:
Merci, monsieur le président. Je suis heureux d'être ici. Je vous remercie, vous et vos collègues, de me donner l'occasion de comparaître encore une fois devant le comité.
Au début du mois, j'ai eu l'occasion de discuter avec vous du Budget principal des dépenses du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Aujourd'hui, nous allons discuter du Budget supplémentaire des dépenses.
Vous vous souvenez sans doute que les dépenses totales figurant dans le Budget principal des dépenses du ministère s'élevait à 6,3 milliards de dollars — environ 366 millions de dollars ou 6,2 p. 100 de plus que le chiffre de l'an dernier. Ces dépenses traduisent l'approche ciblée qu'a adoptée le gouvernement actuel afin d'améliorer la situation socio-économique des premières nations et des Autochtones et de prendre des mesures précises pour tenter de combler l'écart entre les Autochtones et les autres Canadiens sur le plan de l'éducation, du logement, de la santé et d'autres éléments clés d'une vie saine et pleinement satisfaisante. En fait, monsieur le président, le Budget principal des dépenses constitue une première étape pour le nouveau gouvernement du Canada.
Notre deuxième étape est le budget fédéral de 2006. Plus tôt cette année, le ministre des Finances a annoncé qu'il consacrerait une somme supplémentaire de 3,7 milliards de dollars à l'amélioration de la vie des Autochtones et des habitants du Nord. Ces nouveaux fonds comprennent une somme de 450 millions de dollars sur deux ans, dont 300 millions ont déjà été alloués, qui visent à aider les Autochtones à avoir accès à de l'eau potable, à améliorer les logements dans les réserves et à créer des programmes sociaux utiles pour les étudiants, les femmes, les enfants et les familles autochtones. Cette somme était répartie à raison de 150 millions la première année et de 300 millions la deuxième.
Le budget comprenait également jusqu'à 300 millions de dollars pour aider les habitants du Nord à réparer les logements et à en construire de nouveaux, jusqu'à 300 millions de dollars pour les logements des Autochtones qui vivent à l'extérieur des réserves, et jusqu'à 500 millions de dollars sur 10 ans pour le fonds socio-économique de la Vallée du Mackenzie, fonds visant à contrecarrer les effets socio-économiques éventuels. De plus, 2,2 milliards de dollars sont prévus pour remédier aux séquelles des pensionnats indiens, dont vous voudrez peut-être parler aujourd'hui.
[Français]
Puisque nous devons continuer de travailler avec nos partenaires autochtones, provinciaux et territoriaux afin de déterminer quelles sont les meilleures façons d'allouer ces importantes ressources, le gouvernement soumet à l'approbation du Parlement ce financement budgétaire, non seulement dans le cadre du présent Budget supplémentaire des dépenses, mais également dans le cadre du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses qui seront présentés pour l'exercice 2007-2008 et pour les autres exercices financiers à venir.
[Traduction]
Comme je l'a dit, monsieur le président, le Budget principal des dépenses 2006-2007 et le budget 2006 sont les deux principales étapes du processus de financement. Le Budget supplémentaire des dépenses du présent exercice constitue la prochaine grande étape.
Je suis heureux de déclarer que le Budget supplémentaire des dépenses prévoit que le nouveau gouvernement investira 196 millions de dollars pour améliorer la vie des Autochtones et des habitants du Nord.
[Français]
Ces fonds nous permettront de réaliser d'importants progrès dans plusieurs secteurs dont nous avons la responsabilité directe. Mes fonctionnaires et moi-même serions heureux de répondre à toutes les questions que vous aimeriez nous poser concernant les éléments indiqués dans le Budget supplémentaire des dépenses, mais j'aimerais souligner certains des éléments les plus notables.
[Traduction]
Je vais d'abord vous parler des besoins d'urgence. J'aimerais attirer votre attention sur l'élément le plus important, soit plus de 67 millions de dollars du budget supplémentaire des dépenses destinés à aider les collectivités des premières nations à répondre aux besoins urgents et graves pouvant découler d'inondations et d'évacuations.
Cet investissement particulier permettra également d'aider les résidents des collectivités éloignées qui ont subi des répercussions injustes en raison de la hausse du prix de l'essence.
Si je me souviens bien, 54 premières nations se sont retrouvées dans ce genre de circonstances; 96 000 personnes ont été touchées d'une façon ou d'une autre.
Le deuxième élément dont j'aimerais vous parler est l'eau. Monsieur le président, dans le budget du printemps, nous avons alloué 60 millions de dollars sur deux ans à la mise en oeuvre d'un plan d'action visant à garantir aux résidents des collectivités des premières nations un meilleur accès à de l'eau potable de qualité.
Vous constaterez que le budget supplémentaire des dépenses comporte un élément de plus de 22 millions de dollars. Ces fonds, qui complètent cette année le budget de base du ministère dans ce secteur, nous ont permis de commencer à mettre en oeuvre un plan d'action complet et durable relatif à l'accès à l'eau potable dans les collectivités des premières nations. Je serai heureux de vous parler des progrès que nous réalisons à cet égard.
Le plan prévoit un protocole qui établit des normes pour la conception, la construction, le fonctionnement, l'entretien et la surveillance des réseaux d'eau potable. Il rend obligatoire la formation de tous les opérateurs des stations de traitement d'eau et met en place un régime visant à faire en sorte que des opérateurs qualifiés surveillent tous les réseaux d'alimentation en eau.
En outre, le plan nous a permis de créer un groupe d'experts chargé de conseiller le gouvernement au sujet d'un cadre de réglementation approprié à long terme régissant l'eau potable dans les collectivités des premières nations. Le plan oblige aussi le gouvernement à présenter de façon périodique des rapports sur l'état d'avancement de ces travaux et d'autres questions connexes.
[Français]
Il reste du travail à faire pour améliorer l'accès des collectivités des premières nations à de l'eau potable de qualité, mais déjà, nous accomplissons de réels progrès. En fait, au cours de l'été et de l'automne, j'ai visité des collectivités des premières nations partout au pays et participé à l'inauguration de huit stations de traitement d'eau neuves ou rénovées. J'espère participer à d'autres événements d'importance pour la collectivité au cours des mois à venir.
[Traduction]
Nous avons également investi six millions de dollars pour assurer la présence de dizaines de refuges et de programmes connexes destinés aux victimes de violence familiale dans les collectivités des premières nations. En outre, nous avons prévu 3,8 millions de dollars pour la construction et la rénovation de nouvelles écoles dans des collectivités des premières nations en Nouvelle-Écosse, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Nous avons fait un certain nombre d'investissements ciblés qui permettront également à plusieurs collectivités du Nord et des premières nations de répondre directement à leurs préoccupations particulières en matière de santé et d'infrastructures.
Pour ce qui est des biens immobiliers matrimoniaux, nous avons consacré quelque 8,4 millions de dollars au financement de vastes consultations qui nous permettront de trouver une solution efficace et durable aux défis relatifs aux biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves.
Lorsque le processus sera terminé, le résultat de ces consultations servira de base au projet législatif que j'ai l'intention de présenter à la Chambre au début de 2007.
[Français]
Que cela soit clair, monsieur le président: le nouveau gouvernement du Canada travaille avec rigueur et enthousiasme à satisfaire aux engagements qu'il a pris envers les peuples autochtones et les habitants du Nord, et il trouve des solutions aux problèmes auxquels les collectivités autochtones et du Nord doivent faire face immédiatement. Nous avons établi des objectifs clairs, nous travaillons en partenariat et nous faisons des investissements pragmatiques: par exemple, ceux qui sont énoncés dans le Budget principal des dépenses, dans notre tout premier budget et dans le Budget supplémentaire des dépenses.
[Traduction]
Dans le court laps de temps qui s'est écoulé depuis ma dernière présence devant votre comité, le nouveau gouvernement a réalisé des progrès réguliers et considérables.
Par exemple, nous avons reçu et examinons à l'heure actuelle le rapport rédigé par Alan Pope, que j'avais nommé à titre de représentant spécial du gouvernement fédéral pour examiner les options pour la collectivité de Kashechewan et trouver une solution durable pour cette collectivité.
Nous faisons également des progrès dans le secteur de l'emploi. La semaine dernière, j'ai signé une entente en vue de mettre en place un partenariat pour l'emploi autochtone avec deux organisations de la Nouvelle-Écosse.
Nous avons présenté un projet législatif qui permettrait aux premières nations intéressées en Colombie-Britannique de concevoir et d'offrir dans leurs collectivités l'éducation de haute qualité qu'elles méritent tant. Je suis heureux de vous signaler que nous faisons également des progrès à cet égard avec d'autres provinces.
Je recevrai plus tard aujourd'hui le rapport de la vérificatrice générale du Canada au sujet du processus de négociation de traités en Colombie-Britannique. J'ai l'intention d'étudier en profondeur ce rapport et de prendre en considération toutes les recommandations qu'il contient.
De plus, le rapport sur le rendement de mon ministère pour le dernier exercice financier a été déposé la semaine dernière. Il s'agit d'un document de responsabilisation de la plus grande importance, qui mesure nos progrès avec honnêteté et dans un esprit d'ouverture, et qui présente aux Canadiens les résultats de notre travail, d'une façon simple et transparente.
Monsieur le président, je peux assurer les membres du comité que les progrès que nous avons de toute évidence réalisés au cours des dernières semaines se poursuivront dans les mois à venir.
Ce vendredi, je serai à Kujuuak, dans le nord du Québec. Je sais que M. Lévesque sera là. Peut-être que d'autres personnes à la table y seront également.
Nous allons signer l'Accord sur la revendication territoriale des Inuits du Nunavik. Il s'agit de la dernière des revendications territoriales présentées par les Inuits au Canada. Je ne dirais pas que ça clôt nécessairement le dossier, mais ça met fin au processus des revendications par les Inuits du Canada.
[Français]
Je prévois également me rendre à plusieurs reprises en Colombie-Britannique au cours des prochains mois afin de participer à des annonces liées au règlement de certaines revendications territoriales dans cette province.
Mon ministère continuera de travailler en collaboration avec les partenariats autochtones pour accroître l'offre de logements abordables destinés aux Autochtones qui vivent dans les réserves, les villes ou le Nord.
[Traduction]
Comme je l'ai mentionné, je présenterai un projet législatif visant à remédier au vide législatif relatif au partage des biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves. Le gouvernement effectuera certaines réformes structurelles de l'appareil gouvernemental, des réformes qui nous permettront de profiter au maximum des investissements dans l'éducation et dans le développement économique des premières nations.
En fait, monsieur le président, je suis heureux de dire aux membres du comité qu'à compter du 1er décembre, Entreprise autochtone Canada et Rescol, deux initiatives qui connaissent un succès retentissant, quitteront Industrie Canada pour passer à mon ministère. Je suis persuadé que la fusion des fonctions liées à l'éducation et au développement économique, en les regroupant au sein d'un seul ministère, sous la supervision d'un ministre et d'un sous-ministre, nous permettra de mettre en place une approche plus homogène, plus cohérente et plus efficace de l'éducation et du développement économique des Autochtones. Je peux vous dire qu'au cours de mes déplacements d'un bout à l'autre du pays je ne crois pas avoir rencontré un seul chef qui était satisfait de la séparation d'Entreprise autochtone Canada et de Rescol du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Cette reconsolidation est une étape importante.
Pour terminer, monsieur le président, je désire vous remercier, ainsi que vos collègues, de m'avoir invité à prendre la parole devant le comité aujourd'hui. J'accorde une grande importance à notre dialogue continu et j'apprécie votre engagement au sujet des questions importantes dont j'ai parlé aujourd'hui.
Je désire également vous remercier de votre rapport sur l'éducation postsecondaire chez les Autochtones. Votre participation active concernant cette question et de nombreuses autres questions sera essentielle tandis que nous continuerons de réaliser des progrès nets et constants auprès des Autochtones, afin de les aider à relever les défis auxquels ils sont confrontés.
Je vous remercie également à l'avance de votre travail et de votre collaboration en ce qui a trait au projet de loi concernant les écoles en Colombie-Britannique, qui a été déposé à la Chambre.
Merci, monsieur le président. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant aux observations ou aux questions des membres du comité.
:
Bonjour, monsieur le ministre. Merci d'être là. J'ai plusieurs questions à vous poser. Pour éviter que l'on se perde dans les réponses et les contre-réponses, je les poserai toutes d'un bloc.
Premièrement, une remarque s'impose. Pour quelqu'un qui est assis à cette table et qui examine cela pour la première fois, la ventilation des crédits est d'une complexité énorme. Je ne sais pas si vous pouvez faire des recommandations à votre collègue du Conseil du Trésor ou du ministère des Finances pour qu'on puisse ventiler cela beaucoup mieux et en utilisant beaucoup moins de chiffres qui se répètent d'une page à l'autre.
J'ai fini par trouver mes questions parce que je suis allé plus loin que les premières pages, et vous allez voir pourquoi.
Je vous parlerai rapidement de l'eau. Il m'apparaît, monsieur le ministre — et vous pourrez en faire part à qui de droit —, qu'il y aurait des ententes entre les municipalités au Québec. Je parle du Québec, bien évidemment, comme nation.
C'est une farce. It's a joke.
Il y a des ententes qui pourraient intervenir entre différentes municipalités et les communautés autochtones avoisinantes pour fournir de l'eau et faire également le traitement des eaux usées. Je souhaite que cela puisse se faire. Je pense que ce serait un pas important à faire dans cette direction.
Je passe maintenant aux crédits à adopter. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui, et j'ai trois questions à poser.
Premièrement, dans le fonds pour les consultations et l'élaboration des politiques sur les enjeux juridiques concernant les biens immobiliers matrimoniaux, il y a 6,38 millions de dollars qui sont uniquement — je dis uniquement — versés en contributions. J'aimerais avoir le détail de ces contributions. À qui seront versées ces sommes? Quels sont les objectifs de ces contributions?
Il y a autre chose un peu plus bas sur la même page.
Si vous êtes à la première page, collègues, il faut aller aux pages où l'on parle des crédits à adopter. C'est vraiment l'enjeu de ce matin.
:
Pouvez-vous arrêter le chronomètre?
Avez-vous la version anglaise de ce document?
[Français]
Je vais la trouver rapidement.
On parle de fonds de consultation. Dans la version anglaise, c'est à la page 193.
Quand je disais, monsieur le président, que c'est rendu d'une telle complexité, c'est parce qu'il y a tellement de documents. Il faut faire nos devoirs et nos leçons. Vous pouvez redémarrer le chronomètre, monsieur le président.
Donc, je reprends ma question, il y a 6,38 millions de dollars pour
[Traduction]
« les enjeux juridiques concernant les biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves... »
[Français]
Alors, je veux savoir les détails de ces montants, à qui vont être versées ces contributions et pourquoi.
Deuxièmement, un peu plus bas, on parle du Fonds pour la participation de l'Office d'examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie aux audiences de la Commission d'examen conjoint concernant le projet gazier MacKenzie. À cet égard, il y a un montant de 3,046 millions.
Ma question est la suivante: est-ce que le ministère des Affaires indiennes et du Nord est concerné par ce projet et, si oui, comment? Y aura-t-il un projet de loi qui tiendra compte de ce projet?
Ma dernière question — si vous avez le temps d'y répondre — porte sur la page 194, dans la version anglaise, et la page 145, dans la version française. On y parle des crédits à adopter. On peut lire :
[Traduction]
« Explication de fonds disponibles... »
[Français]
On parle aussi de prêts à des groupes.
[Traduction]
« Crédits à adopter », « Prêts à des groupes revendicateurs autochtones », etc.
[Français]
On parle de prêts à des groupes de revendicateurs autochtones pour la poursuite des négociations. Il y a 8,5 millions de dollars qui vont là-dedans. Ces 8,5 millions sont des prêts. Vont-ils être remboursés? Y-a-t-il déjà eu des prêts? Y a-t-il des ententes de remboursement?
Ce sont mes trois questions. C'est la page 145, dans la version française.
J'aime ces petits exercices, monsieur le ministre, parce que cela nous permet de nous rencontrer. J'aimerais qu'on puisse se voir plus souvent pour vous poser de vraies questions. Ce sont de bons enjeux.
Je vous laisse la parole, monsieur le ministre. Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci à vous, monsieur le ministre, d'avoir accepté de venir témoigner. Comme les autres, je vous sais gré de bien vouloir prendre le temps de répondre à nos questions.
J'ai deux ou trois questions à aborder. Je vous poserai aussi toutes mes questions en rafale.
À votre dernière comparution, j'ai fait l'observation suivante: je sais que la vérificatrice générale est sur le point de rendre public son rapport sur les traités de la Colombie-Britannique et sur les revendications particulières, mais je le répète, ce qui m'inquiète, c'est que le budget ne prévoit aucune somme pour ces organisations à l'avenir. Or, il est très difficile pour ces organisations de poursuivre leurs activités dans une telle incertitude. J'espère que vous pourrez donner un peu d'espoir à ces organisations, car leur financement arrive à échéance à la fin de mars. C'était ma première remarque.
Je sais que les centres d'amitié ne relèvent pas de votre ministère, mais peut-être pourriez-vous nous toucher quelques mots de votre engagement à cet égard et de votre volonté de collaborer avec la ministre du Patrimoine. Peut-être pourriez-vous aussi nous dire si on envisage d'autres regroupements avec votre ministère compte tenu, notamment, du fait que les pensionnats relèvent dorénavant d'AINC. C'était ma première question.
Ma deuxième question porte sur la Fondation autochtone de guérison. Comme vous le savez, son financement arrive aussi à échéance à la fin de mars. Cette fondation est un élément important du programme d'indemnisation des élèves des pensionnats autochtones et une analyse exhaustive décrit les conséquences du non-renouvellement de son financement.
J'ai maintenant une question sur le développement économique. Dans le budget principal, on a réduit considérablement l'accès aux fonds d'immobilisations et de développement économique; les dépenses prévues à ce chapitre sont passées de 733,4 millions de dollars en 2005-2006 à 286,7 millions de dollars en 2008-2009. Quand vous êtes venu témoigner dans le passé, j'ai cru comprendre que d'autres ministères assumaient une part de cette responsabilité. Or, vous avez dit aujourd'hui qu'on envisage de regrouper toutes ces initiatives au sein de votre ministère. Je ne vois rien dans le Budget des dépenses supplémentaires et je me demande donc où se trouve l'argent, qui le détient et quels sont les résultats escomptés.
Ma dernière question porte sur un poste qui figure à la page 144 du budget supplémentaire, « Fonds pour soutenir la gestion des organismes représentant les Indiens inscrits ». J'aimerais que vous nous disiez à quoi servira cet argent.
C'est tout.
Un des changements structurels que nous avons apportés en premier a été d'intégrer le service des pensionnats autochtones au ministère. Au sein de mon ministère, c'est encore un service distinct qui compte son propre personnel, mais il fait partie du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. L'accord sur les pensionnats autochtones, dont les tribunaux sont actuellement saisis, s'accompagne de fonds de 125 millions de dollars administrés par la Fondation autochtone de guérison. Cette somme représente le total qui sera versé pour toute la durée de vie de l'accord. À l'issue des négociations, on s'est entendu pour prévoir une somme x dont dispose la fondation pour mener à bien son travail. Voilà donc ce que nous avons fait à ce chapitre.
Vous avez posé une question légitime sur les centres d'amitié. Cette question est liée dans une certaine mesure à la stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain, laquelle sera éliminée progressivement à compter du 31 mars de cette année. Les centres d'amitié, eux, ne font pas l'objet de cette mesure de temporarisation. J'ai eu de longues discussions avec la ministre Oda sur les centres d'amitié, car ils constituent le principal mécanisme de prestation de services sur le terrain dans les villes. La stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain, elle, fait actuellement l'objet de discussions au sein du Cabinet car sa disparition graduelle est déjà prévue et nous devons donc prendre une décision.
Je ne peux toutefois prendre d'engagement. Le Cabinet est saisi de cette question. Je dois dire que j'ai été impressionné par le travail qui a été accompli dans le cadre de la stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain compte tenu des sommes qui ont été dépensées. Quand j'ai parcouru le pays, j'ai vu des gens très dévoués qui travaillaient dans le cadre de cette stratégie. Ils font du très bon travail. Ils sont très engagés et, de plus, j'ai été épaté par la façon dont ils ont réussi à multiplier leurs modestes ressources financières et ainsi accéder à d'autres sources de financement, publiques et surtout privées, pour accomplir le excellent travail.
J'ai déjà dit publiquement à quel point j'avais été impressionné. Je connais particulièrement bien le consortium pour les Autochtones vivant en milieu urbain de Calgary qui a reçu, si ma mémoire est bonne, 2,8 millions de dollars dans le cadre de la stratégie, mais qui a réussi à trouver en plus, 7,5 millions de dollars d'autres sources. Ils disposent donc de plus 10 millions de dollars avec lesquels ils ont fait de l'excellent travail.
La plupart des grands centres urbains du Canada où vivent des Autochtones comptent des comités semblables qui font du très bon travail. Nous sommes donc encore à étudier ce dossier.
Au sujet du développement économique, le regroupement se réalisera dès le 1er décembre; ces chiffres ne figureront donc pas dans le budget des dépenses supplémentaires. Cela se fait en ce moment.
J'aimerais revenir au processus de traité de la Colombie-Britannique. J'estime que nous devrions aborder cette question aujourd'hui car elle est importante, parce que la vérificatrice générale rendra public un rapport à ce sujet et parce que le vérificateur général de la Colombie-Britannique, je crois, présente aussi son rapport aujourd'hui. Il y a des séances à huis clos sur la colline du Parlement en ce moment même pour la présentation du rapport sur ce sujet. Nous ne savons pas encore ce qu'en dira la vérificatrice générale, et je ferai des observations en public, mais je peux vous garantir que notre gouvernement s'est engagé à contribuer au succès de ce processus et j'y ai été actif personnellement.
J'étais présent lorsque le traité Lheidli T'enneh a été paraphé, mais j'ai aussi personnellement participé aux négociations de dernière heure qui ont mené à la conclusion de l'accord Lheidli T'enneh. J'ai aussi été une partie active aux dernières négociations sur les revendications des Maa-Nulth, et une troisième entente est en voie de parachèvement.
Au cours des sept ou huit derniers mois, depuis que nous avons accédé au pouvoir, trois traités ont été conclus en Colombie-Britannique. Certains accusent un peu de retard, mais ce sont des accords compliqués. Ils nécessitent des décisions de politiques publiques difficiles et, en dernière analyse, le ministre devra intervenir directement pour que les choses progressent.
:
Merci de votre question. D'ailleurs, j'en profite pour souligner tout le travail accompli par M. Bruinooge, qui est mon secrétaire parlementaire, personne ne travaille plus fort que lui sur la Colline. C'est un très bon secrétaire parlementaire, il m'aide beaucoup.
Nous avons déjà discuté de cette question. La situation des femmes autochtones au sein de la société canadienne, particulièrement celles qui vivent dans les réserves, mérite notre attention. J'ai déjà dit que, quand j'étais dans l'opposition, les personnes que j'ai le plus souvent rencontrées et qui m'ont le plus touché étaient les femmes autochtones; les problèmes auxquels elles sont confrontées sont extrêmement importants.
J'espère sincèrement que tous ici présents appuieront l'initiative sur les biens immobiliers matrimoniaux. À ce chapitre, nous avons adopté une approche respectueuse, fondée sur les consultations. Je sais que c'est un enjeu complexe, mais, en dernière analyse, il incombe à la Chambre d'agir. En 2006, il est inacceptable que les femmes autochtones vivant dans les réserves ne jouissent pas de la même protection que les autres femmes.
Comme l'indiquent les chiffres que j'ai donnés en réponse à la question de M. Lemay, nous avons augmenté le financement des femmes autochtones. Dans le cadre des consultations sur les biens immobiliers matrimoniaux, nous leur avons donné l'occasion de s'exprimer en leur nom propre ainsi qu'au nom des groupes de coordination qu'elles représentent, et nous avons versé d'importantes ressources aux femmes privées de leurs droits pour qu'elles aient voix au chapitre.
Cela soulève aussi la question de l'article 67 de la Loi sur les droits de la personne dont vous serez saisis dans les jours qui viennent. C'est aussi un pas dans la bonne direction. L'article 67 de la Loi canadienne des droits de la personne nuit aux citoyens autochtones, y compris aux femmes, qui veulent déposer des plaintes relatives aux droits de la personne. Ce genre de disposition ne devrait pas exister au Canada en 2006.
Par ailleurs, les maisons d'hébergement, au nombre de 35 à l'échelle du pays, sont constituées en un réseau dont le budget annuel est de 18,5 millions de dollars, si je ne m'abuse, dont 11,5 millions de dollars sont affectés aux refuges comme tels et sept millions de dollars aux programmes communautaires. Nous avons pris des mesures — j'ai pris des mesures — pour que ce financement soit augmenté. Je peux vous assurer qu'on l'a remarqué. Quand j'ai parcouru le pays, j'ai rencontré des femmes autochtones qui m'ont remercié parce que cela faisait quinze ans qu'elles tentaient de faire augmenter leur financement et notre gouvernement est le premier à l'avoir fait.
Voilà donc certaines des initiatives que nous avons prises. Toutes ces mesures s'inscrivent dans le contexte du logement. Nous devons aussi nous assurer qu'il y a de l'eau potable et que le réseau scolaire fonctionne bien, mais je suis convaincu que favoriser les intérêts des femmes autochtones est au coeur de tout cela, et c'est l'approche que nous avons adoptée.
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Il y a environ 750 systèmes de distribution de l'eau dans diverses collectivités. L'une des activités fondamentales du ministère consiste à appuyer l'infrastructure communautaire. Dans le budget des dépenses principal, vous verrez que le ministère dépense environ un milliard de dollars pour le logement, l'eau, les eaux usées, l'électricité, ce genre de services. Il s'agit essentiellement de transferts aux gouvernements des premières nations.
Parmi ces 755 systèmes de distribution de l'eau, il y a de nombreuses différences. Il y a des systèmes de distribution de l'eau qui sont très bien gérés, modernes, à la fine pointe de la technologie et il y en a d'autres qui sont très mauvais.
L'une des activités fondamentales du ministère, en collaboration avec les collectivités, consiste à procéder par étapes pour la construction et la rénovation de ces installations. Nous avons un plan d'immobilisations dans lequel nous établissons les priorités.
Le plan d'action du ministre nous a obligés à mettre l'accent sur les risques pour la santé et la sécurité et à identifier les collectivités à risque élevé où la qualité de l'eau pose en fait un risque pour la santé. Comme vous le savez, suite à ce qui est arrivé à Vancouver, des avertissements sur la qualité de l'eau peuvent être émis pour diverses raisons. Il y a l'écoulement, il y a ce qu'on appelle la « turbidité » qui n'est due qu'à des matières en suspension dans l'eau, etc. Nous essayons de mettre l'accent sur les questions de santé en nous appuyant sur des données scientifiques. C'est ainsi qu'on détermine les priorités en matière de rénovation.
Comme le ministre l'a dit, lorsqu'on part de rien, il faut de deux à trois ans pour franchir toutes les étapes: appel d'offres, construction et mise en service de l'usine. Dans d'autres cas, il suffit de quelques rénovations alors que dans d'autres encore, il suffit de s'assurer que l'installation fonctionne bien.
Je pense que le rapport du comité d'experts montrera qu'il ne suffit pas de dépenser de l'argent, comme cela s'est fait dans d'autres collectivités. Les systèmes seront bons dans la mesure où les gens qui les exploitent sont formés et s'il y a un contrôle et des rapports à la collectivité afin que les gens sachent ce qui se passe. Il y a la formation et la surveillance. L'immobilisation n'est qu'une pièce du casse-tête et nous avons hâte de lire le rapport du groupe d'experts.
L'autre question qui se posera au comité et au gouvernement est celle des normes. Quel genre de normes devons-nous appliquer? Devons-nous les imposer comme conditions de financement? Doivent-elles être élaborées par les premières nations dans l'exercice de leur autonomie gouvernementale et de leurs propres règlements? Doivent-ils simplement reprendre les normes provinciales, de sorte qu'une première nation de la Colombie-Britannique aurait à respecter les normes de la Colombie-Britannique en matière d'eau? C'est un débat qui surgit constamment.
L'un des dossiers auxquels nous voulons nous attaquer dès le début de la nouvelle année, sous la direction du ministre, est celui de l'eau. Nous voulons éclaircir la question de sorte que les investissements qui seront effectués au cours des prochaines années nous permettront d'aller toujours de l'avant.
Je n'essaie pas d'éviter votre question. Je vous donnerai une idée de l'échéancier lorsque nous reviendrons vous présenter le rapport d'étape.