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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole devant votre comité. Je félicite le parrain du projet de loi de faire une réflexion ciblée sur le changement climatique et le Protocole de Kyoto.
J'aimerais aborder le sujet de l'adaptation. Certains députés auront peut-être l'impression qu'il s'agit d'un sujet périphérique par rapport à l'intention principale du projet de loi. Néanmoins, j'estime que c'est une question importante qu'il faut considérer chaque fois que nous amorçons une réflexion sur la stratégie appropriée que le Canada et la communauté internationale devraient adopter face au changement climatique.
Comme les députés le savent, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques envisage deux approches face à l'évolution du climat. La première est l'atténuation, qui passe par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La seconde est l'adaptation. Autrement dit, faire tout en notre pouvoir pour diminuer les répercussions du changement climatique inévitable, nécessaire et incontournable auquel nous faisons face maintenant afin de diminuer notre vulnérabilité, voire d'augmenter notre résilience face à ce phénomène. Cela peut vouloir dire renforcer, repenser et créer des normes et des codes de conception révisés pour l'infrastructure; s'attaquer au dégel et à la fonte du pergélisol ainsi qu'à ses répercussions sur les collectivités arctiques; améliorer la conservation de l'eau de diverses façons dans les endroits susceptibles de souffrir de pénuries d'eau. Cela peut vouloir dire adopter des cultures de remplacement dans des endroits menacés par la sécheresse, comme les Prairies; réfléchir aux moyens d'enrayer l'invasion des insectes nuisibles, comme le dendroctone du pin ponderosa en Colombie-Britannique; ou composer avec des événements extrêmes, comme les inondations et les sécheresses auxquelles de nombreuses régions du pays sont exposées.
À court et à moyen termes, l'adaptation et l'atténuation pourront être partiellement substituées l'une pour l'autre. En somme, plus l'on procédera rapidement à une adaptation, plus il y aura de temps pour atténuer les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et pour diminuer les dommages liés à un niveau donné de concentration. Il s'agit là uniquement d'une solution partielle et temporaire. Je n'affirme pas que l'adaptation peut, de quelque façon que ce soit, contrer les conséquences sérieuses du changement climatique. Mais à court terme, c'est une avenue qui devrait nous intéresser.
L'une des questions fondamentales qu'il faut se poser est la suivante: que peut-on accomplir grâce à l'adaptation? Dans quelle mesure pouvons-nous diminuer notre vulnérabilité aux changements climatiques en prenant les mesures d'adaptation que j'ai mentionnées face aux risques liés à l'évolution du climat?
J'estime que la mesure à l'étude et, puisqu'il en est question, la Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique adoptent une optique fortement axée sur l'atténuation. Avant de pouvoir comprendre quels sont les coûts et les avantages de l'une ou l'autre stratégie, il faut que nous en sachions plus long sur les résultats que l'on peut atteindre au moyen de l'adaptation, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde.
Il y a d'importantes différences entre ces deux approches. L'atténuation exige une adhésion et une application à l'échelle planétaire. Elle résulte d'accords internationaux que nous élaborons, auxquels nous adhérons et que nous mettons ensuite en oeuvre. Les avantages résultant de l'atténuation sont disséminés partout dans le monde car ils freinent la vitesse du changement climatique. Les avantages en question sont répartis un peu partout sur la planète. Des pays différents vont obtenir un pourcentage différent de ces avantages selon leur niveau de vulnérabilité existant. En revanche, l'adaptation est une chose que nous faisons pour nous-mêmes. Ce sont les pays qui prennent des mesures d'adaptation qui en tirent profit.
La conclusion que je tire de ce raisonnement, c'est que le Canada devrait réfléchir au montant qu'il faut consacrer à l'adaptation et, ce faisant, décider quel est le degré d'urgence des mesures d'atténuation que nous voulons mettre en oeuvre. Nous devons faire cet exercice dans le contexte canadien, mais aussi dans le cadre des négociations actuelles sur le régime post-2012 qui prendra le relais, après la fin de la première phase du Protocole de Kyoto.
À mon avis, tant au Canada qu'à l'étranger, on a une conception trop étriquée de l'enjeu du changement climatique et on met trop l'accent sur l'atténuation. Nous pouvons faire beaucoup sur le plan de l'adaptation pour réduire les répercussions à court terme de l'évolution du climat et nous devons trouver le moyen d'accorder davantage d'attention à cette option.
Cela soulève la question des intérêts nationaux du Canada qui, selon moi, se posent en deux parties. Premièrement, il faut se demander ce qui vaut le mieux pour nous, dans une perspective restrictive, auquel cas les arguments militant en faveur de l'adaptation sont très convaincants. Deuxièmement, il va de soi que le Canada doit agir en bon citoyen sur la scène internationale, contribuer au maintien d'une société et d'une économie mondiales. Il s'ensuit que nous avons le devoir de jouer un rôle et, si possible, un rôle de chef de file dans le domaine de l'atténuation.
Je tiens à dire clairement qu'en matière d'atténuation, nous pouvons donner l'exemple, montrer la voie à suivre, mais notre action ne fera guère de différence en ce qui a trait au réchauffement de la planète. Le Canada émet moins de 2 p. 100 des émissions totales de gaz à effet de serre de sorte que les mesures concrètes que nous prenons pour atténuer les changements climatiques ne font pas tellement de différence. D'autres acteurs importants produisent beaucoup plus d'émissions de gaz à effet de serre — par exemple, les États-Unis et les grands émetteurs des pays en développement comme l'Inde, la Chine et le Brésil —, et ce qu'ils font est très important. Nous devons amorcer les négociations en sachant pertinemment ce qu'ils vont faire et en ayant une très bonne idée de la façon dont nous pouvons influencer leurs choix.
On peut poser le problème de cette façon. En mettant de l'ordre chez nous et en réduisant nos propres émissions, autrement dit, en montrant la voie à suivre, que pouvons-nous accomplir?
Nous pouvons accomplir énormément à l'échelle nationale. Nous pourrions emboîter le pas à l'État de la Californie et adopter certaines des mesures qui ont été prises là-bas. Nous pourrions tenter de nous associer avec la Californie et les États américains du nord-est des États-Unis pour imposer un plafond à la production de carbone et mettre en place un système de commerce du carbone. Nous pourrions conclure un arrangement de type Kyoto sans pour autant adopter une démarche de contrôle descendante ou en adoptant une démarche qui ne serait pas strictement descendante, mais en privilégiant plutôt les options ascendantes que nous pouvons prendre sur une base régionale avec d'autres partenaires en Amérique du Nord et peut-être aussi en Europe.
Permettez-moi d'apporter un autre argument au sujet de l'adaptation. L'adaptation n'a rien de nouveau. À cause du changement climatique, bien des mesures sont qualifiées de mesures d'adaptation, mais nous les mettons en oeuvre depuis un certain temps déjà. Par conséquent, s'agit-il seulement de faire la même chose, mais mieux? En partie, mais en fait, nous ne gérons pas le climat actuel et les risques climatologiques aussi bien que nous le pourrions. À l'heure actuelle, nous souffrons de ce que j'appelle un déficit d'adaptation en ce qui a trait au climat actuel et à sa variabilité. Les pertes liées aux fluctuations de la température et à des événements climatologiques extrêmes augmentent. D'ailleurs, si vous jetez un coup d'oeil aux paiements versés par le gouvernement fédéral du Canada pour venir en aide aux provinces frappées par des catastrophes naturelles, vous constaterez qu'ils accusent une forte hausse.
Dans le contexte du réchauffement de la planète, il y a lieu de se préoccuper du rattrapage que nous devrions faire dans la gestion de la variation du climat et des catastrophes naturelles associées à des événements climatiques extrêmes.
J'estime que le moment est venu pour le Canada d'envisager de faire échec aux changements climatiques au moyen d'une double approche, plus équilibrée, qui nous verrait prendre les mesures d'atténuation les plus vigoureuses et les plus efficaces possibles tout en privilégiant l'adaptation dans l'intérêt de notre propre pays. Bien entendu, dans la mesure du possible, nous pouvons aider les pays en développement les plus vulnérables à gérer leurs propres problèmes d'adaptation par l'entremise d'organisations comme l'ACDI et le CRDI.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir écouté. J'ai distribué à l'avance une brève version écrite de mon témoignage. Je crois savoir qu'elle est disponible en anglais et en français. Je répondrai volontiers aux questions que vous pourriez avoir au sujet de ce document ou de ma déclaration.
Merci.
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Merci, monsieur le président et messieurs les membres du comité. J'apprécie l'occasion qui m'est donnée de participer à votre étude du .
Le préambule de ce projet de loi décrit à juste titre le changement climatique comme l'une des menaces les plus sérieuses qui planent sur l'humanité et le Canada, menace qui pose des risques majeurs pour notre environnement, notre économie, notre société et notre santé.
Premièrement, je voudrais faire observer que les scientifiques ne croient pas au réchauffement planétaire. Ils n'ont pas besoin d'y croire. Le réchauffement planétaire n'est pas une religion. Le réchauffement planétaire est un fait. Ce n'est pas une question d'y croire ou pas. La preuve du réchauffement planétaire est établie, elle est concluante, écrasante. Il n'y a plus de débat scientifique sur le réchauffement planétaire. Le débat porte plutôt sur la manière dont les institutions, les entreprises et les particuliers doivent réagir aux changements climatiques.
Comme M. Burton l'a fait remarquer, il y a deux catégories de mesures que l'on peut prendre, à savoir l'atténuation et l'adaptation. Mon message est semblable à celui de M. Burton, quoique j'adopte une approche légèrement différente en ce sens que je vais passer en revue les objectifs du en faisant notamment une comparaison avec l'autre mesure proposée, le .
Je voudrais féliciter les parrains du pour leur tentative de rétablir les engagements du Canada aux termes du Protocole de Kyoto. Ce traité international est une première étape, mais une étape importante, dans les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et de ralentir ainsi le rythme du réchauffement planétaire. Il établit un dénominateur commun en termes de terminologie, de cibles et d'objectifs. Un protocole unique favorise la collaboration et la coopération internationales. Nous avons des projets de recherche au Chili et en Ukraine et je peux vous dire que, parce que ces pays sont parties au Protocole de Kyoto, cela facilite énormément notre recherche internationale du fait que nous parlons un langage technique commun.
Une solution faite au Canada, par contre, nous sépare d'un processus qui a été élaboré et contrôlé par un ensemble de scientifiques et décideurs internationaux. En outre, l'initiative de Kyoto débouchera sur de nouvelles mesures au-delà de 2012 et le Canada doit participer à cet effort plus poussé sur le plan scientifique et politique afin de s'attaquer aux causes et à l'incidence du changement climatique.
Pour ce qui est de fixer des objectifs utiles et efficaces en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le est un véritable bond en avant en comparaison du , la Loi sur la qualité de l'air. En tant que politique sur le changement climatique, le projet de loi C-30 comporte trois lacunes majeures. Premièrement, le C-30 laisse entendre que le changement climatique est un problème de qualité de l'air. Ce n'est pas le cas. Inscrire le changement climatique dans la Loi sur la qualité de l'air, c'est éviter le véritable débat. Deuxièmement, le projet de loi C-30 fixe des objectifs pour les émissions de gaz à effet de serre pour les années 2050. Cela laisse entendre que si nous atteignons ces objectifs, nous allons en quelque sorte enrayer le changement climatique d'ici le milieu du siècle. Cette approche témoigne d'une mauvaise compréhension du système climatique. Le climat du milieu du XXIe siècle est déterminé aujourd'hui par les émissions de gaz à effet de serre. En effet, il y a un décalage de plusieurs décennies entre les activités qui modifient l'atmosphère et les changements qui en résultent dans le système climatique. Comme on le dit dans le préambule du projet de loi C-288, le problème des changements climatiques requiert une action immédiate.
Je signale ces lacunes du seulement parce que le évite de tomber dans le même piège. Cependant, il y a aussi une troisième faiblesse du projet de loi C-30 qui se trouve aussi dans le projet de loi C-288. En effet, les deux projets de loi traitent seulement d'une petite partie de l'engagement du Canada aux termes du Protocole de Kyoto. Dans le projet de loi C-288, on ne traite explicitement que du paragraphe 1 de l'article 3 du Protocole de Kyoto. Or le Protocole de Kyoto compte 28 articles et l'article 3 à lui seul compte 14 paragraphes.
J'ai joint à mon mémoire les autres articles du Protocole de Kyoto pour rappeler au comité que le Canada a aussi l'obligation de s'attaquer aux changements climatiques et à ses conséquences négatives, notamment par des mesures de renforcement de la capacité et d'adaptation, en facilitant l'adaptation aux changements climatiques, en collaborant à la recherche scientifique et technique et en mettant au point des systèmes d'observation systématique et d'archivage des données, en réduisant l'incertitude relativement au système climatique, et en s'attaquant aux conséquences négatives du changement climatique et aux conséquences économiques et sociales de diverses stratégies.
Nous avons aussi l'obligation de mettre en oeuvre des programmes d'éducation et de formation et de renforcer la capacité nationale, de faciliter la sensibilisation du public, et de partager le produit des activités accréditées pour aider les pays en développement à absorber le coût de l'adaptation.
J'invoque le même argument que nous venons d'entendre de la part de M. Burton, à savoir que nous avons dans notre pays un vide sur le plan des politiques relatives à l'incidence du changement climatique et à l'adaptation nécessaire. Il n'est pas fait mention de ces importantes obligations dans l'un ou l'autre des projets de loi ou .
Le Canada a besoin d'une stratégie complète du changement climatique pour éviter les conséquences négatives d'un tel changement. En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, une stratégie complète doit aborder d'autres volets de la problématique, notamment notre compréhension du système climatique; l'influence des activités humaines; l'impact du changement climatique; les risques et les possibilités; et les rajustements nécessaires aux politiques publiques, à la gestion des ressources, aux pratiques en matière de génie et à la conception de l'infrastructure.
En concentrant tous les efforts dans le domaine des politiques publiques sur un seul de ces cinq éléments d'une stratégie du changement climatique, le Canada risque de ne pas assumer ses obligations aux termes du traité; d'ailleurs, de manière générale, la réaction du Canada face aux changements climatiques est un échec.
En terminant, je voudrais décrire les conséquences du changement climatique dans ma propre région, les provinces des Prairies. Je travaille dans un institut de recherche appelé Prairie Adaptation Research Collaborative, ou PARC, à l'Université de Regina. Le PARC a été créé grâce à des fonds fournis par le gouvernement fédéral et les gouvernements des provinces des Prairies. On nous a demandé de faire de la recherche sur l'impact des changements climatiques dans les provinces des Prairies.
À l'heure actuelle, le PARC est chargé de rédiger le chapitre portant sur les Prairies de l'évaluation nationale du changement climatique que le gouvernement du Canada publiera l'année prochaine. Par conséquent, je peux vous dire en toute confiance que le climat des provinces des Prairies change dramatiquement. Toutes les données météo le confirment. Le débit des cours d'eau en été diminue à mesure que disparaissent les glaciers des montagnes Rocheuses et que les hivers plus doux produisent de moins en moins de neige et de glace pour le ruissellement du printemps.
La saison de croissance s'allonge et devient plus chaude; cependant, la productivité des forêts et des exploitations agricoles est limitée par la réduction de l'apport en eau. Récemment, nous avons connu la pire sécheresse depuis que les Prairies ont été colonisées par les Européens. Nous avons aussi connu la pire inondation. La sécheresse de 2001-2002 a coûté 3,6 milliards de dollars à l'économie de l'Alberta et de la Saskatchewan. Cela renvoie au déficit d'adaptation évoqué par M. Burton.
Les écosystèmes ont commencé à changer. Les services écologiques qui appuient l'agriculture, les forêts, le cycle de l'eau et le mode de vie traditionnel des premières nations est menacé.
Le dendroctone du pin des montagnes Rocheuses a ravagé les forêts de Colombie-Britannique. Cette année, l'infestation a franchi les montagnes Rocheuses. Elle se répand maintenant en Alberta et il existe une menace très réelle que les forêts boréales du Canada soient dévastées par le dendroctone du pin parce que l'insecte survit aux hivers plus chauds.
Enfin, ces hivers plus courts sont également problématiques pour les industries septentrionales qui ont besoin d'un sol gelé pour transporter des matériaux et des fournitures. Nous perdons les avantages d'un hiver froid dans l'intérieur du Canada.
Ce ne sont que quelques-uns des changements que les scientifiques canadiens ont documenté pour notre région. Veuillez noter que je n'ai pas dit un mot de la qualité de l'air. L'incidence du changement climatique se fait sentir d'abord dans l'Arctique et dans les Prairies, où la qualité de l'air est très bonne, merci, sauf peut-être pour Calgary ou Edmonton.
Le taux du changement climatique et ses conséquences vont presque certainement s'accélérer au cours des prochaines décennies et tant que nous n'aurons pas réussi à ralentir la croissance des émissions de gaz à effet de serre, à titre de citoyen canadien et de scientifique spécialiste du changement climatique, je suis profondément inquiet devant toute mesure qui amènerait le Canada à affaiblir notre traité international sur le changement climatique. Je suis aussi profondément inquiet devant l'inertie et l'absence d'action pour s'attaquer aux changements climatiques et à l'impact que l'on constate déjà.
Nos enfants et leurs enfants ont besoin de toute urgence de votre leadership pour créer une politique publique qui réduira les gaz à effet de serre le plus vite possible et le plus possible. Cependant, nous avons aussi besoin de votre aide pour aider les particuliers, les institutions, les collectivités et les entreprises à s'adapter à un climat qui change rapidement. L'incidence du changement est déjà profonde et nous connaîtrons inévitablement des incidences encore plus graves dans un avenir immédiat.
Merci.
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Merci beaucoup de m'avoir invité à me joindre à vous aujourd'hui.
Je représente l'Association canadienne des carburants renouvelables. Nous sommes l'association qui regroupe les entreprises du secteur de l'éthanol et du biodiesel au Canada, et aussi d'autres technologies renouvelables.
Notre secteur connaît actuellement un essor mondial sans précédent qui est en partie impulsé par la hausse du prix de l'énergie et en partie par l'amélioration de la technologie permettant de produire des carburants renouvelables. Depuis un an et demi ou deux ans, notre production d'éthanol est passée de 230 millions de litres par année à 520 millions de litres à la fin de l'année en cours. Nous avons presque doublé la production d'éthanol en 18 mois. De même, la production de biodiesel est passée de moins de cinq millions de litres par année à un peu moins de 100 millions de litres.
Ainsi, le Canada s'inscrit dans une croissance mondiale dont le principal moteur est aujourd'hui les changements apportés aux politiques provinciales.
À l'instar des autres témoins aujourd'hui, je voudrais vous faire part de mes réflexions sur ce que nous pouvons faire pour aborder le changement climatique de manière globale et pour devenir un exemple d'action dans ce dossier. Au sujet de Kyoto, nous sommes d'avis, je vous le signale, que des discussions énergiques sur la scène internationale ne peuvent pas remplacer la prise de mesures sur le plan intérieur. De même, des discussions énergiques sur diverses initiatives intérieures sont également déficientes pour ce qui est de donner ce que, à mon avis, les Canadiens veulent: des mesures visibles, pratiques, mesurables, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ici même au Canada.
Nous croyons que nous sommes un exemple de ce qui peut se faire sur le plan intérieur pour améliorer notre bilan en matière d'émissions de GES.
Nous croyons que c'est une bonne politique de compter sur le carburant renouvelable dans notre bilan énergétique. C'est un élément positif, que ce soit dans le secteur de l'électricité, en exigeant des normes pour un portefeuille renouvelable, ou dans le secteur des transports, que nous représentons.
Nous sommes très favorables aux initiatives prises par le gouvernement actuel visant à obtenir d'ici 2010 une teneur moyenne de 5 p. 100 de carburant renouvelable. Je signale que deux des partis d'opposition préconisent la même politique. Nous croyons qu'il y a un remarquable consensus quant à cette approche entre les gouvernements provinciaux de toutes couleurs politiques et les partis fédéraux, peu importe lequel. Il y a un consensus très solide dans ce dossier.
C'est avantageux, et pas seulement pour l'environnement. Une teneur de 5 p. 100 de carburant renouvelable réduirait les émissions de GES de cinq mégatonnes par année dans le secteur des transports, ce qui n'est pas une solution à tous nos problèmes en matière de changements climatiques, évidemment, mais c'est néanmoins une mesure pratique, tangible, mesurable que nous pouvons prendre dès aujourd'hui et qui a aussi des avantages économiques pour le secteur de l'agriculture et l'économie rurale.
Pour ce qui est des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de cette mesure, les résultats sont quelque peu mitigés. Nous n'avons pas grand-chose à signaler en fait de changement depuis la dernière fois que j'ai eu le privilège de prendre la parole devant le comité. Nous avions prévu une rencontre interprovinciale cet automne pour discuter de la mise en oeuvre d'une norme de 5 p. 100 de renouvelable. Cette réunion n'a pas eu lieu et aucune n'est prévue à ce jour.
Par ailleurs, nous n'avons pas entendu non plus de détails supplémentaires indiquant à quoi ressemblera la norme gouvernementale sur le carburant renouvelable. Certaines dispositions de cette réglementation exigent d'abord la mise en place des changements qui ont été proposés dans la Loi sur la qualité de l'air et il est évident que cette mesure législative est actuellement dans les limbes politiques.
Pour ce qui est des changements que nous préconisons pour obtenir la parité du traitement fiscal, nous espérons que ces changements feront partie du prochain budget. Mais, bien sûr, nous sommes un peu dans le noir quant à la manière dont les décisions sont prises à cet égard.
Je suppose qu'au total, cette incertitude a pour effet de créer beaucoup d'instabilité pour ceux qui envisagent d'investir dans des usines de fabrication de carburant renouvelable qui permettraient de répondre aux exigences gouvernementales.
Le message que je veux vous transmettre est que les problèmes fondamentaux persistent pour ce qui est de créer cette parité fiscale et cet accès au marché. Nous croyons que l'orientation annoncée par le gouvernement, par l'opposition et par les gouvernements provinciaux est la bonne; cependant, nous sommes quelque peu exaspérés par les retards. Nous invitons non seulement le gouvernement fédéral, mais aussi les partis d'opposition et les gouvernements provinciaux à redoubler d'efforts pour que cette politique, qui semble faire l'objet d'un accord généralisé, se concrétise au cours de la législature actuelle.
Cela met fin à mon exposé. Merci.
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Merci, monsieur le président. Je tiens à vous remercier ainsi que les membres du comité de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui pour traiter de cette importante question.
Je voudrais d'abord prendre quelques minutes pour vous présenter l'Association canadienne du gaz. Notre association est le porte-parole de l'industrie canadienne de distribution du gaz naturel. Nos principaux membres sont les compagnies locales de distribution qui acheminent le gaz à près de six millions de clients résidentiels et commerciaux canadiens partout au Canada.
Le gaz naturel représente environ un quart de l'énergie d'utilisation finale au Canada: 30 p. 100 de l'énergie industrielle, 44 p. 100 de l'énergie commerciale, et 46 p. 100 de l'énergie résidentielle. De plus, le gaz naturel représente une part croissante, quoique encore minime, de l'énergie utilisée pour la production d'électricité, ainsi qu'une petite partie de notre combustible utilisé pour le transport.
L'ACG et ses membres participent activement au débat sur le changement climatique depuis plus d'une décennie, et notre point de vue est que l'industrie de la distribution du gaz naturel fait partie de la solution. Et cela, de trois manières.
Premièrement, bien que nos émissions directes provenant de nos activités de distribution du gaz soient relativement minimes, nous faisons partie du groupe d'entreprises qu'on appelle les grands émetteurs finaux, et nous avons travaillé et continuons de travailler avec le gouvernement pour élaborer un cadre de gestion de nos émissions. Je veux dire par là un cadre qui comprend des cibles à court terme, à moyen terme et à long terme.
Nous travaillons aussi avec nos clients et nos organismes de réglementation pour élaborer et mettre en oeuvre des programmes de gestion de la demande visant à améliorer l'efficience de l'utilisation du gaz naturel. Enfin, nous faisons la promotion du gaz naturel comme solution de rechange écologique dans de nombreuses applications, solution qui non seulement peut réduire les émissions de GES, mais qui est aussi extrêmement efficace pour ce qui est de réduire d'autres polluants atmosphériques. Les deux peuvent être réalisés ensemble, quoique je reconnaisse que ce n'est pas essentiellement lié.
Bref, monsieur le président, l'ACG croit qu'en utilisant de multiples stratégies, le Canada peut gérer ses émissions de gaz à effet de serre de manière efficace au niveau des coûts et, avec le temps, il peut même commencer à les réduire. Je pense toutefois que, pour ce qui est de remplir les engagements à l'égard du Protocole de Kyoto, c'est une autre paire de manches.
Bien que le projet de loi parte d'une bonne intention, sauf le respect que je dois aux membres du comité, je soutiens que sa teneur est malavisée, pour deux raisons: parce qu'il n'est pas possible pour le Canada d'atteindre l'objectif de Kyoto, et parce que la poursuite du débat sur la question de savoir si nous pouvons ou ne pouvons pas réussir et sur l'identité de ceux qui sont à blâmer constitue une distraction qui nous empêche de mettre en oeuvre des solutions.
Je voudrais m'attarder brièvement sur ces deux points.
Pourquoi ne pouvons-nous pas atteindre les objectifs de Kyoto? En termes simples, je soutiens que ce protocole a été conçu sans presque accorder la moindre considération à la réalité sous-jacente du système énergétique du Canada. En 1997, quand nous avons ratifié l'accord, nous étions bien conscients des éléments suivants. Les émissions de gaz à effet de serre augmentaient de quelque 1,5 p. 100 par année depuis plusieurs décennies. Cette croissance était la conséquence de la production et de l'utilisation d'énergie dans l'ensemble de l'économie. Toutes les décisions prises tous les jours par les particuliers et les entreprises influaient et continuent d'Influer sur nos émissions de GES. Même à cette époque, pour réaliser l'accord de Kyoto, il aurait fallu accomplir un virage économique brutal et nous inscrire sur une trajectoire nous permettant d'obtenir une réduction d'environ 1 p. 100 par année, en comparaison de la croissance de 1,5 p. 100 par année que nous avions connue depuis plusieurs décennies. À l'époque, il n'y avait aucune option économiquement faisable permettant de capter les GES ou de les séquestrer.
Nous commençons maintenant à voir que le quatrième point n'est peut-être pas vrai, si nous pouvons résoudre le problème du captage et de la séquestration de grandes quantités de GES, et je suis optimiste que nous allons réussir à le faire. Mais les trois premiers points demeurent vrais; en fait, en 2006, il est physiquement impossible pour le Canada d'atteindre les objectifs de Kyoto. Nous pourrions acheter des crédits internationaux si nous pouvions en trouver en quantités suffisantes, ce qui est douteux. Mais le calcul est assez simple, et je vous laisse le soin à vous, parlementaires, de réfléchir à la manière dont le gouvernement pourrait expliquer aux Canadiens que des milliards de dollars de l'argent des contribuables canadiens seront envoyés à l'étranger pour remplir un engagement qu'à mon avis, nous n'avions pas d'affaire à prendre au départ.
Mais le plus important, et je pense que la raison pour laquelle nous sommes obnubilés par Kyoto, au lieu de s'attaquer à la tâche pour combattre le changement climatique, c'est que cela constitue une distraction nous empêchant de trouver des solutions. Le Canada a clairement un très grand défi à relever. Nous sommes intrinsèquement une économie fortement axée sur la consommation d'énergie et la production de GES, pour de nombreuses raisons historiques. Notre histoire nous a légué un patrimoine intéressant, une économie solide comportant une forte proportion d'industries fondées sur les ressources naturelles, des villes immenses, de grandes maisons, de grosses voitures et une foule d'appareils utilisateurs d'énergie que la plupart d'entre nous aimons bien posséder et utiliser. Le corollaire de tout cela, c'est un niveau très élevé de gaz à effet de serre par habitant, un niveau beaucoup plus élevé que dans presque n'importe quel autre pays.
Dans ces circonstances, il m'apparaît évident que nous devrions nous attacher à trouver des solutions. Il est moins évident que nous devions essayer d'atteindre un objectif qui est à peu près le même que celui de l'Union européenne. Ces pays sont très différents sur le plan historique, géographique et économique; en fait, ils avaient déjà leurs objectifs en banque au moment où ils ont ratifié l'accord en 1997.
Monsieur le président, je voudrais vous parler d'une solution possible qui m'apparaît pertinente à votre discussion. Mon association fait la promotion du concept de l'énergie propre pour les collectivités canadiennes et d'une stratégie pour y parvenir. Permettez que j'établisse le contexte. Environ la moitié de l'énergie que nous utilisons au Canada est consommée dans les villes canadiennes: environ 30 p. 100 dans les immeubles, 13 p. 100 pour le transport urbain, et 7 p. 100 dans les petites industries urbaines. Nous semblons tous d'accord pour dire qu'un véritable plan pour contrer le changement climatique exige une action immédiate, mais il faut aussi se tourner vers le long terme, autour du milieu du siècle, en vue de réaliser des réductions de l'ordre de 50 p. 100 ou 60 p. 100 ou même plus, par rapport au niveau d'aujourd'hui, même si nous nous attendons à ce que l'économie continue de croître. Cela exigera une transformation de proportion historique et un élément de cette transformation doit être la manière dont nous utilisons l'énergie dans nos villes, grandes et petites, dans nos collectivités.
À ce jour, le débat public sur l'énergie et l'environnement a mis l'accent sur les technologies et les carburants pris individuellement, et sur les avantages ou inconvénients de chacun. Je soutiens que cette approche à la pièce ne tient pas compte du fait que l'énergie est un système composé de parties interdépendantes et que le tout s'avère sous-optimal. Nous devons agir sur plusieurs fronts. Nous devons accélérer considérablement nos efforts en matière d'efficience énergétique, le principal défi étant l'intégration du système plutôt que chacune des technologies prises individuellement. Nous devons mettre en place une plate-forme habilitante pour favoriser l'émergence de sources d'énergie renouvelable sur place. Nous devons réduire les pressions qui s'exercent sur les systèmes traditionnels de distribution de l'énergie en veillant à ce que le bon combustible soit utilisé au bon endroit et en extrayant la pleine valeur énergétique de chaque vecteur d'énergie.
Les consommateurs d'énergie, les entreprises et les particuliers, achètent des combustibles et des technologies pour fournir des services énergétiques. Si les consommateurs veulent une meilleure performance environnementale et une plus grande efficience énergétique, ils ne sont presque jamais disposés à sacrifier la sécurité, le prix abordable ou la fiabilité pour réaliser une bonne performance environnementale. Nous le savons car de nombreuses années d'expérience nous l'ont appris. La question, le défi, c'est de savoir comment faire en sorte que tous ces facteurs se conjuguent au lieu de s'opposer. Pour cela, il faut une stratégie.
Nous proposons d'adopter une stratégie appelée « une énergie propre pour les collectivités canadiennes », qui constituerait un tremplin vers l'adoption de diverses initiatives garantissant à la fois la fiabilité, un prix abordable et le respect de l'environnement.
Cette stratégie serait fondée sur quatre principes que je vais énoncer rapidement, monsieur le président.
Le premier est que nous devons tabler sur l'infrastructure existante et les entreprises de service dans le secteur de l'énergie. Le système énergétique canadien est un édifice complexe comprenant l'infrastructure, des entreprises et des clients et nous devons l'utiliser de façon optimale pour s'assurer de fournir aux Canadiens les services énergétiques qu'ils réclament en utilisant moins d'énergie et une énergie plus écologique.
Nous devons reconnaître les avantages de la diversité, et j'entends par là la prestation de services énergétiques diversifiés. Nous devons utiliser de manière conjuguée le réseau de base — le réseau de distribution d'électricité et de gaz naturel —, des sources renouvelables sur place, et des technologies d'efficience énergétique afin de créer des solutions optimales.
Nous devons mettre au point et déployer de nouvelles technologies. Nous devons tirer profit des technologies qui sont prêtes à mettre en marché tout en appuyant parallèlement la mise au point et le déploiement de technologies nouvelles, dont les avantages apparaîtront pleinement au cours des prochaines décennies.
Enfin, nous devons mobiliser les intervenants. Nous devons mobiliser les fournisseurs d'énergie nouveaux et traditionnels, les fournisseurs d'équipement et de services, y compris ceux qui créent de nouvelles technologies, les constructeurs et les dirigeants municipaux.
Dans tout cela, monsieur le président, le gouvernement fédéral a beaucoup de rôles importants à jouer, à titre de partenaire, travaillant de concert avec les gouvernements provinciaux et municipaux, pour favoriser la mise en application de cette stratégie.
En terminant, je voudrais dire que c'est une stratégie qui, à mon avis, serait appuyée sans réserve par les gouvernements provinciaux. Comme je l'ai dit, on travaillerait en partenariat avec eux sans s'ingérer d'aucune manière dans leur domaine de compétence. Cela permettrait de renforcer l'effet de levier des efforts que le gouvernement fédéral déploie déjà.
Messieurs les membres du comité, je vous félicite pour votre engagement de faire en sorte que le Canada agisse de manière responsable dans le dossier du changement climatique, mais je voudrais faire une mise en garde. Aujourd'hui, nous avons beaucoup parlé du défi des GES, mais nous n'avons pas fait grand-chose pour relever ce défi, et les autres intervenants ont fait la même remarque. Il se peut fort bien que nous soyons à un point tournant historique, où nous pouvons passer des discours et des récriminations à l'action. Pour ce faire, il nous faudra mobiliser toutes les ressources à notre disposition, toutes les idées, toutes les technologies et jusqu'au dernier gramme de volonté politique.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Je tiens à remercier tous les témoins pour leur participation. Je sais que c'est un peu frustrant d'être convoqué à la dernière minute pour se voir confier une affectation qui ne correspond pas nécessairement à vos points forts ou à vos centres d'intérêt.
Quand nous avons établi notre plan de travail initial, nous avons pensé qu'il serait utile d'avoir une séance pour aborder trois questions.
La première était les divers mécanismes pour atteindre les objectifs. Ce sont par exemple les marchés d'échange de droits d'émission de carbone, etc.
Une autre question à laquelle nous voulions réfléchir était le défi de l'établissement des objectifs. Si la manière dont nous nous y sommes pris la dernière fois pour fixer les objectifs n'était pas efficace, quelle serait la meilleure manière de procéder? Comment établir ensuite les prévisions quant au taux d'efficacité des divers mécanismes, de manière que nous puissions fixer des cibles précises à atteindre? Nous avons eu une discussion là-dessus.
Enfin, le troisième point était la modélisation. En l'occurrence, je crois que c'était perçu comme une sorte de projection dans l'avenir des diverses incidences. Je trouve que nous avons eu une assez bonne discussion là-dessus avec les témoins précédents qui nous ont dit essentiellement que les modèles deviennent de plus en plus perfectionnés et raffinés et peuvent nous renseigner sur les incidences qu'on peut attendre, etc.
Ce que nous aimerions faire, pour que les témoins soient bien à l'aise et ne soient pas appelés à s'aventurer dans des domaines ne correspondant pas à leurs compétences, c'est discuter de l'établissement des objectifs et des mécanismes. Je me rends compte que les gens veulent parler d'autres choses comme l'adaptation, mais ce n'est pas vraiment l'objet de notre étude ni du projet de loi.
Je crois que c'est M. Sauchyn qui a dit que le projet de loi est conçu pour s'attaquer à un problème très précis, à savoir l'établissement de cibles à court terme dans le cadre de Kyoto. Je pense que l'hypothèse est que si nous n'arrivons pas à atteindre les objectifs de 2012, comment pourrions-nous recalibrer le tout de manière plus réaliste pour le reste de la période? Comment faire le lien entre les mesures que nous allons réaliser et les résultats escomptés?
J'invite les témoins à aborder sous cet angle la question que nous essayons d'étudier aujourd'hui, et je vais commencer par MM. Sauchyn et Burton. Avez-vous des réflexions dont vous pourriez nous faire part quant à une manière plus réaliste de fixer des objectifs? Comment pouvons-nous faire le lien avec ce qu'on peut attendre comme résultat de certains mécanismes?
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Monsieur Godfrey, je pense que vous avez mis le doigt sur une question importante et je ne pense pas que quiconque puisse vous donner une réponse simple. Mais permettez que je vous donne quatre pistes de solution auxquelles il vaut la peine de réfléchir au sujet des objectifs.
Premièrement, il faut établir des objectifs théoriques, de haut en bas, ainsi que des objectifs de bas en haut; il faut les deux. Il faut réfléchir à la manière dont on peut les harmoniser. À Kyoto, c'était purement théorique, de haut en bas. Cela sortait de nulle part. Ce n'était absolument pas branché sur la réalité. Il faut faire les deux. Si l'on s'en tient uniquement à ce qui se fait sur le terrain, on sera trop conservateur et l'on ne progressera pas. Voilà pour le premier point.
Deuxièmement, il faut adopter une perspective à long terme ou une perspective compatible avec l'échelle, l'ampleur et la portée du problème. Ce dossier exige une perspective à plus long terme que presque n'importe quel autre, mais il faut des points de repère. Il faut des jalons. Il faut une trajectoire. L'un des problèmes de Kyoto est que nous avons toujours mis l'accent sur l'écart. Au lieu d'être braqués sur l'écart, nous devrions plutôt voir la trajectoire. Quelle est la courbe de la progression et que faut-il faire pour infléchir cette courbe de manière à parvenir à nos fins?
Songez à un éventail de possibilités, au lieu de viser un point précis. Si l'on vise un point, cela devient un exercice de comptable, et l'on s'exclame « voilà, j'ai atteint tel ou tel chiffre », ou bien on ne l'atteint pas. Si c'est perçu comme un éventail de possibilités, cela ressemble davantage à ce qui se passe dans la réalité.
Enfin, quel que soit l'objectif fixé, il doit être crédible, il doit pouvoir être pris au sérieux par les décideurs politiques et économiques. Je soutiens que l'un des problèmes de Kyoto est que les objectifs n'ont justement pas cette caractéristique.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec M. Harvey, comme vous l'avez dit.
Je remercie les témoins d'être présents ce matin.
Comme on l'a fait observer, nous mettons l'accent sur l'établissement des cibles et sur la modélisation. Je suis content qu'on ait fait des commentaires sur l'adaptation, parce que c'est une question importante, mais ce n'est pas la question à l'étude ce matin.
Nous avons entendu des commentaires du Parti libéral au sujet du projet de loi C-288. Il semble que les libéraux envisagent déjà d'apporter des amendements à ce projet de loi relativement à l'établissement des objectifs. Mais le projet de loi C-288, dont nous avons le texte sous les yeux, est très clair, même dans son titre: Loi visant à assurer le respect des engagements du Canada en matière de changements climatiques en vertu du Protocole de Kyoto.
Au sujet des objectifs, le Protocole de Kyoto exige que le Canada réduise ses émissions annuelles moyennes de gaz à effet de serre, au cours de la période allant de 2008 à 2012, de 6 p. 100 par rapport au niveau de 1990. La commissaire à l'environnement nous a dit que nous n'atteindrons pas cet objectif. Le nous a dit que nous n'atteindrons pas cet objectif. Des témoins qui ont comparu devant le comité nous ont déjà dit que nous n'atteindrons pas cet objectif. L'un d'entre eux a dit que le projet de loi aurait été un bon projet en 1998, mais qu'il n'est plus pertinent. Nous avons eu l'occasion d'atteindre cet objectif, peut-être, mais c'est trop tard.
Voici la première question que je vous pose. Je pense d'ailleurs que certains d'entre vous ont déjà abordé la question dans leurs exposés. Sans dépenser des milliards de dollars sur la scène internationale pour atteindre cet objectif, pouvons-nous l'atteindre sur le plan intérieur?
Monsieur Sauchyn, je pense que vous avez dit que vous l'ignorez.
Je pourrais peut-être demander à chacun d'entre vous de répondre par oui ou par non ou par un je ne sais pas à la question suivante: croyez-vous que nous pouvons atteindre les objectifs de Kyoto, ce que le projet de loi nous demande de faire?
Le président: Nous allons commencer par M. Cleland et les autres répondront ensuite, dans l'ordre.