Pour éviter les incidents de retour de son perturbateurs et potentiellement dommageables qui peuvent causer des blessures, tous les participants en personne doivent garder leur oreillette loin de tous les microphones, et ce, en tout temps.
Comme indiqué dans le communiqué que le Président de la Chambre a envoyé à tous les députés le lundi 29 avril, nous avons pris les mesures suivantes pour aider à prévenir les incidents acoustiques. Nous avons remplacé toutes les oreillettes par un modèle qui réduit grandement le risque de retour de son. Les nouvelles oreillettes sont noires, tandis que les anciennes oreillettes étaient grises. Veuillez n'utiliser que les oreillettes noires approuvées.
Par défaut, nous débranchons toutes les oreillettes inutilisées au début des réunions. Quand vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la poser face en bas au milieu de l'autocollant que vous trouverez sur la table, comme indiqué. Veuillez consulter le carton sur la table pour connaître les directives visant à prévenir les incidents acoustiques. Nous avons aussi modifié la disposition de la salle pour accroître la distance entre les microphones et réduire le risque de retour de son causé par une oreillette à proximité.
Comme toujours, ces mesures sont en place pour que nous puissions mener nos travaux sans interruption et pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris des interprètes.
Merci de votre collaboration.
Chers collègues, j'aimerais maintenant accueillir les témoins.
[Français]
Nous recevons Sébastien Benedict, qui est vice-président des affaires publiques et des communications à l'Alliance de l'industrie touristique du Québec.
Bienvenue à vous, monsieur.
[Traduction]
Nous accueillons Reg Wright, président‑directeur général de la Gander International Airport Authority. Il se joint à nous par vidéoconférence.
Bienvenue, monsieur.
Nous accueillons Robert Kendall, président, The Alternate Runway Materials Committee.
Bienvenue à vous aussi.
Je tiens également à souligner, parce que c'est très rare que nous accueillions des invitées, que nous accueillons aujourd'hui Kandra et Beatrice de l'Université d'Ottawa, qui sont assises à l'arrière.
Bienvenue. J'espère que vous aimerez assister à notre réunion.
[Français]
Nous allons commencer par vous, monsieur Benedict. Vous disposez de cinq minutes pour faire votre allocution d'ouverture.
Je m'appelle Sébastien Benedict et je suis vice-président des affaires publiques et des communications à l'Alliance de l'industrie touristique du Québec.
L'Alliance est un organisme sans but lucratif qui représente 12 000 entreprises et 50 associations touristiques régionales et sectorielles. Nous sommes donc la plus grande fédération d'affaires spécialisée en tourisme au Canada.
Vous vous demandez donc peut-être pourquoi avoir invité aujourd'hui un représentant du secteur touristique à comparaître devant un comité parlementaire qui traite de la concurrence et de la compétitivité des vols éloignés. C'est parce que le tourisme est vraiment partout dans vos vies. Quand vous allez à l'hôtel et au restaurant, vous faites affaire avec un entrepreneur touristique. Si vous allez à la pêche, à la chasse dans une pourvoirie, en camping, faire du ski ou des activités nautiques, ou si vous vous rendez dans un festival ou autre événement, ce sont généralement des entreprises touristiques qui en sont les organisateurs.
La vitalité de nos régions éloignées dépend fortement de la vitalité de l'industrie touristique en place. Cette vitalité est non seulement importante pour l'économie des régions, mais elle l'est aussi pour l'occupation du territoire et la protection de la langue, en plus de contribuer à la transmission de la culture de chacune de ces communautés.
Le Québec comprend des régions administratives, mais aussi des régions qui sont considérées comme touristiques. Nous avons 21 régions touristiques, dont plusieurs sont nordiques ou éloignées, notamment le Bas‑Saint‑Laurent, la Gaspésie, les Îles‑de‑la‑Madeleine, l'Abitibi‑Témiscamingue, le Saguenay—Lac‑Saint‑Jean, la Côte‑Nord, Baie‑James, Eeyou Istchee et le Nunavik.
En 2022, seulement 17 % des vols enregistrés au Québec étaient des vols vers des régions éloignées. Qui plus est, seulement 3 % des passagers ayant effectué ces vols se sont rendus dans des régions éloignées. Devant de tels chiffres, on comprend qu'il est très difficile pour une compagnie aérienne d'offrir des vols fiables, réguliers et rentables qui se rendent en région. D'ailleurs, quand on demande aux touristes pourquoi ils préfèrent ne pas prendre leurs vacances dans les régions éloignées, ils nous donnent toujours les trois mêmes raisons: le prix, la disponibilité du vol et sa fiabilité.
Pour essayer de combler ces lacunes, le gouvernement du Québec a lancé en avril 2022 un nouveau programme: le Programme d'accès aérien aux régions, communément appelé « le programme des billets à 500 $ ». Le consommateur n'a qu'à se rendre sur le site Web d'un transporteur aérien qui participe au Programme pour y acheter son billet directement. Son vol à destination d'une des régions que je vous ai nommées il y a quelques instants pourrait partir de Québec, de Montréal ou de l'aéroport de St‑Hubert. Le transporteur s'adresse ensuite simplement au ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec pour se faire rembourser.
Nous sommes donc très contents du Programme, dont je pourrai vous parler plus tard si vous voulez plus de détails. Cependant, certaines améliorations seraient souhaitables. En effet, nous trouvons ironique que, d'un côté, le gouvernement du Québec subventionne des billets d'avion à l'aide de l'argent des contribuables pour en réduire le coût, alors que de l'autre, le gouvernement fédéral impose de nombreux frais aux aéroports et aux compagnies qui font gonfler le prix de ces billets. C'est comme s'il y avait un feu dans les régions et que le provincial essayait de l'éteindre alors que le fédéral y ajoutait de l'essence. Il est alors impossible de stabiliser le prix des billets. Il faudrait vraiment revoir cette dynamique entre le fédéral et le provincial, car elle ne fonctionne pas.
Finalement, en 2020, l'Alliance a rédigé, en collaboration avec la Fédération des chambres de commerce du Québec, l'Union des municipalités du Québec et le Conseil du patronat du Québec, un long mémoire sur la situation du transport aérien régional au Québec. Il en est ressorti quatre constats. Le premier est que le transport aérien en région est un service essentiel si on veut occuper notre territoire; le deuxième est que le modèle actuel ne peut pas répondre à nos ambitions si on veut un accès fiable aux régions; le troisième est qu'on observe vraiment un consensus, une volonté non seulement au sein de l'industrie touristique, mais aussi dans le milieu des affaires au Québec, de travailler en étroite collaboration avec les transporteurs actuels; enfin, le quatrième est qu'on pourrait dire que la demande n'a pas été correctement stimulée et qu'il est donc difficile actuellement d'avoir le volume nécessaire pour rentabiliser tout ça.
Quatre ans et une pandémie plus tard, ces quatre constats sont, à notre avis, toujours valables. Malgré les nombreux efforts fournis ces dernières années au niveau provincial pour réunir tous les acteurs, c'est-à-dire le gouvernement, les transporteurs et les aéroports, on se rend compte qu'il faudrait quand même un meilleur arrimage, une meilleure synergie, entre le provincial et le fédéral si on veut que les choses fonctionnent. Sinon, on a l'impression de « pédaler dans le beurre ».
S'il y a une chose que j'aimerais vraiment qu'on retienne aujourd'hui de la comparution de l'Alliance, c'est que les solutions à mettre en place pour améliorer la fiabilité du transport aérien ne peuvent pas passer à côté du tourisme. Il est en effet essentiel que l'industrie touristique collabore étroitement avec les gouvernements et les entreprises. Si on veut que les vols dans les régions éloignées deviennent un jour rentables et qu'il y ait des liaisons à prix abordable chaque jour, l'industrie touristique doit avoir sa place dans l'équation. C'est ce qui va vraiment permettre de remplir les avions.
Je vous remercie encore une fois d'avoir pris en compte l'industrie touristique dans l'étude de votre comité, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
J'aimerais être parmi vous en personne aujourd'hui, mais je suis heureux d'être là pour témoigner.
Je suis à Gander, une ville située au centre de Terre‑Neuve, qui n'est peut‑être pas considérée comme une région éloignée, mais durant mes déplacements ce matin, j'ai croisé deux orignaux et seulement trois feux de circulation, donc c'est bel et bien une région rurale. Comme la plupart des collectivités rurales, le centre de Terre‑Neuve est une économie qui dépend beaucoup du commerce. On y trouve une industrie de denrées périssables d'une valeur d'un milliard de dollars et comprenant notamment des pêches et l'aquaculture. Une industrie du charbon naissante crée des milliers d'emplois. Le tourisme est un moteur économique crucial, et il y a ici un grand afflux de gens, de travailleurs et de services.
Dans ce grand et beau pays qu'est le Canada, l'aviation est vraiment le pilier qui nous réunit tous ensemble. Par contre, de longues fissures ont commencé à lézarder les fondations depuis la pandémie, ce qui accable certains d'entre nous, c'est certain.
Malgré la fin de la COVID‑19, notre aéroport ici à Gander n'accueille que les deux tiers du nombre de passagers qu'il accueillait en 2019. D'autres aéroports au Canada sont confrontés à une bien pire situation, et certains sont sur le point de fermer.
Comme vous le savez, les aéroports sont des services publics essentiels, mais qui fonctionnent comme des entreprises. Avant tout, un aéroport dépend clairement des avions et des passagers, qui dans bien des cas présentent des chiffres réduits par rapport à auparavant. Dès les premiers jours de la pandémie, il était très clair que les voyages aériens deviendraient moins pratiques et plus dispendieux.
Il y a aussi une grande différence entre le retour des passagers et du service aérien dans les grandes villes et la reprise dans des marchés régionaux comme le nôtre. Je le savais, et je le vois désormais: les petits aéroports sont les derniers à se remettre sur pied.
Voilà quelle est la situation actuelle. Il y a quatre influences majeures qui forment... je ne peux pas dire un triangle des Bermudes, mais un genre de rectangle des Bermudes pour les voyages au Canada et avec lesquelles nous devons tous composer.
Tout d'abord, il y a une pénurie aiguë de pilotes. La situation s'améliore, mais c'est toujours difficile. Cela favorise naturellement les grandes compagnies aériennes dont les vols vont d'une grande ville à une autre, ce qui permet de dégager des économies d'échelle. Cela dit, les problèmes ne se limitent pas au cockpit. Il y aussi une pénurie de personnel qualifié dans les tours de contrôle, dans les hangars pour l'entretien, derrière le comptoir, sous les ailes, à la frontière et dans d'autres domaines clés.
Ensuite, les fusions entre compagnies aériennes et la diminution des services dans les grands centres touchent les petits marchés canadiens de façon disproportionnée. Nous connaissons aussi des problèmes de flotte, en raison d'un manque d'avions, mais surtout de la mise au rancart d'avions dans le marché des avions de moins de 50 places.
Permettez‑moi de vous dire qu'au Canada atlantique, en particulier, les voyages dans les Maritimes n'ont repris qu'à hauteur d'environ 60 %. Le service a vraiment été éviscéré.
Comme nous le savons tous en tant que consommateurs et dirigeants communautaires, le coût de tout a augmenté: le personnel, le carburant, les matériaux et tout. C'est clair que le coût de tous ces intrants a augmenté depuis 2019.
Il importe de se rappeler que toutes les compagnies aériennes au pays sont là pour réaliser un travail important pour nous tous, mais qu'elles doivent aussi générer des recettes pour leurs actionnaires ou leurs propriétaires, et on emploie souvent les résultats trimestriels pour en juger. Il n'y a rien de mal à cela. Les compagnies aériennes au Canada font un travail fantastique en tout et pour tout, et elles doivent être bien capitalisées et en santé financièrement. Toutefois, ce mandat vient en contradiction avec l'utilité sociale et économique d'un service aérien fiable dans les collectivités rurales.
Au bout du compte, les compagnies aériennes doivent choisir des gagnants et des perdants, et elles sont largement responsables de la prospérité de certaines collectivités et de la décrépitude d'autres. Personne d'entre nous ne veut d'un Canada où seulement une douzaine de villes peuvent compter sur un service aérien rapide et abordable. Les économies rurales ont besoin d'un accès aérien pour demeurer un terreau fertile de croissance économique.
Il y a deux ou trois semaines, j'ai participé à une réunion avec tous les PDG des aéroports au Canada. Nous avons discuté de la nécessité d'une stratégie sur l'aviation nationale renouvelée. La Politique nationale des aéroports, qui oriente l'exploitation des aéroports, et la politique Ciel bleu, qui aide à conclure des accords de service aérien internationaux et bilatéraux, ont presque 30 ans maintenant, et pourtant, nous continuons de nous en servir comme références. L'aviation a changé profondément depuis 30 ans, et il faut vraiment recalibrer notre boussole politique.
À mon avis, cette stratégie doit inclure deux ou trois choses. Tout d'abord, il faut revoir la propriété étrangère et le droit de cinquième liberté au Canada. Il faut aussi travailler avec les compagnies aériennes et l'industrie pour recruter de nouveaux talents, surtout des pilotes, mais il y a certainement d'autres postes clés à doter.
Le gouvernement devrait probablement évaluer le rôle qu'il pourrait jouer en subventionnant et en garantissant un service aérien de base dans les collectivités rurales et éloignées, comme dans l'Union européenne, aux États‑Unis, en Australie et ici, au Canada, dans une certaine mesure.
De plus, il faut travailler avec les fabricants d'avions pour stimuler la production d'avions de moins de 70 places qu'on peut rentabiliser — et j'insiste sur la rentabilité — dans les petits marchés où la densité de population est faible. Dans l'intervalle, je pense qu'il faut mettre plus d'argent à la disposition des petits aéroports pour qu'ils disposent des capitaux nécessaires pour assurer la sécurité. Nous nous entendons tous là‑dessus.
Toutes ces mesures demandent de l'argent. Nous le reconnaissons, tout comme le fait que les temps sont à l'austérité et aux contraintes. Cependant, je dois dire qu'ensemble, les aéroports versent 400 millions de dollars par année en loyer au gouvernement fédéral, qui ne réinvestit pas ces fonds dans le réseau national de service aérien. Ces fonds sont plutôt versés au Trésor.
Cela peut être frustrant, parce qu'il semble bien que les élus de tous les partis le reconnaissent. Les décideurs de Transports Canada, d'Infrastructure Canada et du secteur du tourisme semblent comprendre que ce serait une très bonne chose de réinvestir une partie de ces 400 millions de dollars pour renforcer la sécurité et le service et rendre les voyages aériens abordables pour les Canadiens de la classe moyenne.
Dans le contexte actuel, il y a toujours des incidences bien réelles pour notre aéroport. À l'heure actuelle, notre bilan financier est un peu problématique, et notre rétablissement est constamment repoussé à une date ultérieure. L'aéroport de Gander et d'autres petits aéroports seront confrontés à de grandes difficultés à l'avenir.
En terminant, c'est très important pour nous d'agir collectivement et délibérément et de mettre en priorité l'intérêt supérieur du Canada.
Merci.
Le service aérien dans l'Arctique se compare à la Transcanadienne pour les collectivités de l'Arctique.
L'appareil 737‑200 assure l'essentiel du service d'avion à réaction pour les collectivités arctiques. En 2014, j'ai participé à une réunion avec des représentants de Boeing, qui m'ont dit qu'ils n'allaient plus fabriquer de 737‑200, qui peuvent être utilisés sur piste non revêtue, et qu'ils ne produiraient pas d'avions pour remplacer les 737‑200 non plus.
En 2017, nous avons mis sur pied le comité des matériaux de remplacement des pistes d'atterrissage pour trouver des surfaces adaptées qui fonctionneraient aussi efficacement que l'asphalte et le béton. C'est que l'asphalte et le béton réagissent très mal aux conséquences du pergélisol dans l'Arctique.
De nos jours, bon nombre d'avions sont fabriqués à partir de matériaux composites, et bon nombre d'entre eux ne recevront pas la certification pour fonctionner sur les pistes de gravier. Pourtant, il y a bien plus de 90 pistes de gravier qui desservent les collectivités arctiques.
Si les composites deviennent des matériaux de choix, c'est parce qu'ils réduisent la consommation de carburant, qu'ils augmentent la capacité de transport de marchandises, qu'ils diminuent les coûts de fonctionnement et qu'ils permettent de baisser les prix que doivent assumer les collectivités mêmes. Néanmoins, les débris venant des pistes de gravier peuvent percer ces matériaux composites et causer de graves dommages. Ces débris peuvent faire des trous dans l'avion qui sont très coûteux à réparer et qui présentent un grave enjeu de sécurité.
Nous travaillons avec des responsables de Transports Canada, qui sont en train de mettre au point une nouvelle catégorie de surface dure. Pour que les matériaux soient admis comme nouvelle surface dure, il faut démontrer qu'ils sont tout aussi sécuritaires que les matériaux qu'on utilise normalement pour paver des pistes à surface dure, soit l'asphalte, le béton bitumineux et le béton. On effectue des tests en ce moment pour vérifier que l'intégrité structurale, la durabilité et les caractéristiques de friction ainsi que les caractéristiques comportementales sont approuvées pour une utilisation dans des conditions arctiques.
En passant à une nouvelle catégorie de surface dure, on améliore la sécurité pour tous les avions. Qu'il s'agisse d'avions à turbopropulseurs ou d'avions à réaction, à mesure que ces nouveaux avions en fibre de carbone sont mis en service, ils vont tous finir par avoir des problèmes à cause du gravier.
Sans un service aérien fiable et de grande capacité vers les aéroports de l'Arctique, ces collectivités vont continuer de dépenser de fortes sommes pour leurs biens et services, malgré des niveaux de service réduits.
Les matériaux que l'on envisage actuellement dans ces nouvelles catégories sont le bitume mince, dont on se sert abondamment dans le Nord de la Saskatchewan, et l'aluminium, qui est un produit d'origine militaire dont les forces armées se servent depuis plus de 50 ans. En Californie, il y a un aéroport qui exploite des pistes composées d'aluminium depuis 48 ans.
Les pistes en aluminium se composent de panneaux joints et déposés sur la surface de gravier. Il faut un certain temps pour les installer, mais cela ne réduit pas le service à l'aéroport, parce qu'on peut déplacer ces panneaux d'une piste à l'autre au quotidien.
Le prochain produit est le revêtement en polyéthylène haute densité. Au fond, il s'assemble comme les panneaux d'aluminium et recouvre la surface de gravier. Encore là, le service n'est pas interrompu.
Il est facile de retirer ces deux matériaux si le pergélisol cause des problèmes au centre de la piste d'atterrissage ou s'il y a des difficultés d'écoulement. On peut corriger le problème et remettre le revêtement en place, et le personnel de l'aéroport peut réaliser tout ce travail. Si la piste était recouverte d'asphalte ou de béton, il faudrait que des spécialistes viennent pour faire des réparations avec de la machinerie spécialisée.
Nous travaillons avec deux autres substances: l'EK35 et le Dust/Blokr. Ce sont des produits de stabilisation des sols. On se sert de l'EK35 dans plusieurs aéroports arctiques depuis 20 ans, surtout dans les mines, par exemple. Ces produits réduisent les problèmes de gravier dans ces aéroports, mais il faut les vérifier souvent et faire systématiquement l'entretien nécessaire.
L'aluminium, le revêtement haute densité et les stabilisateurs de sol sont également considérés comme des produits respectueux de l'environnement.
Le principal avantage de la mise à niveau de ces aéroports pour favoriser des surfaces sans gravier est d'améliorer la sécurité de tous les types d'aéronefs et de rétablir le service d'avions à réaction dans les collectivités de l'Arctique.
À l'heure actuelle, Canadian North, Air North et, très bientôt, Air Inuit vont retirer leurs 737‑200. Les seules compagnies qui exploiteront ce type d'appareil seront une entreprise offrant des vols nolisés, Nolinor, et Chrono, si je ne me trompe pas. Il est donc important de réparer les pistes. Par exemple, il y a Cambridge Bay, qui recevait autrefois des services d'avions à réaction. Kugluktuk et Old Crow reçoivent des services 12 mois par année.
J'ai terminé.
Comme vous l'avez dit, je m'appelle Herb Pond. Je suis le maire de Prince Rupert. Soit dit en passant, il se trouve que j'ai travaillé dans l'industrie du transport aérien pendant une vingtaine d'année, à l'époque du transfert des responsabilités aéroportuaires et de la déréglementation des compagnies aériennes, donc j'ai un point de vue intéressant sur tout cela.
Ce matin, j'espère formuler mes commentaires dans l'optique de l'édification de la nation. La plupart des enjeux avec lesquels les dirigeants d'aujourd'hui doivent composer viennent de la grande majorité des Canadiens qui vivent dans les grands centres urbains. Ils parlent de croissance et des défis découlant de la maturation des villes, mais pas de l'édification de la nation. Or, il reste quelques coins de pays qui font figure de pionniers et qui contribuent à l'édification de la nation, en fait. C'est assurément le cas de Prince Rupert, où les 12 000 résidants sont en train de créer l'un des plus importants corridors commerciaux du Canada. C'est actuellement le troisième port en importance au Canada. La dernière annonce d'AltaGas porte les engagements actuels à plus de 2 milliards de dollars dans le port de Prince Rupert.
Les changements dans l'économie en général et dans la prestation de services gouvernementaux ont rendu la tâche de l'édification du pays plus difficile qu'elle ne l'était auparavant. Les outils qui existent à l'échelle communautaire sont devenus désuets. Autrefois, une ville se construisait autour d'une industrie. Les commerçants ouvraient des commerces de détail et payaient de l'impôt foncier. Les travailleurs faisaient venir des familles dans la ville, ils se construisaient des maisons et payaient de l'impôt foncier. L'impôt ainsi perçu servait à payer les services nécessaires à la vitalité de la ville. C'était le topo, et cela fonctionnait.
De nos jours, les détaillants qui font des affaires dans les petites villes conduisent des fourgonnettes portant des logos Amazon et ne paient pas d'impôt local. De plus en plus, les travailleurs font du navettage aérien et paient peu ou pas d'impôt local. Il en va de même, de façon différente, pour les compagnies aériennes et les aéroports. Il n'y a pas si longtemps, Transports Canada était propriétaire-exploitant de notre aéroport comme de nombreux autres. On reconnaissait ainsi que pour l'édification de la nation, les collectivités ont besoin d'installations de base, parce qu'elles sont nécessaires bien avant d'être viables. Il n'y a pas si longtemps, les compagnies aériennes détenaient des droits sur certains trajets, ce qui leur permettait d'investir dans ces trajets et de s'engager à les développer.
Aujourd'hui, les compagnies aériennes sont comme des piranhas affamés, elles ne cherchent que les marchés les plus lucratifs. Une ville comme Prince Rupert, qui a une base d'industrie lourde importante, n'a pas d'autre choix que de conserver son aéroport. Nous ne sommes pas seulement une ville d'industrie lourde; nous sommes la plaque tournante de quatre collectivités des Premières Nations qui dépendent entièrement de l'accès au service d'ambulance aérienne. Cet accès au service d'ambulance aérienne est essentiel, faute de quoi le port cessera de fonctionner. C'est particulièrement vrai pendant les mois d'hiver, où le transport routier vers l'aéroport le plus proche est souvent déconseillé, voire impossible.
La collectivité de Prince Rupert regarde avec beaucoup d'inquiétude les transporteurs aériens jouer leur jeu d'échecs en trois dimensions avec leur équipement et leurs équipages limités. À l'heure actuelle, les guerres de prix dans notre région attirent la clientèle de notre aéroport. Nous estimons qu'environ 40 % de nos passagers aériens passent maintenant par l'aéroport voisin. Cet achalandage est tel qu'il y a plus de vols à l'aéroport voisin et moins de vols à Prince Rupert, ce qui signifie qu'il est plus difficile de prendre l'avion à destination et en provenance de Prince Rupert, ce qui réduit d'autant les services aériens.
À Prince Rupert, il y avait autrefois cinq avions à réaction qui atterrissaient et décollaient chaque jour dans les années 1980. Il n'y a plus qu'un vol de Q400 par jour. Nous craignons que sans intervention, cette tendance soit irréversible.
Toutes sortes d'autres infrastructures disparaissent avec le temps, comme les entreprises de location de voitures et les services de soutien aux compagnies aériennes, de sorte que le fardeau est transféré au contribuable local, et ce fardeau devient énorme.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole, et j'ai hâte de répondre à vos questions.
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La piste en aluminium est utilisée principalement par l'armée américaine et les partenaires de l'OTAN, comme je l'ai dit, depuis plus de 50 ans. Ils les utilisent pour tout, des avions à réaction jusqu'au transport lourd de 850 000 livres.
L'entreprise qui a créé une piste en aluminium à des fins militaires en a maintenant conçu une à des fins commerciales, qui est deux fois plus solide que la version militaire, et elle est conçue idéalement pour les endroits où les capacités d'entretien seront limitées. C'est une solution aux problèmes causés par le pergélisol, et cette piste pourra durer des années.
J'ai emmené un groupe de personnes à la base d'entraînement maritime aérienne de Twentynine Palms pour leur montrer la piste qui s'y trouve depuis 48 ans. Certains des panneaux de cette piste sont toujours ceux qui ont été installés il y a 48 ans, alors nous savons que cette solution est durable.
Le problème, du point de vue financier, c'est que cela coûte probablement de deux à deux fois et demie plus cher que d'aménager une piste en asphalte. Cependant, sur une échelle de 40 ans, environ 20 ans plus tard, cela devient l'équivalent d'une piste en asphalte, car il n'est pas nécessaire de la refaire constamment. Sur une période de 40 ou 50 ans, bien sûr, c'est beaucoup moins cher et c'est totalement recyclable.
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Oui. Nous sommes mandatés par le gouvernement du Québec pour administrer un programme. Il y a deux ans, celui-ci a investi 10 millions de dollars dans la création de nouvelles liaisons internationales. Je vais vous expliquer le lien avec le tourisme régional.
Il y a des marchés cibles, au Mexique, en France et à certains endroits aux États‑Unis, par exemple, où on veut plus de vols directs. Les compagnies aériennes peuvent donc faire une demande dans le cadre de ce programme et, si leur demande est acceptée, elles ont accès à trois types de financement. Premièrement, elles peuvent financer des plans d'affaires pour déterminer la viabilité d'une nouvelle liaison. Deuxièmement, une compagnie peut faire de la gestion de risques, c'est-à-dire qu'elle peut lancer une nouvelle liaison directe et, si celle-ci n'est pas rentable, le gouvernement, avec les fonds de ce programme, va couvrir les pertes subies par la compagnie aérienne. Troisièmement, on peut aussi financer la promotion de ces vols. En effet, même si on crée des liaisons, les gens ne s'en serviront pas s'ils ne savent pas qu'elles existent.
Ce programme permet donc de faire ces trois choses pour des liaisons internationales. Selon nous, il serait possible de reproduire ce modèle pour les vols régionaux et de créer un programme qui permet aux compagnies aériennes qui en font la demande d'accéder à un financement régressif sur cinq ou trois ans, par exemple. La première année, il peut y avoir une gestion de risques équivalente à tant de millions de dollars, puis ça descend chaque année, jusqu'à ce que la liaison soit pleinement rentable et que la compagnie n'ait plus besoin de fonds publics.
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J'aime beaucoup votre réponse, évidemment.
Ce que je constate, c'est que, au Québec, quand il est question de solutions pour le transport aérien régional, le fédéral a effectivement une responsabilité. En effet, il s'agit ici d'un champ de compétence fédérale, si on se fie à l'Acte de l'Amérique du Nord britannique. Comme le transport aérien n'existait pas en 1867, il s'agit d'une compétence fédérale.
Si un gouvernement a été proactif dans ce dossier, il s'agit davantage de celui du Québec que de celui d'Ottawa. À titre de député d'Abitibi—Témiscamingue, j'ai interpellé le gouvernement fédéral. Je trouve d'ailleurs intéressant que vous ayez donné l'exemple d'un vol entre Montréal et Rouyn‑Noranda comparativement à un vol entre Washington et Charlotte. En réalité, il coûte moins cher d'aller en avion de Montréal à Paris qu'en région, et c'est le cas depuis longtemps.
À quel point le concept de l'utilisateur-payeur ou du libre marché constitue-t-il un frein à l'établissement de liaisons efficaces? Quel rôle peuvent jouer les gouvernements pour s'assurer que les régions ont accès à un service abordable, fiable, fréquent et efficace? Devons-nous changer le paradigme une bonne fois pour toutes?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous nos invités.
Comme nous l'avons dit, cette étude est axée sur la concurrence dans le secteur du transport aérien et sur la façon d'améliorer les services aux collectivités rurales et éloignées. Bien sûr, nous savons tous que certaines des difficultés rencontrées pendant la pandémie de COVID ont eu d'énormes conséquences sur la situation du secteur du transport aérien partout au pays.
Mes questions s'adresseront à M. Wright.
Bienvenue, monsieur Wright. Je vous remercie de votre présence.
Bien sûr, à une autre époque, l'aéroport de Gander était connu comme le carrefour du monde. Il a probablement été, pendant longtemps, l'aéroport le plus important de l'Est du Canada. Les vols internationaux y faisaient régulièrement escale pour se ravitailler en carburant. La comédie musicale Come From Away, qui est maintenant présentée régulièrement à Gander, met en lumière la période du 11 septembre. Gander est un endroit bien connu en raison des événements qui ont eu lieu.
Le problème, dont vous voudrez peut-être parler, monsieur Wright, et à propos duquel je souhaite vous interroger aujourd'hui, c'est qu'il arrive constamment que des habitants du centre de Terre-Neuve me disent qu'il est difficile de se rendre à Gander et d'en repartir en raison du nombre limité de vols. Les prix des billets sont parfois astronomiques. Par exemple, un vol aller-retour Halifax-Gander coûte plus de 1 000 $. On me dit souvent qu'il faut accroître la concurrence, qu'on a besoin d'une plus grande concurrence pour Air Canada, qui dessert Gander. Je félicite Air Canada d'avoir maintenu ses services et d'avoir permis à l'aéroport de continuer à fonctionner.
Monsieur Wright, quelles sont les mesures à prendre pour assurer la survie d'un aéroport comme celui de Gander et de tous les aéroports régionaux du pays? Que faut‑il faire pour améliorer les services aux personnes que vous servez et pour répondre aux plaintes sur la concurrence? Quelles sont les choses que ce comité devrait inclure dans un rapport au gouvernement fédéral, selon vous?
:
Vous avez soulevé un excellent point et posé d'excellentes questions.
Il serait utile de procéder à une évaluation générale des tarifs aériens dans des marchés qui sont considérés comme monopolistiques ou qui ne comptent pas beaucoup de transporteurs aériens canadiens. Je sais que dans notre marché, il y a toute une série de problèmes, que vous avez soulignés, dont le moindre n'est pas celui de la tarification. La tarification peut être un problème. Cela dit, pour l'été, il y a de bons prix sur le marché.
Dans un marché libre, le facteur le plus important pour l'établissement des prix n'est pas la distance parcourue ou d'autres éléments du genre. C'est la concurrence qui est déterminante. C'est un peu comme dans une ville où il n'y a qu'un seul magasin d'alimentation, où je m'attends à ce qu'une laitue soit vendue à un prix supérieur. Il incombe donc vraiment à ces petites collectivités d'attirer la concurrence dans le marché et de la retenir, ce qui est une question de préférence et de choix des consommateurs.
Certaines ont réussi. Nous aussi, nous avons eu de la concurrence dans le marché. Lorsque le transporteur WestJet s'est implanté ici, je pense que les tarifs aériens ont baissé de près de 35 %. Porter a eu le même effet. Le problème qui se pose actuellement est qu'il y a trop de petits aéroports qui courent après des transporteurs dont la capacité d'expansion est limitée. Dans certains cas, trop peu de pilotes ou d'avions arrivent sur les nouveaux marchés.
La situation est très difficile. Je pense que cela nous ramène à un point qui a été soulevé précédemment concernant les incitatifs ou les subventions. Il s'agirait d'un effort concerté de la part, peut-être, de la province, du pays et de l'autorité aéroportuaire, qui pourrait contribuer à atténuer les risques encourus par les transporteurs aériens qui s'implantent dans de nouveaux marchés. En fin de compte, bon nombre d'entre eux ne font pas d'argent la première année sur un nouveau marché. Si nous pouvions réduire les risques et leur permettre de créer de l'achalandage, je pense qu'ils pourraient s'imposer sur le marché. C'est certainement ce qu'il faut faire. Si nous voulons parler du prix des billets, il est certain que les frais et les éléments accessoires sont un facteur, mais c'est la concurrence qui, au bout du compte, fera baisser les prix des billets d'avion.
:
Les commentaires ont fusé. J'ai reçu de nombreux appels dans ma circonscription disant que c'était une promotion négative du tourisme, une promotion négative lorsqu'il s'agit d'inciter les Canadiens à sortir de chez eux cet été. Cette déclaration fait suite au projet conservateur d'accorder un répit pour l'été aux Canadiens en demandant au gouvernement de supprimer les taxes sur les carburants cet été. La famille moyenne pourrait économiser 670 $, ce qui lui permettrait d'aller visiter la province de Québec. Cependant, nous avons entendu le , déclarer de nouveau que prendre des vacances, c'est en fait laisser « brûler la planète ».
Ce sont, quant à moi, des déclarations inquiétantes.
Je suis content que vous soyez ici pour promouvoir le tourisme au Québec, parce que je vais certainement promouvoir le tourisme dans tout le Canada et j'espère que les gens se prévaudront du transport aérien pour se rendre dans leurs aéroports régionaux.
Je m'adresse maintenant à vous, monsieur Kendall.
Pour ceux qui peuvent se le permettre, j'espère que nous aurons beaucoup de touristes dans l'Arctique.
Je sais que le gouvernement fédéral est en train de retirer du service, corrigez-moi si je me trompe, un certain nombre de radios-balises fixes dans l'ensemble du Canada. L'Arctique est tout à fait unique. Le Grand Nord est unique en son genre. Vous parliez des aéronefs en service. Nous utilisons encore des DHC‑3 Otter et des DHC‑2 Beaver. Les Canadiens étaient à la pointe de cette technologie. Je crois qu'on a pris du retard dans ce domaine. Pour en revenir aux 737‑200, ils ne peuvent pas atterrir sur des pistes de gravier. Une fois que les Beaver et les Otter seront retirés du service, il n'y a rien pour les remplacer.
Je me demande combien cela coûte aux compagnies aériennes. Et quand on parle de flotte, ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre un panneau de simulation G1000 complet et d'effectuer des approches GPS.
Pour ce qui est de la façon dont le gouvernement déclasse les radios-balises fixes, c'est‑à‑dire en construisant une nouvelle autoroute VOR, pensez-vous que nous prenons un retard important en n'approuvant pas assez vite les approches GPS? Qu'en dites-vous?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Comme l'a dit M. Rogers tout à l'heure, je souhaite approfondir le sujet de cette étude, à savoir les aéroports du Nord, ruraux et éloignés. Bien sûr, nous essayons d'aller en profondeur pour trouver d'autres mesures de soutien. Aujourd'hui, nous entendons parler du « quoi », mais c'est surtout le « comment ». Nous allons nous pencher sur un grand nombre de ces questions.
Le maire a parlé de tirer parti de tous les moyens de transport, que ce soit par la route, par chemin de fer ou par eau. Nous reconnaissons que nous nous embarquons dans un projet de trains à grande fréquence et à grande vitesse. Cela dit, nous reconnaissons les investissements en capitaux nécessaires pour tous les moyens de transport.
Il y a de plus les réalités opérationnelles pour s'attaquer au « comment » pour le « quoi ». C'est le financement et bien sûr cela inclut les conséquences d'un budget durable qui doit parfois comprendre le financement de la dette contractée. Nous le reconnaissons et nous le respectons. Tout cela mène à la capacité qui fait partie, pour parler franchement, de la planification secondaire des municipalités. Il peut s'agir d'eau ou d'égouts ou il peut s'agir de routes, mais dans ce cas‑ci, il s'agit d'aéroports et de moyens de transport.
Je suppose que le deuxième niveau de tout cela va au‑delà des niveaux de services et de la concurrence, etc., et s'intéresse réellement à l'intégration des déplacements de biens et de personnes, c'est‑à‑dire à la connectivité. Bien sûr, il faut rajouter les investissements stratégiques pour atteindre les résultats escomptés.
Ma première question comporte deux volets et elle s'adresse au maire.
L'un des aspects est le bureau chargé de la chaîne d'approvisionnement et comment collaborer avec ce bureau. J'ai l'intention de lancer un processus en vue d'établir une stratégie de chaîne nationale d'approvisionnement et de logistique. Lorsque les gens entendent « chaîne d'approvisionnement », ils pensent automatiquement au transport de marchandises, mais je voudrais que ce soit davantage, parce qu'il s'agit aussi du transport de personnes. Bien sûr, il faut essayer d'intégrer ces différents moyens de transport pour créer cette fluidité.
La deuxième partie de la question consisterait à effectuer des études de marché pour réduire les risques liés aux budgets d'exploitation et d'immobilisation.
Y a‑t‑il eu des études de marché dans votre coin de pays sur les besoins par rapport à ces services? Quels sont exactement les services nécessaires pour les différents niveaux de transport?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma question concerne le règlement sur la protection des passagers aériens, le RPPA. Je vais probablement adresser ma question de nouveau à M. Wright.
Souvent, les aéroports ruraux ou éloignés disposent de moins de capacités techniques pour permettre aux avions d'atterrir par mauvais temps, dans le brouillard, la neige ou autres, lorsque la visibilité est limitée. Je sais que les compagnies aériennes craignaient que, au cas où le nouveau règlement RPPA proposé par l'OTC entrait en vigueur, cela ait pour conséquence, ou pas, un seul choix, à savoir d'avoir à réduire les services dans les régions où il y a des risques de retard ou d'annulation.
Avez-vous pris connaissance du nouveau règlement proposé? Est‑ce que l'aéroport de Gander a répondu ou a fait des déclarations à ce propos? Craignez-vous aussi que, si ce règlement était trop onéreux, il en résulte une diminution des services aux collectivités rurales, éloignées ou nordiques?
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Oui, tout à fait, je partage vos inquiétudes. Protéger les besoins des consommateurs est un équilibre très délicat. Je pense que nous sommes tous d'accord sur ce point, mais il peut y avoir des conséquences inattendues. Sans rentrer dans les détails, je crois que les exigences de délai de récupération pour une compagnie aérienne d'un vol qui a été retardé lui facilitent de beaucoup la suppression de marchés sans service quotidien.
C'est facile, si vous êtes à l'aéroport Trudeau ou Pearson, de trouver un autre transporteur pour assurer une liaison, mais si vous êtes à Moncton, au Nouveau-Brunswick ou à Gander, il faut se rappeler que la plupart de ces services en saison intermédiaire sont créés sur des services non quotidiens. Nous avons des transporteurs qui ont des vols deux, voire quatre fois par semaine et qui essaient de créer suffisamment de demande pour passer à un service quotidien. Et c'est crucial.
Nous parlons beaucoup de la rentabilité des compagnies aériennes. Je ne le dirai pas ici devant ce comité, mais parfois les marges par passager peuvent être scandaleusement faibles. Si le régime de sanction est trop élevé, il peut réduire à néant des mois de rentabilité en un seul vol.
Encore une fois, je ne suis pas contre cette mesure, mais je crois qu'elle doit être très soigneusement évaluée, et encore, avec soin. Quelles seront les répercussions sur les services aériens dans les collectivités rurales? De plus, est‑ce une mesure dissuasive pour les voyageurs? Il ne faut pas non plus oublier que les coûts encourus par les compagnies aériennes finiront par être répercutés sous une forme ou sous une autre sur les consommateurs.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup aux témoins ici présents et en ligne.
Il est dommage que M. Davidson ne soit pas ici. Je tenais à lui dire que sa passion envers les émissions nous réjouit, et je voulais lui rappeler que le Canada a le troisième régime de taxe sur l'essence le plus bas de tous les pays de l'OCDE. Les Canadiens sont les plus grands émetteurs de gaz d'échappement au monde, et nous devons tous faire mieux.
Aujourd'hui, des témoins nous ont parlé des défis auxquels nous sommes confrontés: l'inflation due à la pandémie et à la guerre; le coût du capital qui y est lié; les fusions; les pénuries de main-d'œuvre qualifiée, qu'il s'agisse de pilotes ou d'employés au sol; la propriété étrangère au Canada; et la disponibilité des capitaux. L'industrie fait face à un certain nombre de vents contraires en ce moment.
Le gouvernement met certainement la main à la pâte. Nous voulons en savoir plus sur ce que nous pouvons faire d'autre.
Ce qui ressort le plus des témoignages que j'ai entendus jusqu'à présent ce matin, c'est le rôle que les partenaires de l'industrie peuvent jouer.
Monsieur Kendall, nous vous avons entendu parler de l'utilisation de nouveaux matériaux pour les pistes, par exemple.
Je me demande si les témoins pourraient se prononcer sur le rôle que les partenaires de l'industrie pourraient jouer pour nous aider à faire face aux vents contraires qui se présentent, de façon générale.
Monsieur Wright, vous avez notamment parlé de la conception d'un nouvel aéronef.
Pourriez-vous nous parler du rôle que l'industrie peut jouer pour résoudre ces problèmes?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Benedict, une des grandes difficultés pour les lignes régionales, en plus du prix des billets, est d'assurer la fiabilité du service, ainsi qu'un horaire de vols adapté.
Je prends l'exemple de l'aéroport régional de Rouyn-Noranda, où les horaires des vols ont souvent varié au cours des dernières années. Aujourd'hui, il est pratiquement impossible de revenir d'Europe sans passer une nuit à Montréal, ce qui cause des difficultés pour attirer des touristes étrangers ou des voyageurs internationaux dans notre région.
Il faut aussi savoir que les gens aiment avoir leur vol de correspondance sur le même billet, pour se protéger en cas de retard ou de pépins, ce qui arrive quand même assez fréquemment. De plus, il y a la question du prix prohibitif du billet pour les vols internationaux au Canada.
J'aimerais savoir ce que vous pensez des ententes entre transporteurs, parce qu'une des préoccupations des voyageurs est de pouvoir être couverts en cas de retard, de report ou de pertes découlant d'un changement de transporteur. Y aurait-il moyen d'agir, de façon légale ou autre, pour faciliter le passage de l'un à l'autre? Je pense notamment au transfert des bagages. On pourrait ainsi offrir plus d'options et de concurrence sur le marché. Par exemple, on pourrait arriver à Montréal à bord d'Air Transat, mais voyager avec une autre compagnie, sans pénalité, pour se rendre à destination en région.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence et de leurs observations.
Monsieur le président, j'aimerais en fait profiter de l'occasion pour vous poser une question.
Nous avons adopté une motion pour inviter le et le à comparaître devant notre comité pour défendre le budget des dépenses et le budget ou en discuter. M. Fraser a comparu, avec ses fonctionnaires, et nous avons eu cette discussion. À ma connaissance, M. Rodriguez ne nous a pas répondu. Il va sans dire qu'il ne nous reste pas beaucoup de dates pour l'accueillir d'ici à ce qu'il faille faire rapport du budget des dépenses et d'ici à ce que nous prenions part à ces derniers votes.
Je me demande si le a répondu à cette invitation. Vous pourriez peut-être en informer le Comité. Je dirais, au nom des conservateurs, que nous serions prêts à siéger pendant une heure de plus ou à prévoir une réunion supplémentaire si le calendrier de nos réunions d'ici l'ajournement de la Chambre pour l'été ne nous permet pas de l'accueillir.
Vous pourriez peut-être nous dire s'il vous a répondu. S'il ne l'a pas fait, êtes-vous prêt à lui lancer cette invitation à nouveau dans l'espoir que nous puissions avoir cette discussion comme nous avons pu le faire avec le et lui poser ces questions?