:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la vingtième réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 5 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier le Budget principal des dépenses de 2022‑2023.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent participer en personne ou par l'application Zoom.
Compte tenu de la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, tous ceux qui participent à la réunion en personne doivent porter un masque, sauf les députés lorsqu'ils sont assis à leur place pendant les délibérations parlementaires.
[Traduction]
Nous avons l'honneur d'accueillir au Comité, pendant la première partie de la réunion, le ministre des Transports, l'honorable Omar Alghabra, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs. Sont aussi présents Michael Keenan, sous-ministre; Craig Hutton, sous-ministre adjoint associé, Politiques; Kevin Brosseau, sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté; Stephanie Hébert, sous-ministre adjointe, Programmes; et Ryan Pilgrim, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint, Services généraux.
Monsieur le ministre, au nom du Comité, je vous souhaite la bienvenue au Comité aujourd'hui pour examiner le Budget principal des dépenses 2022‑2023.
Sans plus attendre, je vous laisse la parole pour vos observations préliminaires.
:
Bonjour, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Je suis très heureux de comparaître de nouveau devant le Comité, et pour la première fois en personne. J'ai cependant l'impression d'être très régulièrement ici. Je vous remercie de me donner l'occasion d'être des vôtres.
Permettez-moi de répéter que je suis heureux de revenir en personne présenter le Budget principal des dépenses de Transports Canada pour l’exercice en cours. Je tiens à remercier le Comité de l'excellent travail qu'il continue d'accomplir durant cette session. Je me réjouis de pouvoir souligner une partie de l’excellent travail que fait Transports Canada au service des Canadiens.
J'ai le plaisir d'être accompagné aujourd'hui de représentants de Transports Canada: Michael Keenan, sous-ministre des Transports; Ryan Pilgrim, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint, Services généraux; Stephanie Hébert, sous-ministre adjointe, Programmes; Kevin Brosseau, sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté; et Craig Hutton, sous-ministre adjoint associé, Politiques.
Transports Canada a pour mandat de veiller à la sécurité et à la sûreté de notre système de transport, et de s'assurer qu'il soit efficace, écologique et novateur.
[Français]
Le mandat de Transports Canada est de s'assurer que notre système de transport est sécuritaire et efficace.
[Traduction]
Dans le Budget principal des dépenses de l'exercice 2022‑2023, le ministère prévoit quatre catégories de dépenses essentielles pour maintenir la sécurité et la sûreté de notre système de transport, tout en permettant la circulation continue des personnes et des marchandises. Le ministère prévoit ainsi 1,8 milliard de dollars pour le transport efficace; 419 millions de dollars pour le transport sûr et sécuritaire; 358 millions de dollars pour un système de transport écologique et novateur; et 196 millions de dollars pour les services internes.
Monsieur le président, les événements des deux dernières années ont renforcé le rôle capital de chaînes d’approvisionnement qui fonctionnent bien pour ce qui est de soutenir de bons emplois et de faciliter la circulation des marchandises.
[Français]
Des chaînes d'approvisionnement robustes sont essentielles pour notre économie.
[Traduction]
Il est évident que la qualité de notre infrastructure de transport et l’efficacité de nos corridors commerciaux sont essentielles à notre bien-être économique et social.
Il est important de prendre un instant pour saluer le travail exceptionnel de nos chaînes d'approvisionnement et de leurs employés pendant une des périodes les plus incertaines des 100 dernières années. Au plus fort de la pandémie, les travailleurs du secteur se sont montrés à la hauteur de la situation et ont fait en sorte que les marchandises dont les Canadiens dépendent continuent d'être livrées. Je remercie les travailleurs des secteurs ferroviaire, aérien, maritime et routier.
Cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas eu de problèmes. Le gouvernement veille à ce que ces problèmes soient réglés et à ce que nos chaînes d'approvisionnement soient renforcées, raison pour laquelle Transports Canada demande 1,1 milliard de dollars pour le Fonds national des corridors commerciaux, ou FNCC. Ce fonds soutient l'efficacité et la résilience des chaînes d'approvisionnement par des projets ciblés qui visent à réduire les embouteillages et à décongestionner le système de transport canadien.
Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais au Nouveau-Brunswick pour annoncer deux projets importants avec l'Administration portuaire de Saint John et la Compagnie de chemin de fer du Sud, Nouveau-Brunswick. Ces projets permettront d'augmenter sur place la capacité d'importation et d'exportation de marchandises et aideront à améliorer l'efficacité des chaînes d'approvisionnement pour les expéditeurs canadiens.
La pandémie de COVID‑19 a durement touché aussi le réseau canadien d'aéroports, qui est un des meilleurs du monde.
[Français]
Nous savons à quel point le secteur aérien a été touché par la pandémie.
[Traduction]
C’est pourquoi le Budget des dépenses prévoit 270 millions de dollars pour le Programme des infrastructures essentielles des aéroports. Ce Programme aide les grands aéroports du Canada à se rétablir sur le plan économique en réalisant des investissements essentiels dans les infrastructures de sûreté, de sécurité et de connectivité avec les transports en commun.
Tandis que nous faisons en sorte d'avoir un système de transport plus propre, nous demandons 93 millions de dollars pour le programme Incitatifs pour l’achat de véhicules zéro émission. Le Programme vise à réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre des transports en augmentant l’adoption des véhicules zéro émission grâce à des incitatifs à l’achat.
J'aimerais souligner quelques montants demandés pour les organismes fédéraux et les sociétés d'État qui relèvent de Transports Canada.
L'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, aussi appelée ACSTA, demande 567 millions de dollars pour le contrôle de sécurité des voyageurs et de leurs bagages. Nous comprenons que les Canadiens soient exaspérés par les longues files d'attente et les retards dans les aéroports, et ces fonds demandés, en plus des quelque 400 nouveaux agents de contrôle embauchés, aideront à réduire les temps d'attente.
Marine Atlantique S.C.C. demande un peu moins de 41 millions de dollars pour financer le service de traversier à l'année et saisonnier qu'elle est tenue d'assurer de par la Constitution.
Enfin, ce budget comprend 981 millions de dollars pour que VIA Rail puisse maintenir ses activités d'entreprise de transport ferroviaire national de voyageurs du Canada.
Monsieur le président, comme je sais que le Comité étudie actuellement la réduction des frais de déplacement et les mesures à prendre pour rendre les aéroports canadiens plus efficaces, j'aimerais faire remarquer que plusieurs des demandes de financement que j'ai mentionnées servent ces objectifs.
Le Programme des infrastructures essentielles des aéroports a été créé pour contrer la perte de revenus des grands aéroports canadiens due à la pandémie et pour faire en sorte que nos aéroports restent viables et continuent d'offrir aux Canadiens des options de voyage, tout en créant et en maintenant des emplois bien rémunérés dans le secteur aéroportuaire. Ce programme permet aux aéroports en question d'apporter les améliorations nécessaires sans augmenter les tarifs des voyageurs.
De même, le Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires, qui apporte une aide financière aux aéroports locaux et régionaux canadiens pour des projets d'infrastructure liés à la sécurité, a été élargi l’an dernier afin d’aider les petits aéroports de tout le pays à investir dans la sécurité.
Par ailleurs, le financement demandé par l’ACSTA aidera à traiter les quantités croissantes de bagages et de passagers.
Le gouvernement a versé des milliards de dollars en appui aux aéroports et aux compagnies aériennes pour les aider à traverser la pandémie et à garder leur personnel. Nous continuerons de soutenir les aéroports pendant qu'ils se redressent.
Notre regard se porte sur l'avenir et le secteur des transports jouera un rôle essentiel dans la relance économique du Canada. Je suis certain que les investissements exposés dans le Budget principal des dépenses aideront à rendre le système de transport plus sûr, plus propre et plus concurrentiel.
Monsieur le président, je me réjouis de répondre aux questions de mes collègues.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de comparaître devant le Comité. Nous vous en sommes très reconnaissants. Je remercie également les membres du personnel qui vous accompagnent.
Le fait que des gens participent à la réunion en personne nous met le sourire aux lèvres. À mon avis, c'est bon pour le moral. Je présume que c'est aussi le cas pour les autres membres du Comité.
Pour commencer, je tenais à vous poser une question sur le dossier du Lac‑Mégantic. Il s'agit d'un dossier qui m'interpelle beaucoup, et j'imagine que c'est aussi le cas pour vous et votre bureau.
Au départ, ce projet devait être rassembleur. Il était question de la construction d'une voie de contournement. En fait, ce projet visait à offrir un baume aux gens de la région afin qu'ils ne voient plus le train passer au milieu de la ville. Ce que nous constatons actuellement, c'est que le projet s'éternise et qu'il commence à susciter la controverse.
Nous assistons à une levée de boucliers de la part des citoyens de la région. Ils posent des questions sur ce dossier. Autrement dit, ce dossier devient problématique, et la résistance semble importante.
Pensez-vous que cela est dû au fait que votre gouvernement a manqué de transparence et qu'il a pris trop de temps avant d'aller de l'avant quant à ce projet?
:
Merci, monsieur le président et merci au ministre d'être ici.
À titre de précision pour le Comité, les voyages aériens en Italie sont vraiment autorisés pour les personnes pleinement vaccinées, qui ont une attestation de guérison de la COVID et qui pourraient aussi avoir un test COVID négatif. Pour être tout à fait transparent, monsieur le ministre, en plus de la vaccination complète, plusieurs solutions permettent aux gens de voyager en Italie.
Monsieur le ministre, vous avez parlé de consulter des données qui éclaireraient la prise de décisions. Vous avez emprunté une voie un peu différente que celle à propos de laquelle ma collègue, Mme Lantsman, vous interrogeait. Ce qui nous intéresse, monsieur, c'est de connaître les données qui vous permettent de prendre des décisions à propos des personnes qui ne sont pas vaccinées et du moment où elles pourront effectivement voyager. Vous avez fait allusion au fait que des données sont disponibles. Ce sont les données que nous aimerions qu'on nous soumette.
Pourriez-vous présenter et déposer ces données ici, à ce comité, monsieur?
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Merci, monsieur le président.
Merci à ma collègue et secrétaire parlementaire pour son excellent travail.
Tout d'abord, permettez-moi d'être clair. Comme je l'ai dit plus tôt, nous observons ce phénomène partout dans le monde. Nous l'observons dans différents aéroports. Pas plus tard que ce matin, nous avons appris qu'à l'aéroport de Dublin, un millier de passagers ont manqué leur vol. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas agir. Je ne dis pas cela pour inciter à la complaisance. C'est le contraire, mais je tiens à souligner que ce phénomène se produit partout, car nous assistons à une augmentation de la demande de voyage après la pandémie.
Les causes sont multiples. Il y a des pénuries de main-d'œuvre, et nous agissons en conséquence. Il y a des pics et des creux importants dans les volumes de voyageurs. Nous constatons qu'à certains moments de la journée, nous avons des volumes exceptionnellement élevés, alors que d'autres moments de la journée, nous avons des creux. Voilà pourquoi, selon l'heure à laquelle vous vous trouvez à l'aéroport, vous pouvez passer le contrôle de sécurité sans attendre ou en attendant plus longtemps que d'habitude.
Nous voyons des vols réguliers à l'horaire... Quand vient le temps pour les transporteurs aériens de mettre des vols à l'horaire, il y a énormément de fluidité et les changements sont rapides.
Les passagers doivent être prêts lorsqu'ils franchissent les contrôles de sécurité et s'assurer de sortir leurs liquides et leurs ordinateurs portables, et nous réagissons en conséquence. Voilà pourquoi une partie de notre plan d'action consiste à informer les voyageurs lorsqu'ils font la queue pour s'assurer qu'ils sortent leurs ordinateurs portables et leurs fluides.
Nous voulons veiller à aborder tous les aspects des problèmes liés au voyage, afin que chacun soit préparé. Nous collaborons avec les transporteurs aériens. Nous avons formé un groupe de travail avec les aéroports, les transporteurs aériens, l'ACSTA et l'ASFC afin de nous pencher sur tous ces goulots d'étranglement et de nous assurer de réagir à cette situation afin que les passagers puissent passer le plus rapidement possible.
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Je vous remercie beaucoup.
Monsieur le ministre, sous votre responsabilité, des entreprises comme le Canadien National, ou CN, et Air Canada semblent avoir de grosses difficultés à respecter la Loi sur les langues officielles ainsi que son application en ce qui concerne le respect du français dans leur entreprise.
L'étude du fameux projet de loi avance, et ce dernier pourrait être adopté prochainement. Ce que vous visez, au moyen de ce projet de loi, c'est que les autres organisations fédérales, dont ne font pas partie le CN et Air Canada étant donné qu'elles sont déjà assujetties à la Loi sur les langues officielles, soient assujetties aux mêmes règles que ces deux entreprises.
Étant donné la situation déplorable observée au CN et à Air Canada, en quoi l'application du projet de loi au reste des organisations fédérales améliorerait-il la situation? Ne vaudrait-il pas mieux appliquer, par exemple, les dispositions prévues dans le projet de loi no 96 et la loi 101 du Québec?
Ne risquons-nous pas de voir se développer la même situation problématique que nous constatons déjà, en ce moment, au CN et à Air Canada?
:
Monsieur le président, je vous remercie. Je tiens à vous assurer, ainsi qu'à mes collègues, que je partage votre plaisir d'être ici avec vous. Je vous assure que le plaisir est, en fait, le mien.
Je me réjouis de l'occasion qui m'est donnée de vous parler de la façon dont notre équipe du ministère de l'Infrastructure répond aux besoins des Canadiens.
Monsieur le président, vous avez si bien accueilli les trois hauts fonctionnaires qui se joignent à moi aujourd'hui que je ne le répéterai pas. S'il y a des questions techniques précises de la part des collègues, ils se feront un plaisir d'y répondre.
[Français]
Notre gouvernement reste concentré sur la construction d'un avenir meilleur, d'un Canada plus prospère, plus résilient et plus durable. C'est pourquoi nous continuons à prendre des mesures énergiques en matière de climat, à rendre la vie plus abordable, à faire croître notre économie et à créer de bons emplois pour les Canadiens.
Tout en poursuivant ce travail, nous augmentons nos investissements dans l'infrastructure en vue de soutenir les Canadiens. Notre objectif est de renforcer notre économie et nos collectivités ainsi que d'offrir de nouvelles possibilités sociales et économiques aux familles, aux jeunes et aux aînés.
[Traduction]
Nous continuerons à travailler avec tous les ordres de gouvernement, ainsi qu'avec les communautés autochtones et d'autres partenaires. Ces partenaires nous aident à présenter aux Canadiens de grands projets de ponts, par exemple, des options de transport en commun sans émissions et des logements abordables. Nous aidons à améliorer la ventilation dans les bâtiments publics et investissons dans des bâtiments communautaires verts et inclusifs. Nous investissons dans l'exploitation durable de l'eau potable et des eaux usées, ainsi que dans les infrastructures naturelles.
Aujourd'hui, monsieur le président, je suis ici pour parler du Budget principal des dépenses 2022‑2023 d'Infrastructure Canada afin que nous puissions poursuivre cet important travail.
Infrastructure Canada demande 9,3 milliards de dollars dans le Budget principal des dépenses de 2022‑2023. La majeure partie de ce montant — 6,8 milliards de dollars — est destinée aux subventions et contributions. Le reste comprend 242 millions de dollars pour les dépenses de fonctionnement, 13,8 millions de dollars pour les dépenses en capital, ainsi que 2,3 milliards de dollars en dépenses législatives prévues, visant principalement le Fonds pour le développement des collectivités du Canada, anciennement appelé le Fonds de la taxe sur l'essence.
[Français]
Le montant demandé dans le budget principal de cette année représente une augmentation nette de 2,5 milliards de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2021‑2022, dont la majorité est constituée de fonds de subventions et de contributions. Un pourcentage d'environ 25 % de l'augmentation des subventions et des contributions correspond à de nouveaux programmes annoncés dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020 et le budget de 2021, qui seront mis en œuvre au cours des prochaines années.
Ces programmes comprennent un certain nombre de programmes clés, notamment le programme Bâtiments communautaires verts et inclusifs, auquel j'ai fait allusion tantôt, le Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, le Fonds pour l'infrastructure naturelle, le financement de la ventilation dans le cadre du volet Résilience à la COVID‑19 du Programme d'infrastructure Investir dans le Canada et un complément au Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes.
[Traduction]
Les 75 % restants de l'augmentation des subventions et des contributions sont destinés à des programmes existants, comme le Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, le programme d'Infrastructure Investir dans le Canada et la responsabilité supplémentaire de Vers un chez-soi, la stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance. L'augmentation des dépenses de fonctionnement de 86,3 millions de dollars comprend les ressources requises pour l'exécution des nouveaux programmes, ainsi que le transfert obligatoire au ministère des responsabilités de la Direction des politiques en matière d'itinérance. Comme les collègues le savent, cette direction relevait auparavant du ministère de l'Emploi et du Développement social. Celles‑ci, bien sûr, relèvent de mon collègue, le
Le financement législatif a connu une augmentation de 8,4 millions de dollars, concernant en grande partie les exigences du régime d'avantages sociaux des employés, qui sont liées à l'augmentation des ressources de fonctionnement.
Enfin, les dépenses en capital représentent une diminution de 52,4 millions de dollars par rapport au budget de l'an dernier. Cette diminution est principalement attribuable à la temporisation du financement dans le budget de 2021‑2022 pour l'achat de terrains liés au pont international Gordie Howe et au corridor du pont Samuel‑De Champlain, ce dernier, le pont Champlain dans votre grande province de Québec, monsieur le président, devant être terminé à la fin de 2022.
L'année à venir promet d'être bien occupée. Nous pensons qu'elle sera productive pour l'équipe d'Infrastructure Canada. Comme je l'ai dit, nous sommes enthousiastes à l'idée de nos nouveaux programmes qui ont été annoncés, en grande partie, dans le budget 2021 et dans l'Énoncé économique de l'automne 2020.
J'ai hâte de répondre aux questions, monsieur le président, et de parler avec vous et avec nos collègues du travail de notre ministère, ainsi que de notre engagement à servir les Canadiens de la meilleure façon possible.
[Français]
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être des nôtres aujourd'hui.
Je vais commencer, monsieur le ministre, par vous dire combien je reconnais la valeur de votre dossier. Vous avez l'infrastructure, vous avez les affaires intergouvernementales et vous avez les collectivités, qui sont primordiales en ce qui concerne l'orientation que nous adoptons en tant que gouvernement pour assurer que la communication continue soit renforcée. Je dis cela parce que nous reconnaissons que beaucoup de dossiers et de questions dont nous nous occupons sont interministériels. Je vous félicite de réussir si bien à cet égard.
Cela dit, vous avez traité avec différents ministères, différents ordres de gouvernement et des collectivités autochtones pour assurer cette force dans les communications, comme je l'ai dit plus tôt. En particulier, pour en venir à ma question, entre le ministère des Transports, par exemple, le ministère des Finances, le gouvernement provincial, le gouvernement municipal et le secteur privé... Nous étions à Washington la semaine dernière, et une chose sur laquelle nous nous sommes tous mis d'accord, les deux pays, est la nécessité de renforcer nos chaînes d'approvisionnement, nos corridors commerciaux, d'être plus stratégiques dans les investissements que nous faisons, non seulement à l'échelle locale ou nationale, mais aussi entre les deux pays. En intégrant les corridors commerciaux stratégiques binationaux, y compris les investissements en capital binationaux, nous assurons, une fois de plus, la fluidité binationale de nos chaînes d'approvisionnement.
Prenons les Grands Lacs, par exemple. Pouvez-vous nous en dire plus sur le nouveau financement proposé de 79,1 millions de dollars pour protéger nos côtes et nos voies navigables? À quoi servira cet argent et pourquoi est‑il si important?
:
Merci, monsieur Badawey, de vos remarques.
Je vais faire quelques observations préliminaires, et peut-être que la sous-ministre pourra fournir des renseignements précis sur les voies navigables que vous avez mentionnées.
Vous avez raison de dire que notre ministère travaille en étroite collaboration avec Transports Canada précisément sur la résilience de la chaîne d'approvisionnement. Vous avez tout à fait raison de dire que les Canadiens se préoccupent, à juste titre, de la sécurité des chaînes d'approvisionnement et de leur résilience. L'aspect binational de l'infrastructure est essentiel. Nous avons vu ce qui est arrivé à l'économie canadienne lorsque le pont Ambassador a été bloqué il y a quelques mois, et ce que cela a signifié pour les dizaines de milliers de travailleurs qui ont été mis à pied dans votre province. Je pense que cela a fait prendre conscience aux Canadiens de ces points d'étranglement bien réels. C'est pourquoi, de toute évidence, le pont Gordie Howe est un élément clé de l'effort de notre ministère pour renforcer la résilience d'un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement.
J'ai souvent des conversations avec le sur la façon dont le ministère des Infrastructures peut compléter le financement des corridors commerciaux. Nous ne voulons pas nuire à leur capacité de bien définir, comme ils l'ont fait la semaine dernière à Saint John, au Nouveau-Brunswick, les améliorations à apporter à l'infrastructure du port de Saint John pour faciliter le service ferroviaire de conteneurs, par exemple. Ils se concentrent sur cette question, mais il y a des choses que notre ministère peut faire en complément, qui appuieront ces investissements et qui feront en sorte que nous obtenions les meilleurs avantages pour l'argent que ce ministère ou notre ministère investit.
En ce qui concerne les voies navigables, je ne sais pas, madame Gillis, si vous voulez ajouter quelque chose.
:
Merci, madame Gillis. Merci, monsieur le ministre.
Allant un peu plus en profondeur, prenons ce que fait le ministère des Transports avec l'examen de la modernisation des ports, l'examen de la voie maritime du Saint-Laurent et de nombreux autres examens que nous faisons en ce qui concerne les Grands Lacs et la stratégie de l'économie bleue.
Monsieur le ministre, comment voyez-vous l'infrastructure, comme vous l'avez mentionné plus tôt, s'aligner, par exemple, sur le Fonds national des corridors commerciaux pour assurer cette fluidité? Comment nous assurons-nous — là encore de façon binationale, non seulement en ce qui concerne les politiques, mais également, sinon davantage, en ce qui concerne l'intégration de ces investissements en capital dans le transport terrestre, ferroviaire, aérien et maritime — que nos systèmes de distribution sont intégrés sur le plan de la logistique de distribution et, en fin de compte, répondent aux exigences en matière de fluidité?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre. Cela fait longtemps que nous nous sommes vus en personne au Comité. Évidemment, de vous voir nous rend de bonne humeur.
Les questions que j'aimerais vous poser portent sur le budget de 2022. À la lecture d'un passage figurant à la page 79, je me suis posé des questions auxquelles vous allez peut-être pouvoir répondre. On peut y lire que « [L]e budget de 2022 annonce que le gouvernement entend devancer l'échéance pour que les provinces consacrent tout leur financement restant dans le cadre du Programme d'infrastructure Investir dans le Canada à des projets prioritaires au 31 mars 2023. Par mesure de prudence financière, tout fond inutilisé après cette date sera réaffecté à d'autres priorités. »
Si je comprends bien, plutôt que d'avoir jusqu'en 2025, les provinces ont maintenant jusqu'en 2023 pour dépenser l'argent du Programme d'infrastructure Investir dans le Canada.
Qu'adviendra-t-il des sommes non utilisées?
Cela veut-il dire que ces sommes ne seront plus destinées à ce programme? Allez-vous les réattribuer à toutes sortes d'autres projets?
L'argent inutilisé ne restera pas nécessairement dans les provinces, car il ne leur appartiendra plus.
Est-ce bien cela?
:
Non, ce n'est pas cela. D'ailleurs, l'entente fonctionne très bien.
La semaine dernière, Mme Sonia LeBel et moi avons eu une discussion très constructive et très positive sur les projets d'infrastructure que nous souhaitons faire en partenariat avec le gouvernement du Québec. Je suis optimiste pour ce qui est d'arriver, avec le gouvernement du Québec, à des décisions pour affecter ces fonds.
Notre problème a trait à l'épuisement des fonds dans les provinces. En Colombie‑Britannique — où j'étais la semaine dernière —, par exemple, il ne reste effectivement plus d'argent. C'est aussi le cas au Manitoba et en Ontario. Ces provinces nous font des demandes. À l'Île‑du‑Prince‑Édouard, il reste peut-être 15 % ou 30 % des fonds qui ne sont pas encore affectés. Le Manitoba n'a effectivement aucun montant résiduel non alloué. C'est le cas de plusieurs provinces.
D'une certaine façon, le Québec n'est pas dans la pire situation. Le pire cas est celui de la province de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, suivie par ma province, le Nouveau‑Brunswick.
La est impatiente de voir ces fonds attribués à des projets. Cependant, certains premiers ministres, y compris celui de l'Ontario, me demandent une version 2.0 de ces programmes.
J'ai l'obligation de travailler avec toutes les provinces pour déterminer ce que pourrait être la deuxième version de ces programmes. J'ai expliqué cela à Mme LeBel la semaine dernière. D'ailleurs, nous avons convenu de nous rencontrer pour établir plus précisément comment, dans cette deuxième version, nous pourrons trouver une solution qui respectera les intérêts du Québec et du gouvernement fédéral.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Ces derniers temps, les Canadiens de partout au pays ont vécu directement les événements météorologiques extrêmes qui sont de plus en plus fréquents en raison des changements climatiques. L'été dernier, Lytton, en Colombie-Britannique, a été réduite en cendres à la suite d'horribles incendies de forêt qui ont ravagé la côte ouest. L'automne dernier, l'équivalent d'un mois de pluie est tombé sur la côte sud de la Colombie-Britannique en deux jours, forçant plus de 15 000 personnes à quitter leur foyer. Des vies ont été perdues et des collectivités ont été détruites.
Ottawa, où se tient ce comité, est encore aux prises avec les retombées d'une tempête si extrême que 350 000 personnes ont perdu leur électricité. Les Territoires du Nord-Ouest et le nord de l'Ontario ont dû faire face à des inondations sans précédent au cours des dernières semaines. Dans ma circonscription, la Première Nation de Peguis a dû évacuer plus de 1 800 personnes, et plus de 700 maisons ont été touchées. Il s'agit d'une collectivité qui a subi des inondations cinq fois au cours des 16 dernières années.
Chaque année, nous voyons de plus en plus de ces phénomènes météorologiques extrêmes. La situation ne fait qu'empirer, mais il semble que le gouvernement fédéral réagisse toujours à ces événements et ne fasse pas le type d'investissements durables à long terme pour aider les collectivités à se protéger face aux changements climatiques.
Peguis, par exemple, demande depuis plus de dix ans des investissements dans l'atténuation des inondations pour se protéger, mais le gouvernement les a largement refusés. J'ai présenté le projet de loi visant à réformer la Banque de l'infrastructure du Canada afin de soutenir les collectivités dans la lutte contre les changements climatiques. Le bruit court que le gouvernement va voter contre ce projet de loi.
Pour quels motifs votre gouvernement est‑il prêt à refuser d'aider les collectivités à survivre face aux changements climatiques et à faire enfin bon usage de la Banque de l'infrastructure du Canada?
:
Monsieur le président, par votre entremise, je remercie Mme Ashton pour les questions. Je dis questions — au pluriel — parce que notre collègue a abordé probablement une demi-douzaine d'éléments différents dans sa question.
Vous ne serez pas surpris, monsieur le président, que je ne partage pas son point de vue selon lequel le gouvernement n'a rien fait pour anticiper ces phénomènes météorologiques extrêmes et les défis qu'ils représentent pour les infrastructures du pays. Elle a bien cerné certaines des circonstances dévastatrices en Colombie-Britannique, comme la rivière atmosphérique et les incendies à Lytton. J'étais dans sa province du Manitoba il y a quelques semaines. J'ai vu les inondations et les circonstances de ces inondations dans certaines parties du sud du Manitoba.
Dans tout le pays, nous avons des exemples, comme les routes qui sont coupées dans la province de M. Rogers, Terre-Neuve-et-Labrador, à cause des dégravoiements sur la Transcanadienne. Partout au pays, des événements très coûteux et très dangereux se produisent, causant des dommages considérables aux infrastructures et représentant aussi, de toute évidence, un risque considérable pour la sécurité humaine.
Je ne pense pas que la Banque de l'infrastructure devrait être le premier et le seul endroit où nous irions pour faire ce travail important avec les provinces et les territoires. Comme notre collègue le sait, en 2018, le gouvernement a engagé 3,4 milliards de dollars dans un fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Ce n'est pas un programme de la Banque de l'infrastructure, qui serait un prêt. Il s'agit de fonds fédéraux réels mis à disposition pour aider les collectivités à rester résilientes face aux catastrophes naturelles. À ce jour, 2,1 milliards de dollars ont été versés à 70 projets dans tout le pays pour atténuer les menaces de catastrophe naturelle, d'inondation, de feu de forêt et de sécheresse.
Je pense que la Banque de l'infrastructure du Canada devrait et peut jouer un rôle de soutien dans certains de ces projets. Par exemple, dans certains des projets d'irrigation dans les Prairies, peut-être certains projets de gestion de l'eau...
Monsieur le président, je vous rappellerai simplement que la Banque de l'infrastructure du Canada s'occupe de conseiller les investisseurs et de fournir des recherches et des analyses à un grand nombre de collectivités, provinces, municipalités et groupes autochtones au sujet de leurs projets et de la prise en compte de la structuration à un stade très précoce.
Il y a actuellement 34 projets pour lesquels la BIC a pris un engagement formel d'investissement. Ceux‑ci sont présentés sur son site Web. Beaucoup d'autres sont actifs ou en cours d'examen, soit dans le cadre de conseils, soit dans le cadre d'un examen de diligence raisonnable de structuration.
Comme beaucoup de ces projets sont de nature compliquée et impliquent le secteur privé, ils commencent souvent plus tôt et sont intenses. Certains d'entre eux, en raison de leur complexité, prendront plus de temps pour être menés à bien.
D'autre part, la BIC n'est pas une entité de passation de marchés, elle n'exécute donc pas elle-même les projets. Elle s'engage en fait à en faciliter l'exécution.
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Monsieur Rogers, je vous remercie de votre question et du leadership dont vous faites preuve en défendant les intérêts de certaines de ces petites communautés rurales et leurs besoins particuliers en matière d'infrastructure à travers le pays. C'est vrai dans votre grande circonscription de la province de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et c'est vrai dans d'autres petites collectivités du pays.
Je peux vous dire que j'ai eu une longue conversation avec votre premier ministre hier soir et, comme je l'ai dit à vos collègues de l'autre côté de la table, il reste à Terre‑Neuve‑et‑Labrador un solde considérable dans le financement de ses infrastructures. Comme nous l'avons dit à notre ami du Bloc, j'ai dit au premier ministre de votre province que nous avions un délai très court pour travailler avec les députés de sa province afin de repérer les projets dans lesquels nous pourrions investir.
Comme vous l'avez dit, monsieur Rogers — et je crois qu'il a fait référence à certaines conversations qu'il a eues avec vous la semaine dernière —, dans votre province, la route transcanadienne est un élément essentiel de l'infrastructure économique de l'île que vous représentez. Je suis sûr qu'avec la province de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, nous trouverons au cours des prochains mois une excellente liste d'investissements que le Canada et Terre‑Neuve‑et‑Labrador seraient en mesure de faire, ainsi que certaines petites municipalités qui participeraient à d'autres types de projets.
L'évaluation nationale de l'infrastructure est une initiative que notre gouvernement a jugée importante et qui s'inspire de ce qui se fait, par exemple, en Australie, en Nouvelle‑Zélande et au Royaume‑Uni. Un certain nombre d'autres pays disposent d'une évaluation professionnelle indépendante et à long terme des besoins en infrastructure des collectivités, qu'il s'agisse de transport rapide ou d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées. Nous sommes en train de mettre la dernière main à cette évaluation. Vous remarquerez que dans le budget d'il y a un an et quelques mois, nous avons reçu quelque 20 millions de dollars pour mettre en place cette évaluation nationale des infrastructures. Nous sommes en bonne voie. La première étape, comme vous l'avez bien noté, a été de consulter les Canadiens. J'oublie le nombre exact, mais nous avons reçu plus de 300 mémoires de Canadiens, dont beaucoup étaient des experts dans le domaine. J'ai pris la parole à la réunion de la Société canadienne de génie civil en Colombie‑Britannique la semaine dernière. C'est le genre de personnes qui avaient des idées très réfléchies. J'ai eu une conversation avec eux au sujet de l'évaluation nationale des infrastructures.
Nous pensons qu'il y a une réelle volonté de participer à ce travail.
Monsieur Rogers, je vais m'assurer que ce ne sont pas seulement quelques grandes villes qui mènent cette conversation, mais que le travail est également pertinent dans les petites collectivités comme celles que vous et moi représentons.