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Merci beaucoup et bonjour, monsieur le président. J'aimerais vous remercier de cette invitation à comparaître devant le Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. Je suis heureuse de vous présenter un aperçu des données disponibles à Statistique Canada sur le logement autochtone.
Avant de commencer, j'ai une note sur les définitions de populations autochtones, parce qu'il existe diverses définitions. Les données qui vous sont présentées aujourd'hui sont toutes fondées sur le concept d'« identité autochtone» et se rapportent à la population qui revendique cette identité. L'identité autochtone est mesurée au moyen d'une question qui demande si la personne est un Autochtone, c'est-à-dire un Indien de l'Amérique du Nord, un Inuit ou un Métis.
Statistique Canada dispose de deux sources de données principales en ce qui concerne le logement des Autochtones : le Recensement de la population et l'Enquête auprès des peuples autochtones. Étant donné le peu de temps dont je dispose et l'importante quantité de données disponibles, il serait bien trop ambitieux d'envisager de présenter l'intégralité des données émanant de ces sources. En revanche, la présentation de ce matin vise à vous faire connaître les grandes tendances concernant la situation du logement de la population ayant une identité autochtone ainsi que d'illustrer certaines caractéristiques géographiques et démographiques attribuables aux données.
Le gouvernement et les chercheurs universitaires qui étudient les politiques et les programmes pour le logement des Autochtones exploitent largement ces données ainsi que d'autres données plus détaillées de Statistique Canada concernant les Autochtones. La Société canadienne d'hypothèques et de logement produit et publie également un certain nombre de mesures clés du logement et bon nombre d'entre elles sont fondées sur les données du recensement.
Les diapositives suivantes, que vous avez sous les yeux, ont été réalisées à partir des données du Recensement de 2001 et de l'Enquête auprès des peuples autochtones. Ces données seront mises à jour au cours de l'année, en commençant dès le mois prochain, à l'aide des chiffres de population et du logement du Recensement de 2006 qui seront rendus publics le 13 mars, et des données plus détaillées sur la population ayant une identité autochtone seront disponibles en janvier 2008 et les données du volet hors réserve de l'Enquête auprès des peuples autochtones seront disponibles à l'automne 2008. Pour la partie de l'Enquête auprès des peuples autochtones concernant la population vivant dans les réserves, les mises à jour seront disponibles progressivement au cours des années à venir, au fur et à mesure que les réserves participeront à l'enquête.
Après avoir donné un aperçu de la situation démographique de la population autochtone, je présenterai les données relatives à quatre variables principales du logement issues du recensement et de l'Enquête auprès des peuples autochtones : état du logement, nombre de pièces, mode d'occupation et contamination de l'eau.
En 2001, on comptait un peu plus d'un million d'Autochtones au Canada, soit 3,5 p. 100 de la population totale — et je vous demande de m'excuser à l'avance pour tous ces chiffres que je vais vous donner. Ils se retrouvent tous dans le document que nous vous avons remis. Deux tiers de la population autochtone, soit 713 000 personnes, sont des Indiens d'Amérique du Nord. Les Métis représentent 29 p. 100 de la population autochtone et les Inuit, avec 48 000 représentants, constituent les 4 p. 100 restants.
En 2005, Statistique Canada a effectué des projections de la population autochtone jusqu'en 2017. Les projections annonçant une baisse des taux de fécondité, on s'attend à un ralentissement de la croissance démographique. Néanmoins, au cours de la période visée par les projections, le taux de croissance moyen restera 2,5 fois supérieur à celui de la population non autochtone. C'est la population inuite qui connaîtra la plus forte croissance, suivie des Indiens d'Amérique du Nord et des Métis.
En 2001, la population vivant dans les réserves représentait près du tiers de l'ensemble de la population autochtone. D'ici 2017, la part de la population vivant dans les réserves pourrait atteindre 40 p. 100, si les tendances actuelles en matière de fécondité, de mortalité et de migration se maintiennent.
Sept Autochtones sur 10 vivent hors réserve, ce qui en laisse 3 sur 10 qui vivent dans les réserves; 29 p. 100 des personnes habitaient dans des grandes villes, 23 p. 100 dans les villes plus petites, 14 p. 100 dans les régions rurales et 4 p. 100 dans l'Arctique.
Comme c'est le cas pour toutes les données du recensement, cette répartition régionale est offerte pour les trois groupes autochtones. Par exemple, les Métis ont le pourcentage le plus élevé de personnes vivant dans des régions urbaines, soit 68 p. 100, et les Inuits le plus bas, soit 27 p. 100, comparativement à 80 p. 100 de l'ensemble des Canadiens qui vivent dans des régions urbaines.
La moitié de la population ayant une identité autochtone est âgée de moins de 25 ans. L'âge est une caractéristique démographique importante en ce qui concerne la formation des ménages et la demande en nouveau logement qui en résulte, ainsi que pour la planification des besoins concernant la population plus âgée.
La population autochtone a un taux de fécondité plus élevé que la population non autochtone et ses membres sont, par conséquent, plus jeunes. Par exemple, les enfants de moins de 15 ans représentaient le tiers de la population autochtone, tandis que ce groupe ne représentait qu'un cinquième de la population non autochtone.
Le nombre de personnes âgées autochtones augmente, mais demeure relativement petit. Les personnes âgées représentent 4 p. 100 de la population autochtone, comparativement à 13 p. 100 de la population non autochtone.
J'aimerais maintenant vous présenter certaines données disponibles sur le logement autochtone.
[Français]
Je vais commencer par le surpeuplement.
Un logement est surpeuplé lorsqu'il y a plus d'une personne par pièce d'habitation.
La situation du logement dépend en grande partie du lieu de résidence. Les données sur les logements occupés par les Autochtones sont donc réparties par région géographique : les réserves, les régions rurales, l'Arctique, les petites régions urbaines et les régions métropolitaines de recensement.
Malgré une légère amélioration dans la proportion de logements surpeuplés entre 1996 et 2001, la proportion d'Autochtones habitant des logements surpeuplés demeure très élevée, surtout dans les réserves et dans l'Arctique, comparativement à la situation des non-Autochtones.
Les données sur le surpeuplement sont également disponibles pour les grandes régions urbaines, et les résultats varient d'un bout à l'autre du pays.
En ce qui concerne la population d'identité autochtone, le pourcentage de la population vivant dans des logements surpeuplés est beaucoup plus élevé dans les villes de l'Ouest. En particulier, Winnipeg, Regina, Saskatoon et Edmonton comptent des pourcentages deux à trois fois et demie plus élevés que ceux de l'ensemble de la population non autochtone de ces villes.
Par contre, à Montréal, à Ottawa-Gatineau et à Toronto, le pourcentage de logements surpeuplés habités par des Autochtones est égal ou inférieur à celui de l'ensemble de la population non autochtone de ces villes.
Nous pouvons également examiner ces données pour les réserves en particulier.
Dans toutes les communautés des premières nations au Canada, 35 p. 100 des logements sont surpeuplés. Parmi les provinces, ce sont les trois provinces des Prairies, suivies du Québec, qui ont les taux les plus élevés de surpeuplement au sein des communautés des premières nations.
Considérons maintenant la condition des logements. La proportion de logements nécessitant des réparations majeures s'élève à 9 p. 100 pour le Canada dans son ensemble. D'après les données du recensement, on constate que ce pourcentage est beaucoup plus élevé dans chacune des régions géographiques présentées dans le graphique. En particulier, la proportion au sein des réserves, qui est de 40 p. 100, est très élevée. De plus, les données de deux recensements montrent aussi que le pourcentage pour les réserves et pour l'Arctique continue d'augmenter. Le recensement de 2006 nous indiquera dans quelle mesure cette tendance s'est poursuivie.
Je vais maintenant parler en termes de logements plutôt que de nombre de personnes dans les logements.
Dans l'ensemble du Canada, un logement autochtone sur cinq a besoin de réparations majeures. Parmi les provinces, c'est au Nouveau-Brunswick où l'on dénote la proportion la plus élevée de logements ayant besoin de réparations majeures, soit plus un logement sur quatre. Dans les autres provinces, les pourcentages varient de 18 à 25 p. 100, alors qu'à Terre-Neuve-et-Labrador, au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, les proportions se situent en deçà de la moyenne nationale, qui s'établit à 20 p. 100.
Si nous nous attardons particulièrement aux réserves, 36 p. 100 en moyenne de tous les logements des réserves nécessitent des réparations majeures, un pourcentage semblable à celui mentionné précédemment pour des logements que l'on juge surpeuplés. Comparativement à tous les logements autochtones, la proportion de logements nécessitant des réparations majeures à l'intérieur des réserves est d'une fois et demie plus élevée.
Dans l'ensemble des provinces, l'Île-du-Prince-Édouard et les trois provinces des Prairies affichent des pourcentages supérieurs à 40 p. 100. Le besoin de réparations majeures est moins élevé à Terre-Neuve-et-Labrador, au Québec, au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest, où l'on dénote des pourcentages inférieurs à 30 p. 100.
Veuillez noter qu'il n'y a pas de réserves au Nunavut.
[Traduction]
Des données sur les conditions de logement des Autochtones sont également disponibles selon le mode d'occupation, à savoir qu'on est propriétaire ou locataire. Les logements possédés par des Autochtones sont deux fois plus susceptibles de nécessiter des réparations majeures que les logements appartenant à des non-Autochtones. De façon générale, les logements loués ont un besoin plus grand de réparations. Cependant, dépendamment qu'il s'agisse des populations autochtones ou non autochtones, le type de région géographique, à l'intérieur des réserves, des régions rurales ou des régions urbaines, a une plus grande incidence sur le besoin de réparations majeures au logement, que le fait que le logement soit loué ou non.
Dans l'Enquête auprès des Peuples autochtones, on a posé une question visant à établir si à certaines périodes de l'année l'eau était contaminée. Selon les résultats de l'Enquête auprès des Peuples autochtones de 2001, 18 p. 100 de la population autochtone vivant à l'extérieur des réserves a mentionné que son eau était contaminée durant certaines périodes de l'année. Cette proportion était deux fois plus élevées chez les peuples de l'Arctique, soit 37 p. 100. Les pourcentages dans le cas des Autochtones vivant dans des régions rurales et urbaines étaient très semblables à la moyenne de 18 p. 100 pour la population vivant à l'extérieur des réserves. Alors, il y a beaucoup de chiffres.
En résumé, les conditions du logement des peuples autochtones sont beaucoup plus difficiles que pour l'ensemble de la population spécialement dans les réserves, dans les régions rurales et dans l'Arctique où la proportion de logements ayant besoin de réparations majeures est au moins trois fois supérieure à la moyenne canadienne. Les logements possédés par des Autochtones sont deux fois plus susceptibles de nécessiter des réparations majeures que ceux qui sont possédés par des non-Autochtones. Malgré une légère baisse du surpeuplement entre 1996 et 2001, le surpeuplement demeure très élevé surtout dans les réserves et dans la région de l'Arctique.
Cela met un terme à mon exposé. Ma collaboratrice, Marie, et moi-même sommes prêtes à répondre à toutes vos questions.
Merci.