:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 34e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 3 février 2022, le Comité se réunit pour étudier les pénuries de la main-d'œuvre prévues dans le secteur des transports au Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre des communes adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent y participer en personne ou au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Chers membres du Comité, comparaissent devant nous aujourd'hui M. Serge Buy, président-directeur général de l'Association canadienne des traversiers.
[Français]
De la Chambre de commerce maritime, nous recevons le directeur des Affaires gouvernementales et des intervenants, M. Maguessa Morel‑Laforce.
[Traduction]
M. John Corey, président de l'Association canadienne de gestion du fret.
Avant de donner la parole aux témoins pour leurs remarques liminaires, je voudrais la donner au greffier pour des remarques d'ordre administratif. Il me semble que nous devons élire un vice-président ou une vice-présidente.
Monsieur le greffier, c'est à vous.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, d'avoir invité l'Association canadienne des traversiers pour parler de cette question importante.
Je voudrais tout d'abord vous donner des éléments de contexte concernant notre secteur.
Chaque année, les traversiers du Canada transportent plus de 60 millions de passagers, 23 millions de véhicules et des produits à hauteur de milliards de dollars. Nos membres fournissent un lien crucial à des collectivités. Ils traversent les fleuves et rivières dans des communautés isolées du Canada rural et du Nord du Canada, un fait que la plupart des gens ne réalisent pas tout à fait. Certaines traversées le long de la route Dempster dans les Territoires du Nord-Ouest pour rejoindre Inuvik sont gratuites. Lorsqu'il n'y a pas de traversier, le coût des produits augmente de façon importante dans cette ville.
Les traversiers amènent non seulement des gens, mais apportent aussi la plupart des produits vers des îles comme Terre-Neuve et l'île de Vancouver. Nous représentons également des solutions en transport en commun dans plusieurs municipalités telles que Toronto, Halifax, Vancouver et d'autres.
L'Association canadienne des traversiers représente la plupart des exploitants de traversiers dans l'ensemble du Canada, des sociétés d'État aux gouvernements autochtones, provinciaux, territoriaux ou municipaux en passant par les exploitants privés. Nous représentons par ailleurs plusieurs fournisseurs du secteur.
La question de la pénurie de main-d'œuvre n'est pas nouvelle dans le secteur maritime. Nous avons effectivement une main-d'œuvre vieillissante. Un sondage informel mené auprès de nos membres en 2019 a montré que parmi les employés occupant des postes de cadres supérieurs, 55 % à 62 % d'entre eux étaient en mesure de prendre leur retraite d'ici cinq ans. La situation est d'autant plus criante depuis la pandémie. Au cours des dernières années, le nombre de départ à la retraite est sans précédent.
Les conséquences sont évidentes. De plus en plus de traversées sont annulées en raison du manque de main-d'œuvre. Cette fin de semaine, certaines traversées entre Kingston et l'île Wolfe en Ontario ont été brièvement interrompues, pendant que l'exploitant essayait de remplacer un membre de son équipage. Toutes les semaines, vous pouvez trouver dans les médias des cas de pénurie d'équipages sur la côte Ouest, la côte Est, voire dans l'ensemble du Canada, même dans les Prairies, car c'est là, le gros du problème pour nos exploitants.
Le mémoire que nous avons envoyé au Comité présente quelques-unes de nos recommandations. Soyons clairs, monsieur le président, nous n'avons pas de baguette magique pour résoudre ce problème. Plusieurs avenues doivent être explorées et chacune d'entre elles aura ses propres conséquences.
Les répercussions financières de cette pénurie dans le secteur des traversiers sont conséquentes. Cela signifie que les produits ne sont pas livrés du tout ou livrés avec retard. Cela signifie que les prix de certains produits seront plus élevés. Cela signifie que des employés ne peuvent pas aller travailler parce qu'il n'y a pas de traversées. Cela signifie également que les gens ne peuvent pas rentrer chez eux à temps, aller à leur rendez-vous à l'hôpital et ainsi de suite.
En définitive, nous parlons de communautés. C'est pourquoi il est essentiel de comprendre que lorsque les traversiers restent à quai, des communautés tout entières sont affectées.
Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. J'aimerais vous en présenter quelques-uns.
L'immigration ne résoudra pas tous les problèmes, mais c'est une voie importante à envisager. Nous remercions Transports Canada d'avoir pris quelques mesures dans la bonne direction, avec le soutien d'Affaires mondiales Canada, en signant les ententes reconnaissant les titres de compétence, mais on peut en faire davantage et nous avons besoin qu'on en fasse davantage très bientôt.
La technologie aussi est un facteur important, mais la réglementation accompagnant l'utilisation de nouvelles technologies doit aussi suivre et nous avons constaté quelques écueils de ce point de vue‑là.
Peut‑on améliorer les conditions de travail? Tout à fait, toujours, mais je dirais que les exploitants de traversiers sont normalement des employés de choix et les conditions de travail sont déjà très bonnes. Augmenter les salaires pourrait attirer quelques personnes, mais alors les autres vont aussi augmenter leurs salaires, et cette course sans fin pour débaucher les employés des autres ou se faire débaucher ses employés finira par n'avantager personne.
Les employeurs, les syndicats et les établissements de formation ont tous un rôle à jouer. C'est pourquoi, par exemple, vous verrez certaines recommandations dans notre mémoire qui proposent des formations hybrides, à la fois en présentiel et en virtuel.
Les recommandations de notre mémoire forment quatre catégories: le recrutement à l'international, où, encore une fois, il est essentiel de signer des accords avec d'autres pays; la formation, de la formation virtuelle à la modification des exigences qui forcent des établissements du secteur maritime à refuser des étudiants étrangers; la modernisation, concernant les exigences pour les équipages qui ont trait à la technologie, et la nécessité de moderniser certains règlements et d'adopter une approche axée sur le risque; et les données, car il nous faut une meilleure collecte des données pour avoir une idée plus claire des problèmes existants.
Monsieur le président, je suis prêt à répondre aux questions. Je vous remercie.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie grandement de nous offrir l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui.
[Traduction]
La Chambre de commerce maritime représente plus d'une centaine de parties prenantes du secteur maritime, parmi lesquelles d'importants transporteurs canadiens et américains, des ports, des terminaux et des entreprises de services maritimes, ainsi que des armateurs canadiens.
[Français]
Le secteur maritime canadien transporte des biens et des personnes partout au pays. De tous les modes de transports, c'est celui qui a le moins de conséquences sur le plan environnemental.
[Traduction]
Les marins et le personnel à terre ont été désignés travailleurs essentiels pendant la pandémie et ont poursuivi leurs tâches importantes pour s'assurer que la chaîne d'approvisionnement du Canada reste résiliente et réactive pour livrer les produits sur lesquels les Canadiens comptent.
[Français]
Le Canada a un vaste réseau de quais privés et de ports publics qui assurent le commerce international et le transport des personnes et qui soutiennent les industries nationales. Environ 200 navires canadiens sont actifs au pays dans le domaine commercial, assurant notamment les échanges entre le Canada et les États‑Unis et le commerce intérieur. Le secteur maritime canadien comprend plus de 1 000 employeurs et plus de 100 000 employés professionnels dans les domaines privé et public.
[Traduction]
Aider à reconstituer la main-d'œuvre du secteur maritime bénéficiera en fin de compte à d'autres secteurs-clés de l'économie, comme l'agriculture, la construction, le secteur manufacturier, les ressources naturelles et le tourisme, qui dépendent fortement de l'accès au transport maritime pour les besoins de leur chaîne d'approvisionnement.
[Français]
L'industrie maritime est sous réglementation fédérale, ce qui inclut la plupart des postes sur un navire commercial. Cependant, le gouvernement fédéral fournit très peu de soutien aux institutions de formation et aux étudiants du domaine maritime. Le gouvernement fédéral doit consacrer des fonds, de façon récurrente, au soutien de la formation de nouveaux employés du secteur privé, de la Garde côtière et d'autres secteurs du domaine où il y a un manque de personnel.
Puisque ma collègue Julia Fields, de la Fondation de l’industrie maritime canadienne, n'est malheureusement pas ici aujourd'hui, c'est moi qui vais vous communiquer l'allocution qu'elle avait préparée.
[Traduction]
La Fondation de l'industrie maritime canadienne a été instaurée en 2020 pour aider à trouver des solutions au problème du développement de la main-d'œuvre dans le secteur maritime public et privé. Nous avons parmi nos partenaires des employeurs, comme des sociétés de transport maritime, des syndicats, des pilotes, des collèges maritimes, ainsi que des ministères-clés du gouvernement qui ont des responsabilités maritimes, dont la Garde côtière du Canada, Transports Canada et le Bureau de la sécurité des transports.
Tout comme nos partenaires du transport multimodal routier et ferroviaire, nous avons d'énormes défis à relever. Le secteur maritime du Canada a déjà du mal à pourvoir les postes dans l'ensemble du pays, et la pénurie de main-d'œuvre, au cours des dernières années, a même forcé des bateaux à rester temporairement à quai. Les collèges maritimes ont du mal à embaucher des enseignants, et quant aux organismes gouvernementaux et aux sociétés privées, ils se disputent le même bassin de talents restreint et vieillissant. En général, l'industrie maritime fonctionne de façon efficace et souvent discrète, loin des yeux du public. Par conséquent, les carrières du secteur maritime sont peu connues. La plupart des jeunes et ceux qui cherchent une nouvelle carrière ne pensent pas au secteur maritime ni aux différents débouchés offerts par ce secteur.
Vous devez savoir que les données sur la main-d'œuvre sont rares dans le secteur maritime, et celles que nous avons datent ou sont incomplètes. Cependant, une étude récente menée par Transports Canada constate que, dans les 10 prochaines années, 43 % des travailleurs du secteur maritime au Canada sont censés prendre leur retraite. Ce chiffre est même plus élevé pour les postes essentiels, comme les officiers du génie ou les officiers de pont. Transports Canada estime qu'il faudra embaucher environ 19 000 nouveaux travailleurs au cours des 10 prochaines années.
Il est important de noter que la mise en place de ce créneau d'avenir est un problème urgent, puisque le secteur maritime dépend d'un bassin de talents continu prêt à suivre des formations spécialisées à tous les niveaux. C'est un secteur où des compétences hautement spécialisées sont nécessaires pour le travail à terre, mais tout particulièrement pour les postes de travail en mer. Par exemple, cela prend de six à huit ans pour devenir capitaine d'un navire commercial de plus gros tonnage.
Nous pensons que le gouvernement fédéral pourrait nous aider dans trois domaines-clés. Ce sont des domaines pour lesquels de nombreux autres secteurs ont reçu de l'aide.
Pour le premier domaine, il s'agirait de nous accompagner pour améliorer l'analyse des données de main-d'œuvre dans le secteur maritime, pour mieux cerner l'ampleur du problème, le jalonner et faire le suivi des progrès.
Le deuxième domaine serait celui du financement, pour nous aider à mieux sensibiliser la population, puisque la diversité des carrières maritimes, les salaires élevés et les taux de correspondance compétence-emploi élevés sont largement méconnus du grand public, en particulier des élèves du secondaire.
Le troisième domaine serait d'accompagner le secteur pour améliorer la disponibilité des programmes de formation, la façon d'y accéder et la possibilité de les financer. Il existe un nombre limité d'établissements ou de collèges maritimes au Canada, et nombre d'étudiants potentiels auraient besoin de se déplacer et de payer les frais de scolarité et les frais de subsistance. En conséquence, la formation maritime peut s'avérer difficile d'accès pour un certain nombre de collectivités et aussi pour des travailleurs qui sont déjà dans ce secteur et qui voudraient améliorer leurs compétences ou mettre à jour leur licence.
Par exemple, deux collèges qui sont membres de notre organisation ont récemment déposé une demande de financement pour créer de nouveaux programmes qui permettront de diminuer le coût global de la formation et de faciliter l'accès à cette formation pour les Premières Nations et les groupes méritant l'équité. Ces programmes, entre autres, augmentent l'offre des cours en ligne et accélèrent l'adoption de la réalité virtuelle et de la simulation dans les formations maritimes.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de parler au nom du secteur maritime du Canada.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je voudrais remercier le Comité de m'avoir donné la possibilité de parler aujourd'hui des pénuries de main-d'œuvre que nous anticipons dans le secteur du transport au Canada.
L'Association canadienne de gestion du fret représente des acheteurs de transport de fret au Canada, que ce transport soit ferroviaire, maritime, aérien ou routier. J'espère que je suis à la bonne réunion, car je vais parler de problèmes de main-d'œuvre dans les secteurs ferroviaire et routier.
Comme les autres pays du G7, nous avons une population vieillissante et une faible natalité. Notre récente expérience de la COVID a souligné le fait que nous n'avions pas suffisamment de travailleurs qualifiés pour pourvoir tous les postes vacants. Avec la pandémie, l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée est devenu un facteur plus important pour les travailleurs. Le salaire seul ne suffit plus pour les motiver.
Comment cela affecte‑t‑il les services de transport et la chaîne d'approvisionnement? Nous avons tous vécu le chaos de la chaîne d'approvisionnement exacerbé par la COVID. Au début de la pandémie, Transport Canada a désigné les services ferroviaires et les services routiers comme essentiels. Les travailleurs des deux secteurs ont aidé le Canada à continuer de fonctionner pendant la COVID en maintenant le transport de nourriture, de carburant, d'équipement de protection individuelle, de produits chimiques et autres matériaux vitaux. Sans ce service de transport, les effets de la pandémie auraient été bien pires.
Même si les travailleurs du secteur ont fait un excellent travail et ont atteint les résultats escomptés, deux importants problèmes de main-d'œuvre demeurent.
Tout d'abord, la main-d'œuvre est vieillissante. En général, les baby-boomers qui ont propulsé l'économie dans les années 1980, 1990 et 2000 ont quitté le marché du travail et prennent leur retraite en masse. Nous n'avons pas suffisamment de travailleurs qualifiés pour les remplacer. Tout le monde ne peut pas travailler de la maison.
La pénurie de camionneurs est toujours un problème. Le Conference Board du Canada nous dit maintenant que l'âge moyen des camionneurs est de 46 ans, comparé à l'âge moyen des autres travailleurs qui est de 41 ans et demi. Le secteur doit attirer des travailleurs plus jeunes. On estime qu'il y a à l'heure actuelle 23 000 postes de camionneur à pourvoir, et ce chiffre s'élèvera bientôt à 56 000 dès 2024. Cela augure mal pour l'avenir de l'économie canadienne.
Dans le secteur ferroviaire, la pénurie d'équipes et de locomotives — et non de wagons — est un problème récurrent pendant les périodes de fluidité négative du réseau. Le monde des expéditeurs s'inquiète sérieusement du fait que la récolte de céréales supérieure à la moyenne cette année, l'arrivée de l'hiver et la pénurie de personnel puissent créer un véritable chaos sur les lignes de chemin de fer à l'avenir.
Le deuxième problème concernant l'emploi est le changement d'attitude envers le travail. Aujourd'hui, les travailleurs n'envisagent pas le travail de la même façon qu'avant. La COVID n'est pas la cause de ce changement, mais l'a certainement accéléré. Le travail à partir de chez soi, les réunions virtuelles et l'exigence d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont au nombre des demandes.
Le roulement de personnel dans le secteur routier est très élevé, de l'ordre de 70 %. Les conducteurs quittent régulièrement leur employeur ou le secteur. Ce roulement peut être attribué aux longues heures, à la pression pour l'obtention de résultats, à de mauvaises conditions de restauration et de repos sur la route, ainsi qu'un manque de reconnaissance et d'appréciation.
Dans le secteur ferroviaire, la pratique de l'exploitation ferroviaire précise, soit concentrer les opérations sur l'exploitation des actifs, ne s'applique pas uniquement à l'équipement. Le personnel est réduit au strict minimum, ce qui accroît la pression sur les employés restants.
Aux États-Unis, les compagnies de chemin de fer et les syndicats travaillent à l'heure actuelle à leurs conventions collectives. Malgré une augmentation des salaires de 24 % échelonnée sur les trois prochaines années, certains syndicats ne veulent pas ratifier les conventions, parce que, selon eux, les gestionnaires n'ont aucun égard pour leur qualité de vie — ce qui est illustré par leur réticence obstinée à offrir davantage de congés payés, tout particulièrement en cas de maladies. Les employés trouvent que la gestion s'intéresse davantage aux ratios de l'exploitation et aux profits qu'au bien-être de leurs employés. Ce n'est pas surprenant qu'ils n'arrivent pas à pourvoir les postes.
Quelles sont les solutions possibles?
Une façon d'augmenter le nombre de travailleurs disponibles à court terme serait d'augmenter l'immigration. Je comprends que ce ne soit pas une solution si simple que cela, mais cela vaut le coup d'essayer. Rappelons-nous que le Canada est un pays qui s'est construit grâce à l'aide de gens provenant de beaucoup d'endroits différents.
Il faudrait payer un salaire horaire aux camionneurs, ce qui mettrait la priorité sur leur sécurité, réduisant ainsi la mentalité du « il faut se rendre coûte que coûte ». Il faudrait demander des camions plus écoénergétiques et encourager la numérisation du secteur. Il faudrait faire du transport routier un travail qualifié. De nombreux métiers requièrent un programme d'apprentissage et du mentorat, particulièrement en Europe. Il faudrait faire du transport routier une vocation au lieu d'en faire une carrière par défaut. Il faudrait s'assurer qu'il y a suffisamment de financement pour l'infrastructure qui sera nécessaire à l'avenir. Et il faudrait s'assurer qu'il y a plus d'endroits sécuritaires où les camionneurs pourront se restaurer et se reposer.
Les compagnies de chemin de fer doivent mieux connaître les réalités du marché du travail et les exigences de leur service aux consommateurs quand ils diminuent leur main-d'œuvre en réaction à des baisses temporaires du volume de fret. Des coupures excessives, suivies d'embauches délibérément lentes ne devraient pas exister. Il faudrait laisser un peu de souplesse au système et rendre la chaîne d'approvisionnement plus résiliente.
Il faudrait fournir de meilleures conditions aux travailleurs du transport ferroviaire, avec des mesures moins punitives dans le cas de congés légitimes. Le fait d'avoir plus de travailleurs qui font moins d'heures donnerait lieu à des conditions plus sécuritaires et à une main-d'œuvre plus heureuse et donc plus productive.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie Mme Lewis de ses questions. C'est agréable de constater son attachement aux Grands Lacs. Je vois également M. Masse, du NPD, qui a été un véritable champion des Grands Lacs. Monsieur Masse, je suis ravi de vous voir ici.
Je suis d'accord avec ce qui a été dit précédemment. Le fait est que les Grands Lacs et le Saint-Laurent créeront la fluidité dont notre pays a besoin pour faire du commerce non seulement à l'échelle nationale, mais aussi à l'échelle internationale, ce qui aura pour effet de consolider notre performance commerciale globale.
Je dois être très précis, surtout maintenant que nous creusons davantage les résultats de l'Examen de la Loi sur les transports au Canada, réalisé en 2015 par David Emerson, et les rapports visant l'établissement d'une stratégie sur les transports et la logistique que ce comité a réalisés dans l'intervalle. Ultérieurement et à l'étape finale — espérons‑le —, il y aura l'Examen de la modernisation des ports, qui a déjà été mentionné, le rapport sur la chaîne d'approvisionnement que nous avons entrepris, et maintenant la stratégie en matière de main-d'œuvre. Tout cela forme un tout.
Voici mes derniers commentaires avant de passer à ma question. Nous comprenons évidemment que les partenaires sont les entreprises, les travailleurs et la chaîne d'approvisionnement de l'industrie maritime, de l'industrie du camionnage, de l'industrie ferroviaire et de l'industrie aérienne. Nous comprenons les effets des pénuries de main-d'œuvre sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Les navires sont à quai sans capitaines, sans cuisiniers, sans ingénieurs, sans travailleurs côtiers et sans matelots. Le navire est à quai. Cette cargaison est maintenant retardée d'un jour, deux jours, trois jours ou peut-être une semaine. Nous comprenons aussi que les partenaires multimodaux subissent également de graves conséquences. C'est un effet domino. Le navire accoste, et les camions et les trains attendent. Ils n'ont rien à transporter, car les marchandises sont toujours à bord du navire.
Que faisons-nous? Nous procédons maintenant à la formulation d'une stratégie qui, je le soupçonne, n'est pas propre à l'un de ces différents modes de transport. C'est plutôt une stratégie qui vise la main-d'œuvre du transport multimodal et qui englobe tous les modes de transport.
Cela étant dit, je vais vous poser à tous les trois la même question. Intervenez comme bon vous semble.
Je vais vous donner un exemple dans la région de Niagara. Nous nous lançons actuellement dans la construction d'un centre d'innovation et de formation sur les Grands Lacs qui offrira de la formation sur l'environnement des Grands Lacs et son écosystème, ainsi que sur l'aspect économique, quand il s'agit de travailler avec les entreprises et les syndicats — comme entre autres le Syndicat international des marins canadiens, ou SIMC — et, bien sûr, avec d'autres ONG. Tout cela fera partie de ce centre, du point de vue de l'exploitation.
La clé est d'intégrer la distribution et la logistique, en misant sur le mouvement actualisé des marchandises le long de couloirs commerciaux stratégiques — comme celui des Grands Lacs — intégrés au transport routier, ferroviaire et aérien, et associés à une analyse actualisée des données menant à une gestion intégrée. Ce que je veux dire, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de la personne aux commandes du véhicule, du camion, du navire, de l'avion ou du train. Il s'agit aussi de la façon dont se font les déplacements et de la formation correspondante.
Ma question s'adresse à vous trois. Comment voyez-vous cela se concrétiser? Comment envisagez-vous le transport par camion, par train, par rail et par bateau, non seulement en ce qui concerne le produit, mais aussi en ce qui concerne l'intégration et, par conséquent, la formation nécessaire pour y parvenir?
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Je vais commencer, si vous êtes d'accord, messieurs.
À l'heure actuelle, nous avons une chaîne d'approvisionnement dont le fonctionnement est vraiment cloisonné. Chaque élément de la chaîne d'approvisionnement fait ce qui est le mieux pour son entreprise ou son groupe particulier. Ce dont vous parlez, c'est de la coordination de cette chaîne d'approvisionnement de sorte que les mouvements se fassent de la façon la plus efficace possible. Il faudra pour cela une solide volonté politique, si je peux utiliser ce terme, pour obliger les membres de la chaîne d'approvisionnement à faire équipe.
Les expéditeurs veulent que cela se produise, car « ce qui est bon pour moi » est bon au départ, mais si tout le monde se serre les coudes, ce sera bon pour le Canada à long terme. Nous deviendrons un partenaire commercial beaucoup plus efficace et performant, ce qui sera bon pour tout le monde, car tout le monde en profitera.
La question est de savoir comment s'y prendre. Je pense que c'est le dilemme à résoudre. J'estime que le rapport publié par le Groupe de travail sur la chaîne d'approvisionnement est un bon début. Il contient des idées intéressantes. Mais comment s'y prendre?
Il existe déjà beaucoup de choses qui peuvent nous aider à avoir une chaîne d'approvisionnement plus efficace et performante. Le renforcement de la Loi sur les transports au Canada en est une. Il existe déjà des lois pour réglementer les chemins de fer, qui sont dans ce pays — soyons honnêtes — des monopoles, et il y a des façons d'uniformiser les règles du jeu, mais il faut une certaine volonté pour faire le nécessaire à cette fin.
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Vous avez parlé de coordination, et effectivement, il faut une meilleure coordination de la chaîne d'approvisionnement. Certaines recommandations ont été faites au Groupe de travail. D'autres comités étudient également la chaîne d'approvisionnement, alors si vous le voulez bien, je vais me concentrer sur la pénurie de main-d'œuvre, qui fait l'objet de l'étude de ce comité.
Vous avez parlé de formation. On ne forme pas un travailleur maritime de la même façon qu'un camionneur. Si vous pouvez coordonner certaines choses en matière de formation, sur ce plan, il est un peu plus difficile de coordonner la formation. En revanche, la coordination de la chaîne d'approvisionnement est essentielle. Je vous l'accorde.
Ce que le gouvernement peut faire pour aider à l'heure actuelle, c'est d'examiner certaines des lois qui s'appliquent à la formation et de les moderniser. Il est possible d'examiner la Loi sur la marine marchande du Canada, de la moderniser un peu, afin de donner plus de souplesse aux établissements de formation pour qu'ils puissent accueillir des étudiants étrangers, par exemple, ou pour permettre une formation hybride virtuelle. Vous pouvez former un médecin virtuellement, en partie selon un modèle hybride, mais vous ne pouvez pas former un travailleur maritime selon un modèle hybride à l'heure actuelle.
Nous savons qu'il y a eu quelques progrès, mais les progrès sont très lents, monsieur. Je pense que l'aide que vous et votre comité pouvez offrir en ce qui concerne la pénurie de main-d'œuvre est essentielle pour faire avancer les choses un peu plus vite.
:
Merci, monsieur le président.
Ma première question s'adresse à MM. Morel‑Laforce et Buy.
Lors de la dernière législature, mon collègue du Bloc québécois, Maxime Blanchette‑Joncas, député de , avait déposé le projet de loi . Cette idée lui est venue en raison des doléances exprimées par l'Institut maritime du Québec, à Rimouski. En effet, beaucoup d'étudiants internationaux venaient ici, au Canada, pour apprendre à conduire nos bateaux et, malheureusement, une fois qu'ils avaient terminé leur formation, ils devaient retourner dans leur pays parce qu'il fallait avoir, si je ne me trompe pas, sa résidence permanente ou son brevet d'aptitude afin de pouvoir exercer cette profession.
À mon sens, une modification à cette loi serait une bonne initiative, surtout durant une pénurie de main-d'œuvre, parce que ces gens ont appris à utiliser le système d'ici, parce qu'ils ont été formés ici. Ils pourraient donc facilement déjà conduire des bateaux.
J'aimerais savoir si vous seriez en faveur d'une modification à la Loi de 2001 sur la marine marchande pour permettre aux gens qu'on forme ici de rester ici.
:
Je vous remercie. Oui, il est juste derrière moi, mais il va vous obliger à me subir pour le premier tour. Vous pourrez lui donner la parole plus tard.
Merci de m'accueillir au Comité, monsieur le président. Je suis ravi d'être de retour.
Je veux dire aux témoins que le Comité du commerce international étudie également la question des conteneurs et des pénuries, alors nous transmettrons peut-être de l'information qui pourrait être utile à ce comité.
M. Badawey a fait de l'excellent travail concernant l'initiative du Groupe interparlementaire Canada–États-Unis. Nous faisons une place spéciale aux Grands Lacs, de sorte que nous nous concentrons maintenant sur d'autres contacts politiques, ONG et entreprises du côté des Grands Lacs. C'est une initiative qu'il a lancée. Elle s'est formalisée et a créé des possibilités d'un autre niveau.
Je me demande ce que vous entendez de la part de vos homologues américains, et j'aimerais savoir si une stratégie similaire avec les syndicats pourrait être une solution s'ils souffrent du même genre de problèmes que nous, puisque beaucoup de nos marchés sont intégrés. Dans des circonscriptions comme la mienne et celle de M. Lewis, environ 10 000 camions par jour traversent nos communautés. En fait, il y en a probablement plus dans sa circonscription, parce qu'ils y font des allers-retours encore plus nombreux, même si j'ai la frontière.
Que pensez-vous de la possibilité d'établir des contacts avec nos homologues américains et peut-être même mexicains au sujet de certaines des pénuries de main-d'œuvre que nous connaissons, dans le cadre d'une approche unifiée garantissant que tout cela est en place?
Nous pourrions commencer par M. Corey et passer de l'autre côté de la table.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie également mon collègue, bien entendu. J'utiliserai entièrement les 20 secondes et je remercie M. Masse.
C'est une excellente étude. Je suis enchanté de faire maintenant partie du Comité.
J'ai quelques réflexions initiales à formuler.
Dans ma circonscription d'Essex, je suis entouré par le lac Sainte-Claire, la rivière Detroit et le lac Érié. Il y a des ports, des traversiers, le NCSM Hunter, comme M. Masse l'a souligné, ainsi que des barges. La Garde côtière est installée dans notre cour arrière. Il y a également des bateaux de la police.
La première chose que je dirai concerne une idée que j'ai déjà proposée au St. Clair College. C'est une proposition que je lui ai faite il y a deux mois environ et l'établissement s'est montré fort enthousiaste. Je pense que ce serait une excellente idée d'instaurer un centre de formation dans la région, qui se trouve au centre du Canada. Nous pouvons affecter des gens sur des traversiers ou des cargos. De plus, ADM, qui expédie des grains aux États-Unis, se trouve dans la région. Les gens peuvent apprendre à naviguer. L'armée est également sur place.
C'est un simple point digne d'intérêt. J'ai déjà ouvert le dialogue à ce sujet.
Je suppose que ma question s'adresse à M. Morel-Laforce. Où exactement se trouvent les deux centres de formation?
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur.
J'ai le bonheur de posséder un chalet familial sur l'île Manitoulin, où le traversier Chi-Cheemaun amène notre famille chaque année. Parfois, c'est deux fois l'an, si on n'est pas en politique, je suppose.
Je m'y suis rendu dès que la Chambre a ajourné ses travaux. Les cuisiniers et les matelots de pont parlaient tous anglais, mais ils donnaient beaucoup l'impression de venir de Terre-Neuve. Intrigué, j'ai commencé à poser des questions, et j'ai découvert que près de 75 % de l'effectif du Chi-Cheemau est originaire de Terre-Neuve.
Bien entendu, je suis allé voir le pour lui demander s'il se rendait compte que je lui volais des travailleurs. Il m'a répondu qu'il ne savait pas ce que je voulais dire. Son cabinet avait apparemment oublié le port de St. John's. Bref, nous déshabillons Pierre pour habiller Paul. Si nous volons des travailleurs à Terre-Neuve, c'est formidable. Les gens les adorent, mais cela ne règle pas le problème.
Je suppose que j'irai un peu plus loin. La semaine dernière, alors que j'étais à Taïwan, j'ai eu la chance de visiter le port de Taipei, qui est incroyablement numérisé. Dans l'ensemble, cela ressemble à ceci: quand arrive un navire transportant 24 000 conteneurs maritimes, un est déchargé toutes les 30 minutes, ce qui est remarquable en soi. Pour avoir parlé aux hauts dirigeants du port, je sais qu'ils ont fait passer leur effectif d'environ 41 personnes à 18. Wow. Cependant, ils ont également indiqué qu'ils ont embauché plus de personnel parce que leurs ports sont si modernisés qu'ils ont dû engager beaucoup plus de camionneurs. Il me semble qu'il est probablement plus facile d'embaucher des camionneurs que des personnes sachant manier des bômes et ce genre de choses.
Juste pour les ports — et j'aborde la question en raison du problème de main-d'œuvre —, avez-vous une idée si c'est une solution activement envisagée pour nos ports de la côte Est ou de la côte Ouest? Le gouvernement peut‑il être d'une aide quelconque à cet égard?
Le rapport ne renferme pas de mauvaises recommandations. En fait, il renferme beaucoup de bonnes idées. La question est de savoir si toutes ces idées peuvent être mises en œuvre, ce dont je doute fort.
La recommandation que je préfère, même si elle n'a pas grand-chose à voir avec les relations de travail, est celle de donner plus de mordant à la Loi sur les transports au Canada. Les auteurs du rapport sont d'avis que cette loi devrait être dotée de pouvoirs à peu près similaires à ceux du Surface Transportation Board aux États-Unis, qui peut prendre à point nommé des décisions et assurer ainsi la continuité des activités.
J'aime aussi la recommandation sur l'élargissement des manœuvres interréseaux, car je suis ferré en chemins de fer. Les expéditeurs disposeraient ainsi de plus d'options pour le transport de leurs marchandises. Cette mesure éloignerait encore plus les ports fluviaux et les aires d'attente de ces points d'interconnexion, mais leur permettrait de continuer à profiter des taux des manœuvres interréseaux.
Je pense que de nommer un grand responsable de la chaîne d'approvisionnement chargé de la coordination serait très judicieux. Nous ne savons pas encore comment cela se concrétiserait, mais je pense que cette idée mérite d'être explorée.
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Merci, monsieur le président.
Tout à l'heure, j'ai donné l'occasion à MM. Corey et Buy de parler un peu de la rétention des travailleurs expérimentés. Monsieur Morel‑Laforce, peut-être avez-vous des choses à dire là-dessus, mais je vous invite à aller plus loin aussi.
Par exemple, M. Buy a parlé du fait qu'il y avait des travailleurs de 70 ans et qu'on ne les garderait pas éternellement. En même temps, les gens de mon âge et moi, dont plusieurs de mes amis, commençons à voir nos parents prendre leur retraite, alors que la plupart d'entre eux pourraient pourtant travailler encore cinq ou dix ans. Ils disent souvent qu'ils ont l'impression de travailler pour payer de l'impôt et qu'ils aimeraient aussi profiter d'une meilleure qualité de vie.
N'y aurait-il pas des façons de les garder plus longtemps sur le marché du travail?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité d'accueillir mon collègue, monsieur Masse, pendant une série de questions.
C'est formidable d'entendre tous ces témoignages.
C'est un plaisir de vous revoir, monsieur Buy. Visiblement, les traversiers sont un sujet d'intérêt dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Je vais donc vous adresser ma question et vous demander de répondre en deux minutes.
J'aimerais savoir quels sont les salaires dans votre secteur. Nous avons entendu des témoins de l'industrie du camionnage lors d'une autre réunion. Fait étonnant, les salaires dans ce secteur ont connu des hausses de 15 % ou 20 % au cours des deux dernières années, si ma mémoire est bonne. Les salaires ont-ils enregistré des hausses similaires dans le secteur des traversiers?
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Merci à tous les témoins d'avoir formulé des recommandations. Je souligne que les recommandations du mémoire de l'Association canadienne des traversiers sont très détaillées. Elles nous seront d'une grande utilité lors de la rédaction du rapport.
Je voudrais revenir à la question de l'immigration et au recrutement d'employés à l'étranger, car vous avez dit qu'il y aurait une pénurie de 19 000 travailleurs au cours de la prochaine décennie dans le secteur maritime. D'autres témoins nous ont dit qu'il y avait en ce moment au Canada une pénurie de 28 000 camionneurs, qui continue de s'accroître. Nous avons entendu à plusieurs reprises, pendant notre troisième réunion consacrée à cette étude, que l'immigration était une solution possible ou une solution intéressante.
Nous ne réfutons pas cette affirmation. L'immigration a toujours été une solution au Canada, mais je voudrais mettre en garde contre les remèdes miracles. Vous avez mentionné qu'il y avait deux ans d'attente. Je suis certain que les membres de votre organisation et les personnes avec qui vous traitez vous ont parlé du délai de deux ans.
Vous avez mentionné 2,6 millions de cas. J'ai plutôt entendu parler de 2,7 millions. Nous pouvons couper la poire en deux, mais nous savons que le système est brisé, comme c'est le cas pour un tas de choses sous le gouvernement actuel. Nous l'avons constaté entre autres avec les passeports et le chaos dans les aéroports.
Dans quelle mesure cette attente de deux ans est-elle problématique?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux passer directement à la question de la rémunération des camionneurs.
J'ai grandi à Chilliwack, une ville de cols bleus. Je connaissais beaucoup de gens qui gagnaient leur vie en conduisant de grands routiers. Jusqu'à il y a quelques années, c'est par ce moyen qu'ils subvenaient aux besoins de leurs familles. Ils vivaient confortablement.
Depuis, j'ai entendu dire que pour les trajets qu'ils effectuaient il y a 20 ans, les entreprises offrent aujourd'hui des taux inférieurs à ceux qui étaient en vigueur depuis plusieurs années. Il ne fait aucun doute qu'elles n'offrent pas le taux courant ou le taux de salaire précédent à leurs conducteurs.
J'aimerais parler un peu des taux par kilomètre et des taux horaires, et de ce que vous voyez sur le terrain. Y a‑t‑il des entreprises — de mauvais acteurs — qui profitent des gens vulnérables et qui ne leur versent pas un salaire juste — même pas le salaire minimum, semble‑t‑il —?
Si l'intention est de demander aux entreprises d'offrir un salaire horaire ou si l'on croit qu'un salaire horaire contribuerait à pallier la pénurie de main-d'œuvre, quelles mesures seront prises pour réduire les temps d'arrêt ou de rotation dans les ports intérieurs?
J'ai parlé à un de mes collègues. Un de ses électeurs a communiqué avec lui, et cet électeur lui a dit qu'avant, il pouvait faire entrer et sortir un camion 1,8 fois par jour; aujourd'hui, il est heureux s'il arrive à le faire une fois. C'est facile de dire qu'il devrait offrir un salaire horaire, mais si son conducteur ne transporte pas de produits en raison des embouteillages dans les ports intérieurs ou les gares intermodales, comment y arrivera‑t‑il?
J'aimerais parler brièvement de vos préoccupations relatives aux grands écarts entre les salaires. Je vais me tourner d'abord vers M. Corey. Les gens fraudent-ils le système? Y a‑t‑il de la surveillance? Le cas échéant, quelle forme prend-elle? Peut-être d'autres pourront-ils nous parler des temps d'attente dans les ports et des autres problèmes à cause desquels il sera difficile de changer de modèle de rémunération.
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Je vous remercie pour la question.
C'est un problème complexe. L'industrie du camionnage relève de plusieurs autorités. Chaque province a sa propre réglementation, et c'est très difficile de faire la coordination nécessaire pour harmoniser l'industrie d'un océan à l'autre.
À ma connaissance et d'après nos membres, les salaires horaires rendent le travail beaucoup plus attrayant. Toutefois, comme vous l'avez bien dit, si un camion est arrêté pendant sept heures en attente d'un conteneur, c'est une grande perte d'argent.
Je le répète, c'est un problème complexe qui touche divers intervenants. À quoi les temps d'arrêt sont-ils attribuables? La gare intermodale n'est peut-être pas aussi efficace qu'elle devrait l'être, ou ce sont peut-être les services ferroviaires qui ont des difficultés, et c'est le camionneur qui finit par payer.
Voilà pourquoi, encore une fois, la coordination de la chaîne d'approvisionnement représente la meilleure solution pour tous. Elle permettrait d'éviter de verser inutilement de l'argent dans des infrastructures additionnelles, par exemple, alors qu'il est possible d'optimiser l'emploi des ressources actuelles.
Je n'ai pas de réponse simple à vous donner. D'après moi, il faut se pencher sur tous les aspects de la situation et il faut tenir compte de l'effet d'entraînement sur l'ensemble du réseau.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leur présence, et leur souhaite la bienvenue au Comité.
Comme j'habite sur une île, mon intervention se centrera sur le secteur maritime. M. Lewis a parlé des habitants de Terre-Neuve-et-Labrador qui travaillent sur les bateaux, de génération en génération. Bien sûr, il y a 60 ou 80 ans, le principal moyen de transport à Terre-Neuve était le bateau.
Lorsque j'étais professeur au secondaire, nous avions organisé des séances d'information pour les étudiants de la 10e année avec le Marine Institute de l'Université Memorial, afin de leur présenter ce programme. Des dizaines d'étudiants ont par la suite suivi une formation au Marine Institute et travaillent maintenant sur des navires hauturiers de ravitaillement, des bateaux de pêche et autres.
Monsieur Buy, j'aimerais vous poser une question en ce sens. Est‑ce que les jeunes savent quels sont les emplois offerts dans ce domaine? Est‑ce qu'il y a un travail de sensibilisation qui est fait? De quelle façon les membres de l'industrie communiquent-ils avec eux? Nous avons tenu ces séances d'information à l'école secondaire où je travaillais, à Harbour Breton, pour sensibiliser les jeunes à ce travail. Qu'ont fait les membres de l'industrie pour informer les jeunes des emplois et des salaires qui sont offerts?
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Merci, monsieur Rogers. Je serai bref.
Monsieur Corey, je vous félicite d'être tourné vers l'avenir et de tenter de moderniser... les « spécialistes du transport », appelons-les comme cela. J'aimerais approfondir un peu cette question.
On forme des camionneurs. J'ai parlé plus tôt des pilotes, des capitaines et des mécaniciens de train. Croyez-vous qu'il soit possible d'accroître la visibilité ou l'acceptation de ceux qui ne veulent pas seulement devenir camionneurs, capitaines, pilotes ou mécaniciens? Est‑ce qu'on pourrait accroître la valeur organisationnelle en parlant de vous, du secteur et des « spécialistes du transport », qui ne sont pas seulement des camionneurs, des pilotes d'avion, des capitaines de navires ou des mécaniciens de train, mais bien des gestionnaires de données et de logistique?
L'entreprise Dell est un très bon exemple à cet égard. La société déplace les produits, ce qui élimine le besoin d'entreposage. Elle met ses produits sur la route avant même qu'ils n'aient une destination.
Voyez-vous là la possibilité d'ajouter une valeur organisationnelle, au‑delà de ce qui est actuellement offert, et d'attirer les gens qui souhaitent travailler dans ce domaine?
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Merci beaucoup, monsieur Badawey. J'ai tenu compte du temps de parole cédé à M. Rogers par Mme Lewis.
J'aimerais maintenant remercier tous les témoins pour leur présence cet après-midi et pour leur contribution à cette étude très importante.
Voilà qui conclut la période de questions d'aujourd'hui. Vous pouvez maintenant quitter la réunion.
Chers collègues, nous allons maintenant aborder les travaux du Comité. Nous avons un point à l'ordre du jour, que j'ai eu la chance d'aborder avec bon nombre d'entre vous lors de la dernière réunion. Il s'agit d'une motion que nous avions adoptée au cours de la session précédente, et qui visait à approuver les déplacements des membres du Comité en vue de visiter divers ports du pays.
Comme nous n'avions pas eu l'occasion de tout planifier pour la période entre aujourd'hui et le 31 décembre, le greffier m'a avisé que nous devions adopter une autre motion pour présenter à nouveau la demande de financement afin que nous puissions visiter les ports au cours de la session hivernale, si tel est notre souhait.
Je demande le consentement unanime de mes collègues. Est‑ce que quelqu'un s'oppose à ce que nous présentions à nouveau la demande?
Allez‑y, monsieur Strahl.
J'aimerais ajouter qu'étant donné toutes les études que nous avons réalisées sur la logistique du transport, la chaîne d'approvisionnement et les pénuries de main-d'oeuvre, et celles que nous réaliserons probablement sur la modernisation des ports, je crois que nos déplacements et la visite de ces régions nous permettront d'élargir nos connaissances et de voir directement ce qui se passe.
Je crois que le plus important n'est pas seulement ce que nous examinons aujourd'hui, mais aussi ce que nous étudierons plus tard parce que, dans une certaine mesure, les systèmes sont archaïques, ce qui est très désolant dans une communauté comme la mienne, où le transport occupe une place très importante.
Quelqu'un a dit que la Voie maritime du Saint-Laurent ne fonctionnait qu'à 50 % de sa capacité. Il y a une raison à cela. Le Comité doit se pencher sur la question afin d'orienter les stratégies. Ce serait très pertinent de pouvoir se rendre sur place pour voir ce qui se passe.
Merci, monsieur le président.