Bienvenue à la 137e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Avant de commencer, je rappelle à tous les participants ici présents de lire les consignes sur les pratiques exemplaires qui figurent sur les cartes qui sont sur la table. Ces mesures visent à protéger la santé et la sécurité de tous les participants.
La séance d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 18 septembre 2023, le Comité reprend son étude sur l'encadrement de la navigation de plaisance dans les cours d'eau du Canada.
Tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Chers collègues, nous accueillons aujourd'hui, à titre personnel, Mme Sara Mercier-Blais, agente de recherche à l'Université du Québec à Montréal.
[Français]
Nous lui souhaitons la bienvenue, de même qu'à son bébé, Elliot, qui est dans la salle.
[Traduction]
Nous accueillons également, par vidéoconférence, Mme Amy Martin, mairesse du comté de Norfolk. Nous sommes heureux de vous accueillir.
Enfin, nous accueillons par vidéoconférence le sergent Dave Moffatt, de la Police provinciale de l'Ontario, qui est coordonnateur provincial des services de sécurité nautique, et Mme Margaret Creighton, directrice de la Port Dover Waterfront Preservation Association. Bienvenue à vous également.
[Français]
Nous allons commencer par votre présentation, madame Mercier‑Blais. Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis agente de recherche au laboratoire de recherche Yves Prairie. Nous travaillons principalement sur le carbone dans les lacs, mais nous avons aussi mené beaucoup de recherches sur la physique des lacs, ce qui inclut les patrons de température, la dissipation des contaminants, les gaz dissous dans l'eau ainsi que la mesure de la turbulence et des vagues à la surface des lacs.
C'est pour cette raison que, en 2014, l'organisme Memphrémagog Conservation inc., dont une représentante a déjà témoigné devant votre comité, et la Société de conservation du lac Lovering nous ont demandé de mener une étude sur l'effet des vagues des bateaux à fort sillage sur les rives des lacs Memphrémagog et Lovering.
Comme la fameuse distance de 300 mètres dont vous entendez parler depuis le début de votre étude provient de notre propre étude, je vais prendre le temps d'expliquer d'où vient ce chiffre et ce qu'il représente.
Dans le cadre de notre étude, nous avons établi un protocole rigoureux en nous assurant que les passages de bateaux à fort sillage que nous faisions s'effectuaient à différentes vitesses précises, à différentes distances précises de la rive et avec différents niveaux de remplissage de ballast. Je tiens à préciser que nous n'avons pas étudié d'autres types d'embarcations que les bateaux à fort sillage.
Notre étude visait à examiner la remise en suspension des sédiments et l'énergie à la surface, et non à examiner directement l'érosion des berges. Dans le cas des deux lacs, notre conclusion est qu'il faut une distance de 300 mètres pour que l'énergie produite par les vagues et contenue dans celles-ci soit dissipée à leur arrivée à la rive et que l'effet soit comparable à celui des vents naturels. Autrement dit, c'est à cette distance de la rive que les bateaux à fort sillage doivent naviguer pour que l'effet des vagues qu'ils produisent soit équivalent à l'effet des vagues naturelles sur la rive.
Les lacs Memphrémagog et Lovering sont très différents. La figure 9 de notre rapport montre que les turbulences diminuent selon la distance. C'est vrai pour les deux lacs, mais cela se présente de manière très différente. Malgré tout, nous en sommes arrivés à cette même distance de 300 mètres pour que l'énergie dans les vagues soit dissipée et soit équivalente à l'énergie des vagues naturelles.
Au Québec, tous les lacs ont pris naissance à la suite du retrait des glaciers. Ils ont donc le même processus de création physique. On peut donc dire que ces lacs sont relativement du même type.
Après l'étude menée par notre laboratoire, j'ai participé à un projet au lac Tremblant. Nous n'avons pas pris de mesures précises à l'aide d'instruments, dans ce cas, mais nous avons caractérisé les berges afin de déterminer si certains endroits risquaient d'être plus ou moins endommagés par les vagues produites par les bateaux.
Quelles sont les caractéristiques des rives qui font que les vagues auront un effet plus ou moins intense à leur arrivée?
D'abord, il y a la pente du littoral. Évidemment, si le littoral est pentu, l'énergie des vagues arrivera à un seul point, alors que, si l'énergie touche la rive sur une longue distance, il y aura moins d'impact.
Ensuite, il y a le type de sédiments. La vague n'aura pas le même effet sur du sable ou de la vase que sur une paroi rocheuse.
Il y a également les bandes riveraines. Plus il y a de végétation naturelle, plus la rive et le sol seront protégés, ce qui permettra d'éviter l'érosion.
Finalement, il y a l'impact des vents normaux et dominants. Quand on compare des vagues de bateaux, on veut les comparer aux vagues naturelles que connaît le lac. Par exemple, il y aura très peu de vagues dans certaines baies, comparativement à l'endroit où arrive le vent dominant, où il y aura des vagues beaucoup plus fortes. On doit aussi inclure les vents de tempête, qui sont plus forts. Pendant les tempêtes, il y a beaucoup plus de vent, évidemment. Cependant, étant donné la courte durée des tempêtes, l'effet des vents qu'elles génèrent est beaucoup moins important que l'effet des fréquentes vagues produites par le nombre élevé d'embarcations. Nous avons tenu compte des vents de tempête dans notre étude. Par ailleurs, s'il y a plus d'événements extrêmes en raison des changements climatiques, il y aura évidemment plus de vent. Cela dit, même si les tempêtes sont plus intenses, elles durent rarement assez longtemps pour que leur effet soit plus grand que celui des nombreux passages de bateaux sur un lac.
En conclusion, même si les deux lacs à l'étude étaient très différents, nous avons recommandé une restriction similaire pour le passage des bateaux. Dans les deux cas, il faut une distance de 300 mètres à partir de la rive pour que les vagues qui arrivent à la rive soient d'une intensité comparable à celle des vagues naturelles sur ces lacs. Je crois que cette restriction de 300 mètres pourrait s'appliquer à plusieurs autres lacs, étant donné que, malgré la grande différence des deux lacs à l'étude, leurs rives étaient touchées sensiblement de la même façon par les vagues des bateaux à fort sillage.
Je remercie M. Lewis de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui. Je suis désolée que mon écran soit si sombre. Le soleil se couche, en Ontario, et la lumière du jour s'estompe.
Bonjour. Je m'appelle Amy Martin. Je suis mairesse du comté de Norfolk, et je suis ravie d'être ici pour représenter notre collectivité et vous parler de l'importance des marinas et de l'accès aux cours d'eau.
Le comté de Norfolk occupe une position privilégiée à 45 minutes au sud-ouest de Hamilton, le long des rives du lac Érié, en Ontario. Nous sommes une municipalité rurale, de taille moyenne et à palier unique. Le comté a 73 000 habitants et une superficie d'environ 1 600 kilomètres carrés, avec 185 kilomètres le long de la rive du lac Érié.
L'agriculture, l'innovation industrielle et le tourisme sont les principaux moteurs de l'économie, et le tourisme saisonnier dans le secteur riverain occupe une place importante. Même si le comté de Norfolk possède très peu de propriétés riveraines, il est essentiel de tirer parti des communautés et des installations riveraines que nous avons afin de bâtir une industrie touristique viable axée sur nos attraits naturels.
La municipalité s'étend sur quelque 185 kilomètres le long de la rive du lac Érié. Seulement 14,2 kilomètres — dont 4,7 kilomètres appartiennent au comté — sont accessibles au public. Nous avons des marinas le long de la rive. On compte plus de 13 marinas dans la région, dont deux appartiennent au comté de Norfolk et sont gérées par la municipalité. Les autres sont des entreprises privées.
J'aimerais prendre quelques instants pour discuter des biens publics.
La marina de Port Rowan était un bien fédéral avant d'être repris par l'ancien canton, puis la municipalité, en 1970. On y trouve une quarantaine de postes d'amarrage saisonniers, deux postes d'amarrage temporaires et 38 baux maritimes. Sa superficie est d'environ 10,89 acres. Le bien a d'autres vocations que celle d'une marina. Il s'agit d'un parc riverain où ont lieu d'innombrables événements communautaires, et qui fait partie intégrante de cette petite collectivité riveraine.
Vingt-neuf pour cent des plaisanciers de la marina de Port Rowan viennent de l'extérieur du comté. Actuellement, la marina est exploitée de manière passive, avec un effectif minimal. Le coût d'un poste d'amarrage peut varier de 793 $ à 881 $, mais il importe de souligner que les revenus actuels de la marina ne satisfont pas à ses besoins en capitaux.
Deuxièmement, j'aimerais parler de la collectivité de Port Dover, où se trouve la deuxième marina municipale. Il s'agit d'une propriété de 69 acres, environ, qui comprend un système de brise-lames, un quai de service, un quai flottant et une rampe de mise à l'eau. Elle a été cédée au comté de Norfolk en 2007 dans le cadre du Programme fédéral de dessaisissement des ports de plaisance. Le gouvernement fédéral possède des terres à proximité, et la marina est située à côté d'un bassin de pêche commerciale fédéral qui a un bail foncier avec le maître de port fédéral.
La marina compte 458 cales de mouillage, et 55 % des plaisanciers viennent de l'extérieur du comté de Norfolk. Il convient de souligner que 150 de ces bateaux sont trop grands ou ont un tirant d'eau trop important pour aller ailleurs. Il faut donc un port adéquatement dragué pour les accueillir. Quatre-vingt-dix bateaux sont des voiliers, et on compte quelque 180 plaisanciers à la marina. Il y a également l'école de voile de Port Dover, un organisme sans but lucratif dirigé par des bénévoles qui existe depuis 15 ans. Les jeunes ont l'occasion de se familiariser avec le lac. Au début, le programme a accueilli 50 jeunes, et à l'été 2024, on comptait 150 participants.
Le coût d'une cale de mouillage à la marina de Port Dover varie de 77 $ et 91 $ le pied carré. À titre d'information, le lac Érié est un excellent lac pour la navigation de plaisance, mais la taille moyenne des bateaux est d'environ 22 pieds, simplement pour composer avec les vagues et le vent. Un bateau de 22 pieds d'occasion se vend approximativement 20 000 $. C'est un chiffre conservateur.
J'ai calculé, après de récentes discussions, que les plaisanciers dépensent en moyenne 2 000 $ par année pour l'entretien d'un bateau. Les frais de mise en cale sèche et d'entreposage saisonnier sont de 2 600 $ à 3 200 $, tandis que les dépenses pour les fournitures de bateau peuvent s'élever à 3 000 $ par année, voire beaucoup plus — jusqu'à 10 000 $ — si de l'entretien est requis. Ce sont des estimations prudentes, mais si l'on se base sur des dépenses de 5 000 $ par année, avant les coûts d'exploitation, pour le propriétaire moyen d'un bateau, cela signifie que la contribution des deux marinas du comté de Norfolk au secteur de la navigation de plaisance est de 2,6 millions de dollars. Cela a également des retombées considérables en Ontario et au Canada. Cela dit, les chiffres pourraient changer, mais il n'en demeure pas moins qu'il se dépense beaucoup d'argent dans le secteur de la navigation de plaisance et l'industrie maritime.
Chaque année, des régates et d'autres activités nautiques ont lieu dans divers clubs, notamment le club de navigation de plaisance de Port Dover, dont les membres ne font pas partie du bien municipal. Chaque semaine, de 6 à 50 bateaux, avec des équipages de 4 personnes ou plus, participent à ces événements sur le lac, pour un total d'environ 200 plaisanciers participants.
Port Dover est aussi une escale lors de la compétition de voile interclubs annuelle qui a lieu depuis 1957, lorsque des marins des États-Unis ont décidé de s'arrêter à Port Dover et ailleurs pour quelques nuits, pour faire la course et profiter de l'endroit. Nous ne pouvons pas estimer les retombées économiques, mais nous savons que cet événement attire des visiteurs assidus en dehors de l'événement de course. Les clubs partenaires sont le Buffalo Yacht Club, le Erie Yacht Club et Port Dover. Les autres escales sont Port Colborne, le port d'été de Point Abino et le Buffalo Canoe Club. Ces visiteurs viennent de divers endroits: Ashtabula, en Ohio; Erie, en Pennsylvanie; Buffalo, dans l'État de New York; Dunkirk, dans l'État de New York, etc.
Il convient de souligner que bon nombre de plaisanciers trouvent refuge à Long Point ou restent à la marina et utilisent essentiellement leur bateau comme chalet d'été flottant. Cela a des effets inconnus sur le marché locatif — le marché locatif à court terme et les Airbnb — dans une communauté qui est touristique.
Les variables sont nombreuses dans la communauté de la navigation de plaisance, comme la taille du réservoir d'essence, les coûts d'amarrage et d'entreposage, etc., mais nous savons que le secteur a des retombées économiques considérables sur les plans du développement économique direct et du tourisme. J'aimerais parler de l'industrie de la navigation commerciale...
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Bonjour. Je m'appelle Dave Moffatt. Je suis coordonnateur provincial des services de sécurité nautique à la Police provinciale de l'Ontario. Je tiens à remercier le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de me donner l'occasion de parler de la sécurité et de la sûreté maritimes dans l'ensemble du pays.
Je suis membre de la PPO depuis 29 ans, et agent d'application de la loi et instructeur maritime depuis 24 ans. Je suis l'un des présidents-directeurs du Canadian Enforcement Marine Advisers, ou CEMA, qui regroupe plus de 70 agents d'application de la loi en milieu maritime d'un bout à l'autre du pays. Dans mon rôle actuel de coordonnateur maritime provincial, je m'occupe de toutes les questions maritimes à la PPO et je communique avec Transports Canada pour les questions liées à la législation — idéalement dans le but d'accroître la sécurité du transport maritime et de la navigation de plaisance dans les voies navigables qui relèvent de la compétence de la Police provinciale de l'Ontario — dans le cadre de mon travail avec le CEMA partout au pays.
J'aimerais aborder brièvement cinq questions aujourd'hui.
Premièrement, la PPO a travaillé avec diligence pour renseigner Transports Canada sur la nécessité d'une loi relative au port obligatoire du gilet de sauvetage pour les bateaux de six mètres et moins, étant donné le taux de mortalité de 87 % observé en Ontario chez les plaisanciers qui ne portaient pas un gilet de sauvetage ou une veste de flottaison individuelle. La Police provinciale de l'Ontario est l'auteure de résolutions — adoptées par l'Association des chefs de police de l'Ontario et l'Association canadienne des chefs de police — pour appuyer cette position. Une loi sur le port obligatoire du gilet de sauvetage réduirait les taux de décès liés à la navigation partout au Canada.
Deuxièmement, la PPO a des discussions avec Transports Canada au sujet du renforcement des pouvoirs des agents d'application de la loi sur l'eau. Ces discussions portent notamment sur le pouvoir des « gyrophares bleus », soit le pouvoir d'arrêter les bateaux après un signalement des services policiers et de suspendre les permis du conducteur d'un bateau, par exemple lorsqu'un conducteur est accusé de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool ou la drogue, ou lorsqu'un conducteur atteint la limite d'avertissement sur un appareil de détection approuvé lors d'un test d'alcoolémie. Actuellement, il n'existe pas de pouvoir de suspension du permis dans ces circonstances. Essentiellement, une personne peut conduire son bateau après une interaction avec la police, ainsi qu'après la suspension de son permis de conduire de l'Ontario.
Troisièmement, les inspecteurs de la sécurité marine de Transports Canada, ou ISM, ont l'importante responsabilité d'inspecter les navires commerciaux dans l'ensemble du pays. Ils travaillent au sein de petits organismes d'application et inspectent les navires dans leurs secteurs de responsabilité, de sorte que le nombre total d'inspections de navires commerciaux est plutôt limité. Les agents d'application de la loi travaillent au quotidien, par l'intermédiaire d'activités de sensibilisation et d'application de la loi, pour assurer la sûreté des voies navigables pour l'ensemble des utilisateurs. Voilà pourquoi j'en parle aujourd'hui. La communauté de la navigation de plaisance et la communauté des navires commerciaux doivent agir de manière concertée pour assurer un environnement sécuritaire sur l'eau.
La Loi sur les contraventions autorise les agents d'application de la loi à porter des accusations à l'encontre d'un contrevenant en vertu d'une loi fédérale, par exemple la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, au moyen d'un avis d'infraction provinciale. Il s'agit essentiellement d'une contravention. Cela demeure une affaire pénale, comme il se doit. Notre tribunal provincial des infractions routières en est alors saisi. Des accusations en vertu de la Loi sur les contraventions peuvent uniquement être portées pour les infractions déterminées dans le Règlement sur les contraventions. Ce règlement est fortement axé sur la communauté des embarcations de plaisance. Environ 95 à 97 % des règlements visent la navigation de plaisance et non la communauté des petits bâtiments commerciaux. Par conséquent, l'application proactive de la loi à l'égard des petits bâtiments commerciaux est faible ou inexistante en raison de l'absence d'infractions visant ce type de bâtiments dans le Règlement sur les contraventions.
Pour assurer la conformité des petits bâtiments commerciaux sur nos voies navigables, pourquoi ne fait‑on pas appel à nous, les agents de patrouille et d'application de la loi, qui sommes les yeux et les oreilles de Transports Canada, au lieu de faire seulement appel aux inspecteurs de la sécurité marine? Demandons aux agents d'informer les gens et d'appliquer de manière proactive les lois visant les petits bâtiments commerciaux, en particulier lorsqu'un accusé est présent à bord d'un bateau intercepté. Actuellement, les agents d'application de la loi doivent transmettre le dossier à un inspecteur de la sécurité marine pour l'enquête de suivi, ce qui peut être très problématique, car il faut retrouver l'accusé, plus tard, ce qui n'est pas toujours possible. Une mise à jour du Règlement sur les contraventions pour inclure les petits bâtiments commerciaux s'impose.
Quatrièmement, en tant que coordonnateur provincial des services de sécurité nautique, j'ai besoin de statistiques sur les collisions pour cerner les problèmes susceptibles de survenir sur les voies navigables provinciales. L'absence de signalement obligatoire des collisions au Canada pour les navires de plaisance nous empêche de prendre connaissance des problèmes liés à ces collisions en temps opportun. Transports Canada publie, mais rarement, et les données sont habituellement dépassées de trois ou quatre ans. Je pense qu'il est nécessaire d'avoir un rapport annuel sur les collisions de bateaux de plaisance pour avoir une meilleure connaissance de ce qui se passe sur nos cours d'eau.
Mon dernier point — et je sais que vous en avez entendu parler — porte sur le programme d'élimination des fusées éclairantes que Transports Canada n'a pas financé cette année. Comme vous le savez, selon leur taille, la taille de la voie navigable et leur proximité de la terre ferme, les navires sont tenus d'avoir à leur bord des fusées éclairantes. Les fusées éclairantes expirent quatre ans après la date de fabrication. À ce moment‑là, les plaisanciers n'ont aucun moyen de s'en départir. Ils finissent donc par s'en défaire de manière inadéquate. Ils peuvent les jeter, de sorte qu'elles aboutissent dans des sites d'enfouissement, les allumer illégalement, ou les laisser dans un coin du garage et du sous-sol pendant des années, ce qui représente un risque d'incendie ou d'explosion. Il faut rétablir le financement pour que les plaisanciers canadiens aient un moyen approprié et sécuritaire de disposer de leurs fusées éclairantes.
Je vous remercie beaucoup de l'occasion de comparaître et de votre temps.
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Monsieur le président, membres du Comité, merci.
Je m'appelle Margaret Creighton. Je suis directrice de la Port Dover Waterfront Preservation Association.
En avril 2007, le gouvernement fédéral a cédé la propriété de la marina de Port Dover au comté de Norfolk dans le cadre du Programme de dessaisissement des ports de plaisance. Grâce à ce transfert, les citoyens du comté de Norfolk ont acquis un atout extrêmement précieux. Au fil des ans, notre association a milité pour que la marina demeure une infrastructure détenue et exploitée par le secteur public, permettant ainsi à la population de s'adonner à la navigation de plaisance et de conserver un accès physique et visuel au secteur riverain.
Port Dover est une collectivité dotée d'un riche patrimoine maritime. Nous avons une pêche commerciale active, et la marina de Port Dover. Ces deux secteurs attirent la population locale et les touristes, qui y dépensent de l'argent, et sont le moteur de notre économie.
La marina compte 458 cales de mouillage et 11 postes d'amarrage temporaires. Elle offre aux plaisanciers un accès public au secteur riverain de la baie de Long Point. En outre, le club de navigation de plaisance et l'école de voile de Port Dover, qui occupe la marina depuis plus de 15 ans, offrent des cours de sécurité nautique et de navigation à des élèves de tous âges et de toutes capacités. Notre association souhaite que la marina demeure un bien public afin de protéger la capacité du public de pratiquer la navigation de plaisance dans la baie Long Point.
Port Dover est l'un des trois ports sécuritaires sur la rive nord du lac Érié. La Garde côtière canadienne, stationnée à la marina, joue un rôle majeur lors des opérations de recherche et sauvetage pour assurer la sécurité des plaisanciers. Sur le lac Érié — le moins profond des Grands Lacs —, les conditions tendent à être imprévisibles, ce qui peut entraîner des vents forts et des vagues de plus de 20 pieds. On ne saurait trop insister sur le rôle essentiel de la Garde côtière canadienne.
L'accès des plaisanciers au port et à la marina de Port Dover est essentiel au passage sécuritaire. Le dragage devient absolument nécessaire au fil du temps en raison de l'accumulation de sédiments. Le financement du dragage devrait demeurer une responsabilité partagée entre le municipal et le fédéral.
Les enjeux suivants sont pertinents pour la marina de Port Dover et la majorité des marinas du Canada.
D'abord, la carte de conducteur d’embarcation de plaisance, ou CCEP. Actuellement, comme on l'a indiqué précédemment, Transports Canada n'exige pas la CCEP lors de la location d'un bateau ou d'une motomarine. Les entreprises de location fournissent un permis de conducteur d'embarcation aux personnes qui n'ont pas une CCEP. Étant donné les vitesses élevées que peuvent atteindre les embarcations à moteur et les motomarines, il serait plus prudent que ceux qui les conduisent connaissent bien les règles de sécurité nautique. Rendre obligatoire la carte de conducteur d’embarcation de plaisance contribuerait à réduire le risque de tragédies sur nos cours d'eau.
Parlons maintenant des fusées de détresse. Encore une fois, cela a été mentionné précédemment, mais en septembre, M. Bill Jerry, le commandant de CanBoat Port Dover, a envoyé une lettre à Transports Canada pour demander le rétablissement du financement du Programme de contribution pour la sécurité nautique pour le programme de collecte et d'élimination des fusées éclairantes. Ce programme était auparavant administré par les Escadrilles canadiennes de plaisance, maintenant appelées CanBoat/NautiSavoir, partout au Canada. Il n'existe pas d'autre programme pancanadien, et les options d'élimination à l'échelle locale sont rares.
Bon nombre de plaisanciers ont les fusées éclairantes exigées par Transports Canada, et des fusées plus anciennes, maintenant expirées et potentiellement dangereuses. Certaines fusées éclairantes, qui sont toxiques, se retrouvent dans des sites d'enfouissement, tandis que d'autres sont allumées sur la terre ferme. Transports Canada doit impérativement prendre des mesures à cet égard.
Pour ce qui est de l'éducation, le bureau local de CanBoat/NautiSavoir à Port Dove offre toujours, sur demande et sans frais, des vérifications de sécurité de l'équipement des embarcations de plaisance. Une journée de la sécurité pourrait avoir lieu l'année prochaine. Ces vérifications en feraient partie. Il serait très utile que Transports Canada produise des vidéos à jour sur l'équipement de sécurité obligatoire et les façons de réagir en cas d'urgence sur l'eau. CanBoat/NautiSavoir et Transports Canada pourraient peut-être collaborer à un tel projet.
Nos recommandations sont les suivantes: maintenir une forte présence aux stations de la Garde côtière canadienne partout au Canada; favoriser la sécurité sur nos cours d'eau en exigeant que les personnes qui louent des embarcations et des motomarines aient une carte de conducteur d’embarcation de plaisance; rétablir le financement du Programme de contribution pour la sécurité nautique destiné au programme de collecte et d'élimination des fusées éclairantes; travailler avec CanBoat/NautiSavoir pour produire des vidéos sur l'équipement de sécurité obligatoire et les façons de réagir en cas d'urgence sur l'eau; travailler avec les marinas municipales et privées pour promouvoir la navigation de plaisance et la sécurité sur l'eau; enfin, encourager et protéger l'accès physique et visuel du public à nos plans d'eau tout en faisant la promotion de la navigation de plaisance.
Je vous remercie de l'occasion de prendre la parole.
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En ce qui concerne la surveillance maritime, d'après mon travail avec le CEMA, je sais que les agents d'application de la loi de tout le pays connaissent tous les mêmes problèmes. Il est important de rendre nos cours d'eau aussi sûrs que possible. Dans le cas des embarcations de plaisance, nous avons de nombreuses règles et de nombreuses lois en ce qui a trait à la négligence, à la sécurité ou aux exigences en matière de transport.
Nous faisons un très bon travail en ce qui a trait au domaine récréatif; nous faisons de notre mieux. Comme je l'ai déjà dit, nous manquons cruellement de personnel dans les services de police maritimes et nous avons besoin de plus de gens sur l'eau. Nous avons besoin de meilleurs équipements, mais il faut aussi avoir une synergie avec le secteur des navires commerciaux.
J'ai beaucoup prêché en ce sens. Il nous faut plus de pouvoirs sur l'eau, pour arrêter les navires. Sur l'autoroute, lorsque vous voyez des gyrophares, vous devez vous arrêter. Nous n'avons rien de tel sur l'eau. Nous n'avons aucun pouvoir en ce qui concerne les navires commerciaux. Ce que je trouve ahurissant, c'est que nous ne pouvons pas retirer le permis d'embarcation de plaisance à une personne accusée de conduite avec facultés affaiblies.
Nous disons à nos membres que si une personne peut repartir après une suspension de trois jours, il faudrait l'arrêter de nouveau et lui imposer une suspension de sept jours, puis une suspension de 30 jours...
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord et avant tout remercier tous les témoins qui sont des nôtres aujourd'hui.
Je vais commencer par vous, sergent Moffatt, puisque vous devrez bientôt quitter la réunion.
Je veux revenir sur la question du port obligatoire du gilet de sauvetage. Vous aimeriez que cela fasse partie de nos recommandations.
Je vous rappelle que l'Ontario a été, en 1970, la première province à imposer le port de la ceinture de sécurité aux automobilistes. À cette époque, on pensait qu'imposer une telle chose était impossible. Aujourd'hui, porter sa ceinture de sécurité est devenue une habitude quotidienne.
Pensez-vous que le Comité devrait en faire une recommandation dans son rapport et demander au gouvernement d'imposer le port de la ceinture de sauvetage à tous les plaisanciers? Cette mesure leur ferait subir des désagréments pendant quelque temps, mais cela deviendrait une habitude par la suite.
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En réalité, nous devons tenir compte de trois facteurs majeurs: la taille de l'embarcation, la période de l'année, et l'âge des plaisanciers.
En ce qui concerne le premier facteur, soit l'âge des plaisanciers, nous avons compilé des statistiques sur une période de 13 ans. Les accidents mortels impliquant des enfants de 14 ans et moins représentent 2 % de l'ensemble des accidents mortels. Ce n'est pas un facteur démographique. Est‑ce parce que les parents obligent leurs enfants à porter une veste de sauvetage? C'est l'une des grandes questions posées dans le cadre du programme « Parlons transport » mis en place par le gouvernement fédéral. Les parents s'attendent à ce que leurs enfants portent une veste de sauvetage en tout temps, peu importe le type d'embarcation.
Lorsque nous examinons ces trois facteurs, on ne voit que la taille de l'embarcation. Nous effectuons actuellement des tests pour comparer la température de l'eau en fonction de chaque période de l'année. Mais en réalité, la température de l'eau n'a pas vraiment d'importance; ce qui importe, ce sont les noyades, et elles se produisent à longueur d'année. Les gens pensent en général que l'eau froide représente le principal danger, et par conséquent, beaucoup ne portent leur veste de sauvetage qu'entre le mois de novembre et le mois d'avril. À l'OPP, nous savons pourtant que les eaux de la baie Georgienne demeurent froides toute l'année.
Les statistiques dont nous disposons concernant les dangers associés à chaque type d'embarcation indiquent que 88 % des décès rapportés sont liés à des navires de moins de six mètres.
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Merci, sergent Moffatt.
Ma prochaine question s'adresse à la maman d'Elliot. Je dois dire qu'aujourd'hui, c'est la première fois que je vois un bébé assister à une réunion de notre comité.
Madame Mercier‑Blais, vous avez beaucoup parlé des études que vous avez faites sur les effets des bateaux à fort sillage. Je pense que vous avez entendu les échanges sur la réglementation qui ont eu lieu lors des dernières réunions du Comité. Nous en parlons encore aujourd'hui. Un processus est en place pour pouvoir apporter des modifications réglementaires. Dans le cas du lac Memphrémagog, certaines demandes de modification réglementaire ont déjà été faites.
Je sais que le processus peut être long avant d'obtenir le droit de légiférer au sujet de certains cours d'eau. Malgré tout, le règlement en place permet d'établir des balises et des vitesses à respecter.
D'après vous, le règlement que nous avons mis en place va-t-il empêcher les vagues des bateaux à fort sillage de nuire aux berges et à l'environnement marin?
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Je vous remercie, madame Lewis.
C'est en 2007 qu'a eu lieu le transfert de la marina du gouvernement fédéral au comté de Norfolk. Dès l'année suivante, le comté de Norfolk a envisagé de louer sa marina à un promoteur, avec l'intention qu'il en devienne propriétaire par la suite.
Comme je l'ai déjà mentionné, le comté de Norfolk, en particulier Port Rowan et Port Dover, a une très longue histoire maritime. Comme notre communauté est située sur la rive nord du lac Érié, les habitants ont développé des liens profonds avec les cours d'eau. Protéger la marina en tant qu'actif, et permettre l'accès à la marina et au front de mer sont donc deux combats particulièrement importants pour les membres de la communauté, et pour le comté de Norfolk dans son ensemble.
Pour votre gouverne, bien qu'un peu plus de 50 % des locataires de la marina soient originaires de l'extérieur du comté de Norfolk, rien n'a jamais été dit au sujet du saccage quotidien et du saccage saisonnier. Il s'agit de personnes qui utilisent le port de plaisance pour démonter un petit bateau de pêche, le mettre à l'eau le matin et revenir le soir. Ces statistiques ne sont pas mentionnées. C'est l'un des rares accès publics au front de mer pour ces personnes. Il s'agit d'un lien très important avec la communauté.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Lewis, c'était une transition parfaite pour mon sujet. Je vous en remercie.
Je souhaite d'abord m'adresser à Mme Martin.
Madame la mairesse, je compatis avec vous. En tant qu'ancien maire de la ville de Port Colborne pendant 14 ans, j'ai pris en charge la marina Sugarloaf, depuis sa création jusqu'à aujourd'hui, et je compatis avec vous, surtout en ce qui concerne les coûts d'investissement. Ces coûts représentent un véritable défi, et c'est ce que j'aimerais approfondir avec le sergent Moffatt et vous.
Je suppose, puisque l'OPP est votre choix pour le maintien de l'ordre dans le comté de Norfolk, que vous êtes parfaitement au courant de la budgétisation du volet opérationnel, et du coût des immobilisations. Il ne serait pas juste que je vous questionne sur telle ou telle donnée, car je suis certain que vous ne les avez pas sous les yeux. Toutefois, je pense que nous serons d'accord pour dire que ce genre de données ont été gonflées.
Les coûts associés à l'entretien d'une unité marine doivent être assurés par les contribuables fonciers. Est‑ce exact?
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Bien entendu, une portion du budget de la police est consacré à l'unité marine. Là encore, ce sont les contribuables qui s'acquittent de l'impôt foncier.
Dans la région de Niagara, où j'ai siégé au conseil d'administration de la police pendant plus de 12 ans, une chose qui nous a toujours frustrés, c'est que nous nous occupions de la police non seulement du point de vue de la sécurité, mais aussi du point de vue de la frontière, parce que le lac Érié se trouve à la frontière. Bien sûr, en l'absence de participation des gouvernements fédéral et provinciaux, cela peut être assez coûteux en soi. Une fois de plus, ce sont les contribuables qui doivent s'acquitter d'une grande partie des coûts.
Sur ce, je vais céder la parole au sergent Moffatt.
Monsieur Moffatt, diriez-vous que ces coûts sont trop élevés? Permettez-moi de revenir en arrière. Tout d'abord, existe-t‑il un processus harmonisé? Je vais utiliser ce terme. En vertu de la Loi sur les services policiers, chaque agent est tenu de faire respecter les normes d'adéquation dès qu'il se trouve en service.
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Madame Martin, si vous pouviez me fournir ces renseignements par l'intermédiaire de la commission des services policiers, ce serait l'idéal.
L'un de mes objectifs est d'obtenir un témoignage pour les analystes. Ensuite, nous pouvons nous attendre à ce que des recommandations soient formulées. D'abord, il devrait y avoir des normes harmonisées en matière d'adéquation lorsqu'il s'agit de la police sur l'eau. Ensuite, nous devrions tenir compte non seulement de l'encadrement de la navigation de plaisance, mais aussi du fait que nous devons assurer la protection de nos frontières internationales.
Madame Martin, qui est au courant des produits qui entrent dans votre communauté par voie maritime, qu'il s'agisse d'armes, de drogues, ou d'autres produits illégaux? Je suis certain qu'une telle responsabilité pèse lourdement sur les épaules du sergent Moffatt, de même que sur l'équipe restreinte chargée de surveiller les voies navigables, alors que davantage d'effectifs sont nécessaires. Enfin, il y a la question du financement; nous devons nous assurer que le contribuable ne soit pas le seul à être sollicité.
Madame Martin, je demande l'accès à ce type de renseignements. Nous allons ainsi pouvoir ajouter ces précieux documents à votre témoignage, et nos analystes seront en mesure de les intégrer au rapport final.
:
Si vous pouviez fournir ces chiffres à notre comité, nous pourrions ajouter ces informations à notre rapport.
J'aimerais maintenant m'adresser à Mme Creighton.
Certains témoins nous ont demandé de rendre plus complexe le processus d'acquisition de la carte de conducteur d'embarcation de plaisance. Selon certains témoins, il est facile de faire l'examen en ligne en ayant certains documents ou outils à portée de main, que ce soit Google ou encore ChatGPT, ce nouvel outil d'aujourd'hui. Des témoins l'ont même répété aujourd'hui.
Pouvez-vous nous donner certaines recommandations en vue de rendre l'examen plus difficile?
Ma fille, qui est en voie d'obtenir son permis de conduire pour la route, doit suivre un processus d'un an qui comprend les cours pratiques et les cours théoriques. Ensuite, elle obtiendra un permis probatoire pendant un an où un régime de quatre points d'inaptitude s'appliquera. C'est tout un processus qu'il faut suivre pour avoir le droit de conduire un véhicule sur la route.
En quoi le fait de conduire une embarcation sur l'eau est-il différent du fait de conduire un véhicule sur la route?
Quelles recommandations feriez-vous au Comité à cet égard?
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D'accord. Je dois me souvenir de ma question.
[Français]
Bonjour, madame Creighton.
Comme je vous l'expliquais tantôt, certains témoins, au moment de formuler des recommandations au Comité, ont dit qu'il fallait rendre plus complexe le processus d'obtention de la carte de conducteur d'embarcation de plaisance, afin d'assurer la sécurité des riverains.
Des témoins nous ont dit qu'il était facile de faire l'examen en ligne et qu'il n'était pas nécessaire d'étudier. Certains témoins nous ont dit qu'on pouvait faire l'examen à livre ouvert. D'autres nous ont dit qu'on pouvait avoir recours à des outils comme Google. J'ajouterais qu'il existe maintenant ChatGPT pour aider les gens.
Quelles recommandations feriez-vous à notre comité en vue d'améliorer le processus et de rendre plus difficile l'obtention de la carte de conducteur d'embarcation de plaisance?
Plus tôt, j'ai fait la comparaison avec l'obtention du permis de conduire pour la route. La première étape, c'est le permis d'apprenti. L'apprenti conducteur doit être accompagné de quelqu'un d'expérience. L'apprenti a également le droit d'accumuler moins de points d'inaptitude. En effet, il y a un régime de points d'inaptitude en fonction du type de permis. Il est également obligatoire de suivre des cours de conduite, à la fois théoriques et pratiques. En tout, le processus pour obtenir un permis probatoire prend environ 12 mois, ou 14 mois si on commence à suivre les cours avant d'avoir 16 ans.
Je ne veux pas me rendre là, mais est-ce que vous recommanderiez qu'il y ait des cours de conduite en personne ou en ligne et que les examens soient mieux supervisés, en plus de certains autres éléments pour améliorer le processus? Pourriez-vous nous en parler?
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Merci, monsieur le président.
Je vais saisir la balle au bond pour dire que les propos de M. Moffatt sont très intéressants. Ce qu'il vient de dire correspond à ce que j'ai moi-même répété à plusieurs occasions, mais les propos ont toujours une plus grande valeur lorsqu'ils proviennent des témoins.
Madame Mercier‑Blais, si ma mémoire est bonne, vous avez publié votre étude sur les effets des bateaux à fort sillage en 2014, soit il y a une dizaine d'années. J'imagine que, depuis ce temps, plusieurs personnes vous en ont parlé. D'ailleurs, si vous êtes ici aujourd'hui, c'est entre autres parce que j'ai moi-même fini par en entendre parler.
Quelle a été la réaction des gens, en général? Comment votre étude a-t-elle été reçue?
:
Merci beaucoup, monsieur Bachrach.
Si le Comité est d'accord, par respect pour le temps de nos témoins, qui ont été si généreux avec nous ce soir, puis‑je leur demander de se déconnecter?
Des députés: D'accord.
Le président: Chers témoins, je tiens à vous remercier d'avoir contribué à cette étude très importante et de nous avoir si généreusement accordé de votre temps.
Ceux qui sont en ligne peuvent maintenant se déconnecter.
[Français]
Madame Mercier‑Blais, je vous remercie encore du temps que vous nous avez accordé. Vous pouvez rester parmi nous, si vous le voulez. Sinon, vous pouvez partir avec votre famille, dont le petit Elliot.
Merci beaucoup.
[Traduction]
Monsieur Lawrence, je vous cède la parole.
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Merci, monsieur le président.
Je suis d'accord avec mon collègue, M. Lawrence, pour dire qu'il s'agit d'une étude très importante. J'aimerais dire quelques mots.
Tout d'abord, il y a eu certaines discussions afin d'établir si cette étude relevait du comité de l'environnement ou du comité des transports. Il semble que nous soyons en train de nous rallier à l'idée qu'elle relève du comité des transports, et je suis d'accord avec cela.
D'autres versions de cette motion circulent. Celle que j'ai sous les yeux comporte quelques modifications visant à la rendre plus explicite au sujet des témoins. Aussi, la formulation est un peu différente. Je serai heureux de proposer un amendement en conséquence.
Je voudrais aborder la question soulevée par M. Lawrence. En y réfléchissant, je pense qu'il s'agira d'une étude du Comité, et non d'une étude proposée par l'un ou l'autre parti. C'en est une que nous entreprendrions en dehors de la rotation habituelle. Cela rend compte de l'importance de cet enjeu.
Étant donné que M. Lawrence a été si généreux en acceptant six réunions pour l'étude que j'ai proposée, je serais d'accord pour que nous fixions le début de cette étude de deux réunions le plus tôt possible afin que nous puissions nous y attaquer tout de suite après l'étude sur la navigation de plaisance.
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Le problème que je vois, ayant vécu cela dans mon ancienne vie lorsqu'il s'agissait de zones contaminées — et je dis cela avec tout le respect que je vous dois —, c'est que je ne veux pas perdre mon temps avec des ministres. Je veux passer du temps avec les techniciens, parce que c'est quelque chose que j'ai vécu par le passé dans ma communauté. Nous avons eu affaire à des sols contaminés, à des rapports phytotoxicologiques, à des rapports sur la santé humaine, à des évaluations des risques concernant l'habitat et à des évaluations des risques concernant la communauté. Quelle incidence ces contaminants ont-ils sur la communauté ou dans quelle mesure font-ils grimper les risques pour cette dernière, et ce, à tout point de vue? C'est mon premier point.
Mon deuxième point, c'est qu'une fois que vous avez obtenu ces données, vous devez les comparer à la concentration en parties par million, ou ppm, établi. Qu'est‑ce qui est acceptable? La plupart du temps, lorsque les provinces ou les territoires fixent une concentration en ppm, elle n'est fondée sur rien, car il n'y a pas de données scientifiques pour l'étayer. Ce n'est que lorsque vous mettez en place la science et le processus pour établir cette science que vous avez une meilleure idée de ce que devraient être les concentrations en ppm sur la base de l'évaluation des risques.
Le troisième point concerne l'assainissement. Comment allez-vous assainir le site et, sur la base de ces évaluations des risques, quelles concentrations l'assainissement va‑t‑il viser?
Le quatrième point concerne le coût.
Très franchement, il y a beaucoup d'autres points à aborder. J'essaie simplement d'être succinct. En fin de compte, ce que j'essaie de dire, c'est qu'il est pratiquement impossible de faire tout cela en quatre heures.
Si nous voulons faire les choses correctement, ne perdons pas de temps avec les ministres. Consacrons-nous aux personnes qui connaissent réellement le sujet et qui peuvent répondre aux questions que nous allons poser et apporter un témoignage pertinent au sujet de ce très grave problème. Je propose que nous concentrions ces quatre heures pour recevoir des personnes qui travaillent dans ce domaine plutôt que de faire de la politique avec deux ministres qui, en venant ici, n'apporteront aucune valeur ajoutée à la discussion que nous entendons avoir.
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Merci, monsieur le président.
Premièrement, il y a une chose que je ne comprends pas dans le débat que nous tenons en ce moment. Tout le monde dit que c'est un sujet important et tout le monde semble dire qu'il faut en traiter rapidement. Alors, je ne comprends pas pourquoi on ne veut pas passer rapidement à cette étude, dans l'ordre des choses. On semble plutôt vouloir mettre cette étude à la fin, après toutes les autres études déjà dans la liste. Or, cela voudrait dire qu'on ferait l'étude dans un an. Si c'est un sujet qui est important et prioritaire, je pense qu'il serait préférable qu'on fasse l'étude plus tôt que tard.
Deuxièmement, je dois dire que c'est un sujet que je n'ai pas nécessairement beaucoup exploré. Il faut dire que le quai en question ne se trouve pas au Québec. Cependant, compte tenu de ce que j'entends de la part des gens autour de la table, je me demande si deux réunions seront suffisantes. Est-ce qu'il faudrait ajouter des réunions, pour être en mesure de satisfaire tout le monde?
Ce sont les deux éléments que je voulais soulever.
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Tout d'abord, merci, monsieur Bachrach. Je ne suis pas du tout surpris — vu l'importance de cette étude — de vous voir faire passer les intérêts du NPD après les problèmes qui touchent les Autochtones. Compte tenu du caractère de M. Bachrach, cela ne me surprend pas du tout.
Monsieur Badawey, je suis d'accord avec vous pour dire qu'il est extrêmement important d'obtenir des renseignements techniques. Cela fait maintenant cinq ans que je siège au Parlement et j'ai assisté à de nombreux témoignages de fonctionnaires. Ces témoignages sont souvent instructifs et d'une importance capitale, mais les fonctionnaires ne peuvent pas tout faire. Sans les ministres, vous n'avez jamais toute l'histoire. Il y a toujours un élément politique. Nos fonctionnaires travaillent très fort, mais leur marge de manœuvre est limitée. Si vous voulez un portrait complet, il vous faut un ministre.
Je serais curieux de connaître les amendements que propose M. Bachrach et la forme que prendrait sa motion. Pour les conservateurs, le strict minimum serait d'avoir trois ministres, parce que cela touche à un certain nombre de dossiers distincts. Bien entendu, cela concerne Transports Canada, et nous devons par conséquent recevoir la . L'impact sur l'environnement est important, alors nous devons recevoir le . Enfin, comme il s'agit avant tout d'une question autochtone, nous devons nécessairement recevoir la . Pour les conservateurs, ce sont des incontournables.
L'autre point que je tiens à souligner, c'est qu'il est question d'un minimum de deux réunions. Bien sûr, nous sommes maîtres de notre propre processus et nous pouvons donc, si nécessaire, prolonger l'étude si les preuves montrent que la question mérite d'être discutée plus avant. Je ne vois pas beaucoup de choses plus importantes que la santé des enfants autochtones qui nagent dans de l'eau potentiellement contaminée, et peut-être en toute connaissance de cause. C'est du moins ce qu'affirment les médias.
Faisons les choses correctement. Allons chercher toute l'histoire. Faisons venir les ministres, même si ce n'est que pour une heure chacun. Nous pourrons passer assez rapidement cette étape afin d'obtenir un portrait complet et ainsi contribuer ne serait‑ce que modestement à la réconciliation.
Je ne sais pas si M. Bachrach veut nous communiquer son amendement, mais je serais ravi de l'entendre.
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Merci, monsieur le président.
Si nous avons deux séances, nous aurons quatre heures de témoignages. Habituellement, nous recevons les groupes d'experts pour des segments d'une heure. Nous pourrions donc avoir quatre groupes de témoins à notre disposition. À mon avis — et je suis désolé si j'empiète sur les rôles du greffier et des analystes —, il y a quatre groupes de témoins qui sont, à mon avis, les plus appropriés. Il y a d'abord les Premières Nations, puis les ministres. Je suis d'accord avec M. Lawrence pour dire qu'il est essentiel que nous les recevions, parce qu'en fin de compte, ce sont eux qui doivent rendre des comptes. L'un des aspects de cette affaire qui sont particulièrement frustrants pour la communauté, c'est qu'elle a signalé le problème aux ministres à plusieurs reprises, qu'elle leur a demandé de s'y attaquer et qu'elle n'a pas reçu de réponses adéquates. Je pense qu'il s'agit là de questions très importantes que ce comité, dont l'une des fonctions est de demander des comptes, devrait examiner. Le troisième groupe est celui des experts indépendants et le quatrième, celui des fonctionnaires.
Si nous pouvons inviter des témoins pour ces quatre groupes, je pense que nous pourrons réaliser une étude condensée en deux réunions, rédiger une lettre percutante à l'intention du gouvernement et la présenter à la Chambre.
En ce qui concerne l'amendement, la version que j'ai est la suivante. Si le Comité le souhaite, je peux demander à mon personnel de la fournir au greffier. L'amendement se lirait comme suit...
:
D'accord, commençons par ça.
[Français]
Ce n'est pas vraiment clair pour moi en ce moment. Je pense que l'idée est bonne, au départ. C'est sûr que la personne la plus directement concernée, parmi les ministres mentionnés, c'est la . Je suis prêt à l'ajouter à la motion, mais pas les autres ministres.
M. Bachrach devrait envoyer son amendement par écrit à la greffière, pour que nous puissions l'analyser. Il est un peu revenu sur sa parole. Quand on lit une motion en comité, on la lit intégralement pour que tous comprennent son contenu. On ne donne pas d'explications et on n'ajoute pas d'idées pendant la lecture de la motion comme M. Bachrach vient de le faire en lisant son amendement. Pour moi, c'est important d'avoir le texte de l'amendement dans les deux langues officielles afin que tous puissent le lire et l'analyser. Il faudrait prendre le temps qu'il faut.
Monsieur le président, comme nous avons dépassé l'heure prévue pour la fin de la réunion, je veux m'assurer que des interprètes sont encore disponibles. Peut-on vérifier auprès de la greffière?
:
J'aimerais simplement formuler une observation.
Il faut régler cette question. M. Lawrence y a fait allusion et je suis sûr que nous partageons tous le même sentiment. Il faut non seulement s'en occuper, mais aussi le faire de façon appropriée.
Cette question traîne depuis trop longtemps, quelle qu'en soit la raison. Je ne me soucie pas vraiment de la raison. Ce qui m'importe, c'est de régler cela maintenant. Le passé est le passé. Nous devons nous focaliser sur la suite des choses. Il y a un site contaminé et nous devons nous en occuper.
Ce qui me préoccupe, c'est que nous sommes en train de le faire de façon disparate. Si nous décidons de le faire, faisons‑le correctement.
Ce que je propose, c'est que M. Bachrach et M. Lauzon se rencontrent afin de mettre leurs idées en commun, puis présentent la motion. Nous pourrons ajouter tous les témoins que nous souhaitons entendre, ministres ou non. Au sujet des ministres, je suis d'avis qu'ils n'apporteront pas une grande valeur ajoutée. C'est l'aspect technique qui m'intéresse avant tout. C'est le « comment » et la nature même de ce problème. Nous pensons savoir ce qu'il en est, mais est‑ce vraiment le cas? Je pose la question parce que les implications de la contamination sont liées à la nature même de cette dernière. Vous n'irez pas au fond des choses tant que vous n'aurez pas de données scientifiques, ce qui nous ramène à l'aspect technique.
Si nous devons faire cela, faisons‑le correctement. Mettons nos idées en commun. Revenons à la prochaine réunion avec une motion qui est à la hauteur du problème au lieu d'avoir un ensemble disparate que nous devrons réexaminer année après année.