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Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 19e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 3 février 2022, le Comité se réunit pour étudier la réduction des formalités administratives et des coûts dans les aéroports ruraux et urbains du Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent participer en personne ou au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Compte tenu de la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, tous ceux qui participent à la réunion en personne doivent porter un masque, sauf les députés lorsqu'ils sont assis à leur place pendant les délibérations parlementaires.
Tout d'abord, j'aimerais transmettre certaines consignes aux témoins et députés.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez à la séance par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre microphone, et veuillez le mettre en sourdine lorsque vous ne vous exprimez pas. En ce qui concerne l'interprétation, les personnes qui utilisent l'application Zoom peuvent sélectionner le parquet, l'anglais ou le français au bas de leur écran. Les personnes qui sont dans la salle peuvent utiliser l'écouteur et choisir le canal désiré.
Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Les députés présents dans la salle sont priés de lever la main s'ils souhaitent prendre la parole, et ceux qui participent à la réunion au moyen de Zoom sont priés d'utiliser la fonction « lever la main ». Le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre de parole, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Nous accueillons aujourd'hui Joseph Sparling, président, Air North; Monette Pasher, présidente intérimaire, Conseil des aéroports du Canada; Anthony Norejko, président-directeur général, Association canadienne de l'aviation d'affaires; et Robin Guy, directeur principal, Transport, infrastructure et politique réglementaire, Chambre de commerce du Canada. Nous espérons pouvoir entendre M. Glenn Priestley, directeur exécutif, Northern Air Transport Association, avec qui nous avons de la difficulté à établir la communication en ce moment. Nous accueillons également Julian Roberts, président-directeur général, Pascan Inc.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. Nous leur sommes très reconnaissants de nous consacrer du temps et de nous présenter des témoignages aujourd'hui.
Nous allons maintenant passer aux déclarations préliminaires, en commençant par Air North. Vous avez cinq minutes.
La parole est à vous.
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Bonjour, et merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je m'appelle Joe Sparling, et je suis président d'Air North, la compagnie aérienne du Yukon. Il s'agit d'une compagnie aérienne régionale établie à Whitehorse, au Yukon. Elle offre actuellement un service régulier entre Whitehorse et Dawson City, Old Crow, Inuvik, Vancouver, Victoria, Kelowna, Edmonton et Calgary, ainsi qu'un service saisonnier reliant Whitehorse à Yellowknife, Ottawa et Toronto.
Comme les gens aiment voyager, les tarifs aériens alimentent souvent les conversations et, la plupart du temps, les gens y expriment un certain mécontentement à l'égard des tarifs aériens pratiqués au Canada, qu'ils considèrent comme élevés, même s'ils peuvent facilement dépenser un montant équivalent pour un repas ou une activité de divertissement sans sourciller. Il n'y a tout simplement aucune commune mesure entre ces types de produits sur le plan de la complexité ou du coût, mais les tarifs aériens semblent absorber toutes les critiques.
Cela dit, le Canada semble s'être taillé une réputation de pays où les tarifs aériens intérieurs sont élevés, et je suis heureux de voir que votre étude semble porter sur la responsabilité que le gouvernement pourrait assumer à cet égard.
Les tarifs aériens au Canada sont souvent comparés à ceux en vigueur aux États-Unis, et beaucoup de données probantes donnent à penser que les tarifs aériens intérieurs sont moins élevés aux États-Unis qu'au Canada simplement parce que les États-Unis offrent un contexte d'exploitation où les coûts sont plus bas qu'au Canada pour les compagnies aériennes.
Selon une étude menée en 2017, les loyers fonciers des aéroports, les droits pour la sécurité des passagers du transport aérien et la taxe d'accise sur le carburant aviation permettent au gouvernement fédéral de percevoir directement ou indirectement près de un milliard de dollars auprès des voyageurs aériens au Canada chaque année. Cela représente près de 15 $ par passager, comparativement aux subventions annuelles d'environ 500 millions de dollars versées à VIA Rail et aux subventions annuelles d'environ 400 millions de dollars versées par le gouvernement américain aux neuf plus grands aéroports américains.
Les coûts et les frais fédéraux élevés en vigueur au Canada expliquent en grande partie les coûts d'exploitation moyens des transporteurs aériens canadiens, qui sont supérieurs de plus de 30 % aux coûts moyens des 11 plus grands transporteurs américains, selon une étude d'Oliver Wyman réalisée en 2016. Cela se traduit naturellement par des tarifs plus élevés pour les transporteurs canadiens, ce qui, par le fait même, nuit à la compétitivité du Canada en tant que destination touristique. En outre, plus de 5 % des voyageurs canadiens choisissent de traverser la frontière en voiture pour aller prendre l'avion dans un aéroport américain. De toute évidence, l'un des principaux problèmes du Canada est non pas l'absence d'une ligne aérienne à faible coût, mais plutôt l'absence d'un contexte où les coûts sont bas pour les compagnies aériennes.
Un réseau de transport exige beaucoup de capitaux, et quelqu'un doit évidemment payer les coûts d'infrastructure et d'exploitation, mais en ce qui concerne l'aviation, le Canada semble avoir adopté une approche différente de celle des États-Unis, et différente de celle adoptée à l'égard du transport ferroviaire, du transport routier et du transport maritime. Cela s'explique peut-être par le fait que le transport aérien est considéré plutôt comme un luxe que comme une nécessité, mais je pense que l'expérience de la COVID nous a démontré le contraire, surtout dans les régions nordiques et rurales.
Le Yukon représente environ 5 % de la masse terrestre du Canada, mais il compte un peu plus de 40 000 habitants, ce qui ne représente qu'environ 0,1 % de la population canadienne, soit en moyenne une personne aux quatre milles carrés. Le Yukon possède un vaste territoire, une population peu nombreuse et un réseau routier limité, et le grand centre le plus près est situé à près de 1 000 milles de distance. Il dépend donc énormément du transport aérien pour la circulation essentielle des voyageurs et des marchandises, de même que pour les projets de développement économique, principalement dans les secteurs minier et touristique. La qualité de vie et la prospérité économique d'autres Canadiens vivant en milieu rural dépendent aussi de réseaux de transport aérien sécuritaires, abordables et fluides.
Pour ces raisons, il serait plus judicieux de considérer les réseaux de transport aérien, particulièrement dans le Nord, comme des infrastructures essentielles au même titre que les autoroutes, les réseaux de traversiers et les chemins de fer, et de financer les services aéroportuaires et les services de navigation à même les recettes générales plutôt que de le faire directement ou indirectement auprès des utilisateurs de ces services. Dans une large mesure, nous avons manqué le bateau depuis longtemps, mais il n'est pas trop tard pour que le gouvernement règle le problème en accordant des allègements sous forme de transfert aux aéroports et à Nav Canada, et en accordant des allègements fiscaux aux compagnies aériennes.
Enfin, dans le contexte actuel, une discussion sur les coûts du transport aérien serait incomplète si l'on n'abordait pas la question des coûts du carburant, qui ont presque doublé au cours de la dernière année, les augmentations les plus substantielles ayant eu lieu au cours des derniers mois. En tant que Canadiens, nous avons laissé des intérêts étrangers prendre le contrôle de nos abondantes ressources naturelles, et c'est décevant. Les coûts élevés du carburant sont à l'origine de l'inflation, et ils freinent la reprise économique. Nous avons nous-mêmes permis, au fil des ans, que les choses en arrivent là. J'espère que nous en tirerons des leçons.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, au nom du Conseil des aéroports du Canada, je vous remercie de me donner l'occasion d'être parmi vous aujourd'hui. Je suis heureuse de pouvoir vous parler des façons dont notre secteur pourrait profiter d'une réduction des formalités administratives, ainsi que des mesures qui pourraient être prises pour faire en sorte que les Canadiens des régions rurales et urbaines du pays aient accès à un transport aérien abordable, concurrentiel et moderne dans l'avenir.
J'aimerais tout d'abord situer le secteur dans son contexte et donner un aperçu de notre situation actuelle. Les aéroports du Canada sont d'essentielles plaques tournantes du transport qui stimulent le développement économique à l'échelle du pays. Il s'agit de portes d'entrée pour le commerce, de ponts qui relient les gens à leurs collègues ou à leurs proches, et de moteurs de l'activité économique des villes et des villages de toutes les régions du Canada.
Il faut aussi prendre en considération notre modèle. Les aéroports ont versé plus de 4 milliards de dollars en loyer au gouvernement fédéral depuis la création de notre structure en 1992. Ce loyer représente une contribution importante pour le gouvernement, mais seule une fraction de ces fonds a été réinvestie dans le système d'aviation.
À bien des égards, le modèle canadien donne aux aéroports les outils dont ils ont besoin pour tracer leur propre voie. En exerçant leurs activités à titre d'organismes sans but lucratif et en tirant 90 % de leurs recettes du trafic de passagers, les aéroports peuvent créer des flux de trésorerie adaptés en fonction des utilisateurs, reflétant les services qui sont nécessaires et les voyageurs qui les utilisent le plus. De plus, du fait de leur structure organisationnelle, au lieu de verser des dividendes aux investisseurs, les aéroports réinvestissent leurs profits directement dans les collectivités où ils exercent leurs activités. Cela signifie que, de bien des façons, les aéroports constituent le moteur des collectivités où ils sont établis.
La pandémie a été très difficile pour notre secteur. Elle a été difficile pour tout le monde, bien sûr, mais comme les aéroports sont les plaques tournantes d'un écosystème de petites entreprises, il y a eu un effet d'entraînement. Pendant des mois, le nombre de vols commerciaux a été fortement réduit. Les retombées économiques que génèrent habituellement les aéroports au sein de leur collectivité ont pratiquement disparu. Notre secteur a perdu plus de 4,6 milliards de dollars de revenus, et il a contracté de nouvelles dettes d'une valeur de 3 milliards de dollars juste pour traverser la pandémie.
Nous commençons à remonter la pente, mais comme de nombreuses voies ont disparu pendant la pandémie et que les nouvelles dettes exercent une pression, les aéroports de toutes tailles devront procéder à un examen minutieux pour déterminer quels services ils peuvent se permettre de rétablir dans l'avenir. Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle crucial et aider les aéroports à s'y retrouver dans ce processus en apportant des améliorations aux outils qu'il a déjà créés.
Deux d'entre eux ressortent à nos yeux. Tout d'abord, le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, le PAIA, conçu pour venir en aide aux 200 petits aéroports du Canada. Ensuite, l'Initiative de transport aérien régional, l'ITAR, un programme plus récent exécuté par les agences de développement régional partout au pays. Ce sont des programmes essentiels, mais il faut les améliorer pour qu'ils puissent atteindre leurs objectifs respectifs.
En ce qui concerne le PAIA, pendant 20 de ses 27 années d'existence, le financement annuel de ce programme a été gelé à 38 millions de dollars. Nous estimons qu'avant la pandémie, le PAIA aurait eu besoin de 95 millions de dollars supplémentaires par année simplement pour suivre le rythme de l'inflation et des exigences réglementaires imposées aux petits aéroports. Dans le cadre de l'Énoncé économique de l'automne de 2020, on a annoncé l'injection de 186 millions de dollars supplémentaires sur deux ans dans ce programme à compter de 2021, de même qu'un élargissement de l'admissibilité au programme pour soutenir les aéroports du Réseau national d'aéroports dont le volume de passagers est inférieur à un million de passagers.
Quant à l'ITAR, ce programme a été créé pour la relance post-COVID, à hauteur de 206 millions de dollars sur deux ans. Les fonds ont été distribués par les six agences de développement régional du pays. Nous proposons que le programme soit rétabli, capitalisé et prolongé pour une période de cinq ans afin qu'il puisse avoir un effet significatif et atteindre son objectif d'aider le secteur à se relancer grâce aux liens entre les régions.
L'économie et la population du Canada ont besoin d'un secteur de l'aviation concurrentiel et résilient sur le plan économique.
J'espère avoir présenté un point de vue utile aux membres du comité. Nous vous savons gré de nous avoir donné l'occasion de discuter davantage de ce sujet aujourd'hui.
Merci.
Merci, monsieur le président, de m'avoir invité à comparaître devant vous pour discuter des façons de réduire les formalités administratives dans les aéroports urbains et ruraux du Canada. J'aimerais commencer par vous parler un peu de l'aviation d'affaires et de la façon dont notre secteur s'aligne sur la communauté aéronautique en général et l'appuie.
L'Association canadienne de l'aviation d'affaires a été fondée en 1961 et représente le secteur canadien de l'aviation d'affaires d'une valeur de 12,1 milliards de dollars. Elle compte plus de 400 membres à l'échelle du pays, dont des services de vol d'entreprises, des sociétés de gestion de vols et des entrepreneurs, qui utilisent ensemble plus de 1 100 aéronefs pour mener leurs activités et prendre de l'expansion.
Compte tenu de la grande taille du Canada, de sa géographie complexe et de sa petite population, les avions d'affaires présentent un avantage concurrentiel pour de nombreuses entreprises canadiennes. Ces avions d'affaires suivent le rythme des affaires, ce qui permet aux entreprises canadiennes de soutenir la concurrence sur la scène mondiale, tout en répondant aux besoins de chacune des collectivités au pays. Je le sais d'expérience. Lorsque j'étais pilote pour un important détaillant canadien, j'assurais le transport par avion de personnel vers de petites collectivités canadiennes comme Yorkton, en Saskatchewan, Campbell River, en Colombie-Britannique et Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard et vers toutes sortes d'endroits comme ceux‑là. Prendre un vol commercial aurait rallongé notre itinéraire d'heures et, le plus souvent, de jours.
La COVID‑19 a forcé beaucoup de voyageurs à revoir leur façon de mener leurs activités. Quand vient le temps de comptabiliser les avantages sur le plan du temps par rapport aux coûts, le critère décisif s'articule autour de trois thèmes clés: l'expérience client, l'accès et le prix.
En fait, des études récentes et des reportages dans les médias ont confirmé ce que nous soupçonnions déjà, c'est-à-dire que les entreprises canadiennes se tournent de plus en plus vers l'aviation d'affaires — nolisements, propriétés partagées ou pleines propriétés — pour répondre à leurs besoins de voyage. Étant donné que l'aviation d'affaires est de plus en plus intégrée au transport au Canada, les gains d'efficience dans les aéroports et l'intégrité de tout le système d'aviation sont d'une importance capitale.
J'ai récemment publié un article dans le Hill Times, dans lequel j'affirme que le Canada a besoin d'une politique stratégique de l'aviation à l'échelle de l'industrie axée sur six domaines clés. Il s'agit du rôle que jouent les gouvernements, nos aéroports, les compagnies aériennes, tous les exploitants aériens, les fournisseurs de services de navigation aérienne et la fabrication et l'entretien. C'est dans ce contexte que j'aimerais aborder la question des coûts et des formalités administratives dans les aéroports.
Comme vous le savez, les aéroports sont un élément essentiel du bien-être d'une collectivité. Non seulement ils permettent les vols de passagers et de fret, mais ils déploient aussi des services comme l'évacuation sanitaire, les dons d'organes, les services de police, la recherche et le sauvetage militaires, la lutte contre les incendies et d'autres activités essentielles.
La COVID‑19 a révélé une faiblesse fondamentale de notre système aérien d'utilisateur-payeur: il ne fonctionne que s'il y a des sources de revenus. Après une baisse de la demande de plus de 90 % pendant près de deux ans, chaque partenaire de l'écosystème aéroportuaire — y compris les aéroports eux-mêmes, Nav Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada, ou AFSC, et l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien — a de la difficulté à reconstruire sa capacité. Les collectivités rurales et urbaines sont exposées à des pressions accrues pour le rétablissement du service, en raison des décisions prises par les compagnies aériennes en matière de mise à niveau des appareils.
Nous avons encore beaucoup de chemin à faire avant de vraiment nous rétablir. Par exemple, vous serez peut-être surpris d'apprendre que les stations de l'ASFC dans les aéroports ne sont pas toutes ouvertes. Comme la période achalandée des vacances estivales n'est qu'à quelques semaines, cela peut avoir et aura des répercussions négatives sur le tourisme et le commerce locaux. Après deux années de fermetures pénibles, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ne serait‑ce qu'une seule nuitée pour quiconque veut voyager à destination et à l'intérieur du Canada.
Les arrivées d'avions d'affaires internationaux sont traitées différemment des arrivées commerciales, mais elles sont encore plus problématiques. Les vols d'affaires et les vols nolisés sont traités par le Centre de déclaration par téléphone, le CDT. Nos membres signalent à l'échelle du système qu'il est difficile de parler à qui que ce soit au CDT, ce qui cause des retards pouvant prendre des heures. Avec les retards que nous constatons dans certains bureaux d'arrivées internationales dans les aéroports, cela fait que l'ASFC doit agir rapidement, sans quoi la réputation internationale du Canada en tant qu'endroit où faire des affaires sera compromise.
Un autre problème qui touche l'ensemble du secteur est le transfert des coûts d'hier aux passagers d'aujourd'hui. Par exemple, le Nouveau-Brunswick n'avait pas un seul aéroport ouvert pour les arrivées internationales, alors même que le Canada commençait à ouvrir d'autres destinations, comme Ottawa. Maintenant, ces aéroports du Nouveau-Brunswick, comme d'autres au Canada, font des pieds et des mains pour compenser les pertes de revenus et rembourser les dettes liées à la COVID.
Même avec les programmes gouvernementaux — comme le Fonds d'aide pour les aéroports et l'Initiative du transport aérien régional — qui sont les bienvenus et le financement accru du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, le fardeau le plus lourd du recouvrement des coûts incombe toujours aux utilisateurs actuels des aéroports, y compris le milieu de l'aviation d'affaires, qui tente toujours de se rétablir.
L'élimination des formalités administratives et des règlements inutiles et désuets libérerait des ressources limitées, réduirait les coûts et nous permettrait d'aller de l'avant. J'ai hâte de trouver des moyens d'y parvenir.
Merci encore de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Monsieur le président et mesdames et messieurs les députés, c'est avec plaisir que je comparais pour la première fois devant le Comité.
La Chambre de commerce du Canada est heureuse d'avoir l'occasion de commenter l'étude du comité sur les façons de réduire les formalités administratives et les coûts dans les aéroports canadiens afin de rendre les déplacements plus abordables et accessibles.
Les industries canadiennes de l'aviation et du tourisme ont été particulièrement touchées par la pandémie de COVID‑19. La myriade de mesures publiques prises en vue de véritablement endiguer la transmission du virus a entraîné une baisse des voyages d'environ 95 % par rapport aux niveaux de 2019. La pandémie prolongée aura fait perdre aux aéroports canadiens plus de 4,6 milliards de dollars en revenus pour 2020‑2021. Garder les portes ouvertes et maintenir des activités sécuritaires représente une autre dette de 3 milliards de dollars. L'impact de la pandémie sur les voyages et le tourisme est supérieur à celui du 11 septembre, du SRAS et de la crise financière de 2008 réunis.
Avant la pandémie, l'effet des aéroports canadiens à l'échelle nationale était de stimuler l'économie des collectivités et des régions partout au Canada. En 2016, les aéroports canadiens ont contribué directement à hauteur de 48 milliards de dollars à la production économique, de 19 milliards de dollars au PIB, de 194 000 emplois et de 13 milliards de dollars en salaires. La contribution économique des aéroports est impressionnante, mais ce qui est encore plus impressionnant, c'est leur importance quand vient le moment de soutenir tous les Canadiens et les entreprises canadiennes et d'améliorer les possibilités pour eux.
Le soutien du gouvernement au secteur — l'un des plus touchés — pendant la pandémie était une bouée de sauvetage d'une grande nécessité. Avec l'assouplissement des restrictions, les nombreux défis mis en évidence par la pandémie doivent être examinés de près, de sorte que le secteur puisse continuer de contribuer à la croissance de l'économie canadienne. Le gouvernement doit collaborer avec l'industrie en vue de relever les défis qui se présentent pour le secteur, en pleine reconstruction dans la foulée de la pandémie.
Dans le temps qui m'est imparti, permettez-moi de me concentrer sur quelques points dans les domaines que le Comité a désignés comme des points d'intérêt.
Premièrement, en ce qui concerne la réglementation, le gouvernement doit revoir tous les règlements mis en place pendant la pandémie. Tout au long de la pandémie, de nombreux règlements ont vu le jour dans l'esprit de la santé publique. Toutefois, compte tenu des taux de vaccination élevés et de l'assouplissement de nombreuses mesures de santé publique, certains des vieux règlements se rattachant à la pandémie sont désuets et ne sont plus nécessaires.
Les aéroports partout au pays, surtout dans les grands centres comme Toronto et Vancouver, sont actuellement aux prises avec une pénurie de personnel de sécurité. Nous constatons également d'énormes retards dans le traitement des demandes de passeport et de NEXUS, qui se font sentir dans l'ensemble de notre système de transport. Cela coûte cher à l'économie et nuit à la réputation internationale du pays en tant que destination de choix pour le tourisme, les conférences internationales et les événements sportifs.
La chose responsable à faire, c'est un examen complet de ces règlements par le gouvernement, qui pourra éliminer ceux qui ne sont plus nécessaires.
Deuxièmement, nous devons nous assurer que nos aéroports sont en mesure de fonctionner dans une réalité post-pandémique, ce qui signifie investir dans leur santé. Plus précisément, cela signifie des investissements dans l'infrastructure, la technologie et l'innovation des aéroports. En raison des faibles volumes de trafic au cours des deux dernières années, les aéroports ont dû retarder des projets d'immobilisations fort nécessaires, car les revenus ont diminué.
Des programmes comme le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires et le Programme des infrastructures essentielles des aéroports ont été d'une importance cruciale pour les aéroports canadiens pendant la pandémie. Maintenant que le secteur cherche à sortir de la pandémie, il est impératif que ces programmes soient renouvelés.
Le gouvernement du Canada devrait reconsidérer sa décision de simplement reporter le loyer des aéroports de 2021, loyer que paient tous les aéroports. Il devrait plutôt accorder une exonération complète du loyer jusqu'à ce que le nombre de voyageurs se soit stabilisé, compte tenu du déclin des conditions pour les aéroports. Ce faisant, le gouvernement permettrait aux aéroports de réexaminer des mises à niveau d'infrastructures clés et de concentrer leurs efforts sur des investissements en capital dans de nouvelles infrastructures et en innovation, domaines grandement nécessaires.
Enfin, même si nos aéroports ont commencé à ouvrir, le secteur est loin d'être rétabli. Reconnaissant l'importance du secteur du voyage et du tourisme pour l'économie nationale, le gouvernement doit travailler avec le secteur à l'élaboration d'une vision de la reprise. Nous devons chercher de meilleurs moyens, plus créatifs, d'accroître l'expérience des passagers et de rendre le voyage plus abordable et accessible.
Nous devons nous assurer, dans la mesure du possible, que les passagers vivent une expérience fluide, du canapé à la cabine et de l'enregistrement à l'arrivée dans les aéroports du Canada. Le Comité devrait examiner ce que d'autres autorités législatives, comme le Royaume-Uni, l'Union européenne et l'Australie, font à cet égard afin de s'assurer que les règles et les règlements du Canada renforcent son système de transport. Par exemple, le programme des voyageurs dignes de confiance a réussi à accélérer les déplacements des personnes à faible risque. Le Canada n'a pas profité de ce programme autant que nos partenaires du Sud. Aux États-Unis, TSA PreCheck est un moyen pour les voyageurs préautorisés de naviguer plus rapidement dans le système de sécurité, ce qui réduit les goulots d'étranglement aux points de contrôle de sécurité tout en maintenant la sécurité du pays.
Ces méthodes simples permettent de mieux promouvoir une meilleure expérience pour tous les utilisateurs. Il y a des occasions de faire croître ces programmes dans les différents aéroports du Canada.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de parler au Comité et j'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par féliciter le Comité d'avoir entrepris cette étude extrêmement importante. À la Northern Air Transport Association, ou NATA, nous sommes heureux que les parlementaires se penchent sur des questions aussi complexes et nous vous souhaitons beaucoup de succès.
La NATA n'est certainement pas la plus grande organisation de l'aviation dont vous entendrez parler, mais c'est probablement la plus colorée. Je réfléchissais à cela la semaine dernière, à notre forum sur la sécurité à Yellowknife, lorsqu'un membre décrivait les exigences plutôt détaillées pour signaler à Transports Canada la collision d'un aéronef avec un caribou. Je ne pense pas qu'une autre association vous parlera de cela.
Nos membres survolent des lieux sauvages et spectaculaires dans des conditions que la plupart des aviateurs canadiens n'auront jamais à affronter, afin de desservir des collectivités qui n'ont aucun autre moyen de transport.
J'aimerais aborder la question des formalités administratives se rattachant au mandat. Pour nous, c'est la réglementation — surtout la réglementation visant la sécurité —, mais comme vous le savez très bien en votre qualité de parlementaires, il faut un équilibre.
Notre industrie accorde une importance cruciale à chaque enjeu de sécurité, mais tous les ans, vous adoptez un budget national qui partage les dépenses du gouvernement en fonction de centaines de priorités très importantes, et je suis sûr que vous aimeriez souvent donner plus d'argent à chacune d'entre elles, mais vous devez établir des priorités. Au cours des dernières années, le secteur de l'aviation s'est heurté à des organismes de réglementation qui semblent avoir oublié comment faire cela.
Sans égards aux terribles répercussions de la COVID‑19 sur notre secteur et nos employés, nous sommes assujettis à une cascade de nouvelles mesures réglementaires toutes imposées en même temps. Très souvent, ces règles entraînent une diminution de la sécurité du système. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
La révision des règles relatives aux heures de vol et de service réduira d'une heure la journée de service d'un pilote. La mesure peut sembler une bonne idée, mais cela signifie qu'un vol aller-retour de Yellowknife à Eureka ne peut plus être effectué en une seule journée, comme cela se fait tous les jours en toute sécurité depuis des années. Il faudra donc que l'équipage passe la nuit à Resolute Bay, où les installations sont minimales pour les aéronefs et l'équipage, et il y a une augmentation énorme des coûts.
Un autre exemple est le TP 312, partie 5, qui énumère les normes réglementaires pour les aérodromes et les pistes. Dans le Nord du Canada, de nombreux aéroports ont été construits dans les années 1970 et ne respectent plus les normes internationales révisées. Bien qu'elles soient censées être axées sur le rendement, ces nouvelles règles restreignent les améliorations à la sécurité pour tout autre moyen de conformité fondé sur le rendement en raison de la grande rigidité des normes réglementaires.
J'ai passé toute ma carrière dans l'aviation et je n'ai jamais vu des exploitants en détresse comme aujourd'hui. La semaine dernière, lors de la NATA 45, la conférence sur l'aviation dans le Nord et les régions éloignées, 200 intervenants de l'industrie ont signalé une grave pénurie de main-d'œuvre. Or, les formalités administratives empêchent les exploitants d'attirer et de former des habitants du Nord pour doter les équipages de vol et le service d'entretien.
Nous reconnaissons que les politiciens doivent faire preuve de beaucoup de prudence lorsqu'ils commentent des questions très techniques, surtout s'il y a un enjeu de sécurité publique. Vous pourriez être enclins à vous détourner, mais nous avons besoin de vous, en votre qualité de représentants élus, pour réaffirmer la nécessité du jugement et de l'équilibre en administration publique. Les enjeux de sécurité n'ont pas tous la même importance et ne peuvent pas tous être résolus en même temps. La cascade d'exigences réglementaires doit être modérée. J'espère que le Comité rappellera avec force à la fonction publique ce besoin d'équilibre.
Je vais maintenant parler des coûts pour les passagers. Comme le prix du transport aérien fluctue beaucoup, nous avons tous intérêt à contrôler les coûts pour les passagers. Il y a certains facteurs que vous connaissez, comme la hausse de l'inflation et l'augmentation des primes d'assurance causée par la guerre en Ukraine, et le coût du carburant a en réalité doublé en quelques mois. Ce n'est pas nouveau pour vous, et il n'y a peut-être pas grand-chose que vous puissiez suggérer pour lutter contre ces facteurs. Je vais mentionner deux domaines où le gouvernement canadien pourrait aider à contrôler les coûts.
Le premier est le montant très élevé de la dette qui a été assumée pendant la pandémie par les transporteurs aériens, les aéroports et Nav Canada, qui ont maintenu les services malgré une baisse désastreuse du trafic. Nous exhortons le Comité à se pencher sur cette question. Les niveaux d'endettement feront grimper les prix pendant des années et, avec la hausse des taux d'intérêt, l'impact pourrait être important.
Cependant, l'autre problème sur lequel je veux insister, un problème énorme et urgent, c'est la pénurie de main-d'œuvre dans les aéroports et chez les exploitants d'aéronefs. Nous sommes conscients que toutes les industries souffrent de ce problème, mais dans le Nord, nous allons bientôt mettre des avions au sol et priver des collectivités de services faute de ne pouvoir trouver de personnel qualifié. Cela s'est déjà produit aux États-Unis et ailleurs au Canada.
Notre frustration est redoublée, parce que nous sommes souvent le lieu de formation des pilotes et des spécialistes de l'entretien, qui sont ensuite recrutés par les grandes compagnies aériennes du Sud, alors que nous avons dépensé de l'argent et du temps pour les former. Les programmes fédéraux de financement de l'emploi ou le soutien des conseils sectoriels ne sont habituellement pas disponibles dans les régions nordiques et éloignées du Canada. Le problème poussera les prix et les services dans la mauvaise direction.
Nous devons collaborer avec le gouvernement pour mettre au point une stratégie sur les compétences en aviation dans le Nord et nous exhortons le Comité à faire entendre sa voix pour appuyer cette priorité cruciale.
Merci.
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Bonjour à tous. Merci beaucoup de nous accueillir aujourd'hui.
Une bonne partie de ce que je vais dire fera en réalité écho aux propos de M. Priestley et de M. Sparling, car ce sont aussi des exploitants de ligne aérienne.
Pascan est une compagnie aérienne régionale du Québec. Nous desservons 11 destinations un peu éloignées dans la province du Québec. Le Canada est un territoire très vaste, les populations sont très petites et les distances sont très grandes.
Les problèmes que nous voyons beaucoup dernièrement concernent en réalité les frais. Au Québec, les frais aéroportuaires montent en flèche depuis quelques années. À l'heure actuelle, les frais d'atterrissage, les frais d'aérogare, les frais d'amélioration aéroportuaire et les frais de sécurité augmentent constamment, et les passagers ne sont pas prêts à payer la note. Pour le dégivrage, par exemple, dans beaucoup d'aéroports, nous payons le même montant mensuel que les gros exploitants de Boeing 737. Nous exploitons de petits avions à turbopropulseurs et nous finissons par payer la même facture mensuelle pour faire partie du consortium. Ce sont des choses qui créent vraiment un déséquilibre pour l'aviation régionale par rapport aux grands transporteurs nationaux, et il faut prendre des mesures pour égaliser les chances.
Quant aux frais d'atterrissage et d'aérogare, par exemple, pour un petit turbopropulseur de moins de 40 sièges, nous payons 240 $, comparativement à un avion à réaction transportant plus de 100 passagers, pour lequel on doit payer 306 $. Il est vraiment difficile de répartir le coût supplémentaire sur un si petit nombre de sièges, ce qui fait augmenter considérablement le prix des billets. C'est essentiellement la même chose pour les frais de NAV CANADA. Nous exploitons de petits avions régionaux, et au bout du compte, nous payons par siège beaucoup plus qu'un avion à réaction qui parcourt d'autres régions du Canada. Nous aimerions vraiment que ces choses soient examinées, afin d'être plus concurrentiels en tant que transporteur régional par rapport aux grandes lignes aériennes.
Les formalités administratives auxquelles nous sommes assujettis aujourd'hui concernent en grande partie les exemptions relatives à la sécurité dans les aéroports. Nous sommes un transporteur qui fournit beaucoup de marchandises essentielles à un grand nombre de régions québécoises éloignées, et nous avons eu différentes exemptions au fil des ans. Pendant la pandémie, Transports Canada a pris la décision de supprimer un grand nombre de ces exemptions, et nous ne pouvons pas obtenir une raison réelle et claire pour cela. Le transport par avion de fret essentiel vers les régions, comme nous le faisions avant, est maintenant très difficile. Nous avons dû mettre en place des infrastructures et du personnel supplémentaire. Le fret à transporter dans des délais particuliers est une chose dont nous nous occupons et qui touche directement les régions. Cela ne touche pas les grands centres urbains, mais les gens qui vivent dans les régions éloignées en souffrent véritablement.
Dans le même ordre d'idées, en ce qui concerne les exemptions, nous avions auparavant une exemption relative à la sécurité qui nous permettait de transporter des passagers à partir d'aéroports non désignés vers des aéroports désignés. Maintenant, ces passagers doivent descendre de l'avion chaque fois qu'ils arrivent dans un aéroport désigné, passer par le point de contrôle de sécurité et aller chercher leurs bagages juste pour prendre le même vol jusqu'à leur destination finale, ce qui rend les choses très difficiles et coûteuses pour les gens des régions.
Encore une fois, comme M. Priestley et M. Sparling l'ont dit, la réglementation sur les heures de vol et de service est pour nous catastrophique. Nous avons dû augmenter le nombre de pilotes de 30 % au cours de la dernière année, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation sur les heures de vol et de service. Le problème, c'est qu'il n'y a pas 30 % de pilotes de plus. Il n'y a presque pas de pilotes, et nous ne pensons pas que la situation s'améliorera à court terme. Les exigences en matière d'heures de vol et de service seront ajoutées aux licences 703 et 704 à compter du 17 décembre 2022, ce qui exercera une pression supplémentaire sur l'industrie. Notre besoin de pilotes va en augmentant, alors qu'il y en a de moins en moins. Nous devons déjà réduire une partie de nos vols vers certaines régions du Québec parce que nous ne pouvons pas trouver le personnel nécessaire pour assurer les vols.
Encore une fois, il y a le carburant. Comme tout le monde le dit, ce n'est pas une surprise. Un jour, la semaine dernière, nous avons eu une augmentation de 50 ¢ le litre, ce qui représente environ 30 $ par billet, sans compter les 60 ¢ que nous avons eus les semaines précédentes. Nous devons vraiment faire quelque chose pour contrôler le prix du carburant, car il est directement reflété sur les billets. Un voyage aller-retour normal en région coûtait environ 300 $ l'aller, tandis qu'aujourd'hui, il faudrait que nous facturions 450 $ rien que pour couvrir le carburant.
C'est à peu près tout. C'est très technique, mais c'est notre réalité.
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Merci de votre question.
Après deux ans de restrictions, la demande commence à revenir, et c'est une bonne chose. Cependant, il ne fait aucun doute qu'après les épreuves que nous avons traversées tout au long de la pandémie, la compétitivité est un problème pour l'aviation au Canada.
Il suffit de regarder ce qui s'est passé aux États-Unis et le soutien qui a été offert. Les aéroports américains ont reçu 40 milliards de dollars en soutien lié à la COVID et à l'infrastructure, tandis que les aéroports au Canada ont reçu environ 1,4 milliard de dollars en soutien direct à la relance et à l'infrastructure liées à la COVID. Regardons la proportion de la population des États-Unis par rapport à celle du Canada: le ratio est d'environ 10 pour 1, mais le soutien à l'aviation ne correspond pas à cela. Je pense que la compétitivité est un problème.
En regardant les augmentations des frais d'amélioration des aéroports dans le cadre de la pandémie, on constate que certains aéroports ont augmenté de 4 $, jusqu'à 10 $. En vérité, c'est ce qui nous donnera les moyens de payer notre infrastructure pour l'avenir. Nos aéroports ont contracté une dette supplémentaire de 3 milliards de dollars — j'ai bien dit milliards — et ce n'est pas pour investir dans l'infrastructure. C'était simplement pour traverser la pandémie et demeurer fonctionnels afin que nous puissions livrer des vaccins d'un océan à l'autre.
La compétitivité est un défi.
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J'aimerais laisser la pandémie de côté.
Je comprends que cela a été difficile pour les aéroports, mais des endroits comme Minneapolis, Charlotte et Atlanta sont d'énormes plaques tournantes. Je ne pense pas que les Canadiens assimileraient ces villes, disons, à Toronto, où se trouvent les centres bancaire et médiatique, ainsi que la plus grande population, certainement plus grande que les trois villes individuellement.
Qu'est‑ce qui vous rendrait plus concurrentiel? Qu'est‑ce qui rendrait un endroit comme l'aéroport Pearson à Toronto plus concurrentiel, pour que nous ayons des plaques tournantes comme Minneapolis, Charlotte ou Atlanta? Qu'est‑ce qui est si différent, sans parler de la pandémie, parce que ces villes étaient des plaques tournantes avant cela?
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C'est une bonne question.
Je pense que beaucoup d'endroits avaient notre modèle au départ, et certains ont lentement évolué. Nous avons beaucoup étudié la question. À certains endroits, on a évolué vers une forme de privatisation, avant la privatisation complète. Lorsque nous nous sommes penchés sur cette question au cours des dernières années, nous avons constaté qu'un modèle entièrement privatisé serait en fait plus coûteux. Étant donné que le Canada est déjà un endroit où il coûte cher de voyager, il serait difficile de prendre cette direction.
Nous devons trouver des façons, dans le cadre de notre propre modèle, d'apporter des améliorations et de le rendre plus efficace, ainsi que de faire en sorte que le gouvernement puisse être un partenaire à cet égard.
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Je vous remercie de votre question.
Au Québec, nous avons été très chanceux, car le gouvernement provincial a mis en place, au début de la pandémie, un programme d'aide pour les transporteurs régionaux, soit le Programme d'aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels en période d'urgence sanitaire. Cela nous a permis d'assurer un minimum de desserte aérienne dans certaines régions. Honnêtement, sans ce programme d'aide, je ne suis pas convaincu que nous serions ici pour en parler aujourd'hui. Il s'agit d'une très belle initiative. Quand nous nous comparons au reste du monde et à d'autres régions du Canada, nous nous trouvons très privilégiés.
L'approche dans la plupart des autres pays a été de mettre en place des programmes pour les grandes compagnies aériennes, en anticipant que ce soutien aurait des retombées sur les transporteurs régionaux, ce qui n'a pas nécessairement été le cas dans la plupart des pays.
Quand on compare le marché du transport aérien régional au Canada à celui des États‑Unis, on constate que ce n'est pas du tout la même chose en fait de population à servir. Ce n'est pas non plus la même chose d'une province à l'autre au Canada. Au Québec, chez Pascan Aviation nous servons des petites populations de 10 000 à 15 000 habitants. Le transport aérien est très différent en Alberta, par exemple, où il y a des liaisons entre Edmonton et Calgary. Les compagnies servent 300 000 habitants, voire 1 million d'habitants dans la région métropolitaine de Calgary.
Les problèmes ne sont pas les mêmes. Nous entrevoyons l'avenir avec beaucoup d'appréhension. Comme mon collègue Julian Roberts l'a dit, la pénurie de pilotes pourrait être notre plus grave problème.
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Je pense que ce que notre région a appris, ce que les régions du Nord ont appris, c'est que le transport aérien est non pas un luxe, mais une nécessité.
La première chose que nous avons faite lorsque la COVID‑19 a frappé, c'est de réduire nos horaires. Dans la semaine qui a suivi, le gouvernement nous a dit: « Ma foi, il nous faut plus de services. Nous avons des fournitures médicales à transporter, ainsi que des personnes qui voyagent pour raisons médicales. » Nous avons rajouté des services, même si ce n'était pas payant. Tout comme au Québec, nous avons eu beaucoup de chance que le gouvernement reconnaisse la nature essentielle du transport aérien, surtout dans les régions éloignées. Je pense que c'est une leçon que le Canada peut tirer pour l'avenir. Nous ne sommes pas comme des régions plus peuplées où il y a beaucoup de trafic.
Au Canada, le transport aérien est presque un service public, surtout dans les régions éloignées, et je pense qu'il faut le traiter comme tel. Nous n'avons généralement pas d'autoroutes à péage au pays. Elles sont considérées comme une infrastructure pour le bien général des Canadiens, et elles sont financées à même les recettes générales. Je pense que le transport aérien et les infrastructures qui s'y rattachent devraient être financés de la même manière afin que tous les Canadiens puissent voyager de façon fluide et abordable entre n'importe quelle ville du Canada et qu'ils aient tous accès aux grands centres du Sud et, en fait, au reste du monde.
Comme cela a déjà été mentionné, l'aviation est un moteur économique. Je pense que c'est une leçon que nous avons tirée de la COVID‑19. Si nous le savions avant, ce n'était peut-être pas une priorité dans notre esprit, mais je pense que la COVID a peut-être accru l'importance de l'aviation.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je salue mes collègues, pour qui je suis un nouveau visage.
Je remercie tous les témoins qui sont venus à la séance du Comité aujourd'hui.
Les deux dernières années ont manifestement été difficiles à cause de la pandémie. Vous l'avez tous exprimé de différentes manières, mais avec un sentiment commun. J'ai bien aimé la manière dont M. Sparling l'a résumé: le transport aérien n'est pas un luxe, mais bien une nécessité, surtout pour tout ce qui touche le transport régional. C'est aussi l'optique du Bloc québécois. Tout ce qui concerne le transport régional est assurément très important pour nous, afin que les communautés plus éloignées puissent être desservies.
J'aimerais poser une question à M. Roberts ou à M. Gagnon, selon qui voudra y répondre. Air Canada, pendant la pandémie, a coupé plusieurs de ses liaisons régionales. Puisqu'il y a une certaine reprise en ce moment, voyez-vous d'un bon œil le fait que ces liaisons risquent de revenir? Comment vous sentez-vous vis-à-vis de cette concurrence?
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Je vous remercie de votre question.
Air Canada ne dessert pas seulement le Québec, mais bien tout le pays. Les gens se souviendront que, au début de la pandémie, Air Canada a réduit de façon considérable sa desserte régionale. Au Québec, la plupart des régions ont été abandonnées, à l'exception de Rouyn‑Noranda, Bagotville et Sept‑Îles.
Parallèlement, il faut souligner qu'Air Canada a profité de cette situation pour signer des ententes intercompagnies avec d'autres transporteurs aériens, dont Pascan Aviation. Ainsi, les résidants des régions qui ne sont plus desservies par Air Canada ont quand même la possibilité de prendre des vols internationaux, soit à partir de l'aéroport de Québec ou de celui de Montréal. Je sais qu'Air Canada a aussi signé de telles ententes avec d'autres transporteurs aériens au Canada. Nous ne pensons pas, du moins pour le marché du Québec, que des régions sont abandonnées. Au contraire, nous voyons encore plus de compétitivité avec d'autres transporteurs régionaux.
Je travaille dans le domaine de l'aviation régionale au Québec depuis 26 ans. J'ai vu plusieurs compagnies arriver et partir aussitôt qu'un acteur important entrait dans le décor. Les importants transporteurs baissaient leurs prix dans le but de faire tomber les petits transporteurs. Cette situation a duré pendant des années et des années, du moins depuis que j'ai commencé ma carrière, en 1998.
Aujourd'hui, les petits transporteurs du Québec ont retenu les leçons du passé. Ils sont un peu plus intelligents maintenant. Le fait qu'on puisse avoir accès à des transporteurs comme Air Canada et que PASCAN ait signé un accord intercompagnies avec Air Transat donnera aux gens des régions un choix qu'ils n'avaient pas avant.
Avant la pandémie, si quelqu'un voulait prendre un vol à partir de Sept‑Îles, il devait se rendre à Montréal pour prendre un vol d'Air Canada. Cette année, un client de Sept‑Îles peut prendre un vol, offert par PASCAN, en direction de Québec ou de Dorval. Par la suite, il a le choix d'embarquer sur un vol d'Air Canada ou d'Air Transat. Les passagers du Québec ont maintenant plus de choix.
Le gouvernement peut apporter son aide en s'assurant de la mise en place de ces accords intercompagnies. Dans le cas d'Air Canada, c'est une obligation...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Avant de commencer, je vais prendre quelques secondes pour féliciter les interprètes aujourd'hui. Certains intervenants parlaient très vite, et je pense que les interprètes ont fait un excellent travail, du moins, de mon point de vue. Je voulais prendre de mon temps de parole pour le souligner.
Je veux vous adresser certaines de mes questions, madame Pasher. Nous sommes heureux de vous revoir au comité des transports.
Certaines des photos prises à l'aéroport Pearson, par exemple, au cours de la dernière semaine environ, montrent un nombre effarant de gens qui attendent dans les files d'attente. On pose la question aux compagnies aériennes, et elles nous répondent que la situation est attribuable aux aéroports et au personnel. Les aéroports disent qu'elle est attribuable à l'ensemble de l'arriéré causé par la COVID‑19. Le , probablement le premier à le faire, jette le blâme sur les voyageurs canadiens.
Je suis curieux de savoir si le gouvernement, les compagnies aériennes ou les aéroports peuvent prendre des mesures immédiates pour accélérer un peu les choses.
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C'est quelque chose que le gouvernement pourrait faire immédiatement — aujourd'hui même, s'il le voulait.
J'aimerais m'adresser rapidement à M. Guy, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Vous avez aussi mentionné la pénurie de personnel. Vous avez évoqué le fait que les passeports et NEXUS nuisent également à la situation financière. J'espère que vous pourrez nous en dire plus à ce sujet.
Il ne me reste pas beaucoup de temps, mais j'espérais également obtenir une partie de votre analyse par écrit à l'intention du Comité, parce que je pense que vous avez une position ferme quant à ce qui peut être fait pour remédier à certaines de ces pénuries.
Je vous cède la parole, monsieur Guy.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins qui sont des nôtres aujourd'hui. Je suis heureux d'entendre vos déclarations.
Je siège au Comité depuis un certain nombre d'années, et je suis conscient des nombreux défis que doit relever l'industrie de l'aviation aujourd'hui. Je me souviens qu'en 2019, avant la pandémie de COVID‑19, nos études portaient sur des questions comme la pénurie de personnel ou la pénurie de pilotes, en particulier, et nous rencontrions des représentants des compagnies aériennes et de l'industrie du transport aérien pour discuter de la formation des nombreux pilotes nécessaires, surtout dans le Nord du Canada, pour les compagnies aériennes régionales, etc. Nous en avons entendu parler aujourd'hui.
Bien entendu, la COVID‑19 a frappé, et nous en connaissons tous les conséquences. Nous avons accordé beaucoup d'aide financière au secteur aérien et aux aéroports, soit une somme d'environ 11 milliards de dollars au cours de la pandémie — une part d'au moins un milliard de dollars est destinée aux aéroports — et, récemment, 150 millions de dollars de plus ont été versés à l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto. Je me rends compte que ces contributions sont importantes, et je me demande à quels programmes fédéraux certains d'entre vous, ou même vous tous, avez pu obtenir l'accès pendant la période de pandémie des dernières années et si ces programmes ont été utiles pour maintenir l'industrie à flot.
M. Priestley pourrait peut-être répondre à cette question, puis Mme Pasher.
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J'espérais que vous nous demanderiez ce que nous aurions fait différemment de ce que nous avons fait pendant la pandémie de COVID‑19, mais vous avez posé cette question.
L'aide fédérale pour le financement a été très utile. Nous avons obtenu deux tranches. Le financement fédéral a été versé aux territoires. Dans le cas des trois gouvernements territoriaux, cela a été fait avec conscience, sensibilité et communication. Voilà ce que nous avons obtenu. Ce que nous demandions et que nous continuons de demander... Comme l'un de mes administrateurs l'a dit, je vous remercie de votre aide, mais contentez-vous d'éliminer les restrictions. Laissez-nous nous mettre à la tâche, et nous ferons le travail.
Nous avons fait un excellent travail pour assurer la sécurité du système de la société d'aviation nordique, et nous en sommes fiers.
Je pense que c'est l'avantage le plus important en ce qui concerne le gouvernement fédéral.
Merci.
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Oui, le financement accordé à nos aéroports pour les aider à traverser la pandémie annoncé dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020 a été très bénéfique. Le programme ITAR, l'Initiative de transport aérien régional, a fourni un soutien sous forme de liquidités pour faciliter le rétablissement de certaines des liaisons régionales au pays. Le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, qui est normalement financé à hauteur de 38 millions de dollars, l'a été à hauteur de 186 millions de dollars sur deux ans, ce qui a vraiment aidé un certain nombre d'aéroports à réaliser des projets comme la remise en état des pistes et à se payer de nouveaux véhicules de sécurité d'urgence pour la lutte contre les incendies.
Les projets de partout au pays avaient vraiment besoin de ce soutien pour traverser la pandémie. Il y avait aussi le programme des infrastructures essentielles pour les grands aéroports, dans le cadre duquel le gouvernement a financé des projets au moyen d'une contribution de 50 ¢ par dollar. Nous avons vu l'aéroport Pearson recevoir ce financement pour ses projets de remise en état des pistes. Il s'agissait de programmes très importants. Durant la première année, la plupart des aéroports du Canada ont également bénéficié d'un allègement du loyer. Les quatre plus importants ont obtenu un report du loyer.
C'était une période très critique, et nos aéroports avaient besoin de cette aide financière. Le trafic avait chuté de 90 %, et, comme vous le savez, tout notre financement provient des passagers, car il s'agit d'un système axé sur l'utilisateur, alors je pense que nous en avions vraiment besoin pour traverser la pandémie, car nos aéroports devaient rester ouverts. L'aide financière a été très bénéfique. Je pense qu'on pourrait même envisager d'en maintenir certains, parce que je pense que c'était une excellente façon de soutenir les aéroports et l'infrastructure du Canada pour l'avenir.
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Merci beaucoup de cette réponse.
Je comprends les défis que nous avons dû relever. Je me souviens des nombreuses réunions que le comité des transports a tenues pour rencontrer des représentants de petits aéroports régionaux comme celui de Gander, à Terre-Neuve, par exemple. Il s'agissait de petits aéroports comme ceux de Moncton, au Nouveau-Brunswick, ou situés dans le Nord et dans l'Ouest du Canada, et je me souviens des nombreux défis auxquels ils étaient confrontés, en plus des grands aéroports comme ceux de Toronto, de Montréal et ainsi de suite.
Je me rappelle avoir fait du lobbying au nom de certains de vos groupes auprès de notre gouvernement afin qu'il aide l'industrie du transport aérien à survivre, parce que nous connaissons la valeur de cette industrie pour notre pays.
Vous avez raison. Je crois comprendre que certains de ces programmes sont arrivés à point nommé. D'autres ont été un peu retardés, mais ils étaient néanmoins très opportuns et importants.
Parmi ceux que vous avez mentionnés, madame Pasher, quels sont les trois principaux que nous devrions conserver ou mettre en œuvre à long terme?
Les frais d'aéroport en général comprennent les frais d'atterrissage, les frais de terminal, les frais liés à l'amélioration des terminaux et ceux associés à la sécurité. Piloter un gros jet dans les régions du Québec — ce ne serait pas vraiment pratique, étant donné que la taille de la population ne le justifierait pas — me coûterait moins cher que de piloter un petit avion régional.
Voici quelques chiffres, à titre d'exemple: si je pilote un avion transportant 30 passagers, atterrir à Dorval me coûte 240 $, mais, si je pilote un avion à réaction transportant plus de 100 passagers, ces frais sont de 306 $. Il y a une différence importante entre les deux pour ce qui est du coût par siège.
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Une mesure que l'on pourrait prendre très rapidement, c'est fixer le prix en fonction du nombre de sièges, et non pas du poids ou de la taille de l'avion. Si tout le monde paie le même prix par siège, c'est équitable.
Pour vous donner un exemple, nous avons commencé à décoller de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Dorval afin de donner à nos régions un accès aux vols internationaux. Nous avons amorcé nos activités à cet aéroport l'été dernier. La première chose que nous avons reçue, c'est une facture mensuelle de 20 000 $ pour avoir accès au service de dégivrage en hiver. Il s'agit de frais mensuels de 20 000 $.
J'ai découvert que je payais exactement le même montant par mois qu'Air Canada Rouge. Je pilote un avion de 33 places. C'est tout simplement insensé. Pour moi, ce montant par passager n'est tout simplement pas gérable, et les gens des régions disent toujours que cela n'a pas de sens. Ils ne peuvent pas se rendre d'une région vers un centre-ville pour un prix moins élevé que pour se rendre jusqu'à Paris. Ils ont raison, mais la structure des coûts est tellement énorme, et, plus nous allons loin dans les régions, plus les choses coûtent cher. Le prix du carburant augmente. Nous pourrions payer 1,80 $ le litre aujourd'hui à Montréal, alors qu'à Gaspé, on paie qu'à 3,15 $ le litre.
Ce n'est tout simplement plus possible. Si la situation ne change pas, nous ne pourrons pas continuer à mener nos activités, et je sais que je ne parle pas seulement au nom de Pascan. Ce problème touche tous les exploitants régionaux du Canada.
Un autre problème que nous constatons — et j'en ai parlé plus tôt — tient au fait qu'un grand nombre des mesures qui ont été prises par le gouvernement fédéral au fil des ans suivent une règle universelle. On établit une règle. On adopte une loi et, d'accord, elle concerne l'aviation, mais on ne tient pas compte du fait qu'il existe beaucoup de niveaux d'aviation différents. Il y a l'aviation d'Air Canada, les activités au niveau de Jazz, et il y a les petits transporteurs régionaux.
Les règlements relatifs aux heures de vol et de service qui ont été mis en place par étaient les mêmes pour tous, alors maintenant, et je crois que c'est M. Sparling qui a mentionné plus tôt... L'an dernier, je pouvais affecter un pilote à un vol de Montréal à Fermont, et il pouvait faire l'aller-retour en une journée. Maintenant, il ne peut pas le faire. Je dois laisser ce pilote à Fermont toute la journée. Il y passe toute la nuit. Il ne peut effectuer le vol de retour que l'après-midi suivant. Je vous le dis, il n'est pas moins fatigué. Il est plus fatigué qu'avant.
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Je vous remercie, monsieur le président, et merci à vous tous de votre présence aujourd'hui pour discuter de cet important sujet. D'après ce que j'ai entendu jusqu'à maintenant de la part de tous les intervenants, je dirais que, si quelques mots pouvaient résumer la situation, ce serait « frustration » et « grande préoccupation pour l'avenir de l'industrie ».
Je trouve que mon collègue, M. Jeneroux a posé une bonne question plus tôt au sujet d'une mesure qui pourrait être prise rapidement. Je crois que c'est Mme Pasher qui a dit qu'il s'agissait des restrictions liées à la COVID‑19, mais je sais que, dans ma circonscription, j'entends beaucoup de gens me dire, à propos d'ArriveCAN et des restrictions liées à la COVID‑19, qu'ils ne veulent tout simplement pas se donner la peine de partir pour l'instant.
Je me pose la question. Premièrement, pensez-vous que cette mesure changerait le nombre de personnes qui voudraient voyager et, deuxièmement, à toutes les personnes qui sont concernées, nommez une mesure facile que nous pourrions prendre afin que les industries soient opérationnelles dès maintenant?
J'affirmerais d'emblée que c'est opportun. Le Canada se classe au 107e rang de la compétitivité des prix. Le Forum économique mondial a publié un rapport sur la compétitivité du tourisme en 2019. Les mesures étaient les taxes sur les billets et les frais d'aéroport. Les prix du carburant étaient un autre facteur. Nous nous classons au 40e rang en ce qui concerne la promotion des voyages et du tourisme.
Quelle est la chose que nous pouvons faire? Nous devons examiner les mesures liées à la COVID‑19.
Par exemple, dans le cas des aéroports ruraux et urbains, en plus des problèmes liés à la mise à niveau — les gens de Pascan partagent leur expérience —, nous devons examiner les répercussions de certaines des mesures liées à la COVID‑19. Plus particulièrement, environ quatre millions de Canadiens ne peuvent pas voyager, même à l'intérieur du pays, parce qu'ils n'ont pas le droit de monter à bord de l'avion.
Actuellement, l'Agence des services frontaliers du Canada, l'ASFC, et la frontière internationale posent le principal problème. Nous devons résoudre le problème de l'intégration d'ArriveCAN et reconnaître que les personnes qui viennent au Canada n'arrivent pas toutes par avion. Nous voulons encourager le tourisme. Nous voulons encourager le moteur économique du pays.
Il est certain que l'ASFC et les mesures liées à la COVID‑19 sont essentielles pour l'instant.
Je voudrais soulever la question de l'accommodement. En ce qui concerne le mandat de vaccination, nous l'avons accepté. Nous travaillons tous ensemble.
Lors de la conférence à laquelle j'ai assisté la semaine dernière, tous les exploitants — nous représentons les 40 exploitants du Nord — avaient une histoire à raconter au sujet de travailleurs qui restent chez eux et qui occupaient autrefois un emploi dans le secteur de l'aviation. L'ironie est indéniable. Certains de ces travailleurs, simplement pour trouver un emploi, sont maintenant exemptés de la vaccination s'ils travaillent dans le domaine de la lutte contre les inondations ou les incendies. Ils peuvent maintenant remonter à bord du même avion qu'auparavant, mais ils ont dû être mis à pied parce qu'ils n'étaient pas vaccinés. Ils ne le sont toujours pas, mais ils peuvent monter à bord de l'avion pour lutter contre un incendie. Voilà le genre de problème qu'il faut régler.
Cette exigence vaccinale ralentit aussi la reprise. Si nous ne pouvons pas réparer l'avion, si nous ne pouvons pas l'entretenir...
J'étais à l'aéroport Pearson en fin de semaine, à mon retour de Yellowknife. Les gens qui descendaient des avions ne portaient pas de masque, dans une certaine mesure. Les Américains n'en portaient pas du tout. Nous devons maîtriser la situation.
Un vol d'Air Canada a été retardé de deux heures parce qu'on n'arrivait pas à trouver du personnel au sol. Beaucoup de gens sont disponibles.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins de leur présence et des déclarations très importantes qu'ils ont faites ce matin.
Je veux continuer à parler des longs délais dans les aéroports. J'aimerais vous raconter une histoire personnelle et corriger certains commentaires qui ont été faits plus tôt lorsque mon collègue, M. Jeneroux, a cité notre . Cette version a fait couler beaucoup d'encre, et je crois qu'elle mérite d'être corrigée.
Selon moi, là où notre voulait en venir, c'est qu'il n'y a pas qu'un problème qui cause des files d'attente dans les aéroports. Concernant ses commentaires selon lesquels les retards causés par les voyageurs qui ont perdu la main, les passagers... Je peux le confirmer, car j'en ai été témoin. J'ai voyagé de Québec à Ottawa il y a deux fins de semaine, et j'ai remarqué à plusieurs reprises qu'un représentant de l'ACSTA se rendait à l'avant pour nous rappeler à tous de ne pas oublier de retirer les liquides de nos sacs si nous les amenions à bord et de retirer les appareils électroniques, car tous ces articles retardent le processus.
Je pense que c'est ce que notre tentait de faire valoir dans ses observations. Il ne cherchait certainement pas à jeter le blâme sur les passagers.
Dans cette optique, je me demandais si Mme Pasher, M. Guy et M. Norejko auraient des commentaires à formuler. Le Canada est‑il la seule région du monde où l'on connaît de longs retards dans les aéroports? Qu'est‑ce qui se passe actuellement dans d'autres pays?
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Je pense que le ministre a raison d'affirmer qu'un certain nombre de facteurs entrent en ligne de compte. Nous partageons certainement ce point de vue.
Selon moi, la dotation est un élément important, et certainement la dotation en personnel pour les périodes de pointe, ainsi que l'efficience et la nécessité d'adopter un programme pour les voyageurs dignes de confiance afin d'accélérer les contrôles de sécurité, qui étaient également un enjeu avant la pandémie.
Aux États-Unis, on n'observe pas autant de retards. Les Américains ont certainement hâte à l'été, et ils s'attendent à une augmentation possible. Il est certain que, dans certains aéroports qui sont des plaques tournantes, il y a des périodes de pointe où les agents des douanes à la frontière constatent des délais d'attente plus longs qu'ils n'en auraient vus avant la pandémie, alors je pense que nous ne sommes pas les seuls à faire face à ces défis.
Nous ne sommes certainement pas les seuls à connaître les problèmes de dotation qu'on a observés au Royaume-Uni et à bien d'autres endroits également, alors je pense que c'est la période d'accélération.
Le fait important est que le Canada a été plus lent à se remettre. Les États-Unis l'ont fait il y a un an; ils ont ouvert leur économie plus tôt. Nous constatons assurément qu'il est difficile de ramener les gens au travail, et je pense qu'il y a beaucoup de problèmes à atténuer.
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Je dirais qu'à l'heure actuelle, du moins au Canada, dans le cadre de notre programme des voyageurs dignes de confiance, si on est une personne accréditée au titre de NEXUS, on s'approche de la ligne de l'ACSTA et on se retrouve sur une voie rapide, mais on intègre la circulation lente devant. Autrement dit, le voyageur digne de confiance n'est pas reconnu.
Nous voulons une ligne distincte, si on veut, où l'on reconnaît ces passagers et leur attribue un profil de risque. Nous pourrions peut-être travailler avec l'industrie, et l'ACSTA en particulier, pour établir... comme aux États-Unis, où des progrès ont été réalisés en ce qui concerne les liquides, les ordinateurs portables, etc. C'est du côté des compagnies aériennes.
Du côté commercial, ou du moins en ce qui concerne les vols nolisés et l'aviation d'affaires, l'enjeu critique est le commerce transfrontalier. Actuellement, notre problème tient au fait qu'ArriveCAN a d'abord été instaurée en tant qu'outil de l'Agence de la santé publique du Canada ayant très manifestement pour but de faire obstacle à la COVID‑19.
Au moment de la transition vers l'ASFC, la difficulté tient au fait qu'à l'heure actuelle, compte tenu du fonctionnement de ce processus dans les aéroports du pays qui facilitent le commerce et l'activité économique partout au Canada, il faut faire deux appels téléphoniques aux agents des services frontaliers. Le premier appel du commandant de bord vise à rendre compte de l'identité des personnes à bord de son avion, de leurs déclarations et de tous leurs renseignements. Le deuxième appel doit avoir lieu une fois qu'ils arrivent à destination.
Le problème, c'est qu'il faut attendre deux heures pour parler à qui que ce soit. Si vous voulez sentir le poids de l'infrastructure réglementaire à l'heure actuelle, c'est très difficile de venir au Canada et de suivre ce processus. Nous devons agir rapidement afin de reconnaître qu'ArriveCAN pourrait être fait de la même façon.
Nos passagers d'affaires sont surtout des voyageurs dignes de confiance. Nous devons les reconnaître et élaborer une approche fondée sur le risque pour l'interface avec l'ASFC. Voilà les mesures qui nous aideront, de concert avec l'ACSTA, à permettre à nos passagers de traverser rapidement les terminaux et nos services aéronautiques.
Je remercie tous les témoins qui sont présents aujourd'hui de leur temps et de leurs déclarations. Je sais que certains ont déjà comparu devant le Comité.
Nous avons un peu entendu parler de certaines des idées que vous avez soulevées concernant la réduction de la réglementation et des formalités administratives qui constituent un obstacle pour l'avenir, alors que nous nous remettons de la pandémie, soit tout ce qui se trouve entre les règles régissant le signalement des collisions avec des caribous, lesquelles, je l'imagine, sont ridiculement lourdes, la logique de certains des mandats fédéraux en matière de vaccination et la nécessité de les examiner. La réglementation est déconnectée de la réalité.
Pour compléter la question de M. Dowdall, à votre avis, lequel est probablement le règlement ou l'obstacle le plus flagrant ou le plus lourd, que le gouvernement fédéral devrait éliminer à moyen et à long terme?
Cette question s'adresse à chacun des témoins.
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Je vous remercie de cette excellente question.
Les aéroports ne sont jamais capables d'embaucher du personnel de l'ACSTA, mais ils peuvent investir dans l'ACSTA pour accroître leur effectif aéroportuaire. L'aéroport Pearson l'a déjà fait, à un moment où il n'arrivait pas à obtenir le nombre d'agents de sûreté dont il avait besoin pour répondre à son volume de trafic, car l'ACSTA n'avait pas le budget nécessaire pour assurer ces volumes de service.
L'aéroport Pearson a contracté une dette de un milliard de dollars pour traverser la pandémie. C'est une somme extraordinaire. Il se trouve actuellement dans une situation difficile, en ce sens qu'il ne peut pas investir dans l'augmentation du nombre de ses employés de l'ACSTA. L'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien n'a pas non plus cette capacité. Elle tente d'accroître ses effectifs, alors je pense qu'elle essaie de répondre à la demande par elle-même. Nous ne sommes actuellement pas dans une situation où nous avons besoin d'investir davantage dans les ressources de l'ACSTA.
La première semaine de mai, le trafic de passagers a atteint un sommet de 70 %, alors il est revenu à ce niveau pour cette période. Nous nous attendons à ce que la capacité en sièges au Canada revienne à 90 % en juillet. Voilà pour la capacité en sièges.
Il faudra vraiment augmenter les effectifs, et je pense que nous devons examiner comment nous finançons l'ACSTA et pouvons la doter adéquatement en personnel et aller de l'avant pour soutenir nos aéroports et la croissance que nous observons.
J'essaye de placer deux questions.
La première s'adresse aux transporteurs, soit Air North, la Northern Air Transport Association et PASCAN.
Ma question est plutôt simple. J'aimerais vraiment avoir de brèves réponses.
Le gouvernement du Québec a annoncé, il y a quelques semaines, la modification de son Programme de réduction des tarifs aériens. Selon cette modification, les factures vont être plafonnées à 500 $ pour un aller-retour, etc.
Cela a-t-il déjà un effet sur la demande? Sinon, en prévoyez-vous une?
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Je vous remercie de votre question.
En fait, c'est tout nouveau. Ce plan vient juste d'être annoncé. En fait, il y compte deux mesures.
La première est un programme d'aide au transport aérien régional, qui plafonnera le prix des billets aller-retour à 500 $, et dont les modalités sont à finaliser. Les billets seront mis en vente à compter du 1er juin 2022.
L'autre mesure est une bonification au Programme de réduction des tarifs aériens, qui existe déjà et qui réduit le prix des billets pour les habitants des régions éloignées. Le gouvernement supprime le plafond des réclamations admissibles en vertu de ce programme.
Pour répondre à votre question, nous prévoyons effectivement, à moyen terme, une augmentation du nombre de déplacements. Le défi pour les opérateurs n'est pas nécessairement d'augmenter les déplacements durant la saison estivale, c'est déjà de l'acquis, mais bien d'établir un accroissement qui soit constant 12 mois par année. Malheureusement, personne n'a de boule de cristal. Nous ne pouvons pas, à ce moment-ci, être assurés que ces programmes vont donner les effets escomptés.
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Je n'ai jamais été un adepte des subventions, mais le programme du Québec est intéressant. C'est une façon de garder les coûts régionaux abordables. Bien franchement, si nous nous attaquions à certains des autres problèmes, comme celui entre les compagnies aériennes qui a été soulevé par le représentant de Pascan, je pense que nous aurions beaucoup plus de facilité à livrer concurrence sans subventions.
À ce sujet, je voudrais souligner que, en 2000, je crois, le Comité même a formulé une recommandation. Il s'agissait de la recommandation numéro 12, premier rapport du Comité TRAN. La recommandation 12 énonce ce qui suit: « Que, comme condition d'approbation, le gouvernement oblige » — c'est à l'époque où Air Canada allait acquérir Canadien — « le transporteur dominant à négocier des accords intercompagnies à des conditions justes et raisonnables sur le plan commercial avec tous les nouveaux venus et les transporteurs existants qui le désirent sur le marché intérieur. »
Cette recommandation n'a jamais été mise en œuvre, et c'est exactement ce que nous préconisons, des accords intercompagnies obligatoires entre tous les transporteurs au Canada.
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Je vous remercie de votre question.
Je vais répondre du mieux que je peux, mais je ne représente ni l'ACSTA ni le gouvernement. Il s'agit d'un organisme gouvernemental, mais je suppose que je peux parler des défis.
Comme beaucoup d'autres dans l'industrie du tourisme et de l'hôtellerie partout au pays, l'ACSTA fait face à des défis en matière d'embauche. On nous dit qu'il faut ramener au travail certains des travailleurs de première ligne. Pour occuper ces postes, il faut suivre des mois de formation et se mettre à jour en matière de sécurité. Il faut recruter de nouveaux employés et les former, et l'administration y travaille depuis des mois.
Nous avons connu une période de pointe en ce qui concerne les voyages, et elle reviendra rapidement. Pour ce qui est de la formation de l'ACSTA, elle n'est pas tout à fait prête. Les responsables continuent de travailler là‑dessus. Ils font face à des défis dans certaines villes plus que dans d'autres. Je pense que c'est aux endroits où les volumes de pointe sont plus importants, comme à l'aéroport Pearson ou à celui de Vancouver. La ville de Québec a aussi des défis à relever.
Le gouvernement, l'ACSTA et leurs fournisseurs cherchent des moyens de régler ce problème.