Bienvenue à la réunion no 83 du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 26 septembre 2023, le Comité se réunit dans le cadre de son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les douanes, la Loi sur la sécurité ferroviaire, la Loi de 1992 sur le transport des marchandises dangereuses, la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur les transports au Canada et la Loi maritime du Canada et apportant une modification corrélative à une autre loi.
Aujourd’hui la réunion se déroule sous format hybride, conformément au Règlement de la Chambre des communes. Les députés peuvent participer en personne dans la salle ou à distance avec l’application Zoom. Avant de commencer, j'informe le Comité que tous les témoins qui comparaissent virtuellement ont passé des tests de vérification du son dans l'intérêt de nos interprètes et que ces tests étaient satisfaisants.
Chers collègues, nous recevons aujourd'hui par vidéoconférence du BMI Group, Justus Veldman, associé directeur, de la Chamber of Shipping, Bonnie Gee, présidente, et de GCT Global Container Terminals Inc., Marko Dekovic, vice-président des Relations publiques. De la South Coast Ship Watch Alliance, nous accueillons M. Bruce McConchie, qui participe en personne.
Bienvenue à tous.
Nous allons commencer les observations liminaires avec vous, monsieur Veldman. Je vous laisse la parole. Vous avez cinq minutes. Allez‑y.
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Merci, monsieur le président et honorables membres du Comité.
Je m'appelle Justus Veldman. Je suis associé directeur du BMI Group, une société de mise en valeur immobilière spécialisée dans la réorientation de l'infrastructure industrielle. En tant que représentant du principal promoteur d'usines de papier en fin de vie de l'Ontario, qui compte d'importantes infrastructures ferroviaires et hydrauliques, c'est un honneur pour moi d'être invité à parler des amendements à ce projet de loi.
Dans les seuls ports de la région de Niagara, nous avons facilité l'investissement de plus de 430 millions de dollars et créé plus de 250 emplois permanents à temps plein. Avec notre dernière acquisition de 400 acres à Port Colborne, nous possédons et exploitons au total plus de 900 acres de terrains portuaires adjacents au canal Welland. Grâce à notre partenariat avec l'administration portuaire de Hamilton-Oshawa, le corridor commercial des ports de Niagara figure parmi les cinq principaux du Canada.
Notre projet dans le Nord de l'Ontario, à Red Rock, une autre ancienne ville papetière qui abrite le port situé le plus au nord du lac Supérieur, comprend un partenariat à part entière avec les Premières Nations. Nous sommes sur le point de signer un protocole d'accord avec un important producteur de lithium, qui dépendra du développement de ce projet.
Il est dans notre intérêt de moderniser les opérations portuaires, de les sécuriser et de les rendre plus efficaces. Nous investissons massivement dans la réussite de nos projets et plaidons en faveur de la modernisation de la voie maritime du Saint-Laurent, en particulier de la section du canal Welland, afin de réaliser son plein potentiel en tant que moteur économique.
La structure existante avec laquelle nous travaillons ne nous permet pas de réaliser pleinement le potentiel de développement des régions dans lesquelles nous opérons et le nouveau trafic qu'il génèrerait. Les difficultés auxquelles nous continuons de faire face relativement à la voie maritime confirment la nécessité et l'urgence d'actualiser et de moderniser la structure du corridor du canal Welland et sa gestion. Ce corridor est important et doit être modernisé afin d'optimiser cet actif de Transports Canada. Ne vous y trompez pas: l'attention portée au corridor renforcera en fait la fluidité et la résilience de la chaîne d'approvisionnement.
Nous estimons que les efforts déployés pour renforcer les relations et la réconciliation avec les peuples autochtones constituent une évolution très positive.
Nous soulignons également les gains d'efficacité en matière d'inspection générés notamment grâce aux systèmes à distance et automatisés, mais ces derniers pourraient présenter leurs propres problèmes, que nous sommes prêts à tenter de résoudre pour permettre une circulation sûre, efficace et libre des marchandises.
Nous savons que le projet de loi prévoit d'étendre les pouvoirs ministériels et que la Charte des droits risque donc d'être contestée. Toutefois, compte tenu de l'examen effectué par le , nous sommes convaincus que ces pouvoirs bénéficieront à tous les Canadiens, qu'ils ne seront pas utilisés de manière excessive et qu'ils renforceront la sécurité du secteur de la chaîne d'approvisionnement.
Bien que le secteur soit largement axé sur les échanges entre l'Est et l'Ouest, nous estimons que le fait de relier les régions éloignées du Nord au Sud et la nécessité de relier les communautés isolées et éloignées et de développer le potentiel régional dans ces régions constituent des opportunités importantes, et nous vous encourageons à y réfléchir. Les mandats de développement économique et d'infrastructure prévus à cet effet contribueront de manière significative à la prospérité et à la sécurité du Nord.
Au nom du BMI Group, je vous remercie, monsieur le président et honorables membres du Comité, pour le temps et l'attention que vous m'avez accordés, et pour l'occasion qui m'a été donnée d'apporter ma contribution.
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Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître une fois de plus devant le Comité.
La Chamber of Shipping représente les transporteurs maritimes, les expéditeurs et les prestataires de services qui assurent le transport des marchandises entre le Canada et les marchés étrangers.
Depuis l'introduction du projet de loi en novembre 2022, certains événements se sont produits dont il convient de tenir compte au regard de l'intention initiale du projet de loi. Il s'agit notamment de l'adoption du projet de loi , de la Loi d'exécution du budget, de l'introduction du projet de loi , et de la création du Bureau de la chaîne d'approvisionnement qui facilitera l'établissement d'une stratégie nationale de la chaîne d'approvisionnement, comme l'a recommandé le groupe de travail national sur la chaîne d'approvisionnement.
Le projet de loi modifie la Loi sur les transports au Canada, qui permet la collecte de renseignements auprès de tout utilisateur du réseau de transport national afin d'assurer l'efficacité et le bon fonctionnement de ce réseau. Le projet de loi , présenté en juin de cette année, vise à apporter d'autres modifications à la Loi sur les transports au Canada, ainsi que la Loi maritime du Canada, afin d'améliorer la transparence et la responsabilisation dans la fixation des frais portuaires. Ces projets de loi, ainsi que le Bureau national de la chaîne d'approvisionnement, devraient être prioritaires et sont essentiels pour renforcer les ports du Canada en soutenant une stratégie des données cohérente et transparente qui améliorera la réactivité et la souplesse de la chaîne d'approvisionnement.
Nous sommes conscients que l'intention du projet de loi est d'améliorer la façon dont le gouvernement du Canada gère les perturbations, nous tenons à souligner que l'adoption d'une approche fragmentaire des amendements législatifs, sans stratégie nationale de la chaîne d'approvisionnement, pourrait avoir des conséquences imprévues et alourdir le fardeau administratif qui pèse sur nos membres.
Mes commentaires seront axés sur les amendements proposés à la Loi sur les douanes, à la Loi sur la sûreté du transport maritime et à la Loi maritime du Canada.
La Chamber of Shipping soutient les amendements proposés à la Loi sur les douanes, car nous comprenons la nécessité d'accélérer le mouvement des conteneurs identifiés en vue d'un deuxième examen afin de répondre immédiatement aux risques potentiels pour la santé, la sécurité et la sûreté. Nous demandons instamment à l'Agence des services frontaliers du Canada d'adopter des technologies moins intrusives afin d'accélérer le processus d'examen et d'en réduire le coût. En tant qu'agence responsable de la sécurité publique, l'Agence des services frontaliers du Canada doit disposer de ressources suffisantes pour soutenir l'agrandissement des installations de conteneurs dans tout le Canada en temps opportun.
Un rapport publié le mois dernier par la Ville de Delta associe l'augmentation du trafic de conteneurs à la prolifération des drogues et des éléments de crime au sein des collectivités. Ce rapport souligne les préoccupations liées à la Loi sur la sûreté du transport maritime et à l'approche fragmentée des responsabilités en matière de sécurité portuaire. Les amendements à la Loi sur la sûreté du transport maritime qui figurent dans le projet de loi ne renforcent pas le cadre de sécurité et se concentrent plutôt sur l'élargissement du mandat de la loi pour inclure les risques directs et indirects pour la santé des personnes qui travaillent dans le système de transport maritime et octroyer des pouvoirs supplémentaires pour diriger les navires.
Il ne semble pas nécessaire d'élargir la Loi sur la sûreté du transport maritime pour réglementer des risques sanitaires qui sont déjà régis par la réglementation relative à la santé et à la sécurité au travail dans le secteur maritime. En outre, s'il est nécessaire d'émettre une directive d'urgence à l'égard d'un navire préoccupant pour des raisons de sécurité sanitaire, des pouvoirs existent au sein de l'Agence de santé publique du Canada en vertu de la Loi sur la quarantaine. L'intention et le résultat escompté du mandat élargi de la Loi sur la sûreté du transport maritime nécessitent davantage d'explications et de clarifications sur la manière dont un risque pour la santé serait évalué et défini dans le cadre de la loi.
Nous demeurons préoccupés par le chevauchement et le dédoublement des règlements et des pouvoirs, en particulier dans le secteur du transport maritime. Le Canada adopte une approche multiorganisme fondé sur un réseau de ministères, ce qui, du point de vue de l'industrie, est souvent source de confusion et d'inefficacité dans la prise de décision et l'orientation. Un pays bordé de trois océans doit disposer d'administrations maritimes dont les pouvoirs sont clairement délimités, capables d'éliminer les lacunes et la confusion en matière de sécurité maritime, de sûreté et de protection de l'environnement, et de renforcer la position mondiale du Canada en tant que nation commerçante.
Nous soutenons l'élargissement de l'objet de la Loi maritime du Canada dans les amendements proposés. Les autorités portuaires pourront ainsi garantir la sécurité et améliorer la résilience des chaînes d'approvisionnement d'une manière qui préserve la sécurité nationale et favorise une dynamique de concurrence saine.
L'objectif supplémentaire, qui est de permettre aux autorités portuaires de gérer le trafic, y compris le mouillage et l’amarrage, afin de promouvoir l'efficacité des chaînes d'approvisionnement, ne concerne que les navires transportant des produits d'importation. Précisons que les navires que l'on voit généralement au mouillage attendent l'arrivée de produits d'exportation canadiens et sont le symptôme d'une chaîne d'approvisionnement inefficace. La gestion directe des navires d'exportation n'a pas d'influence directe sur l'amélioration de l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement, mais ces navires sont souvent utilisés pour améliorer la fluidité des chaînes d'approvisionnement en acceptant des charges partielles.
D'autres amendements à la Loi maritime du Canada semblent répondre à des préoccupations de gouvernance qui ne concernent que le plus grand port du Canada et, par conséquent, les amendements proposés dans le projet de loi peuvent être plutôt onéreux pour les ports de plus petite taille. Le projet de loi n'aborde pas la variabilité de la taille, des opérations et de la capacité des ressources des administrations portuaires, et n'évalue pas la capacité de chaque autorité à remplir le mandat qui lui a été confié par la loi. Ces recommandations, ainsi que la suggestion d'examiner les complémentarités des ports régionaux, ont également été documentées dans le rapport « Ce que nous avons entendu » lors de l'examen de la modernisation des ports et n'ont pas été prises en compte dans le projet de loi .
Dans l'Ouest du Canada, les recettes de 2022 des quatre autorités portuaires varient entre 4,8 millions et 305 millions de dollars. Le statut des 17 autorités portuaires existantes et des éventuelles nouvelles autorités portuaires devrait faire l'objet d'un examen.
Je vous remercie. Voilà qui conclut mes remarques. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de m'avoir invité à comparaître devant lui.
Je suis le vice-président des Relations publiques de GCT Global Container Terminals, dont le siège social se trouve à Vancouver. Nous sommes le plus grand terminal à conteneurs du pays détenu majoritairement par des Canadiens, et nous sommes locataires de l'Administration portuaire Vancouver-Fraser.
Le projet de loi est né d'un concert de voix émanant du secteur privé, de syndicats et de communautés autochtones appelant le gouvernement à se pencher sur le fonctionnement de notre chaîne d'approvisionnement et, plus particulièrement, sur le réseau des administrations portuaires canadiennes. Depuis, le projet de loi a également été introduit. À certains égards, il répond mieux à certaines des lacunes du projet de loi .
Aujourd'hui, mes commentaires porteront exclusivement sur les amendements proposés à la Loi maritime du Canada dans le cadre du projet de loi .
Il est de la plus haute importance que tous les membres du Comité comprennent le fonctionnement actuel de notre système portuaire. Les entreprises du secteur privé exploitent des terminaux portuaires où sont traitées diverses marchandises, y compris des produits en vrac, des marchandises diverses, des conteneurs et des automobiles, pour n'en citer que quelques-unes. Elles assument tous les risques liés à l'investissement dans l'infrastructure des terminaux, à l'acquisition et à la fidélisation des clients, et à la gestion des fluctuations de l'économie. Ces entreprises privées sont les locataires des administrations portuaires, qui leur imposent des loyers (et les perçoivent) des frais croissants et des règlements, tout en assumant elles-mêmes des risques faibles ou inexistants.
Alors que vous examinez et façonnez peut-être le projet de loi , j'implore le Comité de se poser une question fondamentale: souhaitez-vous que les administrations portuaires fonctionnent comme des organes de gouvernance et de régulation supervisant la chaîne d'approvisionnement avec transparence, ou préférez-vous qu'elles restent telles qu'elles sont aujourd'hui, opérant de manière opaque comme des acteurs monopolistiques du quasi-marché générant des revenus pour eux-mêmes sans qu'elles doivent rendre des comptes?
Cette décision est cruciale, car elle déterminera la manière dont vous aborderez chaque aspect du projet de loi .
Prenons par exemple la recommandation de modifier les limites d'emprunt des administrations portuaires. Le relèvement des plafonds d'emprunt des administrations portuaires ne stimule pas nécessairement l'investissement privé, mais peut au contraire le décourager. En effet, les administrations portuaires doivent rembourser ce qu'elles empruntent avec intérêts, et ce coût finit par retomber sur les épaules des opérateurs de terminaux, qui le répercutent à leur tour sur leurs clients, ce qui peut entraîner une inflation.
Les administrations portuaires devraient rarement avoir besoin d'emprunter si elles remplissent correctement leur mandat, qui est de faciliter le commerce et de faire croître le nombre de leurs locataires du secteur privé. Lorsque le secteur privé est assuré de son potentiel de croissance, il investit. Les administrations portuaires peuvent également utiliser les baux qu'ils signent avec les locataires pour les encourager à prendre plus de risques en matière d'investissement, réduisant ainsi la nécessité pour elles d'emprunter.
Prenons l'exemple de l'Administration portuaire de Vancouver-Fraser. Au cours des 20 dernières années, sa limite d'emprunt a augmenté trois fois plus vite que les volumes, soit de 385 % alors que les volumes ont augmenté de 98 %. Compte tenu de cette incroyable quantité d'emprunts, on pourrait supposer que le port fonctionne extrêmement bien, mais comme beaucoup d'entre nous l'ont constaté, les récents classements mondiaux ont démontré que ce n'était pas le cas. Il est donc évident que l'augmentation des emprunts par les administrations portuaires a peu de chances d'améliorer les résultats de la chaîne d'approvisionnement. Nous devrions plutôt nous efforcer de faciliter le désir de croissance et d'expansion du secteur privé. Les administrations portuaires devraient se demander comment elles peuvent stimuler la croissance, plutôt que de dicter ce qui doit être fait et, parfois, d'entrer directement en concurrence avec les fonds privés.
Tout au long de la côte Ouest du Canada, des projets d'investissement dans des terminaux du secteur privé attendent d'être mis en œuvre. L'obstacle principal est le plus souvent la réglementation gouvernementale et souvent les intérêts individuels des administrations portuaires.
Je salue la récente annonce du Port de Prince Rupert, qui semble avoir trouvé une approche équilibrée. Il a débloqué plus de 750 millions de dollars d'investissements en collaborant avec des terminaux privés et des opérateurs ferroviaires et en écoutant les clients.
Sans vouloir utiliser un cliché, je dirais que le client a toujours raison. En effet, c'est lui qui finit par payer. Si nous adoptons cette approche avec notre chaîne d'approvisionnement au niveau national, nous réussirons et nous pourrons économiser beaucoup de fonds publics.
En résumé, il est essentiel que le projet de loi soit bien conçu. À cette fin, vous devez décider si vous voulez que les administrations portuaires déterminent ce qui est le mieux pour le Canada ou si vous voulez que le gouvernement ait plus d'influence et fournisse des garde-fous. Vous devez choisir de libérer l'investissement privé ou d'envoyer le message qu'il sera plus coûteux d'être client ou locataire d'une administration portuaire canadienne en raison de fardeaux réglementaires accrus.
Vous devez décider si vous voulez potentiellement risquer plus de fonds publics en donnant aux administrations portuaires plus de pouvoirs d'emprunt, ou si vous voulez encourager une collaboration accrue et le repérage des bonnes opportunités d'investissement avec le secteur privé.
Je vous remercie à nouveau de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
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Monsieur le président, chers membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter avec vous de la Loi maritime du Canada.
Je représente la South Coast Ship Watch Alliance, qui est la voix collective de huit collectivités côtières du Sud des îles Gulf et des côtes adjacentes de l'île de Vancouver.
Vous faites un travail important. Nous vous sommes reconnaissants de votre dévouement — même si vous appartenez à des partis politiques différents — à l'égard de la préservation de notre environnement. Je suis ici pour vous encourager, au nom de mes compatriotes insulaires, de nos enfants et petits-enfants et des peuples autochtones de la côte Ouest, à poursuivre votre travail et à préserver une région très spéciale du Canada qui compte plus de 300 espèces en péril.
Les voies navigables étroites qui entourent nos îles sont utilisées inutilement comme aire de débordement pour le port de Vancouver. Actuellement, il existe 33 mouillages ou amarrages pour grands cargos destinés aux navires en attente d'un terminal pour accoster dans le port de Vancouver. Presque tous les navires qui utilisent ces amarrages sont des vraquiers qui arrivent à vide pour charger du charbon et des céréales. Ils arrivent souvent trop tôt pour pouvoir accoster dans le port et y restent pendant des semaines, voire des mois. L'augmentation de leur utilisation a été fulgurante: de 19 navires en 2009, on est passé à 476 navires l'année dernière, pour un total de 5 900 jours d'amarrage.
Les effets négatifs de cette activité sur l'environnement sont importants et ne cessent de croître.
Notre air est pollué par le rejet constant des gaz d'échappement provenant des grosses génératrices au diésel qui se trouvent à bord des navires, soit jusqu'à 10 tonnes de gaz à effet de serre par navire et par jour. La région est désignée par le gouvernement provincial comme une zone de haute sensibilité à la fumée.
Ces navires en amarrage ou en transit vers un amarrage produisent un bruit excessif, tant au‑dessus de l'eau que sous l'eau. Le bruit sous-marin perturbe l'alimentation, la reproduction, les déplacements et la communication des espèces marines, en particulier des épaulards résidents du Sud, une espèce menacée. Au‑dessus de l'eau, c'est la santé même des habitants de la côte qui est menacée.
Les écosystèmes des fonds marins de la mer des Salish sont constamment affouillés par les grandes chaînes d'ancrage. Nous vivons dans la crainte constante qu'un accident majeur soit provoqué par les navires qui traînent leurs ancres pendant les tempêtes hivernales. La marée noire qui en résulterait serait catastrophique.
Nous craignons que la conséquence du mot « amarrage » dans le paragraphe (f.2) proposé du projet de loi soit de permettre à l'Administration portuaire Vancouver-Fraser, une entité industrielle, de mettre en œuvre son plan d'étendre sa zone de compétence pour inclure l'amarrage des cargos dans le sud des îles Gulf et dans les eaux adjacentes de l'île de Vancouver. Il ne faut pas que cela se produise.
Ces amarrages ne sont pas nécessaires. Si le port de Vancouver mettait en place un système moderne d'arrivée des navires et limitait les arrivées hâtives, comme cela se fait dans d'autres ports, et si le exigeait que le port impose le chargement des céréales par tous les temps — actuellement, les céréales ne peuvent pas être chargées quand il pleut à Vancouver —, si le gouvernement fédéral suspendait l'expédition du charbon thermique — qui contribue fortement aux changements climatiques —, et si la chaîne d'approvisionnement vers le port était optimisée et les nombreuses inefficacités corrigées, nous verrions la fin de cette attaque contre les écosystèmes fragiles de la mer des Salish.
Depuis des années, les peuples autochtones et les habitants côtiers de la mer des Salish tirent la sonnette d'alarme au sujet de l'attaque sans cesse croissante contre notre environnement marin, notre air et notre santé. Le projet de loi nous fait espérer que le gouvernement renforcera enfin cette importante disposition de la loi, à l'alinéa 4d) de la rubrique « Objet »: « fournir un niveau élevé de sécurité et de protection de l’environnement ». Nous soutenons l'industrie du transport maritime et sa contribution à l'économie canadienne, comme le prévoit l'objet de la loi, mais aucun gain économique ne peut racheter les dommages causés à notre environnement.
Il y a cinq ans ce mois‑ci, Chris Straw, un habitant de la côte, s'est adressé à votre comité avec passion sur ce même sujet. Malheureusement, il est décédé sans avoir pu réaliser son rêve d'éliminer ces amarrages. En son nom et au nom de tous les habitants du Sud des îles Gulf et des côtes adjacentes de l'île de Vancouver, nous avons besoin de votre aide pour protéger la mer des Salish.
Je vous remercie de votre temps.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leurs témoignages et de la passion qu'il manifeste à l'égard de l'industrie et de l'environnement. J'ai trouvé que vos points de vue sur le projet de loi sont très intéressants.
Je souhaite commencer par la représentante de la Chamber of Shipping. Initialement, ce projet de loi se voulait une réponse aux recommandations du Groupe de travail national sur la chaîne d'approvisionnement. L'un des problèmes précis et plus controversés à ce sujet était de trouver une façon d'assurer le maintien de la chaîne d'approvisionnement lors d'un conflit de travail, ce qui était considéré comme un problème majeur.
J'aimerais savoir si, à votre avis, ce projet de loi aurait dû remédier à ce problème, et sans doute plus précisément aux répercussions que la fermeture de la Voie maritime du Saint-Laurent aura sur vos entreprises membres et vos membres dans l'immédiat et à moyen terme.
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Les porte-conteneurs n'ont pas besoin de s'ancrer. Leur arrivée au port est extrêmement bien planifiée, car ils sont très lourdement pénalisés financièrement s'ils doivent s'ancrer quelque part.
Ces navires transportent principalement du charbon, et croyez‑le ou non, le Canada autorise encore l'exportation du charbon thermique. Il provient en grande partie de mines aux États-Unis. Les États de Washington, de l'Oregon et de la Californie l'interdisent pour des raisons environnementales, mais cela ne nous empêche pas de le transporter par train et de l'exporter. Beaucoup de navires arrivent très tôt pour prendre un chargement de charbon thermique qui, comme nous le savons tous, contribue grandement aux changements climatiques.
Les céréales ne peuvent pas encore être chargées quand il pleut à Vancouver, ce qui veut dire que les navires doivent attendre dans les lieux d'amarrage, et les producteurs de céréales des Prairies ne sont pas payés. Ils ne peuvent pas expédier leurs produits. Si on améliore cela et qu'on se débarrasse du charbon thermique, on fera alors un grand pas pour éliminer les amarrages.
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Je vous remercie de la question.
On en revient à ce que j'ai mentionné plus tôt. Au bout du compte, le projet de loi doit décider de la voie que l'on veut emprunter. Voulons-nous créer des administrations portuaires plus gouvernementales, plus comme les organismes gouvernementaux, ou plus comme des acteurs du marché du secteur privé, avec une certaine surveillance gouvernementale?
Ce que nous avons actuellement, l'expérience que nous avons à Vancouver, c'est qu'il n'y a pas de responsabilité ou de lien direct lorsque les dirigeants de l'administration portuaire ne sont pas nécessairement en phase avec les priorités du gouvernement ou des locataires. De nombreux locataires ont connu des problèmes à Vancouver, mais il n'y avait pas de mécanisme pour y remédier directement. Si le président du port doit rendre des comptes à quelqu'un au sein du gouvernement, il y aura plus de responsabilisation ou une hiérarchie qui remontrait jusqu'au ministre, de sorte que les locataires, le secteur privé et les usagers du port pourraient communiquer, à tout le moins, avec le ministre et s'attendre à une réponse et à des actions. À l'heure actuelle, quand un problème surgit, on répond que les ports sont indépendants et que rien ne peut être fait. Mais bien sûr, je peux aussi donner un exemple négatif, où le gouvernement pourrait influencer politiquement les activités et les dirigeants des ports. Cela présente aussi certains problèmes.
Il n'y a pas de réponse parfaite. La question qui se pose est plutôt ce qui suit: le gouvernement veut‑il jouer un plus grand rôle dans les administrations portuaires, ou veut‑il que ce soit le secteur privé qui le fasse?
Il semble que le temps soit venu de moderniser la façon dont nous gérons ou ne gérons pas les ports.
Je vais toutefois me concentrer sur un sujet plus étroit. Je m'adresse à M. McConchie. Je veux parler de la frustration des habitants de l'île et de la persistance de ce problème d'arrage ou de mouillage.
Vous avez mentionné une visite ici, il y a cinq ans, mais je suis sûre que le problème existait bien avant cela. C'est certainement l'une des raisons pour lesquelles mon collègue, , a déposé un projet de loi d'initiative parlementaire à ce sujet, soit le projet de loi , qui modifie la Loi sur la marine marchande.
C'est vraiment lié à la modernisation. Les aspects relatifs à la protection de la biodiversité et de l'environnement ne semblent pas avoir été pris en compte dans la planification initiale. Comme mon collègue, le député , l'a dit à maintes reprises, il faut cesser de prendre les précieuses voies navigables pour des aires de débordement.
J'aimerais toutefois mieux comprendre comment nous sommes passés de 19 à 476 navires, dans l'aire de débordement.
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Je fréquente les îles Gulf depuis mon adolescence. J'y ai acheté une propriété en 1978 et j'y vis en permanence depuis 23 ans. Je connais parfaitement ces voies navigables, qui sont très précieuses. Avant 2009, il était rare qu'un navire de charge jette l'ancre dans ces eaux, en raison des vents extrêmes en hiver, des forts courants et d'autres facteurs de ce genre. C'était rare. Un changement s'est soudainement opéré, puis la fréquentation a continué d'augmenter. Cela ne s'est jamais arrêté.
En 2018, lorsque le gouvernement fédéral a proposé des protocoles provisoires, le nombre de mouillages a soudainement augmenté à nouveau. En fait, Ladysmith et Saltair, qui n'avaient jamais vu de navires avant 2018, ont soudain été envahis par les navires. Désormais, ils mouillent constamment juste au large de très petites communautés et génèrent énormément de bruit sous l'eau et au‑dessus de l'eau.
L'administration portuaire souhaitait agrandir le port, mais elle n'a pas mis en place l'infrastructure nécessaire et n'a pas tenu compte de la chaîne d'approvisionnement. Elle a ensuite accepté d'expédier du charbon thermique américain, en plus de cela. Vous pouvez voir la façon dont le problème s'aggrave. De nombreux navires arrivent plus tôt que prévu parce que le mouillage est gratuit. Personne n'exerce de compétence ni de contrôle. C'est la raison pour laquelle nous assistons à des échouages et à des collisions dans nos eaux locales.
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Nos exportations en vrac qui transitent par le port de Vancouver ont connu une croissance énorme. Il y a également eu des changements dans les politiques opérationnelles du port, qui limitent la durée de séjour des navires à sept jours dans le port de Vancouver. Nous constatons que les navires se déplacent plus souvent.
Je tiens à préciser que ces navires ne viennent pas simplement attendre une cargaison au hasard. Ces navires sont là en vertu d'un contrat. Les contrats d'affrètement prévoient que les navires doivent arriver à l'intérieur d'une période donnée pour qu'ils soient inspectés et prêts à recevoir le chargement de céréales. La suppression des mouillages perturberait gravement la chaîne d'approvisionnement. Souvent, les navires signent des contrats avec les expéditeurs de 10 à 12 semaines à l'avance. Malheureusement, je pense que les expéditeurs n'ont pas de certitude quant au moment où ils obtiendront un service ferroviaire. Ce qui se passe, c'est qu'ils pensent que leur cargaison peut arriver dans les ports à une certaine heure ou à une certaine date, et ils demandent donc au navire d'être là. En réalité, cela ne fonctionne pas.
On consacre beaucoup d'attention à l'amélioration des données, à la numérisation de la chaîne d'approvisionnement et à la compréhension des goulets d'étranglement. Est‑il possible d'améliorer la fluidité de la chaîne d'approvisionnement dans certains domaines? Je pense que le Groupe de travail sur la chaîne d'approvisionnement va accomplir ce travail en grande partie. Nous sommes optimistes. C'est un début. Nous devons comprendre les facteurs qui entrent en jeu.
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En ce moment, non, et c'est la raison pour laquelle nous espérons que les amendements seront adoptés.
J'ai travaillé dans l'industrie aéronautique pendant 39 ans et je connais très bien les systèmes d'arrivée efficaces et surtout les systèmes d'arrivée inefficaces. Je ne comprends pas que, de nos jours, le port de Vancouver ne puisse pas communiquer avec les navires qui traversent l'océan et programmer convenablement leur arrivée, comme le ferait un aéroport. Les aéroports qui ne planifiaient pas correctement en ont fait les frais. Ceux qui ont amélioré leur programmation et l'ont élargie... L'aéroport de Chicago est un bon exemple. Il dispose d'excellents systèmes d'arrivée. D'autres régions ont des systèmes d'arrivée médiocres, et les avions tournent en rond au‑dessus de leurs têtes en consommant des quantités excessives de carburant.
En gros, nous avons à peu près la même chose. Malheureusement, je suis un peu en désaccord avec les observations de Mme Gee sur la vérification des navires et sur le temps que cela prend. Est‑ce qu'il faut des semaines ou des mois? Nous devons nous pencher sur ce genre de choses.
Le projet de loi doit renforcer la capacité du port et exiger qu'il améliore son infrastructure, comme je l'ai mentionné, pour que le chargement du grain se fasse beau temps mauvais temps, par exemple.
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Je ne peux parler que de l'autorité portuaire avec laquelle nous travaillons, l'Administration portuaire Vancouver Fraser. Nous avons aussi exploité des terminaux dans les ports de New York et du New Jersey, mais l'approche est très différente là‑bas.
Il n'y a pas grand‑chose dans le projet de loi , mis à part peut-être un mécanisme pour que le ministre nomme le président. Comme je l'ai mentionné plus tôt, cela permettrait aux locataires et aux utilisateurs du port de se tourner vers une personne en autorité au sein de l'administration portuaire pour demander des correctifs ou au moins que leur avis soit pris en compte. Rien de tel n'est prévu actuellement, donc il s'agit peut‑être de la seule façon d'améliorer la situation si les locataires, les autorités portuaires et les utilisateurs ne collaborent pas ou ne voient pas les choses de la même manière.
Par le passé, il y avait une symbiose entre les exploitants de terminaux et les autorités portuaires dans leur croissance. L'un était indispensable à l'autre. Cela dit, il y avait des difficultés aussi. Je peux vous dire que malgré les changements récents à la tête de l'Administration portuaire Vancouver Fraser, nous commençons à voir l'autorité portuaire interpréter la Loi maritime du Canada de manière différente et prendre une approche différente avec les locataires.
Nous pouvons espérer des améliorations à l'avenir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur McConchie, je suis quand même surpris de voir l'augmentation du nombre de bateaux mis au mouillage, et je pense que d'autres l'ont souligné avant moi. Comme vous le dites, il y en avait peu avant 2009 et, depuis 2018, ce nombre a explosé. J'ai de la difficulté à comprendre votre explication relativement à cette situation, qui découlerait d'un manque de planification ou de synchronisation entre le bateau qui arrive au port, le traitement des marchandises et la gestion portuaire. Il semble qu'il y ait une mauvaise synchronisation des acteurs en cause dans le processus.
Je me questionne au sujet de l'efficacité. L'équipage est payé et les bateaux consomment du carburant. Un bateau qui ne bouge pas, qu'on le veuille ou non, est un bateau improductif. C'est un bateau qui n'est pas payant pour l'entreprise. Comment se fait-il que la situation se prolonge de cette façon? Avez-vous une réponse à cela?
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Nous cherchons toujours la solution. Par exemple, en 2009 — nous avons d'excellentes données, même si nous sommes tous bénévoles —, les bateaux ont cumulé un total de 262 jours à l'ancre. Lorsque les protocoles intérimaires sont sortis en 2018, on a soudain enregistré 3 082 jours à l'ancre. En 2022, ce chiffre est passé à 5 900, car les navires arrivent plus tôt. Ces chiffres appuient notre position, parce qu'ils témoignent de semaines, voire de mois passés à l'ancre pour certains navires.
Nous avons mis en lumière certains éléments et avons proposé des solutions qui aideraient, de notre point de vue. J'en reviens aux exportations de charbon thermique, ainsi qu'aux améliorations à apporter à l'infrastructure et à la chaîne d'approvisionnement. Je répète qu'il y a cinq ans ce mois‑ci, mon ami, Chris Straw, avait soulevé ces mêmes enjeux économiques.
Quand un navire reste amarré, il n'apporte rien à l'économie canadienne; il est vide. Les gens se plaignent qu'ils n'obtiennent pas leurs marchandises, mais ce ne sont pas des porte‑conteneurs. Ces navires qui arrivent au port sont vides.
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Les incidences sont énormes. Comme je l'ai dit, les génératrices produisent du bruit au‑dessus de la surface des eaux. Les navires sont très haut au‑dessus de l'eau, et les génératrices font du bruit qui se propage sur l'eau. Si vous avez déjà été sur un lac, c'est la même chose: on peut entendre quelqu'un parler de l'autre côté du lac. Ce niveau constant de bruit a augmenté pour atteindre jusqu'à 66 décibels à certains endroits à Ladysmith, et ce, au beau milieu de la nuit. La population en ressent les effets.
Il y a beaucoup de bruit sous‑marin aussi. Des études qui viennent tout juste de sortir montrent que la vie marine est perturbée par la vibration des génératrices au diésel qu'on trouve sur les navires amarrés au port.
Il faut ajouter à cela la circulation des navires. Le gouvernement fédéral a fermé une zone près de chez moi à tous les bateaux à vocation récréative. Cette interdiction vise la zone de Plumber Sound, qui baigne l'île de North Pender. Pourtant, tous les vraquiers peuvent passer exactement dans cette zone. La zone a été fermée, parce que c'est là que les épaulards résidents du Sud se nourrissent. Leur quête de nourriture était perturbée. La zone a été fermée pour nous, mais les navires de charge peuvent continuer de passer par là.
Si vous voulez des données en quantité, sachez que nous avons demandé au gouvernement fédéral d'accepter nos données. Nous avons d'excellentes données, qui sont toutes appuyées sur des faits. Nous les recueillons depuis de nombreuses années. Je m'en occupe depuis longtemps; j'en fais des cheveux gris. Nous serons ravis de vous fournir ces informations.
Comme je l'ai dit, au bout du compte, ce sont les locataires et les utilisateurs qui remboursent l'argent emprunté par l'autorité portuaire, selon la limite d'emprunt. Si l'emprunt excède de beaucoup la capacité de payer de ces derniers, l'autorité portuaire risque — et aucune simulation de crise n'a été effectuée — de se retrouver en défaut de paiement, surtout si le prêt a été contracté à un faible taux d'intérêt, puisque les taux d'intérêt continuent de grimper.
Par exemple, les dirigeants de l'Administration portuaire Vancouver Fraser veulent emprunter pour réaliser le terminal no 2 de Roberts Bank au coût de 5 à 7 milliards de dollars. Un tel prêt toutefois pourrait les acculer à la faillite si le projet ne se matérialisait pas et qu'ils ne trouvaient pas de partenaire privé pour le payer. En fin de compte, ce sont les contribuables qui seraient à risque. Quelqu'un devrait finir par payer. Le gouvernement devrait sauver l'autorité portuaire, ce qui se répercuterait sur les fonds publics.
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Je vous remercie, monsieur le président. Merci à tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
Ma question s'adresse à M. Veldman.
Monsieur Veldman, vous êtes un acteur important de l'économie de ma région de Niagara, ainsi que de bien des régions ailleurs au pays.
Vous avez dit dans votre exposé que le corridor du canal Welland est, en fait, un port, en raison de son partenariat avec l'autorité portuaire de Hamilton‑Oshawa, et qu'il fait partie des cinq plus grands ports au pays. Vous avez aussi dit qu'il faut le moderniser pour pleinement optimiser cette ressource de Transports Canada. J'insiste pour dire que le canal Welland est une ressource de Transports Canada, actuellement gérée par la Corporation de gestion de la Voie maritime du St‑Laurent.
Pensez‑vous que le corridor du canal Welland, étant donné qu'il constitue un port et que ce projet de loi vise à moderniser les ports, devrait se conformer aux intentions mises de l'avant dans le projet de loi ?
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C'est un sujet délicat. Je vais répondre à la question avec toute la circonspection dont je suis capable.
Je vois d'un bon œil la possibilité de bonifier le canal Welland par un changement de gestion avec l'aide de l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa. Nous sommes heureux d'y contribuer, et je pense que nous le faisons.
Force est de constater qu'au cours des 50 dernières années, Transports Canada a pris possession de toutes sortes de terrains le long du canal Welland, et que son infrastructure portuaire a été essentiellement... La capacité des navires à s'arrêter le long du canal a considérablement diminué. En favorisant les investissements dans le canal Welland, et en ciblant certains investissements dans les ports intérieurs, le projet de loi aidera non seulement les entreprises privées le long du canal, mais aussi les terrains de Transports Canada que la Corporation de gestion de la Voie maritime gère actuellement.
Il est vrai que des changements s'imposent, car les choses ne fonctionnent pas depuis 50 ans.
Je suis d'accord avec Mme Gee pour dire qu'en fin de compte, s'il y a des éléments au milieu du projet de loi qui rendent plus prévisible la réaction des ports aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement, il s'agit d'un volet intéressant de la législation.
D'autres parties ne sont pas nécessairement souples puisqu'elles imposent toutes sortes de fardeaux administratifs. En fin de compte, le projet de loi n'est pas nécessairement rentable, car les mesures supplémentaires introduites ne semblent pas avoir fait l'objet d'une analyse des coûts. Je ne vois donc pas comment il pourrait être rentable.
La prévisibilité est essentielle pour attirer les investissements privés. L'ajout de strates de réglementation et d'organismes consultatifs qui mettraient leur grain de sel dans le processus décisionnel des entités gouvernementales peut potentiellement retarder davantage les décisions — dans le cas présent, il s'agit des administrations portuaires. Cette situation entrave bien sûr la prévisibilité et peut effrayer les investisseurs privés.
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux de me joindre à ce comité.
Je remercie les témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
[Traduction]
J'aimerais partager mon temps avec Mme Elizabeth May.
[Français]
Monsieur McConchie, vous avez beaucoup parlé de défis environnementaux et cela nous préoccupe vraiment, surtout compte tenu de l'augmentation du nombre de bateaux laissés au mouillage.
Tenez-vous des registres quant aux émanations que produisent tous les bateaux qui sont à l'ancrage? Il y a 20 ans, cette pollution soulevait peu de sujets de préoccupation, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Actuellement, faites-vous une évaluation environnementale pour chaque bateau ancré?
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Voilà le problème. Les eaux sont très étroites. Les tempêtes hivernales traversent ces eaux, mais personne n'est en mesure d'en assurer une surveillance continue, pas même le port de Vancouver. Des agents de la Garde côtière m'ont dit que si le bateau traine son ancre en dehors de son rayon d'évitement, qui a été cartographié, ils sonneront l'alarme et appelleront le responsable du navire. Ne pensez-vous pas que c'est un peu tard?
Ce qui s'est passé juste à côté de moi au détroit de Plumper, sous mes yeux... J'étais chez moi ce jour‑là. Nous avons regardé dehors et avons vu deux navires entrer en collision. Il s'agissait des navires de 2020. À la suite de cela, un rapport d'enquête sur la sécurité du transport maritime a indiqué qu'il y avait eu, entre janvier 2015 et mars 2020, un total de 102 incidents où des navires ont chassé sur l'ancre le long du littoral de la Colombie-Britannique.
Nous avons eu de la chance. Nous l'avons échappé belle. En 2009, le Hebei Lion s'est échoué sur un récif dans le chenal Navy, juste à côté de chez moi. La seule raison pour laquelle il n'y a pas eu de déversement à l'époque, c'est que la marée montait et que le navire a pu être libéré avant qu'il n'y ait une catastrophe.
Depuis, les incidents se sont multipliés. Si vous consultez l'Administration de pilotage du Pacifique, vous constaterez qu'elle doit envoyer un pilote pour repositionner un navire qui sort de son rayon d'évitement. Cela s'est produit à de nombreuses reprises, et le nombre d'incidents ne cesse d'augmenter. C'est notre grande inquiétude.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur McConchie, je dois dire que je suis assez sensible à la réalité que vous nous présentez. J'habite dans une circonscription qui borde le fleuve Saint‑Laurent, et des citoyens m'appellent parfois pour me parler de ce problème lié aux bateaux qui jettent l'ancre devant chez eux. Ils me disent que le bruit est infernal au milieu de la nuit et que personne ne peut dormir. Ils voient les gens se promener sur le pont devant eux et mener toutes leurs activités quotidiennes. Parfois, ils peuvent rester là très longtemps.
Vous êtes ici pour parler du projet de loi , mais je me demande si le gouvernement n'a pas déjà des moyens, s'il en a la volonté politique, de limiter l'ancrage des bateaux ou de les déplacer hors des zones proches des habitations ou des zones écologiquement sensibles. Si vous avez de bonnes propositions d'amendement à nous proposer, je vais les appuyer, mais je me demande quand même s'il n'y a pas déjà des façons pour le gouvernement de régler ces problèmes.
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Merci beaucoup, madame Zarrillo.
Je vous remercie, madame Gee.
Au nom de tous les membres du Comité, j'aimerais remercier tous les témoins qui se sont joints à nous et qui nous ont fait part de leur témoignage ce soir, que ce soit virtuellement ou en personne.
Chers collègues, nous allons maintenant passer aux travaux du Comité. Je suspends la séance cinq minutes pour permettre à l'équipe d'effectuer les changements nécessaires. J'invite tous les témoins à se débrancher.
Je vous remercie tous. La séance est maintenant suspendue.
[La séance se poursuit à huis clos.]