Je souhaite la bienvenue à Pierre Roy, de la Fédération des producteurs de porcs du Québec.
Nous accueillons également Richard Petit et Denis Bilodeau, de l'UPA. Bienvenue à vous, messieurs.
Nous accueillons finalement William Van Tassel, que nous connaissons bien, de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec. Je suis heureux de vous revoir, Bill.
Nous allons commencer par les déclarations liminaires. Je vous demanderai de vous en tenir à 10 minutes par organisme.
Monsieur Roy, voulez-vous commencer s'il vous plaît?
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Bonjour à tous. C'est un plaisir d'être ici en tant que représentant de la Fédération des producteurs de porcs du Québec. Merci à vous et bienvenue dans notre magnifique région de Montmagny—Côte-du-Sud—Chaudière—Appalaches.
Fondée en 1966, la Fédération des producteurs de porcs du Québec est une association agricole constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels. La fédération est affiliée à l'Union des producteurs agricoles du Québec ainsi qu'au Conseil canadien du porc. Composée de 12 syndicats régionaux, la fédération regroupe 4 111 producteurs de porcs répartis sur le territoire québécois.
Elle se donne pour mission d'obtenir de meilleures conditions sociales, techniques et économiques par la mise en place de stratégies visant le maintien et le développement des entreprises porcines québécoises. Son rôle principal consiste à mettre en marché tous les porcs produits au Québec. Afin d'accomplir ce rôle, elle est l'unique agent de vente et de négociation pour l'ensemble des producteurs de porcs du Québec. La fédération administre également les fonds de promotion et de recherche et élabore des programmes structurants pour la production porcine.
La gestion des risques fait partie intégrante de la réalité quotidienne des producteurs de porcs. Les risques sanitaires et ceux liés au marché sont les principaux risques auxquels les producteurs de porcs doivent faire face. La Fédération des producteurs de porcs du Québec est d'avis que le gouvernement fédéral doit chercher à faire plus pour soutenir les producteurs de porcs dans la gestion de ces risques multiples, imprévus et incontrôlables qui affectent ce secteur.
Voici maintenant les commentaires de la fédération face à l'éventail des programmes de gestion des risques de l'entreprise offerts par le gouvernement fédéral.
Notre premier commentaire porte sur le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, ou PCSRA. Au cours des deux dernières années, les producteurs de porcs du Québec ont amplement testé l'efficacité du PCSRA. En effet, les producteurs ont durement été touchés par le circovirus, et les pertes encourues ont atteint une ampleur sans précédent. En l'absence d'un programme d'assurance-production, c'est le PCSRA qui devait compenser les producteurs pour ces pertes. Il va sans dire que beaucoup d'attentes étaient fondées dans ce programme qui devait spécifiquement faire la différence lors d'une année difficile par rapport à l'historique de ces entreprises.
La déception des producteurs a été grande, puisque le niveau de compensation attendu ne s'est pas concrétisé pour une majorité d'entreprises, ayant pour conséquence de les fragiliser financièrement. C'est sur la base de ce constat que le ministère québécois de l'agriculture est intervenu avec un programme ad hoc de 15,2 millions de dollars visant à combler ces lacunes. Il est d'ailleurs déplorable que le gouvernement fédéral n'accepte pas de partager de facto les coûts de tels programmes dès qu'ils sont annoncés et financés par la province. Forte de cette expérience, la Fédération des producteurs de porcs du Québec demande certaines modifications à apporter au programme PCSRA afin de s'assurer qu'il remplisse l'objectif visé par sa mise en place et compense adéquatement les producteurs.
Je vais poursuivre avec l'interférence chez les entreprises diversifiées. L'entreprise qui possède plus d'une production est très souvent désavantagée par rapport à une entreprise à production unique à l'égard du niveau de compensation obtenu lors d'une catastrophe. En effet, on observe que les pertes réalisées dans une production sont souvent compensées par les gains réalisés dans la deuxième production. Pour les cas ayant subi une catastrophe telle que la crise sanitaire vécue par les producteurs de porcs entre 2004 et 2006, il est inadmissible que le PCSRA n'offre pas le même niveau de couverture pour deux entreprises ayant subi des pertes similaires.
Pour remédier au problème d'interférence chez les entreprises diversifiées, la Fédération des producteurs de porcs du Québec propose les solutions suivantes à appliquer dans les cas de catastrophes.
À court terme, que l'ensemble des dossiers comportant des activités porcines et ayant été victimes d'une catastrophe durant les années de participation 2004, 2005 et 2006 soient traités de nouveau en isolant les revenus et les dépenses admissibles liés à la production de porcs pour calculer la compensation PCSRA.
Pour une application sur une base permanente, que le gouvernement fédéral intervienne auprès des provinces afin que les revenus provenant des programmes compagnons soient considérés par secteur de production lorsque l'entreprise a subi une catastrophe.
Le PCSRA doit aussi être ajusté pour pallier le problème de l'érosion de la marge de référence. En effet, les règles actuelles d'application du programme, combinées à l'absence d'assurance-production dans le secteur porcin, ont pour conséquence de provoquer une diminution de la marge de référence des entreprises dans le temps. Le secteur ne peut plus attendre la mise en place d'un programme d'assurance-production qui tarde à venir pour pallier ce problème. Le gouvernement fédéral se doit de proposer des solutions pour soutenir la marge de référence des producteurs subissant une catastrophe, en l'absence d'un programme d'assurance-production.
La Fédération des producteurs de porcs du Québec est d'avis que d'autres points concernant le PCSRA devront aussi être revus et améliorés. Parmi les plus importants, soulignons la prévisibilité, le délai d'intervention et le fardeau administratif du programme. Un programme aussi difficile à prévoir que le PCSRA devient lui-même un élément de risque qui s'ajoute à la multitude de facteurs auxquels les producteurs doivent déjà faire face. Quant aux délais d'intervention et au fardeau administratif, ces deux éléments sont décriés par une majorité de producteurs, toutes productions confondues, et le gouvernement fédéral doit trouver un moyen de les réduire.
Les producteurs acceptent aussi difficilement le principe des programmes à coûts partagés lorsque ceux-ci visent la couverture de catastrophes ou de risques incontrôlables. Lorsque la situation financière est déjà fragilisée par la catastrophe, il est difficile d'assumer une partie des coûts d'un programme qui, bien souvent, ne couvre qu'en partie les pertes encourues.
L'inauguration du premier Cadre stratégique pour l'agriculture était accompagnée de promesses visant à étendre l'assurance-production à d'autres secteurs de production, y compris aux animaux d'élevage. Malgré les efforts de l'industrie et des gouvernements, nous sommes toujours loin de la mise en oeuvre d'une assurance-production convenable pour les animaux d'élevage.
En raison de l'absence d'assurance-production et de la couverture insuffisante offerte par le PCSRA dans une situation de maladie, bon nombre d'exploitations porcines ont été fragilisées financièrement ou ont carrément dû fermer leurs portes. Sans assurance-production, les producteurs font face à deux problèmes. D'une part, les manques à produire ne sont pas totalement couverts et, d'autre part, la marge de référence du PCSRA s'érode.
Le gouvernement fédéral doit absolument pousser le développement d'un programme d'assurance-production dans les provinces afin de ramener l'équité avec d'autres productions qui en bénéficient depuis plusieurs années. Le gouvernement fédéral devrait établir le cadre à respecter pour des éléments tels que le niveau de la prime et les maladies assurables. En effet, il est essentiel que la prime assumée par les producteurs pour participer à ce programme soit abordable. De plus, les maladies assurables ne doivent pas se limiter à celles exemptes du troupeau, mais aussi à celles présentes au niveau sérologique, mais dont les signes cliniques sont contrôlés.
Ai-je encore du temps?
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La place du secteur privé dans la mise en place d'un éventuel programme d'assurance-production est un élément qui inquiète la fédération. En effet, le gouvernement fédéral est clair: tout risque couvert par des polices d'assurance privée serait exclu d'un éventuel programme d'assurance-production. La fédération veut s'assurer que les gouvernements fédéral et provinciaux continueront de s'engager à offrir un programme d'assurance-production aux producteurs de porcs dans le but d'accorder un traitement équitable aux producteurs de bétail comparativement à d'autres productions.
Les modifications apportées à la Loi sur les programmes de commercialisation agricole visant à rendre les productions animales admissibles à des avances de fonds sans intérêts dans le cadre du Programme de paiements anticipés ont été bien accueillies par les producteurs de porcs du Québec.
La FPPQ salue les efforts d'Agriculture et Agroalimentaire Canada en vue de mieux adapter le PPA au secteur porcin. Nous considérons toutefois que l'accès aux avances de fonds sans intérêts par les producteurs de porcs n'est toujours pas aussi avantageux que pour les producteurs de certaines productions végétales, qui sont en mesure de conserver leur avance pour une période de 12 à 18 mois. En raison du court cycle de production dans les fermes porcines, les producteurs de porcs ont accès à l'avance de fonds sans intérêts pour une période réduite variant de six à neuf mois.
La Fédération des producteurs de porcs du Québec dénonce aussi le fait que les producteurs de porcs qui cultivent du grain pour nourrir leurs animaux seraient désormais désavantagés, puisque le grain autoconsommé ne sera plus admissible au PPA. La façon dont un producteur utilise le grain ne devrait pas être un critère d'admissibilité.
La Fédération des producteurs de porcs du Québec appuie la création d'un cadre pour un programme d'aide en cas de catastrophe. Puisqu'il est reconnu que les gouvernements ne pourront offrir un éventail de programmes de gestion des risques de l'entreprise capables de répondre à toutes les éventualités, le développement d'un guide pour les cas particuliers sera précieux et donnera aux producteurs l'assurance qu'une aide sera disponible en situations extrêmes. Il faut s'efforcer de mettre ce cadre au point en gardant en tête qu'un tel programme doit être simple d'application et, surtout, rapide d'intervention. Il est inconcevable que les producteurs agricoles doivent attendre des mois avant que les gouvernements fédéral et provinciaux n'interviennent, à cause de la longueur des négociations.
La fédération est d'avis que le gouvernement fédéral devrait intervenir pour tenter de rétablir un rapport de force dans le marché et s'attaquer au phénomène de la concentration. À cet égard, la fédération tient à porter à l'attention du comité que la mise en marché collective est un outil d'une très grande importance pour les producteurs de porcs du Québec. À notre avis, cet outil fait partie intégrante des solutions pour contrer la concentration de la distribution et les difficultés d'accès au marché. Ce système est aussi davantage susceptible d'assurer une juste rémunération des acteurs de la filière, en particulier les producteurs, et le gouvernement fédéral devrait appuyer financièrement de telles initiatives.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour et merci de nous recevoir cet après-midi.
On a déjà livré sur d'autres tribunes le message dont on va vous faire part cet après-midi. À certains égards, il est passablement le même, mais le fait de réitérer et reformuler ce message demeure toujours un défi intéressant. Compte tenu de la structure de l'UPA, l'Union des producteurs agricoles, mon intervention aura une portée plus générale que celle de mon collègue. Nous aurons l'occasion de traiter sous différents angles des attentes que nous avons et de parler du cadre stratégique que nous avons connu au cours des dernières années.
Pour ce qui est des attentes de l'UPA concernant un programme canadien, elles ressemblent beaucoup à la position de la Fédération canadienne de l'agriculture, à savoir que :
[...] l'avenir repose sur une vraie politique agricole qui fournit aux producteurs les moyens de tirer des revenus viables du marché. Le Canada ne peut construire un secteur agroalimentaire à leurs dépens. Il est fondamental que les fermes aient la capacité d'être rentables.
Pour nous, cet aspect est primordial. Il faut placer les entreprises agricoles dans un giron économique qui leur permette d'acquérir une certaine profitabilité avec le temps. Cela inclut des mesures d'intervention d'appoint, mais surtout la création d'un contexte économique profitable et positif pour les entreprises agricoles afin de leur permettre de se développer et d'atteindre ce seuil de rentabilité. Pour y parvenir, il faut des programmes qui reposent sur divers piliers, entre autres sur une croissance stratégique fondée surtout sur la science et l'innovation. Je pense ici au programme de renouveau.
M'entendez-vous bien?
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Il y a aussi un pilier qui repose sur la gestion du risque de l'entreprise. À notre avis, il s'agit d'un pilier majeur qui permettra vraiment d'appliquer des mesures de soutien dans des situations plus problématiques, qu'il s'agisse de problèmes ponctuels ou persistants, pour faire en sorte de ne pas placer nos entreprises agricoles canadiennes dans des situations économiques précaires.
Comme le précisera également la présentation du document, nos entreprises se sont de plus en plus endettées au fil des ans. Année après année, le niveau de liquidité des entreprises agricoles s'est amoindri. Face à ce problème, des programmes canadiens ont été mis sur pied. Ils ont probablement contribué en partie à cette situation. Celle-ci devrait être corrigée par d'autres programmes qui seraient appliqués d'une manière différente.
Un autre pilier repose sur les biens et services publics et touche surtout les volets environnementaux ainsi que la salubrité et la qualité des aliments. On parle aussi d'entreprises agricoles de dimension humaine qui sont la propriété de familles et dont celles-ci assurent la gestion. Il faudrait que ces entreprises agricoles vivent dans un contexte un peu plus optimiste. Nous représentons des agriculteurs du Québec et nous sommes tout de même conscients qu'à cause de l'âge moyen des agriculteurs québécois, ceux-ci ont un certain avantage sur les agriculteurs canadiens. En effet, nos producteurs sont généralement un peu moins âgés. Cependant, toute la question de la transférabilité des entreprises, de l'intérêt des jeunes pour une carrière en agriculture, demeure un sujet incontournable auquel il faut s'intéresser. Il est donc primordial de créer et de maintenir un climat positif pour la pratique de l'agriculture, de façon à ce que de nouveaux venus veuillent prendre la relève de ceux qui ont oeuvré dans ce domaine durant toute leur vie.
On parle d'une politique agricole canadienne dans le cadre de laquelle les producteurs sont partie prenante du processus décisionnel. Il est très intéressant pour un gouvernement d'annoncer des politiques et d'investir des montants d'argent, mais il faut s'assurer que ces montants génèrent des bénéfices et une certaine profitabilité dans les entreprises agricoles, donc au niveau de la base. Il est important que cet argent se rende à la base et soit orienté en fonction des besoins prioritaires. En effet, on a noté au cours des dernières années que certaines interventions assez substantielles du gouvernement n'avaient pas atteint leurs cibles ou du moins n'avaient pas répondu aux besoins des producteurs pour qui des mesures d'intervention urgentes étaient nécessaires. On aimerait que ces situations soient corrigées.
On parle aussi de flexibilité dans l'élaboration, la mise sur pied et la gestion des programmes. À maints égards, on revient à cette flexibilité. On veut, même dans un contexte canadien, pouvoir adapter les programmes et les interventions du fédéral à ce qui est développé au Québec, et ce, de façon plus complémentaire. L'objectif est de répondre le mieux possible aux besoins des entreprises agricoles. À mon avis, les programmes spéciaux du Québec ne vont pas amoindrir l'intervention du gouvernement fédéral. Il faut plutôt considérer que les sommes investies donneront lieu à une situation plus avantageuse et à de meilleures retombées pour l'ensemble de l'agriculture.
Il est aussi question de la notion d'équivalence visant à éviter les dédoublements, de design par les provinces, de la livraison par les organismes déjà en place au Québec, entre autres le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, ou CDAQ, la Financière agricole, les Agriconseils, sur le plan des services-conseils, et les offices de commercialisation, qui sont régis par la Loi sur la mise en marché. Il faut moins de lourdeur administrative et plus d'accent sur l'atteinte des objectifs. On veut une politique agricole canadienne dont les orientations soient complémentaires à celles développées au Québec.
J'inviterais mon collègue à faire la présentation concernant les attentes face aux différents volets d'intervention à l'intérieur du Cadre stratégique pour l'agriculture.
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Bonjour. Je vais faire une présentation générale, comme celle que M. Bilodeau a faite. Vous avez des copies du document en français et en anglais; vous aurez sûrement l'occasion d'en prendre connaissance. Je veux tout d'abord vous remercier de nous accueillir.
Le premier volet touche la salubrité et la qualité des aliments. Je passe tout de suite aux attentes qu'on a identifiées de façon générale. En ce qui a trait aux systèmes de qualité et de salubrité à la ferme, on a eu tendance, au cours des dernières années, à faire les choses de façon indépendante. Chaque production a conçu ses programmes de qualité et de salubrité à la ferme, alors qu'il n'y a pas qu'un seul type de production par ferme mais parfois plusieurs secteurs de production. Ce qu'on demande, c'est de procéder par priorité, de manière structurée et surtout intégrée en fonction des fermes, c'est-à-dire que la même ferme n'ait pas à remplir trois séries de cahiers des charges, ou de cahiers de contrôle, si elle a trois productions.
Quand on parle de qualité et de salubrité, l'Agence canadienne d'inspection des aliments est un élément incontournable. On doit s'assurer qu'elle ait les moyens de voir à tout ce qui touche le contrôle des importations, qu'on fasse en sorte que les règles imposées par d'autres pays en ce qui a trait à nos exportations s'appliquent aussi aux produits d'importation au Canada.
En termes de contrôle des importations, il s'agit de s'assurer que lorsqu'un produit entre au Canada, il répond aux normes. Il faut donc donner à l'agence les moyens de le faire. On a un système d'homologation qui n'est pas très bien harmonisé avec celui des États-Unis. Il y a des produits qui peuvent être utilisés aux États-Unis mais pas au Canada, ce qui fait que nos producteurs sont désavantagés. Souvent, c'est parce que la masse critique de producteurs canadiens n'est pas suffisante pour faire tous les tests à l'échelle canadienne, alors ces produits ne seront jamais accessibles à nos producteurs. Il est nécessaire, tout en continuant à protéger le public canadien, d'assurer une meilleure harmonisation entre les systèmes.
Sur les plans de la science et de l'innovation, les documents qui ont circulé jusqu'à maintenant nous semblent intéressants. On fait beaucoup référence à l'innovation. L'UPA croit qu'il est important qu'on s'occupe d'innovation, et on y travaille beaucoup. Par contre, on ne doit pas négliger pour autant les secteurs de la recherche et du développement. Il ne faut pas seulement se concentrer sur un maillon de la chaîne, lorsqu'on parle d'innovation. Il faut travailler sur l'ensemble des aspects, faire de la recherche, du développement et de l'innovation et, par la suite, transférer ces connaissances à la ferme pour que les producteurs canadiens aient accès aux meilleures technologies disponibles. On veut aussi s'assurer d'une continuité par rapport à ce qui s'est fait dans le passé.
Le thème du renouveau, M. Bilodeau en a parlé ainsi que de tous les programmes pour soutenir la relève agricole. Je pense que ce matin vous avez reçu M. Benoît Martin, de la Fédération de la relève agricole, qui a abordé la question. C'est un sujet qui nous préoccupe beaucoup. De façon générale, on croit qu'un investissement doit être fait dans le renouveau des services-conseils en appui aux producteurs agricoles. Il faut donc soutenir les producteurs agricoles sur les plans de la connaissance et de la gestion de leurs entreprises. Au Québec, on a mis en place un réseau d'appui, de services-conseils, dans toutes les régions.
C'est important d'avoir un service-conseil à la ferme, mais pour en avoir un de qualité, il faut que les conseillers aient accès à la connaissance, qu'ils reçoivent de l'appui.
En ce qui a trait à l'environnement, de façon générale au Québec, on souhaite qu'on reconnaisse l'expertise qui s'est développée en agroenvironnement, notamment au sein de l'IRDA sur le plan de la recherche, donc d'utiliser les différentes organisations qui sont proches des producteurs agricoles ou des conseillers.
On parlait aussi de flexibilité, tout à l'heure. Un programme unique au Québec est la mesure spéciale d'effarouchement des oies. Je pense que cela a été mentionné ce matin. À notre avis, c'est une façon de démontrer une flexibilité. On avait un programme; il est un peu remis en question. Pour les producteurs touchés par le passage de l'oie des neiges, c'est un programme essentiel et qui doit se poursuivre.
Je passe maintenant à la gestion des risques. C'est le dernier volet. Il y a quelques semaines, M. Bilodeau et M. Lavoie se sont présentés devant le comité, à Ottawa. On nous a transmis les informations qui vous ont été livrées, donc on ne les répétera pas. C'est un dossier de la plus haute importance pour l'Union des producteurs agricoles, notamment toute la question du financement des programmes compagnons, des programmes du Québec, par le gouvernement fédéral.
En ce qui touche le marché, il y a toute la question de l'étiquetage des produits. Le gouvernement canadien a mis beaucoup d'efforts afin de bâtir l'image du Canada, mais on n'est pas toujours certains que les produits portant des étiquettes où le mot « Canada » apparaît soient vraiment des produits canadiens qui ont fait l'objet d'un contrôle de la qualité et de la salubrité et des normes environnementales. Il peut s'agir de produits importés. C'est un élément qu'il faudrait inscrire dans la prochaine politique, soit de s'assurer que lorsqu'on parle de produits du Canada, il s'agisse vraiment de produits fabriqués au Canada.
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Bonjour. Mon exposé sera en français, mais avant de commencer, je voulais vous prévenir du fait que j'allais utiliser des graphiques et que je me reporterai donc aux pages correspondantes de mon exposé pour en parler.
[Français]
Bonjour. Bienvenue au Québec.
Je suis président de la Coalition des producteurs de grain Québec-Ontario. La coalition regroupe 41 000 producteurs de grain de l'Ontario et du Québec. En Ontario, il y a sept organisations, et au Québec, on a la Fédération des producteurs de cultures commerciales.
Les producteurs de grain ont besoin d'un programme de soutien prévisible qui intervient seulement lorsque les prix tombent sous un prix préétabli. Le PCSRA est un programme de stabilisation qui ne fonctionne pas pour les producteurs de grains. Les prix des grains stagnent depuis un bon nombre d'années, ce qui cause une baisse des marges de référence. On sait que le PCSRA fonctionne quand il y a des fluctuations et que les prix remontent par la suite. C'est un programme qui, évidemment, ne fonctionne pas dans le cas des grains.
Je vous explique le problème
Les subventions internationales injustes signifient que les producteurs de grains subissent une baisse continuelle de leurs revenus. De plus, ces subventions n'entraînent aucune intervention du PCSRA. Le Programme de soutien du revenu proposé intervient seulement lorsque les prix tombent sous un prix préétabli.
Le secteur des grains fait face à un défi. Voici ce qu'on propose.
La coalition est préoccupée par le fait que les efforts actuels afin de réformer le PCSRA mettent toujours de côté les défis fondamentaux auxquels fait face le secteur dans le cadre d'un tel programme. Le PCSRA est un programme de stabilisation du revenu qui profite aux secteurs agricoles avec un cycle de prix basé sur des marges de production et qui pénalise les producteurs de grains. Les producteurs de grains ont besoin d'un programme de soutien du revenu qui permet des revenus prévisibles afin de pallier la pression continue générée par des subventions internationales. Ce programme doit permettre aussi de pallier le fait que le producteur qui compte de faibles revenus année après année ne soit pas admissible à une intervention du PCSRA.
À la page 6, nous avons des chiffres qui touchent l'Ontario. On peut constater la réduction des marges de référence des producteurs. Ce sont des chiffres qui proviennent du ministère de l'Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario. C'est dans les fermes avec des strates de vente plus basses qu'il y a la plus grosse baisse de réduction de marge de référence.
À la page 7, il y a un graphique qui montre la tendance à cause de laquelle le programme ne fonctionne pas pour les producteurs de grains. Il s'agit encore une fois de chiffres en provenance de l'Ontario.
À la page 8, le graphique porte sur les fermes les plus petites. Il indique comment la marge de référence a baissé dans ce secteur depuis 1999. C'est aussi une étude faite en Ontario. On y reviendra.
La page 9 est très importante. Le graphique reflète la dégringolade des revenus nets à la ferme. On compare avec les États-Unis, en dollars constants. On constate que depuis 1981, les Américains connaissent une augmentation des revenus nets à la ferme. À l'opposé, les revenus au Canada sont à la baisse. C'est très préoccupant pour l'avenir de l'agriculture au Canada.
À la page 10, le graphique montre l'évolution de la dette totale. À long terme, c'est ce qui sera déterminant pour l'agriculture. Si on a une dette trop lourde, les fermes ne pourront pas reprendre le dessus quand la situation s'améliorera un peu. On constate qu'au début des années 1980, les États-Unis vivaient une crise en agriculture à cause de l'importance leur dette. À présent, la dette du Canada dépasse de beaucoup celle des États-Unis. On est plus endettés que les Américains et on n'a pas réellement les mêmes types de programme qu'eux afin d'être capables de rembourser la dette.
Comment se portent les marchés actuels?
Le récent optimisme à l'égard des prix à la hausse n'est pas partagé par les producteurs, du moins en partie. Tout gain sur le plan des prix a été absorbé par l'augmentation du coût de production. Les prix actuels sont de 3,60 $ le boisseau de maïs, soit 0,65 ¢ sous le coût de production.
On entend beaucoup les médias parler d'un prix de 4,50 $ par boisseau de maïs, mais ce prix n'a été atteint que pendant une seule journée en mars 2007, ce qui ne suffit pas à faire augmenter nos marges.
Les prix ont dégringolé depuis l'annonce de l'augmentation de l'« acrage » aux États-Unis les 27 et 28 mars. Nous proposons une solution, soit l'élaboration d'un programme national de soutien du revenu avec flexibilité régionale permettant un revenu à long terme stable et prévisible pour les producteurs de grains. Nous proposons également la mise sur pied d'un programme compagnon donnant droit à une solution à long terme et à des interventions encaissables, à un partage des coûts et du risque entre les producteurs et le gouvernement, ainsi qu'à une aide monétaire seulement lorsque le prix mondial moyen tombe sous un prix préétabli.
Les programmes compagnons sont basés sur un principe d'assurance. En Ontario, c'est le Risk Management Program, et au Québec, c'est le Programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles, ou ASRA. Ces programmes sont financés au moyen de primes versées par le producteur et les gouvernements provincial et fédéral. Les producteurs paient un tiers de l'ensemble du financement. On voudrait à tout le moins que les gouvernements fédéral et provincial se partagent respectivement 60 et 40 p. 100 des deux tiers restants. Ce n'est pas le cas présentement, mais c'est ce que nous demandons. Les fonds sont uniquement versés en cas de besoin.
Le budget du 19 mars est un pas dans la bonne direction. Premièrement, il attribue 600 millions de dollars aux comptes d'épargne avec contribution, ce qui rend le PCSRA plus prévisible et encaissable, mais cela ne répond pas à nos besoins. Au premier niveau de l'ancien CSRN, par exemple, lorsque les revenus stagnent, cela n'aide guère ceux qui ont de faibles revenus. Cela aide un peu, mais ce n'est pas vraiment la solution au problème. Deuxièmement, la somme de 400 millions de dollars consacrée au soutien des coûts de production constitue un engagement très positif et nécessite une flexibilité régionale afin de bien répondre aux besoins. Un paiement spécial basé sur les ventes nettes admissibles ne règle pas le problème et, dans certains cas, l'amplifie.
Certains organismes appuient nos programmes compagnons. Permettez-moi de citer les propos du président de la FCA, M. Bob Friesen :
La FCA fait sien le principe de programmes compagnons financés par les gouvernements provincial et fédéral qui ont la flexibilité régionale nécessaire afin de répondre aux besoins non comblés par le PCSRA et les autres programmes de gestion du risque.
Le président de l'association des producteurs agricoles de la Saskatchewan, M. Ken McBride, a également dit ce qui suit :
Les programmes compagnons sont des outils qui devraient être utilisés afin de favoriser l'équité entre les différentes régions du Canada, et ce, sans créer de désavantages dans ces régions.
M. Laurent Pellerin, le président de l'UPA, appuie également les programmes compagnons :
Afin de contrecarrer les effets du Farm Bill, le gouvernement fédéral doit absolument rendre disponibles les sommes nécessaires au financement de programmes compagnons qui s'appliqueraient en fonction des besoins des différentes régions.
En terminant, la Coalition des producteurs de grains Québec-Ontario souhaite collaborer avec le gouvernement afin de développer des programmes innovateurs de soutien du revenu qui répondent aux divers besoins des producteurs canadiens.
Je vous remercie.
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C'est toujours le cas, non?
Merci, messieurs, de votre présence.
Monsieur Roy, vous avez soulevé le problème des subventions internes de deux produits dans le cadre des programmes qui s'appliquent à l'ensemble de la ferme et qui existent au Canada. En gros, on finit par subventionner des aliments bon marché à long terme. En effet, si vous avez une exploitation laitière et une exploitation porcine, les deux finissent par s'interfinancer étant donné la structure des programmes agricoles aujourd'hui.
Vous avez également soulevé la question des céréales fourragères. Vous cultivez vos propres céréales, avec lesquelles vous nourrissez vos animaux. Ces céréales ne sont pas admissibles dans le cadre de ce programme. Vous n'êtes pas le seul à l'avoir fait remarquer. Ce problème a été abordé dans pratiquement toutes les provinces où nous sommes allés.
Cependant, je pense que je n'ai jamais posé la question suivante. Cela fait quelque temps que j'y réfléchis, mais je ne l'ai jamais posée. Est-ce que cela changerait quelque chose dans le cadre d'un programme qui s'applique à l'ensemble de l'exploitation? À moins de modifier complètement les programmes, tant qu'on aura un programme qui s'applique à l'ensemble de l'exploitation, le fait que les céréales soient admissibles ou non ne changera rien car il y aura interfinancement des produits de l'exploitation agricole. Avez-vous une réponse à me donner à ce sujet? Est-ce que je me trompe? Qu'en pensent les autres témoins?
M. Roy, ou quiconque souhaite répondre.
Merci de vos témoignages.
Je vais tout de suite entrer dans le vif du sujet, car on n'a pas énormément de temps à notre disposition aujourd'hui. Je tiens à vous dire qu'au cours de cette tournée, j'ai eu l'occasion de tester les attentes formulées par chacun d'entre vous, en posant des questions aux producteurs agricoles d'autres régions au Canada, à l'Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse.
Je ne suis pas allé dans l'Ouest; c'est mon collègue Roger Gaudet qui s'y est rendu. Cependant, je sais qu'il y avait des divergences d'opinions sur certaines choses. Je peux vous confirmer qu'on trouve un écho chez d'autres producteurs agricoles, notamment dans l'Est canadien, à plusieurs attentes en ce qui a trait à la flexibilité des programmes, notamment, c'est-à-dire qu'on n'impose pas qu'un seul programme, soit le programme qui a préséance, sans faire preuve de souplesse.
Chacun d'entre vous a vécu les consultations du premier Cadre stratégique agricole. Quelqu'un que vous connaissez bien à l'UPA m'a dit en boutade qu'il en avait assez du « consultage », qu'il était temps de passer à l'action. Je suis d'accord en ce sens que je ne serais pas ici si je ne trouvais pas important de consulter, mais il faut qu'il y ait des résultats.
Vous avez vécu ce premier Cadre stratégique agricole. Il y a eu maintes consultations. Le rapport que j'ai eu des producteurs agricoles est à l'effet qu'on ne vous avait pas écoutés. Le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole en a découlé. Les personnes sur le terrain ont dit que cela ne fonctionnerait pas. Effectivement, c'est le résultat qu'on a aujourd'hui, et on consulte encore.
J'aimerais savoir ce que vous attendez de différent de cette consultation? On consulte de tous bords tous côtés. Le comité consulte actuellement, mais le gouvernement consulte également.
Monsieur Bilodeau, vous étiez sans doute à Saint-Hyacinthe ou à Québec. Le gouvernement a consulté pour son Cadre stratégique agricole. Je sais qu'un comité sénatorial a voyagé également. Je ne sais pas s'ils traitaient spécifiquement de ce dont nous discutons aujourd'hui.
Qu'attendez-vous de ces consultations? Avez-vous de l'espoir encore aujourd'hui? Allez-vous vous fâcher si on ne vous écoute pas?
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Je ne considère pas cela comme une invitation spéciale, quand même.
On comprendra qu'on vit dans un pays très vaste, qui a ses particularités, tant au niveau des productions que de la situation dans le cadre de laquelle on doit partager ces productions.
Quant à l'approche historique qu'on a eue au fil des années, au Québec, une grande partie de notre production est associée au système de gestion de l'offre. Alors, on travaille quand même dans un cadre établi. Généralement, ce sont des productions qui s'en tirent toujours mieux que les autres.
L'autre aspect de la production — et c'est correct aussi — est que certaines sont plus orientées en fonction de produits d'exportation. Cette distinction, le gouvernement canadien doit la faire. Si on veut rejoindre l'ensemble des producteurs canadiens, ce bout doit être fait.
Nous revenons ici aujourd'hui, nous nous présentons à nouveau. Nous avons probablement vieilli de quelques années depuis ce temps, mais les maux sont sensiblement les mêmes et le demeurent. Nous avions une appréhension. Lorsqu'on s'est présentés à la première consultation, on y allait tout de go pour faire une présentation qui répondait à nos besoins. On voulait des programmes orientés. Je vous dirai qu'on a été très déçus lorsqu'on a reçu l'annonce des programmes, qu'on les a analysés et qu'on a rapidement décodé qu'en s'orientant vers cela, on obtiendrait les résultats qu'on obtient aujourd'hui. On l'avait vu venir. Alors, on veut bien revenir aujourd'hui pour reformuler les choses, mais c'est clair que pendant cette période de temps — et William l'a démontré aussi —, on a vu la situation économique des entreprises agricoles canadiennes et québécoises décliner; l'endettement s'est accentué. C'est désolant à dire, mais il reste que lors de cette, le producteur agricole que je suis s'est calé.
À partir du moment où les prix seront meilleurs pendant une période de temps, on devra traîner cet endettement qu'on aura accumulé au cours des dernières années. Alors, avant de se retrouver à un niveau comparable, à un niveau de compétition par rapport à des marchés d'exportation, entre autres, on aura à traîner ce bagage qu'on a accumulé au cours des années.
De là l'importance, monsieur Bellavance, de dire qu'il faudra s'orienter, à un moment donné, par rapport à des questions et à des besoins qui viennent des régions, des provinces. On est d'accord pour travailler dans le cadre d'une approche canadienne. C'est une question d'adaptation, de complémentarité et de flexibilité. C'est ce qu'on recherche.
On apprécie beaucoup les interventions financières du gouvernement canadien. Il faut s'assurer que ces montants soient bien orientés vers des besoins précis qui feront en sorte d'améliorer la situation.
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Oui, mais pour que l'argent investi dans l'agriculture par le gouvernement soit dépensé adéquatement, il faut qu'il soit réparti en fonction d'autres priorités également. Je peux vous dire que la nécessité de s'adapter à des interventions canadiennes a fait en sorte que pour recevoir ces montants d'argent, on a tellement dû adapter certains programmes qu'on a pratiquement perdu des années à cause du gaspillage d'énergie et d'argent. Pourtant, on poursuivait les mêmes objectifs.
J'ai en mémoire quelques situations, entre autres dans le cadre des services-conseils. En matière de gestion agricole, on a travaillé très fort au Québec pour mettre en oeuvre des systèmes qui fonctionnaient bien. Une intervention fédérale fondée sur des diagnostics à la ferme, c'était bien, en termes d'intention, mais pour certains producteurs, ça créait un dédoublement. Ces montants ne créaient pas de valeur ajoutée. Par contre, si on avait travaillé de façon complémentaire, les résultats auraient été différents.
Pour ce qui est de l'intervention fédérale relativement au Programme canadien d'options pour les familles agricoles, il faut comprendre qu'on a reçu la nouvelle hier. C'est assez différent de nos concepts. On veut que les producteurs agricoles vivent de leur production indépendamment des revenus familiaux. On ne veut pas que l'intervention des gouvernements, des ministères de l'Agriculture, s'imbriquent dans le revenu familial, mais qu'elles se fassent à l'intérieur de la production agricole. On veut que la production agricole place l'entreprise dans des situations viables et rentables. À partir de ce moment, le revenu familial va suivre.
On parle de montants quand même assez importants. Hier, on a annoncé que l'argent n'était plus disponible ou que les critères seraient plus restreints pour l'inscription de nouvelles entreprises. Richard parlait plus tôt de travailler dans une optique de concertation et de partage, en ce qui a trait aux besoins et aux orientations. On est d'accord pour adopter ce genre d'approche au niveau canadien, mais on veut que les fonds provenant tant du fédéral que de la province soient investis dans une perspective de complémentarité. William a parlé de flexibilité, et c'est en fait la base de ce qu'on recherche, de ce qu'on peut revendiquer. Le reste va suivre.
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Bonjour et merci d'être parmi nous.
Dans le cadre de notre tournée, on nous dit régulièrement qu'il devrait y avoir un programme pour les cas de catastrophe et que celui-ci devrait répondre tout de suite aux besoins. Il existerait parallèlement aux autres programmes. Ce programme comprendrait les catastrophes naturelles et quasi naturelles.
Pensez-vous qu'il serait bon de mettre en oeuvre un tel programme, avec des critères déjà définis et la flexibilité dont vous venez de parler? Il serait mis en application immédiatement après un sinistre. Pendant dans ma courte carrière, j'ai vu certaines situations, entre autres des inondations en Saskatchewan. Dans de tels cas, le gouvernement fédéral et la province n'arrivent pas à se mettre d'accord, et les cultivateurs attendent. Finalement, une décision est prise, et il s'agit d'une décision qui a été prise ailleurs.
Pensez-vous que la mise sur pied d'un programme de ce genre devrait être notre priorité?
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Notre organisation est en faveur de la mise en place d'un programme en cas de catastrophe. Les discussions actuelles sur le PCSRA visent à faire d'abord intervenir le PCSRA, avec tous les défauts qu'il comporte, puis un programme en cas de catastrophe. Cela ne peut pas fonctionner ainsi.
M. Bilodeau a donné l'exemple des producteurs de pommes de terre ou du secteur horticole. On les oblige à détruire leur production alors qu'il n'y a pas de programme d'aide pour les indemniser. On leur dit qu'on attend de voir ce que le PCSRA fera et qu'on les aidera ensuite à nettoyer, etc. La première chose dont le producteur a besoin est qu'on rétablisse son revenu comme si la catastrophe ne s'était jamais produite, et qu'on ait ensuite recours aux programmes réguliers. Si son revenu n'a pas baissé, le PCSRA n'interviendra pas.
On ne veut pas avoir une double indemnisation, mais on doit indemniser nos pertes dans l'ordre selon lequel elles se sont produites. On commence par indemniser le producteur en cas de catastrophe et, en deuxième lieu, on ajuste le PCSRA en fonction de ses revenus. Sinon, on a encore les mêmes problèmes qui ont été soulignés concernant le PCSRA. On oblige une entreprise qui a d'autres sources de revenu à détruire ses pommes de terre, mais ce sont ses revenus d'autres secteurs qui compenseront pour cette destruction. Cela ne tient pas la route. Son voisin, lui, sera indemnisé pour ses pommes de terre. Il faut d'abord régler le problème de la catastrophe et utiliser ensuite les programmes réguliers.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons entendu beaucoup de terminologie. Je crois qu'on s'entend généralement pour dire que les gouvernements pourraient tous s'impliquer dans la recherche concernant les catastrophes, la formation, l'infrastructure, l'environnement et la fiscalité. Je m'intéressais beaucoup également à l'idée de la négociation collective — ou la commercialisation collective, comme vous dites ici.
En parlant du rapport que nous allons rédiger, William, vous utilisez la phrase « s'assurer qu'on répond à nos besoins ». Je pense que si nous écrivons cela, il y a un palier de gouvernement qui posera la question à savoir combien cela coûtera, uniquement pour votre secteur. En principe, nous versons beaucoup de fonds fédéraux en agriculture; du moins, c'est ce que les ministres nous disent toujours. Ce ne sera probablement pas suffisant d'après nos électeurs, mais selon ce que vous avez dans votre exposé, combien cela coûtera à un palier de gouvernement pour répondre aux besoins de votre secteur, c'est au-delà de 40 000 producteurs en Ontario et au Québec?
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Oui. Les montants d'argent sont importants, et votre appréhension à répondre à des besoins peut être assez effarante.
En ce qui concerne les interventions liées au Cadre stratégique agricole, au Québec, ces dernières années, il y a eu des rentrées d'argent. Sauf erreur, c'est de l'ordre de plus de 200 millions de dollars. Toutefois, quelque chose est désolant dans cette situation. J'en ai parlé plus tôt: on a vite réalisé qu'on perdait des entreprises agricoles, qu'elles faisaient faillite, qu'elles avaient des revenus négatifs.
Il y a effectivement eu des rentrées d'argent à certains endroits. Cependant, il y a probablement de ces endroits où on en aurait eu moins besoin. Une expression québécoise dit qu'il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Or, on ne veut pas se retrouver dans une telle situation. Lorsqu'on a des montants d'argent et qu'on a à coeur l'intervention et le maintien des entreprises agricoles, on doit s'assurer d'un climat économique favorable aux entreprises de sorte qu'elles puissent être quelque peu rentables et profitables. L'intervention gouvernementale est nécessaire dans des situations précises.
La question de la mise en marché collective est un objectif qu'on cherche à atteindre le plus possible aussi. Je suis un producteur agricole qui, en premier lieu, s'attend à vendre les produits de sa ferme et obtenir le maximum de son revenu sur le marché. Je veux que le consommateur paie mon produit à sa juste valeur. Ce qu'on recherche et demande des interventions, c'est le bout manquant entre le coût de production et le prix qu'on obtient sur le marché. L'approche de la mise en marché collective qu'on a développée au Québec nous permet d'atteindre ces objectifs, et c'est tout le temps la volonté du producteur.
J'ai vu des diagrammes, dans certaines présentations, selon lesquels l'intervention gouvernementale était très élaborée. Le bout manquant porte sur la question du revenu sur le marché, du revenu net. Il ne faut pas abdiquer; il faut encore chercher le plus possible à obtenir des revenus au niveau du marché. À cet égard, il faut que le gouvernement canadien travaille, moyennant des programmes, à favoriser la situation économique des entreprises.
On le voit aux États-Unis. Le gouvernement américain travaille tout le temps sur cette base: il fait en sorte de créer un climat économique favorable autour des entreprises agricoles. Dès lors, les entreprises en profitent. Elles se développent à différents niveaux, et le climat des entreprises est favorable et positif.