sécuritaire à cette dame.
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J'aimerais ajouter quelque chose, monsieur Bachrach.
Après cet incident, M. Peterson et moi avons communiqué personnellement avec l'invitée et avons eu une conversation avec elle. Ensuite, nous avons prévu une discussion avec la dirigeante principale de l'accessibilité du Canada.
C'est grâce à ces conversations de ce genre que nous apprenons. C'est ainsi que nous obtenons plus d'information. Nous ne restons pas assis à pleurer sur notre sort et à regarder des reportages dans les médias. Nous prenons des mesures, nous rencontrons les invités et nous avons des réunions avec la dirigeante principale de l'accessibilité.
Comme nous l'avons dit, il s'agit d'un exercice d'amélioration et d'apprentissage continus. Il y a une très forte culture de prise en charge au sein de notre organisation...
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Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins de WestJet.
Nous en avons parlé. Vous avez expliqué que vos procédures sont en voie de mise à jour et que la formation est en cours depuis un certain temps, comme on l'a déjà dit.
Ma question porte non seulement sur la formation, mais aussi sur la sensibilisation. Nous avons vu des exemples où le personnel n'a pas su écouter des gens qui avaient des problèmes.
Cela a‑t‑il changé par suite des reportages des médias, dont certains ont été rappelés ici? Comment cela va‑t‑il continuer de changer pour nous donner la certitude que...?
C'est une chose de téléphoner aux passagers et d'avoir cette conversation par la suite. Quelles mesures concrètes a‑t‑on prises pour traiter ces incidents avec beaucoup de sensibilité?
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par dire que je ne vais pas me répéter. En ce qui concerne les commentaires formulés plus tôt, vous étiez à la tribune et vous les avez entendus, alors je vais aller droit au but et me concentrer sur l'établissement de normes. Lorsque je dis « l'établissement de normes », je parle de normes de bout en bout. Vous n'êtes pas le seul à qui j'en parle; j'en parle aussi avec les témoins qui vous ont précédés et j'en parlerai, bien sûr, avec ceux qui vous suivront. Cela dit, bien sûr, l'objet est d'harmoniser l'expérience de bout en bout.
La deuxième chose que j'aimerais dire, c'est qu'il est également impératif de reconnaître d'entrée de jeu que le mot « devrait » n'a pas sa place; il faut le remplacer par un indicatif présent, plus contraignant. Deuxièmement, le mot « non » n'existe pas; c'est « comment ». C'est essentiellement l'état d'esprit que nous devons tous avoir pour atteindre les résultats auxquels s'attendent vos clients et, bien sûr, les clients des aéroports.
La prochaine chose que je vais dire — et j'insiste encore une fois là‑dessus — concerne le commentaire que j'ai fait plus tôt sur l'offre d'une expérience client positive de bout en bout. Qu'il s'agisse d'une personne ou d'un millier de personnes, c'est pertinent, c'est important et c'est une priorité.
La dernière chose que je dirai avant de poser ma question, c'est que tout est une question de service — service, service, service. Cela dit, compte tenu des résultats de cette étude et des recommandations que nous allons formuler, ainsi que de la réponse que nous allons attendre du ministre, il reste encore du travail à faire pour peaufiner cette stratégie de bout en bout. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on s'attend à ce que ce ne soit pas seulement les compagnies aériennes, l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, c'est-à-dire l'ACSTA, et les aéroports qui parrainent cette stratégie, mais à la fois les aéroports, l'ACSTA, les compagnies aériennes et d'autres.
La question que j'aimerais vous poser, monsieur Peterson — et cela rejoint un peu celle de M. Muys, mais j'aimerais avoir des précisions sur la situation actuelle — concerne votre rencontre avec le et la en décembre dernier, je crois. Cela dit, vous et Air Canada avez déclaré aux médias que vous alliez investir à fond dans de nouveaux équipements dans les aéroports canadiens, comme des ascenseurs, pour avoir la certitude de pouvoir répondre aux attentes de nos clients... et, je le répète, vos clients sont une compagnie aérienne ainsi que l'ACSTA et les aéroports.
Pouvez-vous nous donner des détails sur l'ampleur et la portée de cette initiative et nous dire exactement ce que vous avez fait depuis votre rencontre avec les ministres?
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Comme je le disais il y a un moment, nous avons déployé beaucoup d'efforts pour résoudre la grande question de la confirmation que le fauteuil roulant est à bord avec l'invité. C'est la première initiative que nous allons lancer.
Le deuxième élément sur lequel nous avons beaucoup travaillé, c'est l'étude de notre réseau et la compréhension des différentes pièces d'équipement qui existent dans notre réseau. Comme M. von Hoensbroech l'a dit, il y en a une variété, mais nous devons être beaucoup plus clairs au sujet de notre capacité de transporter des dispositifs de mobilité, particulièrement pour ce qui est de la taille et du poids.
Nous pensons que, grâce au travail que nous avons accompli jusqu'à maintenant, nous serons en mesure de confirmer que, dans bien des cas, nous sommes en mesure de transporter des appareils plus gros ou plus lourds que ceux que nous transportons aujourd'hui. Il y aura donc une augmentation du service, mais, M. von Hoensbroech l'a dit également, dans certains cas, nous devons être plus clairs avec nos invités au sujet de nos limites et, dans certains cas, il y aura des réductions. Le bon résultat, c'est que nos invités sauront clairement à quoi s'attendre de notre part.
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Merci, monsieur le président.
Ce sera probablement ma dernière chance de poser des questions aux témoins et je voudrais aborder un sujet qui a aussi été soulevé par M. Lukács lors de la première partie de notre réunion. Dans une de ses revendications, il faisait valoir que la politique « une personne, un tarif », qui est appliquée à l'intérieur des frontières canadiennes, devrait aussi l'être sur tous les vols en partance ou en direction du Canada.
Il y a quelques années, une certaine Mme Cheung a déposé une requête contre WestJet auprès de l'Office des transports du Canada. WestJet a combattu cette requête, qui provenait d'une personne à mobilité réduite qui, j'imagine, devait avoir besoin de plus d'un siège. WestJet avait refusé d'appliquer cette politique pour cette personne. J'aimerais savoir pourquoi WestJet ne veut pas appliquer cette politique et pourquoi ses politiques tarifaires sont toujours discriminatoires à l'égard des personnes à mobilité réduite.
L'Office des transports du Canada a rendu une décision concernant Air Canada — qui fait l'objet d'un appel — selon laquelle la compagnie aérienne doit éventuellement aller jusqu'à changer d'appareil pour servir un passager disposant d'une réservation, cela moyennant un préavis suffisant.
Avez-vous envisagé cette possibilité? Si une personne utilisant un fauteuil électrique, par exemple, réserve un vol sur une liaison normalement assurée par un Bombardier Q400, envisagez-vous un système où, moyennant un préavis suffisant, WestJet changerait d'appareil, volontairement ou par obligation, pour permettre à ce passager de se rendre à une destination desservie par la compagnie?
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Pour répondre à la question de Mme Murray, je pense que ces chiffres seraient très utiles au Comité.
Monsieur Peterson, vous avez dit qu'il y avait peut-être une différence entre les deux, mais il serait très utile au Comité d'avoir ces chiffres.
M. Andrew Gibbons: Combien y a‑t‑il de plaintes?
M. Vance Badawey: Oui.
M. Andrew Gibbons: Bien sûr. Nous sommes heureux de le faire.
M. Vance Badawey: J'irai même plus loin: pas seulement les plaintes, mais aussi les incidents. Merci.