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J'ouvre maintenant la séance.
Bienvenue à la 41e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le jeudi 3 février 2022, le Comité se réunit pour étudier le transport interurbain par autobus au Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent participer en personne ou au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Nous accueillons aujourd’hui Marco D’Angelo, président-directeur général de l’Association canadienne du transport urbain.
Nous recevons également Vince Accardi, le président de Motor Coach Canada.
Tracy MacPhee, vice-présidente, Chemins de fer passagers et autocars, de Ontario Northland, comparaîtra par vidéoconférence.
Nous entendrons aussi Firat Uray, président de Rider Express.
Et enfin, Terence Johnson, président de Transport Action Canada, participera à la réunion par vidéoconférence.
Avant de commencer, je profite de l’occasion pour informer les membres du Comité que tous les témoins qui comparaissent aujourd'hui par vidéoconférence se sont prêtés aux tests audiovisuels requis. Encore une fois, je demande à nos interprètes de lever le pouce pour m’assurer que tout va bien. C'est parfait.
Nous allons maintenant entendre les observations préliminaires de nos témoins en commençant par Marco D’Angelo, pour cinq minutes.
La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous et à toutes.
[Traduction]
Je suis ravi d’être ici.
Au nom de l’Association canadienne du transport urbain et de ses membres, je tiens à remercier le président et les membres du Comité de m’avoir invité à parler des besoins des Canadiens en matière de déplacements.
Ici, à l’ACTU, nous représentons l’industrie du transport en commun, c'est‑à‑dire les organismes de transport en commun, les exploitants du secteur privé, les fabricants d’autobus et de véhicules, les fournisseurs de services de transport en commun sur demande, et plus encore.
Tout d’abord, j’aimerais remercier le gouvernement du Canada d’avoir travaillé en étroite collaboration avec les provinces et les municipalités pour assurer le fonctionnement du transport en commun pendant la pandémie. Le financement des opérations de transport en commun a été crucial pour nos travailleurs de première ligne pendant la pandémie et pour notre pays dont l'économie se remet sur pied de jour en jour.
À l’heure actuelle, nous voyons comment les provinces, les organismes de transport en commun municipaux et le secteur privé comblent les lacunes pour relier entre elles les collectivités canadiennes. Nous avons déjà des entreprises comme Transdev et d’autres qui entrent sur le marché interurbain.
BC Transit relie les régions rurales, par exemple, le long de la route 16, y compris de nombreuses communautés autochtones qui dépendent du transport abordable vers les centres économiques et industriels de la province.
Un autre exemple se trouve dans la région de Niagara, où, à compter du 1er janvier, plusieurs réseaux locaux — Niagara Falls, Welland, St. Catharines, Fort Erie — fusionneront ou seront rattachés à la région de Niagara. Cela créera des liens vitaux entre les villes pour aider à stimuler la reprise économique et, bien sûr, le tourisme.
Je félicite la région de Niagara de son approche proactive et novatrice en matière de transport en commun régional.
De plus, l’ACTU appuie le projet de train à grande fréquence du gouvernement visant à améliorer les déplacements interurbains le long du corridor Québec-Windsor, l’une des régions les plus densément peuplées et économiquement productives du Canada.
[Français]
Il est très important pour l'Association canadienne du transport urbain, ou ACTU, d'appuyer le projet de train à grande fréquence du gouvernement, parce qu'il est important d'améliorer les déplacements entre Québec et Windsor.
[Traduction]
Les Canadiens des régions rurales et éloignées, qui travaillent dans les villes ou qui s’y rendent, ont besoin d’un service de transport en commun rentable et fiable. Nous sommes convaincus que nos membres peuvent répondre aux besoins des Canadiens en matière de transport interurbain pour soutenir la croissance, mais nous croyons que le gouvernement fédéral devrait appuyer l’innovation en matière de transport interurbain.
[Français]
Ces derniers mois, la fréquentation n'a cessé d'augmenter. En septembre, par exemple, nous en étions à 73 % des niveaux d'achalandage d'avant la pandémie. Les partenariats fédéraux-provinciaux ont aidé le transport collectif à ses heures les plus sombres. Cependant, ce travail n'est pas terminé.
[Traduction]
La plupart des organismes s’attendent à enregistrer un déficit d'exploitation au cours des prochaines semaines, à l’approche de la nouvelle année. Nos membres ne peuvent pas être forcés de réduire leurs services. Cela rendrait tout simplement hors de portée une reprise économique complète. Le transport durable et le transport en commun sont essentiels à la réouverture de notre économie.
Nous demandons au gouvernement de renouveler, en 2023, le soutien d’urgence au fonctionnement du transport en commun afin d'aider les réseaux de transport en commun à maintenir leurs niveaux de service. Nous encourageons le gouvernement à renouveler l’entente fédérale-provinciale sur le financement du transport en commun et du logement qui a été annoncée plus tôt cette année. Ensemble, nous pourrions maintenir les liens entre les Canadiens dans les régions rurales et les villes petites et grandes.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
J'ai hâte de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président et membres du Comité, d’avoir invité Motor Coach Canada, MCC, à témoigner devant vous au sujet des répercussions de la COVID‑19 et de la réduction des services d’autobus sur les Canadiens et les collectivités partout au Canada.
MCC est une association nationale sans but lucratif représentant les exploitants d'autobus et voyagistes de partout au Canada. Nous défendons les intérêts des exploitants d’autobus qui fournissent des services réguliers, des services nolisés, des services de transport privé et des services touristiques, ainsi que ceux des voyagistes de partout dans notre grand pays.
Les voyages en autobus sont essentiels à la reprise économique du Canada. Nos exploitants offrent des modes de transport rentables, sécuritaires et respectueux de l’environnement. Cela comprend non seulement les lignes régulières, mais aussi le transport d’équipes de sport amateur, de groupes de touristes, d’universités, de collèges, d’écoles, de groupes communautaires et de groupes d'aînés.
De plus, les membres de Motor Coach Canada fournissent aux Canadiens des services réguliers, essentiels et d’urgence. Par exemple, les exploitants d’autobus fournissent des services de transport aux collectivités qui ont besoin d’être évacuées, aux premiers intervenants et aux services d’urgence dans le secteur médical, ainsi qu’en cas d’inondations et de feux de forêt.
Nos membres sont principalement des petites et moyennes entreprises familiales qui oeuvrent dans ce secteur depuis des générations. Ces petites entreprises jouent un rôle essentiel en reliant nos villes et nos collectivités rurales partout au Canada. L’industrie du transport de passagers par autobus au Canada est une force importante de l’économie canadienne. Avant la pandémie, environ 1 032 entreprises généraient plus de 20 milliards de dollars en revenus d’exploitation et hors exploitation, et employaient plus de 118 000 équivalents temps plein.
Le réseau de transport terrestre du Canada est actuellement déconnecté, des milliers de routes et des centaines d’entreprises ont été perdues pendant la pandémie. Les fournisseurs de services ont eu du mal à redémarrer leurs entreprises. Les répercussions de la COVID‑19 et le départ de Greyhound du Canada, après près d’un siècle de présence, ont eu des répercussions durables, en particulier dans les collectivités rurales qui comptaient sur les autobus pour les relier aux grandes villes.
Les Canadiens des collectivités urbaines et rurales méritent d’avoir accès à des transports abordables et respectueux de l’environnement. En raison de la pandémie de COVID‑19, les Canadiens ont perdu la capacité de se déplacer d’un océan à l’autre en un seul billet par l’entremise d’un mode de transport abordable et durable sur le plan environnemental. Les exploitants d’autobus privés ne peuvent pas, dans un environnement post-COVID, redémarrer toutes leurs lignes régulières aussi rapidement qu’ils le voudraient. Les lignes interurbaines comme celles de Toronto à Montréal sont les premières à se rétablir. La vente de billets là où il y a une forte densité démographique présente moins de risques pour une entreprise privée dont c'est la seule source de revenus.
La grande majorité des exploitants ne sont pas subventionnés. Ces compagnies dépendent des tarifs qu’elles perçoivent uniquement sur la vente de leurs billets. Cela signifie que de nombreuses collectivités rurales et éloignées resteront probablement déconnectées, avec peu ou pas d’options de transport pour les années à venir. Les fournisseurs de services de transport financés par l’État ne peuvent pas reconnecter le Canada à eux seuls. Cela doit se faire en partenariat avec les exploitants privés.
L’économie touristique du Canada ne repose pas uniquement sur les compagnies aériennes, les services ferroviaires et le transport maritime. Partout au Canada, les entreprises privées d’autobus font partie du réseau de transport canadien et doivent contribuer à reconnecter notre grand pays.
Les fonds d’investissement dans le transport en commun du gouvernement du Canada ont aidé à bâtir des collectivités plus fortes, à lutter contre les changements climatiques et à créer de nouveaux emplois; toutefois, les fournisseurs de transport en commun du secteur privé du Canada ne reçoivent pas de soutien par l’entremise de la plupart des transferts fédéraux ou provinciaux en matière de transport. Souvent, ils ne sont pas admissibles à ces programmes ou subventions, et ils ne bénéficient pas non plus des remboursements de la TVH ou de la TPS sur le carburant.
En raison de cette lacune, les exploitants privés ont de la difficulté à jouer leur rôle essentiel, qui est de relier les collectivités et de desservir les Canadiens. Ils offrent des centaines de milliers de kilomètres de lignes non subventionnées et, dans bien des cas, le seul moyen de transport à destination et en provenance des localités et collectivités rurales.
L’accès au financement fédéral du transport en commun permettrait aux exploitants privés de rétablir plus rapidement le lien entre les collectivités rurales et urbaines, plus particulièrement dans les destinations où le transport en commun n’est pas viable ou disponible.
Le gouvernement fédéral a la responsabilité constitutionnelle de réglementer les exploitants d'autobus, mais en vertu de la Loi sur les transports routiers, il délègue ce pouvoir aux provinces. Cette lacune a généralement laissé les exploitants d'autobus sans soutien. Bien que le gouvernement fédéral ait demandé aux provinces de trouver des solutions pour aider à reconnecter le Canada, il peut prendre encore plus de mesures et faire preuve de plus de leadership pour le réaménagement des lignes d'autobus partout au Canada en actionnant quelques leviers.
Premièrement, nous recommandons...
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Merci, monsieur le président et membres du Comité.
J’ai le plaisir de représenter Ontario Northland aujourd’hui pour vous faire part de nos expériences et de nos points de vue concernant le transport par autobus entre les villes rurales et urbaines de l’Ontario.
Ontario Northland est une société d’État relevant du ministère des Transports de l’Ontario. Nous sommes une agence qui existe depuis 120 ans et qui offre des services de transport ferroviaire de passagers, de marchandises, de remise à neuf et de réparation de matériel ferroviaire, ainsi que des services d’autobus. Nous travaillons fort pour maintenir nos relations de longue date avec les gens et les collectivités du Nord, et notre histoire commune nous aide à bien comprendre les besoins uniques des habitants du Nord.
Alors que le transport urbain cherche à régler les problèmes de congestion, à Ontario Northland, nous cherchons à régler les problèmes de connexion.
Au cours des 10 dernières années, nous avons transformé nos lignes et nos services d’autobus pour répondre aux besoins des passagers. Nous nous arrêtons à la porte des hôpitaux et des centres d’éducation, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires municipaux pour veiller à ce que les déplacements soient accessibles, abordables, fiables et, surtout, sécuritaires. Nous travaillons également avec d’autres fournisseurs — par exemple, VIA Rail — pour que les passagers qui voyagent à l’extérieur de la province puissent se rendre à destination sans problème.
Lorsque Greyhound Canada a quitté le Canada en 2020, nous avons élargi nos services dans le nord-ouest de l’Ontario et le Manitoba pour répondre aux besoins urgents des Canadiens en matière de transport. Nous continuons de faire appel à des intervenants et à des entreprises locales pour nous assurer que nos services dans cette région du pays correspondent aux besoins des voyageurs.
Par conséquent, nos itinéraires desservent des collectivités comme Fort Frances, Kenora, Ignace, Dryden et d’autres.
Grâce à cette desserte, nous savons qu’il y a encore des lacunes dans les besoins de transport de nos collectivités rurales, qui augmenteront certainement avec le temps. Par exemple, un fort pourcentage des habitants du Nord auront plus de 70 ans au cours de la prochaine décennie. Nous devons répondre à la nécessité d’offrir aux aînés des services de transport sécuritaires vers les centres urbains et les établissements de soins de santé, particulièrement pendant les mois d’hiver. Nous entendons parler de nombreux Ontariens qui vivent dans le Nord-Ouest de l’Ontario et qui traversent la frontière du Manitoba pour se rendre à des rendez-vous médicaux.
Il y a encore de nombreuses collectivités rurales, éloignées et nordiques qui n’ont pas de service de transport pour se raccorder à nos services. Par exemple, les collectivités de Manitouwadge et de Hornepayne sont toutes deux situées à moins de 100 kilomètres de l'autoroute transcanadienne, mais elles n’ont pas de service de transport en commun pour se raccorder à notre service quotidien le long de la Transcanadienne.
À Ontario Northland, nos services sont axés sur l’accès — l'accès des Ontariens aux services gouvernementaux, des aînés aux rendez-vous médicaux, des étudiants aux établissements postsecondaires, etc. L’accès que nous offrons est un voyage bidirectionnel, une occasion de voir et d’être vu, d’explorer ce qui nous rend uniques et unis.
Dans cette optique, Ontario Northland propose que le gouvernement fédéral envisage les options suivantes pour mieux soutenir les services de transport partout au pays.
Premièrement, fournir un financement pour des stations intermodales afin de permettre à tous les modes de transport en commun de se connecter en un seul endroit, que ce soit l'autobus interurbain, le train, le train léger ou le transport en commun.
Deuxièmement, il faut permettre aux passagers — et à nos colis qui doivent être connectés à l’échelle du pays — d’avoir accès à des services de correspondance pour poursuivre leur trajet à l’échelle du pays et d'avoir un endroit sûr pour attendre les services de correspondance.
Troisièmement, investir dans le développement et le soutien d’un réseau national d’autobus afin de créer un système où les fournisseurs de services de transport privés et publics peuvent communiquer entre eux, ainsi que soutenir les ressources technologiques nécessaires pour exploiter ce réseau national.
Quatrièmement, fournir un financement qui permettrait aux transporteurs interurbains financés par le secteur privé ou le secteur public d’avoir accès au financement fédéral des infrastructures pour l’acquisition d’immobilisations, en particulier des autobus accessibles en fauteuil roulant.
Dans le cadre de la planification d’un avenir équitable et durable, le gouvernement fédéral doit continuer d’explorer les moyens de répondre aux besoins en matière de transport public et connecté à l’échelle du pays. L’accès aux services, au développement économique, à l’éducation, aux entreprises et aux personnes est crucial. Sans un investissement adéquat dans cette infrastructure, le pays laissera des populations à la traîne et un potentiel inexploité.
De plus, l'investissement dans des organisations qui comprennent la réalité vécue par les citoyens et les collectivités, qui reconnaissent le potentiel d’amélioration des services et qui peuvent planifier l’innovation et des solutions intégrées demeurera un élément important pour l’établissement de la voie à suivre.
Merci encore de votre temps. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Monsieur le président et honorables députés, merci de l'invitation à comparaître devant le Comité dans le cadre de son étude sur le transport interurbain par autobus au Canada.
Lancé en 2017 en Saskatchewan en tant qu'entreprise entièrement canadienne — et l'est toujours — après le départ d'une société d'État, Saskatchewan Transportation Company, ou STC, Rider Express a étendu ses services de transport interurbain par autobus à de nouveaux territoires.
Actuellement, Rider Express opère en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, avec des arrêts dans plus de 60 villes et villages à travers le Canada. Ayant le plus vaste réseau au Canada, les services de Rider Express sont utilisés par environ 15 000 passagers chaque mois. Depuis son lancement, malgré des ressources et des fonds limités, Rider Express a pu combler assez rapidement le vide créé par STC et Greyhound.
Rider Express n’a utilisé et ne s'est appuyé sur aucune forme de subvention gouvernementale dans ses opérations jusqu'au début de la pandémie de COVID‑19, ce qui pourrait être l’impact le plus long et le plus fort que l’industrie ait subi à l’époque moderne.
Nous avons perdu 80 % de notre achalandage au plus fort de la pandémie, et nous n’avons pas encore vu les niveaux pré-pandémiques. Au cours des derniers mois, y compris l’été 2022, l’industrie a constaté un impact positif sur l’achalandage, mais reste sous le choc du manque de tourisme international. Contrairement à de nombreuses entreprises du secteur, Rider Express a pu continuer d’offrir ce service public d’une importance cruciale en ces temps difficiles.
Le succès de Rider Express repose en partie sur notre capacité à réduire nos frais généraux, ce qui nous permet de nous concentrer sur le service. C’est ce qui compte le plus pour les voyageurs. L’objectif de Rider Express est d’atteindre tous les coins du Canada, de connecter les personnes et les entreprises et de rechercher des moyens d'y parvenir avec ses propres ressources et capacités.
Cependant, la densité de population du Canada ne permet pas de rendre financièrement viable l'accès à chaque ville et village. Naturellement, le service d’autobus interurbain nécessite une présence dans chaque ville et village à des degrés divers. Incapable d’obtenir le moindre soutien des gouvernements locaux, provinciaux et fédéral, c'est un fardeau prohibitif pour une entreprise privée de fournir ses services partout. Rider Express essaie de réduire les frais généraux pour que ses services restent abordables pour tous. Cependant, il existe encore de nombreux autres postes de dépenses importants.
Pour un réseau de transport plus large qui ne laisse aucune ville ou aucun village derrière, il faut un soutien gouvernemental. Ce soutien ne doit pas nécessairement être sous forme de fonds financiers, mais pourrait être fourni par d’autres moyens, allant de la suppression des exigences en matière de licences à la fourniture d’installations gouvernementales locales à utiliser dans les services d’autobus interurbains.
Les transports en commun sont non seulement d’une importance cruciale pour ceux qui en ont besoin, mais aussi la meilleure alternative écologique avec leurs faibles émissions de carbone. Nous croyons fermement qu’il est primordial d'avoir un réseau de transport public terrestre large, efficace et abordable pour un meilleur environnement social et économique.
Voilà qui termine notre exposé. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le Comité d’avoir entrepris ce travail.
La fermeture de Greyhound Canada, en 2021, a marqué la fin d’une longue saga de réductions de services partout au pays. Transport Action Canada, un organisme voué à la recherche sur le transport public durable et représentant le point de vue des passagers, est profondément préoccupé par les répercussions de ces compressions sur les Canadiens et nos collectivités.
Ici, dans le sud-ouest de l’Ontario, par exemple, le réseau d’autobus a été décimé en 2013 lorsque Aboutown Northlink a fermé ses portes. Les gens qui prenaient l’autobus pour se rendre à des rendez-vous dans les hôpitaux de London ont soudainement dû faire face à des tarifs de 100 $, même pour des services gérés par des bénévoles. La fermeture de STC, la Saskatchewan Transportation Company, en 2017, a eu des répercussions semblables sur les soins de santé, comme en témoignent certains documents que j'ai cités dans mes notes au Comité.
À la suite de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le gouvernement fédéral a la responsabilité morale indéniable de rétablir un réseau essentiel de mobilité sécuritaire dans toutes les collectivités, grandes et petites.
Monsieur le président, j’aimerais avoir une solution stratégique succincte qui réglerait rapidement le gâchis laissé par la décision de FirstGroup PLC d’abandonner Greyhound Canada et les Canadiens, mais nous ne pensons pas que ce sera simple. Il y a eu des appels à la nationalisation, mais ce serait un instrument grossier, qui ne tiendrait pas compte des luttes et des réussites des exploitants locaux et autochtones du Canada. Des entreprises comme Kasper, en Ontario, DRL, à Terre-Neuve, et Mountain Man Mike’s, dans les Kootenays, ont maintenu les services essentiels pendant la pandémie du mieux qu’elles ont pu, malgré des pertes financières.
Nous ne pouvons pas non plus ignorer le rôle des opérateurs publics. Ontario Northland et BC Transit ont réussi à combler des lacunes dans le réseau. Il existe également des services financés par des subventions qui desservent de nombreuses petites collectivités. Le Fonds pour les solutions de transport en commun en milieu rural pourrait s’appuyer sur ces services.
Dans certains cas, les exploitants publics et privés ont forgé des partenariats. Dans d’autres, la concurrence a entraîné des pertes de services. Bien que la réglementation des autobus interurbains soit déléguée aux provinces, ce qui se passe dans n’importe quelle partie de l’écosystème touche souvent l’ensemble, avec des conséquences nationales. La fermeture de Northlink a affaibli la plaque tournante de Greyhound à London. La fermeture de STC a réduit le trafic passagers et colis de Greyhound. La fin de Greyhound dans l’ouest a coûté à Maritime Bus un demi-million de dollars en transport de colis.
La déréglementation de l’industrie en Ontario et dans l’ouest du pays a permis l'implantation de nouveaux venus. Le rétablissement des liaisons vers le Québec a pris plus de temps. Cependant, la déréglementation a créé le chaos. Des lignes ont été redémarrées, puis fermées de nouveau avec peu ou pas de préavis. Quelques villes ont maintenant quatre ou cinq lignes d’autobus qui se font concurrence, mais la plupart des collectivités n’en ont toujours aucune.
Le réseau d’autobus du Canada est en grande partie en concurrence avec VIA Rail, au détriment de ces deux modes de transport et des passagers. Maritime Bus est une exception et devrait servir de modèle, comme le modèle Thruway, d’Amtrak.
Pour soutenir l’écosystème complexe de services publics et privés qui se dessine à l’échelle du Canada et en faire de nouveau un réseau florissant, nous croyons que le gouvernement fédéral doit reprendre le rôle de régulateur et adopter une approche systémique nuancée.
L’information est essentielle pour les passagers. Greyhound servait auparavant d’agent pour les transporteurs en correspondance. Ce n’est plus le cas. Le passager potentiel doit se débrouiller seul. Il est très difficile de rassembler de l’information sur les itinéraires et les horaires, même pour quelqu'un qui sait où chercher. Certaines petites lignes d’autobus n’ont pas les ressources nécessaires pour tenir à jour leurs sites Web. Même les grandes compagnies ne disposent pas de fonctions d’accessibilité. La plupart ne publient pas de données générales sur les spécifications des transports en commun, de sorte que leurs services n’apparaissent pas sur Google Maps ou d’autres plateformes courantes. Ce déficit d’information ne rend pas non plus service au secteur. La découvrabilité remplit les sièges.
Busbud, une entreprise en démarrage établie à Montréal, tente de résoudre ce problème et de fournir une billetterie en ligne pour l'autobus et le train. Expedibus, au Québec, fait un effort similaire pour reconstituer le réseau interlignes de transport de colis entre les exploitants de la province. Toutefois, un centre national, sans but lucratif, d’échange de données sur les correspondances pour les passagers et les colis, ainsi qu'un cadre pour les droits des passagers et la gestion des perturbations, renforceraient l'industrie en rendant le transport par autobus beaucoup plus fiable et attrayant. De plus, cela fournirait un cadre de données ouvertes permettant à Transports Canada et à d’autres décideurs de voir l’ensemble de l’écosystème et de combler les lacunes.
En ce qui concerne les terminaux, les passagers ont besoin d’un endroit sûr où attendre. Avec le départ de Greyhound, la plupart des gares routières restantes, comme celles de Calgary, Ottawa et London, ont disparu. À Winnipeg, le terminus de Greyhound en bordure de l’aéroport a été démoli plus tôt cette année. C'était une installation de 7 millions de dollars qui avait ouvert ses portes en 2009 pour remplacer l’ancienne gare routière du centre-ville au coin de Portage et Balmoral. Aujourd’hui, le dépôt est derrière une porte en acier, dans un immeuble sans fenêtre situé au 939, rue Sherbrooke, à une demi-heure de marche de Portage et Main. Toutefois, il pourrait s’agir de l’un des meilleurs terminaux restants dans l’Ouest canadien, parce qu’il réunit Maple Bus, Ontario Northland et Rider Express. Entretemps, Mahihkan et NCN Thompson semblent toujours se rendre près de l’aéroport, et Kasper s'arrête près de la plaque tournante du transport en commun de Balmoral.
L’une des façons dont le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle de chef de file serait de rétablir des terminaux syndicaux dans les principales villes, avec des installations adéquates pour les passagers, les conducteurs, le stationnement des autobus et, éventuellement, le ravitaillement à zéro émission.
Idéalement, ces terminaux devraient être situés à proximité des gares ferroviaires, comme le nouveau terminus d’autobus de la gare Union à Toronto, le terminus de Moncton ou le terminus de la gare centrale du Pacifique, à Vancouver.
En ce qui concerne l’accessibilité, la fragmentation du réseau, la perte de services et le risque de correspondance manquée sont amplifiés pour les passagers handicapés. Il n’y a pas de normes pour les tarifs réduits ou les tarifs pour accompagnateurs, et il ne devrait pas être nécessaire de donner un préavis de 48 heures pour voyager en fauteuil roulant. Certains véhicules qui offrent actuellement un espace pour fauteuil roulant le font d'une façon peu commode exigeant que la plupart des autres rangées de sièges soient dégagées et repliées pour que l'ascenseur puisse être utilisé.
La perte de gares routières signifie également la perte de toilettes accessibles et de personnel pour aider à organiser les déplacements. Lorsque les lieux et les horaires des arrêts en bordure de rue ne sont pas coordonnés avec le transport en commun local, un trajet en taxi accessible peut être nécessaire pour monter à bord de l’autobus, si un tel taxi est disponible.
Le défi pour les entreprises qui cherchent à ajouter de nouveaux services est le suivant: les autobus dotés de bons dispositifs d’accessibilité sont très coûteux, et il n’y a que quelques modèles d’autobus sur le marché qui offrent un accès bas, sans parler d’une toilette accessible. C’est une autre raison pour laquelle nous privilégions le train pour les grands axes et les grandes distances, avec des correspondances en autobus.
Atténuer les coûts associés à la prestation d’un service inclusif et accessible...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins d’être venus avec un préavis aussi court. Je sais que nous avions commencé une autre étude, mais vous êtes venu ici très rapidement.
Je tiens à dire que j’aurais espéré entendre d’abord les représentants de Transports Canada, pour que nous puissions avoir une idée. Nous avons entendu différents témoignages aujourd’hui sur ce que devrait être le rôle du gouvernement fédéral. Je pense qu’il serait instructif pour nous de savoir quels programmes existent actuellement et quelle est la compétence du gouvernement fédéral.
Nous avons lu les communiqués de presse lorsque Greyhound Canada a quitté certaines régions du pays, d'abord graduellement, puis complètement. Dans ma province, la Colombie-Britannique, des préoccupations immédiates ont été soulevées au sujet de la route 16, la route des pleurs. Comme l’ont indiqué les témoins qui ont comparu ici, BC Transit et le gouvernement de la Colombie-Britannique sont intervenus pour offrir des services supplémentaires là‑bas, tout comme ma ville natale.
Lorsque j’étais jeune, il n’y avait pas de services publics entre des villes comme Chilliwack et Abbotsford. BC Transit comble maintenant cette lacune grâce à sa ligne d'autobus 66, qui est très utilisée par notre collectivité. Il est maintenant possible pour des localités comme la mienne, qui se trouvent dans une région rurale, où il y a beaucoup de fermes d'un village à l'autre, de se rendre de Chilliwack à l’aéroport international de Vancouver, par exemple, même si ce n’est peut-être pas la façon la plus rapide de se déplacer.
Je peux peut-être commencer par là. Je vais commencer par M. D’Angelo.
Vous avez dit que le gouvernement fédéral devrait travailler en étroite collaboration avec les municipalités et les provinces pour assurer le transport en commun. À votre avis, quel est le mécanisme pour y parvenir, à part le fait que le gouvernement fédéral a accès à beaucoup d’argent? Quelle est la solution qui permettrait d’avoir le système intégré dont vous avez parlé dans votre témoignage?
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Merci de la question. Je vous en remercie.
Je suis très fier de notre membre, BC Transit, et de l’excellent travail qu’il accomplit dans l'ensemble de la province pour préserver la mobilité dans toutes les régions — à l’exception du Lower Mainland, bien sûr, qui est géré par TransLink.
Nous sommes très satisfaits du soutien reçu jusqu'à présent, le gouvernement fédéral ayant aidé les provinces, qui ont ensuite aidé les municipalités pendant la pire période de la pandémie. Il a veillé à ce que les travailleurs essentiels puissent se rendre au travail et... dans les écoles, etc.
Nous avons été très heureux lorsque, le 17 février dernier, le gouvernement fédéral a conclu une entente avec les provinces pour fournir un soutien opérationnel continu de 750 millions de dollars. Cela signifie que nous pouvons éviter de réduire les services. Le nombre d’usagers est en hausse, mais il n’est pas encore entièrement rétabli, et l’économie poursuit sa relance. Nous demandons donc le renouvellement d’un tel programme, un programme qui amène les provinces à la table également pour participer en tant que partenaires afin de s'assurer que ces fonds d’exploitation atteignent les villes et les villages de tout le pays.
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En tant que société d’État, nous sommes financés par la province. Chaque année, nous devons élaborer un plan d’affaires pour déterminer le nombre d’usagers que nous prévoyons pour l’année à venir. Le ministère nous alloue des ressources à cette fin.
Nous avons différentes divisions, comme je l’ai mentionné dans mon exposé. Pour la division de l’autobus, le recouvrement des coûts est d’environ 80 %. Le ministère fournit le financement pour combler le déficit. C’est seulement pour le financement de fonctionnement.
Pour ce qui est du financement des immobilisations, nous recevons un financement annuel pour l’achat des autobus dont nous avons besoin. Nous avons un plan de gestion de la flotte, et le ministère y participe activement.
Pour ce qui est des coûts pour nos clients, nous avons un coût par passager, que nous surveillons. L’une des choses que nous essayons de faire, c’est de nous assurer de maintenir le coût pour notre client à un niveau raisonnable. Nous ne voulons pas effrayer les clients. Nous ne voulons pas leur faire payer des montants exorbitants pour des billets permettant de parcourir une certaine distance. Nous cherchons continuellement à optimiser notre service et à trouver des moyens plus efficaces de garantir la continuité de nos revenus. Cela a été très difficile pendant la pandémie.
Encore une fois, nous avons l’appui de notre gouvernement provincial pour maintenir ces services. Lorsqu’il y a des arrêts ou lorsque les services d’autobus annulent leur service, nous avons la possibilité d’intervenir et d’offrir ce service avec un court préavis, comme nous l’avons fait lorsque Greyhound s’est retiré de tout le Canada.
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Je vais sortir des sentiers battus avec vous, un instant, pour répondre à cette question. Je vous en remercie.
Nous savons qu'avec du financement, il est possible d'innover, et il s'agit donc d'envisager différents projets pilotes pour répondre aux besoins des différentes régions. Par exemple, les distances entre les villes du Canada atlantique sont beaucoup plus courtes. Nous avons des exemples comme Kings County Transit, qui relie peut-être 10 collectivités ou plus de la Nouvelle-Écosse. Il offre un excellent service. Plus tôt, j’ai mentionné la région de Niagara.
Je pense qu’il est important de relier les gens, surtout dans les régions éloignées. Je pense au nord de l’Ontario. En 2014, je crois, le gouvernement de l’Ontario a mené une étude afin d'examiner les différentes possibilités d’offrir un service d’autobus pour compléter le service que VIA Rail n’est pas en mesure d’offrir, simplement parce qu’il aurait besoin d’une flotte et d’un soutien supplémentaires. Nous pensons qu’il y a beaucoup de possibilités à cet égard. Il y a différentes voies possibles.
Il y a beaucoup de solutions créatives, mais il n’y a pas de solution unique pour un pays de la taille du Canada lorsque, la plupart du temps, nous déplaçons les gens entre des villes situées à moins de 100 kilomètres l’une de l’autre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Nous sommes très heureux de vous recevoir. Il s'agit d'un sujet important, surtout dans les régions rurales, où les gens ont été durement touchés.
Durant la pandémie, j'ai entendu dire qu'il y avait eu un arrêt complet des services et que des entreprises, en particulier des transporteurs privés, ont fait face à des difficultés financières sérieuses.
J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques-uns des représentants de ces entreprises pendant cette période. Ils me disaient qu'il y avait de l'aide gouvernementale pour la main-d'œuvre ou le loyer, mais que les entreprises de transport ne recevaient aucune aide spécifique. Les autobus restaient donc stationnés. Pourtant, ils devaient continuer de payer des frais, même s'ils n'exploitaient pas leur ligne d'autobus. La situation était devenue alors très complexe.
Monsieur Accardi, comment avez-vous vécu cette situation et où en êtes-vous aujourd'hui?
Mes prochaines questions s'adresseront à M. D'Angelo.
Pendant la pandémie, exceptionnellement, pour maintenir le transport en commun en vie, le gouvernement fédéral a fourni une aide ponctuelle aux gouvernements provinciaux, qui l'ont redistribuée à leurs sociétés locales de transport en commun. J'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants de plusieurs d'entre elles. Ils me disaient que cette aide leur avait été salutaire, mais qu'ils auraient souhaité en avoir davantage. Même aujourd'hui, certaines d'entre elles ne se sont pas encore remises des difficultés qu'elles ont vécues à cette époque.
Plusieurs de ces représentants demandaient un financement régulier, continu et stable du transport en commun par le gouvernement fédéral. Selon eux, bien que l'idée de financer les infrastructures soit intéressante, cela engendre des frais d'exploitation supplémentaires qu'ils doivent payer. En même temps, ces entités ne relèvent pas du gouvernement fédéral, mais des provinces ou des municipalités.
Alors, comment fait-on pour arriver à quelque chose qui se tient? Avez-vous eu une réflexion là-dessus?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins. Je pense que c’est une étude vraiment importante.
J’aborde cette question du point de vue d’une région du pays qui compte surtout des collectivités rurales et éloignées. J’y réfléchissais, et je crois que les options de transport, en particulier pour les personnes à faible revenu dans les régions rurales du Canada, sont pires aujourd’hui qu’elles ne l’ont été depuis 100 ans.
Nous avions un train qui était à l'heure, un système de transport ferroviaire de passagers qui était prioritaire dans le corridor ferroviaire. Dans la région du monde où je vis, le train a parfois huit heures de retard. Nous avions un service d’autobus national qui permettait de voyager d’un océan à l’autre avec un seul billet, un service qui desservait presque toutes les collectivités rurales du pays. Maintenant, comme nous l’avons entendu, nous avons un patchwork qui ne dessert qu'une fraction de ce que Greyhound desservait auparavant. Je pense que c’est une lacune énorme dans notre pays et que cela a des répercussions vraiment nationales. Je suis donc très heureux que le Comité ait pris le temps de parler de cette question.
J’aimerais commencer par parler de la question du leadership. Ce que les témoins nous ont dit jusqu’à maintenant, c’est qu’il faut quelqu’un pour rassembler toutes ces ficelles et créer quelque chose à partir de ce qui existe dans ce patchwork de services d’autobus publics et privés à l’échelle du pays.
Ma question s’adresse peut-être à M. Johnson. Je me demande qui, au Canada, est le mieux placé pour assurer ce leadership.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins qui sont avec nous aujourd'hui. Vous êtes les bienvenus. J'ai particulièrement aimé vos témoignages.
Nous savons, bien sûr, que le transport par autocar et d'autres modes de transport ont fait face à d'importants défis en raison de la COVID‑19 et d'autres complications qui en ont découlé.
Monsieur Accardi, tout d'abord, et peut-être aussi monsieur Johnson, j'aimerais que vous nous parliez de certains besoins particuliers du Canada atlantique, parce que je sais que la seule compagnie d'autocar de la province de Terre-Neuve-et-Labrador qui va de Port aux Basques à St. John's est DRL, une entreprise familiale. C'est le secteur privé. J'ai rencontré les dirigeants à deux ou trois reprises pendant la période de la COVID‑19, et ils avaient des défis importants à relever. Cependant, il y avait un certain nombre de différends, ce qui n'est peut-être pas le bon mot, ou de divergences d'opinions quant à savoir à qui il incombait de soutenir ces gens, et si c'était de compétence fédérale ou provinciale.
Vous avez parlé du transport en commun régional, monsieur D'Angelo. D'un point de vue régional, comment voyez-vous le Canada atlantique? La situation là‑bas est-elle fondamentalement différente de celle de toutes les régions du pays?
Pour poursuivre sur la lancée, M. Bachrach a parlé de l’âge d’or de Greyhound. Ce n'est selon moi pas d'actualité, cela remontant probablement à 25 ans. Pour m'en tenir à ma région, je me souviens de l'époque où l’aéroport d’Abbotsford est devenu une plaque tournante régionale et qu’il a accueilli les vols de WestJet, il y a 25 ans. De nombreux Canadiens qui voyageaient avant par Greyhound, parce qu’ils n’avaient pas d’autre option, fréquentent maintenant des compagnies aériennes à rabais, comme Flair et Swoop, surtout que les tarifs sont bas à l’heure actuelle.
L’industrie du transport interurbain par autocar pourrait-elle ne pas faire ce qu’elle faisait avant, soit de transporter les gens de Vancouver à Calgary, pour plutôt de les déposer à Prince George afin qu’ils puissent emprunter l’avion et se rendre à leur destination finale? A‑t‑on envisagé des solutions pour relier les petits aéroports régionaux qui transportent désormais les passagers que les autocars transportaient auparavant? Ces liaisons sont maintenant assurées par un mode de transport différent.
Je me demande si l'on parle d'interopérabilité, si vous envisagez de coordonner vos horaires avec ceux des petites compagnies aériennes régionales et d’amener les gens jusqu'à des plaques tournantes régionales qui, dans ce cas‑ci, sont le plus souvent des aérogares.
Je ne sais pas si cette question s’adresse à M. Accardi ou...
Je pourrais aussi poser la question différemment: L'un de vous dessert‑il des petits aéroports régionaux?
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, je vais m'adresser à M. Accardi.
Au Québec, une nouvelle politique a été mise en place, ce qui fait qu'il ne sera plus possible, à un moment donné, pour les sociétés de transport en commun de financer l'acquisition d'autobus qui ne sont pas des autobus électriques.
Bien sûr, les autobus dans le secteur privé ne sont pas financés par le gouvernement, mais, d'un autre côté, on commence à voir l'électrification des autobus dans le secteur public. Inévitablement, je suppose que cette transition finira par se faire dans le secteur du transport interurbain en ce qui a trait aux autobus du secteur privé.
Je me demandais jusqu'à quel point vos membres ou vous-même aviez commencé à entreprendre des démarches à cet égard. À quel point êtes-vous avancés dans ces démarches? Entrevoyez-vous une transition dans un avenir à court, à moyen ou à long terme?
Je suis moi-même l'utilisateur d'un véhicule électrique, et je constate que certaines difficultés se présentent, mais je constate aussi qu'en partant de la région de Montréal pour me rendre jusqu'à Ottawa, par exemple, il me semble qu'il pourrait être logique d'exploiter un certain nombre de trajets d'autobus, et ce, même si le trajet prend plusieurs heures. Ainsi, une fois rendu à destination, le chauffeur n'a qu'à brancher son véhicule pendant quelques heures. Entretemps, il va faire sa pause ou il va dîner.
De toute manière, la personne qui conduit a besoin de s'arrêter à un moment donné. Si on peut faire coïncider les arrêts avec les moments où on a besoin de recharger la batterie et les moments où le chauffeur doit faire sa pause, il me semble que cela pourrait être logique.
Ce n'est que mon point de vue personnel. Évidemment, je ne suis pas un spécialiste du domaine, c'est vous le spécialiste. J'aimerais donc entendre vos commentaires. Croyez-vous que cette transition est à nos portes?