:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous parler de l'emploi et des personnes handicapées au Canada. Comme vous le savez, le Bureau de la condition des personnes handicapées du ministère des Ressources humaines et du Développement social sert de carrefour pour les efforts du gouvernement du Canada en vue de promouvoir la participation pleine et entière des personnes handicapées au sein de la société canadienne.
Je crois qu'on est en train de vous remettre de la documentation sous forme de documents de présentation, ou qu'on vous les a déjà distribués. Vous devriez avoir quelques documents, dont un qui s'intitule « Les personnes handicapées et le marché du travail », qui offre un aperçu, une sorte de diagnostic des défis auxquels sont confrontées les personnes handicapées sur le marché du travail. Les autres documents effectuent un survol des programmes d'emploi actuellement offerts par le gouvernement fédéral aux personnes handicapées, y compris un document sur les prestations d'invalidité du RPC et un document de Service Canada sur la prestation de services aux personnes handicapées.
Je ne vais pas parcourir en détail tous ces documents. Nous vous les avons fournis à titre d'information. Toutefois, j'aimerais insister sur quelques points saillants de ces documents.
Comme vous le savez probablement, on comptait 3,6 millions de Canadiens handicapés au Canada en 2001. Cela correspond à environ 12,4 p. 100 de la population totale. De ce nombre, environ 1,9 million de personnes sont des adultes en âge de travailler, ce qui veut dire que plus de la moitié des personnes handicapées sont en âge de travailler. Si on ne tient pas compte des enfants, les femmes sont généralement plus susceptibles d'avoir un handicap que les hommes.
[Français]
En outre, les types d'incapacités sont très divers et, très souvent, ces personnes sont atteintes de plusieurs types d'incapacités. Cela complique la recherche de solutions ou de programmes qui conviennent à tous.
[Traduction]
Au chapitre de l'éducation, les nouvelles sont encourageantes. Les personnes handicapées ont réalisé des progrès en ce qui concerne l'éducation postsecondaire. Selon l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités, ou EPLA, menée en 2001 par Statistique Canada, 40 p. 100 des personnes handicapées ont fait des études postsecondaires, par rapport à 48 p. 100 des personnes non handicapées.
Je tiens à signaler que Statistique Canada reprendra l'EPLA encore cette année, et qu'il compte l'administrer une troisième fois en 2011. À l'heure actuelle, nous ne disposons pas de données longitudinales comparables relatives aux personnes handicapées. Ainsi, le travail effectué par Statistique Canada en coopération avec le Bureau de la condition des personnes handicapées devrait nous aider à combler ces lacunes.
Malgré les améliorations relevées au chapitre de l'éducation postsecondaire, des améliorations comparables n'ont pas été observées pour ce qui est du taux d'emploi des personnes handicapées. Seulement 49 p. 100 des personnes handicapées en âge de travailler ont un emploi, par rapport à 78 p. 100 des adultes non handicapés. En outre, 51 p. 100 des personnes handicapées en âge de travailler ne font même pas partie de la population active, alors que ce taux n'est que de 16 p. 100 chez les personnes non handicapées.
De plus, toujours à la lumière de l'EPLA de 2001, le revenu moyen des personnes handicapées était de 28 p. 100 inférieur à celui des personnes non handicapées. L'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu, ou EDTR, menée en 2002 par Statistique Canada révèle que 19 p. 100 des personnes handicapées vivaient dans un ménage à faible revenu, par rapport à 10 p. 100 des personnes non handicapées.
Tout cela veut dire que 32 p. 100 des personnes handicapées ont recours aux programmes gouvernementaux pour obtenir des revenus, et le taux n'est que de 9 p. 100 chez les personnes non handicapées. Quels sont les facteurs qui mènent à ces écarts au chapitre des résultats sur le marché du travail? Les représentants du Ministère consacrent beaucoup de temps à réfléchir à cette question.
[Français]
Nous connaissons divers facteurs autres que l'incapacité qui peuvent inciter une personne à moins travailler ou même à quitter le marché du travail. Nous savons également que ces facteurs et la perception des employeurs pour qui le risque d'être très coûteux peuvent également rendre difficile la recherche d'un emploi pour les personnes handicapées.
[Traduction]
De fait, parmi les personnes handicapées qui étaient sans emploi ou ne faisaient pas partie de la population active en 2001, 32 p. 100, soit environ 210 000 personnes, ont déclaré que leur affection ne les empêchait pas complètement de travailler ou de chercher du travail. Cela veut dire que les personnes handicapées constituent une imposante ressource inexploitée en matière de main-d'oeuvre.
En vue d' amener ces gens sur le marché du travail, nous devrons déployer plus d'efforts pour lutter contre les préjugés et réduire les obstacles physiques, comme les lacunes au chapitre du transport adapté, auxquelles sont confrontées les personnes handicapées. Vous trouverez, à la page 7 du document sur les personnes handicapées et le marché du travail, un diagramme qui montre que la majeure partie de l'argent dépensé par le gouvernement fédéral pour soutenir les personnes handicapées est destiné au soutien du revenu, sous forme de pensions et de crédits fiscaux, comme le crédit d'impôt pour personnes handicapées et le crédit d'impôt pour frais médicaux. Néanmoins, le gouvernement fédéral travaille à améliorer la situation des personnes handicapées au moyen de programmes directs.
[Français]
Le Fonds d'intégration pour les personnes handicapées a été créé en 1997 pour aider les personnes handicapées à se préparer à obtenir un emploi ou à travailler à leur compte, ainsi qu'à acquérir les compétences nécessaires pour conserver ce nouvel emploi. À cette fin, nous offrons des transferts directs aux particuliers et soutenons les organismes d'aide aux personnes handicapées ayant les mêmes objectifs.
[Traduction]
La composante du Programme de partenariat pour le développement social destinée aux personnes handicapées, qu'on appelle également le PPDS-PH, investit annuellement 11 millions de dollars sous forme de subventions et de contributions à des organismes sans but lucratif dont les activités visent à promouvoir la participation pleine et entière des personnes handicapées à l'apprentissage, au travail et à la vie communautaire. Elle favorise également la production, la diffusion et l'application de connaissances, de solutions novatrices et de pratiques exemplaires. De plus, le Programme de réadaptation professionnelle du Régime de pensions du Canada vise à aider les personnes qui touchent des prestations d'invalidité du RPC à retourner au travail le plus tôt possible.
Autrefois, de nombreuses personnes qui touchaient des prestations en raison d'une invalidité grave et prolongée se croyaient à tout jamais écartées de la population active. De nos jours, de nouvelles technologies, de nouveaux traitements médicaux et la formation axée sur les compétences permettent à certaines personnes frappées d'une invalidité grave de retourner sur le marché du travail, et d'y rester. C'est pour cette raison que le Régime de pensions du Canada offre des services de réadaptation professionnelle aux personnes le plus susceptibles d'en tirer avantage, et c'est pourquoi on a modifié la loi régissant le RPC en vue de permettre le rétablissement automatique des prestations.
Ce changement offre aux personnes touchant des prestations d'invalidité du RPC qui retournent à un emploi régulier et cessent de toucher des prestations un filet de sécurité important au cours des deux premières années du retour au travail. S'ils sont frappés d'invalidité au cours de cette période et qu'ils ne peuvent continuer à travailler, ils pourront tout simplement demander qu'on rétablisse immédiatement leurs prestations d'invalidité du RPC ainsi que les prestations pour les enfants admissibles.
Au moment d'évaluer l'employabilité de bénéficiaires du PPIRPC, il importe de tenir compte du fait que la définition de l'invalidité dans le cadre du RPC est stricte. La vaste majorité des bénéficiaires ne sera pas en mesure de retourner à un emploi régulier. Néanmoins, chaque année, un nombre modeste mais non négligeable de bénéficiaires du Programme de prestations du RPC retournent au travail et renoncent aux prestations. C'était le cas pour 1 810 personnes au cours de l'exercice 2005-2006. Parmi les bénéficiaires du PPIRPC qui sont retournés au travail cette année-là, 161 personnes se sont prévalues de la disposition relative au rétablissement automatique des prestations.
Nous menons actuellement une enquête sur la satisfaction des clients auprès de ces personnes, et les commentaires préliminaires sont très positifs. Pour l'instant, il semble que les bénéficiaires du PPIRPC tentent de retourner au travail et que cela tient probablement à la disposition relative au rétablissement automatique des prestations, mais il nous faudra encore du temps pour évaluer plus en profondeur l'impact de la disposition.
[Français]
En plus de ces programmes ciblés, de nombreuses personnes handicapées reçoivent un soutien par l'intermédiaire de programmes d'emploi généraux, notamment les programmes des prestations d'emploi et de mesures de soutien financés en vertu de la partie II de la Loi sur l'assurance-emploi.
Même si elles ne sont pas admissibles aux bénéfices et prestations d'assurance-emploi, les personnes handicapées peuvent avoir accès aux services d'aide à l'emploi offerts par des tierces parties.
[Traduction]
Service Canada exécute des programmes d'emploi partout au pays et s'efforce d'améliorer les services qu'il dispense aux personnes handicapées. Cathy Drummond est ici pour parler de ces enjeux. Nous savons que ces clients ont souvent du mal à s'y retrouver parmi les multiples programmes et services offerts par les divers ordres de gouvernement. Service Canada a récemment élaboré une stratégie triennale d'amélioration des services destinés aux personnes handicapées qui mettent l'accent sur l'amélioration de l'accès, l'application simplifiée des processus et la coordination améliorée des programmes relatifs à l'emploi, y compris la collaboration avec les employeurs.
Les provinces sont largement responsables de la prestation de ces services de soutien. Le gouvernement fédéral soutient les programmes et services des provinces au moyen du Transfert social canadien et de mesures ciblées, comme les ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, j'espère que ce bref exposé vous aura permis d'apprendre des choses supplémentaires sur le travail de RHDSC et sur certains défis auxquels sont confrontées les personnes handicapées au Canada. Mes collègues et moi-même serons heureuses de répondre à vos questions.
Nancy Lawand, directrice générale, Politique du programme de prestations d'invalidité du RPC, est également avec nous, et elle se fait fort de répondre à toutes vos questions sur le PPIRPC.
Merci.
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Oui, monsieur le président. Merci.
Je vais parcourir le document d'information avec vous. Il s'agit du document portant des teintes bleu sarcelle, vert et blanc.
J'ai sept minutes. Merci.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de prendre la parole devant votre comité au nom de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada. L'agence fait partie du portefeuille du Conseil du Trésor. J'aimerais préciser que nous ne sommes pas du même ministère. Nous nous consacrons aux affaires internes du gouvernement.
[Traduction]
Nous mettons l'accent sur le rendement du gouvernement fédéral à l'égard des mesures d'adaptation. Je vais m'attacher à cet aspect.
Je suis accompagnée de Kami Ramcharan, directrice générale de la diversité au sein de notre direction.
Je vous invite à passer à la diapositive numéro deux. L'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada a été créée en 2003. Il s'agit d'une agence relativement nouvelle qui rassemble un certain nombre d'unités du Conseil du Trésor et de la Commission de la fonction publique.
[Français]
Nous avons pour mission de moderniser la gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada.
[Traduction]
Nous travaillons en partenariat avec les ministères, les organismes et les syndicats pour veiller à ce que le Canada soit doté d'une fonction publique moderne et de premier ordre qui dispense des services de qualité supérieure aux Canadiens tout en perpétuant les valeurs de l'intégrité, de la transparence et de la responsabilisation. Bien qu'il s'agisse d'un but stratégique de très haut niveau, notre rôle consiste vraiment à travailler avec tous les autres ministères et organismes pour l'atteindre; ce n'est pas quelque chose que nous pouvons accomplir seuls, à titre d'organisme central.
Nous avons cinq secteurs d'activités distincts, énoncés sur la diapositive. Notre travail concerne un certain nombre de lois importantes, y compris la Loi sur la modernisation de la fonction publique. La Loi sur l'équité en matière d'emploi et la loi régissant les langues officielles sont également des éléments clés du mandat de l'agence. Comme vous pouvez le constater, on distingue cinq secteurs d'activités; je représente le deuxième secteur d'activités, c'est-à-dire le renouvellement de la fonction publique et de la diversité.
Passons maintenant à la diapositive numéro trois. J'espère aujourd'hui vous transmettre trois messages clés du point de vue de l'agence.
Le premier, c'est que nous disposons effectivement de bonnes assises en ce qui concerne les mesures d'adaptation destinées aux personnes handicapées.
[Français]
Nous avons l'infrastructure nécessaire pour favoriser l'employabilité, l'apprentissage et le perfectionnement professionnel des personnes handicapées dans la fonction publique.
[Traduction]
Le deuxième message -- et je vais vous montrer des statistiques à cet égard dans quelques instants --, c'est que la représentation des personnes handicapées au sein de la fonction publique fédérale est supérieure à leur représentation au sein de la population active; je vous fournirai des explications supplémentaires plus tard.
Toutefois, le troisième message, c'est qu'il faut faire plus. Nous devons continuer de sensibiliser les gens, de prendre des mesures et de favoriser l'établissement d'une culture organisationnelle ouverte aux personnes handicapées. Du point de vue tant physique que culturel, nous avons besoin d'un milieu de travail qui met les gens à l'aise et les incite à faire connaître leurs besoins, et pour prendre les mesures d'adaptation qui s'imposent, nous devons tous faire preuve d'une plus grande sensibilité et nous montrer disposés à adapter nos pratiques.
Je vous invite à passer à la quatrième diapositive, s'il vous plaît. Quel est notre rôle à titre d'organisme central? Nous nous intéressons à l'ensemble du gouvernement, et le travail que nous faisons aide les autres à atteindre les buts que nous avons énoncés précédemment. Nous interprétons les politiques et nous fournissons des directives aux ministères sur la façon de se conformer à une politique. Les politiques ne sont que des mots; ce sont des outils, mais seulement si les gens savent comment travailler avec ces outils.
[Français]
Nous travaillons avec tous les autres ministères et agences fédérales pour ce faire. Nous avons également d'autres outils, l'information et des produits d'information et d'éducation que nous partageons avec nos collègues des autres agences fédérales.
[Traduction]
L'autre point important, c'est que nous les aidons; nous leur fournissons d'autres renseignements, des pratiques exemplaires et des idées, et nous tirons, au sein du gouvernement fédéral, des leçons les uns des autres sur la façon de donner suite à ces enjeux.
La troisième fonction de l'agence consiste à examiner les politiques des autres. Lorsqu'un autre organisme, ministère ou organisme central élabore une politique ou une démarche à l'égard d'un sujet donné, nous l'examinons afin de nous assurer de ne pas finir avec des politiques qui se contredisent ou qui ne sont peut-être pas complémentaires, qui ne se soutiennent pas l'une et l'autre. On pourrait également dire que cela correspond à assurer la cohérence des politiques, et c'est un rôle que nous jouons.
Enfin, nous rendons des comptes à l'égard des progrès réalisés. Nous produisons un rapport annuel sur l'équité en matière d'emploi pour le gouvernement du Canada. Ce rapport porte essentiellement sur le rendement des ministères à l'échelle du gouvernement.
Passons maintenant à la cinquième diapositive, s'il vous plaît.
[Français]
Que signifie l'expression « obligation de prendre des mesures d'adaptation »?
[Traduction]
Les mesures d'adaptation ont lieu en deux étapes. Premièrement, si une personne handicapée est intéressée à travailler au sein de la fonction publique, comment peut-on la soutenir tout au long du processus, et dans le cadre d'un concours ou du processus de dotation? Deuxièmement, lorsque cette personne est dans la fonction publique, comment pouvons-nous travailler avec elle pour veiller à ce que ses besoins soient comblés, et à ce qu'elle soit le plus productive possible dans notre milieu de travail?
[Français]
Voici comment la Commission canadienne des droits de la personne définit l'obligation de prendre des mesures d'adaptation dans sa publication intitulée Une place pour tous :
[Traduction]
L'employeur, le fournisseur de services et le syndicat sont tenus de prendre des mesures pour éliminer les désavantages subis par des employés, des employés éventuels ou des clients à cause d'une règle, d'une pratique ou d'un obstacle qui a ou peut avoir un effet préjudiciable sur une personne ou un groupe protégé par la Loi canadienne sur les droits de la personne ou qui est un groupe désigné aux termes de la Loi sur l'équité en matière d'emploi.
C'est une définition assez brève, mais il s'agit réellement d'une obligation ayant de solides assises législatives concernant la prise de mesures d'adaptation.
Pour ce qui est de notre cadre de travail, comme vous pouvez le voir sur la diapositive 6, nous pouvons miser sur des lois, des arrêts et décisions des tribunaux et une politique grâce auxquels nous tentons vraiment de veiller à ce que les ministères et organismes cernent les problèmes, trouvent des solutions et financent ces solutions.
La diapositive 7 décrit essentiellement ce que les organismes doivent faire et, comme je l'ai déjà dit, nous assurons le contrôle de la conformité. C'est une question de conformité avec la loi, mais c'est également une question de changement culturel.
À la diapositive 8, nous avons des statistiques. Au cours de cinq années, la représentation des personnes handicapées au sein de la fonction publique fédérale est passée de 5,1 p. 100 à 5,8 p. 100, et nous continuons d'afficher un taux supérieur aux 3,6 p. 100 de disponibilité dans la population active. Ainsi, au sein du gouvernement fédéral, nous sommes à 160 p. 100 de la cible.
Pour ce qui est de l'application de la politique, encore une fois, comme je l'ai déjà dit, il y a un certain nombre de projets novateurs très intéressants qui ont été lancés par des ministères en vue de faciliter l'adaptation des personnes handicapées. On trouve quelques exemples sur la diapositive 9, et plus tard, si j'ai le temps et si cela vous intéresse, je pourrais certainement vous décrire ces projets de façon plus détaillée, mais l'avantage, c'est qu'on peut les présenter à titre de pratiques exemplaires à d'autres ministères qui ne se sont peut-être pas encore penchés sur un aspect donné. Le dernier point est important: nous parlons constamment avec nos partenaires et les intervenants afin d'améliorer cette politique.
Enfin, à la diapositive 10, vous trouverez les grands défis que nous devons relever. Nous avons de bonnes assises, la loi, la politique. Nous avons des projets. Nous avons des gens qui appliquent la politique, mais il y a toujours davantage à faire. Les grands défis sont les suivants: sensibiliser les gens et susciter leur dévouement et leur adhésion à cette importante politique, qui s'intéresse, finalement, aux gens; bâtir cela à l'échelle de la fonction publique, chez tous les fonctionnaires, aider les ministères à mettre en pratique la politique afin qu'il s'agisse non pas seulement d'une théorie sur une feuille de papier, mais bien quelque chose qu'ils peuvent comprendre et appliquer; et, de façon générale, veiller à ce que la fonction publique fédérale canadienne continue d'être un endroit où les personnes handicapées ont la possibilité d'être productives et de contribuer.
Pour terminer, ma dernière diapositive s'assortit d'une merveilleuse citation de Winston Churchill qui est plutôt pertinente à cette initiative. Je crois qu'elle s'applique à cet enjeu et à de nombreux autres enjeux où il est question d'apporter des changements qui prennent du temps.
Chaque jour peut être l'occasion de progrès. Chaque pas peut vous mener un peu plus loin. S'ouvre alors devant vous un chemin sans fin, ascendant et exigeant. Vous savez que vous n'en verrez jamais la fin. Mais ceci, bien loin de vous décourager, apporte joie et gloire à l'ascension.
Même si, bien sûr, il parlait de la guerre et de grandes initiatives nationales, je crois que l'esprit qui anime ses paroles s'applique tout à fait à cette politique applicable au sein du gouvernement fédéral et, de façon plus générale, à l'inclusion des Canadiens handicapés au sein de notre société.
[Français]
Merci beaucoup.
Je suis prête à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie pour votre présentation, qui est très claire. J'ai vécu beaucoup avec des personnes handicapées. J'ai moi-même eu un problème pendant un certain nombre d'années. Parfois, pour une personne handicapée, les obstacles tiennent à peu de choses. Par exemple, comme député, j'ai un handicap. Je ne parle pas l'anglais et je ne le comprends pas. Je pense que M. Allison se trouve dans la même situation que moi, mais à l'inverse. Lorsqu'on veut tenir une conversation, il faut avoir un traducteur. C'est la raison pour laquelle il est important d'avoir de bons instruments pour pouvoir comprendre très rapidement ce qui nous est présenté et pouvoir bien faire notre travail. J'imagine que c'est la même chose pour les personnes handicapées qui réussissent à s'intégrer au marché du travail.
Je voudrais faire une brève démonstration au moyen du document « Diagnostique : Les personnes handicapées et le marché du travail ». Les graphiques sont très importants, mais ils sont en anglais seulement. J'en comprends une partie, mais il y a une partie que je ne comprends pas, soit aux pages 2, 3 et 7. Cela ne m'empêchera pas de faire mon travail, mais pour les besoins de l'exercice, cela rend ma tâche un peu plus difficile. J'imagine qu'il en est un peu de même pour les handicapés, mais c'est plus lourd et plus compliqué pour eux. C'est le premier point que je voulais soulever.
Deuxièmement, Mme Weber a soulevé la question de la fiscalité pour les handicapés. Je voudrais vous entendre un peu plus sur ce type de programme par rapport à l'évolution, par exemple, du marché du travail et des coûts à la consommation. Je pense, par exemple, aux taxes d'accise, notamment sur l'essence. Les taxes d'accise, qui sont de 15 ¢ le litre, n'ont pas changé, pour les handicapés, depuis le moment où elles ont été mises en application. Je voudrais savoir s'il y a quelque chose de nouveau à ce sujet ou ce qu'on doit en comprendre. Ces taxes sont statiques, ce qui signifie qu'elles demeurent toujours en fonction du coût de la consommation initiale. Donc, ce que vous allez réclamer devient minime à la longue, faisant en sorte que plusieurs handicapés ne le réclament pas. C'est la même chose en ce qui concerne les crédits d'impôt, qui sont sous-évalués. D'autant plus que ces personnes ont des dépenses qu'un non-handicapé n'a pas.
J'aimerais vous entendre à ce sujet.
:
En réalité, je crois qu'il s'agit d'un prêt maximum de 3 000 $, et d'une subvention pouvant aller jusqu'à 8 000 $. Une analyse initiale laisse croire que les bénéficiaires n'utilisent pas la totalité de cet argent.
Il y a un certain nombre d'étudiants de niveau postsecondaire qui déclarent que leurs besoins ne sont pas comblés. J'essaie, en vain, de me souvenir du nombre de personnes. Il s'agit d'un nombre relativement modeste, des dizaines de milliers d'étudiants, par rapport à ce que cela pourrait être.
Il semble que le principal enjeu au chapitre de l'éducation postsecondaire concerne plutôt l'accès au milieu d'apprentissage, le fait qu'il y a certaines choses dont les étudiants ont besoin, mais qu'ils ne peuvent tout simplement pas payer d'eux-mêmes. Si un étudiant doit se rendre dans un laboratoire et qu'il faut apporter des modifications spéciales au matériel de ce laboratoire, l'étudiant ne peut tout simplement pas faire modifier le laboratoire à ses frais ou demander une subvention. Il peut également s'agir d'aides techniques personnelles qu'ils ne peuvent se procurer ou qu'ils ne peuvent pas toujours apporter en classe. Alors, il y a des problèmes auxquels nous devons donner suite. Il y a d'autres enjeux liés à l'accès à l'environnement postsecondaire que nous ne sommes sans doute pas en mesure de régler au moyen de subventions et de prêts individuels.
L'autre chose, c'est que les personnes handicapées ont tendance à prendre un peu plus de temps, en moyenne; or, une partie de l'aide financière est consentie sous réserve d'une participation à temps plein, ce qui exclut les étudiants à temps partiel, et de nombreux étudiants handicapés préféreraient participer à temps partiel, de façon à pouvoir composer avec la charge de travail.
Je sais que mes collègues responsables de l'aide financière aux étudiants envisagent des modifications qui rendraient le système un peu plus accessible, mais pour ce qui est de l'aide financière comme telle, il semble que les montants consentis soient adéquats. Il y a un petit changement que nous pourrions apporter, mais, de façon générale, j'ai l'impression qu'il s'agit davantage de modifier l'environnement institutionnel afin de faciliter l'accès à des personnes handicapées.
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Je pourrais peut-être commencer et donner aux autres l'occasion de se reposer.
Au sein du gouvernement fédéral... Avant d'occuper mon poste actuel, j'ai passé quatre ans à la Défense nationale. J'étais la SMA responsable de la construction pour les Forces canadiennes, et l'un de mes collègues était le champion des personnes handicapées. Il s'agissait d'un amiral de haut rang, et il me disait toujours: « Karen, il faut que tu commences à examiner ces enjeux dans le cadre du programme de construction. » Nous devons repérer les leviers au sein des ministères, au lieu de nous adresser uniquement aux personnes responsables de ces enjeux; nous devons veiller à ce que ce soit l'affaire de tout le monde, à ce que tout le monde doive réfléchir à l'accès facile pour les gens qui se blessent, tant les civils que les militaires.
Je peux vous dire non sans une certaine fierté que j'ai vraiment travaillé avec l'armée, la marine et l'aviation à la Défense, pour vraiment les inciter à réfléchir lorsqu'ils concevaient un nouveau bâtiment quelque part au pays, à veiller à ce que nous posions les bonnes questions au sujet de l'accès facile et des mesures qu'il faut prendre. Cela va peut-être coûter un peu plus cher, certes, mais avec le temps, nous devons intégrer cela à notre façon de penser.
Il y a deux façons d'envisager cette question au sein du gouvernement. On l'envisage sous l'angle de la conformité, en raison de la législation relative aux droits de la personne. C'est une question de droit. Nous devons faire en sorte que ces obstacles soient éliminés et qu'on prenne les mesures d'adaptation qui s'imposent. Ce n'est pas facultatif; c'est quelque chose qui doit être fait, mais il faut mettre du temps pour inculquer une mentalité de conformité, où que nous soyons, et pour faire ces choses dont j'ai parlé plus tôt. Cette question concerne des personnes, et l'enjeu consiste à leur permettre d'être productifs et d'apporter une contribution. Nous y arrivons en nous sensibilisant davantage avec le temps, et en réagissant à ces situations.
Ma meilleure amie est handicapée depuis 35 ans, alors c'est une question qui m'interpelle. Elle travaille dans la fonction publique, alors je suis consciente de ces enjeux. Mon travail au sein de la fonction publique consiste à faire preuve de leadership en m'assurant de sensibiliser les gens, de les encourager et de leur expliquer quelles sont les possibilités et les pratiques exemplaires. J'ai des listes de technologies permettant d'aider les personnes ayant une déficience visuelle ou auditive, ou qui, pour d'autres raisons, ont du mal à travailler avec des outils informatiques. De bonnes choses ont été faites, de bonnes choses qui aident un ministère à aider une personne qui arrive dans une unité de travail, des choses qui montrent comment on peut aider ces personnes à contribuer.
Oui, nous avons connu un bon départ, mais, effectivement, il y a encore beaucoup à faire. Il n'y a que sept jours que j'occupe mes nouvelles fonctions, que j'assimile la politique, mais je peux vous dire qu'au cours des années précédentes, à titre de fonctionnaire, j'ai travaillé avec ces politiques. J'ai tenté de les appliquer sur le terrain, et de travailler avec les ingénieurs et les autres personnes dans un autre ministère pour les inciter à réfléchir à ce genre de chose, à se préoccuper de ce genre de chose, et à les intégrer à leur façon naturelle d'envisager les choses. Ce n'est qu'un petit exemple. Effectivement, pour revenir à la citation de Winston Churchill, il y a encore beaucoup à faire.
Je peux vous dire que lorsqu'on mise sur des gens déterminés et que ces gens parlent à d'autres personnes, on accroît le nombre de gens déterminés. Les technologies, les projets... on exécute actuellement un projet intéressant relatif au langage des signes; nous tentons vraiment de veiller non seulement à ce que la prestation de services soit améliorée et à ce que les Canadiens qui le veulent puissent prendre part au processus de consultation, mais aussi à veiller à ce que les gens puissent fonctionner efficacement au sein du gouvernement et, comme on l'a déjà dit aujourd'hui, contribuer au mieux de leur capacité.
Tout ce que je dis, c'est que nous avons une politique et nous avons une loi. Ce sont les assises de notre démarche. L'efficacité des outils et des politiques tient à celle des gens qui les utilisent; une grande part de ce que nous avons à faire consiste à favoriser la compréhension, l'utilisation et la connaissance des outils dont nous disposons au sein du gouvernement fédéral. C'est vraiment notre rôle, en ce qui concerne le fonctionnement interne du gouvernement, mais nous devons montrer l'exemple au reste du pays, alors nous devons continuer de promouvoir cet aspect.
Ce sont là certaines de mes idées sur la question.