:
Merci, monsieur le président. Avec plaisir.
Bonjour, monsieur le président, membres du comité. Merci beaucoup. Je suis impatient de participer à notre dialogue de ce matin.
Je vous remercie de m'avoir invité à vous parler, à vous et à vos collègues, du Budget principal des dépenses d'Affaires indiennes et du Nord Canada. Je suis très reconnaissant aux membres du Comité de toute l'attention qu'ils ont accordée au programme de mon ministère au cours de la dernière année. Je tiens à vous remercier d'avoir étudié les dossiers de grande importance que sont l'éducation postsecondaire, le logement et les projets législatifs, comme les projets de loi et , dont le comité est saisi à l'heure actuelle.
Je sais que nous visons tous le même objectif: améliorer la qualité de vie des peuples autochtones et des gens du Nord.
[Français]
L'administrateur des comptes d'Affaires indiennes et du Nord Canada, M. Michael Wernick, sous-ministre, vous a parlé récemment du Budget supplémentaire des dépenses du ministère. Aujourd'hui, je parlerai du Budget principal des dépenses, qui constitue la prochaine étape du cycle de planification financière, ainsi que de la façon dont nous entendons améliorer de façon concrète la qualité de vie des peuples autochtones et des populations du Nord.
[Traduction]
Dans le Budget principal des dépenses de 2007-2008, il est prévu que 6,3 milliards de dollars seront versés à mon ministère, ce qui représente une augmentation nette de 36 millions de dollars par rapport à 2006-2007.
J'aimerais insister, surtout auprès de M. Lemay, que le Budget principal des dépenses n'est que la première étape et le point de départ du cycle financier, auquel s'ajoutent les ressources du Budget supplémentaire des dépenses.
Monsieur le président, compte tenu des fonds qui nous sont alloués dans le Budget principal et le Budget supplémentaire des dépenses, nous sommes résolus à faire des progrès dans des secteurs bien circonscrits; ainsi, nous mettrons en oeuvre des approches et des initiatives qui apporteront des changements véritables dans les collectivités autochtones et qui procureront aux peuples autochtones les outils et les structures organisationnelles nécessaires pour leur permettre de prendre leur avenir en main.
Depuis que je suis devenu ministre, j'ai observé qu'il nous faut absolument procéder à une réforme structurelle afin d'assurer la protection des femmes et des enfants, et de faire en sorte que celles-ci puissent avancer et promouvoir les droits de leur progéniture.
[Français]
Tout d'abord, il nous faut procéder à une réforme structurelle afin d'assurer la protection des femmes, des enfants ainsi que des familles. Il peut s'agir d'une réforme de nature législative, comme l'abrogation de l'article 67 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, ou encore de la modification des cadres de financement. En bout de ligne, nous devons faire en sorte que les femmes, les enfants et les familles autochtones jouissent des mêmes droits que les autres Canadiens et qu'ils aient accès à des services de même qualité pour leur vie.
[Traduction]
Parmi les exemples récents de solutions novatrices, pensons à ce que nous avons fait dans le dossier des biens immobiliers matrimoniaux et au partenariat que nous avons conclu avec le gouvernement de l'Alberta et les premières nations de la province afin de mettre en oeuvre une nouvelle approche pour la prestation de services d'aide à l'enfance et à la famille. Ces nouvelles approches ont été pensées pour résoudre les difficultés avec lesquelles les collectivités des Premières nations sont aux prises. Je pense pouvoir affirmer que, si nous travaillons de concert avec les provinces, les territoires et les groupes autochtones, nous saurons multiplier les réussites de ce genre.
En deuxième lieu, nous devons consolider les outils de développement économique pour faire en sorte que nos programmes et nos services soient les plus efficaces possible et que les premières nations puissent prendre leur propre développement économique en main. C'est pour cette raison que le programme Entreprise Autochtone Canada et le Conseil national de développement économique des Autochtones font partie de mon ministère depuis décembre 2006. Cette une initiative d'envergure et vous allez en entendre parler. Elle s'inscrit dans le cadre des changements structurels nécessaires pour nous assurer que le ministère dispose des outils pour promouvoir le développement économique, une composante essentielle du progrès.
De plus, dans le cadre de l'Initiative de participation des Autochtones au marché du travail, nous avons conclu des partenariats officiels avec des administrations locales, des entreprises influentes ainsi que des syndicats afin de promouvoir l'emploi d'Autochtones. Je suis particulièrement fier des ententes signées ces derniers mois avec Siemens Canada Limitée, à Saskatoon, et avec la Ville d'Edmonton, l'Office régional de la santé de Calgary, le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse et le Conseil de ressources humaines en camionnage de la Nouvelle-Écosse. Toutes ces ententes feront grimper le nombre d'emplois accessibles aux peuples autochtones.
Pour illustrer davantage mes propos, songez aux 300 millions de dollars que l'actuel gouvernement a prévus dans son budget de 2007 pour la création du Fonds d'aide au logement du marché pour les premières nations. Grâce à ce fonds, les familles et les membres des premières nations pourront faire l'acquisition d'une maison, en construire une, ou procéder à des travaux de rénovation, et ce, dans les réserves, et conformément à leurs besoins et à leurs goûts particuliers. Je pense que tout le monde ici comprend qu'au-delà de ces 300 millions de dollars, il s'agit de multiplier les mises de fonds des bénéficiaires par quatre ou par cinq. Il ne s'agit donc pas uniquement de 300 millions de dollars, mais de près de 1,5 milliard de dollars disponibles pour le logement des premières nations.
[Français]
Nous nous attendons à ce que le programme permette de financer la construction d'environ 25 000 nouvelles unités d'habitation au cours des 10 prochaines années; mais en plus de favoriser le développement du logement, le Fonds d'aide au logement du marché pour les Premières nations aidera les membres des premières nations qui vivent dans les réserves et à obtenir des prêts bancaires, à se constituer un avoir et à produire de la richesse grâce à l'acquisition de maisons.
[Traduction]
En troisième lieu, il est devenu absolument essentiel que nous nous penchions sur l'approche actuellement adoptée pour résoudre les revendications territoriales des Autochtones. Je suis heureux de pouvoir vous entretenir de quelques réussites récentes. L'Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik, par exemple, a été signé en décembre dernier, ce qui a mené à la résolution de la dernière revendication territoriale d'envergure des Inuits, le projet de loi .
Le projet de loi , qui ratifie l'Accord, a été déposé récemment à la Chambre. De plus, trois traités ont été paraphés l'année dernière avec les premières nations de la Colombie-Britannique, soit les premiers dans le cadre du processus des traités de la Colombie-Britannique. Cependant, il nous reste du pain sur la planche.
Je sais que les membres du comité veulent connaître les plans que nous avons élaborés pour remédier à l'insoutenable situation dans laquelle nous place le processus de résolution des revendications particulières. Même si je ne puis en dire plus long sur la question aujourd'hui, je suis heureux de souligner que nous prévoyons d'annoncer l'adoption d'une nouvelle approche à cet égard, ce qui nous permettra de régler un problème qui perdure.
Quatrièmement, nous devons nous employer à rendre possible la participation des peuples autochtones aux projets d'envergure qui visent l'exploitation des ressources. Étant donné que ce type de projets se déroulent à proximité de nombreuses collectivités des premières nations, les possibilités auxquelles celles-ci ont accès sont excellentes, ce qui les rend aptes à jouer un rôle important et à profiter des retombées sociales et économiques que génèrent ces projets.
Nous connaissons tous certains exemples de réussite de ce genre. Dans le projet de la baie de Voisey, par exemple, près de 50 p. 100 des travailleurs sont des membres des premières nations. Dans les mines de diamants des Territoires du Nord-Ouest, dans la région de Tlicho, je crois me souvenir que plus de 30 p. 100 des travailleurs sont également des membres des premières nations.
Nous sommes sur la bonne voie.
Le gouvernement actuel a récemment pris un règlement en vertu de la Loi sur le développement commercial et industriel des premières nations qui permettra à la première nation de Fort McKay, en partenariat avec Shell Canada Limitée, d'exploiter une mine de sables bitumineux valant plusieurs milliards de dollars dans le Nord de l'Alberta. C'est la première initiative de ce genre. Le projet attirera des investisseurs du monde entier et créera des centaines d'emplois valorisants et payants dont pourront bénéficier les résidents des collectivités.
[Français]
Nous avons également prévu le versement de 500 millions de dollars dans le Fonds d'atténuation des effets du projet gazier Mackenzie. Il s'agit d'un fonds annoncé dans le budget de 2006 qui fournira de l'aide aux communautés qui seront touchées par le projet gazier Mackenzie si celui-ci se réalise.
[Traduction]
Cinquièmement, chers collègues, il faut continuer de remédier aux séquelles des pensionnats indiens. Je suis heureux d'informer les membres du comité que la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens a obtenu l'approbation finale des tribunaux. Pour l'heure, les anciens élèves et leur famille doivent décider s'ils veulent être assujettis à la Convention ou non. Toutes les parties visées par cette entente historique s'entendent pour dire que cette dernière offre une juste compensation pour les tristes séquelles des pensionnats indiens.
Notre gouvernement reconnaît l'importance de remédier de façon juste et durable aux séquelles des pensionnats indiens et de travailler en partenariat avec les collectivités autochtones de tout le Canada. Vous savez sans doute qu'au début de mon mandat, avec la , j'ai conclu les négociations relatives au règlement des pensionnats indiens. C'est pour cette raison que nous avons appuyé la motion de la Chambre des communes visant à demander pardon pour les séquelles des pensionnats. Ce pardon a eu lieu il y a environ un mois.
Nous en sommes maintenant à l'étape de la mise en oeuvre de la Convention, qui pourrait se faire dès septembre prochain, une fois la période de retrait terminée. Nous comptons également sur l'important apport de la Commission de la divulgation des faits et de la réconciliation — un aspect important de cette entente historique — qui fera un rapport complet sur l'histoire malheureuse des pensionnats indiens.
Mon ministère est responsable des premières nations, des Inuits et des questions nordiques, et j'agis par ailleurs à titre d'interlocuteur fédéral auprès des Métis et des Indiens non inscrits. Officiellement, nous travaillons auprès des Métis et des Indiens non inscrits ainsi que des Autochtones en milieu urbain afin de les aider à atteindre leur plein potentiel social et économique. À ce titre, nous avons récemment annoncé le recentrage de la Stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain qui vise en premier lieu à favoriser la formation professionnelle et l'entreprenariat chez les quelques 50 p. 100 d'Autochtones qui vivent en milieu urbain au pays.
La stratégie pour les Autochtones vivant en milieu urbain est axée sur les grands centres urbains du Canada, soit 12 centres urbains, si je me souviens bien. Cette stratégie réunit les gouvernements fédéral et provinciaux, les administrations municipales ainsi que les organisations autochtones et communautaires, et ajoutera 68,5 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer l'employabilité et les compétences pratiques des Autochtones et offrir un appui aux femmes, aux enfants et aux familles autochtones.
[Français]
Monsieur le président, vous et vos collègues savez bien que le Nord est un volet important de mon mandat. Le nouveau gouvernement du Canada est résolu à travailler avec les trois territoires nordiques du pays en vue de tirer profit des ressources naturelles du Nord ainsi que de créer de l'emploi et d'assurer la prospérité aux populations du Nord tout comme à l'ensemble de la population canadienne.
[Traduction]
On retrouve au Nord un pourcentage considérable des ressources énergétiques du Canada. Elles offriront aux générations à venir des possibilités incroyables d'exploration et d'investissements dans le développement. Les projets qui visent l'exploitation des ressources, y compris l'extraction de diamants et l'exploitation gazière et pétrolière, ont contribué à l'accélération de la croissance économique dans le Nord au cours des dernières années.
Cette croissance, en plus de permettre l'amélioration de la qualité de vie des populations du Nord, contribue également à asseoir la souveraineté du Canada dans le Nord et à renforcer la place de notre pays à titre de pays arctique. Nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour que le Nord poursuive sur sa lancée, au profit des gens du Nord et de toute la population du pays.
L'Année polaire internationale 2007-2008, lancée le 1er mars, servira également la croissance et le développement du Nord. Des chercheurs d'ici et d'ailleurs réaliseront des recherches grâce aux fonds octroyés dans le cadre du programme de l'Année polaire internationale; nous pensons que ces recherches permettront l'acquisition de nouvelles connaissances et que, grâce à elles, les Canadiens du Nord et de l'ensemble du pays bénéficieront de bienfaits sur les plans de l'environnement, de la santé et de l'économie.
[Français]
Les deux principaux thèmes scientifiques de l'Année polaire internationale, soit les répercussions des changements climatiques et l'adaptation à ces derniers, ainsi que la santé et le bien-être des communautés nordiques, revêtiront une grande importance pour de nombreux pays, compte tenu des répercussions mondiales des changements climatiques.
[Traduction]
Pour conclure, je me dois de souligner que, même si le financement est essentiel à la réussite de nos programmes et de nos initiatives, d'autres facteurs entrent en ligne de compte. Comme je l'ai déjà dit, il ne suffit pas de continuer de financer les programmes actuels sans en vérifier la validité et l'efficacité. Nous devons poursuivre notre réflexion et déterminer si notre façon de procéder pour la prestation de services constitue la meilleure voie à suivre pour faire bénéficier les peuples autochtones et les gens du Nord des meilleurs résultats qui soient. Les fonds prévus dans le Budget principal des dépenses sont essentiels au maintien et à l'amélioration des programmes qui permettront d'offrir une meilleure qualité de vie aux peuples autochtones et aux gens du Nord.
[Français]
Je serai heureux de recevoir vos questions et vos commentaires.
[Traduction]
Chers collègues, je serai heureux de recevoir vos questions et vos observations. Je suis très content d'être ici. Je sais qu'à cette table, il y a un réservoir de connaissances au sujet des questions autochtones et du Nord, et je suis impatient d'en discuter.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je remercie aussi M. le ministre et toute son équipe d'être présents ici aujourd'hui.
Monsieur le ministre, je commencerai pas vous signaler la présence de M. Ghislain Picard, chef régional de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Il est accompagné de plusieurs personnes, qui ne pouvaient pas toutes entrer dans la salle: des jeunes, des parents et des enfants qui sont très préoccupés par l'éducation des premières nations, spécialement au Québec. Si vous me le permettez, j'y reviendrai dans quelques instants.
Monsieur le ministre, j'ai eu l'occasion d'avoir en ma possession un document. Il est impossible vous n'en ayez pas pris connaissance. C'est un document qui provient de votre ministère et qui s'intitule « Financement des services de base des premières nations: Projet des indicateurs de coûts, annexe F, document de présentation de la consolidation, novembre 2006 ».
Ce document mentionne — je le citerai pour éviter toute ambiguïté — que même avec le budget de 2007-2008 que vous vous prépariez à déposer, il y a un manque à gagner de 938 millions de dollars annuellement, établi et vérifié par les hauts dirigeants de votre ministère, et ce, uniquement pour essayer de réaliser un léger rattrapage. Je ne donnerai pas tous les détails; j'imagine que vous en avez pris connaissance. Cela me préoccupe grandement.
J'ai lu votre allocution et j'en retiens la phrase suivante, à la page 32: « Comme je l'ai déjà dit, il ne suffit pas de continuer de financer les programmes actuels sans en vérifier la validité et l'efficacité. »
Ma question, comme dirait quelqu'un qui anime une émission québécoise bien connue, est la question qui tue. Monsieur le ministre, êtes-vous en train d'arrêter de financer les premières nations pour vérifier la validité des programmes actuels? Ça m'apparaît être le cas. Je souhaite que la réponse à cette question soit non, mais je vous laisse en débattre. Je ne fais pas de politique partisane, je suis préoccupé par l'éducation des premières nations. Comment se fait-il que depuis 1998 — je n'ai pas à vous blâmer, je n'ai qu'à regarder mes voisins de droite —, la formule de financement des premières nations a toujours ignoré, et ignore encore, les coûts associés à l'intégration des technologies dans les écoles? Traduction française: il n'y a pas un ordinateur. Comment se fait-il que des jeunes étudiants des premières nations n'aient pas d'ordinateurs dans leurs écoles?
En ce qui a trait aux coûts associés à l'exploitation des bibliothèques dans les écoles, il n'y a pas d'argent pour les bibliothèques. Je peux vous l'assurer car j'ai vérifié moi-même à Pikogan, dans mon comté, et à Timiskaming First Nation. Je l'ai vu. Il n'y a rien de prévu pour les coûts associés à la formation professionnelle. Comment cela se fait-il? Il n'y a rien de prévu quant aux coûts associés à des activités parascolaires de sports et de loisirs.
:
Je vous remercie de vos questions, que j'apprécie beaucoup. Vous en avez posé plusieurs.
[Traduction]
Permettez-moi de répondre tout d'abord à votre question sur les dépenses et le document de novembre 2006 auquel vous faites référence.
Ces chiffres renvoient à certains services de base financés en partie par le gouvernement du Canada mais fournis par les premières nations. Ils n'englobent pas les sommes supplémentaires investies par notre gouvernement, par exemple, les 300 millions de dollars prévus dans le budget de 2006 pour le logement hors réserve, ni les 300 millions de dollars prévus dans le même budget pour le logement dans le Nord, ni les 150 millions de dollars supplémentaires prévus dans le budget de 2006 pour l'éducation, les services familiaux, les services aux femmes et aux enfants et autres services du même genre. Ces chiffres n'englobent pas non plus les 300 millions de dollars consacrés au financement de projets privés de logement dans les réserves cette année. Tous ces montants viennent s'ajouter aux sommes dont vous avez parlé, sommes dépensées par le gouvernement du Canada en programmes et services.
Il faut donc tenir compte de l'ensemble du tableau, c'est-à-dire une enveloppe de 10,2 milliards de dollars consacrés aux programmes et services, dont la grande majorité sont destinés aux citoyens habitant les réserves et administrés par les premières nations elles-mêmes.
Au chapitre de l'éducation il y a beaucoup à dire et on pourrait revenir sur l'époque des pensionnats indiens. Depuis, le gouvernement du Canada s'efforce de mettre en place un système comportant des ententes de financement propres à chaque première nation. En gros, le gouvernement canadien consacre 1,667 milliard de dollars par année à l'éducation. De ce montant, 1,123 milliard de dollars vont à l'enseignement primaire et secondaire, 314 millions de dollars, comme l'indique votre étude, aux études postsecondaires, et 229 millions de dollars à d'autres services, dont l'éducation spécialisée de même que l'administration.
Cet argent est consacré à l'éducation d'environ 125 000 élèves. Si on fait le calcul, cela revient à environ 10 000 $ par élève. On compare souvent ce montant aux sommes consacrées à chaque enfant dans le système scolaire provincial. En gros, les montants sont comparables. Dans certaines provinces, c'est un peu plus et dans d'autres, un peu moins. Dans certains provinces très bien nanties, comme l'Alberta, il est difficile d'arriver au même montant. Mais dans l'ensemble, les sommes dépensées sont assez comparables.
Ce qui nous complique la tâche, entre autres, c'est le coût élevé de la construction d'écoles dans les villages éloignés. Pour une école dont la construction pourrait coûter de 9 à 10 millions de dollars dans le Sud du Canada, en Ontario ou au Québec par exemple, il faut prévoir des coûts de 20 à 30 millions dans les collectivités nordiques, surtout dans les collectivités où tous les matériaux doivent être expédiés sur des routes d'hiver. Nous sommes encore aux prises avec ces difficultés.
J'ai fait savoir très clairement que l'éducation est une priorité. Il n'y a aucune réduction budgétaire dans ce domaine. On n'a pas retenu les fonds destinés aux autorités scolaires. Au contraire, en nous inspirant de ce qui se fait en Colombie-Britannique, nous proposons ce modèle à d'autres provinces, y compris au Québec, parce qu'il est piloté par les premières nations. On pourra ainsi mettre en place un système scolaire avec l'appui des premières nations qui travailleront en étroite collaboration avec le système scolaire provincial afin d'offrir aux enfants des premières nations les services dont ils ont besoin.
Monsieur Lemay, je suis d'accord avec vous pour dire qu'aucun aspect de notre travail auprès des premières nations n'est plus important que l'éducation.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être des nôtres aujourd'hui.
J'aimerais également souligner la présence des aînés, des chefs et des jeunes Autochtones qui sont venus aujourd'hui assister à notre séance. Il est important pour les gens de venir entendre le gouvernement canadien discuter des questions qui les concernent.
Lors de votre comparution devant le comité en 2006, j'ai souligné la question du financement de la Commission des traités de la Colombie-Britannique. Dans le budget de l'exercice 2006-2007, il y avait un poste précis qui y correspondait et qui indiquait un montant de 0,2 million de dollars, mais je n'ai pas pu le retrouver dans le budget de cette année. Je voudrais simplement avoir l'assurance qu'il y a encore des fonds prévus pour la Commission des traités de la Colombie-Britannique.
J'aimerais aussi revenir à la question de l'éducation. Dans votre déclaration, vous avez fait état publiquement de l'importance que vous attachez à l'éducation. Comme vous le savez, notre comité s'est penché sur l'éducation postsecondaire, et j'aimerais avoir certaines précisions au sujet de quelques points.
Il existe depuis 1996 un plafond de 2 p. 100. La vérificatrice générale a elle-même signalé que la croissance démographique dans les réserves était de loin supérieure à la moyenne canadienne. Dans le projet sur les inducteurs de coût mené par votre ministère, on disait que le manque à gagner dans le domaine de l'éducation devait être récupéré par un réaménagement interne des ressources. On y lisait également que les sommes consacrées aux services d'enseignement dans le réseau scolaire provincial augmentaient deux fois plus vite que les dépenses consacrées aux écoles gérées par des bandes. On soulignait aussi que certains facteurs socio-économiques sont souvent négligés, si bien qu'on ne tient pas compte du coût réel de programmes de rattrapage dans les secteurs des compétences de base, des programmes de nutrition, des programmes d'activités parascolaires liés à des activités sportives et aux loisirs, ni des programmes offerts après les heures de classe qui améliorent l'expérience scolaire. Je sais que le peu de progrès réalisés en ce qui concerne la formule de financement gérée par les bandes engendrent beaucoup de détresse dans les collectivités autochtones du pays.
De plus, dans le budget de 2006-2007 — et je comprends qu'il s'agit de montants estimatifs —, on voit qu'on a prévu dépenser 1,66 milliard de dollars en 2006 pour l'éducation. Pour l'exercice 2007-2008, on prévoit 1,8 milliard de dollars, mais le budget proprement dit pour 2007-2008 s'élève à 1,67 milliards de dollars. Il semblerait qu'en 2006-2007, au moment d'établir les prévisions budgétaires, on prévoyait une augmentation des besoins, et pourtant le montant figurant dans le budget 2007-2008 est sensiblement inférieur.
Par ailleurs, vous avez indiqué que les bandes reçoivent en moyenne 10 000 $ pour l'éducation de chaque enfant vivant dans les réserves. Je sais pertinemment que plusieurs écoles gérées par les bandes reçoivent beaucoup moins que ce montant; dans certains cas, elles reçoivent 7 200 $ ou encore moins par enfant. Or, dans beaucoup de collectivités rurales et éloignées, l'argent nécessaire pour offrir des services... D'après une étude réalisée par le Conseil en éducation des premières nations, toutes les provinces du Canada tiennent compte de ces différences et accordent des montants variant entre 10 000 et 21 000 $.
Voici donc mes deux questions. Premièrement, comme le gouvernement avait prévu 1,7 milliard de dollars en 2006-2007 et qu'il a ramené ce montant à 1,6 milliard de dollars dans son dernier budget, que s'est--il passé? Nous savons que les besoins ont augmenté. Que fait le gouvernement pour répondre aux besoins considérables des collectivités rurales et éloignées étant donné l'écart entre les montants accordés par le gouvernement fédéral et l'argent fourni par les provinces? Pourriez-vous également répondre à mes questions sur la Commission des traités de la Colombie-Britannique.
:
Absolument. On n'a apporté aucun changement.
À ce sujet je vous avoue — et je suis sûr que vous avez réfléchi et nous n'avons pas encore eu l'occasion d'en parler — que d'importantes questions ont été soulevées au sujet du processus des traités en Colombie-Britannique. La vérificatrice générale a fait certains commentaires à ce sujet. Jusqu'à aujourd'hui, le Canada a investi près d'un milliard de dollars dans les négociations avec la Colombie-Britannique. À l'exception des trois ententes que j'ai paraphées en tant que ministre, aucun nouvel accord n'a été conclu dans le cadre de ce système. Cela soulève donc de sérieuses questions sur la nature et l'origine des problèmes qui se posent et sur les changements à apporter.
C'est une autre question à propos de laquelle nous pourrions engager un dialogue avec vous, mais je vous assure que le processus des traités de la Colombie-Britannique est toujours subventionné et qu'il avance inexorablement.
Pour répondre à votre deuxième question, qui porte sur l'écart entre les prévisions de 1,79 milliard de dollars et le Budget des dépenses supplémentaires de 1,6 milliard de dollars, je vais me renseigner. On n'a absolument pas réduit les dépenses dans ce domaine. Bien au contraire, nous avons consacré des sommes supplémentaires aux immobilisations, qui s'ajoutent au montant de 1,6 milliard de dollars consacré à l'éducation. Au cours des six derniers mois, j'ai annoncé l'octroi de 60 millions de dollars pour la construction de nouvelles écoles à différents endroits.
Nous essayons de répondre aux besoins de chaque collectivité. Vous savez que je me suis rendu à Pikangikum. Il serait peut-être utile de donner un exemple précis pour illustrer ce que nous faisons. À Pikangikum, village d'environ 2 000 habitants, j'ai vu une école construite pour 300 enfants qui en hébergeait 700. Jusqu'à maintenant, personne n'avait fait quoi que ce soit pour remédier au problème. J'ai rencontré les gens de l'endroit et nous avons annoncé des investissements de 47 millions de dollars à Pikangikum pour doter le village, tout d'abord, du service hydroélectrique, puis de services de traitement des eaux usées et d'alimentation en eau potable, et d'une nouvelle école. Sauf erreur, le coût de construction de l'école était d'environ 17 millions de dollars. Voilà le genre de mesures que nous devons prendre pour répondre aux besoins propres à chaque collectivité.
Le plus gros problème dans le domaine de l'éducation, à mon avis, n'est pas le manque d'argent; c'est plutôt l'absence d'un système scolaire d'ensemble dont feraient partie les écoles. Le système mis en place par le gouvernement précédent était constitué d'écoles fonctionnant chacune de son côté sans appartenir à un réseau scolaire d'ensemble. Ce système ne fonctionne pas très bien. C'est à cause de cette approche que nous obtenons les plus piètres résultats scolaires enregistrés au Canada, et dans presque toutes les autres démocraties occidentales.
Pour remédier au problème, il faudrait faire ce qu'on a fait en Colombie-Britannique. Il nous reste à appliquer cette formule dans toutes les régions du pays, à changer les structures et à régler les questions de financement. À l'heure qu'il est, tout cet argent est remis aux premières nations. Il ne se perd pas en frais administratifs. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord n'a que trois fonctionnaires qui travaillent dans le domaine de l'éducation; ainsi, pratiquement tout l'argent se retrouve entre les mains des premières nations, à qui il appartient de gérer leurs écoles.
La Convention de règlement relative aux pensionnats indiens revêt bien sûr une importance historique. Elle a été conclue en un temps record, si l'on y réfléchit bien, mais je crois que c'est une entente dont tous les Canadiens peuvent être fiers. Elle comprend un processus de ratification par les tribunaux que nous avons évidement dû respecter, et qui n'est pas encore tout à fait terminé. Le processus de ratification exige l'approbation des juges dans neuf provinces ou territoires différents. Nous avons obtenu ces approbations. Nous sommes en ce moment dans ce que l'on appelle la période de retrait, qui se termine à la mi-septembre environ. Après cette période de retrait, si tout va bien, nous pourrons commencer à verser les paiements d'expérience commune. Le budget prévu pour ces versements est de 1,9 milliard de dollars. Les citoyens des premières nations qui y sont admissibles devraient les recevoir cet automne, vers la fin de l'année.
Je pense que vous savez également que nous avons versé 125 millions de dollars à la Fondation autochtone de guérison. Puisque le processus d'approbation des tribunaux ne sera pas terminé avant cet automne, nous avons estimé qu'il était nécessaire de verser un financement provisoire à la Fondation autochtone de guérison, ce qui a été fait. Nous nous sommes occupés de cet aspect. Nous sommes également en train de travailler sur le dossier des frais juridiques et progressons sur celui de la Commission de la divulgation des faits et de la réconciliation, pour laquelle nous avons réservé 60 millions de dollars supplémentaires.
À mon avis, parmi les nombreux aspects positifs de cette convention, cette Commission de la divulgation des faits et de la réconciliation, c'est ce qui nous permettra vraiment de résoudre ces questions en tant que pays et c'est une institution en laquelle je crois fermement, depuis que nous étions dans l'opposition, et depuis une expérience que j'ai eue en Afrique du Sud. Je crois que la Commission de divulgation des faits et de la réconciliation et le travail qu'elle accomplira permettra à notre pays de tourner la page. Je vois déjà que c'est ce qui se produit et je suis sûr que cette commission sera couronnée de succès.
Nous sommes en train de choisir les commissaires, les trois Canadiens distingués qui, en bout de ligne, dirigeront la Commission de la divulgation des faits et de la réconciliation. Nous sommes en train de choisir le processus de sélection des commissaires pour nous assurer que ceux-ci seront des Canadiens respectés et connus pour leur intégrité irréprochable. Nous sommes très impatients d'en finir. Ce sera extrêmement intéressant et je pense que cela nous permettra vraiment de tourner la page. C'est donc une entente historique dont la mise en oeuvre est déjà bien avancée.
Je peux vous parler du nombre de versements que nous avons prévus. Nous avons déjà versé des paiements anticipés aux personnes âgées depuis plusieurs mois. Ces paiements aux personnes âgées représentent 82,6 millions de dollars et d'après mon souvenir, près de 13 500 personnes en ont fait la demande. En ce qui concerne les paiements d'expérience commune, on s'attend à ce que les personnes admissibles soient beaucoup plus nombreuses, soit environ 80 000 Canadiens des premières nations.
C'est une excellente nouvelle, et nous progressons rapidement. Il est important, en tant que pays, que tout cela soit derrière nous, et je suis convaincu que ce sera bientôt le cas.
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. Je vais m'exprimer en anglais, avec votre permission.
[Traduction]
Le projet de loi , portant sur la société Makivik, est à la Chambre. La question est de savoir si et quand il y aura une étude article par article en comité, ou si, très franchement, c'est nécessaire.
Un second projet de loi lié à la province de Québec a été adopté par le Sénat: le projet de loi , qui porte sur l'acquisition d'un caractère bijuridique, si on veut. C'est un projet de loi crucial. Je ne saurais vous dire pourquoi, mais toutes les lois modernes sur l'autonomie gouvernementale ayant été adoptées ces dernières années ne touchaient pas les premières nations du Québec. Nous souhaitons corriger la situation.
Je prévois que ces deux projets de loi seront renvoyés à la Chambre comme vous le souhaitez, très rapidement je l'espère, de sorte que nous puissions leur donner suite et poursuivre. Monsieur Lemay, vous, moi et d'autres continuerons de travailler conjointement à l'atteinte de cet objectif. Je souhaite voir ces deux projets de loi adoptés aussi rapidement que possible. Je crois que c'est possible.
Pour ce qui est du projet de loi , je dois dire qu'il offre aux membres des premières nations la protection de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Selon moi, le comité parlementaire ne devrait pas l'étudier indéfiniment. La disposition essentielle du projet de loi ne comporte qu'onze mots: « L'article 67 de la Loi canadienne sur les droits de la personne est abrogé. » Voilà qui supprimerait un obstacle qui empêche une femme des premières nations, par exemple, qui n'est pas satisfaite de la qualité de l'éducation fournie à son enfant, de déposer une plainte ou un grief contre le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, peu importe de qui il s'agit, ou contre son propre conseil, si elle a l'impression que c'est celui-ci qui ne s'occupe pas de la question.
Les citoyens des premières nations devront naturellement pouvoir avoir recours à cet élément de la gouvernance moderne, à mesure que nous progresserons vers l'autonomie gouvernementale. Selon moi, il est injuste que les citoyens des premières nations du Canada n'aient pas le droit de déposer des plaintes relatives aux droits de la personne, comme le font les autres Canadiens. Je pense que le projet de loi offrira un avantage considérable aux femmes et aux enfants, et je fais appel à la collaboration du comité.
Le comité a entrepris son étude du projet de loi il y a 16 semaines, et je crois qu'il est temps de le renvoyer à la Chambre des communes. Si les députés de l'opposition ne sont pas d'accord pour que les citoyens des premières nations du Canada bénéficient de la protection des droits de la personne, ils pourront alors se lever et voter. Mais je vous demande de renvoyer cette question à la Chambre des communes et de poursuivre vos travaux. Le comité a encore beaucoup de travail important à accomplir.
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Merci beaucoup, et merci pour vos belles paroles.
Vous avez parlé de mon voyage à Pikangikum. J'ai proposé aux membres du comité de s'y rendre, seuls ou avec moi, pour rencontrer les membres de la collectivité de Pikangikum, et je dois dire que le gouvernement a réagi à ce que nous avons vu dans cette collectivité. L'eau potable y est un problème, parce qu'il n'y a pas de ligne de transport d'électricité à Pikangikum, ce qui fait qu'il est impossible de raccorder l'électricité aux canalisations afin qu'il y ait l'eau courante ou un système d'égout.
La population doit le savoir: tout ce que les résidents de Pikangikum ont obtenu du gouvernement précédent, c'est un procès long et difficile, ainsi que 7 millions de dollars pour faire passer une ligne électrique dans la collectivité. Toutefois, les poteaux n'ont toujours pas été installés et des équipements désuets sont entreposés dans des abris de type Quonset. La ligne électrique ne mesure même pas dix pieds, en dépit des 7 millions de dollars.
Le gouvernement actuel n'agit pas ainsi, mais c'est peut-être ainsi que les autres ont agi. Nous nous sommes donc rendus là-bas et avons annoncé un programme visant à brancher Pikangikum au réseau électrique, puis à fournir de l'eau, des égouts et une école; il s'agit d'un investissement de 47 millions de dollars dans cette collectivité.
Voilà donc le type d'initiatives que nous avons lancées.
Au sujet de l'eau potable, lorsque je suis devenu ministre, de trop nombreuses premières nations disposaient de systèmes d'eau potable dangereux. Nous avons tous vu les conséquences des agissements du gouvernement précédent dans des endroits comme Kashechewan et d'autres collectivités. Lorsque je suis devenu ministre, j'ai demandé une liste des endroits au pays où des citoyens des premières nations étaient en danger en raison de la qualité de l'eau potable. Après la collecte des données, on m'a dit que 193 collectivités disposaient de systèmes d'eau potable dangereux, ou pires, pour les Canadiens des premières nations. Et ce qu'il y a de pire que dangereux, c'est lorsqu'une collectivité est en danger; nous avons hérité de 21 de ces collectivités de l'administration précédente.
Nous avons pris des mesures concrètes pour réduire ces chiffres. Les 193 collectivités d'alors sont aujourd'hui 97, et nous avons réglé autant de problèmes que possible dans les 21 collectivités restantes. Il faudra consentir des investissements et construire de nouvelles usines de traitement d'eau, et nous faisons des progrès considérables.
La semaine dernière, j'ai tenu des réunions avec les représentants du gouvernement de la Saskatchewan et des premières nations. Ils souhaitent que la Saskatchewan soit le modèle à suivre pour notre pays, et que nous travaillions ensemble — le gouvernement de la Saskatchewan, le gouvernement du Canada et les gouvernements des premières nations — pour veiller à ce que tous les systèmes d'eau potable de la Saskatchewan répondent aux normes et créer des normes qui seront appliquées, de sorte que les citoyens de la Saskatchewan, Autochtones ou non, disposent des mêmes normes pour ce qui est de la qualité de l'eau potable. Nous pouvons alors créer des systèmes qui transcendent les limites des réserves.
Ainsi, nous faisons des progrès. C'est un travail imposant, et je suis heureux des progrès que nous avons accomplis. Je dois répéter qu'il faudra, pour poursuivre, adopter des lois; le comité sera saisi d'un projet de loi, portant sur la voie à suivre à l'avenir, pour veiller à ce que les citoyens des premières nations bénéficient des mêmes normes que les autres Canadiens pour ce qui est de la qualité de l'eau.
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Merci, monsieur le président.
Je suis sûr que le ministre est conscient que nous avons depuis plus de 150 ans des politiques négligentes, discriminatoires, assimilatrices voire même génocidaires des gouvernements conservateurs et libéraux. Ce n'est pas qu'une phrase qui est populaire à la Chambre depuis les 13 dernières années. Nous avons négligé les premières nations pendant plus d'un siècle.
Il y a plusieurs rubriques dont je pourrais vous parler dans le budget, mais je crois que le plus important, c'est ce que l'on appelle communément le plafonnement des dépenses à 2 p. 100. En comparaison, les versements des transferts en matière de santé et de programmes sociaux aux provinces ont augmenté de 6,6 p. 100 par an et ne sont pas assujettis à l'inflation, en vertu de la loi.
La vérificatrice générale a signalé que le financement aux programmes des premières nations avait augmenté, mais pas conformément à la croissance de la population. Elle a ajouté que l'augmentation moyenne des dépenses était de près de 1,6 p. 100, sans tenir compte de l'inflation, alors que la population avait augmenté de 11,2 p. 100.
Dans le document du ministère sur les inducteurs de coût, il est écrit:
Après neuf années de plafonnement à 2 p. 100, le temps est venu de financer les services de base fournis aux premières nations en tenant compte, au cours de la prochaine année et des années subséquentes, de l'augmentation de la population et des prix. Le rapport décrit les besoins très importants auxquels il faudra répondre pour arriver à fournir des services comparables. Au cours de la période où l'on a appliqué ce plafonnement des dépenses à 2 p. 100, les dépenses par habitant en dollar constant pour les services de base ont diminué de 6 p. 100.
Lorsque je regarde le budget que nous avons sous les yeux et le travail qu'a fait le ministère relativement au sous-financement en logement, à l'eau potable, à l'éducation, au développement économique et aux revendications territoriales, j'observe que pour chaque catégorie, le ministère lui-même a reconnu que le financement n'était pas adéquat. La vérificatrice générale a également mis en évidence de gros problèmes de sous-financement.
Même si l'on observe des augmentations dans le budget proposé, lorsque vous dites que le projet de loi C-44 permettra à une femme de porter plainte au sujet de la qualité des soins à l'enfance, vous savez très bien, comme moi, qu'elle peut porter plainte tant qu'elle veut; si le ministère ne fournit pas de financement, elle n'aura de toute façon pas accès à des soins de qualité.
Qu'est-ce que le gouvernement a l'intention de faire pour résoudre le problème mis en évidence dans le document que j'ai mentionné, au sujet du sous-financement continu des programmes à cause du plafonnement de 2 p. 100?