Je m'appelle Stephen Dibert. Je suis président-directeur général de MEDEC. MEDEC est l'association nationale qui représente l'industrie des dispositifs médicaux au Canada.
Je n'ai pas d'exposé en bonne et due forme. Je vais simplement m'inspirer de quelques notes. Cependant, je vous ai envoyé deux lettres, l'une le 19 mars et l'autre le 10 avril, et je suppose qu'elles ont été distribuées.
J'aimerais tout d'abord vous parler rapidement de mes compétences. J'ai fait toute ma carrière dans le secteur des soins de santé. J'ai un diplôme en kinésiologie. J'ai travaillé comme inhalothérapeute pendant huit ans dans des hôpitaux et j'ai souvent eu l'occasion d'utiliser les dispositifs médicaux dont nous allons parler bientôt. Depuis trois ans et demi, je suis à l'emploi de MEDEC et je travaille avec l'industrie sur divers dossiers.
Je vais vous donner un aperçu de l'industrie. L'industrie des dispositifs médicaux est vaste. Elle est définie dans la Loi sur les aliments et les drogues. Elle comprend les dispositifs orthopédiques jusqu'aux dispositifs ophtalmiques en passant par les appareils cardio-vasculaires, et comprend divers produits, dispositifs et équipements médicaux utilisés dans les hôpitaux.
L'industrie canadienne est assez importante. Nous avons 35 000 employés au Canada et environ 1 500 installations qui produisent des dispositifs médicaux. Nous avons une bonne base de petites et moyennes entreprises. Notre industrie est très prospère.
MEDEC, l'association professionnelle, compte environ 100 sociétés membres. Environ le tiers d'entre elles sont des petites et moyennes entreprises canadiennes. Encore une fois, nous veillons aux besoins de notre secteur dans divers domaines.
Je n'utiliserai pas la totalité des 10 minutes que vous m'accordez ce matin. Je vais laisser du temps pour les vrais experts qui connaissent les aspects scientifiques de ce projet de loi.
J'aimerais tout d'abord dire que MEDEC et ses membres appuient les objectifs de santé de ce projet de loi. Toutefois, nous avons plusieurs préoccupations que j'aimerais vous présenter une par une.
Premièrement, nous craignons que l'interdiction des phtalates ait une incidence profonde sur l'accès des patients aux dispositifs médicaux et à la technologie dont ils ont besoin, bien souvent, pour maintenir et améliorer leur santé. Ces appareils peuvent être de simples masques à oxygène, des tubes à oxygène, des sacs pour perfusion intraveineuse, des nécessaires à perfusion intraveineuse, des tubulures de ventilateur. Ces milliers de dispositifs qui sont utilisés tous les jours pour soigner les patients seraient durement touchés si ce projet de loi était adopté dans sa forme actuelle.
Nous craignons en outre que l'industrie ne puisse pas fournir les produits de remplacement dont les patients auraient besoin. Elle ne serait pas capable de faire la recherche, le développement, de prouver la viabilité, d'obtenir les données et les preuves nécessaires pour commercialiser ces nouveaux produits de remplacement.
Nous sommes également préoccupés par le fait qu'aucun des partenaires commerciaux du Canada n'a interdit les phtalates dans les dispositifs médicaux. Ils ont exprimé des préoccupations au sujet de certains produits chimiques qui sont utilisés dans ces dispositifs, mais aucun d'entre eux n'a interdit l'utilisation du DEHP.
Nous sommes également inquiets du fait qu'il n'y a pas de données scientifiques sur les dispositifs de remplacement. Comme vous le savez tous, dans notre système de soins de santé, c'est le Bureau des matériels médicaux de Santé Canada qui évalue les produits en fonction du risque, qui détermine leur sécurité et leur efficacité et nous craignons que certains de ces produits ne réussiront pas à franchir l'étape de l'évaluation du risque et ne seront jamais disponibles pour les patients.
L'industrie fait des recherches, et continuera à faire des recherches, et à mettre au point des produits de remplacement. Nous avons le représentant d'une entreprise ici aujourd'hui, mais j'ai parlé à plusieurs autres sociétés, comme Tyco, Hospira, Becton Dickinson. Elles vont continuer à faire de la recherche pour mettre au point des produits de remplacement qui répondront aux besoins des patients.
Voilà nos principales préoccupations à l'égard du projet de loi dans sa forme actuelle. Je demanderais aux membres du comité de songer à supprimer toute mention des dispositifs médicaux dans le projet de loi afin que les patients continuent à avoir accès aux dispositifs dont ils ont tellement besoin.
Cela met fin à mon exposé. Merci.
Bonjour. Je m'appelle Jon Cammack et je veux vous remercier de me permettre de m'adresser à vous ce matin.
Comme Stephen, je n'ai pas d'exposé formel. Je n'ai rien envoyé non plus au comité, mais je vais néanmoins utiliser des notes d'allocution.
En guise d'introduction, un mot sur mon parcours: je suis titulaire d'un doctorat en pharmacologie et en toxicologie, et je suis toxicologue agréé. Je travaille chez Baxter Healthcare depuis presque 12 ans maintenant. Depuis huit ans et des poussières, je préside AdvaMed, qui est une association professionnelle soeur de MEDEC aux États-Unis.
Je préside par ailleurs le groupe de travail sur la toxicologie des PVC d'AdvaMed, groupe de travail qui s'est montré très proactif en créant des partenariats, notamment avec des organismes de réglementation, qui se consacrent à la sûreté du DEHP et des PVC. Nous avons par exemple collaboré avec Santé Canada. Nous avons en outre travaillé avec l'USFDA et le programme de toxicologie national des États-Unis dans le cadre d'une étude d'assez grande envergure sectorielle qui a porté spécifiquement sur les effets du DEHP sur la reproduction et le développement des rongeurs.
Steve a souligné quelque chose qui est très vrai. En effet, l'industrie s'est montrée très proactive dans ce dossier. Nous nous sommes attaqués directement au problème.
Je vais prendre quelques minutes pour vous parler des fondements scientifiques de ce sujet. Je vous dirais que si vous deviez retenir un message, c'est qu'il n'existe actuellement aucune donnée scientifique qui indique que le DEHP et les PVC ont des effets nocifs sur les humains quand ils sont utilisés à des fins médicales; aucune. Aucun élément de preuve scientifique n'appuie cette hypothèse.
En revanche, il existe beaucoup de données scientifiques sur les effets du DEHP sur les animaux, notamment les rongeurs, mais pour diverses raisons, cela ne s'applique pas au DEHP et au PVC utilisés à des fins thérapeutiques. Là encore, s'il est un message que je recommanderais au comité de retenir, ce serait celui-ci.
D'emblée, je veux dire que les produits médicaux sont soumis à des exigences réglementaires très strictes, lesquelles exigences définissent les types d'études liées à la sûreté du produit et les types d'études d'efficacité qui doivent être effectuées sur les médicaments, les dispositifs et autres produits biologiques. Les études toxicologiques sur la sûreté ratissent très large.
D'autre part, il existe un certain ensemble de lignes directrices appelées ISO 10993 régissant les appareils médicaux. Il y a également les exigences techniques relatives aux médicaments établies par la Conférence internationale sur l'harmonisation, CIH. À cela s'ajoutent des documents d'orientation spéciaux pour d'autres types de produits médicaux.
Notre industrie est très lourdement réglementée et nous devons nous conformer à des normes très élevées en matière de sûreté. En effet, tous les produits qui sont vendus sur le marché canadien et dans différents pays du monde ont été soumis à ces critères de tests. Encore une fois, nous sommes assujettis à des exigences très spécifiques en matière de toxicologie et de sûreté.
S'agissant des produits médicaux à base de DEHP et de PVC, je vous dirai, en toute honnêteté, que l'histoire de notre produit est exceptionnelle. C'est plus de 45 ans d'utilisation clinique et, littéralement, entre un milliard et deux milliards de jours d'exposition chronique de patients à ces produits. Comme je l'ai dit plus tôt, il n'existe aucune donnée scientifique qui prouve que ces produits sont de quelque façon que ce soit préjudiciables pour les patients. En fait, c'est tout le contraire: ils sont à la base de thérapies nécessaires et qui sauvent des vies.
J'aimerais attirer votre attention sur une très récente étude entreprise par le programme de toxicologie national des États-Unis. Ce programme comporte un volet spécial axé sur les risques pour la reproduction humaine. Les chercheurs ont passé les sept ou huit dernières années à étudier les effets des phtalates et tout particulièrement du DEHP.
En l'occurrence, le groupe d'experts a examiné une grande quantité d'informations et de données. La conclusion finale qu'il a tirée est qu'il n'existait aucune donnée humaine indiquant qu'une exposition à des produits médicaux à base de DEHP durant la grossesse, l'enfance ou l'âge adulte avait un effet préjudiciable.
Il y a plusieurs années, la FDA américaine a entrepris une évaluation d'innocuité des produits médicaux à base de DEHP et de PVC. De cette étude a découlé un seuil d'innocuité pour l'exposition au DEHP. La conclusion globale tirée de cette évaluation est que l'utilisation de la vaste majorité des produits médicaux à base de PVC présentait peu ou pas de risque pour la santé humaine.
Cela étant, il existe des thérapies très spécifiques, comme la thérapie de type ECMO, qu'on utilise pour l'oxygénation du sang des bébés prématurés, qui sont considérées par la FDA comme faisant partie des catégories à risque, mais celle-ci n'a toutefois pas dit que ces thérapies et les produits sur lesquels elles reposent sont dangereux.
Il y a environ deux ans, une étude de suivi a été entreprise auprès de jeunes adultes qui avaient été exposés au DEHP dans le cadre d'une thérapie de type ECMO parce que nés prématurément. Le but de cette étude était d'enquêter sur des effets nocifs potentiels sur le système reproductif. Chez aucun de ces patients ayant participé à l'étude de suivi, on n'a relevé des effets sur le système et les organes reproductifs ou sur les hormones sexuelles. Cette étude a été un point tournant.
Les organismes de réglementation à l'échelle mondiale se sont beaucoup préoccupés de ce sujet. J'ai évoqué l'évaluation de la FDA, mais en février 2002, Santé Canada a publié le résultat de son évaluation d'innocuité finale des produits médicaux à base de DEHP et de PVC. La conclusion finale a été très semblable aux évaluations faites par l'USFDA, le Programme de toxicologie nationale des États-Unis et le comité spécial chargé d'étudier les effets sur le système reproductif humain.
À l'instar de la FDA, Santé Canada a aussi établie des catégories à risque comme la thérapie de type ECMO utilisée dans le cas des bébés prématurés. L'évaluation d'innocuité de la FDA et celle de Santé Canada avait été achevée avant que ne soit entreprise l'étude de suivi sur la thérapie de type ECMO. Là encore, il s'agit d'une étude scientifique importante qui a porté sur un groupe de patients très particuliers.
D'autres pays, ainsi que différents États américains, ont étudié les effets du DEHP et des PVC. La Californie est un État très conscientisé aux enjeux environnementaux. C'est un État qui s'intéresse à cette question depuis de nombreuses années. Il y a environ trois ans, l'Assemblée législative de la Californie s'est prononcée sur le projet de loi 1139, le Lowenthal bill, qui réclamait l'interdiction des produits médicaux à base de DEHP et de PVC. Le projet de loi a été rejeté catégoriquement.
Le Centre international de recherche sur le cancer, qui relève de l'Organisation mondiale de la Santé, se fondant sur des éléments d'information scientifiques, a diminué le risque cancérigène associé à l'utilisation du DEHP chez les humains. En effet, il a démontré que les effets causés par le DEHP chez les rongeurs ne pouvaient pas se reproduire chez les humains, et ce, en raison de la différence génétique entre les primates et les humains. La décision de diminuer le risque des DEHP reposait sur différents motifs, mais encore une fois, sur des assises très scientifiques.
En Europe, de nombreux ministères européens nationaux de la santé ont emboîté le pas au Centre international de recherche sur le cancer. L'Office national de la santé et du bien-être de la Suède est un bon exemple. C'est effectivement un organisme très conscient des enjeux environnementaux qui a décidé de diminuer les risques associés à l'utilisation des DEHP en tant que carcinogène possible chez les humains sur la base de données scientifiques.
Voilà donc un tour d'horizon très bref des fondements scientifiques. Il existe un volume de données impressionnant sur ce sujet.
Quoi qu'il en soit, le DEHP et le vinyle peuvent être utilisés de façon sûre et efficace dans diverses applications médicales. Cela étant, du point de vue fonctionnel, ce n'est pas le matériau qui convient pour toutes les applications médicales. L'industrie, y compris Baxter, se montre très proactive depuis de nombreuses années en proposant des matériaux de rechange. Elle n'attend pas de réagir, elle prend l'initiative dans le but de trouver les bons matériaux pour des utilisations très spécifiques.
L'argument selon lequel les produits qui ne sont pas à base de PVC sont plus sûrs que les produits à base de PVC est tout simplement faux. Tous les matériaux qui entrent dans la fabrication de produits médicaux sont soumis aux mêmes normes réglementaires. Santé Canada ne traite pas différemment un produit médical à base de PVC qu'elle le ferait pour un produit qui n'est pas à base de PVC. Il en va de même pour les autres organismes de réglementation à l'échelle mondiale. Les mêmes normes s'appliquent.
Du point de vue scientifique, il n'est pas clair pourquoi on continue d'insister sur ce sujet, compte tenu des études réalisées à l'échelle nationale et internationale, et surtout parce qu'il existe des matériaux de rechange qui évoluent sans cesse au sein de notre industrie. On conçoit des produits de ce genre quand il existe des exigences fonctionnelles particulières. Il s'agit d'utiliser le matériau qui convient en fonction de l'application clinique.
Pour terminer, j'aimerais répéter que les produits médicaux sont soumis à des normes d'innocuité et d'efficacité. Les applications médicales des PVC et du vinyle sont reconnues par des organismes de réglementation internationaux et nationaux partout dans le monde. Les éléments de preuve cumulatifs confirment absolument l'innocuité des produits médicaux à base de DEHP et de PVC, et je vous soumettrai que la santé publique n'est pas bien servie par des décisions stratégiques malavisées ou réactives.
Je vous remercie.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle Marion Axmith. Je suis la directrice générale du Conseil du vinyle du Canada, qui relève de l'Association canadienne de l'industrie des plastiques (ACIP). Je travaille pour l'ACIP depuis 24 ans, et je m'occupe de la direction du Conseil du vinyle depuis 14 ans.
Parmi nos membres, nous comptons des fabricants de résine, des fournisseurs d'additifs, des formulateurs, des transformateurs ou des fabricants ainsi que des recycleurs. L'industrie canadienne du plastique a un chiffre d'affaires d'environ 51 milliards de dollars. Elle emploie quelque 150 000 travailleurs canadiens.
Les membres du Conseil du vinyle du Canada représentent une industrie responsable au sein de la société canadienne. En 1999, nous avons lancé un programme de gestion environnementale afin de gérer et de réduire notre empreinte écologique. Ce programme se veut un engagement envers la fabrication sûre et responsable, au plan de l'environnement, de produits de vinyle. C'est un carnet de route qui nous permettra de protéger l'environnement et la santé lors de la fabrication, de l'utilisation, du recyclage et de la mise en décharge des produits de vinyle; d'améliorer constamment notre rendement; de viser la durabilité et d'accroître notre capacité à écouter et à comprendre tous ceux qui sont concernés.
Nous sommes ici pour vous parler du projet de loi , lequel vise à interdire l'utilisation de trois phtalates (BBP, DBP et DEHP) dans certains produits. Nous voulons faire valoir que le projet de loi , tel qu'il est libellé, n'est pas nécessaire, puisqu'il contourne un processus qui existe déjà, en vertu de la LCPE, pour l'évaluation de la sécurité des produits chimiques au Canada.
Soit dit en passant, le Canada possède l'un des meilleurs processus d'examen au monde. Comme vous devez le savoir, en vertu de la LCPE, 23 000 produits chimiques ont été examinés, dont 199 ont été recensés pour réexamen; aucun de ces trois phtalates n'est inscrit sur la liste de réexamen. Ils ne figurent pas sur cette liste, parce qu'ils ont été évalués et parce qu'on a déterminé que ce ne sont pas des substances préoccupantes.
Que sont les phtalates? Vous avez entendu M. Cammack parler du DEHP, mais sachez que les phtalates forment une classe de composés qui assouplissent le vinyle, une sorte de plastique, sans en sacrifier la résistance. Comme M. Cammack l'a dit, le DEHP a été utilisé dans la fabrication d'instruments médicaux en toute sûreté depuis près d'un demi-siècle, étant donné qu'ils offrent plusieurs avantages dont la flexibilité, la résistance à l'entortillement et la capacité à résister à de rudes méthodes de stérilisation, et ce, tout en étant très économiques.
Des deux autres phtalates, le BBP est communément utilisé dans la fabrication de revêtements de plancher, de dalles de tapis, de calfeutrage et de matériel d'étanchéité. Le DBP n'entre habituellement pas dans la composition du vinyle et on n'en retrouve pas dans les jouets pour enfants. On l'utilise principalement dans les adhésifs et dans les produits cosmétiques, et surtout, dans le vernis à ongles.
En ce qui concerne le DEHP, M. Cammack vous a parlé de leur utilisation dans la fabrication d'instruments médicaux. On s'en sert également dans la fabrication de certains jouets de plastique souples, et des jouets gonflables comme les ballons de plage ou les piscines gonflables, mais pas dans les jouets destinés à être portés à la bouche des enfants.
On ne cesse d'entendre parler des jouets-dentition. Mais il faut savoir que la plupart de ces jouets qui sont fabriqués au Canada à l'heure actuelle ne sont pas faits de vinyle. Ils ne contiennent pas de phtalates. Ils sont fabriqués à partir de silicone. Donc, les phtalates qui servent principalement à la fabrication du vinyle jouent un rôle très important dans nos vies quotidiennes.
La diapositive suivante comprend les principaux avantages du produit. Passons directement à la page 6.
Les intervenants du secteur estiment que c'est la science qui devrait prévaloir. Nous estimons qu'il est très important de sortir ce débat de l'arène politique pour le transporter dans l'arène scientifique et médicale où il pourra être correctement étudié et revu. À ce jour, le poids de la preuve scientifique démontre qu'il serait inutile d'interdire les phtalates dans le but de préserver la santé des personnes.
Comme vous avez pu le constater lors de votre réunion du 20 mars, Santé Canada a émis des réserves sur le libellé actuel du projet de loi. Permettez-moi de vous lire certaines citations de M. Paul Glover, qui est directeur général du Programme de la sécurité des milieux à Santé Canada que j'ai retrouvées dans la transcription de cette réunion. Voici donc certaines des choses qu'a pu dire M. Glover à la réunion du 20 mars:
Les risques que comportent cette substance, pour la santé des personnes et l'environnement, ont déjà été évalués en vertu de la LCPE. Les résultats des évaluations portant sur le BBP et sur le DBP ont été publiés en 1994 et en 2000, respectivement. Ces deux substances n'ont pas été jugées toxiques aux termes de la LCPE et, par conséquent, aucune mesure ne s'est avérée nécessaire en vertu de cette loi. Cette conclusion était fondée principalement sur l'exposition, précisément sur l'exposition nulle.
... nous ne disposons d'aucune donnée sur l'innocuité à long terme des substances de remplacement utilisées dans la fabrication de fournitures médicales. Il est important de noter que certaines fournitures médicales sans phtalate n'ont pas encore été testées pour toutes les mêmes utilisations que les produits contenant des phtalates. Par conséquent, il ne convient peut-être pas de les utiliser comme substituts.
Les représentants du conseil du vinyle voudraient donc respectueusement présenter deux amendements au projet de loi. Premièrement, que l'article 3 soit amendé, à la page 1, par le remplacement des lignes 8 et 9 par:
vigueur de la présente loi, le ministre devra, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ordonner à Environnement Canada et à Santé Canada d'examiner l'utilisation des trois phtalates: BBP, DVP, DEHP.
Deuxièmement, que l'article 3 soit amendé, à la page 2, par la suppression des lignes 8 et 9, ce qui permettrait d'éliminer « les instruments médicaux » du projet de loi.
En guise de résumé, je dirais que le secteur de la fabrication de plastique canadien est très responsable. La santé et la sécurité des Canadiens sont pour nous extrêmement importantes. Après tout, le public canadien est notre clientèle. Il existe au Canada un des meilleurs systèmes d'évaluation des produits chimiques et nous demandons qu'on permette à la LCPE et au processus d'examen en vertu de cette loi de suivre son cours. Tirons profit de cet excellent système que le gouvernement a mis en place.
On ne peut pas élaborer des politiques en fonction de rumeurs, de sous-entendus et en jouant sur la crainte des gens. Nous vous exhortons à faire confiance aux données scientifiques et à tirer profit de l'excellent système de dépistage qui existe déjà en vertu de la LCPE.
Merci, monsieur le président.
:
Bonjour, monsieur le président, honorables députés. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant ce comité.
Je m'appelle Marian Stanley. Je suis chimiste. Je suis directrice principale de l'American Chemistry Council et je dirige le Phthalate Esters Panel, qui fait partie de ce conseil depuis 17 ans.
Le panel représente les principaux producteurs de phtalates aux États-Unis et en Amérique du Nord. Depuis sa création en 1973, le panel a fait la preuve de son engagement envers l'utilisation sécuritaire des produits de ses membres en parrainant des recherches portant sur les effets des esters de phtalates sur la santé, la sécurité et l'environnement.
Le panel appuie fermement la réglementation des produits chimiques fondée sur de solides études scientifiques. Les phtalates comptent parmi les produits chimiques les plus étudiés dans le monde et ont fait l'objet de centaines d'études sur des animaux de laboratoire et de nombreuses évaluations parrainées par les gouvernements du Canada, des États-Unis, de l'Union européenne et du Japon. Ces évaluations portaient sur les risques pour la santé humaine d'une exposition aux phtalates.
Le panel croit fermement que l'importance de la preuve scientifique suffit à prouver qu'il est inutile d'interdire l'utilisation des phtalates, tel que proposé dans le projet de loi C-307, dans le but de préserver la santé des personnes. Le projet de loi C-307 propose d'interdire l'utilisation du phtalate de butylbenzyle, du phtalate de dibutyle et du phtalate de di(2-éhylhexyle) dans les produits destinés à l'éducation ou à la récréation des enfants, ainsi que dans les produits destinés à être portés à la bouche des bébés. D'entrée de jeu, l'interdiction proposée de ces trois phtalates, dans les jouets pour enfants, ferait peu pour préserver leur santé.
Le phtalate de butylbenzyle est surtout utilisé dans la fabrication de revêtement de plancher et d'enduits d'étanchéité. Le phtalate de dibutyle est essentiellement utilisé dans la fabrication d'adhésifs, comme solvant pour des composés organiques et dans le vernis à ongles. Ce sont des plastiques cellulosiques, et non vinyliques. Prenons un autre exemple, les manches de tournevis: ils sont plastifiés au moyen de phtalate de dibutyle, un plastique cellulosique.
Le DEHP est surtout utilisé dans les instruments médicaux, comme M. Cammack nous l'a dit, et dans certains jouets de plastique souple, comme ceux dont parlait Mme Axmith — flotteurs, glissoires d'eau en plastique, mais aussi dans des imperméables, des sacs à dos, des tongs et dans d'autres produits que les enfants utilisent tous les jours. Ces produits ne sont pas destinés à être portés à la bouche des enfants et sont sans danger s'ils sont utilisés comme prévu.
En outre, de nombreuses évaluations des risques de ces trois phtalates, menées par des gouvernements, ont prouvé que l'exposition aux phtalates dans les jouets et dans les produits destinés aux enfants ne pose généralement aucun risque important pour ces derniers. Le programme national de toxicologie des États-Unis et le Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction, que M. Cammack a décrit, et l'Union européenne ont évalué les risques des trois phtalates frappés d'interdiction dans le projet de loi C-307 et ils n'ont constaté aucun risque significatif pour les enfants résultant d'une exposition à ces phtalates.
À l'instar des jouets, il y a peu d'avantages à bannir le DEHP des cosmétiques dans le but de préserver la santé des personnes, puisqu'il n'entre généralement pas dans leur fabrication. Le DEHP est un plastifiant vinylique et en général, je ne mets pas de vinyle sur mon visage. Pour ce qui est du DBP, les niveaux d'exposition dans le vernis à ongles sont tellement bas que le risque est minimal. Par exemple, les résultats d'expositions au DBP de milliers de participants à des études et tirés de données de surveillance biologiques de l'agence américaine Centers for Disease Control and Prevention indiquent des niveaux bien en deçà des niveaux sécuritaires fixés par l'EPA, lesquels incorporent un bon nombre de marges prudentes de sécurité. Comme on utilise des données animales, on évalue le niveau d'exposition qui ne produit aucun effet, puis on applique le facteur de sécurité « jusqu'à 10 000 » de sorte que les organismes de réglementation nord-américains ont déjà un système qui s'appuie sur le principe de précaution.
J'aimerais dire deux choses. Les niveaux d'exposition au DBP et aux autres phtalates qui ont été mesurés sont inférieurs à ce qu'on avait estimé auparavant. En outre, l'EPA a réexaminé les données de toxicologie du DBP et a multiplié par trois le facteur de sécurité pour ce phtalate. Cela veut dire en fait qu'une femme qui utilise du vernis à ongles contenant du DBP serait obligée d'en utiliser cinq bouteilles par jour et d'absorber jusqu'à la dernière molécule de DBP pour atteindre un niveau d'exposition qui n'a produit aucun effet chez les rongeurs.
La Food and Drug Administration des États-Unis, autorité chargée de la réglementation des cosmétiques, a étudié en 2001 les données de surveillance biologique des CDC et n'a trouvé aucune raison pour les consommateurs de s'inquiéter au sujet de l'utilisation de cosmétiques contenant des phtalates. La FDA continue d'évaluer les données disponibles sur les phtalates contenus dans les cosmétiques et n'a pas encore vu la nécessité de prendre des mesures complémentaires. En outre, une vaste étude menée en 2002 par le Cosmetic ingredient review expert panel — un organisme indépendant sanctionné par la FDA et composé de toxicologues et de dermatologues qui examinent régulièrement les composés utilisés dans les cosmétiques et les produits de soins personnels — a révélé que les phtalates de dibutyle et autres phtalates contenus dans les cosmétiques sont sans danger tels qu'on les utilise actuellement.
Enfin, en 2006, l'Union européenne a expressément conclu, dans son évaluation du risque que pose les phtalates de dibutyle qui ont été mentionnés, que les consommateurs de vernis à ongles contenant du phtalate de dibutyle ne devraient pas s'inquiéter.
Dans le document qui vous a été remis, vous trouverez une page sur le DEHP dans les instruments médicaux. Je ne vais pas m'étendre sur ce sujet, puisque le Dr Cammack vous en a parlé de façon exhaustive. Il y a néanmoins dans cette page certains éléments importants que vous lirez quand bon vous semblera. À la page 7 de ce document, vous trouverez un tableau récapitulatif des analyses qui ont été faites sur les trois phtalates dont il est question dans le projet de loi . On y tient compte des examens qui ont été effectués au Canada, en Union européenne et aux États-Unis. Vous avez donc ainsi un document rapide à consulter.
Pour conclure, je dirais que du point de vue scientifique, l'interdiction proposée dans le projet de loi est inutile quand vient le temps de préserver la santé des personnes. Des analyses des risques parrainées par des gouvernements autant en Amérique du Nord qu'au Japon et qu'en Europe ont démontré que l'exposition des humains aux phtalates, dans les produits de grande consommation, y compris les jouets et les cosmétiques, se situe généralement bien en deçà des niveaux dont il a été démontré qu'ils pouvaient causer des effets indésirables sur la santé des animaux de laboratoire et que cette exposition est inférieure au niveau de sécurité établi par les gouvernements.
En conséquence, l'interdiction d'utiliser des phtalates, telle que proposée dans le projet de loi , aurait pour effet de faire peser un lourd fardeau sur les fabricants et détaillants de produits contenant du phtalate, ainsi que sur les consommateurs et les patients qui dépendent du rendement et de la commodité de produits contenant des phtalates, sans offrir quelque avantage concret que ce soit pour la santé des personnes. Pour cette raison, le Groupe sur les esters de phtalate s'oppose au projet de loi C-307.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être venus témoigner devant nous, mesdames et messieurs.
Nous avons ici une centaine de pages environ d'information et de preuves contradictoires sur ce projet de loi. Santé Canada est venu témoigner devant nous il y a quelques semaines sur ce même projet de loi. Pour la plupart, les Canadiens estiment que Santé Canada est l'arbitre, le courtier, entre les intérêts de l'industrie, ceux de la santé et, dans ce cas-ci, ceux des soins de santé.
Cela nous place dans une situation très difficile, car, en notre qualité de représentants de l'opposition officielle, nous appuyons l'idée que nous devons pouvoir examiner ces composés chimiques, mais nous ne sommes pas en mesure de recommander aux fournisseurs de services de santé canadiens de ne pas utiliser des produits qui sont indispensables dans les soins de santé ou la préparation à une pandémie.
Alors, aidez-nous à y voir clair, s'il vous plaît. Comment pourrait-on amender ce projet de loi afin qu'il réponde aux intérêts primordiaux de notre comité et des parlementaires, qui est d'accorder la priorité absolue à la santé et à la sécurité des Canadiens? Je sais que c'est une question qui soulève beaucoup d'émotion. Ce projet de loi soulève beaucoup d'émotion, dit-on, car il a été présenté comme une mesure qui porte sur les objets que les enfants peuvent se mettre en bouche. Je suis moi-même père de quatre enfants et je suis préoccupé par ce qu'ils peuvent se mettre dans la bouche. Les adolescents, plus particulièrement, peuvent se mettre en bouche bien d'autres choses.
J'essaie de comprendre comment cette mesure pourrait être modifiée afin que nous puissions atteindre ce qu'on appelle en français le juste milieu. Notre but n'est pas d'obliger les producteurs de tels produits à se faire hara-kiri. Nous voulons qu'il y ait des progrès dans le domaine des soins de santé, mais nous voulons que les impératifs de la santé et de la sécurité soient convenablement pris en compte. Pouvez-vous nous aider à comprendre ce qu'il convient de faire pour améliorer ce projet de loi de deux pages?
:
Le tout a commencé en 1998.
On sait que tout plastifiant de vinyle migre. Il y avait un programme pour étudier la migration des phtalates dans les jouets en vinyle. En même temps, il y avait un débat sur les méthodes d'essai et sur le degré de migration acceptable.
Comme dans beaucoup d'études scientifiques, il y avait différentes méthodes. Il y avait la méthode qui consistait à mâcher et cracher; et il y avait une méthode d'extraction par basculement, etc.; de nombreuses de méthodes. On n'a pas pu se mettre d'accord sur la façon de déterminer les plafonds de migration si bien que le comité scientifique de l'UE de l'époque a déclaré qu'il ne croyait pas que les phtalates présentaient un risque. Toutefois, étant donné que l'on n'est pas parvenu à s'entendre sur un plafond de migration, on a décidé d'opter pour une interdiction d'urgence.
Il me semblerait raisonnable de se demander pourquoi l'on a choisi ces six phtalates. Ils ont été choisis parce qu'ils faisaient à l'époque l'objet d'évaluations de risque et d'études scientifiques au sein de l'UE. Il y a environ 13 phtalates dans le commerce.
Cette interdiction d'urgence, d'une durée de trois mois, a été renouvelée 21 fois. Après quoi, le Parlement européen a décidé d'interdire les phtalates dans les jouets destinés aux très jeunes enfants.
Suite à cette interdiction, les évaluations de risque de l'UE ont été publiées. Elles furent achevées en 2003 et finalement publiées au journal officiel de l'Union européenne en 2005, si je ne m'abuse — nous pourrions vérifier ces dates. De toute façon, comme nous l'avons dit, certains de ces phtalates ne sont même pas utilisés dans les jouets — le phtalate de butylbenzyle et le phtalate de dibutyle — mais ils faisaient partie de l'étude et ont été frappés par cette interdiction. Le DEHP sert davantage à la fabrication des produits de soins destinés aux enfants.
Lorsque les évaluations de risque ont été finalisées et que les résultats scientifiques ont été connus, on a constaté qu'il n'y avait pas de risque pour les enfants étant donné que l'exposition était trop faible. Environ à la même époque, la Consumer Products Safety Commission des États-Unis a demandé à un groupe consultatif sur les dangers chroniques de s'occuper de la question, groupe qui a effectué une étude de cinq ans, probablement l'étude la plus complète jamais faite sur les jouets en vinyle, parce qu'on lui demandait d'interdire le vinyle dans les jouets destinés aux enfants jusqu'à l'âge de cinq ans. Ce groupe a jugé que l'exposition était tellement faible que cela ne présentait pas de risque pour les enfants. Il a examiné comment les enfants portent les jouets à la bouche, le temps que les objets restent dans la bouche. Ils ont pris des objets sur les rayons des magasins et ils les ont testés. Ils ont ensuite déclaré qu'il n'y avait pas de raisons de les interdire. Cela a été publié en 2003. Ils ont répété en février 2007 qu'ils maintenaient ces conclusions.
Je sais que j'ai un peu parlé de l'expérience américaine mais tout ceci se faisait en même temps.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
J'aimerais revenir sur une ou deux choses. Lorsque nous examinerons ce projet de loi la semaine prochaine pour décider quoi en faire, nous devrons reconnaître que les arguments qui ont été avancés pour ou contre sont assez complexes.
Je me reporte d'abord à la page 4 de l'exposé de Mme Stanley — ce qui est amusant, c'est que pour l'une et l'autre, c'est à la page 4, pour Mme Stanley et Mme Axmith — où vous dites par exemple « toutefois pas dans les jouets destinés à être portés à la bouche des bébés » et « frappé d'interdiction dans le projet de loi C-307 et n'ont en général constaté aucun risque significatif pour les enfants ».
Puis, dans l'exposé de Mme Axmith, on lit: « Le DBP n'entre habituellement pas dans la composition », puis: « jouets de plastique souples ».
Comme le disait M. Warawa, tous ces objets finissent par être portés à la bouche, etc. et je m'inquiète un peu, car ce que vous dites là ne me rassure pas tellement. Je trouve vos propos un peu inquiétants.
Quand j'examinerai ce projet de loi la semaine prochaine, comment pouvez-vous me convaincre que ces produits n'auront pas d'effets nocifs sur les enfants?
:
Merci, monsieur le président.
Je posais une question à nos analystes. Je me demandais si on proposait encore des amalgames dentaires au mercure au Canada. C'est un perturbateur neural. C'est l'une des substances les plus toxiques que nous fabriquons. Il y a des gens dans cette salle, il y a des Canadiens, qui sont encore soignés avec des amalgames dentaires au mercure.
J'attire votre attention là-dessus, car cela illustre bien à quel point nous tous, la société dans son ensemble, les fabricants, les dentistes, nous pouvons faire preuve d'apathie, alors que les dentistes, qui se soucient de notre santé, continuent d'utiliser une substance toxique pour nous soigner. Je crois que cela montre bien que nous comptons trop sur le gouvernement et les fonctionnaires bien intentionnés pour qu'ils nous protègent autant que nous le souhaiterions, particulièrement dans le cas des groupes vulnérables.
J'ai une question pour M. Cammack. Je ne voudrais pas vous piéger, mais Baxter fabrique-t-il du matériel de circulation extracorporelle, du matériel de transfusion, d'exsanguino-transfusion, d'hémodialyse, de nutrition parentérale totale, ou encore des formulations pharmaceutiques lipophiles?
:
À part cela, prenez le cas de quelqu'un qui vient à l'hôpital avec un enfant malade, ou une femme qui est sur le point d'accoucher, si ces personnes savaient que le DEHP a été reconnu comme agent toxique pour la reproduction et qu'il y a un risque d'exposition au DEHP par le biais des instruments médicaux alors qu'il existe des produits de remplacement économiques, si elles savaient qu'un projet de loi avait été déposé au Parlement visant à interdire cela, exigeant l'utilisation des produits de remplacement lorsqu'ils sont disponibles, eh bien, je pense que la plupart des Canadiens souhaiteraient que le projet de loi soit adopté.
Si je dois me rendre à l'hôpital, je préférerais savoir qu'on n'utilisera pas d'agents toxiques pour la reproduction ou toute autre substance toxique connue. Certains aujourd'hui ont présenté cet enjeu comme découlant d'un désaccord entre les écologistes et l'industrie. Je ne pense pas que la Société canadienne du cancer se perçoive comme un groupe écologique militant, et pourtant elle appuie ce projet de loi.
Je respecte la conviction avec laquelle vous nous exhortez à nous baser sur des faits scientifiques. Mais lorsqu'il s'agit de préoccupations en matière de santé, je me tourne vers des organismes tels que la Société canadienne du cancer qui oeuvre sans relâche dans le domaine de la santé et qui n'a pas d'intérêts particuliers à défendre.
Je regarde ces 14 pages de produits de remplacement — je tiens à corriger mon collègue, M. Allen, il ne s'agit pas de 14 produits de remplacement, mais bien de 14 pages de produits de remplacement — je regarde leur possible utilisation et leur disponibilité, en sachant que ce projet de loi offre trois ans pour se mettre aux normes, et que le conseil des ministres peut renouveler cette période de trois ans en cas de difficultés économiques subies du fait qu'il n'existe pas de produits de remplacement, je me demande pourquoi il y a résistance à ce projet de loi. Est-ce une résistance symbolique, parce que d'aucuns ont peur que cela ouvre la brèche?
J'ai une question qui s'adresse à Mme Axmith. L'évaluation de Santé Canada sur le BBP et le DBP en laquelle vous avez tellement confiance n'inclut pas les jouets pour enfants, n'inclut pas le lait maternel, ni les produits de consommation, ni les cosmétiques. C'est un peu comme si on faisait une évaluation des effets du tabagisme sans tenir compte des conséquences respiratoires.
Cette évaluation a conclu que ces produits n'étaient pas toxiques en vertu de la LCPE alors qu'elle n'a pris en compte qu'une part minime des utilisations de ces produits qui pourraient avoir des effets sur les êtres humains. Sachant cela, comment est-il possible de dire que cette étude a été bien menée?