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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes, et témoins.
J'avais préparé un discours de 30 minutes, mais je veux bien le réduire à dix minutes si c'est ce que vous voulez.
Au nom du conseil d'administration de l'Association pulmonaire du Canada, de ses organismes affiliés de partout au pays et, en particulier, des 20 p. 100 de Canadiens qui souffrent de maladie respiratoire, je vous remercie de l'occasion de pouvoir témoigner devant votre comité à l'égard de cet enjeu très important.
L'Association pulmonaire du Canada compte parmi les organismes de bienfaisance les plus anciens et les plus respectés dans le domaine de la santé au pays. Reconnue comme un chef de file de la santé pulmonaire, l'association a pour mission d'améliorer et de promouvoir la santé pulmonaire au moyen de programmes de soutien et d'activités d'éducation, de recherche et de de défense des droits. Parmi les aspects clés auxquels nous nous consacrons, mentionnons la qualité de l'air extérieur et intérieur, la brochopneumopatie chronique obstructive, ou BCPO, l'asthme, la prévention et la cessation du tabagisme, l'influenza et la prise en charge des maladies pulmonaires. L'association représente les six millions de Canadiens -- un Canadien sur cinq -- qui souffre de maladies respiratoires.
L'Association pulmonaire est préoccupée par toute exposition à des toxines présentes dans l'environnement qui influent sur la santé respiratoire, en particulier la pollution de l'air et les gaz à effet de serre, dont les sources et les solutions sont communes. Je fournis trois exemples de cela dans les notes que je vous ai fournies. Je ne les mentionnerai pas ici, faute de temps. Il y a de nombreuses études qui mettent en relief le besoin de prendre des mesures pour réduire la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d'une démarche holistique pour améliorer la santé respiratoire au Canada. Les dispositions de la LCPE relatives à la prévention de la pollution et à la gestion des risques seront cruciales au moment de l'élaboration d'un cadre national pour la santé respiratoire au Canada, démarche à laquelle s'affaire l'Association pulmonaire du Canada. Nous croyons que ce cadre pourrait servir d'assise à l'occasion de discussions futures.
Nous avons établi un certain nombre de recommandations prioritaires de modifications de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
La loi doit mettre l'accent sur la protection de la santé humaine et de l'environnement. On ne devrait mentionner les considérations économiques qu'au moment d'établir les normes et de prendre des règlements. Ainsi, le passage relatif au développement durable devrait clairement être relégué au second plan.
Il est essentiel non seulement de veiller à ce que le principe de la prudence demeure la pierre d'assise de la LCPE, mais aussi d'étendre sa définition pour qu'elle englobe les notions de devoir d'agir et de protection conjointe de la santé humaine et de la santé environnementale, de façon à mobiliser explicitement les ministres de la Santé et de l'Environnement.
D'ailleurs, on ne saurait nier que la mise en oeuvre de la loi est aussi importante que la loi elle-même. Il faut consentir des ressources supplémentaires à Santé Canada et à Environnement Canada en vue d'améliorer leur capacité de mettre en oeuvre la loi de façon active. Je ne saurais trop insister sur ce point.
Puisque la loi doit d'abord et avant tout protéger la santé, un certain nombre d'éléments de la loi devraient être préservés.
Tout d'abord, le terme « toxique » devrait être maintenu dans la loi. Il s'agit d'un mot scientifiquement valide qui fait comprendre au grand public et aux décideurs que les produits dont il est question constituent un risque pour la santé. On devrait définir ce terme de la façon suivante dans la LCPE: « une substance est toxique si elle a le potentiel intrinsèque de causer un effet aigu ou un effet nocif chronique sur les organismes vivants, y compris les humains, lorsqu'elle est ingérée ou inhalée ou qu'elle entre en contact avec la peau. »
Je vais sauter d'autres points et passer directement à un point important. Le dioxyde de carbone, dont la contribution au changement climatique est des plus préoccupantes, doit continuer d'être considéré comme un polluant, au sens où l'entend la loi, afin qu'il soit soumis à un contrôle réglementaire.
Toutes les décisions relatives aux substances toxiques devraient tenir compte de façon explicite de l'exposition à ces substances de groupes vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes, les Autochtones et les gens qui sont davantage exposés à de multiples polluants. Ce sont les enfants qui subissent les dommages à long terme les plus importants à la suite d'expositions inférieures à celles qui sont considérées comme sécuritaires par de nombreuses études sur les risques pour la santé. Pour protéger les enfants, on devrait appliquer un facteur de dix à toutes les évaluations des risques. Encore une fois, j'ai dressé une liste d'études qui appuient cette recommandation.
Il faut préciser explicitement dans la loi que les ministres de la Santé et de l'Environnement doivent prendre rapidement des mesures d'assainissement des sites contaminés et de prévention de la pollution. Encore une fois, nous appuyons nos dires en citant un exemple parfait, soit les étangs bitumineux de Sydney, et nous ajoutons au passage que « le coût de ces mesures devrait être payé par les parties qui sont responsables de la contamination ». Je crois que c'est un élément important, et que nous devrons l'intégrer au principe du pollueur payeur.
Il faut assouplir la procédure prévue dans la LCPE afin qu'on puisse traiter en temps opportun les nouvelles données sur l'exposition à certaines substances qui exigeront l'évaluation et la réglementation de produits grand public.
En ce qui concerne les délais obligatoires, nous devons exiger une intervention immédiate à l'égard d'un danger important. Les ministres sont maintenant habilités à intervenir, mais ils ne se prévalent pas assez souvent de cette disposition. Il faut repérer les obstacles à l'application de cette disposition, et les éliminer. Encore une fois, je vous signale que j'insiste sur les divers points qui sont le plus importants.
Enfin, la réglementation doit être appliquée. Il faut décrire de façon spécifique dans la loi, les mécanismes qui visent à accroître la consultation du public en cas de contamination, à accroître la sensibilisation du public, et à utiliser la loi pour protéger la santé publique.
J'aimerais également vous dire, mesdames et messieurs les membres du comité, que les attentes du grand public sont grandes. Dans leur for intérieur, tous les citoyens du Canada savent que nous avons un problème au chapitre de la qualité de l'air; tout le monde sait que nous avons un problème avec les gaz à effet de serre et ce qui se passe à cet égard. Lorsque la nouvelle loi sera mise de l'avant, nous espérons que tous les parties travailleront en étroite collaboration pour procurer à la population canadienne -- que chacun d'entre vous représente -- et aux six millions de personnes souffrant de maladies respiratoires -- que nous représentons -- la meilleure loi possible, et c'est ce que nous attendons. Nous nous sommes engagés à travailler avec vous et avec nos chercheurs pour vous aider à promouvoir cet enjeu crucial à un moment tout aussi crucial.
Encore une fois, au nom de l'Association pulmonaire du Canada, et des 20 p. 100 de Canadiens souffrant de maladies respiratoires que nous représentons, merci beaucoup de nous avoir donné l'occasion de vous parler ce matin, et nous espérons bien voir des résultats positifs.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui du point de vue de DuPont concernant la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Je m'appelle Judith McKay, et je suis administratrice générale pour DuPont Canada.
Je suis ici aujourd'hui pour vous proposer, à la lumière de nos expériences de la LCPE, des améliorations du processus relatif aux renseignements concernant les substances nouvelles.
Je crois que vous avez tous reçu une copie papier des diapositives de mon exposé. N'hésitez pas à consulter le document pendant mon témoignage.
Même si DuPont exerce ses activités depuis plus de 200 ans, j'aimerais vous dire un petit mot sur la société d'aujourd'hui. La vision de DuPont, comme vous pouvez le constater sur la première diapositive, est d'être la compagnie de science la plus dynamique au monde. Nous voulons créer des solutions renouvelables, essentielles à une vie meilleure, plus sécuritaire et plus saine pour tous, partout.
Il y a deux semaines, nous avons annoncé les buts en matière de durabilité de notre société pour 2015, lesquels reflètent notre stratégie pour réduire continuellement notre empreinte écologique, mais aussi pour accroître l'investissement dans la recherche et les revenus découlant de technologies respectueuses de l'environnement. C'est bon pour le public et c'est bon pour les affaires.
La prochaine diapositive dresse le profil de DuPont Canada. Je ne vais pas la parcourir en détail, mais vous constaterez que notre société est très bien établie au pays.
À la diapositive numéro quatre, vous verrez que les objectifs de DuPont et ceux du gouvernement sont très comparables. Nous reconnaissons certainement que le gouvernement devrait jouer un rôle très solide au chapitre de la protection de l'environnement et de la santé. Nous appuyons ce rôle et nous le respectons.
J'aimerais maintenant m'attacher à notre expérience de la LCPE et insister tout particulièrement sur notre expérience du programme des déclarations de substances nouvelles. De façon générale, je dirais que le programme des DSN s'applique de façon adéquate aux situations habituelles, mais dans notre situation, si on envisage notre situation à titre d'étude de cas, il s'agit de l'évaluation d'une substance qui a une incidence internationale, et de situations où des substances similaires sont déjà disponibles dans le commerce.
Sur la cinquième diapositive, vous verrez le tableau que nous avons établi pour décrire notre point de vue à l'égard du programme des déclarations de substances nouvelles. La première colonne contient nos attentes, à la lumière de notre compréhension de la loi. La colonne du milieu décrit certaines de nos expériences. Enfin, la colonne de droite contient nos recommandations de changement.
Le premier rang concerne nos attentes à l'égard de la transparence et de la rigueur du processus d'évaluation. Malheureusement, notre expérience montre que le processus relatif aux substances nouvelles doit être plus transparent. Par exemple, les rapports d'évaluation ne sont presque jamais divulgués aux auteurs de déclaration. Dans notre cas, nous n'avons été capables d'obtenir un exemplaire du rapport qu'après avoir convaincu les représentants du gouvernement de nous le remettre. De plus, nous n'avons eu l'occasion ni de commenter le rapport ni de donner suite à des lacunes ou des imprécisions.
À notre avis, le degré de rigueur appliqué aux évaluations n'était pas adéquat. Certaines données ont été retenues, d'autres pas, et le gouvernement ne justifiait pas toujours ses choix. Nous croyons que le gouvernement devrait tenir compte de toute information pertinente examinée par des pairs tout au long de son processus d'évaluation ainsi que dans son rapport.
Nous recommandons que la procédure et les protocoles d'évaluation soient clairement définis et publiquement disponibles, conformément aux directives énoncées par le gouvernement dans ses propres cadres de travail. Nous recommandons également que des rapports d'évaluation préliminaires soient fournis aux déclarants, comme DuPont. Cela correspond aux recommandations formulées antérieurement à l'occasion de consultations multilatérales tenues en 2000 sur le programme des déclarations de substances nouvelles. Ces recommandations n'ont malheureusement jamais été mises en oeuvre.
Le deuxième rang du tableau concerne le fait que nous nous attendions à ce que le gouvernement respecte le cadre de travail. Il est clair que le gouvernement doit appliquer ses propres politiques relatives à la transparence.
Dans la suite de ce tableau, à la diapositive six, vous constaterez que nous nous attendions à ce que les évaluations soient conformes aux normes de qualité internationalement reconnues, en particulier, dans le cas qui nous occupe, celles qui concernent une substance complexe et contestée à l'égard de laquelle des mesures de contrôle pourraient être appliquées.
Aux fins de l'évaluation de produits chimiques existants, il est pratique courante de procéder à un examen par les pairs pour valider les décisions. En général, il n'est pas indiqué d'effectuer un examen par les pairs dans le cadre d'évaluations de substances nouvelles, car la plupart de ces évaluations sont plutôt courantes; cependant, si la décision issue de l'évaluation pourrait avoir une incidence sur les plans commercial et international, il est essentiel d'amorcer un processus d'examen par les pairs pour renforcer la confiance à l'égard des résultats de l'évaluation.
Laissez-moi définir cette notion de processus d'examen par les pairs, car je crois qu'il règne une certaine confusion à cet égard. L'examen par les pairs est un processus objectif mené par un parti autonome, un processus au cours duquel des experts du domaine reconnus à l'échelle internationale examinent et commentent l'évaluation scientifique. Même si les consultations gouvernementales auprès de divers intervenants sont utiles, il importe de souligner qu'il ne s'agit pas d'un examen par les pairs.
Le quatrième élément de notre tableau concerne l'attente selon laquelle on fournirait des directives à des sociétés comme DuPont, lesquelles soumettent des déclarations de substances nouvelles qui finissent par suivre une voie inhabituelle. Il faut fournir davantage de directives relatives à la procédure. Par exemple, dans le passé, on a fourni à DuPont des directives contradictoires concernant la possibilité de retirer une déclaration de substances nouvelles après qu'elle a été présentée. Il faut de la clarté lorsqu'il y a tellement de choses en jeu.
Notre cinquième attente, au début de la septième diapositive, concerne les outils gouvernementaux de gestion des risques. De toute évidence, nous nous attendions à ce que ces outils protègent l'environnement et la santé humaine. Nous avons constaté, toutefois, que l'utilisation de ces outils ne mène pas toujours à la sélection de la méthode la plus efficace et la plus appropriée pour protéger l'environnement et la santé humaine. Dans notre étude de cas, l'outil de gestion du risque le plus draconien, soit l'interdiction, a été considéré comme approprié, alors que, de fait, il aurait été moins coûteux et plus efficace d'imposer des conditions en vue de protéger l'environnement et la santé.
Nous recommandons que le gouvernement adopte des outils de gestion des risques proportionnels à la nature et au niveau du risque présenté par une substance.
Enfin, nous nous attendions à ce que la LCPE s'assortisse d'un mécanisme officiel permettant d'en appeler rapidement des décisions relatives à l'évaluation de nouvelles substances; ce n'était pas le cas, et c'est une lacune importante. Dans le cadre de notre étude de cas, la première occasion de contester officiellement la décision consistait à signifier un avis d'opposition, et cela s'est produit après la décision relative à la réglementation de la substance. Le déclarant ne peut que soumettre un avis d'opposition à ce moment tardif, et le gouvernement n'est apparemment pas tenu d'y donner suite.
Nous recommandons que, pour les cas plus complexes, le gouvernement attribue au déclarant le droit de recourir à un mécanisme d'appel, et de lui laisser faire cela plus tôt. Fait intéressant, cette recommandation a déjà été formulée à l'occasion des consultations multipartites sur le programme des déclarations de substances nouvelles, mais on ne l'a jamais mis en oeuvre. Nous croyons que la mise en oeuvre de cette recommandation permettrait d'accélérer l'examen et la résolution des problèmes.
La dernière diapositive résume nos recommandations. Selon moi, les trois plus importantes concernent l'examen par les pairs, les procédures de gestion des risques proportionnelles au risque réel, et à l'établissement d'un processus d'appel officiel auquel on pourrait recourir plus tôt.
Je suis convaincue du fait q'une collaboration entre Santé Canada, Environnement Canada et DuPont nous permettra de régler de façon appropriée les problèmes liés à notre cas particulier. À mesure que nous avancerons, les changements proposés amélioreront les situations futures et la réputation du Canada sur la scène mondiale.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, c'est la fin de mon exposé.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui de notre point de vue à l'égard de la LCPE et du processus de déclaration de substances nouvelles.
J'espère que mes commentaires reflètent l'engagement de longue date de DuPont envers l'environnement, la santé humaine et le développement durable, et témoignent de notre volonté de travailler en collaboration avec le gouvernement et avec d'autres intervenants pour réaliser cet objectif.
Merci.
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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle Jack Soule, et je vous remercie de l'occasion de témoigner aujourd'hui devant le comité au nom du Groupe de coordination de l'industrie pour la LCPE, également connu sous le nom de CGI LCPE. Il s'agit d'un réseau, créé au milieu des années 80 pendant le processus multipartite, qui avait pour mandat d'élaborer la LCPE originale. Il est constitué d'un imposant groupe d'organismes qui reflètent l'industrie, et vous trouverez annexée à vos notes une liste des 24 associations membres du CGI LCPE.
Nous collaborons avec Environnement Canada et Santé Canada à l'égard de questions concernant des substances nouvelles et existantes. Le CGI LCPE a participé tout récemment aux discussions multipartites qui ont mené au remaniement du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles, et a également coopéré de façon étendue avec Environnement Canada et Santé Canada aux fins de la catégorisation et de l'évaluation préalable des substances de la Liste intérieure.
En ce qui concerne les délais pour l'évaluation de nouvelles substances, nous voyons qu'ils sont établis dans le Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles. Il s'agit d'une version quelque peu remaniée des délais prévus dans le règlement original, grâce aux consultations multipartites, en réaction à l'expérience d'Environnement Canada et de Santé Canada pour ce qui est de remplir leurs obligations à l'égard de la première période.
Le délai appliqué à certaines catégories a été écourté, et d'autres ont été prolongés, mais au bout du compte, les délais sont raisonnables, et je crois qu'ils conviennent à la fois à l'industrie et au gouvernement.
Pour ce qui est de substances existantes, aucun délai n'est prescrit pour leur évaluation, à moins qu'elles ne figurent sur la Liste des substances d'intérêt prioritaire. Cela nous semble approprié, à titre de membres de l'industrie, en particulier pour les substances catégorisées, pour la raison suivante.
La quantité de données disponibles à l'égard de l'éventail de substances catégorisées est plutôt variable, tout comme le niveau de détail nécessaire pour formuler des conclusions sur ces substances. La plupart des substances utilisées au Canada sont importées d'autres pays. Nous ne sommes pas un grand producteur de produits chimiques, de nouveaux produits chimiques, de sorte qu'une assez bonne part des substances figurant sur la Liste intérieure sont importées.
Cela complique également l'accès aux données de base permettant de poursuivre cette catégorisation et l'évaluation qu'elle suppose, l'évaluation des substances figurant sur la Liste intérieure.
De nombreuses substances sont également visées par des programmes d'évaluation internationaux. Par exemple, le programme de l'EPA américaine relatif aux substances produites en grande quantité et celui de l'OCDE/la CIAC -- c'est-à-dire l'Organisation de coopération et de développement économiques, en coopération avec le Conseil international des associations chimiques, lequel a un autre programme relatif aux substances produites en grande quantité -- se penchent sur des milliers de substances. Le GCI estime qu'il serait prudent d'adapter nos délais pour tirer le meilleur parti de leur travail, plutôt que de le reproduire.
Les plans proposés par Environnement Canada et Santé Canada pour recueillir les commentaires des intervenants à plusieurs étapes de ce nouveau processus d'évaluation préalable devraient permettre d'accélérer le processus, ce qui permettra de veiller à ce que le gouvernement fonde sa décision finale sur les données les plus récentes, ce qui réduira le nombre d'interventions importantes à l'égard des rapports finaux. Nous percevons cela comme une amélioration importante au chapitre de la transparence du processus.
Les évaluations de substances dont la normalisation suscite un vaste intérêt international et qui ont une incidence sur le commerce international devraient tenir compte de ces facteurs et permettre une participation plus vaste. Nombre de ces substances qui seront évaluées par le Canada le seront également par d'autres, et nous devons collaborer afin d'éviter un chevauchement des efforts.
Si l'on envisage un délai global pour effectuer les évaluations préalables des substances catégorisées, le GCI LCPE recommande d'utiliser la cible de l'année 2020 établie par la SAICM comme ligne directrice ou comme objectif convenu par le Canada, de concert avec d'autres pays signataires.
Il importe de ne pas sous-estimer la portée et les défis que recèle ce programme. L'atteinte de la cible de 2020 sera tellement tributaire de la coopération internationale que le Canada pourrait influencer, sans la contrôler, qu'on ne devrait pas en faire une exigence législative ferme. Nous devrions pouvoir coopérer avec les États-Unis et avec leur programme des substances produites en grande quantité, mais cette coopération pourrait être quelque peu restreinte, comme elle l'a été pour les substances nouvelles, du fait que la TSCA n'autorise pas l'EPA à partager l'information confidentielle avec d'autres pays, dans le respect de la confidentialité. Ainsi, cela s'est révélé un obstacle à la coopération.
Nous devrions pouvoir coopérer avec l'Union européenne, mais nous ne savons pas quand REACH sera en service, comment sa grande complexité influera sur son fonctionnement, et si les arrangements relatifs aux échanges de compensation entraveront l'échange de renseignements.
Pour ce qui est des outils de gestion, le GCI LCPE croit que le programme visant à achever les évaluations préalables des substances catégorisées est un projet d'une si grande envergure qu'il y a clairement un besoin d'outils bien élaborés et cohérents, présents dans le domaine public. Ils joueront un rôle de premier plan à l'égard de la production d'évaluations des risques crédibles, au moyen d'un processus transparent et prévisible.
Plusieurs outils importants et très utiles existent déjà sous forme de documents de politique gouvernementale: Cadre applicable aux avis en matière de science et de technologie: principes et directives pour une utilisation efficace des avis relatifs à la science et à la technologie dans le processus décisionnel du gouvernement; et Cadre d'application de la précaution dans un processus décisionnel scientifique en gestion du risque. Les documents d'orientation pour la conduite des évaluations préalables, en cours d'élaboration par Environnement Canada et Santé Canada, seront également d'une aide précieuse pour tous les intervenants.
Afin de favoriser la transparence, la prévisibilité et la rigueur du processus d'évaluation préalable, le GCI LCPE a élaboré un ensemble préliminaire de critères d'exécution de l'assurance de la qualité qui pourraient servir à la comparaison et à l'analyse des évaluations selon les deux documents cadres mentionnés plus haut. L'amélioration viendra avec l'usage et avec la rétroaction d'Environnement Canada et de Santé Canada. Vu l'émission possible d'une quantité considérable d'évaluations touchant une diversité de secteurs et d'intervenants, on estime que l'établissement d'un tel système de mesure est nécessaire.
Les outils de gestion liés au processus de gestion des risques semblent adéquats pour couvrir la gamme des éventualités. Le nouvel outil ajouté à la LCPE de 1999, soit la disposition concernant l'Avis de nouvelle activité, a été utilisé à bon escient dans le Programme des substances nouvelles, mais pas encore pour les substances existantes. Il semble toutefois assez souple pour couvrir la gamme des besoins entre le contrôle final de l'interdiction et l'approche volontaire d'une entente sur la performance environnementale.
En conclusion, le GCI LCPE croit que les dispositions de la LCPE de 1999 sont adéquates pour le traitement du programme d'évaluation prévu, qui découle du processus de catégorisation. Cette situation créera cependant de lourdes demandes sur les ressources tant gouvernementales qu'industrielles. Si l'on croit qu'une date limite est nécessaire, il ne faudrait rien envisager avant 2020, et il s'agirait non pas d'une condition, mais bien d'un objectif. L'approche canadienne d'évaluation de notre liste de substances existantes est pratique et semble, pour l'instant, réalisable. À l'heure actuelle, on a besoin de documents d'orientation et de procédures pour faciliter l'exécution de la mise en oeuvre, afin que l'industrie puisse se préparer pour cette grande tâche.
Merci, monsieur le président. Je remercie le comité de m'avoir consenti du temps.
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Merci encore de l'occasion de témoigner devant votre comité.
Hugh Benevides n'a pu être présent aujourd'hui, malheureusement, alors c'est moi qui présenterai l'exposé. Aaron, qui est désormais directeur des politiques à Environmental Defence, pourra également répondre à vos questions.
Vous devriez avoir reçu trois feuilles non agrafées, en français et en anglais, qui correspondent à des diapositives produites par PollutionWatch. Il s'agit d'un sujet compliqué, essayer d'apprivoiser tous ces délais, mais nous ne pouvons pas aller trop vite, pour les traducteurs.
PollutionWatch a déjà témoigné, et nous avons déjà parlé des délais et du fait que certaines étapes du processus d'évaluation et de gestion ne font l'objet d'aucun délai. Nous estimons que cela pose problème. Il y a des étapes du processus d'évaluation et de gestion soumises à des délais, mais ces derniers sont, bien souvent, trop longs. La catégorisation des substances figurant dans la Liste intérieure nous a clairement montré que l'établissement d'échéances est un moyen efficace de veiller à ce que les substances soient traitées en temps opportun. L'échéance nous a permis de faire de l'évaluation des substances une priorité et de veiller à ce que cette activité bénéficie d'une attention et de ressources adéquates. Nous estimons que ce genre de délais est important au reste du processus.
Je vous invite maintenant à regarder la page 1. La première diapositive illustre notre tentative de montrer comment le processus actuel, tel que prévu dans la loi, fonctionne. Si vous regardez dans la première case, il y a de nombreux numéros d'articles. En vertu de l'article 70, l'industrie est tenue de faire état de toutes données qui montrent qu'une substance qu'elle utilise ou qu'elle fabrique est toxique. L'article 74 concerne l'évaluation préalable des risques liés aux substances qui figurent sur la Liste intérieure. L'article 75 prévoit l'examen des décisions prises par d'autres instances lorsqu'une substance est réputée toxique et qu'il faut en limiter l'usage. Le paragraphe 76(3) prévoit qu'un particulier peut demander qu'on évalue une substance ou qu'on l'inscrive sur la liste prioritaire.
Comme vous pouvez le constater, il n'y a généralement pas de délai pour les deux premières étapes. Toutefois, ce n'est pas le cas lorsqu'une substance, en vertu de ces dispositions, est inscrite sur la liste prioritaire en vue d'une évaluation complète des risques. Il y a, en réalité, un délai de cinq ans, mais ce délai peut être prolongé de deux ans, alors il s'agit d'un délai très généreux pouvant aller jusqu'à sept ans.
Si on parcourt le processus, essentiellement, il n'y a aucun délai pour la première étape, c'est-à-dire la publication d'une décision proposée fondée sur l'évaluation. Il n'y a pas de délai, ensuite, pour la publication de la décision finale. À partir de cette étape, il y a des délais. On prévoit, en vertu de l'article 91(1), une période de deux ans avant la publication d'un instrument ou d'un règlement proposé, et de 18 mois pour mettre la dernière main au règlement ou à l'instrument proposé et le publier.
À partir de cette étape, aucune disposition législative ne prévoit de délai pour la mise en oeuvre de la loi. Dans le passé, nous avons parlé également de la participation du Cabinet, et c'est au paragraphe 77(6) qu'on prévoit la formulation d'une recommandation au Cabinet en vue de la prise d'un décret pour inscrire une substance à l'annexe 1, et on prévoit une autre intervention du Cabinet aux fins de l'approbation du règlement.
Je vais sauter la Liste intérieure et vous parler d'abord de la Liste extérieure, tout simplement parce que nous sommes d'avis que les substances catégorisées dans le cadre de ce processus d'évaluation constituent un cas particulier, car il y a une foule de substances auxquelles il faut donner suite en même temps.
Je vous invite maintenant à passer à la page 2, où se trouvent nos délais proposés pour les substances en général, de bons délais pour l'évaluation et la gestion des substances, laissant de côté ce groupe de substances que nous devons examiner aux fins de la Liste intérieure. Il s'agit des substances visées par l'article 70, l'article 75 et le paragraphe 76(3), tout ce qui est inscrit sur la liste prioritaire pour ces raisons.
Ce que nous proposons, c'est que le gouvernement dispose de six mois pour procéder à l'évaluation préalable des risques et formule une décision proposée pour ce qui est de déterminer si la substance est toxique et s'il faut prendre des mesures pour la réglementer, et qu'il dispose ensuite de six mois, à partir de ce moment-là, pour confirmer cette décision. Cela dit, il y a des situations où on a besoin de données supplémentaires, où l'on doit prolonger un peu le délai, et le fait d'inscrire la substance sur la liste prioritaire permettrait de prolonger le processus de deux ans. Nous proposons donc une prolongation de deux ans, au lieu de cinq plus deux, comme c'est le cas à l'heure actuelle, ce qui crée la possibilité qu'on doive attendre encore sept années avant qu'une substance fasse l'objet d'une décision fondée sur l'évaluation.
À partir de cette étape, nous estimons que les délais actuels sont trop longs. Le délai pour la première publication d'un instrument ou d'un règlement proposé devrait être de six mois au lieu de deux ans, et on devrait prévoir un autre délai de six mois pour parachever cet instrument ou ce règlement après la période commune. Ensuite, nous estimons qu'il faut établir par voie législative un délai permettant de veiller à ce qu'un règlement ou un instrument adopté soit mis en oeuvre.
Nous avons laissé entendre qu'un délai de 18 mois serait raisonnable; ce serait pour nous un bon délai maximum, car nous convenons du fait que divers instruments réglementaires exigeront des délais variables.
Enfin, je vous invite à regarder la diapositive trois. Nous avons catégorisé les substances qui figurent sur la Liste intérieure, et cela nous laisse avec environ 4 000 substances à évaluer et, peut-être, à gérer. Par contre, comme l'a mentionné M. Soule, certaines de ces substances ne seront pas considérées comme utilisées. Elles seront automatiquement mises de côté, et n'auront pas besoin d'être évaluées. Il y a également une autre catégorie de substances dont nous n'avons pas tenu compte, car nous ne croyons pas qu'elles s'appliquent à cet ordinogramme: il s'agit des substances persistantes, bioaccumulables et à toxicité inhérente -- ce que nous appelons des PBTi -- lesquelles, selon nous, sont les plus susceptibles de poser des problèmes, peut-être pas aujourd'hui, mais sûrement demain. Nous estimons que ces substances devraient immédiatement être ajoutées à l'annexe des substances toxiques et faire l'objet de mesures de quasi-élimination, car la loi prévoit que toute substance qui est PBTi, qui est toxique au sens où l'entend la LCPE, doit faire l'objet de telles mesures.
Diapositive trois: au lieu du délai total de trois ans et demi prévu pour les substances régulières, nous croyons qu'il faudrait prévoir une petite marge de manoeuvre au chapitre de l'évaluation et de la mise au point d'un règlement ou d'un instrument. Nous sommes conscients du fait qu'il y a de nombreuses substances à examiner, et qu'on aura besoin de ressources pour examiner toutes ces substances. L'autre aspect dont il faut tenir compte à l'égard de cette diapositive, en ce qui concerne ce délai de cinq ans, les deux ans pour l'évaluation et les cinq ans au total, c'est que nous envisageons vraiment tout cela en tenant compte des substances prioritaires de la Liste intérieure. Sur ces 4 000 substances, nous croyons que ce serait un bon échéancier pour environ 600 d'entre elles. Santé Canada a déjà déclaré qu'il considère environ 100 de ces substances comme prioritaires au chapitre de la santé. Nous nous attendons à ce que Environnement Canada soit en mesure d'examiner 500 de ses substances persistantes et bioaccumulables au cours de cette période.
Le processus est identique à celui que je vous ai décrit pour les substances figurant sur la Liste extérieure, sauf que, au lieu d'un délai de six mois pour les évaluations préalables, nous croyons que, vu les ressources dont il dispose, le gouvernement devrait être en mesure d'examiner le premier lot de ces substances en 18 mois, et de prendre ensuite six mois pour procéder à la publication de la décision. Encore une fois, pour les rares cas où on estime devoir obtenir des données supplémentaires -- et n'oubliez pas qu'on a eu sept ans pour recueillir des données --, on peut se servir de la liste des substances d'intérêt prioritaire comme prolongation. Pareillement, pour ce qui est de proposer un règlement ou un instrument, nous estimons qu'une prolongation de un an pour la Liste intérieure serait indiquée.
Ça, c'est pour les 600 premières substances. On s'attendrait à ce qu'il y ait un autre lot ou deux de 600 substances, outre celles qui sont mises de côté. Nous nous attendons à ce que le gouvernement soit en mesure d'évaluer les 600 premières substances en deux ans, et à ce qu'il évalue ensuite une autre tranche de 600 substances en deux ans, et une autre tranche de 600 en deux ans, jusqu'à ce qu'il termine, et nous espérons bien qu'il fera cela.
C'est tout. Nous espérons que notre exposé vous a été utile. Je sais que le calendrier de mise en oeuvre est compliqué et qu'il y a deux volets différents, soit la Liste intérieure et la Liste extérieure.
Nous serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Merci, monsieur le président et monsieur le greffier, de m'avoir invité ici aujourd'hui pour parler des échéances et de mon expérience personnelle.
Je suis ici à titre personnel seulement, mais j'ai de nombreuses années d'expérience de travail sur la LCPE pour le compte de l'industrie salinière, du secteur des engrais chimiques et du secteur du bois traité; et aussi comme conseiller de certains membres du GCI, à l'occasion des débats sur le gaz à effet de serre.
J'imagine que vous pourriez dire que je suis un lobbyiste de l'industrie, mais ce n'est pas vraiment la façon dont je me décrirais moi-même. J'essaie de toujours trouver un terrain d'entente entre l'industrie et le gouvernement, ainsi que d'autres organisations non gouvernementales, et j'espère que c'est comme ça qu'on recevra mes commentaires aujourd'hui. Je fais de mon mieux pour définir l'intérêt public de façon cohérente compte tenu des intérêts de l'ensemble des intervenants.
L'idée que j'essaie de mettre de l'avant est que nous devrions d'abord nous concentrer sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise, et je pense que la structure actuelle de la LCPE accorde trop d'attention aux choses qui divisent les intervenants.
Je présume que nous sommes ici pour parler d'échéances parce que nous souhaitons que le processus facilite une gestion plus rapide et plus efficiente de l'environnement. À cet égard, la question à laquelle nous tentons de répondre est de savoir si nous devons modifier les exigences de la LCPE relativement aux échéances pour atteindre cet objectif. Évidemment, certaines personnes répondraient oui à cette question. Je dirais que nous n'avons pas besoin de le faire, mais que nous avons besoin d'offrir aux administrateurs de la LCPE de nouveaux outils qui leur permettront de prendre des mesures plus rapidement en ce qui concerne l'environnement. Je vais donc parler un peu des choses que je recommande.
Cela fait huit ans qu'on discute de l'inscription du sel de voirie et de l'ammoniac sur la LSIP, mais les deux évaluations auxquelles j'ai participé intensivement, surtout sur le sel de voirie, étaient véritablement structurées autour du besoin, du point de vue de l'industrie, de stigmatiser le produit en le disant toxique, et en l'inscrivant à l'annexe 1 de la LCPE avant la prise de mesures positives pour l'environnement. Cette façon de faire sous-tend une structure qui divise complètement les intervenants.
Premièrement, en apposant l'étiquette toxique à un produit, on présume que son utilisation devrait être réduite ou évitée, et que les produits de substitution sont meilleurs. Ce n'est peut-être même pas vrai, et, dans le cas du sel de voirie, c'est absolument faux. Les produits de substitution n'ont même pas été évalués, et là où on les a évalués, on les a jugés pires que le produit qu'il remplaçait. Lorsqu'on s'attaque à un produit de cette façon, il y a des répercussions pour le commerce de ce produit, et l'intérêt des intervenants exige qu'on prenne des mesures défensives.
Deuxièmement, je crois que le processus a pour fondement la controverse et des structures d'opposition, plutôt que des structures de collaboration, parce que d'innombrables personnes participent au processus dans l'espoir de faire inscrire quelque chose sur la liste des substances toxiques. En d'autres termes, ils définissent leur objectif au sein du gouvernement comme suit: « Mettez-le sur la liste; j'en suis arrivé à mes fins. » Qu'est-ce que ces fins ont à voir avec l'assainissement de l'environnement?
Il y a des gens qui consacrent des années de leur vie à une mission : faire inscrire une substance à l'annexe 1. Entre temps, toutes ces années et ces ressources sont gaspillées, et on ne fait rien pour l'environnement. Il ne s'agit donc que d'un conflit; la question n'est pas de faire quelque chose pour l'environnement.
Contrairement à ce que les gens peuvent penser ou se faire dire, l'industrie a un intérêt direct à investir dans la gestion du risque et dans de bonnes pratiques de gestion. C'est tout simplement bon pour les affaires, surtout dans l'environnement actuel -- sans mauvais jeu de mot -- les gens voyant l'environnement comme une chose de plus en plus importante. Nous avons donc tous des intérêts communs ici.
En présumant que nous souhaitons tous investir plus rapidement et avec plus d'enthousiasme dans des mesures positives pour l'environnement, je recommanderais les choses suivantes. Plutôt que d'axer le débat sur des substances ou des produits, il faudrait se concentrer sur la manière dont on utilise ces points de vue. En d'autres termes, il s'agit de mettre le débat en contexte. Les gens pourront ainsi se mettre d'accord plus facilement.
Si c'était votre intention, comment devriez-vous modifier la loi? Il se pourrait que vous ayez à modifier légèrement la section 3, où l'on définit ce qui est une substance.
L'autre recommandation que je formulerais, c'est de lancer les discussions sur la gestion du risque dès le début de l'évaluation. Vous pourriez être surpris de constater qu'il y a déjà un vaste consensus sur ce qui doit être fait maintenant dans le contexte de la gestion de l'environnement, de la substance dans l'environnement ou dans le contexte dans lequel on l'utilise. Ces ressources qu'on dépense à se battre pourraient donc être utilisées pour accélérer véritablement la prise de mesures pour l'environnement. Je ne crois pas qu'on ait besoin de modifier la loi pour lancer un processus à deux voies, dans lequel on commence les discussions sur la gestion du risque en même temps que l'évaluation des risques.
Il faut rendre le processus d'évaluation scientifique plus rigoureux, et non moins. Il ne faudrait jamais avoir recours à de mauvaises études scientifiques pour justifier la prise de mesures environnementales. Malheureusement, lorsqu'on doit se plier à des échéances strictes, il arrive que cela se produise parce que l'objectif des fonctionnaires est de faire inscrire leur substance sur une liste. Ils définissent leurs accomplissements en fonction de cela. Quelquefois, les mauvaises études scientifiques sont derrière le processus, parce qu'ils veulent atteindre leurs objectifs plus rapidement, mais ils ne font rien pour l'environnement, et la douleur et la souffrance continuent d'exister. Ce que je dis, c'est qu'il faut créer une structure d'examen indépendant par les pairs. Nous avons déjà formulé cette recommandation. À mon avis, ce ne sont pas les études scientifiques bien faites qui nous empêchent d'obtenir un consensus en ce qui concerne les mesures environnementales. Il faudrait qu'on ajoute une disposition à la loi pour rendre l'examen par les pairs obligatoire et appliquer cette recommandation.
Nous l'avons déjà dit, et nous le dirons encore: nous pensons qu'il devrait y avoir une autre catégorie pour les substances qui ne peuvent tout simplement pas figurer à l'annexe 1 de la LCPE, les substances qui ne sont clairement pas toxiques, au sens habituel de ce mot. Encore une fois, je pense que si cela faisait partie de la loi, on pourrait tirer des conclusions et obtenir un consensus plus rapidement, et la prise de mesures pour la gestion du risque prendrait moins de temps. Si vous décidiez de suivre cette recommandation, il vous faudrait probablement ajouter une nouvelle annexe à la LCPE, l'annexe 8, et je vous suggérerais de l'intituler « autre », puisqu'elle n'a pas besoin d'un nom.
La dernière chose est que le pouvoir de réglementation est souvent aussi efficace que le règlement lui-même. Le processus en soi, parce que Environnement-Canada ou Santé Canada prennent des mesures, par l'intermédiaire soit de la LIS soit de la LSIP, peut être un catalyseur très important d'une gestion efficace du risque. Les gens s'intéressent aux solutions, ils veulent régler le problème, et ils veulent investir dans l'environnement. On peut compter là-dessus.
Une fois que le processus de gestion du risque est en place, toute la question de la liste, que ce soit la stigmatisation ou autre chose, peut en fait être laissée sans réponse. On n'a pas besoin d'y répondre tout de suite, pour autant qu'on prenne les mesures environnementales satisfaisantes aux yeux des autorités de réglementation. La seule chose qui est nécessaire, c'est de régler le débat de l'inscription d'une substance à l'annexe 1 -- ou à l'annexe 8, si vous suivez mes recommandations, et si la réglementation est nécessaire.
Est-ce la réponse que l'on souhaite offrir à la société consiste en des milliers et des milliers de règlements concernant les substances? Je ne crois pas. Je crois que les intervenants doivent investir dans la gestion de l'environnement. Il n'y a pas suffisamment d'autorités de réglementation dans le pays pour réellement faire appliquer ce genre de règlements. L'objectif final est non pas d'investir dans la réglementation, mais bien d'inciter tout le monde à investir dans la gestion de l'environnement.
Je pense que si vous deviez adopter ces points de vue, même si je recommande certaines modifications de la loi, plus souvent qu'autrement, ce dont nous parlons est un changement d'ordre culturel. C'est un changement culturel qui doit se produire au sein du gouvernement et dans la manière dont celui-ci fonctionne. Ça revient simplement à dire que nous devons nous mettre d'accord sur des mesures à prendre plus rapidement, que nous devons accélérer les investissements en environnement, collaborer et ne pas parler de ce qui nous divise.
J'ai hâte de participer au débat sur les détails concernant les échéances.
Merci.
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J'apprécierais, compte tenu de mon enthousiasme pour le sujet, que vous me fassiez signe après cinq minutes, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, à tous.
Nous nous penchons aujourd'hui précisément sur la question des échéances, mais il y a un bon nombre d'autres choses à envisager, et il me semble que la question des échéances nous permet de voir les défis que nous avons à relever. En ce qui concerne ma question, je vous laisse décider qui d'entre vous y répondra.
Les échéances sont l'un des défis auxquels nous faisons face. Dans quelle mesure devons-nous modifier la loi, ou est-ce que la modification du règlement suffirait? Ou encore, est-ce que nous disons avoir besoin du pouvoir législatif parce que, en vérité, nous sommes frustrés du fait que les ministères n'aient pas utilisé suffisamment de ressources pour régler le problème et que la structure d'échéances qui existe déjà pourrait en fait leur être utile? Avec les échéances, il y a un maximum, mais rien n'empêche un ministère d'aller plus vite s'il le souhaite, je suppose. Ils pourraient le faire, en fait, s'ils disposaient des ressources. C'est donc la troisième question. La quatrième concerne bien sûr la volonté politique.
Ce que j'essaie donc de comprendre en écoutant cette conversation -- et j'ai lu le mémoire de l'Association pulmonaire, même si je n'ai pas pu assister à la présentation de l'exposé -- c'est la mesure dans laquelle nous tentons de recourir à une modification de la loi en raison de la frustration face aux autres parties? Est-ce que c'est parce que nous avons simplement l'impression que, même si c'est écrit, nous n'y arriverons pas parce qu'il n'y a pas suffisamment de ressources ou de volonté politique, et que, s'il y en avait suffisamment, nous n'aurions pas besoin de travailler si fort à coucher les échéances sur papier? Peut-être devrais-je commencer par le Dr Khatter.
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En fait, puis-je répondre?
Vous avez posé trois questions, mais je crois qu'il ne s'agit réellement que d'une seule question, et cette question concerne la volonté politique. Je sais que le comité a participé à des débats importants sur la volonté politique, au fil des audiences. Je crois que ce dont nous parlons lorsque nous parlons de volonté politique doit découler de la loi. La source de volonté politique sera la loi, parce que s'il y a des échéances dans la loi... et nous avons vu cela au cours de l'exercice de catégorisation; il s'agit probablement de la partie la plus efficace de cette loi, celle vers laquelle nous pouvons pointer et dire que le Canada est un leader à ce chapitre, celui de la catégorisation. La raison pour laquelle nous avons réussi à accomplir cela, c'est qu'il y a une échéance. Il y a une échéance dans la loi, selon laquelle sept ans après l'entrée en vigueur de la LCPE, le 14 septembre 1999, il fallait que les 23 000 substances soient catégorisées. Nous devions déterminer les substances les plus importantes.
Nous pensons que si l'on applique cette façon de faire à d'autres étapes du processus, nous en arriverons d'autant plus rapidement à l'étape des mesures, ce qui fait que nous ne ferons pas que déterminer l'appartenance des substances à telle ou telle catégorie, mais que nous ferons bel et bien quelque chose au sujet des plus importantes. Je crois que ce que nous avons appris de ce processus, et d'autres lois environnementales canadiennes, montre que lorsque l'on ne prévoit pas qu'une chose est obligatoire dans la loi, qu'on n'exige pas du gouvernement qu'il prenne une décision dans un certain délai, les évaluations finissent par se retrouver sur une tablette, et nous n'aboutissons pas à la prise de mesures en temps opportun.
L'autre chose sur laquelle les échéances ont une incidence, comme vous l'avez mentionné, ce sont les ressources. Environnement Canada et Santé Canada disposaient des ressources nécessaires pour mener à bien le processus -- les ressources budgétaires et les ressources humaines -- parce qu'il s'agissait d'une exigence obligatoire du gouvernement.
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Merci de votre question.
Nous pensons que cela est possible, que le processus peut demeurer rigoureux malgré les échéances que nous proposons. Certains des retards ne découlent pas de l'incapacité de réaliser un examen scientifique approprié, ou de recueillir les renseignements nécessaires en temps opportun, ou encore de mettre en place un processus d'examen par les pairs adéquat, mais ils peuvent être attribuables, par exemple au fait que cela doit passer par le cabinet, puis cela reste sur un bureau parce qu'il n'y a pas d'échéance prévue pour garantir que cela reviendra à temps.
Si l'on divise les deux processus différents en la Liste intérieure des substances et le processus régulier... il faut compter six mois pour le processus régulier, et c'est une substance à la fois. Ainsi, lorsqu'une substance est proposée par un citoyen, ils disposent maintenant de six mois pour faire l'évaluation d'une seule substance.
En ce qui concerne la Liste intérieure des substances, et on parle d'un paquet de substances, nous aurons besoin de plus de ressources. Le gouvernement s'est engagé à s'occuper de ces substances, mais nous ne devons pas oublier qu'une partie du processus de catégorisation a consisté à recueillir une somme énorme de renseignements. En plus de déterminer si une substance est persistante ou bioaccumulable, ils ont aussi déjà recueilli une grande quantité de renseignements sur les types de problèmes de santé ou les problèmes environnementaux que ces substances peuvent causer, et ils ont demandé des données à l'industrie. Nous sommes donc très en avance en ce qui concerne ces substances, et c'est pourquoi nous pensons que des groupes de substances peuvent être traités dans le cadre de la Liste intérieure des substances de façon crédible et scientifique, dans le respect des échéances que nous aurons proposées.
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Merci, monsieur le président. J'ai l'impression qu'il y a au fond deux visions et deux approches qui se confrontent aujourd'hui chez nos témoins.
D'abord, monsieur Soule, dans votre document, en regard au programme prévu d'évaluation qui découle du processus de catégorisation, vous nous dites, et je cite:
Si l'on croit qu'une date limite est nécessaire, il ne faudrait rien envisager avant 2020, qui serait un objectif et non une condition.
Je peux vous dire que vous ne faites pas dans la dentelle. Je ne sais pas si c'est ce que vous nous dites ce matin, mais il me semble que l'expérience de la catégorisation, où un échéancier et un délai étaient fixés à sept ans, nous a permis de faire en sorte d'atteindre nos objectifs et d'obtenir des résultats. Et si nous avons atteint nos objectifs, c'est justement parce qu'il y avait une condition, soit d'avoir un délai de sept ans.
Donc, ne pensez-vous pas que l'expérience de la catégorisation ne devrait pas nous guider dans l'importance de fixer des délais très rigoureux, tout cela au nom, bien sûr, du principe de précaution? Il me semble que lorsqu'on appartient à un secteur industriel, s'il y a une chose qu'on déteste et qu'on ne souhaite pas, c'est l'incertitude.
Est-ce que l'absence de délai et le fait de ne pas fixer un objectif — je vous dis bien un objectif, et non pas une condition — avant 2020 ne fait pas en sorte que, pour votre industrie, il y a de l'incertitude? Cela n'est certainement bon ni pour la population canadienne et québécoise ni pour les secteurs industriels.
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Merci de votre question.
Je souscris à votre point de vue selon lequel l'industrie aime les certitudes, et les calendriers sont utiles. Lorsque j'ai dit que 2020 serait un bon objectif, je parlais en fait de terminer la liste catégorisée, ce qui exige des évaluations de contrôle. Dans ce cadre temporel, on devrait laisser à Environnement Canada et à Santé Canada le soin d'élaborer le calendrier des évaluations en question.
D'après ce que nous avons appris en discutant avec Environnement Canada et Santé Canada, nous nous attendons très bientôt à voir un calendrier précisant la manière dont ces substances seront placées en ordre prioritaire et évaluées. D'après notre dernière conversation, nous nous attendons à voir un horaire d'évaluation de 15 substances par semestre. Cela nous aidera à prévoir la manière dont nous présentons l'information dont nous disposons, la façon dont nous la préparons et la regroupons, que ce soit des renseignements provenant de nos propres entreprises au Canada ou de nos entreprises à l'étranger. Vous avez cependant raison de dire qu'il faut un calendrier. L'industrie a très hâte de voir ce calendrier et de comprendre ce qu'on lui demandera, et pour quand.
Définir un cadre temporel pour chacune des évaluations n'est pas réaliste, puisque, comme je l'ai dit lorsque j'ai formulé mes commentaires, ces évaluations seront hautement variables. Certaines substances exigeront une évaluation approfondie, tandis que d'autres pourront être évaluées rapidement, et je ne pense donc pas que le fait d'établir un cadre temporel soit très utile. Se donner une échéance pour l'ensemble de la tâche peut avoir une certaine valeur, un peu comme ce qui se passe avec le processus de catégorisation. C'est là toute l'aide dont on peut avoir besoin, du point de vue de la volonté politique.
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Je vais répondre à votre première question.
À mon avis, plusieurs facteurs influencent la vitesse d'une évaluation. Les ressources ont un certain impact, mais le fait d'avoir accès à des renseignements sur la substance est davantage pertinent.
[Traduction]
L'état d'avancement des études scientifiques et la quantité d'informations disponibles sont vraiment très importants; c'est donc notre degré de compréhension, tant au pays qu'à l'échelle internationale, qui a des répercussions.
[Français]
Ce sont les connaissances du comité scientifique qui ont le plus grand impact sur la vitesse d'une évaluation.
Je vais maintenant répondre à votre deuxième question. Pour les deux ministères, ce n'est pas une question de ressources, mais plutôt le fait qu'une évaluation peut varier d'une substance à l'autre.
[Traduction]
Ce que j'essaie de dire, essentiellement, c'est que si l'on me donne un délai de six semaines, de six mois ou de six ans, nous allons faire ce que nous avons à faire dans ce délai. C'est notre travail. Ce qui augmente à mesure que le temps alloué diminue, c'est le degré de variabilité ou d'incertitude qui entoure une évaluation. Si nous avons plus de temps, nous avons la capacité de faire plus de recherches scientifiques et de parvenir à une plus grande certitude. Avec moins de temps, si l'information n'est pas disponible, il y a plus d'incertitude dans nos évaluations.
En outre, l'autre chose qu'il faut envisager, c'est l'utilisation qui est faite des substances.
[Français]
À vrai dire, les applications d'une substance sont un autre facteur et varient d'une substance à l'autre. Pour telle substance, ce sera telle application, et pour une autre, ce sera un produit utilisé dans plusieurs secteurs à différentes fins.
[Traduction]
En ce qui concerne l'utilisation des substances, il faut beaucoup de temps pour déterminer la façon dont l'industrie les utilise, où elle le fait, quelles substances aboutissent dans quels produits et comment ces substances passent ensuite dans l'environnement. Nous sommes préoccupés non seulement par les produits en eux-mêmes, mais aussi par la manière dont ces produits se décomposent, la manière dont on s'en débarrasse. C'est une tâche complexe que de répondre à toutes ces questions. Je suis désolé d'avoir fait une réponse aussi longue.
Ainsi, plus le délai est court, plus il y a d'incertitude dans l'évaluation que nous pouvons faire. C'est là l'essentiel.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mes dix minutes avec M. Harvey, alors pouvez-vous me le dire lorsque j'aurai parlé pendant cinq minutes, s'il vous plaît?
J'ai trouvé les commentaires des témoins intéressants. À mon avis, nous avons déjà assisté à de bons dialogues, à de bons débats. Pour ma part, je vais me concentrer sur les échéances.
Monsieur Khatter, je trouve le contenu de vos recommandations au comité intéressant. Je formulerais cependant une critique: il aurait été utile de disposer d'une note d'information, qu'on aurait reçue avant la fin de semaine pour avoir la chance de pouvoir la lire et de se préparer. Tout de même, je vous remercie de vos recommandations et des débats qu'elles ont provoqués.
J'aimerais poser quelques questions à l'Association pulmonaire du Canada. Tout d'abord, je suis heureux de vous voir ici sur la Colline. Vous avez rencontré de nombreux parlementaires. Vous avez partagé avec nous votre passion et l'urgence de s'occuper des aspects sanitaires de notre environnement. Nous reconnaissons le fait qu'il y a six millions de Canadiens pour qui la piètre qualité de l'air a des répercussions sur la santé. Ces personnes sont la raison précise pour laquelle nous devons assister à la modification des lois, de façon à donner au gouvernement le pouvoir de s'occuper adéquatement de l'assainissement de l'air, des émissions de gaz à effet de serre, et de les réduire aussi.
Dans le mémoire que vous nous avez remis, vous parlez des échéances -- je pense que c'est à la page 7, au point 5, dans l'exemplaire anglais. Je ne vous ai pas encore entendu, ce matin, formuler des commentaires au sujet des échéances. Pourriez-vous commenter maintenant, s'il vous plaît?
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Merci de nous offrir l'occasion de préciser certains points de notre exposé d'aujourd'hui, que nous n'avons pas abordés, en raison des contraintes de temps.
Dans nos recommandations, nous avons mis par écrit des détails concernant les échéances pour faire inscrire les substances sur la liste. Je crois, en fait, que ces échéances correspondent très bien à celles de PollutionWatch. Par exemple, nous devons prendre immédiatement des mesures pour nous protéger d'un danger important. Les ministres ont maintenant le pouvoir d'agir, mais peut-être ne l'utilisent-ils pas aussi souvent qu'ils le devraient. Une de nos recommandations est que les substances reconnues comme persistantes, bioaccumulables et toxiques soient inscrites immédiatement sur la liste des substances toxiques de la LCPE et réglementées dans un délai d'un an.
Il faudrait que les substances chimiques persistantes et toxiques, ou bioaccumulables et toxiques -- en d'autres termes, les substances de la liste des 500 principales substances d'Environnement Canada et de la liste des 100 principales substances préoccupantes pour la santé -- passent par une évaluation de contrôle dans un délai de deux ans, et, pour les substances toxiques d'après la LCPE, il faudrait mettre un plan de gestion en place dans un délai d'un an, qui devra être mis en oeuvre en deux ans au maximum.
L'une des choses que nous jugeons très importantes -- et je fais allusion au commentaire formulé par M. Teeter -- est que, pendant l'élaboration de ces plans, les émetteurs devraient prendre des mesures volontairement. En d'autres termes, nous ne devrions pas attendre que le plan soit complètement défini. On peut prendre des mesures tout de suite, pendant l'évaluation et la détermination des risques, de façon à faire diminuer les expositions.
Évidemment, il serait possible de recommander des échéances utiles après l'inscription des substances sur la liste, et nous espérerions que tout processus de réglementation se déroule dans des délais raisonnables aussi.
Je pense que le fait de prévoir ces échéances dans la LCPE a tendance à nous pousser à agir. Il faut le faire. Ces échéances sont dans la loi, alors Santé Canada et Environnement Canada doivent agir pour les respecter. Le fait que les échéances soient prévues par la LCPE éloigne un peu l'ensemble du processus de la sphère politique. Par exemple, si vous envisagez les choses entreprises par le comité, le processus d'examen de la LCPE a connu certaines interruptions à cause d'élections. Je n'aimerais vraiment pas voir l'examen du plan de gestion des substances chimiques connaître de telles interruptions, peut-être à cause d'un système politique, alors que si des échéances sont prévues dans la loi, les analyses et les plans de gestion se poursuivent, peu importe ce que les gouvernements font, sur le plan politique.
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J'aimerais ajouter quelques mots à cela.
Lorsqu'on aborde la question, il y a beaucoup de connaissances et beaucoup de choses qu'on peut faire. Ce que nous n'avons pas réussi à faire, c'est modifier la culture. Nous devons avertir les gens. Si nous voulons vraiment progresser, sur le plan culturel, du point de vue du consommateur, nous devons enseigner au consommateur le fait qu'il s'agit d'une question importante. Nous faisons face à un problème énorme avec les changements climatiques. Nous faisons face à un problème énorme de qualité de l'air. Nous devons renseigner les consommateurs au sujet des changements à faire, puis nous devons changer.
Nous devons aussi apprendre aux politiciens à modifier leur comportement, à les faire envisager un horizon plus lointain que les prochaines élections. En tant que représentant d'une organisation sans but lucratif, je suis en mesure de le dire. Nous devons envisager les choses à plus long terme et élaborer une stratégie qui fonctionnera à long terme. C'est de cette façon que les choses fonctionneront.
L'autre chose qui est essentielle, et c'est peut-être la chose la plus importante que je peux dire ici, c'est que les fonctionnaires fédéraux et provinciaux sont des personnes extraordinaires. Ces gens sont excellents. Mais ils ne sont pas suffisamment nombreux pour la tâche que vous souhaiteriez leur voir accomplir. Je peux vous le dire; eux ne peuvent pas le faire. Si vous souhaitez vraiment que la LCPE donne des résultats, vous devez effectuer un examen du ministère de la Santé, surtout, et du ministère de l'Environnement, et leur procurer les outils dont ils ont besoin pour vous aider à accomplir la tâche. Si vous faites cela, une organisation comme la nôtre sera en mesure de vous aider dans le cadre d'un partenariat, et cela peut fonctionner beaucoup mieux que ce que vous pouvez imaginer.