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Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux d'avoir cette occasion de discuter avec vous de Prendre le virage, le plan d'action du gouvernement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique.
Nous avons un exposé en anglais et en français. Je ne suivrai pas chaque transparent point par point, mais mon exposé portera sur la même information que celle qui se trouve dans le document.
[Français]
Le plan d'action qui a été annoncé le 26 avril dernier renferme un cadre réglementaire pour réduire à court terme les émissions provenant de l'industrie, des mesures dans le secteur des transports, des mesures pour réduire les émissions associées aux produits commerciaux et de grande consommation, ainsi qu'un cadre réglementaire pour améliorer la qualité de l'air intérieur. Les trois premiers transparents relatent les faits saillants de ce cadre réglementaire.
[Traduction]
En outre, le plan inclut plusieurs mesures non réglementaires visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques par le biais de mesures incitatives et de programmes ciblés pour l'industrie et les consommateurs.
Cet exposé sera axé sur le cadre réglementaire en ce qui concerne les émissions industrielles. La réglementation industrielle imposera des cibles obligatoires en matière d'émissions de gaz à effet de serre qui aideront considérablement le gouvernement à atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, à savoir une réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre de 20 p. 100 inférieure aux niveaux des émissions de 2006, d'ici 2020. En outre, l'industrie devra réduire ses émissions de polluants atmosphériques à peu près de moitié d'ici 2015.
Le transparent 7 concerne les réductions de gaz à effet de serre. Le gouvernement mettra en place des cibles à court terme pour la réduction de l'intensité des émissions industrielles de gaz à effet de serre, cibles qui entreront en vigueur en 2010. Les entreprises seront obligées de réduire l'intensité de leurs émissions de 18 p. 100 par rapport aux niveaux de 2010, ce qui représente une réduction annuelle de 6 p. 100 à partir de maintenant. Chaque année par la suite, une amélioration annuelle continue de 2 p. 100 sera exigée.
Ces cibles sont assez strictes pour entraîner une réduction absolue d'émissions de gaz à effet de serre dès 2010 et au plus tard à partir de 2012, même si la croissance économique se poursuit comme prévu. De nouvelles installations seront indispensables pour réduire une cible axée sur les normes de combustible propre. Chaque année suivante, de nouvelles installations seront essentielles pour obtenir une amélioration annuelle de l'intensité des émissions de 2 p. 100, comme avec les installations actuelles.
Dans le cadre de ce système, pour atteindre ses objectifs, l'industrie aura plusieurs possibilités de s'y conformer: réduire ses émissions en prenant des mesures directes; verser des contributions à un fonds technologique pour lutter contre les changements climatiques; participer à l'échange d'émissions, y compris de crédits compensatoires; enfin, un crédit ponctuel pour des mesures d'action précoce.
La contribution au fonds technologique servira à promouvoir le développement, le déploiement et la diffusion, à l'échelle nationale, de technologies qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Au début, le taux de cotisation sera de 15 $ la tonne. Il augmentera à 20 $ après trois ans, puis régulièrement chaque année suivante. Les cotisations au fonds seront limitées à 70 p. 100 de l'obligation réglementaire totale en 2010; cette limite diminuera avec les années et sera annulée après huit ans.
En outre, une composante moins importante du fonds aiderait à financer des projets de recherche-développement encourageant la création des technologies transformatrices sur lesquelles on compte pour réaliser des réductions d'émissions à moyen et à long terme.
L'échange de droits d'émission sera une composante importante du système susceptible d'inciter les entreprises à dépasser les cibles fixées par voie de réglementation et à mettre en oeuvre des innovations pour relever le défi du changement climatique. Les entreprises auront accès à un système d'échange national de droits d'émission, y compris aux crédits compensatoires des secteurs non réglementés qui réduisent leurs émissions. Le système d'échange de droits d'émission inclura également certains types de crédits certifiés par le Mécanisme pour un développement propre, du Protocole de Kyoto. Avec le développement et la maturation du marché planétaire, les entreprises canadiennes auront des possibilités supplémentaires de participer au marché international du carbone.
Enfin, le gouvernement reconnaît que plusieurs entreprises ont fait des efforts au cours des dix dernières années pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il accorderait un crédit ponctuel équivalant à 15 mégatonnes aux entreprises visées par le règlement proposé qui ont pris des mesures vérifiées pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre entre 1992 et 2006.
J'en suis maintenant au huitième transparent, qui concerne les réductions de polluants atmosphériques.
[Français]
J'aimerais maintenant aborder les cibles pour les polluants de l'air. Des règlements seront élaborés qui stipuleront la quantité totale de polluants qui pourront être émis par un secteur dans une année. Ces règlements entreront en vigueur le plus tôt possible entre 2012 et 2015. Ceci donnera à l'industrie suffisamment de temps pour faire les investissements nécessaires dans ses procédés et réduire ses polluants atmosphériques.
Les plafonds nationaux suggérés pour les oxydes d'azote, les oxydes de soufre, les composés organiques volatils et les matières particulaires sont les suivants: pour l'oxyde d'azote, 600 kilotonnes, soit une réduction d'environ 40 p. 100 par rapport au niveau de 2006; pour les oxydes de soufre, 840 kilotonnes, soit une réduction d'environ 55 p. 100 par rapport à 2006; pour les composés organiques volatils, 360 kilotonnes, soit une réduction d'environ 45 p. 100 par rapport à 2006; et pour les matières particulaires, 160 kilotonnes, soit une réduction d'environ 20 p. 100 par rapport au niveau de 2006.
Les plafonds nationaux ont été élaborés par l'entremise d'une analyse comparative pour chaque secteur des niveaux de référence et des exigences réglementaires les plus rigoureuses, à l'étranger aussi bien qu'au Canada. Cette analyse est présentement assujettie à un processus de validation avec les provinces et les territoires, l'industrie et les groupes environnementaux. Lorsque les cibles sectorielles seront finalisées, elles seront allouées à l'intérieur de chaque secteur lors de l'élaboration des règlements.
[Traduction]
Pour leur donner plus de flexibilité, les entreprises peuvent actuellement atteindre leurs plafonds. Elles auront deux options en matière de conformité: réduire leurs émissions comme telles ou avoir recours au système d'échange de droits d'émission de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote.
Une limite sera imposée sur l'utilisation des crédits de l'échange de droits d'émission d'une entreprise si elle est située dans une région où la qualité de l'air n'atteint pas les objectifs nationaux en la matière. Ces objectifs en matière de qualité de l'air seront élaborés parallèlement aux règlements.
La possibilité d'avoir recours à des crédits compensatoires dans le cadre des systèmes d'échange de droits d'émission en ce qui concerne les dioxydes de soufre et les dioxydes d'azote sera évaluée.
Le gouvernement continuera en outre de collaborer activement avec le gouvernement américain pour régler la question des polluants atmosphériques transfrontaliers.
Les deux gouvernements ont récemment convenu d'entamer des négociations pour ajouter une annexe à l'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air afin de réduire les mouvements transfrontaliers de particules. Le gouvernement accélérera en outre les discussions avec les États-Unis au sujet de l'établissement d'un système pour les émissions transfrontalières de dioxyde de soufre et d'azote.
Nous en sommes maintenant au transparent numéro 11, qui concerne les coûts et les avantages de la réglementation. La réglementation industrielle proposée présente aux Canadiens une action concrète pour relever les deux principaux défis environnementaux: le changement climatique et la pollution atmosphérique. Ces règlements permettront de dépolluer et d'assainir l'environnement dans leur intérêt.
Une réglementation environnementale vigoureuse visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et les polluants de l'air aura inévitablement un coût, coût que tous les Canadiens contribueront à payer. Ces coûts sont toutefois gérables et ils seront largement compensés par les effets bénéfiques de la réglementation et des mesures corrélatives pour la santé et pour l'environnement.
[Français]
L'ensemble des mesures, des règlements et des initiatives écoAction ont une incidence inférieure à 0,5 p. 100 du PIB pour une année donnée de la période prévue. Les options de conformité fournissent le temps et la souplesse nécessaires pour l'atteinte des objectifs à l'aide d'améliorations technologiques plutôt que de changements de production.
[Traduction]
Les avantages sont réels, mais ils ne sont pas toujours aussi quantifiables que le coût. Il y aurait des collectivités plus propres vivant dans des espaces naturels, les enfants seraient en meilleure santé et le nombre de décès prématurés diminuerait; en outre, les quantités de ressources naturelles durables augmenteraient et, pour la première fois depuis la signature du Protocole de Kyoto, ce serait une contribution efficace du Canada à l'effort mondial de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Les bénéfices pour la santé sont évalués à quelque 6 milliards de dollars annuellement. En outre, les règlements donneraient aux entreprises et aux citoyens canadiens les signaux économiques nécessaires pour qu'ils tiennent compte des conséquences environnementales de leurs décisions courantes.
En fait, nous prévoyons que le plan générera de nombreuses occasions d'affaires nouvelles, que ce soit par le développement et la mise en oeuvre de technologies de captage et de stockage du carbone, ou grâce aux énergies renouvelables ou, encore, aux gains considérables possibles dans les secteurs de l'agriculture et des projets compensatoires pour les gaz. En outre, le plan assure aux entreprises une certitude à long terme et le temps nécessaire pour ajuster l'investissement environnemental sous-jacent selon les cycles de rotation du capital.
D'ici à juin, des fonctionnaires d'Environnement Canada tiendront des réunions avec les provinces et les territoires, avec l'industrie et des ONG pour valider l'exercice des analyses comparatives qui a été entrepris sur les polluants de l'air. Ils tiendront en outre des réunions avec les provinces et territoires et avec des intervenants autres que l'industrie.
On tiendra en outre des consultations au sujet du mécanisme de conformité, y compris sur la conception du système d'échange de droits d'émission, la portée du système des crédits compensatoires pour les gaz à effet de serre, la gouvernance et l'administration du Fonds technologique et les critères d'admissibilité au crédit ponctuel pour les mesures d'action précoce.
Des fonctionnaires ont déjà rencontré les représentants des provinces et des territoires, de l'industrie et d'organisations non gouvernementales pour donner des informations plus précises sur le cadre réglementaire proposé. En outre, les fonctionnaires élaboreront leurs règlements sectoriels pour les gaz à effet de serre ainsi que des dispositions générales.
Dans le cadre du processus réglementaire, un avis sera émis conformément à l'article 71 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, 1999, d'ici la fin de juin, afin d'exiger que les secteurs industriels visés par la réglementation proposée communiquent au gouvernement les données pour 2006 qui seront utilisées pour finaliser les cibles en matière de réduction d'émissions en ce qui concerne les gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques.
À la fin du document, vous trouverez des tableaux détaillés indiquant les cibles par secteur pour les réductions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, pour chacun des secteurs visés par les règlements industriels.
Nous répondrons volontiers à vos questions concernant l'un ou l'autre de ces éléments.
[Français]
Merci. Nous sommes disposés à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, j'ai trouvé intéressant que le comité entende une critique de la publicité qui encourage les Canadiens à protéger l'environnement et à utiliser l'énergie de façon plus efficace; cette critique vient d'un représentant du gouvernement précédent qui a été impliqué dans le scandale des commandites. C'est révoltant, monsieur le président.
J'ai trouvé la réunion d'hier... Je pense que c'est hier que nous avons eu un exposé sur la séquestration du carbone et que nous avons examiné des solutions. L'objectif de la séance d'aujourd'hui, d'après les commentaires de l'opposition, était de se renseigner sur le plan. Nous avons en fait assisté à des attaques plutôt qu'à une tentative véritable de connaître les détails du plan et d'apprendre comment nous pouvons réduire les émissions de gaz à effet de serre. Comment les Canadiens, le gouvernement du Canada et les parlementaires peuvent-ils collaborer dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de donner un environnement propre aux Canadiens?
Nous avons malheureusement entendu des commentaires et très peu de questions pour Ressources naturelles Canada. Les représentants de l'opposition voulaient qu'on invite les porte-parole de Ressources naturelles Canada, mais ils n'avaient que très peu de questions à leur poser.
Nous avons entendu des commentaires sur l'atteinte des cibles et j'apprécie les questions qui ont été posées à ce sujet. Au cours de l'examen du projet de loi , le professeur Claude Villeneuve, de l'Université du Québec, a fait un commentaire. Il a dit qu'il voulait faire un commentaire sur le projet, et il s'agissait du projet de loi C-288, le projet de loi libéral sur Kyoto. Il a dit que le projet de loi aurait été excellent s'il avait été présenté en 1988 mais qu'actuellement, il ne pouvait pas être valide si les outils nécessaires pour atteindre les buts recherchés ne sont pas disponibles.
Les commentaires que nous avons entendus sur le projet de loi et ceux que nous avons entendus sur le projet de loi ... J'ai demandé à tous les témoins qui avaient été invités lors de l'examen du projet de loi C-288 si nous pouvions atteindre les objectifs de Kyoto et tous, sauf un, ont dit que ce n'était pas possible car il était trop tard. Et nous le savons, monsieur le président. Le but est toutefois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'assainir l'environnement.
C'est le commentaire qu'a fait hier Grant Thomson. Il est vice-président directeur de Nova Chemicals. Il a dit qu'il pensait que le gouvernement avait établi des cibles très difficiles à atteindre. Il a dit que si l'on y réfléchissait bien et que si l'on réfléchissait aux objectifs à atteindre, ils étaient probablement plus difficiles que nous ne l'espérions il y a trois ou quatre mois. Il parlait de nos cibles. Il a aussi fait le commentaire suivant:
Je pense qu'ils ont également établi un délai très court en ce qui concerne cette politique. Par ailleurs, ils marchent sur une corde raide en voulant réaliser un équilibre entre l'amélioration de l'environnement et la poursuite de la croissance économique.
La question que je voudrais adresser au ministère est la suivante. Il me reste une ou deux minutes.