Bienvenue à la 122e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 16 avril 2024, le Comité entreprend son étude de la Loi sur la concurrence et les voyages aériens vers les localités nordiques, rurales et éloignées.
Pour ce qui est d'éviter les incidents acoustiques, j'aimerais, avant de commencer, rappeler à tous les députés et aux autres participants dans la salle les importantes mesures préventives suivantes.
Pour éviter les incidents Larsen perturbateurs et potentiellement dangereux qui peuvent causer des blessures, je voudrais rappeler à tous les participants en personne de tenir leur oreillette loin des micros en tout temps.
Comme l'indique le communiqué que le Président a fait parvenir à tous les députés le lundi 29 avril, les mesures suivantes ont été prises pour prévenir les incidents acoustiques. Toutes les oreillettes ont été remplacées par un modèle qui réduit considérablement la probabilité d'un larsen. Ces nouvelles oreillettes sont noires, alors que les anciennes étaient grises. Veuillez n'utiliser que les oreillettes noires approuvées. Par défaut, toutes les oreillettes non utilisées seront débranchées en début de réunion. Lorsque vous ne vous servez pas de votre oreillette, veuillez la placer face contre l'autocollant qui se trouve sur la table, comme indiqué. Veuillez consulter les cartes sur la table pour prendre connaissance des lignes directrices sur la prévention des larsens.
La disposition de la salle a également été modifiée pour éloigner les micros les uns des autres et ainsi réduire le risque d'un effet Larsen dû à la proximité d'une oreillette.
Bien sûr, ces mesures sont en place pour que nous puissions mener nos activités sans interruption et protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris des interprètes.
Merci à tous de votre coopération.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Chers collègues, de 11 heures à midi, nous accueillons, du ministère des Transports, M. Serge Bijimine, sous-ministre adjoint, Politiques, Mme Jennifer Little, directrice générale, Politique aérienne, M. Andy Cook, directeur général délégué, Aviation civile et M. Vincent Millette, directeur, Politique des services nationaux aériens.
Bienvenue à tous.
Je vais maintenant vous donner la parole et vous inviter à faire votre déclaration préliminaire.
Vous disposez de cinq minutes, je vous en prie.
:
Oui, deux minutes. Je prendrai aussi un sandwich en sortant.
[Français]
Bonjour à tous.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui. Je suis heureux de me joindre à vous et aux honorables membres du Comité.
J'aimerais d'abord souligner que le territoire sur lequel nous sommes réunis aujourd'hui, à Ottawa, est le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
Je m'appelle Serge Bijimine. Je suis le sous-ministre adjoint du groupe des politiques à Transports Canada. Je suis accompagné de Mme Jennifer Little, directrice générale, Politique aérienne; de M. Vincent Millette, directeur, Politique de services nationaux aériens; et de M. Andy Cook, colonel à la retraite de l'Aviation royale canadienne et directeur général délégué de l'Aviation civile, responsable de la sécurité et de la sûreté à Transports Canada.
[Traduction]
La question de la connectivité régionale dans le secteur aérien au Canada et son incidence sur les collectivités rurales, éloignées et nordiques est une question complexe pour laquelle il n'existe pas de solutions faciles.
Je salue l'initiative du Comité, à savoir d'entreprendre une étude à ce point‑ci. Celle‑ci arrive à un moment opportun, elle est nécessaire et elle nous permettra à tous d'entendre les différents points de vue des différentes parties prenantes tandis que nous continuons à nous attaquer à cette question complexe.
Comme nous le savons tous, le secteur aérien canadien est un catalyseur de l'activité économique et est essentiel pour relier les personnes, les entreprises et les collectivités partout au Canada.
Comme nous le savons également, le Canada est tout à fait unique en matière de transport aérien. Avec près de 10 millions de kilomètres carrés, le Canada est le deuxième plus grand pays du monde.
En comparaison avec les États-Unis et l'Europe, le Canada a une très faible densité de population: nous comptons un peu plus de 4 personnes par kilomètre carré, comparativement à l'Union européenne, qui en compte 106, et aux États-Unis, qui en comptent 34.
De plus, les grandes distances entre les collectivités plus petites et éloignées du Canada peuvent entraver la connectivité régionale, car les transporteurs aériens ne peuvent pas toujours rentabiliser les routes. Cela contraste avec les collectivités de l'Union européenne et des États-Unis, où de nombreuses personnes vivent à proximité d'un grand centre de population, les distances entre les grandes villes sont moindres et la demande est plus élevée.
[Français]
Le Nord canadien présente encore plus de défis pour le transport aérien et la connectivité. Moins d’un pour cent de la population canadienne vit au-dessus du 60e parallèle, mais ce territoire représente 40 % de la masse terrestre au Canada.
Dans la plupart des cas, la demande n'est pas suffisante pour permettre aux transporteurs de remplir le nombre de sièges nécessaires pour rester économiquement viables. Cette question est particulièrement importante dans les communautés qui dépendent principalement du transport aérien. De plus, la pandémie a érodé les services aériens régionaux, et les communautés ont vu le niveau de services aériens diminuer.
[Traduction]
En conséquence, le gouvernement est intervenu pendant la pandémie pour assurer la connectivité régionale. Cela comprenait plus de 140 millions de dollars pour le Programme des services aériens en région éloignée et plus de 200 millions de dollars pour l'Initiative du transport aérien régional. Le gouvernement a également mis en place des modalités pour la fusion de Canadian North avec First Air afin de garantir que la compagnie aérienne puisse continuer à desservir les collectivités du Nord. En termes simples, ces efforts ont permis de maintenir l'industrie à flot et de préserver autant que possible la connectivité.
De plus, le gouvernement continue d'investir dans l'aviation du Nord par le biais du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires et du Fonds national des corridors commerciaux. Et à ce jour, le gouvernement a investi plus d'un milliard de dollars dans plus d'un millier de projets dans 201 aéroports régionaux et dans d'autres projets dans les aéroports du Nord.
Bien que nous assistions à une reprise de la connectivité aérienne de manière générale, d'importants défis demeurent. Par exemple, alors que les quatre principaux aéroports du Canada et bon nombre de nos aéroports de taille moyenne ont presque retrouvé des niveaux de service prépandémiques, de nombreuses petites communautés n'ont pas connu le même retour de la demande. Beaucoup de ces petites collectivités ne sont qu'à 30 % ou 50 % des niveaux prépandémiques. Cela est dû à un certain nombre de facteurs, notamment une pénurie de pilotes, de mécaniciens d'aéronefs et d'autres travailleurs qualifiés.
En résumé, la connectivité, tout comme la concurrence, est une question complexe qui demeure un défi et qui nécessite des efforts de la part du gouvernement, du secteur et de tous les acteurs intermédiaires, tandis que nous continuons d'aller dans la bonne direction.
À mesure que le secteur continue d'évoluer et émerge de l'une de ses périodes les plus importantes, continuer d'explorer diverses mesures afin d'intensifier la connectivité sera essentiel.
[Français]
Pour conclure, j'ajoute que l'étude du Comité arrive à un moment opportun, alors que l'industrie aérienne canadienne continue de se rétablir, de s'adapter et d'évoluer.
Cela met fin à mes observations. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
Merci, monsieur le président.
Je voudrais remercier les hauts fonctionnaires de Transports Canada d'être avec nous aujourd'hui pour notre étude sur les aéroports régionaux.
Nous savons que des problèmes importants ont mené à la fermeture de petits aéroports régionaux comme celui de Buttonville. Au lieu de construire de nouveaux aéroports pour combler le vide, nous constatons une négligence très inquiétante de la part de Transports Canada et du .
Les promoteurs de l'aérodrome de Baldwin Est ont reçu l'approbation de Transports Canada pour déverser des milliers de tonnes de remblais sur des zones humides protégées sous prétexte de construire un aérodrome, même s'ils ont été trouvés coupables d'infractions provinciales relatives au déversement de remblais contaminés. Ces promoteurs sont entendus à l'heure actuelle dans le cadre de la loi ontarienne de protection de l'environnement.
Selon un extrait de la transcription de la procédure, « Le modus operandi de M. Wilfred Goldlust semble être d'accepter des sols contaminés tout en suggérant à celui qui les génère que les déchets seront placés dans une décharge approuvée, puis de présenter faussement ces déchets comme des remblais propres et de les déposer sur des terrains non agréés pour recevoir des déchets. M. Wilfred Goldlust change fréquemment le nom ou le lieu d'établissement de ces sociétés et, plus récemment, semble utiliser des sociétés à numéro comme prête-nom. Alors que des mesures d'exécution sont prises à l'encontre de sa société, M. Wilfred Goldlust ne coopère pas et préfère se battre contre les mesures d'exécution, plutôt que de trouver une solution. »
Une de ces sociétés est censée construire un aérodrome à Georgina. Je représente la grande circonscription de York—Simcoe — le potager du Canada — où ils ont manifestement l'intention de déverser des remblais et de laisser la terre en ruine, une fois qu'ils se seront enrichis avec les redevances de déversement. Transports Canada est tout à fait au courant de cela. Le est tout à fait au courant de cela, et si vous le permettez, c'est le deuxième ministre des Transports avec lequel j'ai traité de cette question.
Il a été informé à de nombreuses reprises par le gouvernement de l'Ontatio, par les municipalités, la FCM et les Chippewas de Georgina Island des limites de l'application de leurs lois et règlements concernant les aérodromes sous réglementation fédérale. Je le répète: ce sont des aérodromes sous réglementation fédérale.
Ma question pour les hauts fonctionnaires de Transports Canada est la suivante: pourquoi ce projet n'a‑t‑il pas été bloqué, puisque manifestement il n'est pas dans l'intérêt public de ma collectivité?
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Il y a deux ou trois choses.
Premièrement, il est regrettable que Lynx ait fait faillite. En 2018, nous avons modifié les règles concernant la propriété étrangère, qui est passée de 25 % à 49 %, à condition qu'aucune entité ne puisse contrôler plus de 25 % des actions. Après l'avoir fait, nous avons vu de nouveaux venus arriver — Lynx et d'autres — mais nous pensons que la pandémie a eu un impact majeur sur la capacité de Lynx de survivre. Il y a eu le lancement, puis la pandémie est arrivée, et comme pour toutes les autres compagnies aériennes — mais pour un nouveau venu, c'était encore plus important que pour celles déjà établies — je pense que cela s'est révélé être beaucoup à assumer pendant cette période. Au début de la reprise, ils ont dû prendre une décision d'affaires, soit rester ou plier bagage, et j'imagine qu'ils ont pris la décision de plier bagage.
Il y a deux ou trois points à retenir, de notre point de vue, par rapport à ce que nous entendons.
Assurément, en ce qui concerne la propriété étrangère, nous avons apporté des modifications en 2018. Nous continuons de voir ce qui se fait, mais en passant, aux États-Unis, la propriété étrangère se situe à 25 %. Au Japon, elle est à 33 %, et en Europe, à 49 % également. Les modifications apportées à la propriété étrangère ne seront peut-être pas la solution, c'est pourquoi nous examinons différents moyens et différentes choses que nous pourrions faire pour nous assurer de fournir l'environnement permettant à ces transporteurs à très faible coût de survivre.
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Merci, monsieur le président.
Je salue les témoins qui sont ici aujourd'hui, à commencer par M. Bijimine, à qui je souhaite un joyeux anniversaire.
Monsieur Bijimine, vous avez dit dans votre allocution d'ouverture que, selon vous, le transport aérien régional pose un problème complexe auquel il n'y a pas nécessairement de solution facile.
Dans le cadre de cette étude et de l'étude précédente, nous avons reçu beaucoup de témoins jusqu'à présent, et des liens peuvent être faits entre les deux études. L'élément majeur qui est ressorti des témoignages et qui semble faire consensus, c'est le fait que les coûts d'exploitation des transporteurs aériens dans les régions sont énormes et que cela nuit à leur rentabilité.
Plus des frais s'ajoutent aux coûts d'exploitation, plus il devient difficile pour les transporteurs d'être rentables. Presque tous les témoins ont dit que le transport aérien régional n'est pas un simple service dont les problèmes peuvent se régler seulement en suivant le principe de l'utilisateur-payeur.
Est-ce ainsi que vous percevez la situation au ministère?
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Avant de poser ma prochaine question, je dirai — et je m'excuse de me répéter — que c'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Si l'on met de côté la politique et la partisanerie, nous sommes ici pour faire le travail. Peu importe le côté d'où viennent ces préoccupations, on s'attend à ce que les témoignages que l'analyste reçoit reviennent sous forme de rapport, qu'il soit ensuite refilé à votre équipe, puis que le ministre réponde en formulant des recommandations à partir de ce que nous entendons des témoignages des témoins. Encore une fois, la raison pour laquelle nous aimons tant que vous soyez ici directement, c'est que, de cette façon, nous pouvons entendre de première main certaines de vos préoccupations et de ces problèmes.
Ma dernière question, et j'aimerais vous laisser du temps pour y répondre, porte sur ce que j'ai soulevé à la dernière réunion concernant le fait d'essayer de tirer profit, d'une certaine façon, d'une approche pangouvernementale et inclusive au transport dans le Nord. Oui, nous parlons de transport aérien, mais la possibilité de services multimodaux et intermodaux pour le déplacement des personnes et des marchandises existe également. Bien sûr, je dis « tirer profit », parce que c'est le même coût, la même méthode de transport qui pourrait être utilisée au fil du temps en fonction de ce qui est disponible dans chaque administration.
Encore une fois, pouvons-nous nous attendre, lorsque nous recevrons les recommandations de votre part, en fonction de ce que vous entendez de nous, que cela ne concerne pas seulement le transport aérien, mais qu'il soit aussi possible de mettre à profit ces dépenses en capital et en fonctionnement pour inclure une approche inclusive applicable au déplacement des gens et des marchandises de sorte que, comme M. Davidson l'a mentionné plus tôt, nous réalisions également des gains d'efficience en fonction du transport non seulement des gens, mais aussi des marchandises, comme les aliments, dans le Nord?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, avant de poser des questions à nos intervenants aujourd'hui, j'aimerais proposer une motion que j'ai présentée le 6 juin. Je vais la lire aux fins du compte rendu:
Que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur la valeur des agences de développement régional au Canada et leur rôle important dans la qualité de vie au sein des villes et communautés canadiennes; que le Comité invite des témoins ayant une connaissance particulière du travail des agences de développement régional; que le Comité consacre au moins sept réunions à cette étude; que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre; et que, conformément à l’article 109 du Règlement, le gouvernement dépose une réponse globale.
Monsieur le président, si je peux parler de cette motion, je tiens d'abord à dire que l'importance de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique est immense. J'ai été étonné d'apprendre que John Williamson, un collègue conservateur, a dit, et je le cite: « aucun député de l'Atlantique n'est prêt à défendre le point de vue, difficile mais nécessaire, selon lequel les agences de développement régional nuisent au développement des économies locales à long terme. »
Non seulement M. Williamson a écrit cela, mais les conservateurs ont à maintes reprises tenté, en décembre dernier, de sabrer dans le financement des ADR pour ramener les fonds de presque tous les programmes d'ADR à 25 000 $. Monsieur le président, je trouve cela stupéfiant et consternant. Lorsque je pense à l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, qui a été établie en 1987, et à la quantité de travail qu'elle a réalisé dans les provinces atlantiques, je pourrais en parler pendant des heures.
Je peux certainement parler de Terre-Neuve-et-Labrador et de ce que cela signifie. Lorsque l'agence a été mise sur pied, c'était à cause de l'économie très difficile et faible dans le Canada atlantique. La situation était vraiment difficile. Cette organisation a été d'une très grande utilité, et a apporté une très grande utilité au Canada atlantique, et les autres ADR mises sur pied depuis se sont vraiment inspirées de ce que l'Agence de promotion économique du Canada atlantique a réalisé.
Quand je pense à la valeur économique et à la partie importante qu'elle apporte à la vie des petites entreprises et des collectivités dans les régions rurales du Canada atlantique, je pourrais parler de la péninsule Burin, par exemple, et de la quantité de travail et des dollars qui ont été investis pour établir les piscicultures de Grieg, un important employeur et contributeur de l'économie. Je pourrais parler de la péninsule de Bonavista et du travail qu'elle a fait pour aider à la création de la désignation d'un géoparc de l'UNESCO qui soutient 25 collectivités et propulse le tourisme dans une direction très positive. Je pourrais parler de l'argent et du soutien qu'elle offre aux municipalités de Terre-Neuve-et-Labrador, dont un très grand nombre sont de très petits endroits qui dépendent fortement de l'APECA, comme nous appelons couramment cette organisation, et du type de travail qu'elle fait pour les petites villes rurales de Terre-Neuve-et-Labrador et du Canada atlantique. Nous pourrions parler des organisations provinciales comme la Newfoundland and Labrador Snowmobile Federation, qui est un facteur important dans le tourisme d'hiver, ou de Hospitality Newfoundland and Labrador, une grande organisation touristique, et nous pourrions également parler des répercussions positives qu'elle a eues sur l'industrie de la pêche et d'autres industries dans le domaine des exportations et des types de choses qui se produisent.
Monsieur le président, je voulais présenter cette motion et je propose que nous menions une étude très exhaustive pour souligner la valeur de cette organisation au Canada atlantique et d'autres ADR de partout au pays. Il ne s'agit pas que de l'APECA; il s'agit de sept agences de développement régional d'un bout à l'autre du pays, bien que certaines d'entre elles soient presque nouvelles, comme celle en Colombie-Britannique, par exemple, ou certaines de celles qui se trouvent dans l'Ouest canadien.
Néanmoins, l'étude serait l'occasion d'informer les conservateurs et de leur rappeler le travail effectué par ces ADR, auxquelles je reconnais le mérite d'avoir changé l'économie du Canada atlantique depuis 1987.
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais rappeler très poliment aux membres du Comité que le Comité ne s'intéresse pas seulement au transport. Il s'agit de transport, d'infrastructure et de collectivités. Je trouve rafraîchissant que nous envisagions de nous lancer dans une étude pour quelque chose d'autre que le transport et les infrastructures. Nous nous concentrons sur les collectivités.
Cela dit, je reconnais que le Parti conservateur du Canada souhaite éliminer les ADR et, avec cela, les investissements consentis dans les collectivités concernant leurs stratégies d'affaires. En tant que partenaires dans des domaines comme le tourisme, l'économie, les aspects sociaux et l'environnement, les ADR ont réalisé des investissements très précis au fil des ans. L'une d'entre elles vient de faire un investissement dans ma circonscription pour deux vignobles dans la Ville de Port Colborne. Ils ont été très bien reçus.
Bien sûr, cela sert à mettre à profit une bonne partie des investissements réalisés par les collectivités. Sans cette possibilité, elles ne seraient tout simplement pas en mesure de le faire. Les ADR sont devenues un partenaire fort nécessaire des municipalités, des collectivités et des différentes organisations au moment de mettre ces travaux en chantier et d'examiner les stratégies en place pour les accomplir.
Vous savez, quand je regarde les différents fonds offerts, pas seulement ceux des ADR, la motion de M. Rogers envisage également une approche pangouvernementale. Il s'agit de financer ces projets, pas seulement par l'intermédiaire d'une agence de développement régional ou de FedDev, mais aussi par d'autres avenues, comme le Fonds national des corridors commerciaux. À l'échelle fédérale, il existe de nombreux fonds dans différents ministères.
Le Fonds pour le développement des collectivités du Canada en est un autre. Cela compense également ce qui serait autrement inscrit sur un relevé d'imposition foncière ou une facture d'eau. En plus de mettre des projets en chantier grâce aux ADR, nous éliminons aussi la nécessité de faire appel aux contribuables qui acquittent les factures relatives aux impôts fonciers et aux eaux usées. Nous les mettons en chantier à l'aide de partenariats, encore une fois, avec le gouvernement fédéral.
Encore une fois, je tiens à rappeler aux membres que cette motion est très importante. Elle se rattache à un troisième volet de la responsabilité du Comité: les collectivités, en plus des infrastructures et du transport.
Un autre point que je veux soulever est pertinent pour l'étude dont nous parlons aujourd'hui. Beaucoup de questions ont été posées concernant les tenants et aboutissants des aéroports en région rurale. M. Davidson a fait part de certaines réflexions au sujet de la remise en état des propriétés et d'autres coûts rattachés à l'étude dont nous discutons aujourd'hui. Une bonne partie de ce financement peut provenir de cette approche pangouvernementale, que ce soit par l'intermédiaire d'une ADR, de FedDev ou d'un autre ministère. Cela nous donne une fois de plus l'occasion de lancer ces projets.
La dernière chose que je dirai, monsieur le président, est ceci: les ADR et les investissements qu'elles consentent relèvent des deux autres domaines du Comité, qui sont le transport et l'infrastructure. Lorsque nous regardons des projets, nous voyons qu'ils ont besoin d'une capacité. Ce n'est pas différent de déterminer un plan officiel dans une collectivité et un plan secondaire qui s'y rattacherait pour fournir à ce plan officiel la capacité dont elle a besoin, que ce soit au chapitre de l'eau, des eaux usées, des routes, des trottoirs, des caniveaux ou des parcs. La liste continue. C'est tout coût lié à la croissance.
Cette étude se rattachera à cela également. Elle s'attachera à la capacité nécessaire pour ces projets. Certains pourraient être liés au transport, comme l'étude dont nous parlons en ce moment même. Certains pourraient être liés aux infrastructures, comme les routes, l'eau, les égouts, les parcs ou même d'autres coûts abstraits, comme les services de police, les services communautaires et la santé publique. Et la liste continue.
En passant — je vais me répéter — cela pourrait autrement être refilé au contribuable qui paie des impôts fonciers ou acquitte le coût des eaux usées par l'intermédiaire des factures d'eau.
Je pense que cette étude est très pertinente pour l'aspect communautaire. Regardez le nombre des questions, des projets et des autres aspects dont nous avons discuté au cours des neuf dernières années. Rattachez-y l'aspect communautaire. Respectez pleinement les plans stratégiques et soyez un partenaire pour aider à financer, par l'intermédiaire des ADR, ces plans stratégiques, et ainsi soulager le contribuable qui paie l'impôt foncier et l'eau et les eaux usées pour que les projets soient menés à bien. Ils font le travail.
À combien de municipalités, monsieur le président, parlez-vous qui souffrent actuellement d'un déficit d'infrastructure, non seulement en essayant de maintenir et de gérer les actifs qu'elles ont possédés et qu'elles possèdent, mais en essayant également de faire progresser un programme qui fait avancer la collectivité loin dans l'avenir, qui tire parti du développement économique existant et nouveau et qui crée un meilleur style de vie pour ses résidents? C'est le mandat de ce comité: les transports, l'infrastructure et les collectivités.
Je félicite le député d'avoir présenté cette motion. Je vous félicite, monsieur Rogers, car le Comité ne traite pas souvent de l'aspect communautaire de notre responsabilité et de notre mandat tout en s'attachant à la capacité nécessaire en matière de transport et d'infrastructure qui s'ajoute à certaines de ces stratégies dont vous parlez, par l'intermédiaire des ADR.
Enfin, je dirai ceci: il s'agit de tirer parti. Il s'agit de tirer parti des fonds que le ministre des Transports et le ministre de l'Infrastructure seraient autrement invités à fournir, et d'en tirer parti avec les ADR.
Excusez-moi, monsieur Muys, j'ai entendu cela. Cela n'était pas nécessaire. Ce ne sont pas des conneries. C'est ce dont nous discutons au sein du Comité. Choisissez judicieusement vos mots, s'il vous plaît.
Je félicite M. Rogers, car il s'agit également de tirer parti. Il ne s'agit pas de demander à un seul ministre ni à deux ministres. Il s'agit de demander à trois ou quatre ministres de puiser dans leurs poches pour financer une multitude de projets différents. C'est ce qu'on appelle un effet de levier. C'est ça le partenariat. Cela signifie être responsable sur le plan financier, et cela signifie également être un partenaire des municipalités pour les aider à mettre en œuvre les stratégies générales qu'elles proposent au nom de leurs résidents.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président et membres du Comité, de l'invitation à comparaître aujourd'hui et à discuter de l'étude en cours. Le transport aérien dans les collectivités nordiques, rurales et éloignées est un sujet de grande importance pour les dirigeants des aéroports du Canada et des collectivités que nous desservons.
Avant de commencer, je reconnais que je me joins à vous aujourd'hui depuis l'Aéroport international Toronto Pearson, sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit, et je rends hommage aux aînés d'hier et d'aujourd'hui.
Je m'appelle Monette Pasher. Je suis présidente du Conseil des aéroports du Canada, ou CAC. Pour ceux d'entre vous qui ne le savent peut-être pas, notre organisation a été créée en 1992, alors que commençait le transfert de la gestion des aéroports du gouvernement fédéral à des autorités locales. Le CAC agit comme intermédiaire de l'industrie qui permet aux aéroports de tout le pays de collaborer sur les pratiques exemplaires et de travailler ensemble sur un large éventail de dossiers importants, notamment l'innovation, l'aide apportée aux passagers, la durabilité, les chaînes d'approvisionnement et la réglementation, afin de tirer parti de la croissance du transport aérien au Canada. Le CAC représente plus de 100 aéroports, y compris tous les aéroports du Réseau national des aéroports et tous les aéroports de transport de passagers dans chaque province et territoire.
Le Canada est une nation vaste et diversifiée dotée de paysages à couper le souffle et d'un riche patrimoine culturel d'un océan à l'autre, mais dans ce vaste territoire sont nichées des collectivités qui se retrouvent souvent géographiquement isolées, dépourvues des infrastructures essentielles nécessaires au développement durable. C'est dans ces collectivités que le rôle de l'aviation est primordial.
Quel que soit l'endroit où vivent les Canadiens, il existe un besoin essentiel d'un service aérien abordable et fiable. Pour les Canadiens des collectivités rurales et éloignées, le service aérien est non pas un luxe, mais un élément essentiel de leur vie quotidienne. Prenons, à titre d'exemple, les Canadiens qui vivent au Nunavut, où il y a plus de 25 collectivités accessibles seulement par avion. Elles ne sont accessibles que par voie aérienne. Elles dépendent de l'aviation pour les services médicaux, les aliments frais sur leurs étagères et d'autres fournitures essentielles. Cependant, la réalité demeure: bon nombre de nos collectivités rurales et éloignées continuent de se heurter à des obstacles au transport aérien, allant d'options de vol limitées à des coûts prohibitifs.
En tant que gestionnaires de l'industrie aéronautique, il nous incombe de relever ces défis de front et de travailler en collaboration avec le gouvernement, les intervenants et les collectivités locales pour améliorer le transport aérien. Investir dans les infrastructures aéroportuaires, soutenir les transporteurs régionaux pour les services essentiels et mettre en œuvre des incitatifs ciblés ne sont que quelques exemples des mesures qui peuvent être prises pour favoriser la concurrence et élargir les offres de transport aérien dans les régions mal desservies.
Tous les aéroports des territoires dépendent du financement du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires — que nous appelons PAIA — ainsi que du financement du gouvernement territorial. Le PAIA a été créé en 1995, et il n'est financé qu'à hauteur de 38 millions de dollars par année, donc 38 millions de dollars pour soutenir près de 200 petits aéroports partout au pays.
Pour mettre les choses en contexte, le coût du revêtement d'une seule piste s'élève à environ 10 millions de dollars pour un petit aéroport. Il existe un grand besoin d'infrastructures liées à la sécurité partout au pays, particulièrement dans le Nord et dans les régions rurales et éloignées. Nous avons demandé que ce fonds soit porté à 95 millions de dollars par année pour répondre aux besoins réels partout au pays, et nous avons été heureux de le voir à ce niveau tout au long de la pandémie.
L'aviation au Canada est un réseau, et l'optimisation du transport aérien passe par l'élimination des obstacles. L'un des obstacles que je vois est la nécessité de protéger notre espace aérien contre le développement. Un autre obstacle tient au fait que les aéroports ne devraient pas être un centre de profit pour le gouvernement. Il s'agissait d'une décision stratégique prise lors de la cession des aéroports au début des années 1990, mais cela continue aujourd'hui. Les autres modes de déplacement sont-ils une source de profit direct pour le gouvernement — le transport ferroviaire, les traversiers et le transport terrestre? Pour la plupart des Canadiens, l'avion est le moyen de transport qu'ils choisissent, avec plus de 150 millions de voyages par année, mais pour certaines personnes vivant dans des collectivités éloignées, c'est le seul mode de transport. Par conséquent, lorsqu'il s'agit de politique publique, le transport aérien doit être considéré sous l'angle du rôle essentiel qu'il joue dans notre économie. Comme mise en contexte, voici un seul exemple: 9 000 personnes du Yukon se rendent à Vancouver chaque année pour des rendez-vous médicaux, et la population totale du Yukon est inférieure à 50 000 personnes.
Le CAC est prêt à travailler avec les membres du Comité pour améliorer le voyage de tous les passagers, notamment grâce à un engagement envers les collectivités nordiques et éloignées. Reconnaissons le pouvoir transformateur de l'aviation pour réduire les distances, rapprocher les gens et favoriser la prospérité.
Je suis impatiente de participer à la discussion.
Bonjour, membres distingués du Comité.
En ma qualité de vice-président au développement des affaires et des opérations pour la compagnie aérienne Propair Inc. et de la plateforme de conolisement Edgard, je suis honoré d'avoir l'occasion de témoigner devant vous dans le cadre de cette réunion. Je vous remercie de m'avoir invité.
Fondée en 1954, Propair Inc. se distingue comme étant la compagnie la plus ancienne de sa catégorie, jouissant depuis plusieurs générations d'une position prédominante dans l'industrie du nolisement aérien spécialisé et du transport aéromédical au Québec. Basée à Rouyn‑Noranda, en Abitibi‑Témiscamingue, elle compte 12 avions turbopropulsés, dont quatre avions-ambulance utilisés pour desservir les communautés dans le Nord du Québec, et cela, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
La réussite de notre organisation repose sur des professionnels dévoués, dotés d'une expertise supérieure, et sur une culture favorisant le développement de l'aviation régionale. Malgré cela, Propair Inc., comme tous les acteurs de l'industrie aérienne, doit faire face à de nombreux défis et obstacles. Mentionnons la pénurie grandissante de pilotes professionnels qualifiés, les conditions météorologiques instables sur des pistes d'atterrissage de gravier, des installations et de l'équipement limité, pour ne nommer que ceux-là.
Est-ce normal de se diriger vers une communauté nordique afin de sauver une vie et de ne pas savoir si la piste est dégagée adéquatement, de ne pas savoir quelles sont les conditions météorologiques et de ne pas avoir accès à de l'équipement de dégivrage? Il faut s'attaquer à ces défis dans un contexte où nos activités sont menées 24 heures sur 24, et il faut considérer leur impact sur le niveau de stress des équipages et, par le fait même, sur le niveau de risque pour la sécurité de nos transports.
J'aurais aimé que les témoins du premier groupe entendent mon discours, aujourd'hui.
Afin de réduire les risques sur le plan opérationnel et d'améliorer les services essentiels visant les communautés éloignées du Canada, nous avons besoin que les institutions gouvernementales s'engagent à investir dans l'amélioration de l'équipement aéroportuaire et des systèmes de navigation aérienne, ainsi que dans les services de météorologie.
Je ne peux m'empêcher de faire allusion au dernier règlement de l'aviation canadien sur les heures de travail des membres d'équipage de conduite. Ce règlement vise à réduire les risques, mais il réduit aussi l'expérience dans le poste de pilotage de façon considérable.
Effectivement, le défi que pose la main-d'œuvre est préoccupant et freine la croissance des organisations qui, comme la nôtre, souhaitent former davantage de pilotes et augmenter la fréquence des services aériens régionaux et ruraux. Transports Canada a rendu cette réglementation obligatoire, sans nous consulter et sans prendre en considération les réalités opérationnelles des transporteurs régionaux. De plus, cette réglementation nous a obligés à augmenter notre main-d'œuvre de 35 % uniquement pour maintenir nos activités. Il est difficile pour nous, ainsi que pour plusieurs autres compagnies aériennes, de comprendre le raisonnement de Transports Canada dans ce dossier.
Bien que les éléments précédemment évoqués soulèvent des préoccupations majeures au sein de notre industrie, je suis certain qu'ils sont étudiés attentivement et que nous travaillons tous à l'amélioration de l'accessibilité et au renforcement des services aériens. Nous voulons tous encourager le développement économique des localités nordiques.
À titre informatif, démarrer une nouvelle liaison aérienne reliant un grand centre à une communauté rurale avec un avion comptant 18 sièges, à une fréquence de cinq jours par semaine et moyennant trois heures de vol par jour représente un risque financier de plusieurs millions de dollars.
C'est un risque que nous serions prêts à prendre, conjointement avec nos gouvernements fédéral et provincial, si un programme de subvention était mis en place afin de compenser les pertes associées au lancement d'une nouvelle liaison. Cela nous permettrait ainsi d'offrir une tarification avantageuse aux voyageurs.
Bien que la création de nouvelles lignes aériennes commerciales dans les milieux éloignés soit favorable au développement économique de ces régions, il existe d'autres solutions afin d'améliorer la desserte aérienne, et ce, sans même engager plus de pilotes ou acheter plus d'avions.
C'est dans cet esprit orienté vers les solutions, et avec l'objectif d'améliorer l'accessibilité aux régions, que mon partenaire Étienne Lambert et moi avons eu l'idée innovante de créer une plateforme de conolisement, que nous avons nommée Edgard.
Notre mission est de rendre le transport aérien nolisé accessible à plus de voyageurs, de manière sécuritaire et fiable, en plus d'offrir plus d'options aux voyageurs, principalement dans les localités nordiques, rurales et éloignées du Canada.
Afin de respecter la réglementation en vigueur, les sièges disponibles en conolisement sur notre plateforme sont offerts uniquement aux entreprises et à leurs employés. Cette façon de faire permet de respecter les affréteurs, les transporteurs et les conoliseurs, tout en conservant les avantages des vols nolisés.
Plusieurs grandes sociétés, privées ou publiques, ont besoin et utilisent des vols nolisés pour le déplacement de leurs employés. Ces vols sont généralement des liaisons entre les grandes villes et les localités éloignées du Canada. Bien qu'il serait idéal que la capacité des vols soit utilisée à cent pour cent, il est pratiquement impossible pour ces sociétés d'avoir un ratio parfait entre le nombre d'employés qui doivent se déplacer, la capacité des aéronefs et la fréquence des vols, ce qui signifie que des sièges restent vacants et inutilisés.
Comme je l'ai mentionné précédemment, le modèle actuel n'est pas disponible pour tous les voyageurs, mais uniquement pour les entreprises et leurs employés. Néanmoins, il serait possible, en collaboration avec les instances gouvernementales, d'assouplir certains règlements sur la protection des passagers aériens et de rendre ces sièges accessibles à tous les voyageurs, sans restrictions.
La raison principale de noliser un appareil est d'avoir un contrôle total sur l'avion, les horaires et les itinéraires. Il est donc irréaliste d'imaginer pour une société et son transporteur d'offrir ses sièges vacants au public, s'ils s'exposent au risque de devoir indemniser des passagers dans le cas où ils exerceraient leur droit de modifier l'itinéraire d'un vol afin de répondre à leurs propres besoins de nolisement.
C'est uniquement en optimisant les vols nolisés que les grandes sociétés, ainsi que leur transporteur partenaire, seraient en mesure d'améliorer l'accessibilité aux localités nordiques, rurales et éloignées du Canada.
Je me permets d'ajouter que, dans cette éventualité, la tarification des sièges devrait être faite en collaboration avec les transporteurs aériens commerciaux afin d'éviter toute concurrence déloyale et de respecter les réalités opérationnelles de chacun.
En conclusion, mes collaborateurs et moi croyons que toute personne devrait être libre de conclure un contrat aux conditions qu'elle estime satisfaisantes, surtout si cela permet de favoriser l'accessibilité et la démocratisation des vols régionaux. En ce sens, nous sommes persuadés que ce projet de loi peut grandement changer la donne.
En mon nom, et au nom de Propair Inc. etde son application Edgard, je vous remercie de m'avoir permis de vous faire part d'une partie des réalités que nous vivons et de notre vision.
Sachez que nous avons pris un engagement ferme envers la réglementation et la collaboration des divers acteurs de l'industrie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Je suis très excité à l'idée de m'entretenir avec M. Lemieux. Mon collègue M. Sébastien Lemire m'avait parlé d'une nouveauté parmi les transporteurs aériens, qui travaillent fort pour desservir les régions.
Chez Propair, on a développé la plateforme Edgard, dont M. Lemieux a parlé un peu dans son allocution d'ouverture. Je veux y revenir, parce que je trouve important que tout le monde comprenne bien en quoi elle consiste.
En fait, il s'agit d'un système permettant de partager des vols nolisés, type de vols auquel nous sommes habitués. Cela permet donc, grâce aux nouvelles technologies, d'offrir des sièges à d'autres personnes qui seraient désireuses de prendre le même vol, tout en divisant les coûts et en permettant une meilleure desserte et un meilleur service aérien dans les régions.
Je trouve cela extraordinaire et révolutionnaire. Toutefois, vous avez mentionné dans votre allocution d'ouverture, monsieur Lemieux, que ce type de vol n'est offert qu'aux entreprises et qu'il faudrait des changements réglementaires pour pouvoir l'offrir à tout le monde.
De quel genre de changement s'agit-il?
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Je vous remercie de votre question.
En fait, sans nécessairement changer la réglementation sur la protection des passagers aériens, il faudrait y intégrer des exemptions.
La raison pour laquelle nous travaillons uniquement avec des entreprises et leurs employés, c'est pour que les affréteurs — les gens qui nolisent les appareils — conservent l'avantage du vol nolisé. C'est ce que j'ai un peu abordé dans mon allocution.
Je vous donne un exemple très simple pour illustrer ce qu'il faudrait faire pour être capable d'offrir ce service à la population.
Prenons le cas d'une personne qui n'a pas d'emploi, parce qu'elle a une santé plus fragile, et qui doit se déplacer à l'extérieur de la région où elle habite. Actuellement, nous ne pourrions pas lui offrir de siège en conolisement en raison de la réglementation. Par contre, si une exemption était ajoutée à l'article 4.1 du Règlement sur la protection des passagers aériens, cette personne serait en mesure de choisir le type de transport dont elle a besoin, aux conditions qui lui conviennent.
D'ailleurs, si cela vous intéresse, c'est avec plaisir que toute mon équipe et moi pourrions vous fournir un document officiel sur la réglementation à laquelle il faudrait apporter une exemption pour pouvoir offrir nos vols nolisés à la population.
Actuellement, lorsqu'un siège qui n'est pas en conolisement d'entreprise à entreprise est vendu à un particulier, c'est cette réglementation qui s'applique automatiquement.
Cependant, une entreprise qui nolise un avion et veut obtenir des services privés ne souhaite pas s'exposer à des pénalités, si je peux dire. Elle ne veut pas avoir à payer des indemnités aux voyageurs qui ont dû modifier un itinéraire pour leurs propres besoins. C'est la raison même du nolisement d'un appareil.
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Actuellement, ce n'est pas le cas.
D'autres transporteurs desservent la région de Rouyn‑Noranda, comme le transporteur d'Air Creebec, à Val‑d'Or. Cependant, pour ce qui est de la ville de Rouyn‑Noranda, en Abitibi‑Témiscamingue, seule Air Canada fait un aller-retour par jour au milieu de la journée. C'est l'unique transporteur. J'ai donné cet exemple plus tôt.
Comme je viens de le mentionner, grâce au programme que nous avons créé avec d'autres organisations, il est maintenant possible d'offrir une liaison entre Rouyn‑Noranda et Montréal, du lundi au vendredi, matin et soir.
Dans le passé, de petits transporteurs ont fait des essais, dont notre entreprise. Certains transporteurs ont essayé d'instaurer des services dans des villes comme la nôtre, en région. Toutefois, dans 90 % des cas, un gros transporteur, que je ne nommerai pas, décide de fixer un prix plancher jusqu'à ce que la concurrence soit éliminée. C'est ce qui arrive dans plusieurs régions.
C'est pour cette raison que, dans mon allocution, j'ai mentionné l'idée d'avoir un programme conjoint avec les gouvernements pour pallier les pertes liées au lancement de projets. Lorsqu'un nouveau projet est lancé, il faut créer une habitude. Il faut démontrer la qualité du service qu'on offre à la population.
S'il y avait un programme qui nous permettait juste de nous aider à lancer notre projet et à compenser les pertes, cela nous aiderait à montrer aux gens qui ont besoin de ces services que les transporteurs régionaux sont en mesure d'offrir des services de qualité.