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Bienvenue à notre 51
e séance. Conformément au paragraphe 108 du Règlement, nous poursuivons notre étude sur les modifications au Règlement sur la santé des animaux (Transport sans cruauté).
Nous avons un groupe très nombreux de témoins, ce matin, pour nous fournir de l'information et répondre à nos questions. Nous accueillons, du Conseil canadien du porc, Gary Stordy, gestionnaire des relations publiques, et Frank Novak, vice-président; des Producteurs de poulet du Canada, Steve Leech, directeur des programmes nationaux, Salubrité alimentaire et bien-être animal, et Mike Dungate, directeur exécutif; de la Canadian Cattlemen's Association, Matt Bowman, directeur, et président des Beef Farmers of Ontario, et Brady Stadnicki, analyste des politiques; et enfin, de Metzger Veterinary Services, le Dr Kenneth Metzger, vétérinaire.
Bienvenue à vous tous. Nous allons amorcer les exposés des groupes. Sept minutes sont prévues pour chacun.
Monsieur Novak, voulez-vous commencer? Vous avez sept minutes.
Bonjour. Mon nom est Frank Novak, je suis un éleveur de l’Alberta et le premier vice-président du conseil d’administration du Conseil canadien du porc. Je suis accompagné de M. Gary Stordy, agent des relations avec le public et le gouvernement. Je tiens d’abord à remercier le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes pour nous avoir invités à comparaître et à discuter des modifications au Règlement sur la santé des animaux.
J’aimerais consacrer un peu de temps à décrire certaines des activités de l’industrie canadienne du porc concernant les soins et le transport des animaux et à expliquer pourquoi nous sommes inquiets des modifications proposées au Règlement sur la santé des animaux. J’aimerais premièrement souligner que le CCP représente plus de 7 000 éleveurs de porc à l’échelle du Canada. Ensemble, nous produisons plus de 25 millions d’animaux par année et créons plus de 100 000 emplois à l’échelle de notre industrie. L’activité économique que nous générons représente près de 24 milliards de dollars, et l’année passée, nous avons exporté pour 3,8 milliards de dollars en produits du porc.
Élever du bétail est un engagement constant — 24 heures par jour, 365 jours par année —, et ceux qui s’en chargent prennent cette responsabilité très au sérieux et la considèrent comme beaucoup plus qu’un emploi. Les éleveurs de porc veulent s’assurer que les animaux arrivent à destination dans les meilleures conditions possible. Les éleveurs de porc canadiens appliquent les normes de qualité les plus strictes. Les éleveurs inscrits démontrent leur engagement aux normes nationales sur la salubrité des aliments et le soin des animaux dans le cadre du programme canadien d’assurance de la qualité appelé l’AQC, l’Assurance qualité canadienne. Pour être inscrit à ce programme, l’éleveur se soumet à une évaluation annuelle de sa conformité aux exigences de l’AQC.
Les éleveurs reconnaissent l’importance du bien-être des animaux et ont dirigé le processus de mise à jour du code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs sur nos fermes. Publié en 2014, ce code de pratiques mis à jour s’est appuyé sur un débat scientifique éclairé qui dépasse de loin les exigences minimales et contient des dispositions pour d’autres changements progressifs à venir.
J’aimerais également souligner que l’industrie du transport du bétail est en train de mettre à jour le code de pratiques pour le transport de bétail, et les éleveurs de porc prévoient participer à son élaboration. Les éleveurs élèvent leurs animaux selon des normes très strictes pour garantir un produit sain, sûr et de haute qualité, et il est dans notre intérêt supérieur de maintenir cette qualité pendant le transport.
Les éleveurs et transporteurs de porc suivent des cours spécialisés qui traitent des besoins particuliers des animaux en transport. Le personnel apprend à manipuler les porcs, à les charger et les décharger, à tenir compte des conditions atmosphériques, à réagir aux situations d’urgence et à comprendre les effets possibles de ces mesures sur le bien-être des animaux. Les outils comme le programme de formation portant sur le bétail canadien ou, en particulier pour les porcs, le programme d’assurance de la qualité du transport sont obligatoires pour quiconque veut manipuler ou transporter des porcs vers les installations soumises à l’inspection du gouvernement fédéral.
Le CCP appuie le passage à un règlement axé sur les résultats et reconnaît la nécessité d’une amélioration constante, y compris en matière de prévention de tout stress indu pour les animaux pendant le transport. Nous pensons que le bien-être des animaux dépend d’une vaste gamme de facteurs, notamment l’état du véhicule, les conditions atmosphériques et la manipulation. Il est difficile de décrire toutes les situations possibles.
Les démarches axées sur les résultats offrent aux transporteurs et aux manipulateurs d’animaux la flexibilité nécessaire pour assurer le bien-être des animaux en établissant des pratiques exemplaires harmonisées aux exigences réglementaires. C’est pourquoi nous ne comprenons pas bien les raisons pour lesquelles l’ACIA a choisi d’avoir recours tant à des mesures normatives, comme la période sans aliments et eau, qu’à des mesures axées sur le résultat pour régler le même problème. Nous estimons que c’est inutile.
Le CCP n’est pas d’accord avec la proposition de réduire la période maximale sans aliments et sans eau de 36 à 28 heures. D’après nous, cette durée normative ne contribue en rien à l’objectif d’améliorer le bien-être des animaux et représente un recul par rapport aux progrès qu’on réaliserait en concevant et en appliquant des dispositions réglementaires fondées sur des données scientifiques impartiales.
Très peu de données scientifiques permettent de conclure, comme le prétend l’ACIA, que ce changement améliorera le bien-être des animaux et réduira le risque de souffrance pendant le transport. Même lorsqu’elle prétend que cette prise de position donne lieu à des exigences claires et fondées sur la science, l’ACIA ne cite aucune recherche démontrant les effets des longs trajets sur les porcs. Le peu de données disponibles sur le transport ne couvre que les porcs de marché. Aucune donnée n’a été présentée pour les porcs sevrés précocement, les porcs d’engraissement ou les porcs reproducteurs.
Dans notre industrie, quand les déplacements durent de 28 à 36 heures, c’est pour le transport de porcelets sevrés en isolement vers les nourriceries du Midwest des États-Unis. Ces expéditions ont un faible taux de mortalité, et les nourriceries des États-Unis déclarent un rendement exceptionnel des porcs à leur arrivée. Il s’agit là de porcs sevrés récemment qui ont de toute façon une ration quotidienne d’aliments et d’eau très faible pendant les premiers jours, même s’ils ne sont pas transportés. Il est déraisonnable de s’attendre à ce que ces animaux mangent beaucoup, voire du tout, pendant cette période.
Faire des arrêts compromet également leur biosécurité et accroît le risque d’exposition aux maladies. Le débarquement des porcs suscitera énormément de stress, ce qui provoque des maladies et des pertes par mortalité. Ces deux choses ne font rien pour améliorer le bien-être des animaux.
En 2016, les éleveurs canadiens ont expédié plus de 20 millions de porcs de marché vers des établissements sous inspection fédérale. Selon nos données, ou les données publiques de l’ACIA, 0,3 % des animaux expédiés sont arrivés malades, blessés ou morts. Cela me dit que nous n’avons pas un grave problème. J’en conclus plutôt que nous pouvons toujours nous améliorer. Les pertes subies dans les déplacements de longue durée sont souvent moindres, plutôt que le contraire.
Le CCP appuie les efforts déployés pour améliorer le bien-être des animaux, mais nous pensons que nous pouvons mieux progresser en concevant et en mettant en oeuvre des dispositions réglementaires axées sur les résultats qui sont fermement basées sur des données scientifiques impartiales.
J’aimerais également ajouter qu’une recherche sur la capacité des porcs sevrés récemment de tolérer le transport sur de longues distances a été entreprise à l’Université de la Saskatchewan. Ce projet déterminera la durée maximale raisonnable de transport n’ayant aucun effet important sur le bien-être des porcs. Nous recommandons que le Règlement ne soit pas modifié — du moins pas cette section — jusqu’à ce que cette recherche soit achevée.
Pour terminer, je remercie le Comité de nous avoir donné l’occasion de comparaître aujourd’hui. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis accompagné de mon collègue Steve Leech.
Les Producteurs de poulet du Canada sont reconnaissants de l'occasion qui leur est donnée de formuler des commentaires sur le projet de dispositions réglementaires portant sur le transport des animaux.
Les 2 800 producteurs de poulet du Canada admettent volontiers l'importante responsabilité qu'ils doivent assumer concernant les soins aux animaux, et ils la prennent très au sérieux. Les PPC sont fiers de leur approche progressive de longue date en matière de soins aux animaux. Nous avons depuis 2009 un programme de soins aux animaux vérifié par un tiers et obligatoire. Par rapport à tous les autres programmes qui existent, le Programme de soins aux animaux des PPC est le seul à établir une seule norme nationale pour l'ensemble de la production de poulet, et il fait l'objet d'audits annuels par un tiers. C'est aussi le seul programme qui peut garantir l'application de normes pour les animaux dans toutes les fermes du Canada.
Notre programme a des fondements crédibles en ce sens qu'il a été conçu en fonction du code de pratiques établi par le Conseil national pour les soins aux animaux. Le CNSA est un chef de file mondial qui mise sur un vaste éventail de parties prenantes aux perspectives diverses pour concevoir des codes de pratiques rigoureux et solides.
Nous voulons aller plus loin, et c'est la raison pour laquelle nous demandons, dans le prochain Cadre stratégique pour l'agriculture, un protocole de reconnaissance sur les soins des animaux semblable à celui que nous avons sur la salubrité des aliments. Nous croyons que cela offrirait une assurance supplémentaire, ce qui favoriserait la confiance du public dans l'agriculture.
À la lumière de notre engagement envers les soins des animaux, les PPC estiment que les dispositions réglementaires visant le transport devraient se fonder sur la science et être conçues de manière à fonctionner de concert avec la réglementation visant la salubrité des aliments. Ils ne peuvent être conçus en vase clos. Elles doivent tenir compte de la structure opérationnelle de la production canadienne et être élaborées compte tenu de la façon dont elles seront interprétées par les tribunaux. Vous trouverez dans le mémoire soumis par les PPC au Comité nos observations complètes et les mesures réglementaires proposées. Aujourd'hui, nous allons aborder des sujets de préoccupation particuliers, soit la définition de la souffrance; les changements relatifs aux intervalles maximaux relatifs à l'accès à l'eau, aux aliments et au repos; et l'évaluation des animaux fragilisés ou inaptes. Je ne vais manifestement pas essayer de traiter de tous les sujets en sept minutes, mais je vais donner les grandes lignes.
La première préoccupation est liée à la définition de « souffrance ». Dans l'actuel Règlement sur la santé des animaux, on parle de « souffrances indues » ou de « souffrir indûment », alors qu'on a complètement retiré de la version proposée les termes « indues » et « indûment ». Les PCC estiment qu'il faut maintenir ces termes dans le Règlement.
La Commission de révision agricole du Canada et la Cour d’appel fédérale ont déjà établi un équilibre entre les exigences en matière de bien-être des animaux et les pratiques normales et légales des agroentreprises dans le transport des animaux et des poulets. L’inclusion des mots « indues » et « indûment » permet aux tribunaux de déterminer si la souffrance était « injustifiée ou disproportionnée ». En l’absence des mots « indues » et « indûment », toute souffrance serait illégale, et les fermiers risqueraient constamment de se retrouver devant les tribunaux. Les PPC estiment que le maintien des termes « indues » et « indûment » dans le Règlement permettra de garantir l’atteinte des objectifs du Règlement sans que cela nuise trop à l’industrie.
Passons maintenant à la durée du transport — et je parle plus particulièrement de l'intervalle pour les poulets. Selon le projet de règlement, la durée de transport des poulets serait réduite de 36 à 24 heures. C’est une réduction d’un tiers, pour le transport des animaux. Cependant, les répercussions sont bien plus sérieuses, car selon les dispositions réglementaires proposées, le retrait des aliments, qui représente de six à huit heures, serait maintenant calculé dans le cadre de cet intervalle maximal, alors qu’il ne l’était pas auparavant. En réalité, il faudrait désormais embarquer, transporter et débarquer les poulets en vue de leur transformation dans une période maximale d’environ 16 à 18 heures, ce qui correspond plutôt à une réduction du temps de transport de 50 %. Ce n’est pas de l’amélioration continue; c’est un changement radical.
Le retrait des aliments est lié à la salubrité des aliments. C’est à cela que nous estimons qu’il faut prêter attention. Outre le Règlement sur la santé des animaux, l’ACIA applique le Règlement sur la salubrité des aliments, lequel vise à limiter la propagation d’agents pathogènes dans les carcasses et, ainsi, à réduire les risques pour la santé publique. Les mesures réglementaires proposées concernant le transport compromettraient la salubrité des aliments, et les décisions de l’industrie devraient opposer santé humaine et bien-être animal. Pour éliminer les incohérences entre les exigences de l’ACIA en matière de salubrité des aliments et en matière de soins des animaux, il faudrait modifier l’intervalle maximal pour qu’il commence au moment du retrait de l’eau et non des aliments.
Au Canada, les poulets ont accès à de l'eau jusqu'au moment où ils sont chargés pour le transport. D'après les PPC, on pourrait envisager de réduire radicalement la durée de transport de 50 % s'il existait des données scientifiques absolues et incontestables. Nous n'entrerons pas dans les détails, mais le mémoire de consultation de M. Trevor Crowe, de l'Université de la Saskatchewan, soulève d'importantes questions sur les données scientifiques à l'appui de la proposition. C'est un document détaillé présenté par un chercheur sur le bien-être des animaux qui est reconnu mondialement, et je pense que le Comité devrait se pencher sur ce mémoire.
Selon le Résumé de l'étude d'impact de la réglementation de l'ACIA, des changements sont nécessaires afin de mieux harmoniser les dispositions avec les normes des partenaires commerciaux internationaux du Canada et les normes de l'OIE visant le bien-être des animaux. Cependant, il y a peu d'uniformité entre les partenaires commerciaux en ce qui a trait aux intervalles pour l'accès à l'eau, aux aliments et au repos pour les poulets. Aux États-Unis, les règlements fédéraux sont muets sur la durée du transport; il n'y a que des lignes directrices de l'industrie.
En Australie — l'un des États mentionnés aux fins des mesures réglementaires proposées —, on indique que le temps sans eau ne doit pas dépasser 24 heures pour les poulets, et qu'il ne faut pas retirer les aliments aux poulets plus de 12 heures avant le transport. Le total des 24 heures et des 12 heures correspond à nos 36 heures actuelles, même si on prétend que c'est 24 heures. Ils ne voient pas, cependant, que la réglementation ne couvre pas que la durée du transport. Ils étendent ce qui est considéré comme étant la durée du transport.
En Europe, l'intervalle maximal pendant lequel les poulets ne peuvent avoir accès aux aliments et à l'eau est de 12 heures. Cependant, cela n'inclut pas le temps de chargement et de déchargement. Concernant ce que M. Novak a dit, il est intéressant que le temps requis pour le chargement et le déchargement ne soit pas inclus dans l'intérêt du bien-être des animaux. Ils ne veulent pas qu'on charge et décharge les oiseaux rapidement dans le seul but de respecter les exigences. Ils veulent qu'on y consacre le temps nécessaire pour que ce soit fait convenablement.
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Je vous remercie de nous avoir invités à venir vous parler aujourd'hui. Je suis Matt Bowman, et ma famille et moi élevons du bétail à Temiskaming, en Ontario.
Je suis en ce moment le président des Beef Farmers of Ontario, et je siège au conseil d'administration de la Canadian Cattlemen's Association. La CCA est la voix nationale des 68 000 élevages bovins et parcs d'engraissement du Canada. Je suis accompagné de Brady Stadnicki, qui fait partie du personnel de la CCA à notre bureau d'Ottawa.
Le transport est un élément crucial des activités modernes de production, de commercialisation et de distribution des bovins. Tous les bovins sont transportés au moins une fois dans leur vie. Pour bien transporter les bovins, il faut posséder des compétences particulières et accorder une grande importance aux décisions qui se prennent avant le transport, ainsi que veiller à ce que les animaux soient aptes à faire le voyage en entier et non seulement à grimper dans le camion.
Pour l'industrie du boeuf, il est primordial de donner de bons soins aux animaux et de veiller à leur bien-être, et les producteurs continuent de veiller à offrir la meilleure vie possible à leur bétail. Aux fins de cette approche proactive, il faut veiller au maintien de la santé des animaux, réduire au minimum le stress au moment de la manipulation, du traitement ou du transport des animaux, et continuellement mettre à jour nos pratiques et innover.
En ce qui concerne la compréhension des effets du transport sur le bétail, l'industrie canadienne du boeuf n'est pas restée à l'arrière-plan. De concert avec Agriculture et Agroalimentaire Canada, les milieux universitaires, les spécialistes du bien-être des animaux, les vétérinaires, les camionneurs et les groupes de défense des animaux, les producteurs de bétail ont investi d'importantes sommes dans la recherche visant à faire le suivi du rendement de l'industrie et à trouver des moyens de réduire au minimum le stress que les animaux subissent.
Selon les rapports de recherches canadiennes, les résultats pour les bovins transportés au Canada sont très positifs. Des études ont démontré que 99,95 % des animaux transportés sur une longue distance parcourue en plus de quatre heures se rendent à destination sans incident, et que 99,98 % des animaux transportés sur une courte distance parcourue en moins de quatre heures arrivent à destination sans blessures.
Nous voulons nous assurer que de nouvelles dispositions réglementaires n'auront pas pour effet de nous éloigner davantage du 100 %. Nous estimons que nos résultats sont positifs, mais cela n'a pas empêché l'industrie de constamment chercher des façons de les améliorer. Les chercheurs sont toujours à explorer des aspects plus particuliers du transport du bétail et à voir les effets qu'ils produisent sur le bien-être des animaux. Entre autres, on compare le stress causé au bétail quand on le fait descendre pour ensuite le faire remonter dans le véhicule, par rapport au stress de faire le voyage en entier sans pause, et on étudie les effets de la température, de la façon dont les remorques sont conçues, des densités de chargement et de la façon de conduire du camionneur.
De plus, il est important de comprendre si les arrêts en cours de route ont effectivement pour effet d'atténuer le stress. Par exemple, les arrêts peuvent faciliter la transmission de maladies respiratoires et autres, en particulier chez les animaux vulnérables.
En ce qui concerne les modifications réglementaires proposées, les éleveurs bovins du Canada, comme l'ACIA, ont comme objectif de continuellement améliorer la santé et le bien-être des animaux. La CCA est d'avis que toute modification réglementaire doit se fonder sur des données scientifiques et, dans tous les cas possibles, utiliser des lignes de conduite axées sur les résultats qui visent l'animal. La CCA croit que pour qu'une nouvelle règle soit utile, la recherche à l'appui doit se faire en fonction de bovins commerciaux, de remorques et de conducteurs parcourant des distances typiques, et ce, dans des conditions typiques du Canada.
La CCA appuie les efforts déployés pour moderniser la réglementation en éclaircissant certaines définitions et en prenant des dispositions réglementaires moins normatives et plutôt axées sur les résultats. Cependant, nous sommes préoccupés par certains aspects des dispositions réglementaires proposées et par les effets qu'elles pourraient produire sur notre industrie.
Premièrement, nous sommes préoccupés par le changement du nombre maximal d'heures de transport du bétail, lequel a été réduit de 48 à 36 heures. La géographie, le climat et l'infrastructure qui forment le contexte de l'industrie bovine canadienne sont très différents par rapport à d'autres endroits, comme l'Union européenne, et les règles qui s'y appliquent ne peuvent pas tant s'appliquer au contexte canadien, d'après la CCA.
Il existe très peu de données démontrant qu'un changement normatif visant le nombre d'heures pendant lesquelles le bétail peut être transporté réduira encore plus le petit nombre de résultats négatifs dans l'industrie bovine. Au lieu de cela, la CCA croit que les dispositions réglementaires devraient correspondre à une approche basée sur les résultats, ce qui permettrait aux conducteurs expérimentés et compétents de faire preuve de jugement et de transporter le bétail du point A au point B le plus sûrement et le plus efficacement possible.
La CCA recommande aussi la réalisation d'études supplémentaires sur les intervalles entre les arrêts et la durée du transport avant toute modification de la réglementation afin d'éviter les effets négatifs involontaires sur le bien-être des animaux. De plus, la CCA recommande que la période de grâce de quatre heures dans la durée du transport soit maintenue, car il faut une flexibilité raisonnable en cas de circonstances imprévues lors de déplacements sur de longues distances.
La CCA s'inquiète aussi de ce que le Résumé de l'étude d'impact de la réglementation et l'énoncé des coûts et avantages que la proposition comporte ne représentent pas avec exactitude l'industrie bovine. On n'y reconnaît pas non plus que les producteurs vont devoir assumer la majorité des coûts supplémentaires causés par ces dispositions réglementaires. La CCA s'inquiète de la capacité des postes de repos existants compte tenu du volume accru, ainsi que de la pertinence des emplacements des postes de repos existants à l'échelle du Canada.
Avant l'entrée en vigueur de nouvelles règles, j'ai recommandé que l'ACIA fournisse une analyse qui est davantage axée sur le secteur.
Enfin, des préoccupations ont été exprimées par rapport au transfert de l'exigence liée à la responsabilité et à certaines des définitions proposées, et nous serions heureux d'en dire davantage à ce sujet un peu plus tard pendant les questions.
En terminant, je tiens à dire que les producteurs de bovins travaillent sans relâche pour apporter des améliorations concrètes à la santé et au bien-être des animaux dans toutes les facettes de l'industrie. À mesure que nous progressons, il est essentiel que toutes les modifications réglementaires contribuent également à apporter de véritables améliorations au bien-être des animaux plutôt que de nuire involontairement aux nombreux résultats positifs obtenus par l'industrie à l'heure actuelle.
Merci de nous avoir donné l'occasion de témoigner. Nous avons hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je sais ce que vous vous demandez tous. Qui est Ken Metzger, et pourquoi est-il ici?
Je ne représente pas une organisation nationale qui regroupe des milliers de personnes. Je n'ai qu'une petite clinique vétérinaire à Linwood, en Ontario, mais je suis aux premières lignes, et ma clinique offre des services vétérinaires à environ 10 % des producteurs de porc et 75 % des producteurs de boeuf de l'Ontario.
En lisant la Gazette du Canada, j'ai eu peur que le gouvernement puisse être juste assez naïf pour croire ces modifications fantaisistes et pour qu'il les mette en oeuvre. J'ai donc écrit à mon député fédéral, à mon député provincial ainsi qu'au Dr Kiley pour leur faire part de mes préoccupations, et je suppose que c'est ce qui explique ma présence ici aujourd'hui. Merci de m'avoir invité.
L'une des principales modifications proposées dans la Gazette ferait passer le délai de transport maximal de 52 à 36 heures pour le bétail, et de 36 à 28 heures pour les porcs. Il ne faut pas que cela entre en vigueur, car notre industrie en Ontario serait gravement perturbée. N'oubliez pas que les porcs ne peuvent pas être déchargés et rechargés pour des raisons liées à la biosécurité.
Chaque semaine en Ontario, nous faisons venir 8 000 porcelets nouvellement sevrés de la Nouvelle-Écosse et du Manitoba. Les camions ne peuvent pas faire le trajet en 28 heures, ce qui signifie qu'il faudrait mettre fin à cette pratique. Un bon nombre de producteurs néo-écossais seraient contraints de fermer leurs portes. Une grande partie des fermes manitobaines appartiennent à des producteurs ontariens, qui s'en servent pour leur production de porcs en Ontario, et beaucoup de ces fermes devraient être vendues.
De plus, l'Ontario n'est pas autorisé à transformer suffisamment d'animaux, et nous devons être en mesure d'acheminer nos porcs vers le marché manitobain pour l'abattage. En outre, chaque année, plus de 100 000 bovins du Manitoba devraient être déchargés inutilement, alors que le trajet se fait actuellement d'une traite.
Aucune donnée scientifique ne prouve que des délais de transport plus courts amélioreraient le bien-être des animaux. En fait, la recherche montre que le chargement et le déchargement sont la partie la plus stressante du transport et celle où la plupart des blessures se produisent.
On affirme également que les veaux deviennent déshydratés pendant le trajet. C'est tout simplement faux, car leur panse peut contenir de 5 à 10 gallons. Pensez-y bien. Le conducteur boira peut-être trois litres d'eau, mais les veaux ont déjà 30 litres d'eau dans leur panse. Ils ne sont pas plus affamés compte tenu encore une fois de la grande capacité de leur panse et parce qu'ils mangent de la paille dans le camion.
On a déjà mentionné que le déchargement inutile du bétail manitobain à Thunder Bay présente un risque en matière de biosécurité. Chaque année, dans notre propre clinique, nous faisons un sondage sur la santé du bétail auprès de nos producteurs. Nous constatons toujours que le taux de maladies des veaux de l'Ontario et du Québec est le double de celui des veaux de l'Ouest qui sont transportés sur de longues distances. Les délais de transport actuels fonctionnent très bien. Les veaux de l'Ouest arrivent en Ontario en excellente santé.
Si les membres du Comité estiment qu'ils doivent être rassurés à ce sujet, je les encourage tout simplement à ouvrir leur ordinateur portable, à aller sur Twitter, à chercher « Ken Schaus » et à prendre une minute pour regarder des vidéos du déchargement de veaux de l'Ouest en Ontario. Ils auront ainsi l'heure juste.
Dans la deuxième principale partie de la Gazette, il est question d'une série de modifications aux définitions. Je tiens maintenant à être bien clair. Le seul groupe qui profiterait et qui se soucie de ces définitions exactes est l'ACIA, car elle s'en sert pour infliger des sanctions administratives pécuniaires. En quatre ans et demi, l'ACIA a infligé plus de 1 000 sanctions administratives pécuniaires, ce qui lui a permis d'obtenir 8,5 millions de dollars en amendes. À mon avis, de nombreuses sanctions reçues par mes clients étaient injustifiées.
Kathy Zurbrigg, une étudiante au doctorat à l'Université de Guelph qui travaille maintenant à Ontario Pork, a présenté ses travaux de recherche à l'ACIA. Je les ai ici. Ils portent sur les pertes de porcs en cours de transport, ce qui signifie que les animaux sont morts dans le camion en route vers l'abattoir. Elle a constaté qu'une grande partie de ces porcs avaient des lésions cardiaques qui ont causé leur mort, et qu'il aurait été impossible pour les producteurs ou les transporteurs de savoir quels porcs étaient concernés, s'ils allaient mourir et, le cas échéant, à quel moment.
Ces porcs sont tout simplement morts, et ce n'est la faute de personne. L'ACIA croit pourtant que c'est attribuable à l'entassement, même si la recherche scientifique la contredit. La recherche scientifique ne semble pas influencer l'ACIA, qui continue d'infliger des sanctions administratives pécuniaires pour cette raison.
J'aimerais vous donner un autre exemple des conséquences désastreuses qu'auraient ces modifications aux définitions. Selon l'alinéa 136(1)f), tout animal ayant un « léger problème de mobilité » serait considéré comme fragilisé et ne pourrait être transporté que s'il est isolé, embarqué le dernier et débarqué le premier, et ainsi de suite. Chaque année en Ontario, des dizaines de milliers d'animaux ont un léger problème de mobilité. Il serait donc tout simplement impossible pour l'industrie de se conformer à cette règle.
En résumé, j'implore les membres du Comité de faire la bonne chose. Ne cédez pas aux défenseurs des animaux, qui ont des objectifs irrationnels. Ne faites pas en sorte qu'il sera encore plus facile pour l'ACIA d'infliger des sanctions administratives pécuniaires alors qu'il y en a déjà beaucoup trop qui sont injustifiées. Nous voulons tous améliorer le bien-être des animaux, tant les activistes que l'industrie des productions animales, mais ce que les activistes ne comprennent pas, c'est que ces modifications seraient contre-productives et nuiraient à leur bien-être.
Au Canada, nous avons un secteur de l'élevage de calibre mondial. Nos producteurs, nos transporteurs et nos transformateurs comptent parmi les meilleurs au monde et produisent le meilleur boeuf et le meilleur porc de la planète. Travaillons tous ensemble pour atteindre notre objectif commun d'amélioration du bien-être des animaux dans un secteur de l'élevage florissant.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je vais parler en français. Vous voudrez peut-être mettre vos écouteurs.
[Français]
Je vais aller dans le même sens que M. Anderson.
On sait qu'en Europe, le cadre réglementaire contient des normes extrêmement élevées. En ce qui a trait au transport des animaux, elles sont probablement parmi les plus élevées au monde.
Pourriez-vous nous parler un peu de votre évaluation de ce système européen? Vous avez parlé beaucoup de la diminution de la période maximale sans aliments et sans eau, avec laquelle vous êtes plus ou moins à l'aise. Là-bas, quand le transport dure huit heures, on dit qu'il est de longue durée et on doit, par exemple, munir son camion d'un système de ventilation, d'abreuvoir ou d'autres choses.
Qu'en est-il en Europe? Pourquoi cite-t-on ce système en exemple partout sur la planète? Ne pourrait-on pas se rapprocher de cette norme?
Vous pouvez répondre chacun à votre tour.
Monsieur Novak, allez-y en premier, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous de votre témoignage d'aujourd'hui.
Puisque je viens du Canada atlantique, je vais poser quelques questions sur l'incidence des industries dans cette région. Lors de notre dernière rencontre avec les représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ou ACIA, j'ai dit que nous avions observé une baisse importante du nombre d'abattoirs dans le Canada atlantique, ce qui signifie que les éleveurs doivent désormais faire plus de transport.
Docteur Metzger, vous avez parlé du transport en provenance de la Nouvelle-Écosse et du fait qu'il faut selon vous y mettre un terme. Pourriez-vous en parler?
Si j'en ai la chance, je m'adresserai peut-être ensuite aux représentants des industries.
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Pour la deuxième heure, le problème technique a été réglé. Tout fonctionne bien.
Pour cette deuxième heure, nous recevons les représentantes de Mercy for Animals: Krista Hiddema, de même que Lauri Torgerson-White, spécialiste du bien-être des animaux.
Nous accueillons également Anna Pippus, directrice de la Défense des animaux d'élevage d'Animal Justice, qui témoigne par vidéoconférence à partir de Vancouver, en Colombie-Britannique. Nous accueillons enfin Michael Cockram, membre du Comité sur le bien-être animal au sein de l'Association canadienne des médecins vétérinaires.
Je vous souhaite la bienvenue.
Vous avez tous sept minutes, et nous pouvons commencer par Mme Hiddema.
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Mesdames et messieurs les membres du Comité, nous sommes honorées d'avoir été invitées à nous adresser à vous aujourd'hui. Je m'appelle Krista Hiddema, et je suis la vice-présidente de la division canadienne de Mercy for Animals. Je suis accompagnée de ma collègue Lauri Torgerson-White, notre spécialiste du bien-être des animaux.
Le 22 mars, dans un entretien sur Power & Politics faisant suite au dépôt du budget, le a affirmé que le gouvernement s'est engagé à ce que le Canada devienne le meilleur pays au monde en matière d'agriculture. Étant donné que les lois canadiennes régissant le transport des animaux sont sans doute les pires du monde occidental, des changements radicaux sont nécessaires pour réaliser son objectif. Ces changements doivent permettre au Canada d'être compétitif à l'échelle mondiale, et pas seulement sur un pied d'égalité avec les normes tout aussi obsolètes des États-Unis.
Chaque année, quelque 700 millions d'animaux sont transportés et abattus pour nourrir les Canadiens. Le gouvernement a l'obligation d'éviter que ces animaux soient maltraités. Un sondage sur le transport des animaux d'élevage réalisé auprès des Canadiens révèle que la vaste majorité d'entre eux croit que les animaux élevés pour la consommation humaine doivent être traités sans cruauté. Or, les choses se passent autrement. L'ACIA a reconnu qu'il y a 14 millions d'animaux par année qui souffrent durant le transport, et que 1,6 million d'entre eux sont déjà morts lorsqu'ils arrivent à l'abattoir. L'une des constatations de notre sondage qui est particulièrement digne de mention révèle que 95 % des Canadiens d'un océan à l'autre, tant des régions rurales qu'urbaines, accepteraient de payer davantage pour consommer des animaux qui ont été traités sans cruauté.
Je vais maintenant aborder les neuf enjeux principaux qui, selon nos recherches factuelles, représentent les facteurs les plus déterminants du transport sans cruauté des animaux.
Tout d'abord, huit heures est la durée de transport absolument maximale au cours de laquelle un animal peut être privé de nourriture, d'eau et de repos. C'est ce que font plusieurs grands pays producteurs de bétail, y compris l'Italie, la France et l'Allemagne, et la pratique est étayée par les données scientifiques les plus récentes sur le bien-être animal. En plus d'avoir un effet négatif sur le bien-être des animaux, les durées de transport de plus en plus longues nous rendent aussi moins compétitifs à l'échelle internationale, et ont une incidence sur la qualité de la viande.
Le deuxième élément fondamental, c'est que les animaux doivent être protégés des éléments météorologiques et bénéficier d'une ventilation adéquate. Pour que les animaux puissent conserver une température corporelle convenable, la température à l'intérieur du camion de transport doit être conservée entre 5 et 30 °C, et les animaux doivent être protégés des précipitations et du soleil. Les camions doivent être pourvus de capteurs de température, et un système d'alarme doit avertir le conducteur lorsque la température excède les limites acceptables, après quoi des mesures doivent immédiatement être prises.
En troisième lieu, les animaux doivent avoir suffisamment d'espace pour adopter des positions et des mouvements naturels. Le règlement doit fixer des limites de densité de chargement pour chacune des espèces à partir d'équations scientifiques qui tiennent compte de la taille de l'animal.
Le quatrième facteur, c'est que seuls les animaux en santé doivent être transportés. Le transport est un des moments les plus stressants de la vie d'un animal, et en aucun cas un animal déjà malade ou blessé ne devrait être transporté, étant donné que cela lui causerait une souffrance extrême. Des gens dûment formés, et parfois même un vétérinaire, doivent déterminer si les animaux arriveront à faire le voyage.
En cinquième lieu, une politique de tolérance zéro devrait s'appliquer à toute forme de brutalité à l'égard des animaux. Cela signifie qu'il doit être totalement interdit de battre et de traîner un animal, de lui asséner des coups de pieds et d'utiliser des aiguillons électriques. Des caméras vidéo diffusées directement sur le Web doivent être installées dans les zones d'embarquement et de débarquement.
En sixième lieu, certains animaux doivent être transportés séparément, ce qui s'applique plus particulièrement aux sangliers. En fait, les sangliers se font souvent enlever leurs défenses sans analgésiques, au moyen d'un coupe-boulons placé au bord de la gencive. Cette pratique a pour objectif d'embarquer plus de sangliers à bord d'un camion, mais elle est atrocement douloureuse, comme vous pouvez l'imaginer. Il faut donc interdire la coupe des défenses des sangliers, et ces animaux doivent être transportés dans des enclos distincts à l'intérieur du camion.
Le septième facteur, c'est que les conducteurs doivent suivre chaque année une formation liée aux différentes espèces pour obtenir une certification. Le cours doit notamment porter sur la physiologie des animaux, les besoins en eau et en nourriture, les comportements animaliers, le stress, les soins d'urgence et les plans d'urgence.
En huitième lieu, il faut tenir des registres détaillés de tous les volets du transport des animaux, qui doivent être conservés et rendus publics.
Pour terminer, le gouvernement doit assurer une surveillance étroite, en plus d'imposer des amendes et des sanctions dissuasives en cas de dérogation. Le gouvernement est tenu de traiter les animaux sans cruauté pour répondre aux attentes de ses citoyens. Comme le l'a dit, le gouvernement a également l'obligation de demeurer compétitif sur la scène mondiale en ce qui a trait aux animaux d'élevage.
Selon le Budget de 2017, le Secrétariat du Conseil du Trésor recevra 6 millions de dollars sur trois ans pour continuer à soutenir la croissance des entreprises en harmonisant nos exigences réglementaires avec celles de nos partenaires commerciaux, une initiative pour laquelle l'agriculture est un volet déterminant. Étant donné que la réglementation n'a pas été mise à jour depuis 40 ans, il est essentiel d'y apporter maintenant des modifications fondamentales et considérables, qui doivent être fondées sur les données scientifiques récentes plutôt que sur celles qui remontent à plusieurs décennies.
Je vous remercie de votre temps. Nous serons ravies de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup de me donner cette occasion de venir témoigner au nom des animaux.
Puisque je suis spécialiste du droit, j’aimerais d’abord formuler quelques commentaires sur le rôle que joue la réglementation au sein d’une démocratie. Les organismes de réglementation servent à protéger l’intérêt public et non les industries qu’ils régissent. Je lance un appel à la vigilance contre la tendance commune, mais inappropriée sur le plan démocratique, des régimes de réglementation à être sous l’emprise des parties réglementées en raison de l’influence indue de l’industrie sur la teneur des règlements.
Le juge Wright, de la cour d’appel de D.C., a fait une observation réfléchie selon laquelle la réglementation publique de l’industrie souffre d’un problème récurrent, soit que l’organisme de réglementation est indûment orienté vers les intérêts de l’industrie qu’il est censé régir plutôt que vers l’intérêt public qu’il est censé protéger. Le rôle de l’organisme de réglementation est d’établir des normes fondées sur des données scientifiques qui témoignent de valeurs sociétales, dans ce cas-ci, que les animaux ne devraient pas souffrir de leur service involontaire à l’humain. Il revient à l’industrie de respecter ces normes dans le cadre de ses activités économiques.
De par le monde, les industries tentent d’esquiver la réglementation, non parce qu’elles ont de mauvaises intentions, mais bien parce que la réglementation ajoute nécessairement à leur fardeau et à leurs dépenses. Pourtant, toute démocratie civilisée a besoin de règlements. Les groupes vulnérables ont besoin d’être protégés par des règles et les animaux composent le groupe de notre société le plus important et le moins puissant sur le plan politique.
Le public a besoin de règles pour s’assurer que les industries ne font aucun compromis en ce qui a trait à nos valeurs culturelles dans leur quête de bénéfices nets. Le public se soucie profondément des animaux et veut éviter tout préjudice à leur égard. Au sein d’une démocratie, les organismes de réglementation doivent rendre des comptes aux électeurs et non aux industries qu’ils régissent.
Dans sa directive au Cabinet sur la gestion de la réglementation, le gouvernement du Canada s’est engagé envers les Canadiens à protéger et à défendre l’intérêt public en s’assurant que les activités réglementaires procurent les plus grands avantages globaux à la génération actuelle de Canadiens et aux générations futures. De plus, il a promis de prendre des décisions fondées sur les meilleures connaissances et données scientifiques disponibles et d’encourager l’entrepreneuriat et l’innovation dans l’économie.
De nombreux citoyens seraient outrés et consternés d’apprendre que, selon les chiffres du gouvernement, chaque année, 1,59 million d’animaux d’élevage arrivent déjà morts à l’abattoir. Il s’agit d’une crise. Ces animaux souffrent jusqu’à la mort aux mains de l’homme. Ils ont peut-être été entassés dans des véhicules secoués; peut-être ont-ils suffoqué, été blessés ou exposés à des conditions météorologiques extrêmes; peut-être ont-ils manqué d’air ou sont-ils morts de froid ou de chaleur extrême; peut-être se sont-ils effondrés en raison de déshydratation, d’inanition ou de fatigue; peut-être sont-ils morts pour toutes ces raisons. De nombreux animaux souffrent dans de telles conditions, mais réussissent à rester en vie suffisamment longtemps pour ne pas devenir une autre statistique de mortalité à l’arrivée.
Cette réalité barbare ne reflète pas les valeurs canadiennes ou la volonté des Canadiens.
Le Canada dispose également d'installations de recherche de renommée mondiale sur l'agriculture animale, y compris celles de l'Université de Guelph et de l'Université de la Colombie-Britannique. Nous devrions tenir compte des résultats de leurs activités scientifiques à la fine pointe. Au contraire, nous les ignorons.
Il est dit que la nécessité est la mère des inventions. Si l’organisme de réglementation ne fait que réglementer pour satisfaire l’industrie, cela ne fait rien pour encourager l’entrepreneuriat et l’innovation pour régler un problème urgent, soit que des millions d’animaux souffrent et meurent. Sans réglementation utile, le bien-être des animaux devient inévitablement victime du nivellement par le bas.
Je vais maintenant comparer brièvement le Canada à d’autres pays. Il est complexe d’adapter des lois d’un autre pays au nôtre. D’ailleurs, il existe un domaine d’étude entièrement dédié à la complexité du droit comparé. Les situations varient en fonction de la culture, de l’économie, de la démographie, de la géographie et des structures politiques en place, notamment. Pourtant, il est possible de tirer des leçons de ce qui se fait ailleurs.
Une chose est claire: d’autres pays tiennent davantage compte des préoccupations du public à l’égard du bien-être des animaux et poussent les industries réglementées à innover plutôt qu’à stagner.
Par ailleurs, le but devrait être de devenir un chef de file mondial et non d’exiger le strict minimum de l’industrie. Le Canada est un pays de renommée mondiale. Nous devrions repousser les frontières en matière de compassion et de droit pour les vulnérables, de respect de la science et d’innovation et d’entrepreneuriat, comme l’a promis le gouvernement du Canada aux citoyens.
Nous nous inquiétons particulièrement du fait que seules des mesures fondées sur les résultats sont utilisées dans les dispositions relatives à l’exposition aux conditions météorologiques extrêmes et à la densité de chargement. Le recours à des mesures fondées sur les résultats plutôt qu’à des mesures prescriptives permet de définir les résultats, mais laisse les parties réglementées dicter la façon d’atteindre lesdits résultats.
Autrement dit, la réglementation reflète un objectif vague au lieu d’établir des normes quantitatives fondées sur des données. Les mesures fondées sur les résultats ont un rôle à jouer en tant qu’outils réglementaires, mais elles doivent être utilisées de manière appropriée. Il est un précepte fondamental selon lequel les lois doivent être suffisamment souples, mais également aussi prévisibles que possible. L’utilisation de chiffres précis, donc de règlements quantitatifs, favorise la prévisibilité, contrairement à des résultats vagues.
Les règlements en vigueur en matière de santé animale montrent que les mesures fondées sur les résultats en matière d’exposition aux conditions météorologiques et à la densité de chargement ne fonctionnent pas. Pourtant, ces dispositions demeurent largement inchangées dans les règlements proposés. Aux États-Unis, la jurisprudence montre que les mesures fondées sur les résultats dans le contexte du bien-être des animaux ne permettent pas d’établir des normes applicables et minimales en matière de bien-être animal.
Nous devons adopter des mesures prescriptives en matière d’exposition aux conditions météorologiques et à la densité de chargement pour promouvoir l’uniformité parmi les producteurs; éviter une course vers le bas au détriment du bien-être des animaux; assurer l’application régulière, équitable, prévisible et uniforme des lois; et maintenir la confiance du public. Les mesures fondées sur les résultats devraient servir à accroître les règles fondées sur des données concrètes et des chiffres.
Veuillez vous référer à notre mémoire pour plus de détails et d’autres commentaires. Je tiens également à souligner que j’appuie les propositions avancées par mes collègues d’autres organisations pour la protection des animaux.
Merci de m’avoir permis d’exprimer mes inquiétudes au nom des animaux, du public et de la démocratie.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci de nous donner cette occasion de comparaître devant votre comité.
L’Association canadienne des médecins vétérinaires, l’ACMV, sert de forum national et international à plus de 5 500 médecins vétérinaires travaillant un peu partout au pays. Les médecins vétérinaires font la promotion de la santé et du bien-être animal et travaillent à soulager la souffrance animale et à protéger la santé publique. Les médecins vétérinaires fournissent une expertise unique sur la santé et le bien-être de tous les types d'animaux et ont l’obligation professionnelle de veiller au bien-être des animaux. La défense du bien-être animal est une priorité stratégique de l’ACMV.
Je suis membre du Comité sur le bien-être animal de l’ACMV et professeur à l’Atlantic Veterinary College de l’Universite de l’Île-du-Prince-Édouard où je suis titulaire d’une chaire en bien-être animal. Mon principal domaine de recherche est le transport des animaux.
L'importance du bien-être animal pour la société et notre compréhension de la façon dont les animaux répondent aux pratiques de gestion, notamment le transport, ont progressé significativement depuis la rédaction du Règlement sur la santé des animaux actuellement en vigueur. La révision de ce document doit être une priorité. Comme vous l'avez probablement déjà entendu au cours des témoignages précédents, le transport et le bien-être animal sont des enjeux complexes et les différents intervenants adoptent des positions différentes à l’égard des modifications réglementaires.
La recherche scientifique sur le bien-être animal a clairement démontré que les mammifères et les oiseaux ont la capacité de souffrir et que certains aspects du transport exposent les animaux à des risques de souffrance. La bonne nouvelle, c’est que si l’on prend des mesures pour s’assurer que les animaux sont aptes au transport et pour s’assurer de la qualité du transport, de la manipulation et de la gestion connexes des animaux, ceux-ci pourront être transportés sans éprouver de graves problèmes liés au bien-être. Cependant, les situations sont rarement idéales et différents types d’animaux sont plus susceptibles que d’autres au transport. Malheureusement, certains souffrent et d'autres meurent lors de leur transport.
Des aspects pathophysiologiques et émotionnels se rattachent à la souffrance associée au transport. La manipulation, le chargement et le déchargement, le mouvement du véhicule et les interactions avec d’autres animaux peuvent causer des blessures, de la douleur et de l’inconfort. La restriction des aliments et de l’eau lors de longs trajets peut se traduire par la faim, la faiblesse, l’épuisement des réserves d’énergie, la soif et la déshydratation. L’exposition à des extrêmes thermiques en raison de l’incapacité des modalités de transport à protéger les animaux contre des conditions extérieures rigoureuses, tant la chaleur que le froid, et l’accumulation de la chaleur et de l’humidité dans le véhicule peuvent causer une détresse thermique et la mort. Les animaux peuvent ressentir la peur et la détresse en raison de l’exposition à des facteurs nouveaux et peuvent développer de la fatigue durant de longs trajets.
Il est plus probable que les animaux faibles ou qui souffrent de maladies ou de blessures éprouveront des problèmes liés au bien-être, comme la douleur et la maladie, avant d’être transportés. Ils souffriront probablement davantage parce que le transport amplifiera les problèmes préalables au transport. Ils seront moins aptes à gérer les difficultés, comme l’entrée et la sortie du véhicule, le maintien de la stabilité, l’évitement de la fatigue et la tolérance de la restriction d’aliments et d’eau et des environnements thermiques extrêmes. Ils se détérioreront probablement durant le trajet et ils risquent davantage de mourir pendant leur transport, de devenir non ambulatoires ou d’être euthanasiés à l'arrivée par rapport aux animaux qui sont en santé.
Le Règlement doit aborder ces enjeux en définissant comment la gestion des animaux pendant le transport peut réduire le risque de souffrance. Malheureusement, les modifications proposées au Règlement sur la santé des animaux ne reflètent pas pleinement les normes internationales, la recherche scientifique et la compréhension vétérinaire des répercussions du transport des animaux.
Nous pouvons résumer nos principaux commentaires sur les modifications réglementaires proposées de la façon suivante.
Premièrement, l’aptitude des animaux au transport. L’ACMV estime que les conditions proposées énumérées dans la catégorie des animaux « compromis » devraient être reconsidérées et que beaucoup de ces conditions devraient être placées dans la catégorie « inaptes au transport ». L’ACMV est d’avis que les propositions qui permettraient le transport des animaux pouvant aller jusqu’à 12 heures dans les conditions énumérées dans la catégorie des « animaux compromis » se traduiraient par des souffrances considérables.
Deuxièmement, les intervalles pendant lesquels les animaux peuvent être transportés sans aliments, eau et repos. L’ACMV appuie fermement la réduction des intervalles de temps pendant lesquels les animaux peuvent être transportés sans aliments, eau et repos. Cependant, l’ACMV estime que les intervalles maximums proposés pour les animaux sont toujours plus longs qu’ils ne devraient l’être afin de réduire le risque de souffrance. Dans certaines conditions, la recherche scientifique peut fournir des données qui indiquent la détérioration du bien-être animal après un trajet d’une durée particulière. Cependant, dans la plupart des situations, les réponses sont linéaires et n’offrent aucune « ligne de démarcation » claire. La recherche sur ce sujet et d’autres questions connexes fait l’objet d’une évaluation par le comité scientifique des codes de pratiques sur le transport.
Troisièmement, la souffrance des animaux durant le transport. L’ACMV estime que des approches multiples sont requises dans le Règlement afin d’assurer que même si un animal arrive « en vie », il n’a pas souffert pendant le trajet. En plus des mesures proposées qui se fondent sur les résultats, l’ACMV croit que l’on doit aussi considérer les résultats de travaux de recherche, les conseils professionnels et l’opinion des médecins vétérinaires à l’égard de l’évaluation de la souffrance et de l’application du Règlement.
L’ACMV appuie fermement le remplacement de l’expression « souffrir indûment » par le terme « souffrir ». De plus, nous avons présenté des suggestions détaillées sur les divers articles du projet de Règlement.
L’ACMV encourage le gouvernement fédéral à consacrer les ressources nécessaires à l’application, à la formation et à la recherche afin de mettre en œuvre et d’appuyer le nouveau Règlement pour obtenir les résultats escomptés en matière de bien-être animal.
L’ACMV souhaite exprimer son appui à l’orientation générale adoptée par le projet de Règlement. Cependant, l’ACMV estime que des modifications s’imposent pour que le nouveau Règlement soit efficace afin de renforcer le traitement sans cruauté des animaux pendant le transport. Nous nous réjouissons à la pensée de travailler avec les divers intervenants en vue de mettre au point des solutions pour résoudre les défis liés au transport des animaux et de partager nos connaissances, nos compétences et notre expérience à titre de médecins vétérinaires.
Merci, monsieur le président.
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C'est la théorie que vous présentez.
J'aimerais en revenir aux transports mais, au bout du compte, je crois que mon travail consiste à m'assurer qu'on adopte la réglementation qui s'impose sans faire augmenter le prix de la nourriture, sinon des activistes contre la pauvreté viendront dire que le prix des aliments est trop élevé. Il est question de... Vous avez mentionné que plus de 700 millions d'animaux qu'on transporte sont abattus. Donc, si on fait le calcul, 2 % des animaux souffrent pendant leur transport et moins de 1 % des animaux meurent avant d'arriver à destination.
Ma question s'adresse à tous les membres: dans quelle mesure la réglementation proposée réduira ces pourcentages? Au bout du compte, si elle ne réduit pas les pourcentages, nos efforts seront vains. Je veux m'assurer que ce que nous proposons, ce que nous présentons, et les recommandations que nous formulons au sein du comité font baisser ces pourcentages, sinon nous aurons mené cet exercice pour rien.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais remercier les personnes qui sont venues témoigner aujourd'hui dans le cadre de notre étude sur le transport des animaux.
J'essaie simplement de bien comprendre. Lorsque nous avons terminé notre journée à la Chambre, je rentre chez moi et je tente toujours de me préparer pour les journées suivantes.
Je dois vous féliciter pour la quantité de documentation que vous avez fournie dans le cadre de cette étude. Merci. J'essaie encore de tout absorber.
J'aimerais commencer par une question. Nous avons instauré des lois en 1977. En 2017, nous les passons en revue après une période de consultations de 10 ans. Je sais que nous essayons d'harmoniser nos lois et certaines de nos pratiques avec les normes internationales. Je sais que les mesures que nous prenons doivent s'appliquer au Canada et tenir compte de notre géographie et de notre climat, de nos quatre saisons.
Pourriez-vous nous dire où se situe le Canada par rapport aux États-Unis, et peut-être parler des pratiques et normes européennes en comparaison pour ce qui est de la santé des animaux au plan international?
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Nous avons, en fait, procédé à une analyse de la position du Canada par rapport à chaque pays important, y compris l'OIE. Elle se trouve dans notre documentation, sous forme de tableau. Il ne fait aucun doute que nous sommes en retard sur tous les autres pays industrialisés en ce qui concerne le transport des animaux. Bien que nous ne soyons pas très loin derrière les États-Unis, nous accusons toujours un retard. Nous croyons fermement qu'en tant que Canadiens et, en particulier, de Canadiens qui ne veulent pas que les animaux souffrent, nous sommes dans l'obligation de faire des changements dramatiques à ce stade.
L'autre point sur lequel j'aimerais me prononcer est la question toujours non résolue concernant l'Union européenne. Au bout du compte, bien que nous ne fassions pas partie de l'Union européenne, il est clair que les animaux peuvent éprouver les mêmes souffrances, qu'ils soient en Allemagne ou au Canada.
Lorsque nous parlons du nombre d'heures de transport, il y a des solutions de rechange. Le déchargement et le rechargement des animaux est extrêmement stressant, certes, mais il y a des camions ventilés à température contrôlée à bord desquels on offre eau et nourriture. Lorsqu'on sait que le transport durera plus de huit heures, on devrait utiliser des systèmes de transport par camion à part.
Nous croyons aussi qu'il y a possibilité d'ouvrir d'autres abattoirs pour simplement éviter que ces animaux soient transportés pendant 52 heures, ce qui est totalement inadmissible. Nous savons qu'il y a des possibilités d'emploi dans ce cas et qu'il existe de meilleurs systèmes de transport par camion.
Ce n'est pas différent. Si vous devez emmener vos enfants en Floride, qu'allez-vous faire? Vous allez préparer une collation et la mettre à l'arrière de votre automobile, vous ferez quelques autres choses et vous arrêterez. Il est aussi possible de le faire pour les animaux. Comme Michael l'a mentionné, chaque animal ressent de la souffrance, et aucune mort n'est acceptable. Lorsque nous avons la possibilité de réduire cette souffrance de façon dramatique, nous avons l'obligation de le faire à l'égard de la communauté internationale, des Canadiens et, honnêtement, des animaux.
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Je remercie tous les témoins, tant du premier que du second groupe.
Vos témoignages m'ont été extrêmement utiles pour comprendre la situation et ils ont mis en balance le besoin d'avoir une industrie agricole dynamique avec celui de respecter les exigences légitimes relatives au bien-être des animaux.
Madame Hiddema, je suis d'accord avec vous pour dire que notre secteur agricole est très important. J'irais plus loin et je reprendrais la déclaration de notre ministre de l'Agriculture, le , qui fait valoir que nous devrions être une superpuissance en agriculture. Cela comprend donc l'élevage des porcs, des poulets et des cochons. J'ai eu la chance que le ministre soit dans le coin de ma circonscription de Steveston—Richmond-Est. Nous avons plus de 200 agriculteurs: des producteurs de porcs, de poulets et de bovins.
Quelle serait, selon vous, l'incidence de vos propositions sur l'industrie en Colombie-Britannique?
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Au sens de la loi, les animaux sont considérés comme des biens, mais des types de biens spéciaux. La loi ne le reconnaît pas explicitement, mais elle le fait implicitement. La démarche du Québec pour placer les animaux dans la catégorie des êtres sensibles était une mesure explicite en ce sens.
À titre d’exemple, la cruauté envers les animaux est une infraction criminelle, tandis que ce n’en est pas une d’endommager une table. C’est parce que nous comprenons implicitement dans la loi que les animaux sont des êtres sensibles. Lorsqu’il est question de leur capacité de souffrir, les animaux ne diffèrent en rien des humains; en fait, il nous arrive parfois d’oublier que les humains sont aussi des animaux.
En règle générale, dans le monde entier, on a tendance à reconnaître que les animaux représentent des types de biens spéciaux et que nous les utilisons comme des biens, mais dans le domaine scientifique, on reconnaît de plus en plus qu’il s’agit d’êtres sensibles. En outre, la société montre de plus en plus d’empathie et de compassion à l’égard des animaux, qui sont des êtres vulnérables.
Je pense que les tendances mondiales illustrent un peu pourquoi il est si important d’adopter cette réglementation. On discute des difficultés et de la question de savoir si la réglementation changera vraiment les choses mais, bien sûr, c’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous devons croire que la réglementation est efficace et essentielle au fonctionnement d’une démocratie.
Pour ce qui est de l’affaire dans laquelle Anita Krajnc a été accusée de méfait criminel à Toronto pour avoir donné de l’eau à des cochons, je pense qu’elle jette vraiment l’éclairage sur le problème des cochons en particulier à bord de ces camions métalliques chauds dont la température n’est pas contrôlée. Pendant l’hiver, les cochons peuvent avoir très froid et même geler. Mme Krajnc a observé que des cochons avaient des engelures aux oreilles. Inversement, pendant l’été, ils peuvent arriver haletants, ce qui, selon le code de pratiques pour le transport des animaux est un signe de détresse causée par la chaleur qui doit être traité immédiatement sinon l’animal risque de mourir.
Nous ne sommes pas entrés dans les détails, mais en Nouvelle-Zélande, par exemple, les cochons et autres monogastriques ne peuvent pas se passer d’eau pendant plus de six heures, si bien qu’on analyse l’eau et la nourriture en fonction des espèces pour reconnaître que les cochons n’ont pas de glandes sudoripares et qu’ils tombent raides morts à bord des camions de métal. Environ 15 000 animaux meurent chaque année pendant leur transport.
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Merci, monsieur le président.
Je suis fier d’être le fils d’éleveurs de porcs et le gendre d’exploitants d'une ferme laitière, et je ne peux pas tolérer que l’on croit qu’il existe une cruauté systémique à l’égard des animaux dans les fermes canadiennes. Ce n’est tout simplement pas le cas.
Je suis très fier des 5 600 agriculteurs dans ma circonscription. Nous avons plus d’un demi-million de porcs et plus de 50 000 bovins, et ils ne sont pas traités avec cruauté. Ils ne sont pas sujets à de mauvais traitements de la part des agriculteurs. Je suis fier de nos fermes agricoles canadiennes et du travail qu’elles accomplissent. Je crois que c’est un manque de respect à l’égard de ces familles agricoles qui travaillent avec acharnement de laisser entendre, même de déclarer implicitement, qu’elles infligent des traitements cruels à leurs animaux et que même les normes qu’elles appliquent sont cruelles. Ce n’est simplement pas le cas. Je crois que c’est une insulte à nombre de familles agricoles.
Ma question s’adresse à M. Cockram. Dans vos remarques, vous avez mentionné que le chargement et le déchargement des animaux accroît le stress et la possibilité de les blesser et de les faire souffrir mais, parallèlement, vous militez en faveur d’une réduction du temps qu’un animal peut passer dans un camion, ce qui accroît le nombre de fois qu’un animal sera chargé et déchargé.
Comment justifiez-vous cette déclaration dans laquelle vous dites, d’un côté, que le chargement et le déchargement augmentent les risques, et de l’autre, que nous devrions charger et décharger davantage les animaux?