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Je déclare la séance ouverte.
Soyez les bienvenus à la 52e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le jeudi 3 février 2022, le Comité se rencontre pour discuter de la protection des passagers aériens.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022. Les députés peuvent participer en personne dans la salle ou à distance au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Dans le cadre de notre dernière séance consacrée aux droits des passagers aériens, nous accueillons trois représentants de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN), soit M. Olivier Chouc, vice-président principal et chef des affaires juridiques; M. Martin Guimond, vice-président, Transport, Région de l'Est; et M. Hoang Tran, directeur, Services aux passagers.
Merci à tous les trois d'être des nôtres aujourd'hui.
Nous allons d'abord entendre vos observations préliminaires.
Je vous cède donc la parole pour les cinq prochaines minutes.
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Merci, monsieur le président.
Nous remercions le Comité de nous avoir invités.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné aujourd'hui de M. Martin Guimond, vice-président, Exploitation pour la région de l'Est du CN, et de M. Hoang Tran, premier directeur, Services aux voyageurs au CN.
Avant de me pencher sur les événements des 23 et 24 décembre derniers et sur les circonstances exceptionnelles dans lesquelles ces événements se sont déroulés, j'aimerais exprimer à nouveau nos sincères regrets et réitérer nos excuses pour les répercussions de notre déraillement sur les plans de nombreux Canadiens pendant le congé des Fêtes.
Depuis plus de 100 ans, le CN fait face chaque année aux rigueurs des hivers canadiens. Nous investissons annuellement dans notre réseau afin d'assurer sa résilience, le maintien de nos activités et leur reprise en cas d'interruption. Nous ajustons nos pratiques régulièrement afin de refléter l'expérience acquise, les investissements importants que nous faisons dans nos infrastructures, la formation accrue de nos employés et les changements à notre exploitation. La fluidité et la résilience de notre réseau bénéficient à tous nos partenaires, y compris VIA Rail.
Cette préparation et ces investissements nous permettent de faire face aux conditions rigoureuses des hivers canadiens.
La tempête hivernale de fin décembre tombait cependant dans une catégorie à part. La majeure partie des infrastructures de transport en Ontario ont été touchées. Des centaines de milliers de Canadiens ont été privés d'électricité pendant plusieurs jours. La police provinciale a même fermé d'importantes voies de circulation, dont les autoroutes 401 et 402. L'état d'urgence a été déclaré dans certaines régions de l'Ontario.
Ces conditions météorologiques extrêmes sont non seulement la cause des événements qui nous intéressent aujourd'hui, mais elles ont également entravé les efforts des équipes chargées de rétablir la circulation ferroviaire.
Le premier incident s'est produit le vendredi 23 décembre, vers 22 h 30, lorsque le train 55 de VIA Rail a heurté un arbre qui était tombé sur la voie près de Cobourg, en Ontario. Le CN a promptement dépêché une équipe pour enlever l'arbre. La position de l'arbre et les conditions météorologiques ne permettaient pas, cependant, de procéder à l'opération en toute sécurité.
Le CN et VIA Rail ont donc dépêché un train de VIA Rail pour remorquer le train endommagé. Cette stratégie avait été privilégiée dans le but d'éviter un transfert des passagers en plein milieu du blizzard. Malheureusement, cette option a dû également être abandonnée en raison de préoccupations liées à la sécurité des voyageurs.
Son équipage approchant la limite d'heures au-delà de laquelle il ne pouvait plus légalement travailler, le train de VIA Rail dépêché pour remorquer le train 55 a dû continuer vers Toronto, et un nouveau train a dû être dépêché. Vers 10 h 50, le 24 décembre, les voyageurs et leurs bagages ont été transférés dans un nouveau train et ramenés à Oshawa.
Parallèlement, à 10 h 40, le 24 décembre, un deuxième événement a perturbé le service ferroviaire. Un déraillement près de Grafton, en Ontario, a complètement paralysé le corridor du CN pendant trois jours. Le train Q122 était en train de dégager la voie pour l'effort de sauvetage du train 55 de VIA Rail quand il est entré en collision avec le train M305, qui était situé sur une autre voie.
Comme nous l'avons expliqué dans le mémoire que nous avons déposé auprès du Comité, le 23 janvier dernier, l'accès au site du déraillement, les fermetures de routes, les vents violents, la visibilité limitée, l'emplacement des wagons et de la locomotive sont autant de facteurs qui ont contribué à la complexité de notre intervention. Il est important également de rappeler que des wagons impliqués transportaient des marchandises dangereuses. Même si aucune de ces marchandises n'a été déversée dans l'environnement, ces conditions nécessitaient de nombreuses précautions.
Toutes les ressources dont nous disposions ont été déployées pour dégager la voie afin que les trains puissent circuler, et nos cheminots ont travaillé sans relâche malgré le mauvais temps.
D'ailleurs, je tiens à souligner le travail des autorités locales qui ont épaulé nos équipes et celui des membres de la communauté qui nous ont soutenus.
La sécurité est une valeur fondamentale au CN, et nous tirons une leçon de chaque incident. Notre revue de l'incident avec VIA Rail nous a permis de déterminer des occasions d'améliorer nos protocoles de communication. Nous avons déjà pris des mesures concrètes en ce sens.
Nous nous faisons un point d'honneur de bien servir tous nos clients. VIA Rail ne fait pas exception à cela. Nous comprenons le rôle que nous jouons pour soutenir l'économie canadienne, et nous sommes tout aussi conscients du rôle que nous jouons en matière de transport des passagers.
Enfin, je tiens à remercier le Comité de nous avoir donné l'occasion de témoigner.
C'est avec plaisir que nous allons répondre à vos questions.
Nous sommes heureux de vous accueillir. Je crois que notre président a indiqué très clairement lors de l'une de nos séances d'urgence que nous aurions aimé avoir l'occasion d'entendre les représentants du CN plus tôt, c'est-à-dire dès que les gens de VIA sont venus nous parler de l'incident. Nous nous réjouissons que cela puisse se faire maintenant, même si le tout a été quelque peu tardé.
Je suis bien conscient du travail accompli par vos équipes. J'ai certes pu le constater de mes yeux lorsque les inondations et les glissements de terrain ont emporté des tronçons de voie du CN dans ma région. Notre communauté n'a pas manqué de noter et d'apprécier le professionnalisme et l'ardeur au travail de vos employés qui ont pu rétablir le service en un temps record. Sachant ainsi ce que vous êtes capables d'accomplir, il devient d'autant plus difficile de comprendre — et vous nous avez éclairé un peu plus sur le contexte — les raisons pour lesquelles il était impossible d'avoir accès au train qui était bloqué.
Il va de soi que si des problèmes se présentent de part et d'autre d'un incident, il va y avoir des retards. Voici une question que j'ai posée aux représentants de VIA. Lorsqu'un train frappe un objet sur la voie, j'ai l'impression que les dommages risquent d'être beaucoup plus considérables que ce que nous avons pu constater dans ce cas‑ci. Le train n'a pas déraillé; les wagons de passagers n'ont pas été endommagés, etc. Compte tenu du temps que l'on a mis pour parvenir jusqu'aux passagers et leur fournir des services additionnels, je me demande ce qui serait arrivé si la situation avait été plus grave. Que se passerait‑il s'il y avait un déraillement majeur ou des dommages importants aux wagons?
Vous avez indiqué que les équipes ont pu se rendre sur place assez rapidement, mais ont alors été pour ainsi dire incapables d'offrir une aide additionnelle. Est‑ce que les protocoles mis en place auraient été différents et est‑ce que vous auriez pu en faire davantage si l'incident avait été jugé plus grave?
Oui, absolument. C'est certain qu'une partie des difficultés qui se sont présentées avaient trait à la nature un peu extraordinaire de cette tempête. Il y a toujours un équilibre difficile à atteindre entre la volonté de communiquer très rapidement avec VIA Rail pour lui permettre de gérer, de son côté, les attentes de ses passagers et la nécessité pour nous de le faire à un moment où nous avons suffisamment de faits pour ne pas créer d'attentes auxquelles VIA Rail ne serait pas en mesure de répondre.
Nous nous sommes donc adaptés à la situation. Nous avons communiqué rapidement avec VIA Rail. Ensuite, nous avons dû moduler notre communication ou les attentes en fonction des conditions observées sur le terrain.
Cela étant dit, il existe assurément des possibilités d'améliorer les communications. Nous avons eu des discussions avec VIA Rail, notamment sur l'idée de centraliser un peu les communications, tant chez nous que chez eux, pour nous assurer d'avoir un point de contact rapidement accessible et de pouvoir communiquer un message clair. C'est une chose à laquelle nous travaillons avec VIA Rail.
Nous avons aussi pensé à la possibilité de lui donner accès à nos systèmes, afin qu'elle puisse elle-même voir, en temps réel, ce qui se passe dans le réseau et gérer, de son côté, les attentes de ses passagers.
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Merci. C'est une très bonne question.
Mon collègue M. Tran pourrait commenter cela, mais, généralement, dans ces cas-là, il y a toute la question de la relation avec les passagers, qui appartient à VIA Rail, et nous essayons de ne pas marcher sur ses platebandes. Par contre, en ce qui nous concerne, vous avez raison. Nous avons communiqué ce que nous pouvions communiquer, mais la situation évoluait beaucoup. Encore une fois, il y avait un risque de communiquer des informations pouvant s'avérer inexactes, parce que la situation changeait sans cesse.
C'est certainement un commentaire raisonnable et une réflexion que nous pourrions faire de notre côté.
Voulez-vous ajouter quelque chose, monsieur Tran?
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Merci, monsieur le président, et merci aux représentants du CN d'être des nôtres aujourd'hui pour répondre à nos questions concernant les événements survenus pendant la période des Fêtes, des événements plutôt troublants qui ont placé bien des passagers dans une situation très pénible.
Il y a certains commentaires qui m'étonnent quelque peu, surtout lorsqu'il est question de la gravité des conditions. Les représentants des aéroports nous ont dit un peu la même chose lors de séances précédentes. Ils nous ont indiqué qu'ils n'avaient pas de plan d'urgence pour de telles conditions météorologiques. En l'espèce, c'est la force des précipitations de neige qui les a pris au dépourvu.
Vous avez parlé d'un incident qui ne se produit qu'une fois tous les 25 ans, ce qui n'en fait pas à mes yeux un cas totalement improbable. J'aimerais bien savoir quelles conditions particulières ont rendu la situation aussi extraordinairement difficile.
Vos trains roulent dans toutes sortes de conditions météorologiques. Je viens du Nord de la Colombie-Britannique. Je sais que les trains du CN circulent malgré des températures froides, de grandes quantités de précipitation et bien d'autres intempéries.
Quelle combinaison de facteurs a rendu les conditions particulièrement difficiles dans ce cas‑ci?
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Oui. Merci pour la question.
Nous avons déjà parlé des conditions météo. Lorsque survient un incident semblable, c'est l'accès au site qui peut nous compliquer la tâche. Comme nous le savons, certaines routes et autoroutes de la série des 400 en Ontario ont dû être fermées à un moment ou à un autre.
En plus des difficultés éprouvées pour se rendre jusqu'au lieu du déraillement, il y a le fait que celui‑ci était en soi problématique. Le déraillement s'est produit tout près d'un ruisseau et il fallait emprunter un passage étroit à partir d'un pont pour y avoir accès.
Il faut aussi se rappeler que ce déraillement mettait en cause deux trains différents. Les wagons du train 122 sont entrés en collision avec la locomotive du train 305. On trouvait donc sur les deux voies en même temps des wagons et des locomotives qui avaient déraillé. En temps normal, nous pouvons libérer assez rapidement les voies où un déraillement s'est produit en utilisant tout l'espace à notre disposition. En l'espèce, nous n'avions qu'un espace très restreint pour travailler.
À titre d'exemple, nous faisons appel à des entrepreneurs pour appuyer le travail des employés du CN. Normalement, ces entrepreneurs sont en mesure d'installer leur équipement lourd sur le terrain où il nous est alors possible de travailler en parallèle. Étant donné la configuration du site du déraillement, les équipements lourds pouvaient sûrement être déployés les uns après les autres pour accomplir leur portion du travail. Nous ne pouvions même pas utiliser notre voie pour travailler parce qu'un autre train y avait déraillé.
C'est donc l'emplacement du déraillement, le fait qu'il y avait des marchandises dangereuses, la proximité d'un ruisseau et l'espace de manœuvre très étroit à notre disposition qui ont vraiment compliqué les choses. Il faut bien sûr ajouter à cela les conditions météorologiques dont nous avons déjà parlé. Ce sont les effets combinés de tous ces éléments qui nous ont rendu la tâche plus difficile.
Je veux seulement ajouter qu'une fois sur place, nos gens ont travaillé sans arrêt, 24 heures par jour. Je ne parle pas uniquement des employés du CN, mais aussi de nos entrepreneurs qui ont appuyé très efficacement nos efforts. Nous avons travaillé sans relâche pour rétablir le service sur le réseau aussi rapidement que la situation le permettait.
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Je comprends ce point de vue. Encore une fois, nous sommes vraiment désolés des répercussions que la situation a eues sur les passagers de VIA Rail pendant le temps des Fêtes.
Ce qui est important de comprendre, c'est que lorsqu'un déraillement survient, nous ne donnons pas la priorité à certains trains. Lorsque nous intervenons à la suite d'un déraillement, la première chose que nous cherchons à faire est de rétablir le réseau et de rendre le tout fluide. Nous n'établissons pas d'ordre de priorité. Nous devons nous occuper de la circulation qui a été arrêtée des deux côtés du déraillement.
La première chose à faire pour pouvoir remettre des trains sur un réseau est de s'assurer que les trains qui bloquent le réseau peuvent circuler. Une fois que c'est fait, on peut remettre les trains sur le réseau. Je comprends ce que les gens ressentent lorsqu'ils voient cela, mais s'il y a un engorgement et que des trains à l'est et à l'ouest sont également bloqués, la première chose à faire après un déraillement et au moment de rouvrir le réseau est de déplacer ces trains. Sinon, il n'est pas vraiment possible de remettre des trains sur le réseau après cela.
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Si vous parlez strictement du point de vue de la communication, tout d'abord, non.
Il n'est pas acceptable que des passagers soient coincés dans un train aussi longtemps. Pour ce qui est de la façon dont nous allons améliorer notre bilan — votre question porte sur la communication —, comme je l'ai dit et comme M. Tran l'a dit, nous voulons nous assurer qu'il y a un seul point de contact afin d'éviter de créer une multiplication des messages et du chaos là où les choses devraient être claires. Je ne dis pas que c'est ce qui s'est passé, mais il est possible de faire mieux et voilà sur quoi nous axons nos efforts.
Nous avons communiqué avec les gens, mais comme je l'ai dit, la situation changeait constamment et notre message a donc également changé. Encore une fois, nul doute que nous cherchons des moyens de simplifier les choses, de faire en sorte qu'il y n'y ait qu'un seul point de contact à l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Chouc, tout à l'heure, lorsque je vous ai posé des questions relativement aux communications rendues publiques par le CN, vous m'avez dit que des mises à jour ont régulièrement été produites et fournies.
Je ne connais pas exactement toutes les manières que le CN utilise pour rendre publiques ses communications, mais j'ai navigué sur le site Web du CN et sur les réseaux sociaux, dont Twitter, et je n'y ai vu aucune communication pour cette période précise.
Était-ce volontaire? De quelles autres façons les mises à jour ont-elles été transmises publiquement?
N'aurais-je pas dû trouver certaines informations sur le site Web ou les médias sociaux, compte tenu du caractère exceptionnel de la situation?
[Français]
Merci, monsieur Chouc.
[Traduction]
Si la même situation devait se produire dans les mêmes conditions hivernales... Je pense que la grande leçon à retenir concerne l'évaluation de la situation. Le site était accessible. Nous avons pu y accéder à environ 300 pieds de l'endroit où le déraillement s'est produit. Notre réseau s'étend d'un bout à l'autre du pays, de Vancouver — en fait, de Prince Rupert — jusqu'à Halifax, où se trouvent nos infrastructures, et il y a des endroits qui pourraient être un peu plus difficiles d'accès.
Quant à ce qui pourrait être fait différemment en ce moment, il y aurait certainement ce qui concerne l'accès au lieu, l'accès par la route et la communication avec nos entrepreneurs pendant cette période. Nos entrepreneurs avaient besoin d'une lettre pour pouvoir prendre la route avec des équipements lourds. Nous avons donc dû préparer une lettre pour nous assurer qu'ils pouvaient partir avec des équipements lourds dans ces conditions. C'est ce que nous examinons pour savoir à quel endroit et de quelle façon nous pouvons accélérer le temps d'intervention.
Encore une fois, on parle d'une situation de déraillement très précise et d'effets cumulatifs multiples qui ont compliqué...
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Je pose la question parce que je ne comprends vraiment pas pourquoi on n'a pas réussi à dépêcher des travailleurs avec un casque et des bottes de travail dans un véhicule rail-route avec une scie à chaîne derrière pour tasser l'arbre du chemin. On aurait ainsi pu éviter que les passagers attendent pendant 14 heures. Je ne parle pas du déraillement qui a causé la congestion. Je comprends cela. Je veux parler des Canadiens qui sont restés coincés dans un train pendant 14 heures.
La situation me dérange particulièrement, parce que j'ai été pompier pendant sept ans et demi. J'ai conduit mon véhicule personnel et le camion de pompier pendant des tempêtes pour me rendre à une maison en feu ou à une personne qui avait besoin de RCR. La tempête ne pouvait pas être une excuse. Nous devions nous rendre en vitesse à l'endroit où l'on avait besoin de nous. J'ai du mal à croire que dans le cas d'un déraillement — et heureusement, ce n'était pas le cas ici — les équipes d'intervention d'urgence ne se rendraient pas sur les lieux. Si j'ai tort de penser cela, alors c'est très effrayant.
Selon ce qu'on comprend, on a communiqué avec le cabinet du ministre et celui du sous-ministre, mais le ministre n'a pas participé à la discussion. En date d'aujourd'hui, soit un mois et demi plus tard, est‑ce que les représentants du CN ont discuté avec le ministre...? Je ne parle pas de son personnel, mais bien du ministre lui-même.
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Merci, monsieur le président.
C'est incroyable. Je vous remercie pour votre réponse. J'aurais cru qu'après un mois et demi, comme l'incident a affecté de nombreux Canadiens, le ministre aurait communiqué avec vous.
Enfin, avec tout le respect que je vous dois, monsieur Tran, vous avez dit qu'il était inutile d'assurer une communication téléphonique continue entre les deux sociétés dans de telles circonstances. J'espère que vous vous en souvenez. Je ne suis pas d'accord avec vous. Lorsque nous avons entendu les représentants de VIA Rail, nous avons appris que les passagers obtenaient des renseignements que je ne voudrais pas qualifier de trompeurs, mais qui étaient désuets. VIA Rail obtenait des mises à jour du CN. On promettait que la situation allait se régler dans une heure, alors que dans les faits, il fallait attendre trois heures. On transmettait des messages textes erronés.
Monsieur Tran, pouvez-vous me dire si j'ai tout simplement mal compris vos propos? Lorsque vous parlez de la communication entre les deux sociétés, sachant plainement que VIA Rail est responsable de ses passagers... La communication n'est-elle pas de la plus grande importance dans de telles situations?
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Tout à fait. Je me suis peut-être mal exprimé. Ce que je voulais dire, c'est qu'en cas de situation d'urgence — comme celle des passages du train 55 —, il faut absolument que la ligne de communication soit constante, ce qui a été le cas.
Lorsqu'on parle du retrait d'un train déraillé et de la réouverture de la voie ferrée... Nous ne recevons pas de l'information toutes les minutes de la part des gens sur le terrain. Ces tâches prennent plus de temps. Nous tentons de transmettre à VIA Rail des renseignements exacts en temps opportun, mais la communication ne se fait pas en continu. Si l'on détermine qu'une certaine opération prendra 30 heures, on peut juger qu'une mise à jour toutes les deux heures suffit. Il n'est pas nécessaire de faire une mise à jour toutes les 10 ou 15 minutes. Une mise à jour aux deux ou trois heures suffit.
Ensuite, lorsque nous savons exactement — ou approximativement — quand la voie ferrée sera dégagée, nous nous asseyons ensemble et nous planifions le rétablissement du service. Combien de trains peuvent y circuler? Quand pouvons-nous les prendre? À quel moment peuvent-ils passer? Quels trains devraient passer en premier?
Donc oui, la communication est importante. C'est la base de notre réussite et de celle de VIA Rail. Je ne peux me prononcer sur la communication entre la société et ses passagers. Je ne suis pas...
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Merci, madame Koutrakis et merci, monsieur le président.
D'après ce que j'ai entendu des témoignages et des questions qui ont été posées, je m'intéresse surtout à une mise à jour de la « gestion » des mesures d'urgence pour tous les partenaires dans une situation donnée... Je pense à tous les ordres de gouvernement, que ce soit le fédéral, le provincial ou le municipal; les services d'urgence comme les pompiers, la police, les services de gestion d'urgence; et tous les autres intervenants qui font partie de la communauté, comme les responsables des travaux publics, de la planification, des finances, etc. qui prendraient part à la décision de lancer les mesures d'urgence.
J'aimerais poser deux questions aux témoins qui participent à distance à la réunion. La première: avez-vous un plan des mesures d'urgence à lancer dans de telles circonstances? La deuxième: serait‑il avantageux de mettre à jour un plan de mesures d'urgence national officiel qui pourrait être lancé dans des circonstances de ce genre?