:
Je demanderais aux caméramen de quitter la salle pour que nous puissions commencer.
Merci beaucoup. La séance est ouverte. Encore une fois, je souhaite la bienvenue à nos invités.
Je voudrais d'abord régler deux questions avant d'entendre notre témoin et d'entrer dans le vif du sujet.
Premièrement, l'élection à la vice-présidence qui est nécessaire, comme je l'ai expliqué hier. Voici comment les choses se passent: je cède la présidence au greffier qui prend note des mises en nomination et le processus suit son cours.
Deuxièmement, j'aimerais aborder la question du calendrier, qui a été soulevée à la fin de la dernière séance, pour que nous décidions quand nous nous réunirons au cours des prochaines semaines.
J'invite donc le greffier à prendre ma place et, une fois cet exercice terminé, nous poursuivrons nos travaux.
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Félicitations, monsieur Regan. Bonne campagne.
Au sujet du calendrier, nous avons discuté des problèmes liés au projet de loi C-30. Voici ce que le greffier a réussi à organiser: nos séances habituelles du mardi pourraient avoir lieu les lundi 5, 12, 19 et 26 février, de 15 h 30 à 17 h 30. Nos séances du jeudi auraient lieu comme à l'habitude, à l'exception de celle du 15 février qui serait annulée. Sinon, toutes les autres séances devant avoir lieu un jeudi auront lieu comme prévu.
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Y a-t-il d'autres commentaires au sujet du calendrier présenté? J'espère que cela fait l'affaire...
Je pense que c'est vous, monsieur Cullen, qui aviez attiré notre attention sur ce conflit d'horaire.
Le calendrier est-il à la satisfaction de tous? Y a-t-il des problèmes?
Le greffier enverra des avis de convocation, et notre prochaine séance aura donc lieu le lundi 5 février à 15 h 30.
Nous allons maintenant poursuivre nos travaux.
Monsieur Cullen.
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Le greffier me confirme que le protocole nous autorise à le faire. Nous pouvons entendre à huis clos des témoignages qui, avec l'assentiment de tous, peuvent ensuite être rendus publics.
À cet égard, je tiens à faire savoir en mon nom propre et, je l'espère, au nom de la plupart des membres du comité, que j'étais plutôt mécontent et irrité lorsque j'ai pris connaissance à 12 h 51 d'une dépêche de la Presse canadienne publiée par leGlobe and Mail dans laquelle un journaliste relatait ce qui s'était passé lors de cette séance à huis clos. De toute évidence, j'estime que ce qui se dit lors d'une séance à huis clos ne doit pas être divulgué.
Il arrive, quoique très rarement, que nous devions siéger à huis clos, et je ne veux pas entendre ou lire ce qui s'est dit lors de telles séances. Les journalistes ont commencé à appeler pour obtenir des commentaires dès que j'ai quitté cette salle. Bien entendu, certains de ces reportages étaient totalement erronés et inexacts. J'estime que c'est fort troublant et injuste pour notre témoin. En effet, l'avis de convocation précisait que la séance aurait lieu à huis clos. Nous en avions discuté assez longuement et avions décidé d'entendre cette annonce préliminaire concernant ce qui allait se passer à 15 heures. Évidemment, je supposais que les gens pourraient en parler dès 15 h 01, mais je ne m'attendais pas à en voir la teneur rapportée par écrit à 12 h 51 sur mon bureau. J'ai été très troublé par cette affaire. J'espère que notre comité ne permettra plus jamais qu'un tel incident se reproduise. Le fait que ce soit arrivé jette le discrédit sur nous tous.
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'en discuter davantage, mais il me fallait faire cette déclaration et m'assurer que tout le monde comprenne le message. Nous allons maintenant passer à l'examen du rapport sur la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Cet examen aura lieu à huis clos tant que le rapport ne sera pas déposé à la Chambre. Je ne veux pas lire quoi que ce soit à ce sujet, et je suis sûr qu'aucun des autres députés ici présents ne souhaite que les discussions sur ces textes législatifs importants ne soient relatées dans les journaux. Je vais m'en tenir là. Je ne souhaite pas entendre énormément de commentaires à ce sujet.
Toutefois, c'est arrivé, et j'espère que cela n'arrivera plus jamais. Que les responsables de cette fuite se le tiennent pour dit. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il est temps de passer à autre chose.
Monsieur Cullen, vous avez signalé que...
Monsieur Warawa, voulez-vous intervenir sur le même sujet, ou ai-je fait le tour de la question?
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Encore une fois, bienvenue.
Je pense que tout le monde sait de quoi il sera question aujourd'hui. Nous discutons d'un nouveau système de rapport proposé qui s'appliquerait aux rapports environnementaux pour l'année qui vient. Nous examinons aussi certains critères qui devraient à notre avis présider à l'embauche d'un nouveau commissaire à l'environnement.
Je vous invite à vous en tenir à ces deux sujets et nous suivrons notre procédure habituelle. Je me dois d'avertir les nouveaux venus — nous avons en effet un certain nombre de nouveaux membres — que je possède cette merveilleuse petite boîte grise. Elle calcule avec une grande précision des blocs de dix minutes. Je vous accorderai quelques instants pour finir de répondre à la question, mais je vous demande sérieusement de respecter le temps qui vous est imparti, soit dix minutes pour chaque parti et ensuite, nous passerons à des périodes de cinq minutes.
Je demanderais à Mme Fraser de bien vouloir commencer. Les libéraux prendront ensuite la parole en premier, quel que soit leur intervenant.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être ici pour discuter de ces questions avec les membres du comité.
J'aimerais aujourd'hui vous fournir des précisions concernant trois questions: la nomination d'un commissaire à l'environnement et au développement durable par intérim, la revue interne de notre pratique de vérification des questions liées à l'environnement et au développement durable et le rôle du commissaire à l'environnement et au développement durable, tel qu'il est défini dans la Loi sur le vérificateur général.
Premièrement, en ce qui concerne la nomination d'un commissaire intérimaire, j'assume l'entière responsabilité de la décision de nommer un commissaire par intérim. Cette décision a été prise après mûre réflexion. Je tiens à assurer le comité que ma décision n'a rien à voir avec le rapport de la commissaire de 2006, ni avec tout autre rapport de celle-ci. Comme je l'ai mentionné hier, le commissaire à l'environnement et au développement durable fait rapport au Parlement au nom du vérificateur général. J'approuve toutes les vérifications et je revois tous les rapports avant leur publication, avec d'autres cadres supérieurs du bureau. Je considère que tous les rapports de la commissaire et de son équipe sont excellents, et j'en réponds. La grande équipe de vérificateurs qui est responsable de la production des rapports du commissaire continuera de réaliser des travaux de même qualité sous la direction de M. Thompson.
Je veux ajouter que ma décision n'est pas le résultat de pressions ni d'une ingérence quelconques de la part du gouvernement. Comme les membres du comité le comprendront, je ne peux faire d'autres commentaires à ce sujet pour plusieurs raisons, notamment pour protéger des renseignements personnels. Bien que cela soit frustrant pour certains d'entre vous, cela n'est tout simplement pas possible.
[Français]
La deuxième question concerne la revue interne. Notre rôle consiste à fournir aux parlementaires de l'information factuelle et indépendante afin de les aider à tenir le gouvernement responsable de sa gestion. Nous tentons de mesurer notre efficacité de plusieurs façons, par exemple au moyen de sondages auprès des députés et de plusieurs indicateurs de rendement. De temps à autre, nous évaluons notre rendement et apportons des changements en vue de renforcer notre pratique de vérification. Nous avons déjà effectué ce type d'examen pour nos pratiques de vérification des états financiers et des vérifications de gestion, et ce, avec succès. C'est l'objectif de la revue interne de notre pratique de vérification des questions liées à l'environnement et au développement durable dont je vous ai parlé hier.
Notre pratique de vérification dans le domaine de l'environnement et du développement durable a une très grande importance pour le bureau. Je crois que le travail que nous avons accompli est des plus valables, mais il y a toujours moyen de faire mieux. Par exemple, d'après certains indicateurs, il semblerait que nos travaux dans ce domaine n'aient pas autant d'effet sur la gestion du gouvernement que nos autres travaux de vérification. Nous devons vérifier si c'est bien vrai, et dans ce cas, voir comment apporter les améliorations voulues. La revue ne vise aucunement à diminuer les travaux que nous menons mais plutôt à les améliorer.
Passons maintenant à la question du rôle élargi. Comme je l'ai déjà mentionné, notre rôle consiste à fournir une information objective et factuelle aux parlementaires afin de les aider à tenir le gouvernement responsable de sa gestion. Pour préserver notre crédibilité, nous devons demeurer indépendants du gouvernement et éviter de nous mêler des politiques publiques.
En tant que bureau de vérification, nous ne pouvons ni faire de commentaires sur le choix des politiques ni dicter au gouvernement les politiques qu'il devrait adopter. Ce rôle incombe au gouvernement et au Parlement. Je crois que nous avons rempli le mandat qui nous a été confié en 1995 et que nous n'y avons pas dérogé. Il semblerait cependant que certaines personnes voudraient que le commissaire aille plus loin. Les commentaires de certains environnementalistes et, plus récemment, la présentation du projet de loi C-288, nous montrent qu'il pourrait y avoir un écart entre ce qu'on attend du commissaire et ce qui est prévu par la loi. Comme vous vous le rappellerez sûrement, dans sa forme initiale, le projet de loi C-288 aurait exigé que nous agissions comme conseiller politique du gouvernement de l'heure et que nous évaluions des programmes. Cela ne correspond ni à notre rôle de vérificateur ni au mandat du bureau.
Compte tenu des exemples que je vous ai donnés, j'ai cru utile de porter cette question à l'attention du comité, car il est le seul à décider si elle doit être étudiée plus à fond.
[Traduction]
Monsieur le président, le bureau exécute des vérifications environnementales depuis plus de 20 ans, et nous poursuivrons nos travaux conformément à notre mandat. Nous considérons que la modification, en 1995, de notre loi représente un élargissement très important de notre mandat.
Je crois que le travail de vérification que nous accomplissons dans le domaine de l'environnement et du développement durable est important et utile. L'objectif de la revue interne n'est certainement pas de diminuer mais de renforcer notre pratique, de sorte que nos travaux de vérification environnementale servent mieux les parlementaires.
Voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture, monsieur le président. Je suis disposée à répondre aux questions des députés du comité. Merci.
Je rappelle aux députés qu'ils doivent s'efforcer de s'en tenir aux questions qui nous ont été présentées. Autrement dit, selon le processus en vigueur, le commissaire à l'environnement fait rapport une fois l'an et l'on propose que le rapport du commissaire à l'environnement s'inscrive dans celui du vérificateur général. Deuxièmement, bien entendu, il est de notre ressort de prodiguer des conseils au sujet de l'embauche du nouveau commissaire à l'environnement.
Je commencerai par M. McGuinty.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Fraser, je vous remercie de comparaître encore une fois aujourd'hui, après l'avoir fait hier.
J'aimerais revenir, si vous le voulez bien, sur votre déclaration d'ouverture, simplement pour explorer vos précisions au sujet d'hier. Comme vous pouvez l'imaginer, un très grand nombre de Canadiens sont en état de choc. Mme Gélinas, à mon avis, a été jugée comme étant l'un des meilleurs commissaires à l'environnement et au développement durable que le pays pouvait espérer avoir, elle était tenue en haute estime, je crois, par tous les partis et, à en juger par vos propres commentaires, par vous-même.
Je crois qu'elle a assumé avec beaucoup de doigté ses délicates fonctions et responsabilités. En un sens, elle est allée au-delà des attentes et de l'idée qu'on se faisait à l'origine du bureau du commissaire, bureau que nous avons créé il y a une décennie quand nous étions au gouvernement, et elle a vraiment mis les gouvernements successifs sur le gril, pour ainsi dire, aussi bien notre précédent gouvernement que le gouvernement actuel, et je pense qu'elle a fait du travail tout à fait remarquable.
C'était très aimable de votre part de venir nous rencontrer hier pour nous donner ce que vous avez appelé un avertissement préalable de ce que vous alliez annoncer dans l'après-midi, mais je veux revenir un peu sur la question parce que les Canadiens sont embrouillés. Ils aimeraient avoir une meilleure réponse ou peut-être une meilleure idée de ce qui s'est passé dans cette affaire, et cela est directement lié à la nomination du commissaire intérimaire de l'environnement et du développement durable.
Dans votre propre communiqué publié hier, on disait que Mme Gélinas partait, si je me rappelle bien — vous me pardonnerez, mais je n'ai pas le texte du communiqué sous les yeux — « afin de relever d'autres défis ». Cinq ou six heures plus tard, la plupart d'entre nous avons reçu un deuxième communiqué, de Mme Gélinas elle-même, indiquant qu'en fait, elle a été étonnée d'apprendre qu'elle était mise à pied, pour ainsi dire, que l'annonce en était faite plus tôt qu'elle ne s'y attendait et que des négociations ou discussions avaient lieu depuis quelque temps entre elle-même et votre bureau, etc.
Pouvez-vous nous aider à comprendre, compte tenu des reportages dans les médias auxquels notre président a fait allusion il y a quelques instants, les divergences entre vos deux communiqués respectifs et aussi peut-être nous aider à comprendre certaines observations qui sont maintenant du domaine public et qui figuraient dans le document de quatre pages présenté hier à notre comité au sujet de la performance de la commissaire? Aidez-nous, je vous en prie, à comprendre ce qui s'est passé dans cette affaire, pour que nous puissions travailler ensemble pour améliorer le fonctionnement de ce bureau et sa structure, ainsi que le rôle qu'il devrait jouer, peut-être même le rôle accru qu'il devrait jouer à l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration, je ne ferai aucun commentaire sur le départ de Mme Gélinas de son poste de commissaire à l'environnement et au développement durable. Je me ferai un plaisir de discuter de toute autre question que j'ai abordée, mais, pour un certain nombre de raisons, je ne peux pas donner au député les réponses qu'il voudrait entendre, je crois. Malheureusement, je ne peux tout simplement pas le faire.
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Dans ce cas, monsieur le président, je voudrais poser la question suivante, avec toute la délicatesse possible, comme mon collègue du Bloc l'a dit hier: Les Canadiens peuvent-ils à bon droit conclure que l'on est en présence d'une divergence d'opinions quant à ce qui s'est vraiment passé? Je reçois des appels de mes commettants qui me disent: « C'est un poste très important. Quel est le problème? Y avait-il désaccord sur le plan professionnel? Pourquoi y a-t-il deux versions publiques différentes quant à ce qui s'est passé? » C'est une question assez importante pour les Canadiens. C'est un véritable mystère.
Vous avez, madame Fraser, une très forte réputation dans la société canadienne, réputation que je trouve entièrement justifiée. Mme Gélinas a elle aussi une très forte réputation dans la société canadienne et je crois que vous conviendrez, comme la plupart d'entre nous, qu'elle a fait du travail remarquable dans le rôle difficile qui était le sien.
Je vous pose donc de nouveau la question. Il serait important de jeter quelque lumière sur la raison pour laquelle il y a une telle divergence publique. Sans entrer, évidemment, dans des détails qui peuvent être internes à votre bureau, pouvez-vous nous aider à comprendre, en termes pratiques, ce qui s'est passé?
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Le seul point sur lequel je voudrais apporter des précisions, comme je l'ai dit dans ma déclaration d'ouverture, c'est qu'il semble que des gens, dans certains milieux, tentent d'attribuer tout cela au rapport de vérification qui a été publié à l'automne 2006 sur le changement climatique. Cette situation n'a absolument rien à voir avec cela.
Comme je l'ai dit dans la déclaration, les rapports qui sont déposés par le commissaire à l'environnement passent par le même processus que toute autre vérification du bureau, c'est-à-dire que les cadres supérieurs et les dirigeants participent au choix des vérifications. Par conséquent, si nous avons fait cette vérification précise, c'est que la décision en avait été prise par la direction du Bureau du vérificateur général. Je passe en revue tous les rapports. Je reçois des briefings sur ces rapports. Je vais jusqu'à aider la commissaire à rédiger ses textes de présentation des rapports. Par conséquent, même si ce rapport a été déposé en tant que rapport de la commissaire, il s'agit bel et bien d'un rapport du Bureau du vérificateur général. Nous l'appuyons sans réserve.
Je tiens seulement à préciser que cette affaire n'a absolument rien à voir avec cela, et je ne peux vraiment pas en dire plus.
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Ce que j'ai dit hier, et je cite, c'est que « au cours de notre analyse » — celle-ci portait sur la fréquence et la date de présentation des rapports, et j'y reviendrai dans un instant :
...nous avons aussi remarqué que nos vérifications de gestion sur les questions liées à l'environnement et au développement durable ne semblent pas avoir la même incidence que nos autres travaux de vérification de gestion. Cette conclusion est fondée sur une évaluation de notre efficacité, mesurée à l'aide d'indicateurs de rendement qui ont été établis pour le bureau, tels que le nombre de recommandations qui sont mises en oeuvre.
J'ai dit ensuite :
À mon avis, c'est bien malheureux, car notre travail sur les enjeux environnementaux et de développement durable est très important à nos yeux — et, sans aucun doute, pour le Parlement et la population canadienne également.
Ce n'est pas une critique à l'endroit de la commissaire, c'est une critique sur l'efficacité globale. Par exemple, l'une des mesures clés que nous avons au bureau pour mesurer notre travail est celle-ci: nos vérifications contribuent-elles à améliorer la gestion dans l'appareil gouvernemental? Pour mesurer cela, nous utilisons notamment comme indicateur le degré auquel on donne suite aux recommandations. Les travaux sur l'environnement et le développement durable ont constamment, sur une période de 12 ans, donné lieu à un taux de mise en oeuvre beaucoup plus bas que nos autres travaux.
Maintenant, je crois que nous devons nous poser la question : cette mesure est-elle appropriée? Dans l'affirmative, pourquoi le taux est-il plus bas? Cela peut s'expliquer par diverses raisons. Nos recommandations sont peut-être un élément du problème, mais nous devons le comprendre, parce qu'en fait de compte, nous jouons plusieurs rôles. L'un de nos rôles est évidemment de fournir de l'information aux parlementaires quand ceux-ci examinent des programmes et projets de loi, mais nous avons aussi pour rôle d'améliorer la gestion dans l'appareil gouvernemental dans des dossiers très importants, notamment l'environnement et le développement durable. On s'attendrait à ce que, quand nous faisons par exemple des travaux sur les pesticides et formulons des recommandations au gouvernement sur la manière d'améliorer la gestion de ce dossier, celles-ci soient mises en oeuvre. Voilà donc l'objet de cet examen. Nous avons fait le même travail dans d'autres domaines du bureau et avons modifié nos pratiques et il faut espérer que cet exercice débouchera sur une amélioration de nos pratiques.
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Merci, monsieur le président.
Je suis allé récemment au Mali — j'en ai parlé hier à la vérificatrice générale. Je faisais partie d'une délégation de parlementaires canadiens qui appuient le développement démocratique dans des pays comme le Bénin, le Burkina Faso et le Mali. Bien sûr, comme la vérificatrice générale le sait pertinemment, le Mali a en fait adopté notre modèle de bureau du vérificateur général et est en train de mettre en place un tel bureau.
Je rappelle tout cela pour dire à quel point je suis fier de constater que cette institution, qui à mon avis s'est montrée impartiale et très importante en obligeant les gouvernements à rendre des comptes, y compris celui dont je faisais partie... Les Canadiens sont très fiers de cette institution. C'est très important d'établir cela dès le départ et de dire que nous admirons tous cette réussite.
Je veux m'attarder à cela quelques instants parce que je crois que les Canadiens voudraient peut-être comprendre un peu mieux ce qui se passe et ce qui s'est passé hier. J'ai eu l'impression, à l'issue de notre rencontre d'hier, que Mme Gélinas quittait son poste volontairement. Peut-être que ce n'était pas l'impression qu'on voulait donner, mais c'est l'impression que j'ai eue — peut-être me suis-je trompé —, mais voilà que, semble-t-il, elle n'est pas partie volontairement. Je suppose que la question est celle-ci, et j'ignore si vos pouvez y répondre: pouvez-vous nous dire si elle a bel et bien été congédiée?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Fraser, bienvenue au comité. Je lis les notes de votre allocution et votre déclaration de cet après-midi et j'aimerais vous entendre commenter plus à fond ce qui est écrit aux pages 2 et 3 de votre document :
Comme je l'ai déjà mentionné, notre rôle consiste à fournir une information objective et factuelle aux parlementaires afin de les aider à tenir le gouvernement responsable. Pour préserver notre crédibilité, nous devons demeurer indépendants du gouvernement et éviter de nous mêler des politiques publiques.
Le gouvernement a-t-il fait des interventions quelconques auprès de vous qui vous permettent de soupçonner que Mme Gélinas, ou tout autre commissaire avant elle, a enfreint ce devoir d'indépendance?
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Absolument pas. D'ailleurs, au paragraphe 10, j'indique que je crois que nous avons rempli le mandat qui nous a été confié, et que nous n'y avons pas dérogé.
Comme je l'ai mentionné, tout rapport qui sort du bureau est approuvé par la haute gestion, y inclus moi-même. Si jamais j'avais trouvé qu'on était allé trop loin dans un rapport, celui-ci n'aurait pas été publié. La question que je soulève ici est plutôt dirigée vers l'avenir et porte sur des pressions que l'on voit parfois ou des attentes de certaines personnes qui aimeraient que le bureau joue un rôle beaucoup plus actif comme conseiller au niveau des politiques, en faisant l'évaluation de programmes. Ce rôle n'est pas compatible avec celui d'un vérificateur.
Alors, je demande au comité si c'est une question qui est perçue et si c'est une question qui mérite une étude plus approfondie. Si vous dites que ce n'est absolument pas le cas et que vous êtes totalement satisfaits du rôle actuel, cela me donne la confirmation que les parlementaires sont satisfaits.
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C'est une des possibilités que nous avons envisagées. Permettez-moi d'expliquer la stratégie, car beaucoup d'informations ont été véhiculées sans que je vous aie jamais expliqué ce dont il s'agissait.
Tout a commencé par une demande du Comité permanent des comptes publics que l'on revoie les dates de tombée de nos rapports. On a constaté qu'en déposant notre rapport à la fin de novembre, il restait au Parlement très peu de journées de séance pour tenir des audiences. Après avoir pris connaissance du calendrier de la Chambre, nous avons pris la décision de devancer la présentation de notre rapport de novembre et de le présenter en octobre.
En révisant tout cela, nous avons commencé à nous questionner sur la façon du commissaire de faire rapport. Nous nous demandions si nous devions déposer un rapport par année ou si nous devions faire rapport plus fréquemment. En effet, ce serait peut-être utile pour le comité si nous déposions les rapports deux ou trois fois par année, plutôt qu'une seule fois par année.
Il est intéressant de constater que, lors des discussions entourant les modifications à la loi, en 1995, on avait soulevé cette possibilité, à savoir que le vérificateur général dépose des rapports plus d'une fois par année. Il avait même été question de déposer des rapports sur l'environnement et le développement durable plus fréquemment pendant l'année. C'est donc de là qu'est venue l'idée. Il ne s'agissait pas d'abolir le rapport du commissaire, mais bien de savoir s'il serait avantageux de déposer des rapports plus fréquemment.
Une autre question a aussi été soulevée: serait-il avantageux que le commissaire dépose son rapport en même temps que celui du vérificateur général? Pourrions-nous avoir un peu plus de visibilité? Car, mis à part le dernier rapport, ces dernières années, le rapport du commissaire avait très peu de visibilité. Voilà bien honnêtement quelles étaient les suggestions.
Monsieur le président, je tiens à dire que si le comité déclare qu'il ne veut absolument pas changer quoi que ce soit et qu'il désire que nous continuions de faire comme par le passé, en présentant un rapport du commissaire par année, nous allons maintenir cette pratique.
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C'est sûr, monsieur le président, que je ne suis pas une experte en communications, mais notre personnel des communications a fait une étude en comparant les rapports qui sont déposés par les autres agents du Parlement, qui portent sur des sujets plutôt uniques, que ce soit les langues officielles, la vie privée et autres.
Le rapport du commissaire attire beaucoup plus l'attention que ces autres rapports, mais il n'attire pas autant l'attention que nos rapports, simplement parce que nous couvrons un plus grand éventail de sujets. De plus, nous intéressons la galerie de la presse du Parlement, tandis que le rapport du commissaire étant considéré comme un rapport sur l'environnement. Il intéresse et attire plutôt les journalistes spécialisés dans ce domaine.
Voilà pourquoi nous nous sommes demandé si nous allions essayer cela, pour voir si nous allions avoir un plus grand auditoire de journalistes lors d'un huis clos. Je vous donne des exemples: lors du dépôt du dernier rapport du commissaire, en septembre, il y avait environ 25 journalistes; lors du dépôt des rapports du vérificateur général, il y a plus de 100 journalistes.
En effet, il existe un danger, soit qu'une vérification attire davantage l'attention, mais peut-être que ce faisant, nous pourrons augmenter la visibilité.
C'est un élément que nous proposons, mais si vous dites que vous n'en voulez absolument pas, nous allons respecter le désir du Parlement.
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Madame Fraser, pourrais-je vous demander de reporter cela à votre prochaine réponse? Nous avons dépassé le temps imparti.
Monsieur Bigras, en toute justice envers la vérificatrice générale, je vous avise que nous avons eu une discussion et que nous avons pesé le pour et le contre d'avoir un rapport ou bien un certain nombre de rapports. Je suis d'avis que nous devrions tenter d'accorder le plus d'attention possible à l'environnement. Nous devrions en faire l'expérience pendant un an et nous verrons si cela fonctionne.
Nous avons donc eu cette discussion et nous pouvons aujourd'hui nous entretenir directement avec la vérificatrice générale. Je trouve donc que c'est très positif.
Monsieur Cullen.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Fraser, d'être venue.
La situation est délicate. Il y a manifestement des points de vue contradictoires sur certaines choses qui se sont passées depuis 24 heures. À titre de parlementaire, je m'efforce d'établir ce qui s'est passé parce qu'au fond, en dernière analyse, il semble que le pays ait perdu un champion qui, à votre bureau, était capable de décrire clairement les lacunes du gouvernement et de réclamer énergiquement qu'on agisse. Les membres de notre comité et tous les députés au Parlement ont utilisé efficacement les bons offices de ce champion.
Vous avez dit à maintes reprises que Mme Gélinas faisait du travail de qualité. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que, d'après le témoignage que vous avez donné hier, nous avons eu la très nette impression — c'est un facteur crucial — que Mme Gélinas était partie de son plein gré pour s'attaquer à d'autres défis; nous sommes aujourd'hui convaincus qu'elle a été congédiée. Je trouve très difficile de concilier ces deux points de vue et cette question est essentielle à l'objet qui nous occupe.
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Il semble que deux critiques aient été formulées, sinon envers la commissaire elle-même, du moins à l'endroit du rôle et du travail accomplis par la commissaire, et l'on a évoqué la possibilité qu'elle se soit aventurée dans le domaine des politiques. Vous avez maintenant évoqué vous-même cette possibilité à deux reprises.
La deuxième critique porte sur l'impact des rapports, qui ne changent pas le point de vue ou l'orientation du gouvernement, dans la suite des choses.
Mme Gélinas a-t-elle contribué à cette déviation, au fait qu'on se soit écarté de la stricte vérification des programmes pour s'aventurer dans le domaine des recommandations de politiques?
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Oui. Je vais faire deux dernières observations, dans le temps qu'il me reste.
M. McGuinty a proposé aujourd'hui une motion. Il semble qu'à l'origine, quand l'ancien gouvernement libéral avait pris cet engagement, l'intention était de créer un poste de commissaire indépendant, qui ferait rapport directement, et que cet élément a été supprimé. Nous allons suggérer de discuter de cela dans le cadre du processus d'examen du projet de loi proposé par le gouvernement. Nous croyons que cela pourrait être un outil efficace.
Je sais que vous ne pouvez pas faire de commentaires là-dessus, puisque c'est une question de politique. Ma question est-celle-ci. Votre organisation, le Bureau du vérificateur général a fait des commentaires au sujet du compte d'assurance-emploi, à savoir que le gouvernement ne cesse d'y puiser trop d'argent, et je cite :
À notre avis, le Parlement n'avait pas l'intention que s'accumule dans le compte d'assurance-emploi un excédent supérieur à ce qu'il pourrait être raisonnable de dépenser aux fins de l'assurance-emploi, étant donné la structure actuelle des prestations et en tenant compte... à notre avis, le gouvernement n'a pas respecté l'esprit de la Loi sur l'assurance-emploi.
Où trace-t-on la ligne? Où se trouve la ligne de démarcation entre faire des commentaires sur des dépenses gouvernementales inefficaces, ou sur des promesses faites et non tenues, et préconiser des options de politique, ce que Mme Gélinas a fait dans son dernier rapport, disant au sujet du changement climatique que le gouvernement ne l'avait pas pris suffisamment au sérieux à ce jour et qu'il était nécessaire d'en faire plus? Où se trouve la ligne de démarcation?
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Si l'on prend l'exemple du compte d'assurance-emploi, au moment où nous avons fait ces observations, la loi comportait une définition claire de la manière dont le taux devait être établi. Il nous apparaissait que la manière dont on accumulait des surplus n'était pas conforme à cette loi. Nous n'avons pas dit qu'il fallait changer la loi ou qu'il fallait faire ceci ou cela. Nous énonçons simplement un fait: la loi stipule qu'il faut procéder de telle manière et à notre avis, vous ne fixez pas le taux en conformité de la loi.
En fait, dans cette affaire de la Loi sur l'assurance-emploi, ce qui s'est passé par la suite, c'est que la loi a été changée. Les surplus continuent de s'accumuler, mais nous ne sommes plus justifiés de faire le moindre commentaire parce que la loi a été changée et que le Parlement a convenu que le taux pouvait être fixé d'une autre manière. Tout va bien.
Sur le changement climatique, le gouvernement a une obligation internationale et nous avons parfaitement le droit de demander si le gouvernement respecte cette obligation...
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Merci, madame la vérificatrice générale.
Le gouvernement respecte l'autonomie de votre Bureau du vérificateur général et je ne poserai donc pas de questions au sujet de Mme Gélinas. Je dirai toutefois que le travail de votre bureau est apprécié, en particulier votre travail à vous et celui que Mme Gélinas a fait quand elle travaillait dans votre bureau. Comme vous l'avez dit, elle demeure à l'emploi de votre bureau.
Mes questions portent sur vos commentaires au sujet des rapports. Vous comptez sur l'aide de chacun de nous autour de cette table.
Vous avez dit hier que pour évaluer l'efficacité du gouvernement, vous examinez combien de vos recommandations ont été mises en oeuvre. Dans le rapport que nous avons reçu l'automne dernier, on trouvait une critique à l'endroit de différents ministères qui ne travaillaient pas bien ensemble. Il semble qu'un ministère ne savait même pas ce que l'autre faisait et que l'on ne donnait pas suite aux recommandations. C'était tout un défi pour le nouveau gouvernement de régler ce problème et de progresser dans le dossier de l'environnement qui est très important aux yeux du gouvernement.
Si l'on discute actuellement, comme on l'a dit, de la création possible d'un bureau du commissaire à l'environnement qui serait distinct de votre bureau... À l'heure actuelle, un seul organisme est chargé de faire la vérification de tous les ministères gouvernementaux. Ce ne sont pas des questions qui portent sur les politiques, mais je me demande si vous pourriez nous dire s'il serait à votre avis plus efficace que votre bureau se charge de vérifier tous les services gouvernementaux ou bien s'il serait plus efficace d'avoir un bureau distinct du commissaire à l'environnement. Lequel serait plus efficace?
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Merci, monsieur le président.
Je vais d'abord commenter brièvement le premier élément au sujet de la mise en oeuvre des recommandations. Nous faisons entre autres choses à mon bureau ce que nous appelons des vérifications de suivi, c'est-à-dire que nous vérifions si, avec le recul, le gouvernement a réalisé des progrès satisfaisants pour ce qui est de régler les problèmes que nous avons signalés dans des vérifications précédentes. Nous appelons cela des rapports de situation. Notre rapport de février 2008 sera consacré entièrement à l'environnement et au développement durable. Je pense que nous ferons neuf ou dix vérifications dans ce domaine, portant sur une foule de sujets, notamment les pesticides. Nous allons évaluer si le gouvernement a réalisé des progrès satisfaisants pour ce qui est de donner suite aux recommandations qui ont été formulées dans des vérifications qui remontent parfois à plusieurs années.
Pour ce qui est de la création d'un commissaire indépendant, cette question relève bien sûr du Parlement. Je dirai seulement que la fonction de vérification doit demeurer séparée de l'évaluation des programmes en vue de donner des conseils en matière de politiques. Ces deux fonctions sont vraiment incompatibles. Pour qu'une fonction de vérification soit efficace, elle doit être indépendante, si l'on veut, de la gestion et de l'établissement. Si l'on participe à la mise en place d'une politique, on ne peut pas en faire objectivement la vérification.
Nous croyons que, jusqu'à maintenant, nous avons très bien assumé et de façon fort valable la fonction de vérification au bureau, par l'entremise du commissaire. On s'attend toutefois à ce que nous puissions faire des évaluations de l'efficacité des programmes débouchant sur des conseils en matière de politiques. C'est du travail que nous ne pouvons pas faire, c'est incompatible et cela pourrait même nuire à notre bureau si nous devions nous lancer dans du travail de cette nature.
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Évidemment, son mandat dépendra de ce que le Parlement lui demandera de faire.
Son rôle actuel est plutôt comme celui du vérificateur général. Dans le fond, le commissaire doit se conformer à certaines dispositions prévues dans la loi, mais les autres fonctions, de même que les vérifications que le commissaire dépose au Parlement, dépendent du mandat qui est accordé au vérificateur général.
Advenant la création d'une autre agence ou entité indépendante, cela concernerait plutôt les questions de conseils sur les plans des politiques et de l'évaluation de programmes, soit des choses que nous ne pouvons pas faire.
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Merci, monsieur le président.
À l'instar de M. Warawa, je respecte assurément l'autonomie du Bureau du vérificateur général — et j'ajoute que notre parti respecte cette autonomie, comme il se doit. Évidemment, le public a énormément d'admiration pour le Bureau du vérificateur général, pour vous personnellement à titre de vérificatrice générale et je pense aussi pour le bureau du commissaire à l'environnement et pour Mme Gélinas personnellement, et je crois d'ailleurs que c'est l'une des raisons pour lesquelles la population s'intéresse à la question et cherche à comprendre ce qui s'est passé.
Évidemment, comme nous sommes députés au Parlement et membres d'un comité permanent de la Chambre des communes, c'est aussi notre devoir d'examiner ce qui s'est passé et de veiller à ce que nous prenions nos décisions et à ce que le Parlement prenne des décisions en se fondant sur une information juste.
Je me reporte à votre déclaration d'hier devant notre comité. Comme vous le savez, le comité a maintenant adopté, avec votre agrément, une motion pour rendre cette séance publique. Au paragraphe trois de la déclaration d'hier, vous dites :
Je désire vous informer que l'actuel commissaire à l'environnement et au développement durable, Johanne Gélinas, quittera le poste afin de relever d'autres défis. Elle fera part de ses plans d'avenir lorsqu'ils seront arrêtés.
C'est vous qui avez souhaité venir nous en informer. Il semble, quand vous dites qu'elle « quittera le poste afin de relever d'autres défis »... J'en retiens l'impression que c'est ce qu'elle souhaitait faire, qu'elle partait afin de relever d'autres défis. J'essaie de comprendre si c'est bien le cas.
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Vous l'avez avec vous? Très bien, je vous crois. C'est ce que j'ai entendu dire, mais je n'ai pas eu l'occasion de vérifier directement.
Il me semble que d'intégrer le rapport du commissaire au rapport du vérificateur général trimestriellement... Je crains que cela ne diminue l'impact de ce rapport. Je comprends ce que vous dites, qu'au cours des dernières années, il n'a peut-être pas toujours reçu l'attention qu'il méritait; cependant, il a assurément reçu beaucoup d'attention en septembre. Nous avons vu les récents sondages et l'on a pu voir que cette semaine, l'affaire soulève énormément d'attention à la Chambre des communes. À savoir si cela résulte d'un effort conjugué de la commissaire et aussi d'autres personnes... J'ignore comment les tâches sont réparties exactement, mais c'est peut-être un élément de la question.
Je suppose que j'incline à croire que cela devrait demeurer un rapport séparé et distinct. Je pense qu'il nous incombe d'entendre... Nous avons entendu une partie de votre argumentation là-dessus et peut-être ferez-vous encore un petit effort pour nous aider à comprendre pourquoi vous estimez... car il est important de comprendre et de respecter votre opinion.
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Ce qui est regrettable, c'est qu'il s'agissait au départ d'un processus de consultation. Aucune décision ferme n'a été prise, et nous voulions comparaître pour consulter le comité.
L'un des avantages, selon nous, était que les rapports seraient plus fréquents au cours de l'année. Il n'y aurait pas qu'un seul rapport en début d'année, en septembre. Il y en aurait un aussi en octobre, en avril, et peut-être en février.
Cela dit, le fait qu'il n'y aurait pas cinq, six ou huit chapitres a semblé faire problème. Allions-nous déposer ces rapports au même moment? Par ailleurs, ce rapport ne doit pas nécessairement se retrouver avec celui du vérificateur général. Il s'agit d'un rapport distinct du commissaire. Il pourrait y avoir le volume 1, puis le volume 2. Différentes présentations sont possibles.
Nous espérions obtenir plus de visibilité et, bien honnêtement, intéresser plus de journalistes. L'autre avantage, en toute déférence pour le comité, est que certains rapports portant sur des questions de gestion auraient pu être renvoyés au Comité permanent des comptes publics et pas uniquement à ce comité-ci. Cet autre comité exige des comptes du gouvernement en matière de gestion.
Si l'un de vous avait été là... Ce comité a une façon de faire et un rôle bien différents de ceux des autres comités de la Chambre. Il convoque des témoins des ministères, leur demande des plans d'action, assure un suivi et publie ses propres rapports. En déposant le rapport au même moment que celui du vérificateur général, nous pourrions dire qu'il porte sur la gestion d'un programme. Ne pourrait-il pas être renvoyé à la fois à ce comité-ci et à celui des comptes publics?
Bien honnêtement, voilà quelle était notre réflexion. Si les députés ne sont pas d'accord, s'il estime que les modalités actuelles sont satisfaisantes, nous en resterons là.
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Merci d'être là, madame Fraser. Nous vous sommes reconnaissants de votre travail, de la manière dont vous l'accomplissez, du sérieux de votre travail.
Ma question porte sur quelque chose que vous avez dit au huitième point de votre déclaration. Selon vous, les vérifications du rendement dans le domaine de l'environnement et du développement durable ne semblent pas avoir le même retentissement que d'autres vérifications du rendement.
Pourriez-vous, au pied levé, nous donner une idée générale du pourcentage de vos recommandations qui ont été mises en oeuvre, par rapport à celles de la commissaire à l'environnement et au développement durable?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais revenir à la déclaration que vous avez faite hier devant le comité, d'autant plus que c'est maintenant public. Au paragraphe 13, il est écrit :
Selon certains de nos conseillers, il y a un écart entre les attentes de certaines personnes quant au rôle du commissaire et le mandat [...]
Je dois vous dire que je suis tombé de ma chaise en lisant l'exemple que vous donnez ensuite :
[...] jusqu'à quel point le commissaire peut-il ou devrait-il se porter à la défense d'une cause lorsqu'il est question de politique gouvernementale?
Et vous suggérez presque au comité de se pencher sur cette question.
Je voudrais donc vous poser deux questions. Premièrement, qui sont ces personnes qui ont communiqué avec vos conseillers pour faire part de cet écart? Deuxièmement, trouviez-vous que Mme Gélinas avait peut-être un petit côté trop militant en faveur de la cause environnementale par rapport au mandat qui lui avait été accordé en vertu de la loi?
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Merci, monsieur le président.
Merci d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui. Je sais que la situation n'est pas facile.
En écoutant certaines des questions qui ont été posées aujourd'hui, je me suis interrogé sur l'excellente réputation dont jouit actuellement le Bureau du vérificateur général. Je vais essayer de signaler les points qui me préoccupent, ce qui me demandera quelques minutes. Je n'aurai peut-être qu'une question à poser.
À propos du départ de Mme Gélinas, M. Cullen a dit que nous perdions une avocate.
Le mémoire que vous avez remis dit ceci :
Les commentaires de certains environnementalistes et, plus récemment, la présentation du projet de loi C-288, nous montrent qu'il pourrait y avoir un écart entre ce qu'on attend du commissaire et ce qui est prévu par la loi.
Le texte poursuit : « ... le projet de loi C-288 aurait exigé que nous », c'est-à-dire le Bureau du vérificateur général, « agissions comme conseiller politique du gouvernement de l'heure et que nous évaluions les programmes. »
Cela m'inquiète beaucoup. C'est mon travail de parlementaire de préconiser des politiques. On dirait que, par le projet de loi C-288, qu'ils ont tous approuvé, les parlementaires veulent abdiquer cette responsabilité et la confier carrément au Bureau du vérificateur général ou à un agent indépendant de quelque autre service relevant du vérificateur général.
C'est très inquiétant, il me semble. Ce que je vois venir, c'est que, dès qu'une politique se soldera par un échec, les parlementaires pourront s'en laver les mains. Ils pourront carrément rejeter le blâme sur quelqu'un d'autre. Il est toujours agréable d'avoir un bouc émissaire, lorsqu'on a des idées qui ne marchent pas. Je suis vraiment inquiet, car, à dire vrai, j'aime bien que quelqu'un surveille les actes du gouvernement. C'est une bonne idée que quelqu'un d'indépendant évalue la façon dont le gouvernement applique la politique. Un point c'est tout.
Selon moi, le Bureau du vérificateur général doit s'en tenir strictement à l'évaluation de la mise en oeuvre. Ne craignez-vous pas le risque d'exposer ce bureau à la subjectivité d'un conflit d'intérêts entre l'évaluation d'une politique et celle des résultats que le gouvernement obtient en appliquant ses programmes?
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de m'arrêter un instant à la notion de défense et de promotion. Le Bureau du vérificateur général et le commissaire ont ce rôle de défense. La cause qu'ils défendent est celle de la responsabilité dans les dépenses. Nous réclamons des processus ouverts et transparents dans les marchés de l'État, nous préconisons de saines pratiques de gestion environnementale.
Nous ne pouvons pas promouvoir une politique donnée ni représenter des intérêts ou des groupes particuliers. Voilà pourquoi, comme on l'a dit fort justement, nous ne pouvons pas vérifier des politiques. Nous vérifions leur application. Nous pouvons voir si elles sont appliquées comme le Parlement le veut. Nous ne pouvons pas discuter de la politique ni la commenter, mais nous pouvons voir si elle est appliquée conformément à de saines pratiques de gestion ou comme le Parlement l'a conçue. Il est évident que c'est là notre mandat.
Comme je l'ai déjà dit, nous ne faisons pas nous-mêmes d'études sur l'efficacité. Notre mandat dit clairement que nous pouvons vérifier si les ministères ont mesuré l'efficacité de leurs programmes. Et la seule façon de vraiment mesurer l'efficacité, c'est d'établir des objectifs au départ.
Il arrive souvent, je dirais même que c'est dans la majorité de nos rapports, que nous précisions s'il y a eu des examens de l'efficacité: le gouvernement sait-il si le programme est efficace? L'information existe-t-elle? Les objectifs du programme sont-ils clairs dès le début?
L'une de vos critiques, l'une de vos préoccupations concerne la mise en oeuvre.
Pour ma part, d'autant plus que je siège dans l'opposition, j'imputerais clairement une bonne partie de la faute au gouvernement en place. Il prend un engagement. Vous vérifiez si cet engagement est respecté et vous constatez qu'il y a des lacunes, comme Mme Gélinas l'a fait à bien des occasions. Et le gouvernement ne donne pas suite à vos recommandations. Au fond, il va à l'encontre de ce que dit le vérificateur.
Moi qui viens du secteur privé, je n'avais rien vu de tel avant d'être député: les observations du vérificateur sont simplement rejetées par les ministères, ils n'en tiennent pas compte ou ils temporisent.
Il faut considérer plus particulièrement le dossier des changements climatiques. Les recommandations se sont succédé — j'ai les rapports sous les yeux —, mais les choses n'ont pas cessé d'empirer.
L'une de vos préoccupations concerne cette mise en oeuvre. J'aurais bien plus de reproches à faire au gouvernement de l'époque et au gouvernement en place qu'à Mme Gélinas et à son équipe, qui ont formulé les recommandations. Voilà où se situe le problème.
La critique que vous avez formulée, et c'est là que je veux en venir, est qu'il y a un problème de visibilité. Cela me laisse perplexe, d'autant plus que, depuis six à douze mois, le rapport de la commissaire à l'environnement a attiré beaucoup d'attention. Il a été un facteur important dans une grande partie du travail du comité.
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Oui, monsieur le président, mais je voudrais ajouter que nous avons commencé il y a près d'un an à faire cet examen, à discuter de la stratégie de publication des rapports et à étudier toute cette question. À ce moment-là, les rapports n'obtenaient pas autant de visibilité que le dernier en a eu, je le reconnais.
Quant aux recommandations, vous avez raison de dire que cela échappe à notre maîtrise. Nous ne pouvons pas forcer le gouvernement à donner suite à nos recommandations, mais c'est tout de même un moyen de mesurer notre efficacité. Nous devons donc voir s'il y a moyen de s'y prendre différemment, d'adopter un système différent pour présenter ces recommandations.
Les recommandations ont leur valeur. Elles ne sont pas formulées à la légère. Et elles portent sur des points où, selon nous, des changements s'imposent.
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La question de l'efficacité est très importante pour nous, ici. Lorsque vous présentez des recommandations...
Tout à l'heure, vous avez dit au passage que le Bureau du vérificateur général ne devrait jamais commenter les politiques ni formuler des recommandations de politique, faisant ainsi vous-mêmes une recommandation.
Il y a peut-être un rôle envisageable, un rôle que les vérificateurs n'ont pas joué par le passé. Le dernier rapport de Mme Gélinas semble dire clairement qu'il faut aller plus loin que ce que le gouvernement prévoit dans ses plans. Selon une interprétation stricte, cela revient à dire que les politiques proposées ne laissent à désirer si le Canada veut honorer ses engagements. Cela m'a semblé opportun. Ce l'était aussi à votre point de vue.
J'en reviens à cette question de la limite qui aurait été franchie, selon des lignes directrices strictes, très traditionnelles, en matière de vérification. Le rôle de la vérificatrice en matière d'environnement semble si vaste que des observations comme celles-là deviennent acceptables dans ce contexte alors qu'elles ne respectent pas les normes classiques.
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Nous avons estimé que ces observations étaient opportunes, compte tenu du mandat et de notre interprétation du rôle du Bureau du vérificateur général, car les rapports du commissaire sont publiés au nom du vérificateur général. Il faut que je sois à l'aise avec tout ce qui se dit, et je l'étais.
C'est une question plus large que celle de savoir si, parfois, nous nous rapprochons beaucoup de cette limite. Nous le faisons probablement. Lorsque nous constatons qu'un politique est très mal appliquée, cela peut remettre en cause la politique même. Nous faisons très attention de préciser que ce n'est pas la politique qui est remise en question, mais sa mise en oeuvre et la gestion.
La question que je soulève aujourd'hui me semble importante pour nous, car, si ces attentes persistent, on risque, à dire vrai, de causer du tort au Bureau du vérificateur général, à un moment donné.
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Merci, monsieur le président.
L'une des questions abordées plus tôt — je vais la reprendre et dire ce que j'en pense, et la réponse devrait être très brève — est celle du remplacement de quatre rapports par un rapport annuel. Je partage les préoccupations exprimées plus tôt: ces quatre petits rapports risquent de passer inaperçus, à la différence du grand rapport présenté en septembre, dont il a été question. Il a fait en sorte qu'on accorde beaucoup d'importance à un enjeu très pertinent.
Vous avez confirmé tout à l'heure que, si le comité, qui est le principal utilisateur du rapport, réclamait ce rapport, cela ne posait aucun problème.
Je voudrais simplement m'en assurer.
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Nos plans de l'année à venir prévoient que nous déposerons en octobre ce rapport, qui est exigé par la loi. Il s'agit des stratégies de développement durable et des pétitions.
Nous avons déplacé en février le reste du travail, ce que nous appelons le suivi, car c'est normalement à ce moment que nous produisons ce que nous appelons un rapport de suivi. Il s'agirait d'un rapport consacré uniquement au suivi des vérifications en matière d'environnement et de développement durable que nous avons faites par le passé. Ce serait donc en février.
Par la suite, si le comité nous donne des indications sur les rapports, qu'il y en ait un ou deux, et sur le moment où il souhaite le recevoir, nous allons nous conformer à ses voeux, bien sûr.
D'après la description de travail qui se trouve sur le site Web du vérificateur général, le commissaire à l'environnement doit « (r)endre le gouvernement plus responsable de l'écologisation de ses politiques, activités et programmes », et c'est là « un élément essentiel » de son mandat.
Il y a été question plus tôt de promotion et de défense, et d'une des fonctions du vérificateur. Lorsque je pense à un vérificateur, je songe à quelqu'un qui considère ce qui s'est fait par le passé, vérifie et fait rapport. La Loi sur le vérificateur général dit, à l'article 21.1:
h) le respect de la nature et des besoins des générations à venir.
Y a-t-il un conflit à l'intérieur du Bureau du vérificateur général, où il y aurait en somme quelqu'un qui fait les vérifications...? Je respecte le travail de vérification. Il met le doigt sur les erreurs du passé. Mais quelqu'un qui se soucie de la promotion d'une cause parle de l'avenir, propose des politiques, des orientations, au lieu de simplement revenir sur le passé.
Qu'en pensez-vous?
Monsieur McGuinty, je crois savoir que vous voulez dire quelques mots sur votre avis de motion.
Je précise qu'il ne s'agit pas de débattre cette motion. Elle sera mise à l'étude lundi prochain. Il s'agit simplement de donner de l'information au comité.
Merci beaucoup, madame Fraser. Je crois que vous avez répondu à nos questions, mais je suis sûr que nous reviendrons sur le sujet.
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Merci, monsieur le président. Et merci au comité de son indulgence.
Je voudrais dire rapidement quelques mots d'un avis de motion. J'espère que nous pourrons discuter de cette motion lundi, monsieur le président. Il s'agit de faire du commissaire à l'environnement et au développement durable un mandataire du Parlement entièrement indépendant, qui relèverait directement du Parlement. La motion énonce clairement et délimite correctement les fonctions du commissaire, qui doit notamment jouer un rôle de défense et de promotion en matière d'environnement et de développement durable. La motion dit que le bureau du commissaire doit avoir des ressources suffisantes en vertu d'un mécanisme de financement indépendant, être doté du personnel voulu et pouvoir jouer son rôle de vérification sans ingérence du gouvernement.
Monsieur le président, j'avance cette proposition en raison des intentions qui, au départ, ont présidé à la création de ce poste. Il s'agissait d'une suite du Sommet de la Terre, où le gouvernement de l'époque, celui du premier ministre Mulroney, a signé la Déclaration de Rio. Les États signataires ont alors pris deux engagements: créer et renforcer un conseil du développement durable chez eux — dans notre cas, le premier ministre Mulroney a créé la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie — et renforcer le suivi et le contrôle de... Il ne s'agit pas d'entamer un débat.
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Effectivement. Merci, monsieur le président.
Je suis désolé d'avoir à soulever cette question, mais il est clair pour nous tous que nos discussions à huis clos d'hier ont fait l'objet de fuites dans les médias immédiatement après le départ de la commissaire, alors que la réunion se poursuivait toujours. Il s'agit selon moi d'une grave atteinte à nos privilèges de députés. J'occupe un poste électif depuis 16 ans. Si nous ne pouvons avoir l'assurance que la confidentialité des séances à huis clos sera respectée, cela aura pour effet de paralyser le comité. Il faut que la confiance règne. Il faut qu'on respecte les documents confidentiels et les réunions à huis clos.
J'ai demandé à Mme Fraser si elle était au courant du fait qu'un membre de notre comité avait communiqué des éléments abordés pendant la partie de la séance qui s'est tenue à huis clos, révélant des renseignements qu'elle nous avait communiqués sous le secret. Elle a répondu oui. Elle a fait son annonce à 15 heures. Elle a reçu un document intitulé... c'était à 12 h 58, je crois. Le mien indique 12 h 59. Un article du Globe and Mail, sous la plume du journaliste Bill Curry, donne un compte rendu détaillé.
Il faut que nous puissions nous faire confiance les uns aux autres. J'invite quiconque aurait communiqué le document à le dire maintenant au comité. Voilà ma première question, monsieur le président.
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Je dois dire que j'étais très inquiet. Je pouvais presque prédire ce qui allait se passer, car, dès le départ, des députés de l'opposition, et M. McGuinty en particulier, ont fait grand cas de la présence des journalistes à l'extérieur. Des questions lui ont été posées, et il a parlé longuement, et même plusieurs fois. À ce moment-là, j'avais l'impression que ce genre de chose risquait de se produire, qu'une réunion à huis clos ferait l'objet d'une fuite, étant donné qu'il y a eu toute cette agitation au sujet de la présence des journalistes. Je me suis dit: puisque c'est une réunion à huis clos, avec des documents confidentiels, qu'est-ce que cela change? Ce n'est pas vraiment la question dont nous devrions discuter maintenant.
Je voudrais que les députés de l'opposition et celui que j'ai nommé réfléchissent bien: souhaitons-nous que ce genre de chose se reproduise? C'est une atteinte grave à l'intégrité de nos délibérations. C'est déjà difficile, lorsque nous devons tenir ces réunions, mais, si des gens ne respectent pas le secret, les indiscrétions créent des précédents très troublants, très dérangeants, et je n'apprécie pas.
J'ai vu des députés discuter avec des journalistes en groupes dans des petits coins. M. McGuinty s'est retrouvé avec le journaliste dont le nom a été cité. J'ai été un peu mal à l'aise de voir que cela se passait quelques minutes après la fin de la réunion. Pourquoi ces petits groupes discutaient-ils à l'écart, alors qu'il s'agissait d'une séance à huis clos?
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Monsieur Vellacott, voilà pourquoi j'ai fait des observations en début de séance. Un certain nombre d'autres députés m'ont parlé de la question. Évidemment, l'incident peut se reproduire. Il n'aurait pas dû se produire. Je ne sais pas au juste comment cela s'est passé.
Je serais porté à penser que, à cause de cet incident, la vérificatrice générale hésiterait à nous informer à l'avance de quoi que ce soit, mais je ne suis pas sûr que nous devions trop nous attarder à cette question.
Monsieur McGuinty, votre nom a été mentionné. Auriez-vous quelque chose à dire?
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Monsieur le président, je dirai simplement qu'il sera important, à l'avenir, si nous devons tenir une réunion à huis clos, de discuter de la chose au préalable. Si un témoin communique avec le comité, avec ses membres, avec vous ou le greffier ou un membre quelconque, il sera important que le comité discute d'abord de la question.
Je demeure troublé par ce qui s'est passé hier, c'est certain. Je ne crois pas que la séance aurait dû se tenir à huis clos. J'étais tout à fait d'accord avec notre collègue du NPD pour dire qu'il fallait l'ouvrir au public. Le huis clos n'était absolument pas justifié. Et je ne pense pas que, à l'issue de la réunion d'aujourd'hui, nous soyons mieux renseignés sur ce qui a pu se passer. Je crois que c'est le constat que nous faisons tous. Nous ne savons pas au juste ce qui se passe. Je ne sais pas si la commissaire a été congédiée. Nous avons demandé si elle l'était et on nous a dit que non. Mais il demeure qu'elle l'est. Elle a publié une déclaration dans lequel elle l'affirme.
À l'avenir, le comité devra être extrêmement prudent lorsqu'il s'agira de siéger à huis clos ou non. Voilà ma réaction d'aujourd'hui.
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C'est moi qui ai pris la décision lorsque la vérificatrice générale a communiqué avec moi pour me dire qu'elle voulait renseigner le comité à huis clos sur une de ses positions. C'était là son intention, et c'est ce qu'elle a fait. En acceptant sa proposition, il était évident que nous siégerions à huis clos. Tous en ont été prévenus, et nous avons siégé à huis clos. Tous sont restés dans la salle et ont accepté que la séance se tienne à huis clos, et il est évident que le secret a été violé. Voilà le genre de problème qui ne peut pas se produire. Si la réunion est à huis clos, il y a huis clos. Si elle est ouverte au public, il n'y a pas de huis clos.
Je vais accepter vos conseils, bien sûr. Je me suis battu contre le huis clos pendant des années. Je n'aime pas les réunions à huis clos. Je n'ai pas été élu à huis clos, et je ne crois pas que ce genre de réunion ait sa place. Lorsque la vérificatrice générale m'a fait cette demande précise, le greffier et moi en avons discuté. Elle nous a parlé à tous les deux. Nous en avons discuté, nous avons soumis la question au comité, et nous avons donné suite. Voilà ce qu'il importe de souligner. Les choses ont été dites et je crois vraiment que nous pouvons en rester là.
Nous avons le temps. Monsieur Vellacott, s'agit-il d'un élément nouveau?
:
Monsieur Warawa, je viens d'échanger quelques mots avec le greffier. Il est possible de présenter une motion. Si elle est adoptée, on peut rédiger un rapport. Il sera remis à la Chambre. Le Président est notre grand patron, mais il s'est déjà prononcé par le passé: les comités sont maîtres de leurs délibérations.
Nous avons tous tiré des leçons de l'expérience, et il est évident qu'on ne peut tolérer que ce genre de chose se produise. Je suis convaincu que nous devons simplement passer à autre chose.
MM. McGuinty, Vellacott et Warawa voudront peut-être se réunir. Par le passé, M. McGuinty et moi avons eu des divergences de vues. Nous en avons discuté en prenant un café ensemble et nous avons réglé le problème. Bien sûr, on peut pousser l'affaire plus loin. Vous pouvez présenter une motion, et le comité pourra se prononcer. Si elle est adoptée, il y aura un rapport, et il sera renvoyé à la Chambre. Si telle est la volonté du comité, il peut passer outre à ce que je propose. Selon moi, on a assez parlé de la question.
Qui voulait intervenir? Était-ce vous, monsieur Regan?
:
Je voudrais intervenir.
Il y a peut-être un moyen de couper court. Je n'ai pas posé pour rien la question que j'ai adressée tout à l'heure à David.
Dennis Bueckert, du Kingston Whig Standard, dit:
Le porte-parole libéral en matière d'environnement, David McGuinty, a dit que Fraser a expliqué clairement au comité de l'environnement, au cours d'une réunion à huis clos hier, que, selon elle, Gélinas était allée trop loin en faisant la promotion d'une cause.
Le greffier peut s'adresser à Dennis Bueckert et confirmer que M. McGuinty a divulgué des informations sur ce qui s'est passé au cours d'une réunion à huis clos. Cela s'est produit ici.
C'est donc un fait avéré que...
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D'abord, je vous félicite de l'attitude que vous adoptez dans cette affaire.
Monsieur le président, je travaille sur la colline du Parlement depuis un certain temps. J'ai fait partie du personnel avant d'être député. Je me souviens de l'époque où votre parti formait l'opposition. Je travaillais sur la colline. Des membres de votre parti ont été à l'origine de fuites de documents importants des comités. Le problème s'est réglé dans un esprit de collégialité et de bonne foi. Personne n'a lancé de chasses aux sorcières.
M. Warawa dit que la confiance a été minée. Je voudrais revenir à ce que M. Harvey a dit au début. Bien franchement, je suis d'accord avec lui. Lorsque nous avons décidé, après coup, de publier les délibérations à huis clos d'hier, je n'y ai pas vu d'objection, mais qui va prendre au sérieux les délibérations à huis clos, désormais? Si la confiance a été minée, c'est par le fait que le comité a décidé, après coup, de divulguer ce qui s'est dit à huis clos hier.
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Le débat est relativement simple. Je crois que Mme Fraser nous a fait confiance, en venant nous présenter ce qu'elle allait annoncer en après-midi par rapport à Mme Gélinas. Je crois qu'on a tous apprécié obtenir cette information avant tout le monde, en ce sens que c'était même par respect pour nous qu'elle le faisait, et elle nous a demandé de façon formelle que cela soit fait à huis clos et que cette information ne circule pas avant le moment où elle-même ferait sa conférence de presse. Je la comprends: elle ne voulait pas que l'information sorte tout croche avant qu'elle fasse sa conférence de presse. Elle a fait preuve de respect, en venant nous faire cette présentation. Or, si on divulgue une information, je crois que la prochaine fois que quelqu'un viendra ici, il y aura une réticence. On comprendra alors pourquoi toute l'information ne nous est pas donnée. C'est un effet.
Lorsque j'ai demandé à Mme Fraser, tout à l'heure, s'il était possible que quelque chose qui s'est passé à huis clos devienne public par la suite, si cela constituait un précédent... Encore une fois, si quelqu'un vient nous faire une présentation à huis clos, il faut que ce huis clos soit respecté. Sinon, c'est comme si on demandait à quelqu'un de nous confier son secret, mais qu'on allait le raconter à tout le monde. Ça devient un peu complexe. Je crois que c'est une question de confiance. Je suis peut-être un peu naïf, mais c'est ainsi que les choses fonctionnent, je crois.
Merci, monsieur le président.