Bienvenue à la 136e réunion du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités.
Avant de commencer la réunion, je tiens à rappeler à tous les participants en personne qu'ils doivent lire les lignes directrices en matière de bonnes pratiques figurant sur les dépliants qui se trouvent sur le bureau. Ces mesures visent à protéger la santé et la sécurité de tous les participants.
La séance d'aujourd'hui se déroulera selon une formule hybride.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 18 septembre 2023, le Comité reprend son étude de l'encadrement de la navigation de plaisance dans les cours d’eau du Canada.
Conformément à la motion de routine, tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Chers collègues, j'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à tous nos témoins présents en ligne ou en personne.
Nous avons le plaisir d'accueillir M. Colin Rennie, professeur à l'Université d'Ottawa, qui comparaît à titre personnel. Monsieur Rennie, je vous souhaite la bienvenue.
Nous accueillons également M. Jesse Vermaire, professeur agrégé à la Carleton University, qui comparaît lui aussi à titre personnel.
Nous souhaitons la bienvenue à M. John Gullick, gestionnaire des Programmes gouvernementaux et spéciaux à Escadrilles canadiennes de plaisance. M. Gullick se joint à nous par vidéoconférence.
[Français]
Nous accueillons aussi M. André Bélanger et Mme Coralie Massey‑Cantin, de la Fondation Rivières.
Je vous souhaite la bienvenue.
[Traduction]
Enfin, nous avons le plaisir d'accueillir M. Brad Thomson, directeur général, MacDonald Turkey Point Marina Inc. Bienvenue, monsieur Thomson.
Nous allons d'abord entendre les déclarations liminaires de nos invités dans l'ordre où ils figurent dans l'avis de convocation.
[Français]
Madame Massey‑Cantin ou monsieur Bélanger, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant le Comité.
Depuis plus de 20 ans, la Fondation Rivières se consacre à la protection du caractère naturel des rivières, à la qualité de l'eau et à l'accès aux berges. Nous croyons qu'il faut encourager la multiplication des usages respectueux des cours d'eau, parce que, plus nous serons nombreux à utiliser les cours d'eau et à aimer les rivières, plus nous serons nombreux à vouloir les protéger.
Nous venons de terminer une démarche de concertation pour un modèle de cohabitation durable sur la rivière Richelieu. Nous pensons que cela doit alimenter votre réflexion. Cette démarche effectuée en collaboration avec le Covabar, l'organisme de bassin versant qui est chargé de la protection de la rivière, a permis de regrouper 20 municipalités, quatre municipalités régionales de comté, ou MRC, des associations d'entreprises touristiques, des organismes environnementaux, des représentants d'utilisateurs, Canot Kayak Québec et Nautisme Québec. Tout le monde était autour de la table.
Nous avons répertorié 71 accès publics et privés à la rivière. Vous ne serez pas étonnés d'entendre que 70 % d'entre eux étaient réservés ou consacrés à la navigation de plaisance. C'est normal, puisque la rivière Richelieu est une voie navigable majeure entre le Canada et les États‑Unis. Il faut savoir qu'elle a été longtemps à l'usage exclusif ou quasiment exclusif des plaisanciers qui monopolisent aujourd'hui encore l'entièreté du plan d'eau. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La démarche de concertation a mis en lumière le désir des citoyens et des élus de développer des accès pour d'autres types d'usage: canot, kayak, planche à pagaie, baignade, plongée sous-marine — beaucoup de personnes s'y adonnent dans la rivière Richelieu — et pêche.
Cet engouement pour les activités de plein air est une tendance lourde. Il s'accompagne d'une préoccupation de la population pour la protection de l'environnement. En plus d'être une voie navigable, la rivière Richelieu est aussi la deuxième rivière en importance au Québec, après la rivière des Outaouais, en ce qui a trait au nombre d'espèces de poissons qu'on y trouve. C'est donc un riche secteur quant à la biodiversité.
La démarche de concertation nous a aussi permis de constater qu'il suffirait de mettre en place une réglementation sur à peine 30 des 240 kilomètres que compte la rivière pour la protéger. Nous aurions donc besoin de protéger une trentaine de kilomètres aux endroits où il y a des conflits d'usage. À certains endroits, il s'agirait d'interdire des formes de navigation, de limiter la vitesse ou de conserver une saine distance des berges. Nous pourrions aussi développer des couloirs de navigation. Par exemple, là où c'est nécessaire, nous pourrions avoir un lieu réservé pour des plongeurs et un autre pour des nageurs.
En principe, ce sont des solutions simples. Comme vous le voyez, ce n'est pas grand-chose: faire un couloir de navigation, installer des bouées, et ainsi de suite. Cela permettrait de résoudre des problèmes variés. En pratique, la solution sera nécessairement compliquée, parce que le processus réglementaire actuel est bancal, complexe, dépassé et inutilement lourd.
Transports Canada part de la prémisse que la sensibilisation permet de régler les conflits d'usage. Or, c'est faux. Les conflits viennent du fait que certains usages ne sont pas compatibles. Il faut mettre en place des zones protégées pour les nageurs et des zones où les usagers des planches à pagaie ne vont pas se faire renverser par des vagues démesurées ou se faire frôler par des bateaux à moteur. Il faut avoir le bon usage au bon endroit. C'est la première prémisse.
La deuxième prémisse, c'est que les conflits d'usage ne se produisent pas avec les gens de bonne volonté, mais avec les délinquants, soit ceux et celles qui ne veulent pas entendre raison, qui croient que le plan d'eau leur appartient et qui n'écoutent pas les recommandations.
On peut bien parler de dialogue ou de sensibilisation, mais on ne peut pas sensibiliser quelqu'un qui ne veut pas être sensibilisé. Pourtant, toute la démarche de Transports Canada autour de la sensibilisation part d'une prémisse qui consiste à dire que, si on sensibilise, ça va fonctionner. Quand nous avons complété la démarche de concertation sur la rivière Richelieu, nous sommes arrivés à une conclusion, soit qu'il y avait un consensus pour une forme de réglementation à certains endroits. Malheureusement, il va falloir recommencer la sensibilisation. Nous allons la faire parce que nous sommes obligés de la faire, mais c'est inutile et cela retarde indûment la prise de décision.
En outre, la réglementation n'offre pas la flexibilité nécessaire pour trouver des solutions adaptées à la capacité de support du milieu et aux aspirations des communautés. La solution passe par un juste équilibre entre plusieurs paramètres, soit la vitesse, le nombre de bateaux, le type de bateaux et les zones permises. Or, cela ne tient absolument pas compte des critères environnementaux. Cela ne permet pas de protéger la santé des plans d'eau.
En annexe à notre mémoire, qui sera transmis au Comité, nous avons fourni une courte revue de la littérature qui expose l'incidence que peut avoir la navigation non encadrée sur la turbidité, c'est-à-dire la clarté de l'eau, sur l'érosion des berges et sur la destruction des herbiers aquatiques endémiques.
Pour le dire simplement, les herbiers sont comme des prairies aquatiques peuplées de plantes fragiles et rares. Lorsque ces dernières sont broyées par les hélices des bateaux, ces plantes prennent beaucoup de temps à repousser. Dans certains cas, elles ne repoussent tout simplement pas.
D'autres témoins ont parlé longuement du problème des bateaux à fort sillage. La science est claire à ce sujet. Les bateaux à fort sillage produisent une colonne d'eau de cinq à sept mètres de profondeur. Cette colonne d'eau remet les sédiments en suspension et détruit la vie aquatique. Les vagues faites par les bateaux qui circulent à moins de 300 mètres des berges accélèrent l'érosion de manière considérable. Nous avons fait l'exercice, et, sur la rivière Richelieu, il y a très peu d'endroits qui ont moins de cinq mètres de profondeur.
Nous avons aussi consulté les propriétaires de marina, et ils étaient tous en faveur d'une réglementation raisonnable, différenciée et adaptée aux réalités du milieu. La sensibilisation, à elle seule, ne permet pas de mettre en place un modèle de cohabitation durable.
Nous recommandons deux choses à Transports Canada, soit déployer, de concert avec Environnement et Changement climatique Canada, des normes nationales en matière de navigation, ainsi qu'adapter le processus pour y intégrer des considérations environnementales.
Maintenant que l'on connaît les problèmes causés par les bateaux à fort sillage, qu'attend-on pour fixer des normes?
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Je tiens tout d'abord à remercier le Comité de m'offrir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner que j'ai déjà pris la parole devant le Comité il y a quelques années, comme certains d'entre vous s'en souviennent peut-être, au sujet de l'impact de la navigation commerciale sur l'érosion du littoral. À l'époque, j'avais résumé une étude que je menais sur le fleuve Saint-Laurent. J'avais passé en revue la physique des vagues de sillage des grands navires dans les chenaux étroits, les nouvelles technologies de mesure, les stratégies de protection du littoral fondées sur la nature et les besoins actuels en matière de recherche. Ici, en collaboration avec mon collègue, M. Jesse Vermaire, je vais discuter des sillages produits par les embarcations de plaisance.
La probabilité qu'un sillage de bateau contribue à l'érosion des berges dépend de la puissance des vagues, de l'élévation de la surface de l'eau par rapport à la berge et des caractéristiques de la berge qui déterminent sa stabilité, comme l'angle de la berge, la granulométrie des sédiments, la cohésion, la consolidation, la pression interstitielle, ainsi que le type de végétation. Les grands navires ne sont pas les seuls à pouvoir provoquer l'érosion du littoral; les petites embarcations de plaisance peuvent également générer des vagues relativement importantes. Les bateaux à sillage, par exemple, sont spécifiquement conçus avec un fort tirant d'eau pour induire un sillage important à des fins récréatives, comme le ski nautique.
Bien que les embarcations de plaisance soient généralement trop petites pour générer une grande vague de rabattement primaire, ce dont j'ai parlé pour le Saint-Laurent, la vague de sillage de Kelvin en forme de V qui s'ensuit peut être suffisamment importante pour éroder les sédiments des berges. Ce phénomène a été documenté dans certaines études antérieures. Par exemple, dès 2002, les travaux effectués par Bauer et al. ont permis d'estimer que les taux d'érosion se situaient entre 0,01 millimètre et 0,22 millimètre par passage de bateau. Il s'agit d'une petite quantité par passage, mais les effets cumulés de milliers de passages pourraient être considérables.
Nous pensons qu'il est nécessaire d'identifier les zones sans sillage et les limitations de vitesse afin de réduire l'érosion du littoral et les impacts écologiques liés à l'utilisation des bateaux de plaisance.
Le sillage des embarcations de plaisance a été mis en cause comme pouvant contribuer à l'érosion des berges de la voie navigable du canal Rideau. Dans le cadre d'une étude plus vaste financée par le CRSNG en collaboration avec Parcs Canada, nous avons travaillé à la mesure des vagues de sillage et de la turbidité associées à diverses embarcations de plaisance dans la rivière Rideau. Nous avons mis en place un site d'étude près du parc Eccolands, juste au sud d'Ottawa.
Le plan expérimental consiste à étudier la vitesse de divers types d'embarcations selon une trajectoire prédéterminée le long d'une berge érodée. Je me concentrerai ici sur trois types d'embarcations: un bateau de pêche de cinq mètres et demie, un bateau à fort sillage d'environ six mètres, et un petit cruiser d'environ neuf mètres, comme on en voit typiquement sur le canal Rideau. Les vitesses utilisées étaient lente, moyenne et rapide pour chaque type d'embarcation. Les distances par rapport au rivage étaient de 30 mètres, 60 mètres et 100 mètres, respectivement.
Nous avons recueilli une quantité intéressante de données à l'aide de différents types d'instruments, mais je me concentrerai ici sur le niveau d'eau et la turbidité collectés avec un instrument RBRduo à deux hertz. Nous avons placé cet instrument à six mètres du rivage pour mesurer les vagues et la turbidité. J'ai également pris des mesures répétées de la berge sur deux ans à l'aide d'un GPS de qualité pour surveiller le recul des berges.
Lors du passage de chaque bateau et de l'impact du train de vagues sur la berge, des sédiments ont été entraînés, ce qui a entraîné une augmentation de la turbidité. Nous avons traité les données relatives au niveau de l'eau pour en extraire ce que l'on appelle la « hauteur de vague significative », qui correspond à la moyenne du tiers supérieur des vagues du train de sillage. Nous avons également traité la turbidité pour déterminer l'augmentation de la turbidité pendant le passage de l'embarcation.
Nous avons été en mesure d'établir un certain nombre d'observations préliminaires.
Tout d'abord, les vagues de sillage des bateaux de plaisance se dissipent au fur et à mesure qu'elles se propagent. Par conséquent, les vagues qui frappent la rive sont plus importantes si elles sont générées près de la rive que si elles sont générées plus loin de la rive. Et ce, même sur une petite voie navigable comme la Rideau. Nous pouvions constater une différence en fonction de la distance à laquelle se trouvait l'embarcation.
Chaque bateau a produit une hauteur de vague significative maximale à vitesse moyenne. En effet, à vitesse moyenne, le bateau n'est pas en train de planer et de déplacer une plus grande quantité d'eau. Pour les trois bateaux dont je parle ici, la vitesse moyenne était de l'ordre de 20 kilomètres par heure.
Les hauteurs de vagues significatives maximales produites par le petit bateau de croisière et le bateau à sillage étaient similaires, de l'ordre de quinze centimètres. Ces hauteurs étaient plus importantes que celles produites par le bateau de pêche, qui étaient de l'ordre de cinq centimètres.
La turbidité augmente en fonction de la hauteur des vagues, ce qui suggère que l'érosion du littoral se fera elle-même en fonction de la hauteur des vagues.
Enfin, j'ai mesuré un recul de la berge sur un an. Il était de dix centimètres au sommet de la berge et d'environ un demi-mètre au pied de la berge, ce qui suggère que la berge devient plus abrupte avec le temps.
Je vous remercie.
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Je vous remercie de m'avoir invité pour discuter de ce sujet important.
Je suis professeur agrégé de sciences de l'environnement et de géographie à la Carleton University. Je suis spécialisée dans les écosystèmes aquatiques, les environnements littoraux et la façon dont les activités humaines peuvent modifier les environnements littoraux.
Comme l'a indiqué mon collègue, M. Rennie, nous avons collaboré à un projet de recherche. Colin a parlé du travail expérimental que nous avons effectué. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un travail d'observation sur les passages d'embarcations sur la rivière Rideau que nous venons également d'effectuer. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre d'un projet plus vaste financé par le CRSNG.
Au cours de l'été 2023, nous avons effectué des observations sur les passages de bateaux dans deux sites de la rivière Rideau. Le premier était la zone de conservation W.A. Taylor au 3250 River Road à Ottawa, et le second était le parc Eccolands, toujours sur River Road. Ces deux sites sont très fréquentés par les plaisanciers, car ils disposent de marinas ou de rampes de mise à l'eau publiques qui sont disponibles et gratuites.
Toutes nos observations sur les passages de bateaux ont été effectuées pendant la journée, généralement entre 10 heures et 18 heures, et par un temps considéré comme favorable à la navigation. Nous ne sommes pas sortis par temps de pluie, par exemple. C'est sur cette base que ces observations ont été faites.
Notre première observation, basée sur les données d'accès à l'information, est que la navigation de plaisance est très populaire en Ontario. Ces données datent de la période de la pandémie. En moyenne, 18 400 nouveaux permis d'embarcation de plaisance ont été délivrés chaque année en Ontario à partir de 2019.
Sur la voie navigable Rideau, comme probablement ailleurs, le nombre de passages de bateaux de plaisance par heure était très spécifique au site et dépendait fortement des conditions météorologiques et du jour de la semaine, s'il s'agissait d'un week-end ou d'un jour férié, par exemple.
Le canal Rideau est très apprécié pour les voyages de longue durée. Cependant, à l'exception des bateaux de croisière, la plupart des bateaux restent dans une seule section de la rivière et ne passent pas par les postes d'éclusage. En 57 heures, nous avons observé 838 passages de bateaux. Cela représente environ 15 passages de bateaux par heure, en moyenne. Les passages de bateaux ont atteint un maximum de 72 par heure pendant le long week-end des vacances civiques du mois d'août. Cette période a également coïncidé avec un tournoi de pêche à proximité du site.
Les types de bateaux les plus courants que nous avons observés sont les motomarines. Les petits bateaux à moteur représentaient 21 % de tous les passages de bateaux, suivis par les bateaux de pêche, tels que les petits bateaux en aluminium, avec 18 %. Les bateaux de croisière et les yachts représentaient 14 % de tous les passages de bateaux; les bateaux à pont ouvert et les bateaux pontés représentaient 13 %; les pontons 8, %. Les bateaux de sports nautiques, c'est-à-dire les bateaux associés au ski nautique et au surf, représentaient 13,5 % de tous les passages de bateaux. Les bateaux de surf étaient assez rares, représentant seulement 2 % de tous les passages de bateaux observés.
Nous avons également noté qu'aucune activité de sport nautique n'a été observée dans les zones d'interdiction de s'agiter affichées sur le canal sur nos sites proches des marinas, ce qui suggère que les plaisanciers respectent les zones d'interdiction de s'agiter affichées à proximité des marinas.
Tout comme le travail expérimental mentionné par M. Rennie, notre étude d'observation montre que les bateaux de croisière et les bateaux de planche à voile produisent les plus grandes hauteurs de vagues sur le canal Rideau. Le but de ce travail d'observation était de comparer le travail expérimental avec la situation réelle de la façon dont les bateaux traversent et empruntent le canal Rideau.
Nous étudions également actuellement l'influence de la navigation de plaisance sur le paysage sonore sous-marin. Comme je suis également écologiste, cela m'intéresse. Il existe très peu de données à ce sujet pour les eaux douces. Nous devons recueillir davantage de données et les analyser, mais il est très clair que la navigation de plaisance est le bruit anthropique dominant dans le paysage sonore sous-marin du canal Rideau.
Je vous remercie.
Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Brad Thomson, et je suis le directeur général de la MacDonald Turkey Point Marina Inc. Je travaille dans le secteur de la navigation de plaisance depuis 34 ans à temps plein, après avoir également travaillé pendant huit ans à temps partiel. En fait, je travaille au sein de ce secteur depuis l'âge de onze ans.
Je suis ici aujourd'hui au sujet des réductions de financement du programme d'élimination des fusées éclairantes de CanBoat, anciennement connu sous le nom de l'Escadrille canadienne de plaisance.
L'élimination des fusées de détresse périmées est une question de sécurité publique très préoccupante. À elle seule, la marina MacDonald Turkey Point a vendu 438 fusées éclairantes cette année, et nous possédons encore environ 500 fusées périmées. Les clients apportent ces fusées dans notre magasin ou les laissent à notre porte, et nous les avons même trouvées dans et autour de nos conteneurs à ordures.
Les fusées de détresse périmées sont des produits dangereux qui nécessitent une manutention et des services d'élimination particuliers. Ces fusées périmées constituent non seulement un risque pour la sécurité du personnel de la marina et du service d'élimination que nous utilisons, mais aussi un danger extrême pour l'environnement, y compris les lacs, les décharges et la faune.
La réglementation fédérale exige que les plaisanciers transportent sur leur bateau des fusées éclairantes approuvées par Transports Canada. Les fusées sont valables pendant quatre ans à compter de la date de fabrication indiquée sur les fusées. Compte tenu du nombre de bateaux de plaisance dans notre pays, il en résulte une quantité extrêmement importante de fusées éclairantes qui expirent régulièrement, sans qu'il y ait de moyen rentable ou réglementé de s'en débarrasser.
Le 9 novembre 2021, la politique de Transports Canada sur l'acceptation des signaux de détresse visuels électroniques au lieu des signaux de détresse pyrotechniques sur les embarcations de plaisance est entrée en vigueur. Je ne sais pas combien de plaisanciers savent que les signaux électroniques peuvent remplacer les fusées éclairantes, car le « Guide de sécurité nautique » de Transports Canada est daté de juillet 2019, c'est-à-dire qu'il a presque cinq ans. Cela fait plus de deux ans que cette politique est entrée en vigueur.
Au nom des plaisanciers et des opérateurs maritimes du Canada, nous aimerions que le financement fédéral soit rétabli pour CanBoat afin de résoudre son problème d'élimination des fusées éclairantes et que Transports Canada mette à jour ses directives en matière de sécurité nautique, en ligne et sur papier, afin d'informer les plaisanciers de l'utilisation de signaux électroniques alternatifs.
Je suis également ici aujourd'hui pour représenter la MacDonald Turkey Point Marina Inc. en ce qui concerne Transports Canada et la Loi sur les eaux navigables canadiennes, qui a eu une incidence sur nos droits de contrôler les voies navigables à l'intérieur de la marina.
La MacDonald Turkey Point Marina Inc. appartient à son propriétaire actuel depuis le 31 janvier 2005, la marina elle-même datant des années 1950. C'est grâce au travail acharné de l'homme et de la machine dans les années 1950 que les voies d'eau ont été creusées pour créer le port de plaisance. La MacDonald Turkey Point Marina Inc. est propriétaire du lit des voies navigables de la marina, comme l'indiquent les citations suivantes tirées d'une lettre de Transports Canada datée du 6 février 2020:
La lettre présente la position officielle de Transports Canada et remplace toute correspondance antérieure...
Le gouvernement du Canada n'est pas propriétaire du lit des canaux qui font partie de la marina de Turkey Point.
La Loi sur les eaux navigables canadiennes s'applique aux chenaux situés à l'intérieur de la propriété connue sous le nom de Turkey Point Marina.
La Loi sur les eaux navigables canadiennes empêche la marina d'exercer un quelconque contrôle sur sa propre voie d'eau. Suite à la lettre de Transport Canada, le Ministère des ressources naturelles de l’Ontario, dans une lettre datée du 4 mars 2024, a pris la position officielle suivante:
Le ministère est d'avis que la marina de Turkey Point ne peut pas restreindre le droit du public de pêcher dans les eaux navigables, quel que soit le propriétaire du lit de canaux...
Les pêcheurs entravent la navigation dans nos chenaux plutôt qu'ils ne la favorisent. Ils peuvent constituer une entrave et un danger pour la navigation dans nos voies d'eau. Un samedi ou un dimanche d'été, on compte en général plus de 1 200 embarcations au sein de nos voies navigables les plus fréquentées.
Nous avons également un problème avec d'anciens clients gênants qui ont reçu un ordre d'interdiction de pénétrer sur le terrain de la marina. Comme ils ont le droit d'accéder à nos voies navigables, ils peuvent encore déranger nos clients.
Il est pratiquement impossible de faire respecter ces ordonnances par les agents de conservation locaux et la Police provinciale de l'Ontario en raison de l'accès à la voie navigable. MacDonald Turkey Point Marina souhaite que Transports Canada examine le contrôle exercé par la marina sur ses voies navigables.
Notre secteur est également confronté au fardeau de la taxe sur les bateaux de luxe qui lui a coûté des millions en raison de la réduction des ventes d'embarcations, des pertes d'emplois et des fermetures d'entreprises. Par ailleurs, compte tenu du volume d'essence que nous vendons au poste d'essence de la marina, la taxe sur le carbone représente une dépense supplémentaire pour nos clients.
Au nom de tous nos clients et de tous les acteurs du secteur, nous demandons au gouvernement de reconsidérer la pertinence de ce type de taxes.
Je vous remercie du temps et de l'attention que vous consacrez à ces détails.
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Je vais essayer de ne pas trop répéter les commentaires de M. Vis sur l'élimination des fusées éclairantes, mais c'est vraiment de cela que je suis venu parler.
Nous demandons à Transports Canada de financer le programme d'éducation à la sécurité et d'élimination des fusées éclairantes, administré auparavant par l'entremise des Esquadrilles canadiennes de plaisance, ou CPS-ECP, que l'on appelle aujourd'hui CanBoat/NautiSavoir partout au Canada dans les deux langues officielles. Il n'y a pas d'autre programme pancanadien, et il ne reste que quelques options d'élimination locales.
En tant que membres de l'industrie de la navigation de plaisance, nous sommes très conscients du nombre de plaisanciers qui ont à bord de leur embarcation des fusées pyrotechniques de détresse exigées par la réglementation de Transports Canada, ainsi que de vieilles fusées éclairantes qui sont maintenant périmées et potentiellement dangereuses.
Les fusées pyrotechniques de détresse doivent être éliminées correctement. Au cours des dernières années, de nombreuses options d'élimination par l'entremise des services municipaux de gestion des déchets et d'autres organismes gouvernementaux, comme les services de police et d'incendie, ont été abandonnées. Beaucoup de gens ne savent pas comment se débarrasser de leurs fusées éclairantes périmées et, par conséquent, ils le font incorrectement.
Le programme de collecte et d'élimination des fusées éclairantes des Escadrilles canadiennes de plaisance, ou NautiSavoir, financé par Transports Canada, a connu beaucoup de succès. Ce programme d'envergure nationale, offert en anglais et en français, a permis de recueillir plus de 200 000 fusées éclairantes; les plaisanciers venaient les déposer à l'occasion d'activités d'élimination de fusées éclairantes organisées par CPS-ECP, ou Nautisavoir. Ces activités avaient lieu depuis 2000. Le personnel était constitué de bénévoles formés par Nautisavoir, et le tout était dirigé de concert avec CIL Orion Explosives, qui gère l'élimination comme il se doit et finance 40 % du coût de cette élimination.
Toutefois, le financement de ces activités dans le cadre du Programme de contribution pour la sécurité nautique n'a pas été renouvelé après 2022. À titre d'information, sachez que l'élimination d'une fusée éclairante ordinaire coûte environ 2,50 $, et il faut ensuite y ajouter des frais d'expédition de 1 $ à 1,50 $. Cela vous donne donc une idée de ce qu'il en coûte réellement pour se débarrasser de ces dispositifs.
Nous savons que leur présence dans les ordures ménagères constitue un danger pour les employés municipaux. Sur le plan environnemental, tirer des fusées éclairantes est très dangereux, voire illégal, sauf en cas d'urgence légitime. Vous pouvez comprendre les effets environnementaux, car lorsque ces fusées éclairantes commencent à se déployer... Après tout, il s'agit d'explosifs; c'est aussi simple que cela. On nous a signalé des cas où des travailleurs avaient vu des fusées éclairantes se déclencher entre leurs mains.
Encore une fois, afin d'assurer la sécurité des plaisanciers canadiens partout au pays, nous vous prions d'accorder le financement aux Esquadrilles canadiennes de plaisance — CanBoat/NautiSavoir — pour ce programme unique. Je vous soumets personnellement cette demande en tout respect.
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Pour l'industrie de la navigation de plaisance, la Loi sur les eaux navigables canadiennes touche directement l'entreprise privée. Nous sommes une marina privée. Ce n'est pas comme si c'était situé en plein milieu du lac. Nous essayons de faire de notre mieux pour contrôler ce qui se passe ici, et il y a parfois des gens qui ne veulent pas agir avec respect. On trouve parfois 2 000 ou 3 000 personnes ici les samedis ou dimanches après-midi. Ils arrivent à grande vitesse et créent un grand sillage qui peut endommager les biens, mais ils s'arrêtent aussi pour pêcher au milieu du canal ou jouer de la musique à l'heure du souper lorsque les gens essaient de prendre un repas en famille.
Malheureusement, à l'heure actuelle, compte tenu de la façon dont la Loi sur les eaux navigables canadiennes est interprétée, notamment par d'autres organismes, comme le ministère des Ressources naturelles, ces gens sont autorisés à s'arrêter et à jeter l'ancre directement dans notre voie navigable. Nous n'avons pas d'entrée ni de sortie; nous n'avons qu'une entrée, et la sortie est la même ici, à la marina MacDonald Turkey Point, de sorte qu'il est très difficile d'exercer un quelconque contrôle sur notre voie navigable.
La situation à la baie Long Point ne diffère pas de celle des marais et des clubs de chasse le long de la rive nord du lac Érié. Tous ces endroits comportent des panneaux d'interdiction d'accès, mais aujourd'hui, tout le monde peut s'y rendre pour pêcher, alors qu'auparavant, on pouvait empêcher leur accès.
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Merci, monsieur Bélanger. Nous y reviendrons plus tard, si c'est possible. Vous avez ouvert des portes à d'autres sujets intéressants.
Monsieur Rennie, je vous remercie de votre présentation. C'est toujours un plaisir de recevoir des représentants d'universités, car les universitaires se basent sur la science et les données probantes. Vous avez parlé aujourd'hui d'un élément très nouveau. Nous n'en avons jamais entendu parler.
On a mentionné des critères, comme la limitation de vitesse à 30 kilomètres à l'heure et l'obligation de ne pas s'approcher à moins de 300 mètres des rives. On a aussi parlé des vagues causées par les bateaux à fort sillage et par les gros bateaux.
De votre côté, vous avez parlé des effets néfastes que peut avoir l'accumulation de petites vagues à grande échelle. L'argument est nouveau pour nous.
Pouvez-vous nous en parler davantage? Comment mesure-t-on les petites vagues, et pourquoi avez-vous conclu que leur accumulation pouvait causer des dommages à l'environnement?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui.
Je vais m'adresser aux représentants de la Fondation Rivières.
Nous en sommes, aujourd'hui, à notre troisième rencontre relativement à cette étude. Nous avons eu l'occasion de discuter du processus réglementaire à plusieurs occasions. Beaucoup de gens nous ont dit que les bateaux à fort sillage, en particulier, constituaient une source d'irritation importante. Cependant, j'aimerais soulever un autre point.
Au Québec, les camions ne sont pas autorisés à circuler sur toutes les routes, tout comme les scooters, qu'il s'agisse de routes municipales ou d'autoroutes. Les conducteurs savent aussi qu'il faut respecter la réglementation relative aux zones scolaires et aux limites de vitesse. Il y a donc des règles en place. Cela n'est pas le cas pour les plaisanciers qui naviguent sur une rivière ou sur un lac. Il n'y a aucune règle, sauf si l'on entreprend des démarches localement.
Cette situation vous semble-t-elle normale?
Quelle serait la solution pour remédier à cette lacune?
Je remercie les techniciens d'avoir affiché la vue d'ensemble de la salle.
Merci à tous nos témoins de s'être joints à nous pour cette étude. C'est un sujet très intéressant.
Lors d'une de nos dernières réunions, j'ai fait remarquer à quel point le contexte est différent d'un bout à l'autre du Canada. Nous parlons de la navigation de plaisance et de son incidence sur les milieux aquatiques, et le problème semble être attribuable en grande partie à une forte densité d'utilisation. Dans de nombreuses régions du Nord du Canada, la densité d'utilisation par les plaisanciers est exceptionnellement faible, et je suppose que les répercussions le sont également.
En écoutant les témoignages de MM. Rennie et Vermaire, il semble qu'il y ait vraiment un lien avéré entre l'utilisation intensive par les embarcations de plaisance et ces répercussions sur les berges et sur le milieu aquatique.
À votre avis, l'ampleur des répercussions mérite‑t‑elle une approche fédérale concertée pour réglementer la navigation de plaisance afin d'en atténuer les effets?
C'est une partie du problème, car il n'y a aucun moyen de financer la collecte et l'élimination des fusées éclairantes par l'intermédiaire d'une consigne ou de quelque autre moyen, comme vous venez de le suggérer.
Il faut aussi prendre en considération les coûts pour les ports de plaisance et les magasins de fournitures pour bateau. Il leur faudra des soutes pour stocker ces fusées en attendant de les envoyer aux fabricants aux fins d'élimination. Cela représente aussi un coût. Il est très difficile d'amener les gens à se soucier de cela, et encore plus à faire quelque chose à cet égard.
Nous avons lancé ce programme en 2014 — par « nous », j'entends les Escadrilles canadiennes de plaisance, NautiSavoir — parce qu'il y avait un besoin croissant de fournir un moyen pour permettre aux plaisanciers de se débarrasser de ces fusées éclairantes. Pour ce programme, nous avons obtenu un financement sur huit ans dans le cadre du Programme de contributions pour la sécurité nautique, mais ce financement s'est arrêté l'année dernière. La demande que nous avons présentée a été rejetée.
Nous avons de nouveau présenté une demande pour l'année prochaine et les deux années suivantes, mais d'après ce que j'ai compris, le programme a été suspendu...
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Merci, monsieur le président. Je vais adresser mes questions à M. Thomson.
Monsieur Thomson, je tiens tout d'abord à vous remercier et à vous féliciter. Je sais comment fonctionne votre marina. Je vous salue depuis la marina de Sugarloaf, à Port Colborne. Beaucoup de gens se rendent sur le lac Érié grâce à des personnes comme vous et à votre exploitation, ainsi qu'aux autres exploitations situées le long de la rive nord du lac Érié. Je vous en remercie.
Mes questions s'adresseront davantage à M. Thomson et porteront sur ce que nous pouvons faire pour vous. Bien sûr, « nous » signifie le gouvernement fédéral, mais aussi en partenariat avec la province et l'administration municipale. Je suis également coprésident du groupe de travail sur les Grands Lacs, et quelques-unes de mes questions porteront donc sur l'environnement, et je vais commencer par celles‑ci.
En ce qui concerne l'empreinte écologique, les répercussions environnementales que vous avez sur le lac, votre marina prend‑elle des mesures pour préserver la qualité de l'eau du lac Érié? Des initiatives écologiques sont-elles prévues pour la marina?
Enfin, pour ce qui est de l'aspect environnemental, assure‑t‑on, dans votre région, la protection de la vie marine, notamment des habitats de la faune et de la flore sauvages?
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Ma dernière question s'adresse à vous, monsieur Thomson, et il s'agit d'une recommandation.
L'une des raisons pour lesquelles nous avons créé, par exemple, la taxe de luxe, la taxe sur le carbone et d'autres mesures de ce genre, est que nous voulions réinvestir cet argent dans différents services, notamment en compensant l'impôt foncier, les factures d'eau de l'infrastructure ou d'autres services à la fois municipaux et personnels, mais je ne veux pas m'étendre sur ce sujet.
Ce qui m'intéresse le plus, c'est de savoir comment une partie de cette aide pourrait être offerte à votre marina — ou à n'importe qui d'autre, d'ailleurs — afin que ces fonds puissent apporter une contribution à votre exploitation, aux municipalités et aux Canadiens.
Pourriez-vous nous transmettre ces renseignements? Ce serait formidable.
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Je pense que mon temps de parole est presque écoulé.
On me dit qu'il me reste 20 secondes.
[Traduction]
D'accord, il me reste assez de temps pour une autre question.
[Français]
Vous avez parlé de la diversité des types d'embarcation sur les plans d'eau, par exemple des motomarines, des bateaux de pêche et d'autres types d'embarcation doivent souvent cohabiter.
Comment décririez-vous la cohabitation qui existe entre tous les plaisanciers, dans votre cas? Les autres témoins sont surtout venus nous parler de petits plans d'eau, qui sont davantage réservés aux embarcations de plaisance.
Croyez-vous qu'il faudrait mettre en place des corridors distincts pour chaque catégorie d'embarcation ou avez-vous plutôt constaté une bonne cohabitation?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci encore aux témoins de discuter de ces sujets avec nous.
Nous avons entendu des témoins qui étaient principalement préoccupés par les effets de la navigation de plaisance sur l'écosystème aquatique, les berges, etc. Nous avons aussi entendu des témoins de la communauté des plaisanciers se dirent inquiets sur plusieurs sujets, comme les fusées, dont nous avons entendu parler aujourd'hui. Nous avons entendu parler des coûts liés à la navigation, des besoins en infrastructure et de ce genre de choses.
Ma question s'adresse à MM. Thomson et Gullick. J'aimerais savoir ce que vous pensez de ces craintes quant à l'incidence de la navigation de plaisance sur les berges et l'environnement aquatique, et de l'idée d'améliorer la réglementation pour réduire au minimum les effets causés par la navigation de plaisance.
Je ne vous demande pas s'il y a une incidence. Il y aura bien sûr des incidences sur les lacs et les rivières très fréquentés par les plaisanciers. Il faut plutôt voir comment nous pouvons régir efficacement la navigation de plaisance. Quel ordre de gouvernement est le mieux placé pour prendre des règlements et les appliquer, et à quoi cela peut‑il ressembler?
La communauté des plaisanciers appuie‑t‑elle les efforts? Je suppose que certains plaisanciers vont voyager une ou deux heures pour aller naviguer sur un lac ou une rivière, et ils ont sans doute un point de vue très différent par rapport à la personne qui habite sur les berges, qui se promène en bateau dans les environs et qui vit ces effets de manière différente.
Que pensez‑vous de toute cette discussion sur les effets environnementaux de la navigation de plaisance?