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J'ouvre maintenant la séance.
Je vous souhaite la bienvenue à la 66e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 7 mars 2023, le Comité se réunit pour étudier l'adaptation des infrastructures pour faire face au changement climatique.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022. Les députés peuvent y participer en personne ou à distance, au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Je souhaite maintenant la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons aujourd'hui tous nos témoins par vidéoconférence. Nous avons M. Michael Goetz, maire de la ville de Merritt; du Centre d'action écologique, M. Will Balser, coordonnateur adaptation côtière; de la Fédération canadienne des municipalités, nous accueillons M. Matt Gemmel, directeur, Politiques et recherches. Enfin, nous entendrons aussi le maire de la ville de Princeton, M. Spencer Coyne.
Avant de commencer, j'aimerais informer nos témoins que le Comité a quelques affaires à traiter avant de vous céder la parole pour vos déclarations préliminaires. Je vous remercie donc d'avance de votre patience.
Je vais commencer aujourd'hui en cédant la parole à Mme O'Connell.
Lors de notre dernière réunion, mardi, nous avons discuté du fait que la motion proposée par les conservateurs ne permettait pas à tous les partis d'entendre leurs témoins. Dans cet amendement, j'ai intégré l'amendement du Bloc — présenté par M. Barsalou-Duval — avec les trois noms proposés. J'ai incorporé, à la partie c), l'amendement de M. Bachrach, qui précise le nombre de réunions. J'ai laissé tous les témoins des conservateurs, à l'exception de ceux qui avaient déjà accepté de comparaître. Je trouve qu'il serait quelque peu insolent d'envoyer une assignation à comparaître à un témoin qui a déjà accepté notre invitation. Nous avons discuté de tout cela et nous avons retiré ces noms. J'ai intégré tous les amendements proposés par mes collègues, j'ai fait le ménage dans la citation à comparaître de la motion originale du Parti conservateur pour retirer les noms des témoins qui avaient déjà accepté de comparaître et j'ai laissé la date et l'heure de la motion originale.
J'ajouterai que, comme nous l'avons toujours demandé — et c'est aussi la raison pour laquelle nos collègues suggéraient que nous renvoyions cette question au sous-comité —, nous voulions simplement être sûrs de pouvoir aussi entendre nos témoins. Nous avons ajouté les noms des témoins que les libéraux désirent inviter tout en soulignant fortement l'importance des autres témoins que nous avions déjà proposés. Il me semble que cette façon de faire est tout à fait juste et raisonnable. Elle comprend les requêtes de tous. Nous évitons ainsi ce qui s'est passé à notre dernière réunion, où le Comité s'attendait à ce que nous acceptions simplement ce qui nous était proposé sans donner l'occasion à notre côté de la salle — et, franchement, à tous les côtés de la salle —, de contribuer à la structuration de ces réunions.
Je le répète, le vote sur la tenue de l'étude était unanime. Nous acceptions tous les témoins invités, mais nous tenions à ce que l'on précise le nombre de réunions et à ce que le nombre de témoins soit proportionnel, ce qui est une pratique courante dans les comités. Nous tenions aussi à incorporer les recommandations et les amendements des autres partis.
J'espère que cela nous permettra de passer à l'importante étude pour laquelle nous sommes réunis aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai deux ou trois choses à dire. J'ai remarqué que la liste proposée inclut tous les témoins, et c'est bien. Nous serions heureux que M. Brown et Mme Raitt témoignent également devant le Comité et qu'à la partie c) figure le libellé de l'amendement que M. Bachrach a présenté à notre dernière réunion.
Je crois avoir entendu le 11 mai dans la motion de Mme O'Connell. Cependant, nous ne tiendrons pas quatre réunions d'ici au 11 mai, alors je ne sais pas comment les choses vont se dérouler. J'ai peut-être mal entendu.
On me dit également qu'une motion a été présentée au comité des finances pour proposer que plusieurs articles de la loi d'exécution du budget soient renvoyés à notre comité, ce qui aurait préséance sur toute autre question. Nous avons également proposé une motion qui donne plus de souplesse. Je remarque que M. Sabia a indiqué dans sa réponse qu'il ne sera pas en mesure de comparaître le 9 et le 11 mai, ce qui semble l'exclure complètement de l'étude si nous la fixons au 11 mai.
Nous proposons de donner plus de souplesse aux témoins, car plusieurs d'entre eux, après avoir dit au départ qu'ils ne viendraient pas, ont dit qu'ils ne pourraient pas venir à ces dates. Je propose simplement que nous adoptions une plage de dates beaucoup plus large pour donner à la greffière et au président la possibilité de convoquer ces témoins. Nous suggérons que ces réunions aient lieu avant le 8 juin. Quant au 11 mai, il arrive dans une semaine. Dans les circonstances actuelles, vu les réponses des témoins et la motion qui nous permettra d'atteindre notre objectif, il me semble que la date du 11 mai est bien trop proche.
Dans cet esprit de collégialité et de coopération, j'espère que nous pourrons fixer une date plus raisonnable pour convoquer tous les témoins nommés dans cette motion.
Après en avoir discuté, nous acceptons que l'on ajoute M. Patrick Brown et Mme Lisa Raitt. Nous aimerions que le nom de M. Michael Sabia reste dans la motion. Il a accepté de venir, mais il n'y a pas de date. Si la date change... S'il a déjà accepté de venir, l'assignation sera redondante, mais elle permettra de veiller à ce qu'il comparaisse.
De nouveau, nous avons parlé de modifier la date, ce qui ne s'est pas produit, parce que nous avons manqué de temps lors de notre dernière réunion. Nous essayons de donner au président et à la greffière le maximum de souplesse tout en reconnaissant qu'en ce moment, nous devrions nous occuper avant tout de notre étude. S'il est utile de supprimer la date et d'accorder simplement un pouvoir discrétionnaire à la greffière et au président, nous pouvons en discuter, mais la date ne pourra certainement pas être le 11 mai. Nous n'avons pas le temps de tenir le nombre de réunions requis. Cette date faisait partie d'une motion originale qui a été déposée en avril, mais il s'est passé bien du temps depuis. Nous devons donc faire preuve de souplesse. Comme je l'ai dit, nous devons aussi tenir compte des travaux futurs du Comité.
Nous pensons qu'il est raisonnable de garder M. Sabia, d'ajouter M. Brown, d'ajouter Mme Raitt et de rajuster la date. C'est ce que nous serions prêts à appuyer. Je pense qu'ainsi, nous obtiendrions tout ce que nous désirons.
Merci.
J'y ai apporté deux changements: j'ai omis les dates en intégrant l'amendement de M. Bachrach, avec un maximum de quatre réunions.
Je reconnais que si les conservateurs et les motionnaires avaient laissé une date fixe, une fois qu’ils l’auraient présentée, elle aurait été irrecevable. C'est bien, mais nous avons maintenant une structure et un format qui prévoit un maximum de quatre réunions.
Je n'ai pas inclus M. Sabia. De nouveau, si les conservateurs considèrent cela comme une pierre d'achoppement, ce témoin a déjà accepté de comparaître, donc il n'a pas besoin d'une assignation... Je pense qu'il n'est pas vraiment nécessaire d'adopter une approche si stricte.
Je ne suis pas prête à ajouter M. Sabia. Mes collègues sont d'avis que, si nous nous engageons dans cette voie, nous devrions respecter les témoins qui ont accepté de comparaître ici. Nous ne voulons pas humilier ou embarrasser un témoin qui a déjà accepté de comparaître.
Nous avons tenu compte de la souplesse du calendrier et des motions de tous les députés. J'espère que cela mettra fin à cette discussion pour que nous puissions passer à l'importante étude dont nous sommes saisis.
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Merci, madame O'Connell.
J’ai posé la question suivante à M. Strahl hors ligne… Je vois que nous nous entendons tous pour ne pas embarrasser les témoins qui ont accepté de comparaître. Cependant, certains pensent, très justement, que si ces témoins changent d’avis, nous ne voulons pas que la greffière se retrouve dans l'impossibilité de les faire comparaître.
Y aurait‑il une façon d'indiquer que si les témoins qui ont accepté de comparaître et qui figurent à la liste des témoins prioritaires décident ensuite de ne pas comparaître, ils peuvent le faire? Nous obtiendrions ainsi ce que le Comité veut faire, soit entendre ces témoins tout en ne les embarrassant pas, puisqu’ils ont accepté de comparaître sans y avoir été assignés.
Trouvez-vous cela raisonnable?
Je pense que cette date donne de la souplesse, et je pense que ce débat indique aux témoins que le Comité prend la question au sérieux et qu'il n'hésitera pas à utiliser ce pouvoir à nouveau.
À ma connaissance, M. Sabia et Mme Fukakusa ont donné la même réponse. Les deux ont indiqué qu'ils allaient témoigner, mais pas à certaines dates de la semaine prochaine. Si je comprends bien, les deux ont promis de témoigner, mais pas à ces dates, alors nous devrions probablement aussi remettre la date de comparution de Mme Fukakusa. La greffière pourrait-elle le confirmer? Sur la liste que j'ai ici, elle indique qu'elle est disposée à venir, mais pas aux dates proposées.
Je veux simplement assurer une certaine cohérence. Si M. Sabia a accepté notre invitation, mais pas à ces dates et que Mme Fukakusa a dit la même chose, nous fixerons les dates dans la plage du calendrier. Je suis sûr que nous pourrons faire cela.
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Il semble que nous soyons tous d'accord, alors nous allons passer au vote sur la motion modifiée.
Est‑ce que vous en avez tous une copie? Est‑ce que vous comprenez tous ce que nous faisons? Êtes-vous tous d'accord?
(La motion modifiée est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci à tous. Nous avons atteint notre objectif.
Nous allons maintenant passer la parole aux témoins, qui ont eu la gentillesse de nous accorder de leur temps aujourd'hui. Nous vous en sommes reconnaissants et nous vous remercions encore une fois pour votre patience.
Nous allons commencer par les déclarations préliminaires. Je cède donc la parole au maire Goetz.
Monsieur le maire Goetz, vous avez la parole. Vous avez cinq minutes.
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités dans le cadre de votre étude sur l'adaptation des infrastructures aux changements climatiques au Canada.
Je suis heureux de m'adresser à vous depuis la ville de Merritt et aussi depuis les terres traditionnelles, ancestrales et non cédées des peuples Nlaka'pamux et Syilx.
Aujourd'hui, je m'adresse à vous au nom d'une collectivité qui, en 2021, a connu des dômes de chaleur records, deux feux de forêt qui ont fait rage jusqu'à ses portes puis au mois de novembre, de graves inondations causées par les crues des rivières atmosphériques. Plus de 400 propriétés ont été endommagées par ces inondations, et la ville entière, soit 7 500 habitants, a été évacuée à 3 heures du matin à cause de la défaillance de nos systèmes de traitement de l'eau et des eaux usées. Je dois dire que la restauration de notre collectivité a été constante et profondément inspirante. Nous avons réparé les résidences privées, les routes et les infrastructures de manière à pouvoir y vivre.
Malheureusement, nos infrastructures d’atténuation des crues ne se sont pour ainsi dire pas améliorées depuis le 16 novembre 2021. Les inondations nous menacent encore. Tant que cela ne changera pas, nos résidents demeureront très anxieux. En fait, avec la fonte rapide des neiges, les risques d’inondation sont très élevés à l’heure actuelle. Nous mettons à l'essai des digues temporaires qui ont été construites par les militaires il y a près de deux ans.
J'ai quelques recommandations à formuler, si vous me le permettez. La Ville de Merritt a terminé son plan d'atténuation des inondations et présentera une demande au Fonds d'adaptation et d'atténuation en matière de catastrophes. Toutefois, ce programme exclut expressément les coûts d'acquisition de terres. Il devrait en fait rendre admissible l'acquisition des terrains et des bâtiments nécessaires à la construction d'infrastructures d'atténuation. Nous collaborons donc avec la province pour trouver des modèles de financement qui nous permettront d'acquérir les terres sans l'aide de ce fonds. Pendant ce temps, nos collectivités souffrent d'une incertitude extrême. De plus, le programme du Fonds d'adaptation n'a été lancé qu'en janvier 2023, de sorte que pendant plus de 13 mois, nous n'avons eu aucun moyen de demander des fonds pour l'atténuation des inondations et pour les infrastructures.
Je recommande que l'on envisage d'inclure l'acquisition de terres dans ce programme d'adaptation et d'atténuation en matière de catastrophes.
Les inondations sont mesurées en fonction de la fréquence à laquelle certains volumes d'eau se déversent au fil du temps, soit un volume donné sur 10 ans, sur 50 ans ou sur 200 ans. Toutefois, les changements climatiques nous forceront à réexaminer ces niveaux d'inondation. Notre collectivité a reçu trois fois plus d'eau en 2021 que pendant toutes les crues de la rivière Coldwater des 50 années précédentes. L'adaptation aux crues dues aux changements climatiques varie d'une collectivité à une autre. Ce plan n'est pas normalisé.
Je recommande que l’on établisse des pratiques exemplaires d’adaptation aux changements climatiques de manière à revenir à une période de crue de niveau Q200. Le gouvernement fédéral devrait fixer des lignes directrices sur la stabilisation, ou la normalisation, de l’adaptation aux changements climatiques en calculant les périodes de retour des crues.
La grande majorité de nos résidents des zones 3 et 4, les zones inondées, n'avaient pas d'assurance sur les eaux de surface ou, dans certains cas, étaient totalement sous-assurés. Bon nombre d'entre eux se sont vu refuser l'assurance pour une foule de raisons. La plupart d'entre eux ont tout perdu, notamment leur maison et des souvenirs impérissables. Je recommande que le gouvernement fédéral et votre comité accélèrent l'élaboration du programme national d’assurance contre les inondations afin de le rendre disponible, abordable et fiable.
Le programme des Accords d'aide financière en cas de catastrophe couvre 15 % des coûts admissibles en cas de catastrophe. C'est ce qu'on appelle communément les fonds pour reconstruire en mieux. Cependant, ce programme est conçu de façon à ce que ces fonds soient avancés à la province seulement une fois que l'on a calculé le coût total de la catastrophe et que l'on a envoyé un rapport à la province pour demander ces fonds. Autrement dit, ces fonds risquent d'être versés des années après la catastrophe. Si l'objectif est de rebâtir en mieux, il faut débloquer des fonds au fur et à mesure que l'on effectue les projets de restauration des ponts, des routes, etc., et non après.
Je recommande que l’on améliore le programme pour reconstruire en mieux de manière à verser tout de suite les fonds à la province afin qu’elle puisse soutenir les projets de restauration effectués à la suite de catastrophes.
Enfin, la ville de Merritt a évacué 7 500 personnes le soir du 16 novembre, mais nous avons aussi accueilli 1 000 citoyens de la ville de Lytton dont les maisons avaient brûlé lors du feu de forêt précédent, alors nous avons aidé près de 8 500 personnes. Ce chiffre aurait dû se limiter aux 400 ou 500 personnes des zones 3 et 4 qui ont été inondées. En effet, nous n'aurions pas eu besoin d'évacuer les zones 1 et 2 si les systèmes d'aqueduc et de traitement des eaux usées de la ville n'avaient pas été si vulnérables. Ces systèmes ont été inondés parce que les eaux s'y déversent par gravité et qu'ils se situent dans la partie la plus basse de la ville.
Je recommande que le gouvernement fédéral soutienne les programmes de financement conçus pour atténuer les risques qui menacent les infrastructures essentielles des collectivités à risque. Un plan proactif, au lieu de réactif, aurait pu réduire les coûts de rétablissement de plusieurs millions de dollars.
Je serai très bref. Si ce plan avait été en place pour protéger notre eau potable et notre station de traitement des eaux usées, nous n'aurions évacué que deux secteurs de la ville. Ma maison a été inondée et j'ai envoyé ma famille chez l'un de mes proches dans la zone 2. Durant l'évacuation, malheureusement, ma petite-fille est décédée dans un accident de la route. Mon autre petite-fille a été grièvement blessée. Si nous avions été en mesure de protéger la station de traitement des eaux, les choses se seraient passées autrement pour nous.
J'espère que le Comité réfléchira à cela. Je suis émotif, je m'en excuse.
Le Centre d'action écologique est un organisme caritatif à vocation environnementale, implanté ici à Mi'kma'ki, sur les terres ancestrales non cédées du peuple micmac. Il est l'aboutissement sur cinq décennies d'efforts soutenus pour faire face aux changements environnementaux. Nous nous efforçons d'équiper les collectivités humaines et écologiques pour qu'elles soient résilientes et de bâtir un monde qui cherche à restaurer les écosystèmes et les collectivités et non à simplement les maintenir.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole devant le Comité. Je sais que vous avez entrepris une étude sur l'adaptation des infrastructures pour faire face aux changements climatiques, et je suis ici pour vous donner mon point de vue, depuis la Nouvelle-Écosse, et de vous faire part de mes deux principales recommandations. Elles visent la promotion et l'intégration de solutions axées sur la nature dans la Stratégie nationale d'adaptation et le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes ainsi que l'augmentation des dépenses consacrées à l'adaptation.
Pour commencer, permettez-moi de vous décrire la façon la plus simple et la plus efficace d'adapter les projets de développement et les infrastructures aux changements climatiques. Il s'agit tout simplement d'éviter de construire dans les zones reconnues comme étant à risque.
La réglementation provinciale en matière de développement, comme la Loi sur la protection du littoral de la Nouvelle-Écosse, dont l'adoption a récemment été retardée, à mon grand désarroi, est un excellent premier pas. C'est la première loi de ce genre au pays, mais elle sera plus efficace si elle est mise en œuvre immédiatement, surtout ici, en Nouvelle-Écosse et ailleurs dans les Maritimes, parce que nous avons les taux d'élévation du niveau de la mer les plus élevés au pays. En 2100, la hausse sera supérieure à un mètre.
Le récent ouragan Fiona, qui restera dans les mémoires, a été la tempête la plus coûteuse de l'histoire du Canada atlantique, son coût dépassant les 800 millions de dollars uniquement pour les dommages couverts par les assurances. C'est un signal clair envoyé à toutes les provinces de l'Atlantique, à savoir que nous vivons déjà dans un climat changeant et que nous ne pouvons plus retarder la mise en œuvre de mesures d'adaptation et la planification à court terme.
Chaque dollar investi aujourd'hui dans les mesures d'adaptation permettra d'économiser au moins 15 $ en coûts futurs. Malheureusement, nous dépensons actuellement une partie de cet argent pour aider à reconstruire des collectivités et des infrastructures dans des régions qui viennent d'être détruites par des inondations, l'érosion et des tempêtes. Nous devrions plutôt changer notre relation avec la terre et nous adapter à notre climat qui est en train de changer en ce moment même.
Je suis vraiment heureux de constater que le discours sur l'adaptation et le financement des infrastructures d'adaptation a évolué ces dernières années au Canada, comme en témoigne la mise en place de la Stratégie nationale d'adaptation et du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Je tiens toutefois à exprimer très clairement ma déception de voir que les solutions axées sur la nature ne sont pas incluses dans ces initiatives.
Les solutions axées sur la nature comprennent notamment la conservation des terres, la plantation d'arbres en milieu urbain, la remise en état des terres humides et des écosystèmes, sans parler d'une multitude d'autres options de gestion des berges vivantes. Toutes ces solutions visent à tirer profit des capacités de défense des écosystèmes et des espèces indigènes et des bienfaits qu'ils apportent. L'infrastructure d'adaptation, notamment la plantation d'espèces indigènes et la protection et la restauration des écosystèmes locaux et de la biodiversité, s'est révélée plus rentable, tant pour ce qui est des coûts de mise en place initiale que des coûts de développement, et beaucoup plus rentable en ce qui concerne les coûts d'entretien à long terme.
En bref, oui, je suis tout à fait pour l'adaptation. Je suis ravi de constater que ce concept se généralise, mais je veux m'assurer que nous allons moderniser nos mesures d'adaptation au lieu de nous contenter de lancer des pierres dans l'océan en nous croisant les doigts.
Je vous prie de recommander la mise à jour continue de la Stratégie nationale d'adaptation et du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes, d'exiger et de promouvoir l'intégration de solutions axées sur la nature dans l'infrastructure d'adaptation et, finalement, de financer adéquatement les mesures d'adaptation.
Je vous remercie. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Excellent. Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Bonjour à tous et à toutes.
[Traduction]
Je suis ravi d'être parmi vous aujourd'hui, en personne pour faire changement, ce qui est agréable. Je tiens à souligner que nous sommes réunis dans la ville d'Ottawa, sur le territoire non cédé de la nation algonquine anishinabe.
La Fédération canadienne des municipalités est la voix nationale des gouvernements municipaux. Nous représentons plus de 2 100 collectivités d'un bout à l'autre du pays. L'adaptation aux changements climatiques est une priorité absolue pour chacune de ces collectivités. Je vais donc commencer par remercier le Comité d'avoir priorisé cet enjeu dans son étude et d'avoir invité la Fédération à témoigner aujourd'hui.
Nous savons tous que, ces dernières années, les Canadiens ont connu des vagues de chaleur sans précédent, des inondations, des ouragans et des incendies de forêt qui ont eu des effets dévastateurs sur les maisons, les entreprises et les collectivités. Nous venons d'entendre un maire nous décrire les répercussions humaines très concrètes que les changements climatiques ont aujourd'hui au Canada.
Les Canadiens dépendent des infrastructures municipales dans leur vie quotidienne. L'Enquête sur les infrastructures publiques essentielles menée par Statistique Canada nous apprend toutefois que 14 % des infrastructures municipales de traitement des eaux usées et de transport sont actuellement en mauvais ou en très mauvais état et doivent être réparées ou remplacées immédiatement. Selon l'évaluation faite par la Fédération, le coût de remplacement ou de remise en état uniquement de ces actifs s'élève à environ 175 milliards de dollars. Ce calcul ne prend pas en compte les répercussions chroniques des changements climatiques sur les infrastructures municipales en place ni des infrastructures que nous devons construire pour protéger les Canadiens contre les catastrophes comme les inondations.
Comme les municipalités perçoivent moins de neuf cents de chaque dollar d'impôt payé par les Canadiens, il y a un décalage entre les répercussions des changements climatiques sur les infrastructures municipales et les outils de revenu dont disposent les municipalités pour s'attaquer au problème. Les changements climatiques ne sont que l'une des raisons pour lesquelles les municipalités ont besoin de toute urgence d'un nouveau cadre financier capable de mieux aligner les revenus sur la croissance démographique et les infrastructures et les services auxquels les Canadiens s'attendent au XXIe siècle.
La Fédération a accueilli favorablement la Stratégie nationale d'adaptation annoncée l'automne dernier. Ce nouveau cadre est un signe que nous progressons vers une approche pancanadienne en matière de résilience climatique. La Fédération a proposé quatre priorités durant l'étape finale d'élaboration de cette stratégie. La première consiste à investir dans les données climatiques et les évaluations locales et régionales des risques et des vulnérabilités. La deuxième consiste à intégrer les risques climatiques dans le processus décisionnel du secteur public. La troisième est d'établir une collaboration efficace en matière de gouvernance climatique. La quatrième est d'accroître les investissements dans des infrastructures publiques résilientes et les solutions axées sur la nature. Je suis heureux de vous annoncer que notre organisme fait de grands progrès vers la réalisation des trois premières priorités. Nous sommes toutefois encore loin du niveau d'investissement nécessaire pour garantir la résilience climatique des infrastructures publiques.
La Stratégie nationale d'adaptation prévoit également un nouvel investissement intéressant dans le Fonds municipal vert créé par la Fédération canadienne des municipalités pour soutenir les initiatives communautaires d'adaptation aux changements climatiques. D'une façon générale, ce fonds servira à financer la conduite d'évaluations locales des risques climatiques et des vulnérabilités ainsi que l'intégration des risques climatiques dans les infrastructures et les activités municipales, tout cela dans le but d'aider les municipalités à mieux comprendre les risques climatiques locaux, à les atténuer et à y réagir. Concrètement, nous prévoyons que ce nouveau programme soutiendra 1 400 initiatives communautaires d'adaptation aux changements climatiques d'ici 2031. Notre fonds municipal vert vise aussi à aider les municipalités à évaluer le potentiel de participation du secteur privé au financement de l'adaptation, ce qui est nouveau.
La Stratégie nationale d'adaptation prévoit une augmentation du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes, comme on l'a déjà mentionné aujourd'hui. Ce financement de 489 millions de dollars est décrit dans la stratégie comme le versement initial du financement à grande échelle qui, de l'avis du gouvernement fédéral, sera nécessaire pour lutter contre les changements climatiques.
En 2020, en partenariat avec le Bureau d'assurance du Canada, nous avons chiffré les investissements requis pour protéger adéquatement les collectivités. Selon les conclusions de notre analyse, il en coûtera environ 5,3 milliards de dollars par année, soit l'équivalent de 0,26 % du PIB total du Canada, pour éviter les pires répercussions au niveau municipal. Pour combler ce fossé financier, la Fédération a réclamé un complément immédiat de 2 milliards de dollars et un investissement à long terme de 1 milliard de dollars par année, échelonné sur les 10 prochaines années, dans le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes.
Les municipalités ont été déçues de voir que l'adaptation aux changements climatiques n'était pas une priorité dans le budget de 2023. Nous continuons à réclamer un financement accru par le biais du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Les mesures d'adaptation aux changements climatiques coûtent cher, mais les rendements sont impressionnants. Chaque dollar que nous investissons peut permettre d'économiser entre 13 et 15 $ en coûts futurs. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il est dans notre intérêt collectif d'investir en amont afin de prévenir et d'atténuer les catastrophes, plutôt que de payer les frais de nettoyage et de remise en état après une catastrophe.
Je vous remercie.
Je suis fier de me joindre à vous aujourd'hui depuis le territoire ancestral non cédé du peuple de la vallée de la Similkameen.
Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que nous ne pouvons pas avoir de collectivités résilientes ou durables si nous ne travaillons pas ensemble. La menace que posent les événements climatiques est bien réelle. En ce moment, ma ville accueille des réfugiés climatiques qui vivent dans des logements temporaires.
En Colombie-Britannique, les localités rurales comme Princeton, Tulameen et Merritt, sont le visage des changements climatiques au Canada. Comme le démontrent les inondations sans précédent et les incendies récurrents, l'urgence climatique n'est pas un scénario hypothétique. Nous sommes en train de le vivre.
En recevant l'invitation à témoigner devant vous aujourd'hui, je voulais surtout insister sur la nécessité de mettre en place une stratégie nationale de lutte contre les inondations. Pour s'adapter à la nouvelle réalité climatique, les collectivités comme Princeton doivent dépenser des centaines de millions de dollars en travaux d'atténuation. Les municipalités canadiennes comme la nôtre ont besoin que les ordres supérieurs de gouvernement soient leur principal partenaire à la table des discussions sur les mesures d'atténuation des inondations. En Colombie-Britannique, la plupart de nos rivières sont des rivières à saumon ou sont visées par un accord international sur l'eau. Un réseau de digues qui s'étend sur des centaines de milliers de kilomètres protège les municipalités et les collectivités non constituées en société qui ont des digues orphelines. Personne ne nous aide.
La Stratégie nationale d'adaptation met l'accent sur les routes, les infrastructures et l'économie. Tous ces systèmes sont protégés par ces réseaux de digues.
Le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes nous verse l'équivalent de 40 % de nos coûts, ce qui ne reflète pas la réalité des petites villes qui doivent payer des centaines de millions de dollars pour moderniser leurs infrastructures après des inondations. Les administrations municipales ont beau faire leur possible, nous ne pouvons pas financer cela seuls. C'est nous qui recevons le moins de financement.
Je veux donc recommander au gouvernement fédéral de mettre en place une stratégie nationale d'atténuation des inondations, qui prévoirait un financement en fonction du risque et du coût de remise en état, et non en fonction de la population.
La Stratégie nationale d'adaptation et tous les ordres de gouvernement parlent d'économies résilientes et de collectivités en santé, mais il n'existe aucun programme pour financer la relocalisation massive des gens hors des plaines inondables. Les administrations locales peuvent interdire de nouveaux projets de développement, mais elles n'ont aucun outil pour relocaliser une partie de leurs résidants, elles manquent surtout de logements.
Voilà pourquoi je recommande au gouvernement du Canada, en partenariat avec les provinces et les administrations locales, de créer un programme pour financer, de façon juste et équitable, la relocalisation de certains résidants hors des zones inondables. Les collectivités s'efforcent non seulement de se rétablir, mais de le faire d'une manière responsable qui respecte la sécurité publique et le bien-être physique et mental de nos résidants et qui tient aussi compte de l'environnement et des connaissances traditionnelles autochtones. Ce sont là des mesures extrêmement coûteuses et hors de portée de la plupart des municipalités.
Tandis que certaines collectivités veulent se doter de pistes cyclables, d'autres, comme la nôtre, souhaitent remettre les rivières dans leurs canaux naturels, qui ont disparu depuis plus de 100 ans. Si nous voulons vivre en équilibre avec notre écosystème, nous ne devons pas nous contenter de mesures symboliques. Nous devons prendre des mesures concrètes.
Les urgences climatiques sont réelles. La menace que posent les dômes de chaleur, les feux de forêt, les sécheresses et les rivières atmosphériques est réelle. Tous ces phénomènes sont reliés. Les changements climatiques et la façon dont nous réagissons aux urgences qui en découlent ne peuvent plus être pris isolément les uns des autres. Si nous voulons parler d'adaptation et d'atténuation, nous devons parler d'un programme national d'intervention qui intègre l'adaptation climatique, la prévention, l'intervention et le rétablissement. Je demande au gouvernement fédéral de reconnaître qu'il doit jouer un rôle plus important.
Comme il me reste peu de temps, je vais vous donner un bref exemple.
Notre ville existe depuis plus de 160 ans. Nous sommes l'une des plus anciennes de la Colombie-Britannique. Notre réseau hydrographique compte six ponts, dont cinq ont disparu durant l'inondation. Nous avons dû les remplacer. Nous avons dû évacuer le tiers de notre population. Je sais bien que nous ne sommes pas une grande ville comparativement à d'autres, mais le tiers de notre population représente également le tiers de nos personnes les plus vulnérables. Elles vivaient dans les secteurs les plus défavorisés qui sont également les plus anciens de notre ville. Ils ont été construits il y a 160 ans le long de la rivière.
Nous avons besoin d'aide. Nous n'avons pas les moyens de faire tout ce travail seuls. Voilà pourquoi je suis ici aujourd'hui. Voilà pourquoi j'ai accepté votre invitation. Nous devons être entendus. Nous avons besoin d'avoir un véritable dialogue ensemble.
J'aurais adoré vous parler d'adaptation, mais nous devons aussi parler d'atténuation, parce que les deux vont de pair.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également tous nos témoins. Je ne pourrai malheureusement pas m'adresser à chacun, je vais plutôt me concentrer sur les maires des vallées de la Similkameen et de la Nicola.
Le 30 novembre 2021, à la Chambre des communes, je me suis adressé au et je vais vous citer un extrait de ce que je lui ai dit:
Le maire Spencer Coyne, de Princeton, en Colombie-Britannique, et la mairesse Linda Brown, de Merritt, en Colombie-Britannique, m'ont tous deux dit que le projet de loi qui permettra aux gens de retourner chez eux coûtera des dizaines de millions de dollars, une somme que ces collectivités n'ont pas. En vertu de l'aide financière en cas de catastrophe, le partage 80‑20, où 20 % des coûts sont assumés par les municipalités, ne sera plus possible.
Le premier ministre est‑il prêt à aider ces communautés? Il faudra des années pour tout recommencer et j'espère que nous obtiendrons une réponse positive.
Je ne vous citerai pas sa réponse en entier, mais il a dit ceci:
Madame la Présidente, je regrette le ton partisan de l'introduction à la question du député, mais je reconnais qu'il a été un porte-parole solide de sa collectivité qui a été durement touchée par ces événements météorologiques extrêmes.
Je tiens à souligner que je sais que nous devons non seulement être là pour les gens en ce moment, comme je l'ai dit à la mairesse Brown de Merritt, à qui j'ai parlé il y a quelques semaines, que nous serions là pour elle et sa communauté, comme nous le serons pour les gens de l'ensemble de la Colombie-Britannique, mais nous devons aussi en faire plus pour lutter contre les changements climatiques, en nous assurant de réduire les émissions de notre secteur pétrolier et gazier, d'aller de l'avant en investissant dans les énergies propres et renouvelables et de construire des infrastructures résistantes aux changements climatiques. Voilà ce qui importe.
En ce qui concerne le soutien en cas de catastrophe, j'ai simplement dit que le gouvernement fédéral sera là. Nous travaillerons de concert avec la Colombie-Britannique et nous appuierons les Canadiens qui ont besoin d'aide.
Monsieur le président, ma première question s'adresse d'abord à M. Coyne et ensuite à M. Goetz. À la Chambre des communes, le s'est engagé à répondre aux inquiétudes exprimées par votre collectivité au sujet du programme d'aide financière en cas de catastrophe. Les collectivités de votre région ont-elles constaté que cette aide avait été majorée en réponse aux appels qu'elles ont lancés?
Monsieur Coyne, je vous en prie.
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Je vous remercie de cette question.
De notre côté également, la réponse courte est non. Prenons l'exemple du réseau de digues, qui assure la protection de nos résidants, il est exactement dans le même état que le 16 novembre 2021 et nous sommes aujourd'hui le 4 mai 2023. C'est assez choquant de voir qu'à l'approche d'une deuxième crue, il n'y a aucune digue dans certaines zones. Nous sommes actuellement au niveau 1. Nous sommes prêts à passer à l'action s'il le faut. Il y a un risque très probable d'inondation dans les zones peu élevées protégées par des digues temporaires.
Le fonds d'aide en cas de catastrophe a été interrompu durant 13 mois. Notre demande de financement était prête, mais nous ne savions pas où l'envoyer. C'est comme si nous l'envoyions dans le néant.
Non, il n'y a eu aucun changement. Merci d'avoir posé la question.
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Je vous remercie de votre question.
Il serait insensé de ma part de dire que Merritt et Princeton ne devraient pas être les premières.
Nous avons près de 200 familles qui n'ont pas encore réintégré leurs maisons. Nous n'avons pas de digues. Nous avons un pont à moitié construit qui reste suspendu chez nous comme un rappel quotidien de ce qui s'est passé dans notre ville. Nous avons des gens dont la vie est complètement chamboulée. Nous avons des maisons fantômes qui sont condamnées, nous en avons d'autres vouées à la démolition. La liste est longue. En fait, tous nos logements à loyer modique ont été emportés par l'inondation. Il n'y a plus aucun logement à louer ici à Merritt. Vous n'en trouverez pas ici.
Je le répète, tout cela va commencer à se répercuter sur nos investissements dans la collectivité. Personne ne voudra investir dans une ville aussi durement touchée. J'espère que le a dit vrai et que nous obtiendrons une aide financière parce que cela a un impact sur ma collectivité, non seulement comme lieu de vie, mais aussi comme lieu d'investissement. Je ne veux pas perdre d'investissements, car nous nous battons tous pour en avoir. Par contre, je suis d'accord pour dire qu'il faut commencer par remettre en état les zones durement touchées. Par la suite, il faudra atténuer les risques ailleurs afin d'éviter qu'une autre collectivité subisse le même sort.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également nos invités pour leurs témoignages, leurs points de vue, leurs histoires personnelles et leurs réflexions.
Monsieur Goetz, je commence par vous.
Vous avez parlé du programme fédéral d'assurance contre les inondations. Je sais que l'assurance est du ressort des provinces. Des discussions ont-elles eu lieu? Avez-vous un soutien du gouvernement provincial pour assurer votre collectivité contre les inondations?
C'est ma première question.
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Si vous avez d'autres renseignements ou des observations sur des dispositions du code du bâtiment que vous aimeriez voir modifier, nous pouvons essayer d'intégrer cela à notre rapport.
Je vais maintenant m'adresser à M. Gemmel, de la Fédération canadienne des municipalités.
Votre organisation représente des municipalités de l'ensemble du pays. Quand des catastrophes aussi graves se produisent, est‑ce que vous collaborez ou recevez-vous des recommandations de la part de ces municipalités sur la façon d'améliorer les infrastructures afin de les rendre plus résilientes?
Je sais que chaque région a ses propres défis à relever, comme nous l'avons vu en Colombie-Britannique avec les inondations et les dômes de chaleur, et en Alberta avec les inondations. Aidez-vous les municipalités à compiler tout ce qui doit être présenté au Fonds municipal vert afin que les provinces fassent également partie de ces solutions?
Une grande partie du travail relève de la compétence de la province. Si la province ne déclare pas l'état d'urgence, le gouvernement fédéral n'offre pas son soutien.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais souligner que notre étude d'aujourd'hui arrive à un moment bien particulier au Québec. Présentement, il y a des inondations le long de plusieurs rivières au Québec et, surtout, sur la rive nord du fleuve Saint‑Laurent. Les crues printanières, qu'on considérait avant comme exceptionnelles, sont maintenant devenues la norme. Chaque année, la question n'est pas de savoir s'il y aura un désastre, mais de savoir où il se produira.
Je tiens à manifester ma grande solidarité aux gens de Sainte‑Émélie‑de‑l'Énergie et de Baie‑Saint‑Paul, ainsi qu'à tous les autres sinistrés au Québec.
Par le passé, il y a eu des catastrophes dans la région de l'Outaouais, au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean, à Saint‑Jean‑sur‑Richelieu, en Montérégie, et à Sainte‑Marthe‑sur‑le‑Lac. C'est comme si la situation ne faisait qu'empirer. C'est triste, parce que je pense que nous aurions pu, collectivement, empêcher de telles catastrophes. On le sait tous et on ne peut plus le nier: ce sont les changements climatiques qui mènent à ces catastrophes.
Si le Canada avait été plus proactif pour lutter contre les changements climatiques, nous ne vivrions pas collectivement toutes ces catastrophes. Malheureusement, le Canada n'a pas pris la bonne direction et il continue de s'engouffrer dans le pétrole. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience collective, et tout le monde se rend compte que le Canada n'a pas pris la bonne voie. Toute la planète doit aussi prendre la bonne direction.
Je vais commencer par poser une question à M. Gemmel, de la Fédération canadienne des municipalités.
Le gouvernement fédéral contrôle moins de 3 % des infrastructures totales au Canada. La grande majorité des infrastructures est détenue soit par les municipalités, soit par les gouvernements provinciaux.
Dans un tel contexte, comment le gouvernement fédéral peut-il jouer un rôle structurant malgré le fait qu'il ne détient que de 2 à 3 % des infrastructures?
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Je vous remercie de la question, qui est excellente.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, cela montre vraiment la nécessité que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble. Le gouvernement fédéral a un rôle limité à jouer tandis que les gouvernements provinciaux ont un rôle très important, puisqu'ils doivent proposer des lois et des codes du bâtiment, comme on l'a dit plus tôt. Comme vous l'avez souligné à juste titre, les municipalités sont propriétaires de la majorité des infrastructures publiques au Canada et ont un rôle essentiel à jouer dans l'aménagement du territoire. Tous les ordres de gouvernement doivent travailler ensemble.
Le gouvernement fédéral a fait preuve de leadership en proposant une stratégie nationale d'adaptation, et il utilise cette stratégie pour jouer un rôle de rassembleur et pour établir une feuille de route assortie de cibles que tous les ordres de gouvernement doivent viser. La mise en place de ce cadre est un début.
Vous avez raison de dire que nous sommes en retard et que nous faisons du rattrapage, mais cette stratégie est un début. Comme on l'a déjà dit, les fonds du gouvernement fédéral, qui a la plus grande capacité financière, sont également essentiels.
Justement, au sujet de la capacité financière du gouvernement fédéral, dans le dernier budget qu'il a déposé — nous et les conservateurs, entre autres, l'avons dénoncé, surtout parce qu'il est déficitaire —, un tableau montre qu'à long terme, le gouvernement canadien n'aurait probablement plus de dette autour de 2055. Toutefois, des municipalités de certaines provinces, comme le Québec, se plaignent de manquer de moyens financiers pour répondre à toutes sortes de besoins, notamment en éducation et en santé, mais aussi pour adapter leurs propres infrastructures.
Trouvez-vous qu'il y a aussi un déséquilibre fiscal lorsqu'on constate où sont les revenus et où sont les besoins?
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C'est certainement un défi du point de vue municipal. Voici un exemple qui montre que les sources de revenus des municipalités sont insuffisantes.
Ces trois dernières années, au sortir de la pandémie, les revenus des municipalités — principalement les impôts fonciers — sont demeurés stables et ont même fléchi, si on tient compte de l'inflation. Par contre, lorsque les mesures de confinement et la pandémie ont pris fin, la taxe de vente et l'impôt sur le revenu des provinces, ainsi que la taxe de vente et l'impôt sur le revenu du gouvernement fédéral ont augmenté considérablement.
Les municipalités n'ont pas de sources de revenus qui croissent avec l'économie ni avec la population. C'est un défi à un moment où nous devons offrir davantage de logements pour qu'ils redeviennent abordables. C'est certainement un défi à cause des changements climatiques, étant donné que les municipalités sont propriétaires de la majorité des infrastructures publiques.
J'ai dit dans ma déclaration liminaire que c'est un exemple parmi tant d'autres qui montre bien que l'actuel cadre financier ne peut répondre aux besoins. Ce ne sera pas facile. Les fonds privés ont peut-être un rôle à jouer dans le domaine des infrastructures, compte tenu de l'ampleur du défi, mais il faudra un plan d'investissement à long terme assorti de nouvelles façons originales de le financer.
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Monsieur Gemmel, je vais vous poser une question hypothétique liée à l'étude que nous faisons aujourd'hui, c'est-à-dire l'adaptation des infrastructures au changement climatique.
Si on demandait à la FCM de choisir entre la création d'un nouveau programme fédéral de 500 millions de dollars pour l'adaptation des infrastructures au changement climatique et une augmentation des revenus fiscaux des municipalités de 500 millions de dollars pouvant être utilisés à cet effet, qu'est-ce qui serait préférable, selon vous?
Est-il préférable de donner de l'argent à ceux qui ont des besoins et qui ont l'expertise, puisque ce sont leurs infrastructures, ou de créer de nouveaux programmes fédéraux?
Je ne dis pas qu'il ne faut jamais créer de programmes fédéraux, mais j'aimerais avoir votre opinion à ce sujet.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins.
Heureux de vous voir en personne, monsieur Gemmel. J'ai quelques questions à vous poser. Je sais que la FCM est très sensible aux besoins des municipalités partout au Canada.
Vos propos sur l'adaptation aux changements climatiques et sur les risques climatiques sont très pertinents. On a parfois l'impression que nous avançons comme des somnambules vers une situation bien plus grave que celle dont nous discutons maintenant. Il n'y a pas seulement un énorme déficit infrastructurel dans presque toutes les villes et localités au Canada. Nous savons aussi que les changements climatiques s'aggravent et que l'ampleur et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes augmentent. Il y a eu des rivières atmosphériques en Colombie-Britannique. La situation ne fait qu'empirer, et pourtant, nous n'investissons pas assez pour combler le déficit infrastructurel que nous constatons déjà.
Je réfléchis aux propos tenus par les deux maires qui sont parmi nous. Vous avez dit que le financement devait augmenter en fonction de la croissance démographique, ce qui m'a frappé. Je viens d'une localité dont la population n'a pas changé depuis les années 1990. De nombreuses collectivités rurales du Canada perdent des habitants, mais elles ont des besoins très réels en matière d'infrastructures, dont bon nombre sont liés aux risques climatiques.
Voici ma question: si nous adoptons un système de financement qui accorde plus de poids au critère la croissance démographique, ne risquons-nous pas de laisser pour compte les collectivités rurales qui ont des besoins très réels à cause des risques climatiques?
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Merci de la question. C'est une excellente observation.
En ce qui concerne le financement de l'adaptation aux changements climatiques, peu importe la source des fonds, l'une des recommandations de la FCM au sujet de la stratégie nationale d'adaptation voulait que nous priorisions les investissements dans les collectivités les plus à risque. C'est un souci d'équité qui explique cette recommandation: ce sont souvent les collectivités à faible revenu, marginalisées ou racialisées qui sont les plus exposées aux risques liés aux changements climatiques. Elle s'explique aussi par l'analyse coûts-avantages de la réduction des risques pour ces collectivités.
La réflexion au sujet du financement en fonction de la croissance démographique est liée aux changements climatiques, mais surtout à la désuétude du cadre financier des municipalités. Notre pays est en croissance. L'an dernier, nous avons connu une plus forte croissance démographique que depuis les années 1950. C'est une bonne chose. Nous pouvons tous nous entendre là‑dessus, mais de nombreuses collectivités de toutes tailles — pas seulement les grandes villes — qui croissent rapidement n'ont pas les ressources financières voulues pour investir dans les infrastructures, accroître l'offre de logements ou s'adapter aux changements climatiques.
Il s'agit d'une famille. La femme s'appelle Jennifer Biddlecome, et son mari, Everett, s'efforce de survivre à un cancer du foie. Leur maison, sur la rue Pine, a été gravement endommagée. Ils ne peuvent ni la vendre ni la réparer. Ils ne peuvent rien en faire. L'idée était de vendre la propriété pour couvrir les coûts de sa greffe du foie. Ils ont été pris dans le piège du non-rachat — ou, comme nous disons, du CLAP, le plan d'acquisition des terres de Coldwater. Il est impossible de racheter non seulement la maison de ce couple, mais aussi 37 autres maisons de gens qui attendent de retrouver une vie normale.
En tant que maire, j'ai dû écouter ce récit. J'ai donc décidé, à titre personnel et non en tant que maire, de recueillir des fonds pour payer la greffe de foie de M. Everett Biddlecome.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous les témoins.
J'ai été maire et, en tant que membre du conseil d'administration de la FCM, j'ai participé à l'administration municipale aux niveaux provincial et fédéral. Il y avait de nombreuses discussions sur l'adaptation aux changements climatiques et sur la façon d'affronter les futures catastrophes climatiques. Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
Monsieur Gemmel, l'une des choses importantes dont nous avons discuté et débattu pendant des années à la FCM, ce sont les plans de gestion des actifs municipaux. Je vais vous poser cette question pour que vous puissiez éclairer le Comité. Ces plans tiennent-ils compte des répercussions actuelles et futures des changements climatiques sur les infrastructures publiques et des coûts qui y sont associés?
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Merci, monsieur le président.
Tout à l'heure, on a parlé des besoins des municipalités en matière d'infrastructure. L'idéal serait évidemment que les infrastructures permettent d'absorber les conséquences actuelles du changement climatique. Cependant, il y a parfois des moments où on n'a pas le choix, par exemple quand on fait face à une catastrophe. Malheureusement, il faut parfois faire intervenir l'armée.
Comme on l'a dit plus tôt, il y a des manques sur le plan financier. Par exemple, on a dit que l'argent était plus à Ottawa que dans les municipalités ou les provinces. Cependant, la pratique du gouvernement fédéral est de facturer les services de l'armée lorsque celle-ci intervient en cas de catastrophe. Pensez-vous que cette façon de faire incite le gouvernement à faire appel à l'armée ou est-ce le contraire?
Imaginons que je suis un décideur. Le dilemme, c'est que le budget est serré, mais qu'il y a une urgence.
Vous êtes peut-être plus conscient de la réalité des municipalités et des gouvernements de proximité à cet égard.
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La FCM a certainement collaboré avec Infrastructure Canada à l'élaboration de l'Optique des changements climatiques. Pour la gouverne de tout le monde, il s'agirait d'un financement fédéral des infrastructures qui obligerait les bénéficiaires à faire une évaluation des émissions ou du risque climatique et de la vulnérabilité associés à l'infrastructure.
Quelques points à souligner à ce sujet. Il est vraiment important d'établir les exigences ou les attentes du gouvernement fédéral d'une façon réaliste et conforme à la capacité des administrations municipales de respecter les critères. Il n'est vraiment dans l'intérêt de personne, à part celui des consultants, que les municipalités soient tenues de dépenser des centaines de milliers de dollars et de consacrer de nombreux mois à la planification pour se conformer à une optique climatique qui va bien au‑delà de ce qui est nécessaire pour évaluer les risques climatiques et la vulnérabilité.
Certes, nous appuyons les critères, mais ceux‑ci doivent être conçus de manière à correspondre aux moyens des municipalités. En ce qui concerne le risque climatique, j'ai déjà dit, en réponse à une autre question, que nous ne pouvons pas construire des infrastructures, même s'il ne s'agit pas d'infrastructures d'atténuation des dégâts, de la même façon que par le passé. Il faut respecter des normes et des codes plus stricts. L'Optique des changements climatiques est une façon de s'assurer que le financement fédéral est consacré à des projets qui tiennent compte de ce facteur.
J'ai beaucoup aimé les témoignages que nous avons entendus, notamment de la part de mes concitoyens de la Colombie‑Britannique qui ont subi les impacts lourds de la rivière atmosphérique de novembre 2021.
Monsieur Goetz, je m'adresse d'abord à vous. Il est assez renversant d'apprendre que, 16 ou 18 mois plus tard, Merritt est moins protégée, à mon avis, qu'en novembre. Vous dites qu'on en est toujours au même point, mais vous avez précisé qu'une partie de votre infrastructure de digues n'a pas pu être reconstruite.
Lorsque j'ai discuté avec des gens de localités de ma circonscription qui ont été touchées, plus précisément le district de Hope, j'ai trouvé exaspérant que les ordres supérieurs de gouvernement ne leur permettent pas de rebâtir en mieux, si je peux dire, les installations à refaire d'urgence, comme un ponceau, une route ou un pont emportés par les eaux. Les dispositions sur le financement et les approbations ne prévoient que le remplacement à l'identique.
Y a‑t‑il eu des exemples de cela à Merritt? Au moment où vous avez fait des travaux d'urgence pour remplacer l'infrastructure détruite ou emportée, vous auriez pu appliquer des normes plus exigeantes. La réglementation gouvernementale vous en a‑t‑elle empêchés?
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Je vais peut-être poser la même question au maire Coyne, qui, je le sais, était sur le terrain au moment de l'inondation.
Dans la région d'Abbotsford, à Sumas Prairie, à Chilliwack et à Hope, lorsque la situation d'urgence s'est présentée, bien franchement, nous n'avions pas le temps d'imposer une réglementation gouvernementale sévère. Les gens ont fait ce qu'il fallait pour protéger la collectivité. Nous avons vu des constructeurs de routes et de pipelines et tout le monde passer à l'action pour faire ce qu'il fallait. On a simplement accepté que c'était ainsi, mais une fois que la bureaucratie s'est remise sur pied, elle a commencé à mettre des bâtons dans les roues pour ceux qui faisaient le nécessaire afin de protéger ces collectivités.
Monsieur Coyne, est‑il arrivé qu'il soit impossible, au moment des réparations, de respecter les nouvelles exigences relatives aux inondations ou d'appliquer les nouveaux règlements? Est‑ce parce que les ordres supérieurs de gouvernement ont dit clairement qu'ils ne financeraient rien de plus que la remise en état à l'identique?
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Merci beaucoup. C'est une excellente question.
L'un des éléments clés, c'est que les collectivités de toutes tailles subissent les effets marqués des changements climatiques. Ce qui est important dans les programmes de financement fédéraux, comme nous l'avons entendu aujourd'hui — ce thème a été abordé au cours de la dernière heure —, c'est que nous devons prioriser les investissements en fonction du risque. Ce n'est pas la taille absolue du projet ou l'importance de la population qui doivent être déterminants, mais le risque et la réduction du risque, en commençant par les collectivités qui ont été touchées par les incidents climatiques. Et je suis heureux qu'on ait insisté sur ces facteurs aujourd'hui.
Un autre point qui a été soulevé aujourd'hui et que je tiens à souligner, c'est que les petites municipalités ont encore moins de capacité financière. Par conséquent, dans certains programmes d'infrastructure fédéraux, la FCM a demandé une contribution fédérale plus élevée pour les petites collectivités. Nous estimons que c'est normal. Différents programmes doivent être conçus de différentes façons, mais en ce qui concerne les programmes d'adaptation aux changements climatiques, c'est peut-être un aspect que nous devrions examiner de plus près.
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Michael Goetz me dit d'intervenir le premier.
À l'heure actuelle, le souci le plus immédiat pour nous est probablement notre système de digues. Nous sommes toujours exactement là où nous étions avant.
Comme à Merritt, nous avons des ouvrages temporaires qui ont été ajoutés à notre système par les militaires. Ces ouvrages sont toujours là aujourd'hui. Nous avons remplacé nos conduites d'eau et nos égouts. Nous avons encore une conduite d'égout à remplacer, et nous travaillons sur un tout nouveau système de traitement de l'eau que nous avons dû retirer de la plaine inondable.
Le prochain grand changement, c'est le système de digues, et nous devons faire en sorte qu'il soit plus adapté aux changements climatiques... Les futures rivières atmosphériques seront pires que ce que nous avons connu. Nous devons donc pouvoir en tenir compte. Nous ne planifions plus en fonction d'un risque bicentennal, mais d'un risque quinticentennal. C'est l'élément le plus important.
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Nous sommes dans la même situation en ce qui concerne les digues.
Comme l'a dit le maire Coyne, la digue doit offrir une capacité variable et permettre de faire face aux problèmes à long terme ainsi qu'à une crue bicentennale possible, voire à des crues encore plus importantes. Lors des dernières inondations, nous avons enregistré un débit 2,6 fois supérieur à ce que nous avions connu auparavant. Le débit était si élevé qu'il a endommagé l'équipement de transmission — en fait, il l'a détruit — et nous n'avons pu mesurer le niveau réel de la rivière.
À long terme, il est très important que l'endiguement se fasse correctement et qu'il se fasse dans le respect des Premières Nations, parce que beaucoup de ces zones sacrées ont été endommagées et ont même disparu. À long terme, c'est aussi ce qu'il faut. Le...
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Merci beaucoup de la question.
Je suis tout à fait d'accord avec cette préoccupation. C'est une préoccupation du gouvernement fédéral.
Je dois préciser à l'intention de tous vos collègues qu'après la mise sur pied du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes, le seuil minimal des projets a été fixé à 20 millions de dollars. Seuls les très grands projets d'atténuation structurelle étaient admissibles et beaucoup de petites collectivités rurales, de même que des petits projets tout de même importants dans les villes, ont été exclus.
La FCM a fortement recommandé que ce seuil soit abaissé et nous avons réussi à le faire passer à 1 million de dollars en tout par projet, ce qui a permis de prendre en compte beaucoup plus de projets. Les municipalités rurales se heurtent encore à des obstacles, dont l'un des plus importants est la complexité du formulaire de demande et de la procédure de demande. Les municipalités doivent embaucher des consultants pour présenter leurs demandes de financement.
Conformément à la conversation que nous avons eue sur l'affectation du financement là où il est le plus nécessaire et sur le risque — étant donné que le gouvernement fédéral a besoin d'informations d'entrée de jeu pour pouvoir cibler les investissements — nous devons rationaliser le processus de demande dès le départ afin de réduire les obstacles à l'accès, en particulier pour les petites collectivités rurales.
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Merci. J'aime cette notion de non-partisanerie. J'aimerai qu'il en soit plus souvent question.
Tout d'abord, je tiens à dire au maire Coyne qu'il a très bien exposé la direction qu'il prend au nom de sa municipalité et, bien sûr, de l'état d'esprit que le gouvernement fédéral doit adopter pour vous permettre d'aller de l'avant dans l'intérêt primordial de celles et de ceux que vous représentez, et pour que nous soyons cette ressource dont vous avez un impérieux besoin.
Monsieur Gemmel, je vais vous poser des questions qui vont surtout concerner l'accessibilité financière en lien avec ce que vous avez dit tout à l'heure au sujet d'une structure disciplinée s'articulant autour de différents éléments. Premièrement, une planification officielle municipale; deuxièmement, une planification secondaire consistant à ajouter la capacité nécessaire sur le plan des infrastructures pour satisfaire ce que le plan officiel précise; troisièmement, une gestion des biens, devant permettre de veiller non seulement au cycle de vie, mais aussi au remplacement de ces biens; et, enfin, des budgets d'immobilisations en conséquence qui ne seraient pas tout à fait discrétionnaires et qui permettraient que des plans de gestion des actifs orientent réellement les budgets d'investissement de sorte que très peu de débats soient nécessaires au niveau du conseil en raison de cette structure disciplinée de la planification de la gestion des actifs.
Cependant, il y a les questions de l'abordabilité budgétaire et de l'allégement du fardeau financier des municipalités, autrement dit des taxes foncières et de la facture d'eau. Nous disposons actuellement du Fonds pour le développement des collectivités du Canada. Nous avons le Fonds municipal vert. Nous avons le Fonds d'atténuation des catastrophes, et il existe la tarification climatique. Les conservateurs parlent souvent de taxe sur le carbone, que nous appelons la tarification du carbone. Une bonne partie de cette taxe — 10 %, en fait — va aux municipalités pour régler ces problèmes. En plus des sommes versées aux particuliers, 10 % vont aux municipalités, encore une fois, pour compenser ces factures d'impôt foncier et d'eau.
Premièrement, comment ces fonds atténuent-ils les pressions financières sur les contribuables et les factures d'eau? Deuxièmement, pensez-vous que nous devrions envisager d'accroître ces fonds — la réponse est bien sûr oui, mais expliquez-moi comment s'y prendre — pour inclure les plans d'amélioration communautaire et l'adaptation des infrastructures pour faire face aux défis liés aux changements climatiques?
Ils se complètent. Quand on regarde, en particulier, la planification secondaire communautaire qui prend en compte les pressions des changements climatiques, tout cela ne fait qu'un. Cependant, pouvez-vous nous parler de cela et de la nécessité pour les échelons supérieurs des gouvernements, provinciaux et fédéral, d'élargir ces mêmes programmes dont nous profitons actuellement?