:
Tout d'abord, monsieur le président, j'aimerais vous remercier, ainsi que les autres membres du comité, de m'avoir invité dans le cadre de l'étude du projet de loi .
[Traduction]
Monsieur le président, je tiens à vous remercier de l'occasion que vous nous donnez, à M. Goodale, à M. Scott et à moi-même, de nous adresser à vous alors que vous commencez à étudier ce projet de loi .
Quel est l'objet de cet accord? Tout d'abord et avant tout, il s'agit de réduire les écarts honteux entre les Autochtones et les Canadiens non autochtones, des écarts qui sont bien présents peu importe où résident les Autochtones, des écarts dans les domaines de la santé, de l'éducation, du logement, de l'eau potable et des possibilités économiques.
Il s'agit de mieux travailler. Il s'agit de permettre aux gouvernements et aux leaders autochtones, travaillant en partenariat et en collaboration, de trouver des solutions novatrices, et d'assumer nos responsabilités en définissant des objectifs et en faisant rapport sur les résultats.
Chacun des domaines de politique ayant fait l'objet d'une entente à Kelowna a été étudié soigneusement par le cabinet. Leurs coûts ont été calculés intégralement et intégrés au cadre budgétaire. Je tiens à affirmer, sans équivoque, et je suis certains que le ministre des Finances de l'époque vous le confirmera, que la somme de 5,1 milliards de dollars consacrée à la mise en oeuvre de l'Accord de Kelowna et annoncée à cette occasion figurait en totalité dans le cadre budgétaire. Toute suggestion laissant entendre que nous n'avons pas pris en compte ces dépenses est sans fondement.
[Français]
L'Accord de Kelowna a été l'élément déclencheur d'un engagement particulier: prendre sur 10 ans des mesures visant à réduire une fracture socioéconomique inacceptable.
L'accord engage les pouvoirs publics, qu'ils soient fédéraux, provinciaux ou territoriaux, à élaborer des plans de mise en oeuvre et à fixer des objectifs pour chacune des provinces et chacun des territoires, et ce, conjointement avec les dirigeants autochtones intéressés dans chaque province et territoire.
[Traduction]
À titre d'exemple, à la suite de Kelowna, M. Scott et moi-même avons pu conclure, avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et les leaders des premières nations de cette province, l'Accord de transformation pour le changement, qui est en réalité un plan d'action ciblé définissant des objectifs communs précis et les étapes à suivre pour les atteindre, dans tous les domaines. Il s'agit, comme je l'ai indiqué, de l'éducation, de l'eau potable, de la santé, du logement et des possibilités économiques. C'était là le premier d'une série de plans d'action qui devraient être appliqués à chaque région du pays pour nous permettre d'adapter nos approches aux conditions particulières des Canadiens autochtones dans chaque province ou territoire.
Monsieur le président, il s'agit réellement ici de partenariat et de collaboration, de solutions novatrices, d'objectifs concrets et de rapports sur les résultats. Pourquoi quelqu'un répugnerait-il à tout cela? Pourquoi quelqu'un s'objecterait-il à des objectifs concrets, à ce que tous les gouvernements joignent leurs efforts pour s'attaquer aux questions importantes qui sont à l'origine de la pauvreté honteuse dans laquelle se trouvent les Canadiens autochtones?
Le 12 septembre 2004, les premiers ministres et les leaders autochtones nationaux se sont réunis pour s'attaquer aux questions importantes de santé des Autochtones. Lors de cette réunion, nous avons procédé à un investissement fédéral de 700 millions de dollars pour mettre en œuvre le Plan directeur pour la santé des Autochtones. Il s'agissait de contribuer à mettre en place des services de santé modernes et intégrés pour les premières nations et les autres Canadiens autochtones, et de former des professionnels autochtones de la santé en soins infirmiers et en médecine.
À cette époque, les premiers ministres et les leaders autochtones ont convenu qu'une réunion des premiers ministres serait consacrée aux causes fondamentales de la pauvreté chez les Autochtones. C'était là la première étape d'un cheminement qui nous a conduit, 14 mois plus tard, à la réunion qui s'est déroulée à Kelowna, en Colombie-Britannique.
Ces mois, qui se sont écoulés rapidement, ont permis à tous les gouvernements et à tous les organismes autochtones de consulter les milieux universitaires, les professionnels de la collectivité et les spécialistes. Les leaders autochtones, regroupés dans divers organismes, ont alors eu le temps voulu pour s'assurer que tous ceux qui étaient présents disposaient des meilleures solutions, à la fois toutes faites et sur mesure, en se rendant à la réunion.
Comme premiers ministres, nous étions déterminés, monsieur le président, à parvenir à Kelowna à une meilleure harmonisation des programmes et des services, à reconnaître le rôle central des organismes et des prestataires de services autochtones dans l'ensemble de ce secteur et à chercher à mettre fin au ballet des luttes de pouvoir entre paliers de gouvernements qui réduisent l'efficience et l'efficacité des programmes.
C'est ainsi que le plan directeur pour la santé des Autochtones a été conçu afin de s'assurer, pour la première fois, que nos systèmes de prestation de soins de la santé aux Canadiens autochtones soient réellement harmonisés dans toutes les provinces et dans tous les territoires. Les fonctionnaires et les ministres ont veillé à ce que les questions des femmes autochtones soient prioritaires et omniprésentes, et nous nous sommes engagés à Kelowna à organiser un sommet des femmes autochtones pour faire progresser des questions laissées de côté pendant trop longtemps. Ce sommet aurait dû être tenu maintenant.
Nous avons travaillé pour nous assurer que la nation métisse n'était plus exclue des processus intergouvernementaux et que tous les gouvernements avaient la volonté d'adapter leurs programmes et leurs services aux besoins spécifiques des Métis. Nous avons travaillé avec acharnement pour nous assurer que les programmes destinés aux Inuits étaient adaptés aux conditions prévalant dans le Nord du pays, pour y être effices, et nous nous sommes efforcés pour la première fois de veiller à ce que des fonds fédéraux soient disponibles pour aider les provinces et les territoires à adapter leurs approches afin de répondre aux besoins très pressants de la population autochtone en milieu urbain qui ne cesse d'augmenter de façon très importante.
[Français]
Tous les gouvernements sont tombés d'accord pour dire que l'éducation était primordiale en vue des progrès à accomplir, que c'était l'élément déterminant pour améliorer la situation économique des Canadiens autochtones, leur ouvrir de meilleures perspectives d'emploi, leur donner les moyens de participer à l'exploitation des débouchés économiques et, en général, améliorer leur état de santé et leurs conditions de vie.
Nous avons convenu, aux termes de l'Accord de Kelowna, d'établir un système scolaire régional pour les premières nations et de donner à celles-ci le soutien voulu ainsi que l'autorité juridique nécessaire pour mettre en place des structures institutionnelles modernes et des institutions gérées de manière responsable afin que les jeunes Autochtones soient assurés de bénéficier d'une éducation scolaire de qualité.
Les provinces et les territoires s'y sont engagés et ont accepté de collaborer à la mise sur pied d'un tel système, de veiller à ce qu'il s'intègre au système d'éducation public existant et de former les futurs enseignants et professionnels de l'éducation appelés à travailler dans ces établissements sous le contrôle des premières nations. Ils se sont également engagés à prendre plusieurs mesures pour améliorer les conditions d'apprentissage des jeunes Autochtones dans les établissements d'enseignement public que la majorité d'entre eux fréquentent.
Parmi ces mesures, on peut citer les suivantes: encourager la participation des familles à l'éducation; établir des objectifs au niveau local concernant le nombre de jeunes Autochtones qui terminent la 12e année; faciliter le passage des systèmes d'éducation publics au nouveau système d'éducation des premières nations et vice-versa; collaborer avec les éducateurs et les parents autochtones pour répondre aux besoins des enfants éprouvant des difficultés d'apprentissage et pour mettre au point des programmes d'études; et enfin, ce qui est tout aussi important, augmenter le nombre d'enseignants et de professionnels de l'éducation d'origine autochtone et accroître le contenu autochtone des programmes d'études dispensés dans chaque province et territoire.
[Traduction]
Monsieur le président, je pourrais traiter des autres aspects novateurs de l'Accord de Kelowna. Il ne fait aucun doute que nous allons y venir dans la discussion qui suivra. Étant donné le temps dont nous disposons, permettez-moi de terminer en abordant un sujet très important mais bien différent. Il s'agit de l'entente voulant que tous les gouvernements, autochtones et non autochtones, assument eux-mêmes leurs responsabilités en faisant rapport publiquement sur les progrès réalisés.
Les gouvernements n'ont jamais été à court de rhétorique quand il s'agit du dossier autochtone. Les définitions d'objectifs en fonction de diverses conditions, celles de cibles régionales et les modalités de rapports publics ont été conçus pour s'assurer que tous les gouvernements, autochtones et non autochtones, fédéral, provinciaux et territoriaux, soient tenus responsables des progrès réalisés. De cette façon, l'objectif devient les résultats et non plus la rhétorique. Le désespoir devrait être progressivement remplacé par l'espoir au fur et à mesure que nous progressons. Nous avons défini des cibles ambitieuses pour éliminer les lacunes dans les résultats scolaires et dans le logement et pour réaliser des percées importantes dans les domaines des soins de la santé et de l'eau potable. Monsieur le président, ces cibles sont parfaitement atteignables avec les innovations, les investissements et les partenariats qui conviennent.
La mise sur pied d'un nouveau forum composé de ministres des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et de leaders autochtones garantirait les progrès et nous assurerait de rester sur la bonne voie. Le texte de l'accord précise que ce forum se réunira une fois par année et qu'il aura le mandat de prendre des mesures correctrices. Ce forum, monsieur le président, devrait être actuellement en réunion. L'époque des promesses vides de sens était derrière nous et elle devait être remplacée en accordant la priorité aux résultats obtenus et aux réussites. Nous croyions tous que nous devions mettre en place un cadre de responsabilisation et que la définition des objectifs, les rapports sur les données et la sanction de l'opinion publique garantiraient que chaque gouvernement et que chaque organisme mettrait au défi ses propres dirigeants et partenaires institutionnels de faire des progrès. De cette façon, les résultats réellement obtenus permettraient de baliser la voie suivie, de partager les pratiques exemplaires en fonction de ce que chaque palier de gouvernement fait de mieux, de réaliser des progrès partout et de s'assurer que personne n'est laissé en plan.
Le Parlement et les parlementaires ont maintenant la possibilité d'agir. Toutes les parties à l'Accord de Kelowna, soit les leaders autochtones, les gouvernements provinciaux et territoriaux, toutes les strates du monde politique et tous les partis d'opposition à la Chambre appuient l'Accord de Kelowna. Ils font leurs ses objectifs et ses principes.
Monsieur le président, le gouvernement du Canada a donné sa parole à Kelowna. Permettez-moi tout simplement de dire que les premiers ministres, les leaders autochtones et les Canadiens de toutes les régions du pays nous regardent. J'incite tous les membres de ce comité à favoriser l'adoption rapide du projet de loi .
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Mme Neville, j'apprécie vos questions et sans nous noyer dans les détaisl du fonctionnement du ministère des Finances, permettez-moi juste de vous dire que si M. Martin a insisté sur la question des fonds, tout comme moi, c'est parce que c'est vrai.
Le ministère des Finances tient à jour de façon régulière un document. Il s'agit d'un tableau sur l'origine et l'utilisation des fonds auxquels vous avez fait allusion. C'est l'instrument qui permet au ministre des Finances de suivre en permanence les recettes et les dépenses, en particulier entre les budgets annuels et la mise à jour officielle de l'automne. Vous pourriez dire que le budget du printemps est l'ultime tableau sur l'origine et l'utilisation des fonds et que la mise à jour de l'automne est l'avant-dernier tableau. Mais le gouvernement doit être opérationnel à tout moment, et pas seulement deux fois par année. Le tableau sur l'origine et l'utilisation des fonds constitue donc une fiche de pointage tenue à jour en permanence de la situation budgétaire du gouvernement.
Comme l'a dit M. Martin, l'Accord de Kelowna a été le résultat de 18 mois de travail acharné et de consultations entre le gouvernement du Canada, les gouvernements des provinces et des territoires et les organismes autochtones du Canada. Au cours des semaines qui ont conduit à Kelowna, le Cabinet fédéral a étudié et approuvé les idées de politique que le gouvernement du Canada voulait mettre de l'avant à cette réunion. Elles ont fait l'objet de débats et leurs coûts ont été chiffrés par les fonctionnaires de M. Scott à AINC, et par les miens au ministère des Finances. Le premier ministre et moi-même avons convenu d'une enveloppe financière se situant entre 5,1 et 5,2 milliards de dollars pour mettre en œuvre les décisions de politique que le gouvernement avait prises.
Lorsque j'ai présenté la mise à jour économique et budgétaire de 2005, le 14 novembre, la réunion de Kelowna n'avait bien évidemment pas encore eu lieu et l'accord n'avait pas été conclu, mais nous étions alors en mesure d'anticiper l'évolution des choses. C'est pourquoi, dans la mise à jour, j'ai signalé l'importance du processus de Kelowna et les résultats qu'il fallait attendre de cette réunion et je me suis engagé, comme ministre des Finances, à investir au nom des Canadiens dans les résultats de la réunion de Kelowna, et l'argent a été réservé à cet effet.
La réunion a débuté 10 jours après la mise à jour budgétaire, le 24 novembre. Les résultats ont été précisément ceux que nous anticipions. Ils ont été rendus publics, comme l'a indiqué M. Martin, et les fonds nécessaires ont été réellement réservés le 24 novembre 2005 dans le tableau sur l'origine et l'utilisation des fonds, sous le titre « Décisions faisant suite à la mise à jour ». Nous ne parlions pas de plans, d'idées, de suggestions ni de notions vagues. Le terme utilisé était « décisions » et le montant réservé était de 5,096 milliards de dollars.
Il était décomposé selon les diverses catégories ayant fait l'objet de discussions à Kelowna: éducation, logement et eau, gouvernance, possibilités économiques et santé. Ce sont les domaines de politique dans lesquels M. Scott a dirigé les discussions qui ont abouti au cadre des résultats de Kelowna.
Dans quelle mesure est-il facile de modifier le tableau sur l'origine et l'utilisation des fonds? Ce n'est pas très facile. Une fois que quelque chose y est inscrit, il n'est possible de le retirer qu'avec l'autorisation explicite du premier ministre et du ministre des Finances.
Si vos questions portent à nouveau sur la corroboration de l'affirmation de M. Martin, je me ferai un plaisir de la corroborer à nouveau.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens aussi à remercier M. Martin de s'être joint à nous pour étudier le projet de loi C-292.
Il est manifeste que le NPD appuie le projet de loi C-292, comme il l'a fait pour l'Accord de Kelowna.
J'aimerais faire une précision. Je suis profondément troublée par le fait que les questions concernant la pauvreté, l'eau, le logement, le développement économique et toutes ces autres questions ne sont pas apparues au cours des dernières années. On sait depuis plusieurs décennies, et c'est très bien documenté, que les collectivités des premières nations, inuites et métisses, ont été gravement négligées. J'irais jusqu'à prétendre que votre gouvernement libéral et les anciens gouvernements conservateurs ont une grande dette envers les peuples des premières nations, métis et inuits de tout le pays.
Je pourrais énumérer les collectivités qui vivent maintenant des situations de crise: Pikangikum, Kashechewan, Penelakut, Garden Hill, où nous parlons d'éclosion de la tuberculose, de rhumatisme articulaire... C'est choquant. Les gens de Teslin Tlingit ont conclu les négociations sur une revendication territoriale, mais sa mise en œuvre est d'une lenteur désespérante. Nous pouvons revenir à la Commission royale sur les peuples autochtones de 1996, j'y vois quelques recommandations dont je suppose que fort peu ont été mises en œuvre. Et vous faites état de l'entente tripartite qui a été signée à Kelowna, en Colombie-Britannique.
Il est certain que les leaders des premières nations de Colombie-Britannique ont conclu l'accord de Kelowna de bonne foi. Ils ont signé par la suite une entente avec vous, le premier ministre Campbell et les leaders des premières nations de la Colombie-Britannique qui, en fait, précisait les buts, les objectifs, les échéances marquantes et tous ces genres de choses.
Je suis déconcertée de constater qu'un pays comme le Canada, qui se prétend un champion des droits de la personne et de l'égalité, a pu attendre jusqu'à 2005 pour prendre certaines mesures qui pourraient apparaître efficaces.
Qu'en pensez-vous?
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Je remercie les témoins d'être venus nous rencontrer ce matin.
Monsieur Martin, je voudrais vous dire qu'avec M. Harper, notre gouvernement a dépassé les discussions tenues à Kelowna en ce qui a trait à l'amélioration des conditions de vie des premières nations. Comme vous le savez, les investissements dans le cadre du dernier budget ont été supérieurs à ceux de tous les budgets précédents, incluant ceux de M. Goodale.
En outre, une chose a été démontrée, et c'est qu'il n'y a pas eu d'entente. On sait qu'il y a eu un communiqué de presse, mais qu'aucun protocole n'a été signé avec les premières nations. Je pense que la chose est vraiment très claire ce matin. Or, les premières nations veulent, à mon avis, être partie prenante aux décisions.
Je pense aux premières nations du Québec qui n'ont pas participé à cet exercice. Je pense également à M. Picard, qui disait:
Qui cherche-t-on à tromper en annonçant à Kelowna trois, quatre ou cinq milliards pour combattre comme par magie la pauvreté [...]
Vous avez parlé ce matin de 300 millions de dollars pour le logement. Or, pour combler les besoins dans les réserves du Québec seulement, on arrive à un total de 1,5 milliard de dollars. Pour notre part, monsieur Martin, nous avons amorcé un exercice, bien après la rencontre de Kelowna, de concert avec les premières nations et avec le gouvernement du Québec. C'était il y a quelques mois à Mashteuiatsh. J'étais présent.
J'aimerais savoir comment on peut ajouter de l'argent sans apporter de changements sur le plan structurel. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet. J'aimerais aussi savoir ce que vous pensez de la déclaration de M. Picard, à savoir qu'il se sentait trompé par l'Accord de Kelowna.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs Martin, Goodale et Scott, je représente la grande circonscription de Manicouagan, au Québec, sur la rive Nord du Saint-Laurent où il y a plusieurs communautés autochtones, toutes montagnaises: Betsiamites, Uashat-Maliotenam, Mingan, Pointe-Parent, Romaine, Saint-Augustin, Shefferville et quelques autres.
Monsieur Martin, il faut que le gouvernement et les trois partis d'opposition s'entendent pour dire que l'Accord de Kelowna est essentiel. Il faut que le projet de loi C-292 soit adopté afin que le gouvernement s'occupe des besoins des communautés autochtones.
Après plusieurs années de discussions, je dirais même après très longtemps, on a quand même accouché d'un accord qui donne une lueur d'espoir aux communautés autochtones qui attendent l'aide du fédéral. Les communautés autochtones ont des problèmes de santé, de logement, d'eau potable, d'éducation et de très grande pauvreté, ce qui compromet leur qualité de vie.
L'Accord de Kelowna a été débattu à la Chambre et il a été soumis au vote à quelques reprises. Même si les trois partis d'opposition, qui représentent la majorité à la Chambre des communes, adoptaient le projet de loi C-292, il pourrait encore y avoir un problème: selon les informations transmises par le président, pour adopter ce projet de loi, il nous faut une recommandation royale.
Monsieur Martin, dites-nous, en tant qu'ancien ministre des Finances et ex-premier ministre, si vous pensez que le projet de loi C-292 peut être adopté si le Parlement n'accorde pas la recommandation royale.
:
Merci, monsieur le président.
Je viens de me joindre à ce comité. Dans l'une de mes premières rencontres avec le , je lui ai demandé de siéger au Comité des affaires autochtones, non pas parce que je disposais de compétences particulières, mais parce que j'avais un désir réel de voir les questions autochtones progresser, de voir s'attaquer aux questions de pauvreté, d'éducation, à tous les manques, etc.
Je croyais, en venant à ce comité, que nous, comme comité, siégerions et collaborerions pour aller de l'avant en nous attaquant à nombre des modifications qu'il faut apporter. Au lieu de cela, semaine après semaine, mois après mois, nous avons tenu je ne sais combien de réunions, et nous avons consacré un nombre démesuré d'heures à discuter de cet accord dit de Kelowna. Nous avons négligé tous les aspects positifs que notre gouvernement a mis de l'avant en termes d'initiatives budgétaires et d'études que nous aurions pu faire. Au lieu de cela, nous gaspillons tout ce temps non seulement à ce comité, monsieur le président, mais également en Chambre, à parler de ce prétendu accord qui n'existe pas, un accord qui ne comporte pas de repères précis, en tout cas moi je n'en ai vu aucun, dans les domaines de la responsabilisation et des attentes.
Je n'ai pas entendu affirmer énergiquement notre volonté de responsabilisation si ce n'est de la part de nos groupes autochtones au cours de ces derniers mois. La question que je vous pose donc, M. Martin, est comment pouvez-vous recommander que nous allions de l'avant avec un projet de loi qui ne comporte pas de mesures précises de responsabilisation et de rapport.
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Merci, monsieur le président, et merci encore une fois pour la patience dont vous faites preuve.
Je veux rappeler un point que j'ai soulevé auparavant. Je suis très déçue que le comité et la Chambre consacrent autant de temps à discuter pour savoir si l'Accord de Kelowna est oui ou non un document juridique qui a été signé.
Pour avoir travaillé avec les peuples des premières nations, les Métis et les Inuits, je sais par expérience que nombre d'entre eux se fient à la tradition orale et, donc que ces longues discussions qui se sont déroulées en personne, de façon respectueuse, ont suscité des attentes, qu'il y ait ou non un document juridique de signé. Il y a eu un certain état d'esprit et un intérêt pour ce qui s'est passé qui a indiqué aux premières nations, aux Métis et aux Inuits, aux gouvernements provinciaux et au gouvernement fédéral qu'il y avait une intention manifeste d'aller de l'avant.
On a fait beaucoup de cas de l'absence de calendriers et d'autres éléments manquants. Je ne vais pas lire tout le document, mais c'est là l'Accord tripartite sur les changements transformateurs signé avec la Colombie-Britannique. Pour y parvenir, les leaders des premières nations et les dirigents de la province de la Colombie-Britannique se sont assis et ont discuté de ce qui s'était passé à Kelowna. Ils sont parvenus à définir des étapes clairement documentées, concrètes et détaillées sur un certain nombre de questions comme le taux de réussite de la maternelle à la 12e année, le nombre d'enseignants des premières nations, les modèles de cours de la maternelle à la 12e année et admettons que nous savons qu'il y a eu l'Accord de Kelowna et qu'il va devenir une réalité.
Je veux revenir à un commentaire que vous avez fait dans une déclaration antérieure sur le leadership. Dans le rapport de la CRPA, il y avait un certain nombre de recommandations dans ce domaine concernant les relations de nation à nation. C'est ainsi que l'une d'entre elles se lisait comme suit: « Que le gouvernement fédéral, à la suite de consultations étendues avec les peuples autochtones, crée un Parlement autochtone dont la principale fonction serait de conseiller la Chambre des communes et le Sénat sur toute mesure législative et questions constitutionnelles touchant les peuples autochtones ».
Je crois qu'on peut affirmer qu'à moins que les leaders des premières nations, des Métis et des Inuits ne soient présents à la table sur un pied d'égalité, non seulement le processus de consultation met le processus réel de prise de décisions... parce qu'il advient trop souvent que nous nous levions et posions de belles questions, que nous ayons un excellent processus de consultation et qu'ensuite nous fermions la porte aux gens et disions, vous ne serez pas à la table quand nous allons réellement prendre les décisions.
J'aimerais que vous nous disiez quels éléments du leadership sont à votre avis absolument essentiels pour nous permettre de faire progresser l'esprit et la lettre de l'Accord de Kelowna et pour nous assurer que nous nous attaquons aux questions qui sont absolument essentielles dans les collectivités des premières nations, des Métis et des Inuits.
:
Je crois que, en vérité, vous avez fort bien résumé la situation. Les leaders autochtones doivent être présents à la table. Si nous n'avons pas obtenu d'aussi bons résultats que nous aurions dû, en reconnaissant la situation qui a prévalu au cours des 150 dernières années, c'est parce que ces leaders ne siégeaient pas à la table et n'ont pas adhéré aux processus. En réalité, les décisions ont été prises par des gens qui ne comprenaient pas réellement les conditions de vie des Autochtones.
Nous avons fait tout ce qui nous était possible, et Andy peut vous fournir plus de détails. Pour la première fois, un comité du Cabinet a rencontré dès le début les leaders autochtones, précisément pour les raisons que vous avez données, ce qui revient à dire qu'ils ont été présents à la table et pourraient également y être, non seulement avec le ministre des Affaires indiennes et du Nord Canada mais avec tous les autres ministres qui prennent des décisions ayant des répercussions sur eux.
Et c'est ce que dit l'Accord de Kelowna. Il indique comment nous allons travailler ensemble. Dorénavant, au lieu de renier Kelowna, comme vous l'avez dit, nous devrions nous consacrer à cette tâche et collaborer.
J'aimerais revenir sur ce que vous avez dit au début. Vous avez parlé de la tradition orale, et M. Merasty en a parlé également. Vous avez tout à fait raison. J'ai parlé aux leaders autochtones et ils affirment que c'est la façon dont nous prenons les décisions. J'aimerais ajouter quelque chose sur la façon dont nous prenons les décisions, parce que vous en avez parlé et, fort bien, je crois, pour les leaders autochtones. Tous les dirigeants des provinces et des territoires étaient présents à la table. J'ai assisté à de nombreuses réunions avec les responsables des provinces et des territoires, à la fois comme ministre des Finances est comme premier ministre. À la fin d'une réunion, quand quelqu'un donne sa parole, vous ne lui demandez pas de la mettre sur papier.
Comme premier ministre du Canada, j'ai donné ma parole non seulement aux leaders autochtones mais également aux dirigeants des provinces et des territoires de ce pays et ils pouvaient me prendre au mot et me donner leur parole, et je ne leur ai pas demandé de tout écrire. Quand le premier ministre d'une province ou d'un territoire me donne sa parole, je l'accepte.
:
Le processus de Kelowna a débuté en avril 2004, quand 475 organismes autochtones se sont réunis et ont choisi les cinq organismes nationaux qui poursuivraient le travail.
La date importante qui a suivi a été la réunion de septembre 2004, au cours de laquelle les premiers ministres se sont réunis pour discuter des questions de santé. C'est là que sont apparus les 700 millions de dollars et que l'engagement a été pris d'organiser une réunion des premiers ministres consacrée aux questions autochtones à l'automne suivant à Kelowna. L'idée d'une réunion des premiers ministres est née lors de la réunion des premiers ministres consacrée à la santé en septembre 2004.
Tout le travail qui a été fait et tous les éléments qui valident ce que nous disons figurent dans les dossiers du gouvernement du Canada, la totalité de ces décisions ont été prises en collaboration, y compris celles portant sur les questions de système, de responsabilisation et de gouvernance. Aucun de ces aspects n'a été imposé par le haut, mais élaboré en collaboration avec la collectivité. Nous nous sommes, pour l'essentiel, efforcés de ne pas répéter les erreurs du passé en faisant tout de façon unilatérale à partir du sommet.
Les séries suivantes de réunions se sont déroulées au cours de l'hiver 2004-2005, quand nous nous sommes attaqués aux six domaines retenus et que nous avons organisé les tables rondes qui y étaient consacrées partout au pays. Les critiques étaient présents, tout le monde était invité, et les députés de tous les partis politiques y ont assisté. Nous nous sommes alors réunis avec les ministres des affaires autochtones des provinces à Winnipeg, le 16 mars. Il fallait les intégrer au processus parce que, jusqu'à ce moment-là, les discussions étaient encore bilatérales, entre le gouvernement du Canada et la collectivité.
L'entente, très importante du point de vue politique, qui est intervenue à la fin mai a permis de constater qu'il y avait entente avec chacune des collectivités sur les modalités des délibérations à venir. C'est une partie du résultat que nous voulions obtenir, en instaurant des relations respectueuses afin qu'en traitant des questions d'éducation et de santé nous disposions d'un cadre accepté par tous. Cela a donné lieu à beaucoup de célébrations. Je m'en souviens très bien.
Je pourrais peut-être continuer à répondre plus tard.
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Merci, monsieur le président.
Effectivement, ce matin, on a parlé plus de ce qui nous divise que de ce qui nous unit, mais je pense qu'on partage tous les mêmes principes, qu'on souhaite tous une amélioration des conditions de vie des Autochtones. Je pense que Mme Karetak-Lindell a souligné le travail constructif qui est fait au sein de ce comité, et je peux donner l'assurance aux membres du comité, ce matin, qu'on a l'intention de continuer parce que la prochaine priorité est le logement et que c'est aussi une priorité du ministre.
Monsieur Lemay, vous savez qu'il y a eu une entente pour et par les premières nations pour l'éducation à Mashteuiatsh. Vous savez qu'on est en train de s'intéresser très sérieusement à l'éducation.
Est-ce que c'est signé?
Oui, c'est un protocole signé, monsieur Lemay. Et c'est ce qu'il faut retenir ce matin. On est d'accord sur les principes, on poursuit l'ordre du jour qui a été établi dans le but d'améliorer les conditions de vie des premières nations.
Monsieur Martin, vous avez fait des efforts importants sur le plan de la gouvernance, et ce n'est pas un aspect qui est ressorti dans l'Accord de Kelowna. Comment pensez-vous qu'on puisse, comme comité ou comme gouvernement, améliorer la gouvernance et l'autonomie des premières nations, s'il vous plaît?
Comme ce sera là ma dernière question, j'aimerais remercier le président pour tenter de maintenir une peu d'ordre ici. J'aimerais également remercier nos invités d'être venus et écouter les personnes qui suivent cette importante discussion.
Je me dois de corriger quelques sous-entendus du député conservateur sur ma question. Je n'ai pas dis que les résultats des 13 dernières années étaient à imputer uniquement aux libéraux même si, comme néo-démocrate, je critique énergétiquement ce qui n'a pas été fait au cours des 13 dernières années, mais j'ai dit en réalité que les gouvernements conservateurs et libéraux au cours des décennies n'avaient pas tenu leurs engagements.
En ce qui concerne l'entente tripartite en Colombie-Britannique, conclue le 4 mai 2006, le First Nations Leadership Council de Colombie-Britannique a écrit au premier ministre, à Jim Flaherty et à Jim Prentice, en disant:
Votre gouvernement a renié cette entente historique impliquant plusieurs paliers de gouvernement et a procédé de façon unilatérale en mettant en œuvre son propre plan pour résoudre nos problèmes sans aucune consultation avec nous... Les fonds prévus dans votre budget feront très peu pour remédier au sous-financement chronique et aux conditions socio-économiques écrasantes des collectivités des premières nations.
L'une des choses que j'inciterai ce comité à faire est en réalité d'inviter le First Nations Leadership Council, je parle ici des trois groupes de leaders de Colombie-Britannique, à venir et donner aux membres leur inter^rétation de l'Accord de Kelowna, des engagements qui y ont été pris, de la façon dont ils devaient être mis en œuvre et des lacunes qu'il y a.
Nous devons également faire état de certaines réussites comme Membertou, comme Patuanak, comme Westbank, et s'appuyer sur ces réussites. Des membres du comité en ont parlé auparavant.
L'autre recommandation que nous avons entendu de la part des leaders et des membres des collectivités des premières nations, métisses et inuit, est de nous élever au-dessus de la politique partisante et de travailler comme un gouvernement, comme des collectivités et comme des leaders des premières nations, des Métis et des Inuits pour nous attaquer à ces questions essentielles et graves.
Je crois nécessaire de rappeler à tous que nous parlons ici de personnes. Ma première tâche, quand j'ai été élu en 2004, a été d'assister le 1er juillet aux obsèques d'un jeune des premières nations qui s'était pendu.
Nous avons commencé à parler du leadership, puis avons été interrompus. J'aimerais revenir à cette question. Je ne comprends pas que nous ne puissions mettre sur pied un comité sur lequel siégeraient les leaders des premières nations, des Métis et des Inuits, qui nous permettrait réellement d'aller de l'avant. Nous avons été témoins de trop d'annonces et de trop de mesures.