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Tout d'abord, bonjour et merci pour votre invitation. C'est un plaisir pour moi. Je suis content de pouvoir parler d'un sujet relié d'aussi près à mon travail et qui me tient beaucoup à coeur.
Au nom du grand chef Michel, des vice-chefs Henderson et Deranger et du Grand Conseil de Prince Albert, je tiens à dire que nous apprécions d'être invités à parler de cete question.
Je commencerais par dire que j'aurais aimé présenter des documents en français et en anglais, mais que je n'en ai pas eu le temps. J'étais en train de m'occuper des écoles et de leurs programmes de lecture quand nous avons reçu cette invitation et j'ai essayé d'y répondre le plus vite possible. J'aurais aimé pouvoir présenter ces documents, mais le délai était trop serré.
Comme je ne sais pas exactement quelle partie du document que vous allez examiner, pour vous faciliter les choses, nous pourrions peut-être nous en tenir aux tableaux si cela vous convient.
Je dirais d'abord que le travail que vous avez sous les yeux fait partie d'un projet plus important. Il y a trois ou quatre ans, le Grand Conseil de Prince Albert a commencé à examiner ce que nous faisions dans nos écoles, à prendre des décisions, à élaborer des politiques énergiques et à orienter l'avenir. Pour ce faire, il était important de réunir des données fiables provenant d'un certain nombre de sources: de l'ensemble du Canada, d l'ensemble de la province, de l'ensemble du nord de la Saskatchewan et directement de nos communautés.
À partir de là, nous nous sommes penchés sur l'éducation de la maternelle à la 12e année, car c'est ce qui nous intéressait surtout à ce moment-là et c'est à ce niveau que des choses très intéressantes étaient en train de se réaliser.
En menant cette tâche et en examinant les indicateurs -- le premier document -- nous nous sommes rendu compte qu'il est très difficile de parler de l'éducation de la maternelle à la 12e année sans que cela ne déborde sur l'enseignement postsecondaire et le marché du travail, car tout est étroitement relié. Lorsque nous avons réalisé ce projet... nous avons maintenant trois documents. J'aimerais examiner certains tableaux avec vous.
Quand on m'a téléphoné l'autre jour, on m'a demandé si je pouvais parler de l'enseignement postsecondaire et de certains facteurs présents, particulièrement chez nous, au Grand Conseil. Si vous le voulez bien, je vais aborder directement le sujet, car je sais que je dispose de peu de temps, mais si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre.
Donc, si vous voulez bien passer à la page 3... oh! Vous n'avez pas le document.
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Très bien. Je vais vous parler de mes diagrammes. Lorsque nous avons commencé à nous pencher sur l'éducation, il nous fallait tout d'abord des renseignements fiables au sujet de la population incluse dans les données démographiques. Nous avons réuni des données démographiques pour toute la période de 1911 à 2001. Nous avons constaté qu'au cours de cette période, l'ensemble de la population canadienne a connu une croissance de 450 p. 100 et la population autochtone de 930 p. 100. De 1991 à 2002, le taux de croissance de la population autochtone du Canada a été de 230 p. 100. Il s'agit donc d'une importante croissance démographique.
Plus particulièrement en Saskatchewan, nous avons assisté, ces dernières années, à ce que l'on a appelé un « boom, bust et écho ». Il y a eu la venue des baby-boomers qui a entraîné une croissance démographique. Elle a été plus importante au Canada et légèrement moins importante en Saskatchewan. Cette tendance s'est inversée environ 10 à 15 ans plus tard. Maintenant, en Saskatchewan, la croissance de la population de jeunes âgés de 1 à 14 ans surpasse de loin celle de la population canadienne en général. Statistique Canada estime aussi qu'au cours des huit à dix prochaines années, il y aura un nouveau boom, surtout chez les populations autochtones des premières nations du nord de la Saskatchewan et des autres régions où elles se trouvent.
Je crois que c'était important pour nous, car nous devions commencer à examiner nos écoles, leur capacité, les besoins à combler. Lorsque je parle à mes chefs et aux conseils, je leur dis que nous avons des élèves de 14 et 15 ans qui vont très vite atteindre l'âge de 18 ou 19 ans et vouloir accéder à l'enseignement postsecondaire.
Un autre facteur démographique intéressant dans le nord de la Saskatchewan est l'évolution du profil de la population. Beaucoup de gens qui sont âgés de 44 à 65 ans et plus arrivent à la fin de leur carrière, décident de ce qu'ils feront à leur retraite et certains d'entre eux arrêtent de travailler. Ce sont les gens du Nord qui vivent en dehors des réserves. C'est l'inverse pour la population du Grand Conseil. D'un côté, vous avez la population générale qui vieillit et prend sa retraite; ce sont des gens qui ont terminé leurs études. De l'autre, vous avez cette importante population de jeunes Autochtones des premières nations et il va falloir qu'ils remplacent ceux qui partent sur le plan de l'éducation et des carrières. C'est une réalité démographique très importante.
Le Grand Conseil de Prince Albert regroupe sans doute un peu plus de 30 000 personnes à l'heure actuelle. De 1994 à 2003, cette population s'est accrue de 33 p. 100. Il s'agit d'une croissance très importante. C'est aujourd'hui une population très jeune.
Je compare donc le profil démographique de la population du Canada et du Grand Conseil. Nous avons examiné le niveau de scolarité, là encore, au Canada et en Saskatchewan, mais j'ai pensé que je devrais surtout parler ici de la Saskatchewan. À l'heure actuelle, 71 p. 100 des Autochtones n'ont pas fait d'études secondaires. C'est donc une grande partie de la population.
En ce qui concerne les diplômés du postsecondaire, ils représentent 8 p. 100 de la population autochtone; 19 p. 100 ont fait quelques études... cela veut dire qu'ils ont suivi un programme quelconque d'études postsecondaires. Il y a donc un grand nombre de personnes qui n'ont pas leur diplôme d'études secondaires. Il y a une certaine représentation des Autochtones dans les écoles techniques et les universités, mais ce sont des chiffres assez faibles. Dans nos propres écoles secondaires auxquelles nous avons commencé à nous intéresser étant donné que le secondaire mène à l'enseignement postsecondaire, nous avons constaté qu'en 1998-1999, nous avons eu environ 42 personnes qui sont sorties de nos écoles avec un diplôme. Le Grand Conseil a 28 écoles. Vous pourrez voir certains de ces renseignements dans le document lorsqu'il sera disponible. En 2003-2004, le nombre de nos diplômés est passé à 184, ce qui constitue une forte augmentation.
Mais il faut bien comprendre, même si ces chiffres sont positifs et montrent que les élèves essaient de rester à l'école jusqu'à la 12e année, qu'ils ne représentent qu'un faible pourcentage. Les 184 diplômés de cette année ne représentaient que 19 p. 100 des jeunes adultes qui fréquentent l'école secondaire. Ils n'aiment pas qu'on les appelle des enfants.
Nos classes de 12e année sont petites, mais une fois que ces jeunes arrivent jusqu'à ce niveau, je crois qu'ils ont 92 p. 100 de chances de continuer leurs études. En 1998, alors qu'il y a eu 42 diplômés, 34 p. 100 d'entre eux ont continué. Cette proportion de 34 p. 100 est passée à 92 p. 100 quelques années plus tard. Une fois qu'ils arrivent là, nos étudiants poursuivent leurs études.
Une chose très intéressante est qu'à l'heure actuelle nos diplômés sont surtout des femmes de plus de 21 ans qui ont des enfants. C'est vraiment intéressant. Comme vous vous en doutez, je pourrais en parler pendant des heures.
Nous avons commencé à nous intéresser de plus près à l'enseignement postsecondaire et à examiner les chiffres et les programmes. Nous avons constaté que de 1977 à 2002-2003, il y a eu une augmentation importante du nombre d'étudiants qui ont bénéficié du financement d'AINC. Également, le nombre des bénéficiaires de ce financement a commencé à diminuer en 1996-1997, je crois. Il a baissé de 8 p. 100, ce qui représente 2 108 personnes. Il y a donc eu une croissance importante de la participation à l'enseignement postsecondaire. De 1977 à 1995, je crois, le nombre d'étudiants du postsecondaire qui recevaient un financement d'AINC s'est accru de 415 p. 100.
Ce que je trouve intéressant c'est qu'il est parfois question de faibles pourcentages. Il y a un tableau qui montre un déclin de la population étudiante de 1 p. 100 ou 2 p. 100, je crois, mais ces 1 p. 100 ou 2 p. 100 représentent 87 étudiants qui ont dû se battre pour surmonter beaucoup d'obstacles. Ils ont obtenu leur diplôme, ils sont allés au bureau de la bande pour demander à faire des études. On leur a dit non. En tant qu'enseignant qui travaille toujours dans les écoles, je sais que les faibles pourcentages représentent des gens. Pour moi, et je sais que c'est vrai pour vous aussi, c'est parfois très décourageant.
Un autre tableau du document porte sur la scolarité au niveau postsecondaire. Dans quelle mesure les inscriptions ont-elles augmenté? Combien d'étudiants de plus ont poursuivi leurs études ou ne l'ont pas fait? Au niveau le plus haut, en 1985, le nombre d'étudiants qui ont fait des études postsecondaires et ont obtenu un financement d'AINC a augmenté de 29,6 p. 100. La baisse la plus forte a été de moins 4,5 p. 100 en 2001-2002. Mais surtout, de 1977 à 1995, à l'exception d'une année où il y a eu une baisse que je considère comme une petite anomalie, le nombre d'inscriptions a toujours augmenté, bien qu'il ait commencé à diminuer.
Nous avons maintenant un tableau montrant que depuis cinq ou six ans, ces chiffres ont commencé à baisser. Cela veut dire, par exemple, que lorsque certains communautés obtiennent leur budget pour l'enseignement postsecondaire, ce budget reste le même alors que le désir de faire des études postsecondaires est plus grand. L'argent est limité ainsi que les possibilités offertes à nos jeunes.
Le Grand Conseil s'est également penché sur les diplômés, ceux qui ont poursuivi des études postsecondaires et obtenu leur diplôme. Nous avons aussi étudié les inscriptions. Nous avons constaté qu'en très peu de temps, de 1998 à 2002, le nombre d'inscriptions dans un établissement postsecondaire a augmenté d 34,5 p. 100. Pourtant, pendant cette même période, entre 2000 et 2002, ce pourcentage a diminué de 7,2 p. 100, soit 65 étudiants.
Nos étudiants du postsecondaire obtiennent leur diplôme à un rythme très lent et il y a un certain nombre de facteurs qui entrent en jeu.
Quand nous nous sommes intéressés aux étudiants du postsecondaire et que nous avons effectué un sondage auprès d'eux, nous avons constaté que l'indice des prix et le coût de la vie figuraient parmi les principaux facteurs. En général, le coût de la vie est maintenant 29 p. 100 plus élevé qu'il ne l'était dans les années 90. En plus du coût de la vie, nous avons parlé des frais de scolarité. Nous avons pu voir qu'au Canada, dans l'ouest du pays et plus particulièrement en Saskatchewan, les frais de scolarité ont augmenté en moyenne de 8,1 p. 100 par an alors que l'inflation a été de 1,9 p. 100. Par conséquent, le budget à la disposition de nos étudiants est resté le même pendant un bon nombre d'années. Avec l'aide financière que vous recevez pour faire des études postsecondaires, vous devez payer des choses qui coûtent beaucoup plus cher aujourd'hui qu'il y a quelques années. C'était également un facteur pour nos étudiants.
Un renseignement intéressant est ressorti de nos enquêtes auprès des étudiants du postsecondaire. Comme je l'ai dit, la population étudiante est composée en grande partie de femmes avec des enfants qui retournent terminer leur 12e année. Quand nous avons fait un sondage auprès des étudiants du postsecondaire, je pensais que leurs soucis porteraient surtout sur l'argent, les livres et les frais de scolarité. Néanmoins, l'un des principaux facteurs était de pouvoir trouver une maison, un endroit confortable, propre et sûr pour leurs enfants, un endroit où leurs enfants obtiendraient des services de loisirs, une bonne école, ce à quoi je ne m'attendais pas. C'est le genre de choses que je découvre en faisant mes recherches. Vous tombez parfois sur des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas.
Mais je m'éloigne du sujet.
Quand nous nous sommes penchés sur l'enseignement postsecondaire, nous nous sommes également intéressés à son lien avec le marché du travail. En principe, quand vous avez obtenu votre diplôme, vous devez pouvoir vous en servir pour obtenir un emploi. Nous avons donc commencé à jeter un coup d'oeil sur nos communautés, et c'est le dernier document -- sur le marché du travail -- que nous avons préparé cet été. Nous avons découvert qu'il y avait un bon nombre de chômeurs dans nos collectivités. Cela varie d'un endroit à l'autre. Le taux d'emploi moyen de nos communautés est de 28 p. 100. Lorsque nous avons fait notre enquête, il atteignait un niveau minimum de 21 p. 100 et un niveau maximum de 42 p. 100. Dans la plupart des communautés qui ont un taux d'emploi de 42 p. 100... c'est même encore assez bas, à mon avis.
Nous avons trouvé particulièrement intéressante l'étude que le SaskTrends Monitor a partagée avec nous. Dans les réserves, comme je l'ai déjà dit, le taux d'emploi peut varier de 19 p. 100 à 21 p. 100, selon que les gens se rendent ou non à l'extérieur pour aller travailler. Mais le plus alarmant pour nous c'est qu'environ 58 p. 100 des gens ne sont pas sur le marché du travail. Ils ne travaillent pas. J'aimerais pouvoir dire que ce sont ceux qui n'ont sans doute pas été jusqu'en 12e année. Ce sont ceux qui... souvenez-vous, comme je l'ai dit tout à l'heure, ils ont 18 ans et, en un clin d'oeil, ils ont 25 ans.
J'ai parlé à mon directeur et à nos coordonnateurs de l'éducation. Je supervise un groupe de 28 directeurs d'école que nous réunissons chez nous quatre fois par année. Au cours de notre dernière réunion, nous avons commencé à bavarder autour de la cafetière. Les directeurs d'école ont parlé du grand nombre de jeunes âgés de 15, 16 et 17 ans qui commencent à ne plus vouloir aller à l'école. Il n'y a pas d'emplois et qu'a-t-on prévu pour eux? Ces directeurs ne voient pas nécessairement les choses sous le même angle que vous aujourd'hui, mais ils se demandent comment nous pouvons ramener ces jeunes à l'école, quels sont les cours qui leur sont offerts, les cours dont ils ont besoin et, s'ils ne vont pas à l'université, comment leur faire apprendre un métier afin qu'ils aient une vraie carrière au lieu d'exercer un emploi saisonnier?
J'ai souvent dit aux gens que j'aimerais avoir une caméra cachée pour filmer ce genre de conversation. Les sujets abordés étaient très intéressants, surtout à propos de notre travail et de la situation des jeunes.
La dernière chose que je voudrais dire est que, lorsque nous nous sommes penchés sur la situation dans les réserves du Nord, les réserves des premières nations et le Grand Conseil, nous nous sommes intéressés aux personnes qui avaient fait des études postsecondaires. Nous avons constaté qu'environ 40 p. 100 des personnes qui vivent en dehors d'une réserve dans le nord de la Saskatchewan ont fait des études postsecondaires alors que dans la réserve du Grand Conseil, ce pourcentage est de moins de 25 p. 100. Là encore, quand vous obtiendrez le document, vous y trouverez plus de précisions.
J'ai inclus le message de notre grand chef concernant notre rapport sur l'enseignement postsecondaire et le marché du travail. Je crois que ce message traduit très bien la situation et le point de vue du Grand Conseil. J'ai aussi inclus la conclusion de notre rapport sur l'enseignement postsecondaire, car elle se termine par quelques recommandations. Il y est question de la situation actuelle et des mesures qui pourraient être prises à l'avenir.
Pour terminer, je vous remercie une nouvelle fois pour votre invitation. J'ai apprécié d'être ici. C'est un sujet dont j'aime toujours parler. J'espère que vous apprécierez notre rapport lorsque vous le recevrez et je vais m'arrêter là.
Merci.
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Malheureusement, comme le document n'a pas pu nous être distribué, je vais essayer d'obtenir quelques éclaircissements au sujet de certaines questions.
Vous avez dit d'abord qu'il y avait une forte croissance démographique et, d'après ce que j'ai compris, ce qui représente sans doute l'un des changements démographiques les plus importants depuis 50 ans. Les baby-boomers prennent leur retraite et quittent le marché du travail et ils pourraient être remplacés notamment par les Autochtones. Vous dites que ce phénomène se produit en Saskatchewan, de toute évidence.
Le pourcentage d'élèves diplômés du secondaire est en augmentation. Vous dites qu'en 2004, 92 p. 100 des élèves de 12e année ont obtenu leur diplôme contre 34 p. 100 en 1998. C'est assez étonnant. Malheureusement, cela ne représente qu'environ 20 p. 100 de la totalité des élèves du secondaire. Je crois que cela requiert également des précisions. Quelle proportion de ces 80 p. 100 vivent encore dans la réserve? Je suppose qu'un grand nombre de ces jeunes vivent hors réserve et que nous ne pouvons pas retracer les 80 p. 100 restants, n'est-ce pas?
Vous avez dit aussi, je crois, à propos des inscriptions dans des établissements postsecondaire, qu'elles ont augmenté au départ lorsqu'un financement a été offert. La population s'est accrue tandis que le financement est resté stable, si bien que vous commencez à constater une diminution. Au bout d'un certain temps, vous commencez à voir baisser le nombre de participants et cela semble surtout dû au financement. C'est peut-être une autre chose que vous pourriez préciser.
J'ai cru comprendre aussi que nous n'accordons pas une aide financière aux adultes qui essaient de reprendre leurs études secondaires et qu'on est obligé de leur opposer un refus au bureau de la bande ou ailleurs. D'autre part, ce sont les femmes qui ont des enfants et qui sont probablement adultes ou âgées de plus de 21 ans, dans certains cas, qui réussissent le mieux.
Ce sont les principales choses que j'ai retenues de votre exposé en plus de renseignements supplémentaires concernant le nombre d'étudiants qui obtiennent un diplôme postsecondaire et une comparaison des chiffres pour le Grand Conseil et pour le nord de la Saskatchewan, hors réserve. J'aimerais voir ces chiffres.
Je voudrais préciser une chose à propos de ce que vous avez dit. Vous avez déclaré que dans le nord de la Saskatchewan, le taux d'emploi était de 28 p. 100. Si vous n'utilisez pas le mot « chômage » c'est parce que, pour être chômeur, il faut s'inscrire quelque part, n'est-ce pas? Quel est le taux d'emploi dans le nord de la Saskatchewan par rapport aux chiffres dans les réserves?
Je me contenterai de ces trois questions. Premièrement, où pensez-vous que se trouvent les 80 p. 100 d'étudiants du secondaire restants? Je ne voudrais pas que les gens s'imaginent qu'ils vivent tous dans la réserve, que les décrocheurs se trouvent dans la réserve, car ils sont probablement à l'extérieur et le chiffre n'est sans doute pas aussi élevé qu'il le semble. Deuxièmement, en ce qui concerne la baisse des inscriptions dans des établissements postsecondaires, est-elle reliée au financement? Et troisièmement, pour ce qui est des taux d'emploi, définissez l'emploi par rapport au chômage dans le nord de la Saskatchewan.
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Je pourrais parler au nom du Grand Conseil de Prince Albert. J'hésiterais à parler au nom de l'APN.
Pour le faire comprendre au gouvernement, je crois que vous devez regarder les chiffres honnêtement, voir quelle est la situation et quels sont les besoins au niveau des communautés. Pour retenir l'attention du gouvernement, il serait intéressant de regarder du côté des 40 p. 100 d'étudiants qui arrivent jusque-là. Ils ont surmonté les obstacles pour terminer leurs études secondaires. Ils ont réussi à se faire accepter et à obtenir une aide financière pour faire des études. Une fois qu'ils commencent ces études, ils ont des problèmes sur le plan du transport, du coût de la vie, du logement, du manque de programmes de counseling sur le plan personnel et éducatif. Lorsque vous envoyez vos enfants en avion de Fond du Lac jusqu'à Saskatoon, que vous devez leur trouver un logement et une bonne école... Comme je l'ai déjà dit, il y a plusieurs facteurs à considérer. Pour le faire comprendre, la meilleure façon est de s'asseoir et de dire qu'il faut examiner honnêtement la situation.
Je ne pense pas qu'une lettre de plus ou quelques phrases supplémentaires que je pourrais dire changeront beaucoup les choses. Mais chez nous, au Grand Conseil, nous nous sommes demandé si le problème se posait au niveau primaire ou secondaire, au niveau de l'enseignement postsecondaire ou du marché du travail. Que se passe-t-il pour les gens de chez nous, quelles sont les données qui auront une influence sur la politique et les prises de décisions au lieu de regarder la situation dans les écoles et de nous demander s'il fallait faire quelque chose ou comment le faire. Car cela semble être une bonne idée...
Maintenant, examinons les chiffres. Combien d'étudiants obtiennent leur diplôme? De combien d'étudiants avons-nous besoin? Combien d'étudiants demandent à faire des études postsecondaires? Quelles compétences demande-t-on actuellement sur le marché du travail?
J'ai discuté avec les gens d'Industrie Canada il y a un an ou deux. Ils m'ont dit qu'ils voulaient faire travailler les jeunes Autochtones des premières nations du Grand Conseil de Prince Albert à SaskTel, SaskEnergy, SaskHighways, mais qu'ils ne peuvent pas les employer parce qu'ils ne sont pas là.
Comme vous l'avez dit, comment faire comprendre les choses à quelqu'un? Regardez la situation honnêtement. Je ne dis pas que les gens ne le font pas. Je suppose qu'on ne voit pas les choses tout à fait de la même façon à mon niveau et quand on les regarde sous un angle différent.
Je vois des étudiants qui obtiennent leur diplôme à différents endroits. Je vois des étudiants qui obtiennent leur diplôme et qui viennent me dire qu'ils veulent poursuivre leurs études. Un parent n'a téléphoné à mon bureau, car en plus de mes recherches, je m'occupe des services aux enseignants et mon rôle s'apparente à celui de surintendant des écoles. Une mère m'a téléphoné de Colombie-Britannique. Elle a adopté un jeune de Fond du Lac. Elle m'a dit qu'il avait 18 ans, qu'il avait son diplôme d'études secondaires et elle voulait savoir où elle obtiendrait de l'argent. Je lui ai demandé ce qu'elle voulait dire. Elle m'a dit qu'il était accepté et qu'il allait poursuivre ses études. J'ai dû lui expliquer que le simple fait d'être un Indien des traités et d'avoir son diplôme d'études secondaires ne lui permettrait pas de toucher un chèque. Il doit faire une demande en espérant qu'il y aura de la place pour lui. Cela dépend du nombre de gens qui ont fait une demande.
Voilà ce que je veux dire quand je parle de ce qui se passe au niveau de la communauté. Comment amener les gens à comprendre? Nous sommes en train d'en parler aujourd'hui et il y a donc beaucoup de gens qui comprennent.
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Vous avez parlé du lien entre les études et la carrière et du fait que parfois les étudiants abandonnent en cours de route. Encore une fois, je tiens à bien préciser que ce matin, je vous parle au nom de notre communauté, au nom du Grand Conseil. Je ne peux pas parler au nom de tous, mais je pense que les autres sont dans la même situation que nous. Lorsque vous parlez des étudiants qui ne terminent pas leurs études postsecondaires, je ne pense pas que ce soit seulement une question de motivation. Je ne rencontre pas beaucoup d'étudiants qui, une fois qu'ils ont réussi à obtenir un financement et à trouver un appartement, disent qu'ils n'ont plus vraiment envie de poursuivre leurs études. La plupart d'entre eux sont très contents d'être arrivés jusque-là. C'est seulement quand d'autres facteurs entrent en jeu, comme le logement et le coût de la vie. Ce sont les facteurs qui comptent.
Vous avez mentionné la culture et la famille. Les services de counseling offerts aux étudiants du postsecondaire, de 12e année et de 11e année sont un facteur de succès très important. Et ces services ne sont pas très accessibles. Pour le moment, je dirais qu'environ 30 p. 100 des écoles secondaires du Canada ne reçoivent pas de financement pour un conseiller en orientation. Et si elles en ont un, elles doivent trouver de l'argent pour le payer quelque part dans leur budget.
Au niveau postsecondaire, je crois qu'il n'y a pas beaucoup de services de counseling qui sont offerts. Pour certains de nos étudiants qui viennent de petites communautés et qui s'éloignent de leur famille, de leur culture et de leurs traditions, il est très difficile d'aller s'installer dans une ville comme Saskatoon. Cela leur pose-t-il des difficultés? Oui. Je crois que oui.
En ce qui concerne le programme scolaire, nous donnons des cours de langue et de culture dans la plupart de nos écoles. Nous passons beaucoup de temps à élaborer des cours de langue en déné, cri et dakota. Le Grand Conseil a, dans le cadre des services de deuxième niveau, des conseillers qui se spécialisent dans ce domaine. C'est un aspect très important de l'apprentissage scolaire dans nos communautés et aussi pour les pères et les mères.
Au niveau postsecondaire, nos étudiants peuvent suivre des cours, mais je crois que lorsqu'ils fréquentent un établissement postsecondaire, ils doivent laisser leur culture derrière eux et c'est très difficile.
L'autre chose qui ressort souvent de nos enquêtes auprès des étudiants est que ces derniers sont confrontés à un sérieux problème de discrimination et de racisme. Cela peut-être simplement lorsqu'ils vont frapper à une porte en demandant: « Pourrais-je louer cet appartement? » et qu'on leur répond: « Non ». S'ils demandent: « Pourquoi? C'est à louer » on leur dit: « Nous préférons louer à d'autres gens parce qu'ils ont des enfants ». C'est un sujet délicat, mais je dois le dire. Ils font face à ce genre d'obstacles. Il y a différents facteurs qui interviennent au niveau postsecondaire. D'après ce que m'ont dit les étudiants à qui j'ai enseigné, ils font face régulièrement à ce genre de discrimination. Il y a donc un bon nombre d'obstacles.
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Vous avez mentionné les statistiques, le passage de 44 à 184 étudiants. Si vous avez 200 étudiants et 44 diplômés, c'est très bien, mais n'oubliez pas que l'effectif de ces écoles secondaires augmente en grand nombre.
Par conséquent, lorsque je parle à mes chefs et au conseil, je dis que c'est excellent, que nous avons 184 diplômés et que tout semble aller bien. Mais il ne faut pas oublier le nombre total.
Je dirais qu'environ 87 p. 100 de nos étudiants sont dans des classes en dessous de la 10e année. Ils sont très nombreux et leur nombre augmente. Par conséquent, même si ce chiffre semble très prometteur, je crois que nous avons beaucoup de pain sur la planchee.
Pour ce qui est des commissions scolaires et de la participation aux programmes, oui, toutes les communautés du Grand Conseil ont des commissions scolaires. Nous avons des pères et des mères de la communauté qui ont des enfants à l'école. Certains d'entre eux jouent un rôle assez actif, mais pas tous. Pour ce qui est des programmes, nous attachons beaucoup d'importance à la culture, aux langues et à la nécessité d'offrir des programmes à cet égard aussi bien dans les écoles primaires que dans les écoles secondaires. Un grand nombre de nos communautés organisent des camps pour familiariser les étudiants avec ces expériences, pas nécessairement pour en faire des trappeurs et des pêcheurs, car il est difficile de faire carrière dans ces domaines, mais pour qu'ils comprennent bien qui ils sont. C'est très important pour nous au Grand Conseil.
Vous avez parlé de l'orientation scolaire. Dans certaines de nos écoles, c'est difficile car, comme je l'ai dit, votre budget ne vous permet pas nécessairement de payer un conseiller. Nous essayons de faire de notre mieux, car nous savons que c'est nécessaire. Un de nos projets consiste à réunir tous nos conseillers pour discuter des carrières et de l'éducation avec les étudiants, pour essayer de nous attaquer à certains de leurs problèmes, car un conseiller en orientation a un rôle très important à jouer dans une école secondaire tant au premier cycle qu'au deuxième cycle. On a besoin de gens qui ont été formés pour s'occuper de ces questions, car je crois qu'elles sont très importantes.
Quant aux recommandations visant à résoudre ces problèmes, lorsque le document aura été traduit demain, il faudra que vous les examiniez.
Vous avez parlé d'améliorer l'éducation et l'infrastructure. Une des choses que nous disons dans nos documents c'est qu'il faut améliorer et équiper certaines de nos écoles afin d'améliorer l'éducation aux niveaux primaire et secondaire, de même que postsecondaire. Bien souvent, lorsque nous nous penchons sur l'éducation des adultes, nos indicateurs, nos programmes révèlent que les adultes préfèrent étudier à l'école secondaire plutôt que dans un autre bâtiment parce que l'école secondaire a un laboratoire de biologie et un laboratoire de chimie contrairement aux autres immeubles.
En ce qui concerne l'infrastructure, j'ai mentionné tout à l'heure qu'il pouvait être impossible de recruter un professeur de chimie. Nous avons mis au point une classe de télé-enseignement. Si j'ai deux élèves à Black Lake et un élève à Cumberland House, je peux permettre à cinq ou dix élèves de suivre le cours de chimie dont elles ont besoin parce qu'elles veulent devenir infirmières. Sans cela, il nous arrive souvent de dire: « Désolé, vous ne pouvez pas suivre le cours de maths C30, parce que nous n'avons pas de professeur ». Et il nous arrive parfois de ne pas pouvoir offrir un cours. Par conséquent, pour ce qui est de l'infrastructure, voilà le genre de problèmes que nous avons aux niveaux primaire et secondaire pour le moment.