:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la vingt-septième réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 8 août 2022, le Comité se réunit pour discuter des retards et des annulations dans les aéroports. La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022.
Les députés présents dans la salle qui souhaitent prendre la parole doivent lever la main. Les députés qui utilisent l'application Zoom doivent utiliser la fonction « lever la main ». Le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre de parole, et nous remercions les membres du Comité de leur patience et de leur compréhension à cet égard.
[Traduction]
Mesdames et messieurs les membres du Comité, nous entendrons aujourd'hui L’hon. Omar Alghabra (ministre des Transports) pendant la première moitié de notre réunion.
Pendant la deuxième heure de la réunion, nous accueillerons, du ministère des Transports, M. Michael Keenan, sous-ministre, ainsi que M. Aaron McCrorie, sous-ministre adjoint associé, Sécurité et sûreté, M. Colin Stacey, directeur général, Politiques aériennes, et M. Nicholas Robinson, directeur général, Aviation civile.
De l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, nous accueillons M. Mike Saunders, président et chef de la direction, Mme Nancy Fitchett, vice-présidente, Affaires organisationnelles et chef des services financiers ainsi que M. Neil Parry, vice-président, Opérations.
De l'Agence des services frontaliers du Canada, nous avons M. Denis Vinette, vice-président, Direction générale des voyageurs.
De l'Agence de la santé publique du Canada, nous entendrons Mme Jennifer Lutfallah, vice-présidente, Direction générale de la sécurité sanitaire et des opérations régionales.
L’hon. Omar Alghabra va maintenant nous présenter sa déclaration préliminaire, pour cinq minutes.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui. Je vous cède la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Je vous remercie de m'avoir invité à revenir discuter avec vous de cette importante question.
[Français]
Je vous remercie donc de m'avoir invité à comparaître devant vous.
[Traduction]
Je m'adresse à vous virtuellement aujourd'hui depuis le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit.
J'ai le plaisir d'être accompagné de représentants de Transports Canada que vous connaissez déjà: M. Michael Keenan, sous-ministre des Transports, M. Colin Stacey, directeur général des Politiques du transport aérien, M. Aaron McCrorie, sous-ministre adjoint associé, Sécurité et sûreté, et M. Nicholas Robinson, directeur général de l'Aviation civile.
Je tiens à souligner avant tout que les retards qui surviennent dans les aéroports sont irritants et inacceptables.
Il est également inacceptable de voir des voyageurs dormir sur le plancher d'un aéroport parce que leur vol a été retardé ou annulé.
Aujourd'hui, je souhaite faire le point sur les progrès accomplis, mais aussi reconnaître qu'il nous reste encore beaucoup à faire. Je vais vous dire ce que nous faisons pour remédier à cette situation.
Soulignons tout d'abord qu'après avoir traversé deux années difficiles où il a perdu près de 90 % de ses activités commerciales et mis à pied un grand nombre d'employés, le secteur de l'aviation a été frappé par une flambée massive de la demande. Entre janvier et août 2022, le nombre de passagers au Canada a augmenté de 252 %. À titre de comparaison, aux États‑Unis, le volume quotidien a augmenté de 64 %.
Il est bien évident que ce n'est pas une excuse. C'est un fait. Le secteur de l'aviation est fortement intégré. Transports Canada contrôle certains aspects, mais il ne gère pas les activités de la plupart des membres de cette industrie.
Le fait est que nous avons décidé dès le départ de nous concentrer sur l'action et non sur le blâme. Les Canadiens ont raison de s'attendre à ce que leur gouvernement s'attaque aux causes de cette congestion aéroportuaire et à ce qu'il cherche des solutions avec ses partenaires.
[Français]
Nous avons pris des mesures depuis le début, et nous allons continuer de le faire.
[Traduction]
Par exemple, depuis le mois de mai, nous avons embauché plus de 1 700 agents à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, l'ACSTA. Grâce à cela, pendant la deuxième semaine d'août, les agents de l'ACSTA inspectaient en 15 minutes chaque passager des 87 % qui s'envolaient des quatre grands aéroports du pays, ce qui constitue une bonne amélioration par rapport au 63 % de la première semaine de mai. Il nous reste beaucoup de travail à faire, et nous continuons chaque jour à embaucher des agents à l'ACSTA.
Ces derniers mois, nous avons aussi amélioré plusieurs processus qui risquaient de causer des obstacles. Par exemple, dans le cas des mesures sanitaires, on effectue désormais les contrôles aléatoires obligatoires hors des aéroports. Bien entendu, les activités aéroportuaires sont fortement interconnectées, alors il est crucial de bien coordonner celles des partenaires.
Je vais en souligner quelques-unes. Transports Canada établit les normes de sécurité des aéroports. Les compagnies aériennes s'occupent de transporter leurs clients, d'établir les plans de vol et de surveiller les bagages des passagers. Les aéroports gèrent la circulation des avions et des passagers dans leurs établissements. L'ACSTA est responsable des vérifications de sécurité, et l'ASFC, l'Agence des services frontaliers du Canada, se charge d'accueillir et d'inspecter les passagers qui arrivent de l'étranger. Dans l'industrie aérienne du Canada, chaque partenaire a un rôle important à jouer, et les problèmes qui surgissent dans un secteur ont des répercussions sur les autres secteurs.
Ces derniers mois, j'ai personnellement rencontré des responsables de compagnies aériennes et d'aéroports dans tout le pays ainsi que d'autres partenaires de l'industrie. J'ai voyagé et visité 13 aéroports, petits et grands, pour observer moi-même la situation. Je suis heureux de voir des résultats encourageants. Par exemple, la deuxième semaine d'août, 2 % seulement des vols prévus dans les quatre principaux aéroports du Canada ont été annulés — en fait, cette moyenne se rapproche beaucoup de la moyenne habituelle. Elle se situait à 5 % pendant la première semaine de juillet.
Je souhaite aborder un autre sujet important: les droits des passagers.
De toute l'histoire du Canada, notre gouvernement a été le premier, en 2017, à reconnaître ces droits et à les faire respecter. Il y a quelques années, notre gouvernement a travaillé avec l'Office des transports du Canada, l'OTC, un tribunal quasi judiciaire indépendant et un organisme de réglementation du réseau de transport national du Canada, pour créer le Règlement sur la protection des passagers aériens. Les compagnies aériennes sont tenues de respecter les droits des voyageurs et d'indemniser ceux qui y sont admissibles. L'OTC, comme tout autre tribunal, reçoit et analyse les plaintes des voyageurs qui estiment avoir droit à une compensation et qui n'ont pas été indemnisés par la compagnie aérienne. Notre gouvernement a récemment accordé 11 millions de dollars supplémentaires à l'OTC pour l'aider à traiter son arriéré. Nous veillerons à ce que l'OTC dispose des ressources dont il a besoin pour remplir son mandat en vertu du Règlement sur la protection des passagers aériens.
En terminant, je tiens à assurer les Canadiens que leur gouvernement s'occupe activement d'éliminer cette congestion aéroportuaire due à l'explosion soudaine de la demande de transport aérien. Nous constatons des résultats encourageants, mais il nous reste beaucoup de travail à faire.
Certaines personnes ont tout intérêt à dramatiser cette situation à des fins politiques afin de miner la confiance des gens envers le secteur de l'aviation. Toutefois, de concert avec ses partenaires, notre gouvernement se concentre sur les véritables problèmes afin d'y appliquer des mesures concrètes. Notre plan est de faire tout ce qui est possible pour réduire les retards. C'est ce que nous avons fait et ce que nous continuerons à faire.
[Français]
Nous ferons tout ce qu'il est possible de faire pour régler la situation.
[Traduction]
Nous savons que nous devons tous travailler ensemble pour résoudre cette situation, et j'invite les membres de ce comité à présenter eux aussi des solutions.
Monsieur le président, cela conclut mes observations. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions de mes collègues.
Merci
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je suis heureuse de voir que vos symptômes sont bénins.
Je remercie le ministre de nous consacrer de son temps, mais il est décevant qu'il n'ait pas pu trouver deux heures pendant l'été pour comparaître devant le Comité des transports, alors que son propre parti avait accepté à l'unanimité de comparaître pendant deux heures aujourd'hui.
Un nombre croissant de Canadiens constatent que les problèmes vécus ici, au Canada, sont différents et beaucoup plus graves que partout ailleurs dans le monde. Nous savons que les aéroports de Pearson et de Montréal se classent au premier et au deuxième rang des pires aéroports au monde. C'est un sujet d'embarras sur la scène internationale.
Face à ces retards et à ces perturbations des vols, beaucoup de gens critiquent les compagnies aériennes, les aéroports et les passagers eux-mêmes — comme le ministre l'a sous-entendu en mai —, et nous savons que ce chaos est dû à un manque de capacité, à une pénurie d'agents de sécurité, d'agents des douanes et de services de navigation ainsi qu'aux restrictions liées à la pandémie.
Le ministre pense‑t‑il que le gouvernement est quelque peu responsable de ce qui s'est passé cet été, oui ou non?
Monsieur le président, je pense que les Canadiens sont irrités, à juste titre.
Je vais passer à autre chose, puisque nous ne recevons pas de réponse.
L'utilisation obligatoire de l'application ArriveCAN a été critiquée même par les agents frontaliers de première ligne. Ils sont membres du syndicat, ils sont fonctionnaires. Les maires, les conseils du tourisme, les chambres de commerce, nos partenaires frontaliers américains... En fait, il serait plus facile de dresser la liste des gens qui en sont satisfaits. Le gouvernement est le seul à l'appuyer, monsieur.
Elle cause des retards. Elle fait quadrupler le temps que les gens passent aux douanes. Nous le savons tous, les médias l'ont publié. Les gens sont injustement condamnés à la détention à domicile pour des peccadilles. Cette appli ne suit pas les restrictions politiques sur la santé. Certaines personnes ont souligné qu'elle ne protège pas les renseignements personnels. L'exemption secrète ponctuelle découverte la semaine dernière prouve qu'elle ne vise même pas à éviter une propagation virale.
Devant la preuve accablante de ces problèmes et des critiques, pourquoi le gouvernement ne cesse‑t‑il pas d'exiger l'utilisation d'ArriveCAN? Pourquoi rendez-vous cette utilisation permanente?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'avoir accepté de comparaître devant le Comité des transports aujourd'hui. Je suis heureuse de constater que vos symptômes de la COVID‑19 sont très bénins et que vous êtes en mesure de nous consacrer une heure de votre horaire chargé.
Tout à l'heure, Mme Lantsman vous a critiqué parce que vous comparaissez pendant une heure au lieu de deux. Je tiens à rappeler à tous ceux qui nous regardent et qui nous écoutent qu'en fait, la norme des comparutions ministérielles devant le Comité des transports est d'une heure. Pendant toute la durée du gouvernement Harper, soit près de 10 ans, aucun de ses ministres des Transports n'a comparu pendant plus d'une heure devant le Comité des transports.
Le ministre Alghabra a aussi répondu à des questions sur les aéroports lors de sa dernière comparution au Comité, le 30 mai. Les fonctionnaires ont témoigné devant le Comité à ce sujet le 16 juin. Malheureusement, nous n'avons jamais eu l'occasion de poser nos questions à ces fonctionnaires, parce que les membres de l'opposition préféraient traiter de motions qui n'avaient aucun rapport avec cette question.
De plus, le 21 juillet, des fonctionnaires ont tenu une séance d'information pour les membres des comités des transports de la Chambre et du Sénat.
Monsieur le ministre, l'une des principales responsabilités de Transports Canada est le contrôle de sécurité par l'entremise de l'ACSTA. Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour améliorer les délais de contrôle de l'ACSTA et quels résultats avez-vous obtenus jusqu'à maintenant?
:
Merci beaucoup, madame Koutrakis, pour cette question.
Comme je l'ai déjà dit, je suis toujours heureux de revenir pour répondre aux questions des membres du Comité, comme je l'ai fait par le passé, lorsqu'on me le demande.
Dès le début, quand la demande a commencé à augmenter, nous avons soutenu l'ACSTA. Je sais que Mike Saunders est ici aujourd'hui, et je suis sûr qu'avec son équipe, il se fera un plaisir de répondre à vos questions. Je l'ai rencontré à la fin avril et nous avons discuté de l'urgence de réagir à l'augmentation de la demande que nous constations. L'ACSTA, et c'est tout à son honneur, a mis la main à la pâte et a collaboré avec ses partenaires pour intensifier et accélérer l'embauche.
Permettez-moi de revenir un peu en arrière. Depuis l'hiver, nous travaillions déjà avec l'ACSTA pour lui fournir des ressources supplémentaires en vue de la relance du secteur de l'aviation. En fait, notre budget établi avant la congestion aéroportuaire prévoyait cela, et l'ACSTA a reçu des fonds supplémentaires pour s'y préparer.
En résumé, au cours de ces trois derniers mois seulement, l'ACSTA a embauché 1 700 personnes. Elle l'a fait dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre. Il y a encore beaucoup à faire, et je ne prétends pas que tous les problèmes aient été réglés, mais nous sommes vraiment heureux de constater une amélioration importante des délais de traitement. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, aujourd'hui, dans nos quatre grands aéroports, 87 % des passagers sont inspectés en 15 minutes ou moins.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être parmi nous aujourd'hui malgré votre maladie. Nous sommes très heureux que vous soyez avec nous, parce que le sujet dont nous discutons touche des milliers, voire des millions de Canadiens.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé des circonstances extraordinaires que nous avons vécues ces dernières années. C'est vrai. Nous avons fait face à une pandémie mondiale, à une augmentation des déplacements et à une pénurie de personnel, et tout cela a eu des répercussions.
Toutefois, même dans ce contexte, le traitement des passagers aériens a été atroce. Vous avez parlé des gens qui dorment sur le plancher de nos aéroports. Les annulations, les retards et la façon dont les passagers aériens ont été traités, tant par le gouvernement que par les grandes compagnies aériennes, sont tout simplement honteux. Je suis sûr que tous les participants à cette réunion l'ont constaté eux-mêmes en se déplaçant dans les grands aéroports du Canada.
Votre gouvernement a présenté en grande pompe le Règlement sur la protection des passagers aériens, ou RPPA, qui était censé protéger les passagers aériens. Pouvez-vous affirmer sans sourciller que ces règlements ont protégé les passagers aériens l'année dernière?
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Merci beaucoup, monsieur Iacono, pour cette question et pour vos bons vœux.
En effet, lorsque la COVID‑19 a fait son apparition, elle n'était pas accompagnée d'un manuel d'instructions. Les gouvernements du monde entier ont dû faire tout ce qu'ils pouvaient pour protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens.
Nous traversons maintenant une phase différente de cette pandémie. En relançant l'économie, nous observons des phénomènes sans précédent. Tout d'abord, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour nous attaquer aux causes des congestions et à d'autres types de perturbations afin de minimiser les répercussions que subiront nos citoyens et notre économie.
À mon avis, cela nous donne l'occasion de tirer des leçons utiles. À un certain moment, nous pourrons repenser à cette période et rédiger un guide, comme vous l'avez dit, monsieur Iacono. Ces leçons nous permettront d'améliorer nos systèmes pour les générations à venir.
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Merci, monsieur Iacono.
Tout d'abord, je vous dirai que pendant la pandémie de la COVID‑19, comme je l'ai expliqué, 90 % des clients du secteur de l'aviation ont disparu. Nous avons tout fait pour maintenir la résilience du secteur. Nous avons offert des subventions salariales pour que les employeurs puissent garder le plus grand nombre possible de leurs employés. Nous avons offert un soutien financier aux aéroports. Nous avons fourni un soutien financier aux compagnies aériennes. Nous avons accordé des reports de loyer et des fonds d'infrastructures pour aider les aéroports à se préparer et pour aider les compagnies aériennes à demeurer résilientes pendant cette période sans précédent.
Ensuite, en planifiant la relance, nous avons collaboré avec des organismes gouvernementaux comme l'ASFC, l'ACSTA et autres ainsi qu'avec l'OTC, pour les préparer à l'accroissement de la demande que nous avions prévu. Comme tout le monde le sait aujourd'hui, l'augmentation de la demande a dépassé ces prévisions de très loin, mais nous avons tout fait pour nous y préparer. Nous constatons que le secteur privé, le secteur public et tous les secteurs de notre économie ont de la peine à poursuivre cette reprise et à faire face à la flambée de la demande, et nous nous efforçons de remédier le plus rapidement possible à la pénurie de main-d'œuvre.
:
Je vous remercie, monsieur le ministre.
D'une part, je trouve un peu particulier que les consommateurs n'aient pas de recours quand leur vol est annulé ou retardé à cause du gouvernement. D'autre part, nous imposons aux entreprises des règles et des normes que le gouvernement ne s'impose pas à lui-même. C'est une question de cohérence.
D'ailleurs, à propos de l'Office des transports du Canada, je pense aux documents qui ont fuité et qui prouvent qu'Air Canada aurait sciemment demandé à son personnel de mentir aux voyageurs quant aux raisons des annulations de vols pour éviter de se voir infliger des pénalités.
Il faut croire que cela ne porte pas à conséquence. Même si les consommateurs portent plainte à l'Office, il y a un arriéré de 18 000 plaintes. Leur plainte ne sera donc pas traitée avant la semaine des quatre jeudis. Les associations de consommateurs demandent maintenant aux gens d'éviter de passer par l'Office et leur demandent plutôt de passer directement par les tribunaux.
Ne trouvez-vous pas cela honteux, monsieur le ministre?
Qu'est-ce que cela vous fait de constater que l'Office des transports du Canada, qui est supposé être le chien de garde des droits des voyageurs, est totalement inefficace?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre.
Monsieur le ministre, un voyageur canadien a récemment publié le commentaire suivant sur Tripadvisor: « Je rentre du Nevada, où je me suis rendu par un vol en partance de Buffalo. Et je viens de l'Ontario. L'aéroport est une merveille: aucune attente, les points de contrôle de l'Administration de la sécurité dans les transports sont rapides, l'aérogare est d'une propreté impeccable... On peut se rendre rapidement à l'aéroport en voiture. Aucun test de dépistage de la COVID‑19 n'est exigé. Il est facile de franchir la frontière américaine. Les agents demandent au voyageur seulement s'il est vacciné, sans exiger d'attestation (j'ai traversé la frontière à trois reprises ces deux derniers mois, et les formalités ont chaque fois été les mêmes). Au retour par le pont Rainbow, par contre, il y avait une dizaine de voitures devant nous, et il a fallu une éternité pour arriver à la guérite. Je dirais donc à quiconque souhaite éviter l'aéroport Pearson et passer par Buffalo qu'il sera bien avisé de le faire. Cela en vaut la peine. »
Monsieur le ministre, Niagara Falls est la destination récréotouristique la plus prisée au Canada. L'argent des contribuables que Destination Canada dépense sur les marchés étrangers, y compris sur le plus important, celui des États‑Unis, pour vanter nos collectivités frontalières, est une perte sèche, vu les manchettes qui ne cessent de présenter l'aéroport Pearson comme le pire au monde.
Mon collègue vient de le dire. Soixante pays, dont la plupart de nos alliés européens, ont renoncé, dans le transport aérien, à toutes les restrictions liées à la pandémie. Pourquoi le gouvernement continue‑t‑il de s'accrocher à ces restrictions qui ne font que décourager les voyages au Canada?
:
Merci, monsieur le président.
La séance est passionnante.
Monsieur le ministre, tout d'abord, merci d'avoir accepté de comparaître. Il est bon que vous cherchiez à appliquer les principes de bon gouvernement au lieu de vous soucier, comme le font les députés d'en face, de marquer des points sur l'échiquier politique.
Cela dit, monsieur le ministre, je sais qu'il vous reste peu de temps, mais j'ai une question à vous poser sur les retards dans les vols. Comme un collègue l'a dit, il y a partout dans le monde, comme au Canada, des retards semblables et des annulations de vol. Est‑il raisonnable de dire qu'il y a des effets en cascade sur d'autres pays? Dans l'affirmative, des efforts sont-ils déployés à l'échelle internationale pour mieux coordonner les horaires afin de gérer ces effets? Que fait‑on au juste?
:
Merci, monsieur le ministre.
Ma prochaine question n'est pas sans rapport avec des observations de M. Baldinelli, dont certaines sont plutôt radicales, mais je tiens à être très précis et plus en prise sur la réalité de ce qui se passe à Niagara. Je songe notamment aux efforts que vous et le , ainsi que le , avez déployés ces derniers mois pour rencontrer les parties prenantes, à Niagara, afin de prendre connaissance des faits, avant tout, sans vous laisser emporter dans les grands discours et ni céder aux simples impressions, comme le font certains députés.
À ce sujet, pouvez-vous nous faire part de ce que vous ont dit, par exemple, Ron Rienas, directeur général de l'administration du pont Peace, Tim Clutterbuck, président du conseil de l'administration du pont Peace, ainsi que d'autres intervenants de Niagara Falls, de Niagara-Centre — ma circonscription — ainsi que de Niagara-Ouest et de St. Catharines? Que vous a‑t‑on dit? Quels efforts vous et d'autres membres du Cabinet faites-vous pour donner suite à leurs préoccupations?
:
Merci beaucoup, monsieur Badawey.
Voilà qui met fin à la première heure de la période de questions.
Monsieur le ministre, au nom de tous les membres du Comité, je tiens à vous remercier encore une fois d'avoir accepté de comparaître, d'autant plus que vous devez gérer une situation difficile en ce moment. Nous vous souhaitons la meilleure santé possible dans les jours et les semaines à venir.
L'hon. Omar Alghabra: Merci à tous.
Le président: Chers collègues, si vous êtes d'accord, nous allons passer directement aux questions, puisque les témoins n'ont pas de déclaration liminaire à faire.
Nous allons commencer la deuxième heure des questions avec M. Barrett.
Monsieur Barrett, vous avez la parole. Six minutes.
:
Monsieur le président, j'aimerais commencer par un élément clé de la prémisse de cette question, puis je céderai la parole à M. McCrorie, qui vous donnera plus de précisions.
Ce qui est vraiment important ici, c'est que le député fait, je crois, référence à des articles dans les médias au sujet de l'information déposée par Transports Canada dans une affaire judiciaire concernant le mandat de vaccination. Ce que les médias n'ont pas dit, c'est que Transports Canada a déposé et fourni des preuves scientifiques exhaustives sur la raison d'être du mandat de vaccination. Ce n'était pas mentionné dans les médias, mais dans les témoignages, dans les documents de Transports Canada.
Si cela peut être utile au Comité, nous nous ferons un plaisir de fournir une copie de cette information, qui a effectivement été présentée par Transports Canada devant les tribunaux.
Le deuxième point que j'aimerais mettre en contexte, c'est que pendant les deux années et plus de pandémie de COVID‑19, la situation a été en constante évolution. Nous avons modifié et ajusté au fur et à mesure les mesures sanitaires à la frontière et dans le système de transport. Pour ce faire, nous demandons constamment des renseignements à jour à l'Agence de la santé publique du Canada. Dans le cadre de notre travail, l'Agence de la santé publique du Canada nous fournit continuellement de l'information et utilise son expertise en matière de mesures sanitaires pour orienter l'élaboration de nos mesures.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de s'être joints à nous aujourd'hui, ainsi que le ministre d'avoir pris le temps de le faire. J'espère qu'il se sent mieux et je lui souhaite un prompt rétablissement.
Je suis allé dans un certain nombre d'aéroports au cours des derniers mois, et certains d'entre eux étaient très achalandés. Je n'ai peut-être pas vécu les mêmes expériences que les autres. Mon expérience a été excellente dans tous les aéroports où je suis allé.
Je suis passé par l'aéroport Pearson, de Toronto, la semaine dernière. J'ai dit à des amis et à des membres de ma famille, qui croyaient que j'allais être retardé, que j'ai franchi les files d'attente et la sécurité en moins de cinq minutes. J'ai été vraiment impressionné par l'excellent travail que les responsables de la sécurité faisaient pour le contrôle des voyageurs. Mon expérience a été excellente, rapide et efficace.
Je sais que d'autres aéroports du pays ont connu des difficultés. Je fais la plupart de mes déplacements à partir de l'aéroport de Calgary et je n'ai jamais eu à attendre très longtemps. Comme il y a des problèmes particuliers dans certains de nos grands aéroports, comment se portent les aéroports de Calgary et d'Edmonton en ce qui concerne le trafic et le flux de voyageurs?
Monsieur Keenan, vous voudriez peut-être répondre à cette question.
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Bien sûr. Je dirais deux choses.
Pour ce qui est de Calgary, tout d'abord, et c'est intéressant, Calgary a connu une très forte reprise du trafic. Le système canadien de transport aérien est passé d'un niveau très bas, comme le ministre l'a indiqué, à 81 % de ce qu'on verrait normalement pendant un été chargé. La semaine dernière, Calgary affichait une hausse de 86 %, ce qui était donc assez lourd.
En ce qui concerne le contrôle de sécurité à l'aéroport de Calgary, comme le l'a indiqué, il a été difficile pour le contrôle de sécurité et les autres secteurs de s'adapter à cette croissance rapide. Calgary a connu la même situation, mais les chiffres ont été assez bons.
Je vais céder la parole à nos collègues de l'ACSTA, et l'ASFC voudra peut-être faire des observations à ce sujet, mais pour ce qui est du traitement des arrivées par l'ASFC et du contrôle de sécurité, Calgary se débrouille un peu mieux que la moyenne des quatre principaux aéroports. Il y a des variations d'un aéroport à l'autre, mais Calgary a tendance à bien s'en tirer.
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Merci, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre à cette question.
Il y a différents types d'absentéisme, et je vais apporter une précision, comme je l'ai fait lors de ma dernière comparution, sur ce que l'incitatif vise à accomplir. Nous voulons inciter les agents de contrôle à se présenter au travail pour leur quart de travail prévu lorsqu'ils ne sont pas malades ou qu'ils ne sont pas en vacances.
Il y a différents types d'absentéisme, comme vous l'avez souligné. Il y a l'absentéisme lorsqu'on est malade, et nous faisons confiance à nos agents de contrôle pour qu'ils agissent avec professionnalisme, comme ils l'ont fait tout au long de la pandémie, et qu'ils ne viennent pas au travail lorsqu'ils sont malades. Pendant plus de deux ans, pendant la pandémie, ils ont démontré qu'ils restaient à la maison et qu'ils étaient responsables.
Lorsqu'ils ont planifié des vacances, nous les encourageons à les prendre parce que, comme vous le dites depuis près de deux heures maintenant, c'est un environnement extrêmement occupé, et ils ont fait un travail admirable dans ces circonstances, sous ces pressions.
Cependant, il arrive de temps à autre, à différents endroits que, pour un quart de travail prévu, il y ait des absences. Nous essayons de les réduire en offrant à nos fournisseurs la possibilité de nous facturer pour leurs programmes. Ces programmes permettent de ne pas être exclu du programme d'incitatif si on est malade pendant quelques jours. Pour les autres semaines de l'été, on peut gagner jusqu'à 200 $ par cycle si l'on fait le quart de travail prévu.
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Monsieur le président, je ne sais pas de quel ministère parle la députée, mais je pourrais faire un commentaire à ce sujet, et peut-être que mes collègues de l'ASFC aimeraient intervenir également.
Il est important de rappeler qu'ArriveCAN s'applique à la frontière terrestre et à la frontière aérienne. On parle ici d'encombrement aérien. À cet égard, l'une de nos principales difficultés a été de faciliter le passage de la douane à l'aéroport Pearson. Comme l'a expliqué le , lorsque les voyages ont commencé à s'intensifier, des incidents importants se sont produits, comme des avions retenus à la porte d'embarquement et le dénombrement des passagers dans le hall des douanes.
Nous avons un groupe de redressement opérationnel pour les aéroports et les compagnies aériennes — tous partenaires, dont Transports Canada, l'ASFC, l'ASPC et l'ACSTA —, et on a fait beaucoup de travail pour essayer de trouver des solutions. Les changements apportés se sont révélés très efficaces, puisque le nombre de mises en attente des arrivées internationales a diminué de 90 %. Il y en avait 300 par semaine en mai, au moment où environ 65 000 personnes arrivaient chaque jour. Il n'y en a plus que 40 par semaine, même si 90 000 personnes arrivent désormais chaque jour.
La gestion du hall des douanes a été modifiée. Les collègues de l'ASFC...
Les conservateurs parlent aussi beaucoup des mesures obligatoires, qu'il s'agisse de la vaccination, du port du masque ou d'autres, alors qu'ils n'ont jamais, au grand jamais, appuyé l'introduction de quelque mesure que ce soit, qu'il s'agisse du port du masque, de la vaccination ou des restrictions de voyage. Ne pensez-vous pas que les mesures obligatoires étaient nécessaires lorsque la COVID a frappé le Canada et ses provinces? Ne pensez-vous pas que c'est grâce à ces mesures que nous avons réussi à sauver des milliers et des milliers de vies? Il y a encore des gens qui meurent de la COVID‑19, mais, comme nous le savons, lorsque la maladie est arrivée au pays et que l'épidémie a explosé dans de nombreuses provinces, beaucoup de gens en sont morts — probablement des gens qui n'auraient pas dû mourir ou qui ne seraient pas morts n'eût été la COVID‑19, qui en a été la cause principale.
Ne pensez-vous pas que nous devrions continuer d'écouter les responsables de la santé publique qui recommandent de prendre telle ou telle mesure ou qu'il est temps de laisser tomber telle ou telle autre — le but ultime étant toujours, à ce que je sache, de protéger la vie des Canadiens, qu'ils rentrent de l'étranger ou qu'ils se déplacent d'une province à l'autre par des moyens divers, du traversier à l'avion en passant par le train?
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L'ASFC planifie chaque année en fonction des fluctuations saisonnières du trafic dans les divers modes de transport — terrestres et aériens, mais aussi en fonction de la saison des croisières — et elle répartit ses ressources et les déplace en conséquence.
Pour aider le secteur du transport aérien, nous embauchons chaque année des agents étudiants des services frontaliers, qui entrent en fonction au terme de l'année scolaire, en avril. Ils nous aident, et nous en gardons quelques-uns jusqu'à la fin de l'année pour qu'ils soient prêts à travailler l'année suivante. Ils complètent notre effectif.
À l'échelle globale, comme dans d'autres secteurs, des membres de notre personnel n'ont pas pu se rendre au travail en raison de la COVID et d'autres mesures, et nous avons respecté cela et avons travaillé avec eux. Ils ont continué de faire leur part en appuyant les services de première ligne par d'autres moyens et dans le cadre d'autres programmes pour veiller à maintenir notre capacité.
Nous continuons d'embaucher, et j'ai le plaisir de vous annoncer que nous avons doublé notre objectif de recrutement des deux prochaines années pour compenser la perte de certains agents en raison des restrictions liées à la COVID‑19 susceptibles d'avoir eu un effet sur leur capacité à retourner au travail.
:
Monsieur le président, je pourrais répondre de façon générale à la question de la députée, puis céder la parole à un collègue de l'ASFC.
Je vais répéter ce que j'ai dit en réponse à une question précédente, à savoir qu'on a travaillé d'arrache-pied avec tous les partenaires pour améliorer la fluidité aux douanes et pour faire circuler beaucoup de gens dans un petit espace à mesure que le trafic aérien reprenait. Nos collègues de l'ASFC et de l'AAGT ont fait de l'excellent travail pour faciliter la circulation et l'orientation des passagers. Ils pourraient vous en parler plus en détail, mais au cœur de cette stratégie, il y avait des outils électroniques et des systèmes numériques pour accélérer la circulation. On a notamment ajouté un certain nombre de bornes dans le hall des douanes de l'aéroport Pearson. On a aussi ajouté un certain nombre de portes électroniques, et l'ASFC a introduit une nouvelle fonctionnalité sous la forme d'une déclaration électronique intégrée à ArriveCAN.
Dans nos discussions avec le secteur et avec le groupe de redressement des opérations aériennes, l'expansion, l'utilisation et l'amélioration de la fonctionnalité des outils numériques pour rendre le processus de voyage plus rapide et plus facile pour les passagers et pour faciliter le processus des arrivées internationales sont en fait un élément central. Tous les partenaires du secteur sont favorables à la recherche de la meilleure combinaison d'outils respectant la vie privée des passagers, mais faisant appel à la technologie numérique pour faciliter leur circulation, et nous discutons presque tous les jours avec eux des moyens de continuer à faire des progrès à cet égard.
Monsieur Vinette, peut-être voudriez-vous ajouter quelque chose, parce que c'est de votre côté que les choses se passent concrètement.
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Merci, monsieur le sous-ministre.
Nous modernisons nos services numériques depuis de nombreuses années, et c'est ce qui a mené à la création des bornes que l'on voit dans les aéroports. Nous travaillons déjà à la mise en place progressive des portes électroniques avec nos partenaires du secteur aérien et nous avons toujours eu un plan de modernisation sous la forme de solutions numériques et de plateformes diverses. ArriveCAN était nécessaire pour la saisie des mesures de santé publique, mais la possibilité de fournir la déclaration douanière à l'avance était déjà dans nos projets. Nous avons eu l'occasion d'y donner suite en collaborant avec les compagnies aériennes et les administrations aéroportuaires et d'accélérer la circulation des passagers dans les aéroports.
Je peux vous dire que vous économisez environ 30 % de votre temps en utilisant une borne d'inspection primaire. Et vous économisez environ 50 % de votre temps en utilisant une porte électronique si vous avez fourni votre déclaration à l'avance. Nous récoltons déjà les fruits de son utilisation, à raison d'environ 35 % du trafic voyageurs dans les trois aéroports où ce système est actuellement offert.
Les services numériques faisaient partie de ce que l'ASFC voulait instaurer et qu'elle continuera d'instaurer dans tous les modes de transport, avec l'objectif de les installer aux postes frontaliers terrestres, par où transitent de très nombreux visiteurs, et également au bénéfice de ceux qui entrent au Canada au moyen de bateaux et d'aéronefs de plaisance.
Merci.