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Je vous remercie, et bonjour.
Je tiens à remercier le président et les membres du comité de me donner l'occasion de m'exprimer au sujet de l'éducation ce matin. Je suis très heureuse de constater la présence d'un aussi grand nombre de jeunes ici aujourd'hui, car effectivement, l'étude qu'entreprends le comité aujourd'hui est d'une grande importance pour eux.
C'est en juin de cette année que les fonctionnaires d'Affaires indiennes et du Nord Canada se sont présentés pour la dernière fois devant le Comité permanent pour discuter de l'éducation. À ce moment, nous nous sommes engagés à venir vous présenter un rapport sur les progrès réalisés à ce jour.
[Français]
Aujourd'hui, nous parlerons plus précisément de l'éducation postsecondaire, mais nous aimerions aussi profiter de cette occasion pour vous présenter une mise à jour du dossier de l'éducation des premières nations.
[Traduction]
Je tiens d'abord à répéter quelques points importants soulevés par les fonctionnaires du ministère, en juin. Les dépenses de 1,5 milliard de dollars prévues pour l'éducation en 2005-2006 représentent plus de 25 p. 100 des dépenses ministérielles. Ces fonds visent à soutenir les programmes d'enseignement, dont la majorité se rapporte à l'éducation primaire et secondaire destinée aux élèves des premières nations qui vivent habituellement dans une réserve. Comme vous le savez, les collectivités et organisations des premières nations et des Inuits, habituellement des premières nations distinctes, se chargent de la prestation de la grande majorité des programmes d'enseignement.
[Français]
Depuis la dernière fois que des fonctionnaires du ministère se sont présentés devant le comité permanent, nous avons mis la dernière main, avec la participation des premières nations, à notre ébauche de cadre stratégique qui définit les rôles et responsabilités respectifs du ministère et des premières nations. Nous préparons maintenant un cadre de gestion pour renouveler et améliorer la prestation des programmes dans tous les aspects du secteur de l'éducation des premières nations.
[Traduction]
Les dépenses en matière d'éducation postsecondaires, qui comptent pour environ 305 millions des 1,5 milliard de dollars, se divisent en trois volets.
À titre de premier volet, la majorité de la somme des 305 millions de dollars est affectée au Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire, dans le cadre duquel on finance les frais de scolarités et le matériel des étudiants inuits et des premières nations et on leur accorde une allocation de subsistance. Le programme ne se fonde pas sur le lieux de résidence — c'est-à-dire que les bénéficiaires peuvent habiter dans les réserves ou à l'extérieur de celles-ci. Toutefois, pour obtenir de l'aide, les étudiants doivent être des Indiens inscrits ou des Inuits reconnus.
Le deuxième volet se compose du Programme de soutien des études autochtones qui offre du financement aux établissements d'enseignement postsecondaires pour la mise en oeuvre de programmes et de services spécialement conçus pour les étudiants des collectivités inuites et des premières nations. Un Programme de leadership et de gestion autochtones offert par le Collège des premières nations Blue Quills, en Alberta, en partenariat avec l'Université Athabasca, est un exemple de programme financé par cette composante. En 2004-2005, les dépenses liées à la composante du Programme de soutien des études autochtone s'élevaient à environ 20 millions de dollars.
Enfin, dans le cadre du Programme préparatoire à l'entrée à l'université et au collège, les étudiants ont droit à une année de soutien financier pour suivre un cours préparatoire à l'université ou au collège qui leur permettra d'obtenir un diplôme d'études secondaires, ce qui est nécessaire à leur admissibilité aux établissements d'enseignement postsecondaires.
[Français]
Aujourd'hui, près de 100 p. 100 des fonds de soutien destinés aux étudiants de niveau postsecondaire sont administrés par des organisations administratrices au service des Inuits et des premières nations. Contrairement à l'éducation de la maternelle à la 12e année, dont le ministère a la responsabilité législative, notre participation à l'éducation postsecondaire résulte d'une politique qui remonte à plusieurs décennies.
[Traduction]
En 2004-2005, environ 23 000 étudiants et plus de 50 établissements d'enseignement postsecondaire ont profité du financement offert par AINC.
En ce qui concerne l'éducation postsecondaire des premières nations et des Inuits, les investissements ont augmenté de façon significative au fil du temps, tout comme le taux de participation. Par exemple, de 1976 à aujourd'hui, le nombre d'étudiants de niveau postsecondaire recevant de l'aide a presque décuplé.
Nous savons que, chaque année, certaines premières nations doivent refuser de bons candidats en raison d'un manque de fonds pour les études postsecondaires et de nombreux étudiants de premières nations font des études postsecondaires grâce à une aide d'une autre provenance, par exemple, le Programme canadien des prêts aux étudiants.
Le secteur privé offre aussi un plus grand nombre de bourses auxquelles les étudiants autochtones ont accès. Je considère cela comme une mesure très positive. Il existe également des mécanismes comme la Fondation des réalisations autochtones qui offre des bourses.
De plus, des fonds sont offerts pour l'acquisition de nouvelles compétences dans le cadre de la Stratégie de développement des ressources humaines autochtones du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
[Français]
Malgré le fait que le nombre d'étudiants appuyés financièrement a beaucoup augmenté sur plusieurs décennies, les taux de réussite des premières nations et des Inuits au niveau postsecondaire ne sont pas encore comparables à ceux des autres Canadiens. D'après le recensement de 2001, 5 p. 100 des Autochtones de 15 ans et plus avaient obtenu un diplôme universitaire, alors qu'il s'agissait de 16 p. 100 dans le cas de la population canadienne en général.
[Traduction]
La situation est plus reluisante en ce qui concerne l'enseignement collégial et les certificats professionnels. En effet, le taux d'Autochtones qui obtiennent de tels diplômes est comparable à celui du reste de la population, soit 27 p. 100 au sein de la population totale contre 25 p. 100 chez les Autochtones.
Affaires indiennes et du Nord Canada cherche à comprendre pourquoi le taux d'obtention d'études postsecondaires des Autochtones n'est pas comparable à celui des autres Canadiens. Dans un récent rapport, Aboriginal Peoples and Post-secondary Education in Canada, le chercheur Michael Mendelson utilise les données du recensement pour montrer l'état de la situation de l'éducation postsecondaire des Autochtones.
La principale conclusion du chercheur est qu'il y a un pressant besoin de réagir au très faible taux d'obtention des diplômes d'études secondaires chez les Autochtones si l'on veut favoriser le taux de participation des premières nations et des Inuits aux programmes d'enseignement postsecondaire. Selon lui, le principal problème se rapporte à la capacité du système, de la maternelle à la 12e année, d'amener les élèves à faire des études postsecondaires. Il est cependant réjouissant d'observer que les Autochtones qui terminent leurs études postsecondaires ont autant de chance que les autres Canadiens d'entreprendre des études postsecondaires et d'obtenir un diplôme.
Je crois comprendre que M. Mendelson comparaîtra devant votre comité la semaine prochaine.
[Français]
Dans le cadre de l'examen approfondi de tous les programmes d'éducation par le ministère, nous nous sommes engagés à réaliser un examen de notre programme d'éducation postsecondaire. Des organismes qui représentent les premières nations et les Inuits ont participé à cet examen, et nous avons pour notre part consulté d'autres ministères fédéraux. Nous prévoyons des consultations avec d'autres intervenants au cours des prochains mois pour étudier des options stratégiques dans le but de rénover le programme.
[Traduction]
Dans le cadre de l'examen, on a produit, au cours de la dernière année et demie, de nombreux rapports d'analyse détaillée sur l'éducation postsecondaire. Voici certaines constatations.
Les premières nations souhaitent que le financement du programme augmente de façon à tenir compte de la hausse des frais de scolarité et du coût de la vie ainsi que de la demande en général. On recommande de façon généralisée de prolonger la durée du programme préparatoire à l'entrée à l'université et au collège, d'un à deux ans. Il a également été proposé d'accorder du soutien relativement aux programmes de formation et d'enseignement postsecondaire de moins d'une année scolaire.
En réaction à ces conclusions et à notre analyse continue, nous envisageons la restructuration du programme, ce qui comprend la création de nouveaux modèles de prestation. L'examen des possibilités s'effectuera en collaboration avec les étudiants, les éducateurs et les fournisseurs de services des collectivités inuites et des premières nations.
Nous sommes conscients qu'il faudra déployer encore beaucoup d'efforts pour s'assurer que les enfants et les jeunes des premières nations possèdent les bases nécessaires pour entreprendre des études postsecondaires et les compétences qui leur permettront de tirer avantage des nouvelles possibilités découlant des investissements réalisés dans les projets de mise en valeur des ressources, notamment en ce qui concerne les sables bitumineux de la vallée du Mackenzie, et du départ à la retraite des baby-boomers.
[Français]
Toutes les parties reconnaissent que le statu quo ne produit pas les résultats voulus et qu'un système éducatif plus solide permettrait aux apprenants de se préparer en vue d'atteindre leur potentiel.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie de la question.
Pour expliquer la position du ministère, votre comité, j'en suis sûre, sait que le ministère fonctionne selon une base législative très restreinte. Il dispose principalement de la Loi sur les Indiens. La Loi sur les Indiens traite d'éducation, mais surtout en ce qui concerne les enfants; elle vise à s'assurer que les enfants vont à l'école et traite en particulier des enfants entre 6 et 16 ans. Comme le comité le sait, la Loi sur les Indiens est un texte de loi très ancien et dépassé.
Lorsque nous examinons les responsabilités du ministère, prévues par la loi, nous devons utiliser notre texte réglementaire. Je suis sûre que le comité considère que ce texte de loi est dépassé et doit être remplacé.
Vous avez raison, il existe d'autres lois, comme la Constitution, qui traite des droits ancestraux et issus de traités, et peut-être qu'à un certain moment, éventuellement, il existera une base législative différente. Mais pour l'instant, la base législative que nous utilisons pour offrir des programmes est la Loi sur les Indiens.
Nous n'en reconnaissons pas moins que l'enseignement postsecondaire est un programme très important, et c'est la raison pour laquelle nous y consacrons plus de 300 millions de dollars par année. Comme je l'ai dit dans mes remarques, nous reconnaissons que cela ne permet pas de répondre à l'ensemble des besoins et que nous devons en faire plus. C'est la raison pour laquelle nous sommes en train de revoir la politique et les programmes à cet égard.
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Merci monsieur le président. Je désire remercier les témoins d'être venu nous rencontrer.
J'aimerais faire un petit commentaire avant de poser ma question.
Vous avez parlé du système d'éducation de la maternelle à la douzième année et je crois que nous reconnaîtrons tous qu'il existe de graves problèmes avec ce système. Cependant, il existe également de graves problèmes au niveau de l'éducation postsecondaire. À moins que l'on ne se concentre sur l'éducation à ce niveau et que l'on donne suite aux nombreux rapports... Comme vous le savez probablement, le documentaliste nous a fourni une liste des nombreux rapports qui ont été publiés au cours des dernières années et qui comprenaient des recommandations pour l'éducation postsecondaire; cependant, rien n'a vraiment été fait. Il y a un nombre toujours plus important d'étudiants qui n'ont simplement pas accès à l'éducation postsecondaire, qu'il s'agisse de la formation professionnelle, technique ou universitaire, ou encore de la formation dans les métiers. Je crois qu'il faut absolument agir dans ce dossier.
Vous avez signalé dans votre exposé que l'on prévoit dépenser 1,5 milliard de dollars dans l'éducation. Pourrait-on fournir au comité des chiffres qui indiqueraient combien d'argent est en fait affecté à l'éducation en tant que telle, c'est-à-dire à se qui se passe en classe, à la prestation directe des services? Je ne pense pas que vous puissiez répondre à cette question aujourd'hui.
Vous avez également mentionné que vous aviez terminé votre ébauche de politique — je suppose que cela porte sur le système d'éducation de la maternelle à la douzième année — et que vous étiez maintenant passé au cadre de gestion. Le comité pourrait-il recevoir une copie de cette ébauche de politique?
Vous avez ajouté qu'au fil des ans, l'investissement dans l'éducation postsecondaire des premières nations et des Inuits avait augmenté de façon considérable. Si j'ai bien compris, l'augmentation a été de 2 p. 100 sur une période de dix ans, ce qui est beaucoup moindre que la croissance démographique. C'est seulement un commentaire que je fais en passant.
Vous avez également signalé que vous vous étiez engagé à entreprendre une étude de l'éducation postsecondaire, étude à laquelle ont participé...vous avez nommé certains intervenants. Existe-t-il des documents sur cet examen ou un rapport préliminaire que l'on pourrait remettre au comité?
Il s'agit là des questions qui découlent de votre exposé.
Le comité a entendu un message très clair; nous avons de plus eu l'honneur de nous rendre à l'école Nunavut à Ottawa, et le message est ressorti de façon encore plus clair. Les établissements d'enseignement des premières nations ont beaucoup de difficulté à obtenir un financement. Un des mécanismes dont disposent ces établissements est le Programme d'aide aux étudiants indiens, un financement qui est accordé en fonction du projet. Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre.
Le problème de financement comporte deux volets. Le premier est celui des Inuits qui, d'après ce que nous avons pu voir, n'ont pas eu accès au financement accordé dans le cadre du programme d'aide aux étudiants indiens en dépit du fait qu'ils respectent les critères établis. Ça, c'est une partie du problème. L'autre, c'est que conformément au projet de loi C-48, le gouvernement a décidé de réserver certains montants pour les dépenses en capital, mais les établissements des premières nations, si j'ai bien compris, n'avaient pas en fait droit à ces dépenses d'investissement. J'aimerais que vous confirmiez si c'est vrai que les premières nations n'avaient pas de dépenses d'investissement. Dans l'affirmative, pourquoi pas?
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Tout d'abord, merci d'être venue.
J'ai une question assez précise. Je n'aime pas du tout le ton du rapport, ou l'on parle de manière interchangeable des premières nations et des Inuits dans des cas où ce n'est pas nécessairement équivalent.
Pour tous ces rapports, j'ai cette objection: on tend à croire que le terme « premières nations » regroupe tous les peuples autochtones du Canada alors que ce n'est pas le cas. Partout dans votre rapport, vous parlez de « premières nations et d'Inuits ». Puis, vous êtes plus précis et parlez uniquement de premières nations, ce qui exclut les Inuits.
Prenez la page 2, où vous parlez des fonds du Programme d'aide aux étudiants indiens. Je sais que vous avez dit que le bureau régional d'Iqaluit ne reçoit pas ces crédits, mais vous avez aussi affirmé qu'il y a des Inuits qui participent à ce programme.
Je sais par exemple que le programme Nunavut Sivuniksavut, présent aujourd'hui, n'a pas accès à ces fonds. Nous essayons de voir comment l'argent pourrait aboutir, de manière que des groupes comme celui qui gère cette réussite puissent avoir accès au soutien dont ils ont besoin, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Que je sache, parce que le Nunavut ne reçoit rien au bureau régional, ce groupe n'a pas accès au programme. J'aimerais avoir des précisions sur l'argent de ce programme qui pourrait être alloué aux Inuits. Je crois qu'il n'y en a pas, actuellement.
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Merci, monsieur le président, et merci à chacun de nos témoins.
Je voudrais revenir à l'un des propos de M. Lemay. Je pense qu'il parlait de la vérification du programme de financement des études postsecondaires, effectuée par les services de vérification et d'évaluation du ministère avec l'aide de Pricewatherhouse Coopers. À la page 2 du rapport, on voit de troublantes constatations au sujet de ces fonds.
Je vais vous lire le rapport :
une bonne part des fonds du programme sont consacrés à des activités qui n'en relèvent pas, et le suivi des indicateurs de rendement pourrait être amélioré [traduction].
On dit ensuite :
selon des données de dossiers sur les premières nations, le ministère pourrait gérer plus efficacement ses ressources, si des procédures appropriées existaient [traduction].
On parle ensuite de la création des contrôles, de leur respect et des résultats des programmes.
Le dernier paragraphe de la page 3 dit ceci:
En outre, la vérification a permis de constater que les exigences fixées dans le manuel des rapports de clôture d'exercice pour les états financiers vérifiés de premières nations sur les calendriers détaillés de programme de vérification n'étaient pas respectés. Cela a un effet direct sur la capacité du ministère de procéder à des contrôles adéquats... [traduction]
Faute de temps, je vous dispense du reste.
Je pense que nous tous ici, et surtout les étudiants qui sont les récipiendaires de ces fonds, veulent que des contrôles soient mis en place et qu'ils soient appliqués, puisque cela nous sert tous, au bout du compte. J'espère qu'à l'avenir, on fera un meilleur suivi des programmes.
On peut lire, à la dernière phrase, que les efforts visant à corriger la situation ont été limités et ne semblent pas avoir beaucoup de poids. Cela aussi nous préoccupe tous, je crois.
C'est plus qu'une observation. Ma question se rapporte précisément à la disponibilité des fonds pour les étudiants autochtones. Sont-ils tous admissibles au programme canadien de prêts aux étudiants, comme les autres Canadiens?
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Merci, monsieur le président.
Puisque je dispose de peu de temps, je vais poser mes questions en rafale. Vous pourrez y répondre par la suite.
Au deuxième paragraphe de la page 4 de vos notes d'allocution, vous dites ceci:
Malgré le fait que le nombre d'étudiants appuyés financièrement a beaucoup augmenté sur plusieurs décennies, les taux de réussite des Premières nations et des Inuits au niveau postsecondaire ne sont pas encore comparables à ceux des autres Canadiens.
J'aimerais savoir, à ce sujet, si on fait usage de coutumes et de langues propres aux étudiants sur les lieux où l'enseignement postsecondaire est dispensé.
Au premier paragraphe de la page 5, on dit:
La principale conclusion du chercheur est qu'il y a un pressant besoin de réagir au très faible taux d'obtention de diplôme d'études secondaires chez les Autochtones [...]
Certaines personnes qui ont comparu devant ce comité ont abordé le sujet. Depuis des années, on dénonce cette situation. Ne croyez-vous pas que l'assiduité et le taux de réussite des jeunes du primaire et du secondaire seraient meilleurs si ceux-ci avaient une vie familiale plus régulière?
Je suis un peu choqué de voir qu'on recommande, de façon générale, de prolonger la durée du programme préparatoire aux études universitaires ou collégiales. Ces gens sont aussi intelligents que nous. Si on leur donne la possibilité d'étudier normalement, on n'aura pas à prolonger la durée de leurs études.
Ce qui me laisse vraiment perplexe, c'est d'entendre que vous n'avez aucun contrôle sur l'argent que vous distribuez aux communautés en vue d'aider les étudiants de niveau postsecondaire. Est-ce que je pourrais aller dans une de ces communautés et m'acheter un camion avec l'argent destiné aux études postsecondaires? Il n'y a vraiment pas de lien entre ces deux choses.
Comme mon collègue l'a demandé déjà, qu'attendez-vous pour mettre en application les recommandations du rapport de PricewaterhouseCoopers? Vous pourriez alors avoir un contrôle, au moins partiel, sur les dépenses, les besoins des communautés et les programmes.
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Je vous remercie. Vous avez posé plusieurs questions; je vais tâcher d'y répondre.
Tout d'abord, j'aimerais parler des réussites. Selon les études de M. Mendelson, les Autochtones qui font des études postsecondaires réussissent aussi bien que les non-Autochtones. La différence de taux tient au fait qu'il y a moins, en pourcentage, d'Autochtones qui fréquentent les institutions postsecondaires. C'est beaucoup moins que pour les non-Autochtones. Cependant, dès qu'ils fréquentent ces institutions, ils ont le même taux de réussite.
On souhaite qu'il y ait des années préuniversitaires parce qu'on sait que certaines écoles dans les réserves ne sont pas aussi fortes que d'autres. C'est pourquoi les ministères travaillent à rehausser le niveau d'enseignement de la quatrième à la douzième année. Parfois, les jeunes qui terminent leur douzième année ne sont pas assez forts pour être admis dans des institutions postsecondaires. C'est surtout vrai en ce qui a trait aux mathématiques et aux sciences. Une des raisons de cet état de fait est qu'il est difficile d'engager des professeurs dans des endroits situés très loin des villes. C'est le même problème que vivent les communautés rurales du pays: il est difficile d'engager des professeurs d'un haut niveau dans toutes les écoles.
Parlons de l'importance de la langue et de la culture. Nous reconnaissons que c'est très important. Le Programme d'aide aux étudiants indiens existe. Cela donne la chance d'améliorer le programme sur les langues et la culture, parce qu'on sait que c'est important pour la réussite.
Il n'y a pas suffisamment de mesures de contrôle, mais on ne voit pas de cas de personnes qui ne sont pas admissibles recevoir de l'argent. Ce problème n'existe pas. Le problème est que si la communauté répond à tous les besoins existants, elle ne peut utiliser les surplus pour d'autres fins. Elle ne va pas donner de fonds à quelqu'un qui n'est pas admissible.
Je ne sais pas si j'ai répondu à toutes les questions.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je me demandais s'il était possible de préciser certains passages, parce qu'à la page 3 de votre rapport, vous parlez de 5 p. 100 de jeunes Autochtones de 15 ans ou plus, et plus tard vous parlez des Autochtones qui font des études collégiales. Votre document parle surtout des premières nations et des Inuits.
Je crois comprendre que dans le cas des premières nations et des Inuits, les chiffres sont différents de ceux présentés pour les Autochtones. Donc je pense que cela obscurcit le problème que connaissent les premières nations et les Inuits, pour ce qui est de l'accès aux études et de l'obtention d'un diplôme. Je ne crois pas que vous puissiez fournir ces données aujourd'hui. Nous avons remarqué cela lorsque les représentants du ministère ont comparu devant nous. Dans vos documents, vous parlez de premières nations puis vous passez aux Autochtones parce que les chiffres dans leur cas sont un peu meilleur. C'est une simple observation.
Vous n'avez pas les données nous permettant de parler des étudiants dont les demandes d'aide financière sont rejetées, mais je soupçonne que vous n'avez pas non plus des données sur les étudiants qui ne présentent même pas de demandes parce qu'ils sont découragés par les coûts que cela comporte. Je travaillais auparavant dans un collège universitaire et de nombreux étudiants ne faisaient tout simplement pas de demande parce que les coûts étaient exorbitants pour eux. Ce n'est pas que leur demande est rejetée, c'est qu'ils ne présentent même pas de demande. Je sais que l'Assemblée des Premières Nations a demandé des ressources pour qu'on les aide à recueillir des données, et elle a également demandé des données complètes du ministère, qu'elle ne reçoit pas à l'heure actuelle. Il s'agit plutôt d'une observation.
Un certain nombre de rapports ont recommandé que le ministère appuie les établissements des premières nations — des établissements autonomes. J'aimerais que vous commentiez la philosophie arrêtée par le ministère à cet égard et ce qu'il fait pour appuyer cette recommandation.
Deuxièmement, quelles sont les mesures précises prises par le ministère pour appuyer et promouvoir la formation dans les métiers à l'intention des premières nations et des Inuits — pas uniquement des Autochtones?
Je vous demanderais donc de commenter ces deux aspects.
Il y a plusieurs choses à mentionner. Il n'existe en effet aucun programme d'études postsecondaires pour les Métis qui ressemblerait au programme destiné aux premières nations. Je ne sais pas pourquoi il en est ainsi, mais je peux sans doute le supposer.
Le gouvernement fédéral a toujours considéré que bien que la Constitution fasse référence aux Métis, ses responsabilités juridiques et constitutionnelles sont plus importantes à l'égard des premières nations qu'à l'égard des Métis. Voilà l'un des fondements juridiques du dossier, et il oriente les choix politiques du ministère.
Cela étant dit, bien qu'il n'y ait pas de soutien direct comme il en existe pour les étudiants des premières nations, les étudiants métis peuvent obtenir une aide indirecte pour accéder à l'enseignement postsecondaire. Il y a plusieurs années, le gouvernement fédéral a participé à la dotation de la Fondation nationale des réalisations autochtones à hauteur d'environ 12 millions de dollars. Or, nous savons que les Métis sont nombreux à profiter des bourses octroyées par cette fondation.
Nous savons également que par l'intermédiaire des EDRHA, les institutions métisses ont constitué leurs propres organismes de subventionnement et ont établi des partenariats avec les provinces et les universités pour aider les étudiants métis à accéder aux études postsecondaires. Cette aide est sans commune mesure avec ce que font les Affaires indiennes pour les premières nations, mais il s'agit d'une forme de soutien indirect que le gouvernement fédéral apporte aux jeunes métis.