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: Je déclare ouverte cette séance du mardi 20 février 2007 du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord.
Chers membres du comité, vous avez devant vous l'ordre du jour. Ce matin, nous aurons une séance d'information concernant le rapport 2006 de la Commission crie-naskapie. Nous recevons des représentants du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien; je veux parler de MM. Michel Roy, sous-ministre adjoint aux Revendications et gouvernement indien, et Terry Sewell, directeur général de la Direction générale de la mise en oeuvre du secteur des Revendications et gouvernement indien.
Après la séance d'information sur la Commission crie-naskapie, il nous restera du temps pour discuter de la question du logement autochtone. Nous entendrons une déclaration, puis nous passerons aux questions. Nous nous occuperons également d'une motion présentée par Mme Neville.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
J'aimerais d'abord remercier le comité de son invitation à examiner avec lui aujourd'hui le travail important de la Commission crie-naskapie.
J'ai eu l'occasion de lire le compte rendu de votre séance du 1er février 2007, à laquelle vous aviez invité le président et des commissaires de la commission à présenter les conclusions de leur rapport de 2006.
Comme le savent les membres du comité, la Commission crie-naskapie a été créée par la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec afin de transmettre au gouvernement un avis impartial en ce qui concerne la mise en oeuvre de cette loi et de la convention. À notre avis, il s'agit d'un rôle important. Le comité n'est pas sans savoir que la commission s'acquitte de ses tâches en fournissant des tribunes aux chefs, aux dirigeants communautaires et autres, leur permettant ainsi d'exposer leurs points de vue sur la mise en oeuvre de la loi et sur diverses autres préoccupations sur lesquelles ils souhaitent s'exprimer.
Comme le comité le comprendra, de tels processus sont d'excellentes occasions d'exprimer des préoccupations et de les faire connaître au gouvernement. L'existence de la commission est unique à l'échelle nationale. C'est la seule commission de ce genre, où les chefs et les dirigeants communautaires des communautés peuvent exposer leurs problèmes.
Dans notre collaboration avec nos partenaires à la mise en oeuvre de notre plus ancien traité moderne et à la création d'une nouvelle relation hors la Loi sur les Indiens, j'estime que l'avis de la commission nous est très utile.
En tant que personne très impliquée dans la négociation et la mise en oeuvre d'ententes modernes sur les revendications territoriales, je me suis réjoui du message du président qui faisait le point sur la période de 1986 à 2006, une grande période de changement.
[Traduction]
On me demande pourquoi nous investissons tellement d'efforts, de temps et de ressources dans la mise en oeuvre des traités modernes; je crois que le président l'a bien compris lorsqu'il a fait observer que :
Si l'on fait un retour en 1986, ou auparavant, et que l'on compare la vie des communautés crie et naskapie de l'époque avec la vie de ces mêmes communautés aujourd'hui, les changements sont évidents et spectaculaires. De toute évidence, le niveau de vie s'est amélioré sous tous les aspects. La santé en général s'est améliorée avec, par exemple, une espérance de vie plus longue et une diminution de la mortalité infantile. [...] Les niveaux de scolarisation ont augmenté de façon spectaculaire. De nombreuses nouvelles entreprises sont en activité et connaissent du succès sur le plan économique. Donc, les vingt dernières années ont apporté une très nette amélioration du niveau de vie, malgré certaines difficultés importantes.
Bien que nous ayons encore beaucoup de travail à accomplir, j'estime qu'il est important de ne pas perdre cela de vue. À cet égard, j'aimerais également informer le comité que nous en sommes à la première étape d'un processus d'évaluation officiel des répercussions qu'engendrent les ententes sur les revendications territoriales globales destiné à mieux comprendre tous leurs effets.
De plus, je suis heureux d'annoncer que le travail important visant à conclure une entente globale avec les Cris de la baie James par la voie des négociations entre MM. Chrétien et Namagoose portera sur plusieurs recommandations de la Commission. Nous nous réjouissons des progrès accomplis, et nous avons bon espoir d'en arriver à une issue favorable.
[Français]
Bien que la commission soulève un grand nombre de sujets et de problèmes qui ont été portés à sa connaissance, j'ai été heureux de lire dans l'introduction les observations suivantes :
Depuis sa réponse au Rapport 2002 de la Commission, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a présenté une réponse détaillée aux recommandations de la Commission. Les réponses du Ministère représentent une approche entièrement différente dans sa façon de traiter avec la Commission [...] Il semble que le Ministère veuille améliorer ses relations avec la Commission, de même qu’avec les communautés cries et naskapies.
J'aimerais profiter de l'occasion pour souligner ce point au comité.
M. Sewell et moi serons très heureux de pouvoir répondre à vos questions et d'entendre vos commentaires ou les suggestions que vous pourriez nous faire.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci de votre question.
La vérificatrice générale recommande depuis un certain temps que le ministère évalue les impacts des ententes sur les revendications territoriales, car nous avons consacré beaucoup d'efforts à la négociation et à la mise en oeuvre de ces ententes, ce qui nous a permis de développer une approche.
Cette année, nous étudions cinq revendications territoriales globales. Selon les directives du Conseil du Trésor, nous devons nous pencher sur les ententes en vigueur depuis plus de 10 ans et qui, par conséquent, ont eu le temps de produire certains effets. On devait également examiner des revendications territoriales globales ne faisant pas l'objet d'un réexamen ou d'un renouvellement afin d'éviter de compliquer le processus.
Au Canada, nous avons donc ces cinq revendications territoriales globales, et cette année, nous ferons appel à des experts-conseils pour effectuer ce qu'on appelle une « appréciation de l'évaluabilité », ce qui signifie qu'on se penchera sur ces cinq revendications pour voir si nous disposons des outils d'évaluation — et quels types de données existent. Comme vous pouvez le comprendre, pour procéder à l'évaluation des répercussions d'une entente relative à une revendication territoriale globale, il faut connaître la situation au départ, et il n'existe pas toujours des informations là-dessus; c'est pourquoi nous effectuons cette année une analyse visant à déterminer laquelle de ces revendications serait la meilleure pour une évaluation approfondie que nous espérons faire l'an prochain, et qui porterait sur les impacts d'une entente.
Lorsque les commissaires ont comparu, l'un des sujets abordés concernait les négociations en cours relatives aux revendications territoriales des Inuits du Nunavik et leurs conséquences pour les Naskapis. Apparemment, en ce moment, il n'y a qu'une seule table de négociation sur cette revendication particulière. On dit qu'il y a chevauchement des intérêts de ces deux groupes en ce qui a trait à leurs terres ancestrales, leurs territoires de chasse et autres choses du genre.
Quelle est l'opinion du ministère? Du point de vue des Naskapis, cela semblait être un problème très sérieux.
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Merci de votre question.
Certes, nous menons actuellement des négociations avec le groupe Inuit du Nunavik, mais je tiens à préciser que celles-ci ne portent pas sur une revendication territoriale. On a déjà réglé cette question, et cela a été intégré au nouveau traité. Ce que nous négocions avec le groupe du Nunavik, c'est un accord d'autonomie gouvernementale. Les Naskapis sont préoccupés par des chevauchements de territoires et de compétences entre eux et les Inuits. Évidemment, nous nous assurons de faire participer toutes les parties aux discussions et de les informer de la situation.
Par ailleurs, la Commission a recommandé la mise sur pied d'un forum quadripartite auquel pourront participer les gouvernements du Québec et fédéral, ainsi que les Inuits et les Naskapis, afin de discuter des problèmes de chevauchement et des règlements de différends concernant les Inuits. Nous avons déjà parlé de ce projet à ces derniers, qui trouvent l'idée excellente. Notre négociateur dans le cadre des pourparlers sur l'autonomie gouvernementale parlera au chef naskapi pour lui proposer cette formule. Nous pensons que la Commission a fait une bonne proposition, et nous y donnons suite.
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Monsieur Roy, merci d'être venu.
Je vais essayer d'être gentil. J'étais sur le territoire naskapi, qui est le territoire inuit où les Naskapis possèdent actuellement une réserve et au sujet duquel des négociations sont en cours depuis quelques années, je crois.
On a su cet été que le négociateur fédéral avait accordé l'ensemble du Nunavik aux Inuits, qu'il n'y avait pas eu de territoire détaché pour l'espace des Naskapis, même s'il y avait une certaine revendication territoriale en ce cas.
Où en êtes-vous rendu quant à ce dossier? Car vous deviez faire partie de la négociation entre les Naskapis, les Inuits et le gouvernement du Québec, qui, je crois, est aussi impliqué.
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Je pourrais difficilement vous le dire, parce que l'entente que les Cris ont négociée avec les Inuits pour Kuujjuarapik, par exemple, a été négociée dans le contexte de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. C'était vraiment dans le contexte d'une discussion sur la question des terres, c'était une revendication territoriale.
Ce qu'on négocie actuellement avec les Inuits, c'est strictement l'autonomie gouvernementale. Il s'agit du palier de gouvernement, de gérance des Inuits sur les territoires qui leur ont été accordés conformément à la convention.
Donc, on ne parle pas de la question du territoire dans ces négociations; on ne parle que de la gouvernance.
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En tout cas, j'espère que cela se réglera au plus vite pour eux, car ils en discutent depuis plusieurs années.
En ce qui concerne le logement, on sait qu'en mars 2004, par exemple, l'enquête sur la situation du logement des Autochtones enregistrait un total de 95 479 logements dans les réserves, dont 18 000 avaient besoin de réparations majeures et 5 200 devaient être remplacés.
En ce qui concerne Kawawachikamach, au nord de Schefferville, on sait qu'il y a là un besoin pressant de maisons. Le besoin actuel est de 20 000 logements.
À quel point en êtes-vous rendu à ce sujet?
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En ce qui a trait au logement, monsieur Lévesque, les Cris ont accès au même programme régulier de logement.
Je crois que la semaine dernière vous avez eu une présentation où vous avez eu des échanges avec une de mes collègues sur la question du logement et des programmes de logement. Les Cris ont accès à ce même programme.
Quant à savoir où sont les priorités d'une communauté par rapport à une autre, je n'ai pas les détails. Toutefois, je crois que l'administration régionale crie a alors une responsabilité ou un rôle à jouer avec les communautés cries de façon individuelle quant à l'octroi de fonds pour des logements. Cependant, ces communautés ont accès tout simplement au programme régulier du ministère.
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Merci, monsieur le président.
Merci de comparaître devant nous aujourd'hui.
J'aimerais revenir sur quelques détails du rapport. Aux pages 4 et 5, dans l'introduction, les commissaires ont parlé de la nécessité de régler les litiges de façon « efficace et en temps utile ». Il me semble que ce que les commissaires réclamaient, en partie, c'était un processus de règlement des différends.
Ensuite, à la page 12 du document, on dit : « Au cours d’un exposé dans le cadre du Séminaire des Nations Unies sur les traités, accords et autres arrangements constructifs conclus entre États et peuples autochtones... » etc. Puis on rapporte que le 15 décembre, le représentant du Canada a dit ceci :
Le premier des traités modernes, la Convention de la baie James et du Nord québécois... prévoit un mécanisme de surveillance, à savoir la Commission crie-naskapie.
Plus loin dans le rapport, à la page 38, on aborde un sujet dont j'aimerais que vous parliez. On y dit ceci :
À la suite d'une représentation de la nation Naskapi, la Commission crie-naskapie a décidé de mener une enquête, en vertu de l'article 165(1)b) de la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec. Cependant, des représentants du ministère des Affaires indiennes ont refusé de se présenter à une audience de la Commission à ce sujet en invoquant l'article 167 de la loi.
Les services juridiques du ministère ont informé la commission qu'elle n'était « pas autorisée à enquêter sur le processus de négociation en cours avec les Inuits du Québec visant à établir une nouvelle forme de gouvernement au Nunavik. »
Je pense que le problème, c'est que les commissaires ont soulevé la question du caractère inapproprié du processus de résolution. Le gouvernement, dans son exposé devant les Nations Unies, semble dire implicitement que la Commission a une certaine autorité pour enquêter là-dessus. Ensuite, lorsque la Commission a soulevé une question qu'elle souhaitait soumettre à un examen, le ministère a invoqué l'article 167.
Pourriez-vous nous parler des caractéristiques du mécanisme de résolution des différends, et des raisons pour lesquelles on a invoqué l'article 167 de la loi dans cette affaire en particulier.
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Merci de votre question.
En ce qui concerne la Commission, il est clair pour nous que celle-ci a le mandat d'assurer ce que nous appelons la résolution de différends et la surveillance de l'implantation de la Convention de la baie James, ou la convention tout simplement. Elle a le mandat précis de veiller à son application. Dans ce contexte, elle peut réunir les parties et formuler des recommandations, comme elle l'a fait dans le rapport.
Cependant, lorsqu'il s'agit des négociations, je dirais que c'est tout autre chose, car actuellement, nous ne négocions pas l'implantation de la convention et du traité. Nous négocions une nouvelle entente avec les Inuits. Elle concerne l'autonomie gouvernementale. Il s'agira d'une nouvelle relation entre les Inuits et les gouvernements du Canada et du Québec, et au cours du processus de négociation, nous pourrons prévoir des consultations et nous assurer que les Naskapis et les Cris, par exemple, auront leur mot à dire et seront consultés, en plus d'avoir un impact sur la teneur des négociations avec les Inuits.
Nous ne considérons pas que la commission joue un rôle là-dedans, car elle est tenue de surveiller la mise en oeuvre de la convention.
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Premièrement, lorsque nous traitons avec un groupe d'une entente particulière relative à l'autonomie gouvernementale, comme avec les Inuits du nord du Québec, nous discutons de la résolution des différends comme faisant partie intégrante du processus.
Dans d'autres cas, comme ceux de revendications globales de longue date, nous devons chercher, en collaboration avec les autres parties, des façons de stimuler la confiance, fondamentalement parce que la résolution des différends repose sur la confiance entre les parties et le fait d'être disposé à travailler de concert sur les questions épineuses. À ce stade-ci, nous n'y sommes pas encore arrivés, mais nous y travaillons continuellement au fil des revendications.
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Merci, monsieur le président.
Merci aussi aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Je suis heureux d'entendre, pour la seconde fois, qu'en comparaison avec 1986, les Cris et les Naskapis sont nombreux à considérer que leur situation s'est améliorée aux chapitres de l'éducation, de la santé et de l'économie. Je pense évidemment que nous devons poursuivre dans cette voie et nous en inspirer dans d'autres domaines où des améliorations peuvent être faites.
La dernière fois, l'un des principaux sujets du rapport était la crise du logement. Nous avons reçu le résumé de la proposition crie pour résoudre cette crise. Dans son rapport, le chef Billy Diamond relevait un certain nombre de lacunes concernant les logements de qualité et le fossé grandissant en matière de disponibilité de logements acceptables. On y énumère plusieurs cas précis, mais à mesure que je lisais le rapport, il m'est apparu qu'il y avait un gros problème autour du rôle de la SCHL. À la page 5 de son rapport, de sa proposition, le chef Diamond dit: « On peut conclure que le programme de la SCHL, dans sa forme actuelle, représente davantage un obstacle qu'une solution dans la crise du logement chez les Cris. »
J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Je sais que vous ne travaillez pas pour la SCHL et que je vous place peut-être dans une position délicate. Je suis préoccupé par le fait que la SCHL aggrave en fait la situation avec la solution sociale qu'elle a pour mandat d'apporter. Pourriez-vous vous prononcer là-dessus?
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Je conviens que les projets de développement économique sont importants pour la résolution des problèmes à long terme. Tout au long de son rapport, la nation crie continue de faire allusion à des façons de fonctionner indépendamment de la SCHL. Je pense que nous devrions examiner cela de plus près.
Par ailleurs, dans un autre ordre d'idées, à la page 11 de leur rapport, les Cris parlent également des initiatives économiques qu'on pourrait mettre en oeuvre dans les collectivités du Nord. On propose l'établissement d'une usine préfabriquée à grande échelle pour servir les marchés cris; et on explorera les marchés du Nord du Québec, du Nord de l'Ontario et du Nunavut.
J'aimerais savoir où cela en est. A-t-on accompli des progrès dans ce sens?
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Merci. J'ai juste une question et j'espère que Mme Karetak-Lindell aura du temps pour répondre à des questions à la fin.
Comme Mme Neville, ma question porte sur le processus général et non sur l'accord en particulier.
M. Roy, à la page 2 de votre allocution, nous pouvons lire : « On me demande pourquoi nous investissons tellement d'efforts, de temps et de ressources à la mise en oeuvre de traités modernes ». C'est bien, mais établir un traité, c'est comme chercher un terrain pour construire une maison. Une fois que vous avez signé le contrat, vous devez bâtir la maison. Il y a beaucoup à faire. La vérificatrice générale a toujours dit, en ce qui concerne l'Accord du Nunavut et la Convention des Inuvialuit, que les problèmes de mise en oeuvre surviennent après la signature du traité.
Comme M. Sewell le sait, au Yukon, la Première nation de Carcross/Tagish travaille à l'élaboration d'une loi sur la famille. Le Teslin Tlingit Council tente d'intégrer la justice à sa revendication territoriale, mise en oeuvre depuis environ dix ans. Lorsque nous signons ces accords, il est de notre devoir de les mettre en oeuvre sans de tels délais.
Depuis que ces rapports de la vérificatrice générale ont été reçus, y a-t-il eu un changement ou un ajout pour que vous investissiez autant d'efforts, de temps et de ressources à la mise en oeuvre de traités modernes? Nous appuyons vos efforts et voulons que vous établissiez plus de traités, mais nous avons également besoin de ressources pour les mettre en oeuvre, comme nous l'ont montré divers exemples.
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Merci pour la question.
Mettre en oeuvre des accords sur des revendications territoriales est un défi de taille. Je crois que, pour bien des gens, la signature d'un accord est la partie intéressante, et tout le monde s'affaire à négocier un bon accord et à le mettre en place. Comme vous l'avez dit, la mise en oeuvre est une étape critique. Je crois que nous apprenons énormément à mesure que nous progressons dans le processus de mise en oeuvre.
La vérificatrice générale porte un intérêt particulier à notre travail et nous a fournit quelques précieux conseils. Parmi les critiques qu'elle a formulées, elle nous a reproché d'avoir trop mis l'accent sur l'application de la règle de droit immuable. Elle nous a aidé à comprendre qu'il est important et essentiel dans un accord de remplir nos obligations comme il se doit, mais nous devons également collaborer à l'atteinte des objectifs des accords.
Vous avez raison de reconnaître que la mise en oeuvre est un art que nous n'avons pas encore perfectionné. Nous continuons toutefois à apprendre et cherchons de nouvelles et de meilleurs façons de mettre en oeuvre les accords au fur et à mesure.
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Merci, monsieur le président.
Avant de poursuivre avec d'autres questions que j'ai préparées, j'aimerais simplement revenir à la réponse que vous avez donnée, monsieur Sewell, à une question formulée par M. Bagnell. Vous avez dit qu'à la lumière du travail de la vérificatrice générale et des recommandations du Bureau, vous deviez peut-être travailler davantage à la réalisation des objectifs des accords. Je me demandais si vous pouviez nous en dire un peu plus long à cet égard, car je n'avais encore jamais entendu parler de cela.
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Toute la question entourant les objectifs et les obligations a été une source de discussion particulièrement intéressante entre la vérificatrice générale et nous.
Je m'explique. Les obligations sont importantes et significatives et nous devons les considérer comme un élément crucial des accords sur des revendications territoriales. En plus des obligations, la plupart de nos accords sur des revendications territoriales énoncent des objectifs — pour fournir une certitude relativement aux titres fonciers et aux processus d'accès aux ressources.
Une fois que cette certitude a été établie, un autre objectif est d'assurer la croissance économique. Il faut mettre en place les régimes de réglementation et établir la certitude des titres fonciers, mais la question de savoir si ces ressources seront exploitées une fois que la certitude relative aux titres fonciers est établie et que le régime est en place dépendra du marché et d'une foule d'éléments indépendants de l'accord. L'accord sur une revendication territoriale vise donc une économie plus saine, mais ne garantit pas qu'il atteindra cet objectif.
Nous espérons que la mise en place et la mise en oeuvre réussies d'un accord ouvriront la voie à l'amélioration de l'économie, mais ne la garantiront pas.
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Je peux voir comment il peut être très difficile quand un accord comportant des points contraignants est négocié et que les objectifs ne sont pas atteints. Il reste que, malheureusement, l'entente a été signée. Il s'agit alors de vérifier jusqu'à quel point l'entente ou l'accord inital est flexible ou prête à interprétation. C'est ce que j'ai saisi de votre déclaration.
Si vous regardez l'exposé des Cris et des Naskapis, ils en parlent ouvertement. Ils affirment que la démographie a changé leurs besoins en matière de logement et qu'ils n'auraient pu prédire cette explosion démographique. Au fond, j'imagine que c'est quelque chose qu'ils essaient d'intégrer au processus de mise en oeuvre. Je peux voir en quoi il est difficile pour votre entité de revenir à l'accord initial et d'y ajouter des éléments pour l'adapter à une réalité que vous n'auriez pas pu prévoir.
Je vais passer à une autre section de l'exposé de la Bibliothèque du Parlement et du document que nous avons devant nous.
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C'est avec les Inuits que vous négociez l'autonomie gouvernementale. Lorsqu'on va négocier l'autonomie gouvernementale avec les Cris, va-t-on prendre en considération le fait que des communautés cries sont situées sur les terres du Nunavik?
Par ailleurs, je vais vous donner l'exemple de Whapmagoostui, qui a besoin de maisons additionnelles. Il pourrait y avoir des fonds pour en construire, mais il n'y a plus d'espace pour le faire. Il faudrait probablement un pont pour traverser une rivière afin de se rendre sur ce qui lui reste de territoire.
Dans de tels cas, appartient-il au ministère de fournir les fonds nécessaires à la construction d'un pont qui permettrait de terminer la construction du village?
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C'est davantage un commentaire que je veux formuler plutôt qu'une question.
Je suis un peu frustré que la Commission crie-naskapie relevait de nous. Il me semblait évident que leurs discussions étaient largement axées sur le logement — les besoins et les pénuries dans ce secteur. Je m'attendais à ce que nous ayions l'occasion aujourd'hui de nous attarder particulièrement sur le sujet.
Cela ne met aucunement en cause nos témoins car ils ignoraient le problème. Je crois que cela met toutefois en évidence le fait que nous ne recevons pas une réponse adéquate du ministère, du moins des représentants qui auraient pu s'attaquer à certaines des questions soulevées concernant le logement. Je fais référence plus précisément à la construction de 1 548 logements qui a été retardée, aux 213 logements qui doivent être entièrement remplacés et des 913 logements qui nécessitent d'importantes rénovations. Nous n'avons même pas eu l'occasion de nous attaquer à quelques-uns de ces problèmes. C'est déplorable, d'autant plus que notre comité voulait mettre davantage l'accent sur les besoins en matière de logement.
Je n'ai donc aucune question pour les témoins mais je voulais juste émettre un commentaire sur lequel le comité devrait se pencher sérieusement, à mon avis.
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Ce que nous savons jusqu'à présent est que les Cris se soucient peu de cet aspect des négociations d'autonomie gouvernementale. Ils sont tenus au courant du dossier. Si notre négociateur veut les rencontrer pour les mettre au courant, ils y seront. Ils participeront aux réunions.
Les Naskapis sont aux prises avec un problème différent. Il est plus difficile de tenir des pourparlers avec eux, mais nous comprenons qu'ils éprouvent quelques problèmes. Comme je l'ai dit, nous assurerons un suivi concernant la proposition de la Commission visant à mettre sur pied un forum quadripartite, auquel nous inviterons les Naskapis. Nous espérons donc pouvoir trouver des solutions à leur problème.
Mais jusqu'a présent, nous comprenons que les Cris ne sont pas aux prises avec un problème majeur compte tenu de ce qui se passe actuellement avec les Inuits.
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Merci, monsieur le président.
J'ai deux ou trois points dont je voudrais parler. D'abord, la mise en oeuvre des accords a fait l'objet de nombreuses discussions. D'après ce que j'ai compris, il y a un grand nombre de bandes qui ont conclu des accords sur des revendications territoriales portant sur certaines questions de mise en oeuvre très importantes. J'avance que ce problème ne touche pas uniquement les Cris et les Naskapis mais aussi de nombreuses nations. Je tenais à vous faire part de cette observation.
Je crois également que bien que l'on reconnaisse que les conditions sont considérablement améliorées pour bien des gens à la suite de cet accord, il y a encore beaucoup à faire. Dans la conclusion du rapport, on dénonce que le Canada a négligé son obligation de protéger les droits et les intérêts de ces nations en regard de leur situation actuelle, tel qu'il est décrit dans les rapports antérieurs et actuels de la Commission. lls font ensuite référence aux arrêts Guerin et Sparrow et à la responsabilité du gouvernement fédéral d'agir en qualité de fiduciaire.
La page 42 — je crois que c'est là le coeur de la question — traite des droits inhérents. Les commissaires ont fait la recommandation d'amender l'article 9 de la Convention de la Baie James et du Nord québécois et l'article 7 de la Convention du Nord-Est québécois pour ajouter entre autres les dispositions suivantes : une reconnaissance entière et explicite du droit inhérent à l'autonomie gouvernementale et une reconnaissance de l'existence et de l'application du droit ancestral.
Dans la réponse du ministère, je comprends que bien que le gouvernement reconnaisse le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale tel que le prévoit actuellement l'article 35, il a mis au point une approche à la mise en oeuvre axée sur l'établissement d'accords pratiques et réalisables entourant la façon de mettre en place l'autonomie gouvernementale, plutôt que d'essayer de la définir en termes abstraits. Les commissaires ajoutent être préoccupés par le fait que la reconnaissance du droit inhérent par le Canada soit simplement une politique.
Cela semble être essentiel non seulement à la conclusion d'accords sur des revendications territoriales exhaustifs, mais aussi à la mise en oeuvre d'accords et à des négociations poussées entourant l'autonomie gouvernementale. Pouvez-vous nous dire si le ministère considère le droit inhérent comme étant plus qu'une politique?
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Puis-je répondre à cette observation?
D'après moi, l'accord sur une revendication territoriale ne fait pas toute la lumière sur un secteur géographique donné. L'accord est un élément important et vise à accomplir certaines choses, mais il existe un monde à l'extérieur d'un accord sur une revendication territoriale qui a une incidence sur ce secteur géographique particulier.
Ce serait effectivement bien d'avoir des accords parfaits qui couvrent tout si bien que nous n'avons jamais à y revenir. Je vais citer l'exemple des relations fédérales-provinciales au Canada. Les règles et les compétences de chacun sont claires, mais le processus démocratique du Canada entraîne des différends qui continueront d'exister entre les gouvernements.
Je ne crois pas qu'il existe un document qui réglera notre problème et qui garantira que nous n'aurons plus jamais de discorde, simplement parce que celui-ci englobe tout. Cela fait partie de la dynamique. Nous n'avons qu'à améliorer les relations car je crois que c'est l'élément clé. Tout s'arrangera en renforçant les liens.