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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président, et je vous suis reconnaissant de cet accueil chaleureux.
J'ai longtemps fait partie de ce comité-ci durant une législature antérieure, de sorte qu'il est toujours agréable de venir en rencontrer les membres et de voir beaucoup de nouveaux visages ce matin.
J'en profite pour souhaiter moi aussi la bienvenue aux étudiants. Je sais qu'ils vont constater par eux-mêmes la patience, la dignité et l'esprit de coopération qui animent tous les parlementaires assis à la table.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Jim Prentice: Tout d'abord, j'aimerais vous remercier de m'avoir invité à comparaître, monsieur le président et chers collègues, pour discuter du Budget principal des dépenses du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Je suis un chaud partisan de l'examen des budgets, un rôle très utile que joue bien votre comité. Cet examen m'offre la possibilité de discuter avec vous et d'aborder tous les détails.
Naturellement, je suis accompagné de trois fonctionnaires extrêmement compétents auxquels vous aurez peut-être également des questions à poser. Mike Wernick est le sous-ministre du MAINC, poste auquel il a été nommé en mai. Il compte de longs états de service au sein du gouvernement du Canada, notamment au Bureau du Conseil privé, et il fait de l'excellent travail. Il sera aidé de Jim Quinn et de Suzanne Tining, deux très hauts fonctionnaires du ministère qui assument de grandes responsabilités. Ils peuvent certainement, eux aussi, répondre à bon nombre de vos questions.
J'aimerais dire au départ que l'équipe de la haute direction du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien est d'une qualité dont le gouvernement et les Canadiens peuvent s'estimer très fiers. Je sais qu'il ne s'agit pas d'un concours, mais je suis toujours très fier de dire que cette équipe de haute direction n'a pas son égal ailleurs au gouvernement. Ce sont donc des personnes très capables qui accomplissent un travail difficile, mais qui s'acquittent de leurs responsabilités avec beaucoup de compétence et d'intégrité.
Mesdames et messieurs, les dépenses totales prévues dans le Budget principal de cette année pour le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien sont de 6,3 milliards de dollars approximativement, soit 6,2 p. 100 de plus que l'an dernier. Ces dépenses reflètent la promesse ferme et permanente du gouvernement de résoudre plusieurs problèmes auxquels sont confrontés les Autochtones et les habitants du Nord.
Le nouveau gouvernement est plus particulièrement déterminé à réduire l'écart qui existe entre les peuples autochtones et les autres Canadiens dans des dossiers comme l'éducation, le logement, les soins de santé et d'autres éléments clés d'une vie saine et enrichissante.
Bien sûr, le budget à l'étude n'inclut pas les dépenses prévues pour la santé des Autochtones. On les trouvera plutôt dans le budget des dépenses du ministère de la Santé et, si ma mémoire est bonne, elles s'élèvent à presque deux milliards de dollars, qui s'ajoutent aux six milliards de dollars dont il est question ici.
Le budget principal des dépenses du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien reflète l'approche adoptée par le gouvernement pour atteindre ces objectifs. C'est une approche fondée sur des solutions réalisables, des dépenses ciblées et des résultats mesurables. Nous nous sommes plus particulièrement concentrés sur quatre secteurs précis.
Le premier conmsiste à permettrer aux gens de se prendre en main en investissant dans les besoins essentiels tels que le logement et l'éducation.
Le deuxième consiste à accélérer le traitement des revendications territoriales, travaux qui sont déjà en cours. Hier soir, je comparaissais devant le comité sénatorial qui enquête sur les revendications particulières. Il rédigera un rapport, avec un peu de chance d'ici Noël, qui précisera comment, selon lui, le gouvernement devrait traiter les revendications particulières, et je me suis engagé à réoutiller ce processus.
Nous faisons aussi la promotion du développement économique, de l'acquisition de compétences et de l'entrepreneuriat.
Enfin, nous jetons les bases d'une autonomie gouvernementale responsable en adoptant des structures de gouvernance modernes et axées sur la reddition de comptes.
Il faudrait que le comité sache que, lorsqu'il est question de développement économique, il y a quelques années, un portefeuille du développement économique avait été créé aux Affaires indiennes et du Nord canadien. Il a ensuite été retiré du ministère et transféré à Industrie et Commerce.
J'ai donc hâte de connaître vos réflexions à cet égard. C'est un sujet dont j'ai abondamment parlé avec les dirigeants des Premières nations. Actuellement, le développement économique relève essentiellement d'un autre ministère, non pas du MAINC, un fait qui a été beaucoup critiqué.
Monsieur le président, je suis convaincu que cette approche en quatre volets est le moyen le plus sûr et le plus efficace d'utiliser les ressources prévues dans le Budget principal des dépenses. En fait, cette approche a déjà donné des résultats concrets pour les peuples autochtones et les habitants du Nord.
Le printemps dernier, le premier budget du nouveau gouvernement incluait 750 millions de dollars pour aider les peuples autochtones à avoir accès à de l'eau potable salubre, à de meilleurs logements dans les réserves et à créer des programmes d'éducation pour les étudiants et des programmes sociaux pour les femmes, les enfants et les familles autochtones. Le budget réservait également 300 millions de dollars pour aider les Autochtones et les populations du Nord à y construire des logements abordables et à les réparer et jusqu'à 500 millions de dollars étalés sur dix ans pour contrebalancer les éventuels effets socio-économiques du gazoduc de la vallée du Mackenzie.
Il faudrait souligner que ces investissements ne figurent pas dans le Budget principal des dépenses. Pour respecter ces engagements, nous aurons recours au Budget supplémentaire des dépenses qui a été déposé à la Chambre au début de la semaine, alors que le budget principal servira pour les années futures.
Le Budget supplémentaire des dépenses servira aussi à prendre d'autres mesures visant à améliorer la qualité de vie des collectivités autochtones. Par exemple, la semaine dernière, j'ai annoncé qu'une autre tranche de six millions de dollars serait débloquée cette année pour faire en sorte que les 35 refuges pour victimes de violence familiale financés par le ministère continuent d'offrir des services de soutien essentiels aux femmes et aux enfants des réserves. J'aimerais faire remarquer que c'est la première fois que les fonds consacrés au réseau de refuges dans les réserves augmentent en 15 ans -- la toute première fois.
Tout juste la semaine dernière, au Forum socio-économique qui s'est tenu au Québec -- certains de nos collègues parlementaires y étaient --, le gouvernement a annoncé des initiatives et des investissements d'une valeur de plus de 88 millions de dollars pour le bénéfice des Premières nations, des Métis et des Inuits du Québec et du Labrador. En plus, un effort concerté a permis de commencer à améliorer la qualité de l'eau potable dont s'alimentent les collectivités des Premières nations.
Avec l'appui de l'Assemblée des Premières Nations, j'ai lancé un processus de consultation qui inclut la création d'un groupe d'experts chargés d'enquêter en la matière et de proposer des solutions législatives efficaces. Manifestement, il faut investir davantage dans ce domaine, ce que je comprends, mais il faut également mettre en place un régime de réglementation efficace.
Selon moi, nous avons besoin d'un cadre législatif solide pour faire en sorte que les collectivités des Premières nations ont un meilleur accès à de l'eau potable salubre. Un pareil cadre garantira des normes cohérentes d'exploitation, de rendement et d'entretien, il définira les rôles et les responsabilités de chaque groupe et de tous les ordres de gouvernement et il établira des mécanismes en cas d'inobservation ou de négligence.
Nous sommes aussi en train de dresser des plans visant à établir des cadres législatifs dans plusieurs autres domaines que connaissent les membres du comité, y compris en matière de biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves et d'éducation des Premières nations. Je ne m'y attarderai pas plus longtemps. Je crois que chacun d'entre vous connaît le dossier des biens immobiliers matrimoniaux, les mesures qui sont prises et la controverse qui l'entoure.
Wendy Grant-John a été nommée représentante du ministère. Citoyenne distinguée membre des Premières nations, elle a été élue trois fois comme chef de sa collectivité particulière, et je crois qu'elle est l'un des dirigeants autochtones les plus respectés du Canada. L'Association des femmes autochtones du Canada et l'Assemblée des Premières Nations contribuent également à faciliter les consultations et à faire en sorte que tous aient voix au chapitre.
Quand ces consultations auront pris fin, j'ai l'intention de donner suite aux recommandations législatives particulières qui auront été faites et de déposer un projet de loi à la Chambre, avec un peu de chance, avec l'appui général de tous les collègues réunis à la table aujourd'hui.
Un autre exemple de cadre législatif solide est l'entente tripartite qui permettra aux collectivités des Premières nations de la Colombie-Britannique de véritablement prendre en charge l'éducation primaire et secondaire dans les réserves. Cette initiative est connue sous le sigle de FNESC, un document que j'ai signé avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et les Premières nations de cette province en juin dernier. Je suis convaincu que la qualité de l'enseignement dispensé dans les réserves s'améliorera de façon constante à mesure que les collectivités des Premières nations de la Colombie-Britannique contrôleront certains aspects de l'enseignement comme les programme d'études, les normes d'éducation et l'agrément des enseignants.
En fait, monsieur le président, c'est cette entente qui a inspiré, pourrait-on dire, le récent protocole d'entente signé au Forum socio-économique qui a eu lieu au Québec par le gouvernement du Canada et le Conseil en éducation des premières nations du Québec. Le protocole d'entente permettra aux deux parties et, tôt ou tard, au gouvernement du Québec également, d'améliorer l'éducation des élèves autochtones, d'accroître les taux d'obtention de diplôme de ces mêmes étudiants et de faire en sorte qu'ils profitent pleinement des possibilités d'emploi et des débouchés économiques offerts aux jeunes.
De toutes les questions auxquelles nous travaillons, l'éducation est sûrement celle où l'erreur n'est pas permise. Elle est névralgique pour améliorer la situation et réaliser de véritables changements. Je suis très fier des progrès réalisés dans le dossier de l'éducation.
Les cadres législatifs qui s'appliquent aux biens immobiliers matrimoniaux et à l'éducation des Premières nations sont cruciaux si l'on veut que les solutions soient durables. Ce n'est qu'en modernisant le cadre juridique qui réglemente les liens entre les Premières nations et le gouvernement du Canada que nous réussirons à améliorer concrètement la vie de leurs membres et à avoir l'assurance que les programmes particuliers sont efficaces.
Un autre secteur d'intervention qui aura toute mon attention est le règlement final des revendications globales et des ententes d'autonomie gouvernementale, des revendications particulières, de même que des demandes relatives aux droits issus de traités et aux ajouts aux réserves. Depuis qu'il est au pouvoir, le nouveau gouvernement a conclu plusieurs règlements importants, comme celui concernant le champ de tir de la Première nation de Fort William et d'autres revendications particulières, mais le règlement le plus important intervenu récemment, c'est-à-dire le week-end dernier, est l'entente de la Première nation des Lheidli T’enneh en Colombie-Britannique. Il s'agit du premier traité conclu dans le cadre du processus de la Colombie-Britannique qui a été mis en place il y a 15 ans.
Il soulève peut-être des questions, mais le traité montre la voie à suivre en Colombie-Britannique. C'est peut-être le plus important fait nouveau à survenir en Colombie-Britannique au cours des cent dernières années, et d'autres traités suivront.
Je crois profondément à la valeur des ententes conclues avec équité et honnêteté. Les ententes sont affaire de justice, de réconciliation et de respect. Elles permettent de construire un avenir meilleur, mais également de tourner la page sur le passé. Chaque entente ouvre la voie à une gouvernance renforcée et à de nouvelles possibilités économiques et sociales.
Bien qu'il ne s'agisse pas en fait du règlement de revendications territoriales, je peux aussi vous signaler aujourd'hui que le nouveau gouvernement a pris une action décisive peu après son arrivée au pouvoir en vue de résoudre le problème des pensionnats indiens.
Plus tôt dans l'année, j'ai annoncé avec plaisir la conclusion de l'Accord de règlement relatif aux pensionnats indiens dont sont actuellement saisis les tribunaux. Cet accord de règlement historique, dont les engagements sont repris dans les dépenses ministérielles, dans le Budget principal des dépenses, inclut diverses dispositions visant à reconnaître les expériences pénibles qu'ont vécues 80 000 élèves des pensionnats indiens et à donner à leurs familles la possibilité de partager leur expérience avec tous les Canadiens. L'accord est la preuve concrète que le gouvernement reconnaît l'importance de clore le triste dossier des pensionnats indiens et de se tourner vers l'avenir, de concert avec tous les Canadiens.
La question des revendications particulières est également digne de mention. Le ministère a réussi à régler de nombreuses revendications particulières, mais il reste encore dans ce domaine d'importants défis à relever. Au cours des quinze dernières années, l'arriéré des revendications particulières dans le système fédéral est passé de quelque 300 revendications à plus de 800. Leur nombre continue de croître et le nombre de revendications présentées chaque année par les Premières nations excède de loin le nombre annuel de revendications réglées par le gouvernement au cours des dix dernières années. À mesure qu'augmente l'arriéré des revendications particulières, les efforts nécessaires pour régler chaque revendication s'accroissent et l'utilité du processus comme solution de rechange au recours aux tribunaux est de beaucoup diminuée.
J'ai affirmé que c'était inacceptable et que le processus de règlement des revendications particulières a besoin d'être réoutillé de manière à pouvoir traiter de la situation de manière plus efficace. Je ne suis pas en mesure aujourd'hui d'annoncer les détails du plan d'action à cet égard. Les travaux sont en cours. Je travaille en très étroite collaboration avec le ministère à ce sujet. J'ai quelques idées à partager avec le comité au sujet d'améliorations qui peuvent être apportées. J'en ai discuté pendant une heure hier soir avec les membres du comité sénatorial.
Il faut explorer d'autres moyens comme l'arbitrage exécutoire et la médiation. Il faut simplifier les processus d'approbation. Il faut faire en sorte que les champs de compétence au sein de mon ministère et du ministère de la Justice sont bien délimités et il faut clarifier les responsabilités et les rôles de la Commission des revendications particulières des Indiens.
En guise de conclusion, monsieur le président, je suis conscient qu'il faudra beaucoup de temps et d'efforts diligents de la part de chacun d'entre nous pour atteindre ces objectifs et, comme l'établit clairement le Budget principal des dépenses de mon ministère, notre activité, cette année, coûtera très cher. Je puis vous donner, à vous et à mes collègues, l'assurance que cette approche en quatre volets est un moyen ciblé et éprouvé de faire de réels progrès.
En tant que ministre et responsable du ministère, je puis aussi donner au comité l'assurance que nous allons respecter les engagements que nous avons pris. Nous allons mesurer notre rendement à mesure que nous progressons et nous ferons en sorte que nous sommes ouverts et transparents et que nous rendons des comptes au comité, à la Chambre des communes et à tous les Canadiens.
J'espère que nous pourrons entretenir de bonnes relations de travail avec votre comité, dont j'ai été membre avec plaisir. Je ferai bon accueil à vos conseils et à vos commentaires à mesure que nous allons de l'avant.
Monsieur le président, je vous remercie beaucoup. J'ai couvert beaucoup de terrain, et je sais à quel point il est important de réserver du temps pour les questions. Je me tiens donc à la disposition de mes collègues.
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Que voilà des questions réfléchies! Je n'attendais rien de moins de votre part. J'ignore si j'arriverai à répondre aux deux questions dans le temps qu'il nous reste.
Je vais me borner à dire au sujet du logement privé dans les réserves que nous n'avons aucunement l'intention d'abolir les réserves en faveur de terres privées qui quitteront ensuite les mains des Premières nations. Il existe des moyens pratiques de l'éviter, et nous pourrons peut-être en parler un peu plus en détail tout à l'heure.
Je connais fort bien, par exemple, la loi de règlement avec les Métis du nord de l'Alberta à laquelle j'ai travaillé pendant de nombreuses années. Elle a fusionné le concept de propriété collective des terres avec la notion d'avoir privé. Il n'y a rien d'incohérent là-dedans, et nous pouvons y mettre de l'ordre.
Revenons à la question des pêches. J'ai mentionné la conclusion, le week-end dernier, d'une entente avec les Lheidli T'enneh. Je ne suis pas sûr qu'on ait eu le temps de s'y arrêter, mais vous verrez inscrite dans le traité l'approche dont j'ai parlé à l'égard des traités, plus particulièrement en ce qui concerne le poisson. Essentiellement, les Premières nations de la Colombie-Britannique ont un droit reconnu par la Constitution de pêcher le poisson à des fins de subsistance et à des fins cérémoniales. Les traités le reconnaissent. Nul ne l'a jamais remis en question.
Vous constaterez que, dans le contexte du traité conclu avec les Lheidli T'enneh, ce droit n'est assujetti qu'à deux conditions. L'un est la conservation et l'autre, la santé et la sécurité publiques. C'est tout à fait conforme à ce qu'a dit la Cour suprême. Ce droit de pêcher à des fins de subsistance et à des fins cérémoniales est essentiellement le droit prépondérant au fleuve, si vous préférez. Les traités le reconnaissent.
Ce qui nous amène aux droits commerciaux de pêche. Dans le traité des Lheidli T'enneh, ces droits ne sont pas constitutionnalisés. Ils sont qualifiés de prises autorisées. Un mot plus simple qui ne plaît pas à tous est le quota. Les Lheidli T'enneh ont un quota en tant que droit commercial, et c'est un droit qu'ils peuvent vendre. Ils peuvent le vendre à n'importe qui; cela n'a rien à voir avec la race ou quoi que ce soit. C'est un droit commercial.
Ils ont le choix soit d'acheter plus de quotas sur le fleuve ou de vendre leur quota. Ce quota se définit comme un certain pourcentage — 0,7043 p. 100 — des prises annuelles autorisées dans le haut Fraser. C'est un droit de pêche commercial qui a été accordé.
Ils sont alors assujettis à tous les règlements de pêche et à toutes les mesures de conservation et de contrôle du fleuve. Par ailleurs, ce quota est une formule souple, selon l'abondance du poisson dans le fleuve.
Vous trouverez là, monsieur Merasty, le moyen de réconcilier les pêcheurs autochtones et les autres pêcheurs du fleuve.
Je crois que j'en ai trop parlé, mais le sujet est important.
Le dernier point que j'aimerais faire valoir, c'est que tout ceci survient à un moment où la pêche dans le fleuve Fraser passe de la liberté totale à une pêche où, par souci de conservation, un nombre précis de prises est autorisé et qu'il faut partager. C'est la seule façon de gérer la ressource, en raison des pressions qui sont exercées sur elles. Les membres des Premières nations visés par ces traités obtiendront le droit commercial à une part de ces prises autorisées.
Je vous remercie.
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Ce sont de bonnes questions.
Pour revenir à cette dernière question, le sous-ministre vous reparlera de ces chiffres, mais vous verrez, je crois, que cela a trait aux 366 millions de dollars supplémentaires injectés dans le budget de cette année, et comment on en est arrivés à cette somme. Vous allez constater qu'il n'y a eu aucune compression dans les dépenses en matière de logement; vous verrez comment on en est arrivés à la somme nette de 366 millions de dollars.
Concernant vos commentaires, on croit à tort que le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien est une énorme bureaucratie et un énorme consommateur de ressources. En fait, les coûts d'administration de ce ministère représentent 4 p. 100 des dépenses du gouvernement -- et non 40 p. 100. Selon les normes gouvernementales, il s'agit donc d'un administrateur de fonds passablement rigoureux.
Vos questions sur la façon dont l'argent est dépensé et sur les mécanismes de reddition de comptes sont importantes, parce que des 6,2 milliards de dollars que ce ministère dépense -- et vous le verrez dans le budget des dépenses -- 5,25 millions de dollars, ou 85 p. 100, sont des transferts. Alors, ce que fait le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien avec 85 p. 100 de l'argent qui lui est confié consiste à administrer le transfert de cet argent aux organismes des premières nations et aux autres organisations autochtones.
Dans une large mesure, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien agit à titre d'administrateur du financement par l'intermédiaire des premières nations qui, à différentes étapes de leur autonomie gouvernementale, administrent ces fonds. Le ministère fait de son mieux pour administrer tous ces fonds de telle sorte que nous savons comment l'argent est dépensé et nous veillons à la reddition de comptes, mais franchement, le gouvernement précédent a créé des tensions en exigeant une multitude de rapports. Au dernier décompte, je crois qu'une première nation doit remettre plus de 160 rapports par année au ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Voilà l'approche adoptée par le gouvernement précédent, que je n'appuie pas.
Il y a des gens qui rédigent des rapports pour le simple plaisir de le faire. Avec les rapports qu'une première nation remet chaque année au gouvernement du Canada, on pourrait remplir une bibliothèque, et il n'y a pas plus de responsabilité. Nous devons examiner tout le cadre de responsabilité. Une partie du travail que fait Harold Calla auprès de l'institution financière des premières nations consiste à établir un processus d'attestation pour les agents financiers des premières nations, pour que nous ayons des rapports plus rigoureux, mais moins nombreux. Voilà une partie de son travail.
Parallèlement, le Parlement va devoir examiner toute la question des structures de responsabilité pour mettre en place, pour les gouvernements des premières nations, les mêmes types de régimes de responsabilité auxquels sont assujettis les autres gouvernements au Canada, à tous les paliers; voilà une chose que nous devons faire dans les jours qui viennent.
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Cela se rapporte uniquement à l'exercice 2006-2007 parce que c'est la période que couvre le présent budget des dépenses.
La Commission des revendications particulières des Indiens est l'un des organismes qui fait actuellement l'objet d'un examen dans le cadre de mes travaux visant à réorganiser le processus de règlement des revendications particulières. La Commission est essentielle à ce processus. Comme vous le savez, j'y ai siégé pendant 10 ans à titre de commissaire. J'ai donc des opinions bien arrêtées quant au rôle important que joue cette Commission. On l'a critiquée dernièrement car on se demandait si ses travaux piétinaient. Cela étant dit, la Commission des revendications particulières des Indiens devra devenir un organisme indépendant de règlement des revendications, sinon elle sera appelée à disparaître. C'est l'un des dossiers sur lesquels se penche actuellement le Sénat. Nous verrons ce qu'il a à en dire au cours des prochains jours.
Ce budget ne couvre qu'une période donnée; il nous faudra réapprouver les prévisions budgétaires et voir ensuite ce qu'il convient de faire. Voilà en ce qui concerne la Commission des revendications particulières des Indiens.
Par ailleurs, dans son rapport de novembre, la vérificatrice générale inclura un chapitre sur le processus de négociation des traités en Colombie-Britannique. Ce dernier a été enclenché il y a 15 ans. À cette époque, soit en 1992, on voyait d'un très bon oeil cette initiative des premiers ministres Mulroney et Harcourt.
Depuis lors, le Canada y a investi 750 millions de dollars. Il y a actuellement 48 tables de négociation. La fin de semaine dernière, nous avons conclu la toute première entente; mais il y en a entre deux et six autres sur le point d'aboutir.
Nous réalisons donc des progrès. Comme je l'ai dit plus tôt, à mon avis, avec cette entente, nous venons d'écrire un chapitre très important de l'histoire du Canada. Certes, nous devons attendre les recommandations de la vérificatrice générale quant au processus de négociation des traités, mais je suis déterminé à poursuivre les travaux en Colombie-Britannique. C'est pourquoi je m'y suis rendu pour signer le traité avec le premier ministre Campbell.
Je trouve nos progrès fort encourageants. Il y a actuellement des dossiers complexes à la table des négociations. La répartition des ressources halieutiques en fait partie; la gestion des recettes autonomes aussi, tout comme les ententes financières sur l'autonomie gouvernementale entre les Premières nations et le gouvernement. Mais on a déjà fait une grande partie du travail.
En fait, c'est très prometteur. Si vous vous attardez au travail fait relativement au règlement des revendications globales au Canada au cours des 40 dernières années, vous verrez que nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis la Convention de la Baie-James et du Nord québécois de 1975. Nous avons réussi à régler bon nombre de revendications. Bien entendu, il y a encore des dossiers importants qui n'ont pas abouti — comme celui des Dehcho et des Akaitcho —, mais il en reste très peu à régler au Nord du 60e parallèle, et la majorité des revendications non réglées proviennent de la Colombie-Britannique.
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Parlons de l'eau. Étant donné la nature de notre pays, nous avons des communautés des premières nations, des réserves, qui éprouvent des problèmes liés à la qualité de l'eau. D'autres collectivités rurales, qui ne sont ni autochtones ni situées dans des réserves, font également face à des difficultés liées à l'eau en raison de leur éloignement.
Lorsque je suis devenu ministre, j'étais très préoccupé par la situation entourant l'eau, parce que le gouvernement du Canada avait beaucoup investi — je crois que les dépenses de programme, si je me souviens bien, étaient de l'ordre de 1,6 milliard de dollars sur plusieurs années — et qu'on nous avait exprimé des inquiétudes concernant l'absence de résultats. Dans les communautés, rien n'avait changé.
Après mon entrée en fonction, l'une des premières choses que j'aie faites a été de dire aux fonctionnaires que nous devions prendre en main la situation. Je voulais qu'ils passent en revue toutes les informations scientifiques dont ils disposaient au sujet de la qualité de l'eau dans les communautés. Je leur ai demandé d'examiner les registres d'entretien et les données que nous avions concernant l'eau de source, de même que d'étudier toute la question des investissements requis. Ils devaient compiler toutes les données scientifiques pertinentes et m'informer de l'état des choses. Au terme du processus, ils m'ont communiqué de l'information franchement très préoccupante. Les fonctionnaires ont relevé 190 communautés à haut risque, et 21 autres dont la situation était encore beaucoup plus grave.
Donc, l'une des premières choses que nous ayons faites a été de concentrer nos efforts sur ces 21 communautés où la situation était critique pour éviter une répétition des circonstances auxquelles le gouvernement précédent avait fait face dans une localité du nord de l'Ontario, et pour nous assurer de régler le problème. Nous nous sommes également occupés des 190 autres communautés.
Sept-cent-cinquante-cinq réseaux d'alimentation en eau des premières nations relèvent d'AINC et des autochtones; il s'agit donc d'une tâche colossale. Nous faisons du mieux que nous pouvons.
Je peux vous assurer d'une chose : maintenant, si un problème se présente, nous réagissons immédiatement. Je ne peux vous garantir que demain, il n'y aura pas de problèmes de qualité de l'eau dans une communauté du nord de l'Alberta que personne ne connaît. Mais je vous dis ceci : si une telle chose se produisait, notre ministère réagirait sans tarder. Nous enverrions des gens sur le terrain immédiatement. Santé Canada viendrait avec nous. Nous nous assurerions qu'aucune trace de la bactérie E. coli n'est présente dans l'eau. Nous ne nous assoyons pas pendant des mois sur les renseignements que nous recevons. Nous agissons immédiatement, nous stabilisons la situation et nous utilisons des ressources pour corriger le problème.
Nous tâchons de travailler de concert avec les provinces et les municipalités lorsqu'elles sont prêtes à le faire car, souvent, il peut s'agir d'un réseau d'alimentation d'une première nation qui approvisionne des personnes vivant hors de la réserve, ou bien d'une infrastructure municipale-provinciale, et dans ces cas-là, la façon la plus efficiente de régler le problème est de relier les réseaux. Nous le faisons toutes les fois que c'est possible, mais c'est trop rarement à mon goût, faute de moyens, particulièrement dans les collectivités éloignées. Mais dans certains secteurs du sud de la Colombie-Britannique, c'est autre chose.
En ce qui concerne les communautés qui ne sont pas membres de plein droit des premières nations relevant de notre ministère, nous sommes prêts à travailler avec les provinces pour nous assurer que tous les citoyens canadiens ont accès à de l'eau potable.
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L'éducation postsecondaire est un enjeu extrêmement important. Les membres des premières nations réunis autour de cette table sont, je pense, d'accord avec moi. J'ai travaillé pendant vingt ans avec les premières nations, et j'ai été témoin de changements énormes au cours de cette période. Au bout du compte, l'éducation est la source de presque toute bonne chose qui arrive.
Il y a des collectivités qui ont fait des progrès considérables, des collectivités qui, il y a vingt ans, ne comptaient qu'une ou deux personnes qui avaient un diplôme postsecondaire. Aujourd'hui, de nombreux jeunes ont reçu une formation postsecondaire, que ce soit dans les métiers, en tant qu'apprentis, au collège, à l'université ou au Cégep. Cela contribue à améliorer grandement les choses sur le plan de la gouvernance, par exemple. Nous devons par tous les moyens appuyer et encourager les efforts des peuples autochtones, des Inuits, des Premières nations et des Métis, dans le domaine de l'éducation.
J'aimerais toutefois revenir à l'étude de l'Institut Caledon. Ce qu'elle démontre clairement, c'est que le problème n'est pas d'encourager les jeunes à poursuivre leurs études au-delà du secondaire, mais plutôt de les convaincre de terminer leurs études secondaires. Nous devons, à partir du niveau secondaire, prévoir un régime d'aide financière, des ressources pour appuyer l'éducation postsecondaire chez les Premières nations. Toutefois, le plus difficile, c'est d'encourager les jeunes à terminer leurs études secondaires.
C'est probablement au Nunavut que le taux d'obtention de diplôme est le plus faible : à peine 25 p. 100 des jeunes y terminent leurs études secondaires. La Colombie-Britannique est la province qui, si je ne m'abuse, enregistre le taux le plus élevé : environ 45 ou 50 p. 100. Ces taux sont de 25 à 35 p. 100 inférieurs aux taux d'obtention de diplôme observés chez les non-Autochtones. La chose la plus importante que nous pouvons faire dans ce domaine en tant que parlementaires, c'est d'amener les taux d'obtention de diplôme chez les Autochtones et les non-Autochtones au même niveau.
C'est pour cette raison que le modèle de la Colombie-Britannique est si important. J'y crois beaucoup, et je me suis engagé, en juin dernier, à le promouvoir. Il y a une chose que je tiens à dire. J'ai mis au défi les autres provinces de collaborer avec nous, de nous aider à mettre sur pied le même genre de système, voire une administration scolaire dirigée par les Premières nations à l'échelle provinciale. Je suis fermement convaincu, en tant que ministre, d'après tout ce que j'ai vu, les études pilotes que j'ai analysées, que le modèle de la Colombie-Britannique, qui s'appuie sur la capacité des Premières nations de diriger un système scolaire de première qualité comparable au système scolaire public des provinces, demeure la voie à suivre. Dans 10 ans, la Colombie-Britannique dépassera de loin les autres provinces au Canada qui n'ont ni la vision ni le courage de faire ce qu'elle a fait.
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Je sais que vous suivez ce dossier de près. Le processus actuel ne pose aucun problème aux avocats : il est interminable.
Il y a 800 revendications qui ne sont toujours pas réglées, et cet arriéré est inacceptable. Nous devons revoir le processus, examiner la façon dont le système fonctionne au sein du gouvernement du Canada. Nous devons voir ce qui arrive une fois que la revendication est présentée au gouvernement du Canada, car, à l'heure actuelle, les revendications, qu'elles totalisent un million ou 100 millions de dollars, reçoivent toutes, en fait, le même degré d'attention. Nous devons accélérer l'évaluation et le traitement des revendications. Nous pouvons peut-être, dans certains cas, les regrouper.
Le problème, c'est que chaque revendication présentée au gouvernement du Canada fait l'objet d'une évaluation sans fin sur le plan juridique. Je ne dis pas que cette analyse juridique n'est pas importante. Elle l'est. Toutefois, il s'écoule parfois sept ans entre le moment où une revendication est présentée au gouvernement du Canada, et celui où le gouvernement obtient un avis juridique qui lui permet de dire à la Première nation, oui, votre revendication est fondée, ou non, elle ne l'est pas — sept ans. Dans certains cas, le délai est encore plus long. Donc, cet aspect du processus laisse à désirer.
La Commission des revendications particulières des Indiens doit, à ce chapitre, jouer un rôle complémentaire. Le mandat de la commission, son indépendance, les personnes qui en font partie sont toutes des questions qui doivent être examinées.
La Commission doit avoir le pouvoir de rendre des décisions exécutoires. Pour l'instant, elle peut uniquement faire des recommandations, recommandations qui, dans le passé, ont été soit acceptées, soit laissées de côté par les anciens ministres.
La principale critique formulée à l'endroit du processus depuis 50 ans est la suivante: la position assumée par le gouvernement du Canada, qui peut agir comme défendeur, bâilleur de fonds de la Première nation, jury, juge, ainsi de suite. Les observateurs soutiennent depuis 50 ans que tout système conçu sur cette base ou qui présente de tels conflits d'intérêts ne peut fonctionner.
Certes, les ressources constituent également un enjeu, mais le système ne fonctionne pas bien et est mal structuré. Nous savons tous que cet arriéré de 800 revendications commence à peser lourd. Nous devons faire mieux.
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Eh bien, vous avez réussi à glisser trois questions très fondamentales en matière de politiques publiques en deux minutes. Je vais m'efforcer d'y répondre adéquatement et nous pourrions en parler longtemps. Il va donc me falloir tenter d'être concis.
En ce qui concerne les consultations, la participation, les accommodements, et le reste, il y a là tout un éventail de questions, à propos desquelles la Cour suprême a statué que le gouvernement a l'obligation du consulter et de faire participer, ainsi que et de prendre en compte les droits issus de traités et les droits ancestraux s'il envisage des décisions, des mesures et des règlements, notamment, qui pourraient avoir une incidence sur ces droits. C'est un processus que nous et le ministère de la Justice tentons d'implanter dans l'ensemble de l'administration publique fédérale, dans ses divers conseils et organismes, de manière à ce qu'on comprenne que l'Office national de l'énergie, l'Office des transports ou un... Nous travaillons avec les autres ministères à ce sujet.
Il existe une façon assez étroite de voir cette problématique. Il existe aussi une compréhension plus large de la nécessité de consulter et de faire participer, ce qui correspond tout simplement au bon sens et ce qui se dégage de 30 ans d'histoire. Il serait insensé — et cela produirait incontestablement de très mauvaises politiques et de très mauvaises lois — de penser que le ministère ou tout groupe de fonctionnaires ou de consultants à Ottawa va trouver les solutions qui seront efficaces dans les communautés autochtones ou inuites sans la pleine contribution et le plein engagement des populations qui sont touchées par ces décisions, qui vont vivre dans ces communautés et ainsi de suite. Il y a donc une façon de consulter qui correspond au bon sens.
Au ministère, nous entretenons depuis longtemps des relations avec les organisations nationales et régionales autochtones; nous avons oeuvré avec eux malgré les changements de ministres et de leadership au sein de ces organisations politiques. En ce moment, nous avons des rapports très constructifs avec les cinq organisations qui ont participé au processus de Kelowna. J'ai rencontré la plupart des dirigeants et je vais rencontrer les autres au cours de la prochaine quinzaine, environ.
L'Assemblée des Première nations, en particulier, a été un partenaire très précieux. Comme vous le savez, elle joue pleinement son rôle dans le processus relatif aux biens matrimoniaux, en dirigeant une partie des consultations en participant à l'élaboration d'un projet de loi que le comité étudiera l'an prochain. Elle s'occupe très activement des questions de l'eau et du logement. Nous avons des tables de concertation en matière de développement économique.
Donc, les choses se passent peut-être de manière plus tranquille et moins multilatérale que le processus qui a débouché sur Kelowna, avec 17, 18 ou 19 parties autour de la table, mais une grande partie de ce qui a été investi dans les relations, dans la bonne volonté et dans l'analyse se poursuit et sert de base aux conseils et aux recommandations qui sont fournis au gouvernement. C'est ce que je voulais dire sur les consultations.
Nous pourrions parler de n'importe quelle question précise et voir comment nous la traitons. Nous n'en faisons probablement pas autant que nous le devrions, mais nous avons l'obligation de soumettre des conseils et des analyses à notre ministre et de travailler pour la population du Canada. Nous avons également l'obligation d'oeuvrer en liaison très étroite avec les Autochtones et les Canadiens des régions nordiques à propos des questions qui les concernent.
En ce qui concerne la responsabilité et le renforcement des capacités, je ne peux pas vraiment traiter de ces questions de la manière qui conviendrait, si ce n'est pour dire qu'une chose que nous avons apprise des enseignements difficiles de Kashechewan et d'autres communautés est que les capacités ont une énorme importance. On peut investir dans les immobilisations — et nous avons certainement besoin de le faire davantage dans les communautés autochtones — mais les les questions de formation, de surveillance et d'inspection y sont liées et il faut que les choses soient bien installées dès le départ et qu'elles soient entretenues. Il y a des questions qui se posent relativement à la capacité des communautés, qui sont de taille relativement modeste dans de nombreux cas, de gérer des budgets.
Donc, tout ce que nous pouvons faire pour renforcer la gouvernance dans les communautés des premières nations, qu'il s'agisse de gestionnaires financiers, de planificateurs communautaires, de vérificateurs et de comptables, et de toutes les choses dont les gouvernements ont besoin, tout cela, c'est positif. Cela nous facilite de beaucoup le travail et cela améliore les résultats dans les communautés; tout simplement, notre argent produit de meilleurs résultats. Nous avons donc une myriade d'initiatives pour aider les gens — non pas le faire à leur place, mais leur fournir des fonds et des locaux afin qu'ils puissent progresser et acquérir ce genre de compétences. Pour l'essentiel, ce qui est en train de se produire sur le terrain, c'est l'édification d'une fonction publique autochtone, qui compte maintenant un effectif de 20 000 à 25 000 personnes, lesquelles travaillent dans diverses administrations et institutions publiques.
Certaines mesures très intéressantes ont été prises il y a un ou deux ans dans le domaine de la gestion des terres, le centre le ressources, l'institut statistique et le reste.
[[Note de la rédaction: Inaudible]
M. Michael Wernick:On est en train de les mettre en place. Il faut des nominations — et c'est toujours plus lent que ça devrait l'être — et il faut consulter afin de garantir que les premières nations, en particulier, auront confiance aux gens que nous nommons dans ces institutions.
Concernant le troisième élément, la responsabilité, c'est la dernière des choses dont vous devriez vous inquiéter. Nous avons tellement d'avocats qui nous donnent des avis juridiques à propos d'éventuelles violations d'obligations et de traités que je dirais qu'au contraire il y a là un excès de prudence et une aversion au risque.
Une des raisons pour lesquelles nous avons tellement de ces revendications, c'est que ce ne sont pas toutes les revendications qui sont d'ordre territoriale; bon nombre le sont, mais, souvent, il s'agit de manquements ou de mauvaises pratiques de gestion, de la part de tous mes prédécesseurs, jusqu'à l'époque de la Confédération, parce que des transactions se sont mal terminées ou des fonds n'ont pas été gérés comme il fallait, et il s'est produit des manquements à nos obligations, nos obligations fiduciaires en particulier. C'est là une partie des revendications.
Une des choses que nous avons apprises lentement et douloureusement, c'est qu'il faut éviter de commettre à nouveau la même erreur. Chaque fois que nous établissons un programme, prenons une initiative ou un règlement, nous tentons de nous assurer que nous le faisons de telle façon que cela limite au minimum le risque juridique de créer davantage de problèmes. Nous ne voulons pas vraiment consacrer autant de temps et de ressources à des procédures judiciaires que nous le faisons, mais les gens ont le droit d'intenter des recours. Donc, nous tentons de faire en sorte que ces responsabilités soient limitées autant que faire se peut.
Je peux vous parler des normes provinciales, si cela vous intéresse, parce qu'il s'agit d'une énorme question philosophique que de déterminer s'il faut privilégier les règles fédérales, par l'intermédiaire de lois fédérales, les normes provinciales par renvoi, ou le pouvoir de légiférer des premières nations? Nous allons vivre ce problème à propos des biens matrimoniaux, de l'eau, et de l'éducation. La réponse à tous ces problèmes n'est pas nécessairement la même. Elle peut varier en fonction des dossiers.