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Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie les membres du comité de m'avoir permis d'assister à votre séance aujourd'hui pour vous faire un exposé sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, ainsi que pour répondre à vos questions et dialoguer avec vous.
[Français]
Cela me fait plaisir d'être parmi vous aujourd'hui. Je vous remercie de me donner cette occasion.
[Traduction]
Monsieur le président, le sujet de la discussion d'aujourd'hui est très vaste et complexe, c'est pourquoi nous sommes venus en groupe, afin de dialoguer avec vous autant que possible sur toutes les questions qui intéressent les membres du comité. Nous avons apporté une petite liasse qui donne surtout un aperçu général. Je pourrais le lire rapidement, si c'est ce que souhaitent les membres, et nous aurons alors, j'imagine, suffisamment de temps pour des questions ou un dialogue, si cela vous convient, monsieur le président.
Donc, si vous me le permettez, je répète que le document contient un aperçu général qui se concentre sur les vastes domaines de responsabilité du ministère. Il est divisé selon les principaux domaines d'activité du ministère. Les personnes qui sont avec moi aujourd'hui, et qui m'aideront dans mon exposé ou à répondre à vos questions, représentent pour la plupart les sujets énumérés dans la liasse ainsi que les éléments organisationnels du ministère.
À la page 2, vous verrez qu'en termes généraux, la responsabilité globale de notre ministère, en vertu de la loi, est d'aider les Premières nations et les Inuits à se doter de collectivités saines et viables et à réaliser leurs aspirations économiques et sociales. Dans le domaine général des affaires du Nord, la responsabilité du ministère est d'assumer le rôle principal pour l'exécution des responsabilités constitutionnelles, politiques et légales du gouvernement fédéral dans les territoires. Le cadre juridique des activités du ministère est, bien sûr, fourni par la Loi sur les Indiens, la Loi sur le pétrole et le gaz des terres indiennes, la Loi sur la gestion des terres des Premières nations, diverses lois sur les territoires, la législation sur les revendications et l'autonomie gouvernementale et, bien sûr, l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et le paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867.
Le ministre est également responsable à titre d'interlocuteur fédéral auprès des Métis et des Indiens non inscrits. Le bureau de l'interlocuteur fédéral a un rôle de défenseur et de facilitateur. Le ministère joue ce rôle pour ce groupe et ses organisations auprès des ministres fédéraux, pour un large éventail de questions et sert de centre d'expertise en matière de politiques et de programmes au sein du Cabinet, pour les questions concernant les Métis et les Indiens non inscrits.
Le premier vaste secteur d'activité du ministère est celui des revendications et du gouvernement indien. Là, le ministère est responsable, au nom du gouvernement du Canada, de la négociation et de la mise en oeuvre des ententes sur les revendications particulières et globales et des ententes sur l'autonomie gouvernementale, lesquelles offrent des possibilités de réconciliation, en réglant les différends présents dans les revendications particulières et globales. Elles offrent également la certitude juridique découlant de ces règlements. Cette certitude favorise bien sûr la croissance économique et assure un avenir plus prometteur aux peuples autochtones et à tous les Canadiens.
Dans bien des cas, le règlement des revendications territoriales-- particulières ou globales-- est étroitement lié aux possibilités du secteur des ressources, et au règlement des problèmes en offrant une certitude en ce qui concerne les titres de propriété , ce qui est essentiel pour le développement économique qui assure la prospérité, non seulement aux peuples autochtones mais aux Canadiens en général. Ces activités fournissent aux collectivités autochtones les outils nécessaires pour améliorer la gouvernance, accroître leur autosuffisance et briser le cycle de la dépendance découlant de la Loi sur les Indiens.
Un autre domaine important d'activité du ministère est celui des services fonciers et fiduciaires. Il découle de la Loi sur les Indiens et comporte certaines restrictions sur le plan de la gestion par le ministère des terres et des actifs des Indiens à cause de restrictions imposées par la Loi sur les Indiens, qui ne correspondent pas du tout aux possibilités modernes de la gestion des terres, de l'aménagement des terrains et des biens, ainsi que la recherche de possibilités économiques découlant de la gestion moderne des terres.
Le ministère a une approche en trois volets pour les terres, la gouvernance et les affaires individuelles des Premières nations. Dans le premier volet il s'agit de travailler en partenariat avec les Premières nations à la mise en place d'outils législatifs et d'ententes intergouvernementales, afin de permettre aux Premières nations d'assumer le pouvoir et la responsabilité de gouverner pendant la période de transition devant les mener à l'autonomie gouvernementale.
La pleine autonomie gouvernementale donnerait bien entendu aux Premières nations la possibilité de gérer leurs terres, leurs ressources et leurs biens indépendamment des restrictions imposées par la Loi sur les Indiens. La réalisation de l'autonomie gouvernementale est un long processus, donc la stratégie de la division des services fonciers et fiduciaires est de cibler des secteurs précis de la gestion des terres grâce à des lois innovatrices spécifiques qui permettent aux Premières nations de se prévaloir, par exemple, en vertu de la loi sur la gestion des terres des Premières nations, du cadre législatif et de l'autorité de gérer leurs terres de manière à profiter des possibilités modernes, économiques et autres.
La stratégie favorise également le développement professionnel et institutionnel, afin d'appuyer les gouvernements des Premières nations, notamment leurs fonctions publiques et leurs institutions. Ce secteur du ministère soutient les conseils de chefs de bande dans leurs entreprises de gouvernance et de gestion professionnelle au niveau de la bande ainsi qu'au niveau des institutions qui favorisent les collectivités plus importantes, comme les conseils tribaux et autres organisations régionales.
C'est une initiative qui favorise également une gérance fédérale saine en vertu de la Loi sur les Indiens et de la Loi sur le pétrole et le gaz des terres indiennes, pendant la période de transition vers la gouvernance des Premières nations. La Loi sur le développement commercial et industriel des Premières nations est une loi fédérale qui a récemment été adoptée et qui permet une gouvernance fédérale dans les réserves, mais qui favorise davantage les possibilités économiques que le faisait la Loi sur les Indiens.
Cette loi comble un vide juridique, car aujourd'hui les grands projets industriels sont tout compte fait régis par les provinces. En ce qui concerne les réserves pour la mise sur pied de gros projets industriels, il existe un vide juridique et réglementaire. Cette loi permet aux Premières nations qui le souhaitent de solliciter le concours du ministère et la coopération de la province en question afin de se prévaloir d'un cadre législatif pour la mise en oeuvre d'importants projets industriels qui ont d'énormes répercussions sur l'économie et la création d'emplois.
Cette diapositive donne quelques exemples que nous développerons, bien sûr, dans notre dialogue.
Les politiques socio-économiques représentent le prochain domaine important d'activité. Il s'agit d'une série assez complète de programmes et de politiques socio-économiques qui ressemble aux programmes provinciaux qui influent sur le monde des Premières nations, au niveau des communautés des Premières nations et des Inuits.
Ces programmes sont fortement délégués. L'AINC ne participe guère directement à leur prestation. Nous avons des accords de financement généralement sur plusieurs années avec des exigences et des critères généraux, pour le transfert de fonds aux Premières nations qui,à leur tour, mettent les programmes en oeuvre, que ce soit dans l'enseignement ou dans divers domaines sociaux.
Dan s cette diapositive il est question de l'éducation primaire et secondaire dans les réserves; des programmes qui touchent approximativement 120 000 étudiants des Premières nations dans les réserves au niveau primaire et secondaire. Soixante pour cent d'entre eux étudient dans les réserves et 40 p. 100 poursuivent leur éducation secondaire ou primaire hors des réserves. Le ministère finance cette éducation. La formule varie d'un endroit à l'autre du pays, mais, en général, les parents dont les enfants vivent dans les réserves et étudient hors des réserves, ont la prérogative d'opter pour cette solution. Les ressources des programmes sont transférées de différentes façons aux provinces, afin de couvrir les frais d'inscription.
L'éducation postsecondaire est également un domaine où des programmes sont offerts aux Premières nations et aux Inuits, à raison d'environ 300 millions de dollars par an pour l'aide à l'enseignement postsecondaire, tandis que 1,2 milliard de dollars sont consacrés à l'aide à l'enseignement primaire et secondaire. L'éducation postsecondaire s'adresse à environ 25 000 étudiants. Il existe également des programmes de promotion et de préservation des langues et des cultures.
Le vaste secteur d'activités suivant concerne l'infrastructure communautaire: il s'agit de programmes de participation à des services de travaux publics, comme le logement, les aqueducs et égouts, les routes, les ponts et les gros projets d'immobilisations comme la construction d'écoles, les bureaux administratifs, etc.
Les programmes sociaux font également partie de ce que nous proposons aux résidents des réserves. Ils couvrent un vaste spectre: aide au revenu, services à l'enfance et à la famille, aide à la vie autonome pour ceux qui ont besoin de ce type de soins, soit dans des foyers pour personnes âgées, soit sous forme de soins à domicile, et il existe aussi un programme de prévention de la violence familiale. Dans la plupart des cas, ces programmes sont confiés à des organismes de prestations de services des Premières nations qui interviennent dans les réserves et dans certains cas, des services sont assurés par un fournisseur de services provincial. Dans un cas comme dans l'autre, que la prestation soit assurée par les Premières nations ou par la province, les services sont soumis à la délivrance de permis et font l'objet d'une surveillance de la province quant au respect des normes de prestation.
Il existe une gamme de programmes de développement économique qui appuie un large éventail d'activité économique aussi bien dans le nord que dans le sud. Des programmes de développement économique viennent en aide au bureau de développement communautaire. Des agents de développement communautaire assurent le développement économique dans près de la quasi totalité des Premières nations qui bénéficient de ce programme. Il existe aussi une aide à des propositions de développement économique généralement liées à l'exploitation des ressources naturelles. C'est donc un ensemble de mesures favorisant l'essor économique communautaire.
Les éléments dont j'ai parlé tout à l'heure à propos de la Loi sur la gestion des terres des Premières nations et de la Loi sur les projets industriels des Premières nations qui encadrent ce type de projets représentent, à notre avis, des innovations structurelles majeures qui sont essentielles à un véritable développement économique.
La partie du ministère qui se consacre au développement du nord joue un rôle de chef de file au niveau fédéral dans la gestion des intérêts fédéraux dans le nord. Il s'agit d'un mandat très vaste. Il comprend l'élaboration des politiques fédérales sur le nord et la coordination des activités des ministères, conseils et organismes fédéraux dans les territoires. Notre programme des affaires du Nord favorise les relations entre le gouvernement fédéral et les territoires. Notre ministère joue un rôle important auprès des premiers ministres des territoires. Nous stimulons la recherche scientifique nécessaire à l'orientation des activités et à la gestion des ressources dans le Nord. Nous sommes en outre les chefs de file au niveau fédéral en matière d'activités circumpolaires, ce qui nous amène à établir des partenariats et à coopérer avec les pays qui partagent nos intérêts circumpolaires, de façon à harmoniser les politiques et à partager l'information nécessaire à la coopération internationale.
Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, le ministère est responsable, au même titre qu'une province, de la gestion des terres et des ressources. Au Yukon, la responsabilité de cette gestion a été confiée au gouvernement du Yukon en 2003. Des discussions sont actuellement en cours pour qu'une délégation semblable soit accordée au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, et nous espérons que des négociations du même type commenceront prochainement avec les autorités du Nunavut.
Ce segment du ministère aide également les gens du Nord à mettre en place les institutions politiques et économiques qui leur permettent d'assumer de plus importantes responsabilités au sein de la fédération canadienne, comme en témoigne la Commission de planification du Nunavut, l'Office des eaux du Nunavut, le Tribunal des droits de surface du Nunavut et, dans les Territoires du Nord-Ouest, la Commission de gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Le bureau de l'interlocuteur fédéral assure une liaison directe entre le gouvernement du Canada et les organismes représentatifs des Métis et des Indiens non inscrits. Il participe à un processus tripartite de mise en place de l'autonomie gouvernementale avec les groupes d'Autochtones hors réserve et les provinces. Son ministre représente les Métis, les Indiens non inscrits et les Autochtones vivant en milieu urbain auprès du Cabinet. Le bureau prend des mesures pratiques pour améliorer les perspectives des Métis, des Indiens non inscrits et des Autochtones en milieu urbain par la mise en oeuvre d'une stratégie autochtone urbaine; c'est un ensemble de programmes axés sur la coopération avec les autorités des autres niveaux et destinés aux Métis et aux Autochtones hors réserve. Le bureau est par ailleurs l'un des principaux intervenants dans la mise en oeuvre des propositions faites par le gouvernement du Canada en réponse à l'arrêt Pawley de la Cour suprême, qui reconnaît les droits des Métis.
Les diapositives suivantes donnent un aperçu des ressources consacrées par le ministère à ces grands domaines d'activité. Les dépenses prévues pour 2006-2007 atteignent environ 6,3 milliards de dollars et se répartissent comme on peut le voir ici. L'essentiel du montant, consacré aux gens, à savoir un peu plus de 3 milliards de dollars, couvre les principaux domaines que sont l'éducation, à 1,6 milliard de dollars, les programmes sociaux, à environ 1,3 milliard de dollars et diverses activités un peu moins coûteuses, comme la planification foncière, la gestion foncière et la gestion des budgets individuels. Dans le Nord, le montant couvre aussi le programme des produits alimentaires livrés par la poste, ainsi que les ressources destinées aux services hospitaliers et médicaux.
La tranche bleue, d'environ 2 milliards de dollars, représente l'économie et comprend l'argent destiné au règlement des revendications territoriales. Après les négociations et la détermination du règlement, son montant entre dans cette catégorie, qui est actuellement estimé à 400 ou 500 millions de dollars.C'est également ici qu'on trouve le programme de développement économique dont j'ai parlé. Il représente environ 100 millions de dollars par an. On y trouve également le budget du logement, que nous classons dans la catégorie économique, de même que les investissements dans les réserves, la construction d'écoles, de logements, de locaux administratifs pour les bandes, de routes, de ponts, etc.
Vient ensuite la part du gouvernement, avec 865 millions de dollars, qui couvrent le coût du traitement des demandes formulées lors des négociations sur l'autonomie gouvernementale: il s'agit de la partie gouvernementale et de la partie autochtone dans le processus de négociation. On y trouve aussi l'aide à la gouvernance des premières nations et les institutions qui favorisent la mise en place de cette gouvernance.
Les terres, avec 280 millions de dollars, comprennent le travail dans le domaine de la création des réserves, c'est-à-dire toutes les terres ajoutées aux réserves dans le cadre des revendications territoriales. Ce budget couvre également la gestion des terres et des ressources au sud du 60e parallèle et dans le Nord, où c'est une activité importante, ainsi que les travaux de dépollution des sites contaminés.
Le ministère emploie environ 4 200 personnes. Il est fortement décentralisé; 57 p. 100 de la main-d'oeuvre se trouve à l'extérieur de la région de la Capitale nationale, dans toutes les régions du Canada, c'est-à-dire dans les 10 provinces et territoires, et environ 30 p. 100 des effectifs, soit quelque 1 300 personnes, sont des employés autochtones. C'est un chiffre important, mais le ministère souhaite le faire augmenter sensiblement. Nous cherchons toujours à intensifier la représentation des Autochtones.
La dernière diapositive présente l'organigramme du ministère, qui est dirigé par un sous-ministre et deux sous-ministres délégués. À la ligne suivante, on trouve les sous-ministres adjoints, dont plusieurs sont présents ici aujourd'hui. Je n'ai pas parlé de chacune de ces cases dans mon exposé. Je n'ai pas fait état des services ministériels, mais le ministère dispose d'un ensemble solide et complet de services ministériels qui s'occupent des finances, de l'administration, de la gestion de l'information, etc.
Je signale qu'il y a un directeur des relations avec les Inuits. Il s'agit d'un secrétariat nouvellement créé au sein du ministère. Il n'a que deux ans, je crois, et il a été créé pour faciliter le dialogue avec la population inuite au sein du ministère, pour améliorer les communications et faciliter les relations entre l'administration centrale et la population inuite. Il en est à la première phase de son développement. C'est un petit secrétariat d'une douzaine d'employés. Il pourrait prendre de l'expansion, mais nous sommes convaincus qu'il a joué un rôle décisif dans l'amélioration des relations et des communications avec la population inuite.
ail s'agit d'un aperçu très général. Je suppose qu'il suscite davantage de questions qu'il n'apporte de réponses, mais nous étions bien conscients de ne pas pouvoir répondre à toutes les questions possibles en un seul exposé. Nous avons voulu vous donner un aperçu du ministère, de façon à consacrer l'essentiel de notre temps à répondre à vos questions et à approfondir les sujets qui nous intéressent.
Merci, monsieur le président.
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Vous avez utilisé un terme intéressant, à savoir dossier en attente, dont j'aimerais vous parler pendant quelques instants dans le contexte du programme visant les revendications particulières. Dans le cadre de ce programme ou des politiques en la matière, deux grandes questions se posent. Premièrement, le gouvernement fédéral est-il prêt à négocier? C'est une question qui se pose parce que le programme vise la réparation au profit des Premières nations au nom desquelles le gouvernement fédéral a soit mal géré les biens qu'il détient en leur nom soit a manqué à certaines de ses obligations en vertu de traités. La réponse à la première question étant logiquement oui, il faut alors se demander ce qui constitue un règlement raisonnable.
On ne pourrait répondre à ces deux questions sans effectuer des recherches approfondies. Du fait qu'un grand nombre de ces revendications remontent à bien longtemps, les recherches sont de nature historique et sont très compliquées et le processus est ralenti du fait qu'on aborde des questions régies par des principes juridiques mal compris. Ce qui veut dire que l'analyse juridique qui suit les recherches est elle aussi complexe et longue.
Il faut également savoir qu'il y a beaucoup de va-et-vient entre les gouvernements et les Premières nations. Le processus est lancé par les Premières nations, qui effectuent des recherches de base et les envoient au gouvernement. D'un autre côté, nous estimons qu'il est souvent judicieux d'effectuer des recherches supplémentaires, les résultats desquels sont renvoyés aux Premières nations avant que toutes les informations pertinentes puissent être regroupées et envoyées au ministère de la Justice. On peut donc dire qu'on traite les revendications tout au long de ce processus. Même si le travail effectué prend beaucoup de temps et est détaillé, il s'agit de revendications qui sont en traitement.
La situation est semblable pour ce qui est des négociations. En effet, il faut former des équipes de négociation puis leur attribuer un mandat. Il faut élaborer une stratégie de négociation, en sachant qu'il n'y en a pas deux qui sont identiques. Des études doivent être effectuées afin d'évaluer les pertes et les dommages. Et ensuite, il faut négocier. Une fois qu'un accord a été conclu, il faut rédiger un document formel, qui doit alors être ratifié, en général par le biais d'un vote des Premières nations concernées, ce qui peut prendre six mois. Dans certains cas, quand une province est concernée, il faut qu'elle aussi, ainsi que le gouvernement fédéral, ratifie l'accord.
Tout cela demande beaucoup de temps, mais à partir du moment où l'on traite une revendication, que ce soit au niveau du gouvernement fédéral ou des Premières nations, ou encore les deux, on ne peut pas vraiment parler de dossier en attente.
J'aimerais donc distinguer ces revendications-là de celles qui sont en souffrance en raison du manque de capacité du gouvernement fédéral. Je pense que c'est effectivement à ces dossiers-là qu'on fait référence lorsqu'on parle de dossiers en attente, mais je voulais tout de même préciser que ce ne sont pas l'ensemble des revendications qui sont en attente.
Tout cela étant dit, il y a environ 250 revendications qui attendent toujours leur tour par manque de capacité du gouvernement fédéral. Par contre, nous venons tout juste de sortir d'un processus de réaménagement qui nous a permis d'identifier nos lacunes, de déterminer à quel niveau il faudrait renforcer les ressources et dans quel domaine nous pourrons être plus efficaces. Mais pour l'instant, voilà où nous en sommes.
Pour ce qui est de votre deuxième question, vu la nature du processus, qui porte sur les renseignements et exige des négociations et l'atteinte d'un consensus, ainsi que le manque de capacité du gouvernement fédéral dans certains domaines, le règlement de revendication peut prendre de sept à dix ans.