:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le président, je tiens à vous remercier de l'occasion que j'ai, ce matin, de prendre la parole devant le comité au sujet du développement du Nord. Pour cela, je vais m'appuyer sur le cadre défini par la Stratégie pour le Nord du Canada. Je vais concentrer mon exposé sur les questions internes du pays et conclure par quelques brèves observations sur le rôle joué par notre ministère auprès du Conseil de l'Arctique.
[Traduction]
Comme vous le savez, la Stratégie pour le Nord est une stratégie pangouvernementale; elle est dirigée par le et mise en oeuvre par de nombreux ministères et organismes fédéraux. Je vais citer aujourd'hui des exemples tirés de nombreux ministères.
La Stratégie pour le Nord s'appuie sur quatre piliers qui se renforcent mutuellement, comme le montre la première page du document que j'ai distribué. Ces quatre piliers forment ensemble un cadre exhaustif pour mettre en oeuvre la vision du gouvernement pour le développement du Nord du Canada, au bénéfice des résidants du Nord et de tous les Canadiens.
Les mesures prises dans le cadre du pilier du développement social et économique visent à débloquer le potentiel économique du Nord et à collaborer avec ses résidants pour y bâtir des collectivités dynamiques et saines. Le potentiel des ressources du Nord canadien est immense. Par exemple, le fond de l'océan Arctique renferme approximativement 13 p. 100 des réserves de pétrole et 30 p. 100 des réserves de gaz mondiales non découvertes. Il y a 15 ans, le Canada n'était pas producteur de diamants. Nous sommes maintenant un chef de file international dans ce domaine. Ce fait vous donne une idée de l'importance des possibilités et de la rapidité avec laquelle, si les circonstances s'y prêtent, les atouts peuvent évoluer.
Pour débloquer ces possibilités, le gouvernement a investi dans plusieurs initiatives, dont le programme de géocartographie de l'énergie et des minéraux, de Ressources naturelles Canada, qui appuie la production de cartes géologiques du Nord canadien pour aider les prospecteurs à trouver des ressources énergétiques et des minéraux.
Le gouvernement s'est également engagé à rationaliser les processus réglementaires et à mettre en place des régimes de réglementation plus efficaces et prévisibles dans le Nord, tout en protégeant la santé de l'environnement et le patrimoine de la région, et en consultant les Autochtones de façon approfondie, le tout afin que les projets de développement des ressources dans le Nord puissent suivre leur cours et être menés à terme.
Le gouvernement s'est engagé à ce que les résidants du Nord profitent de ces possibilités, et la formation axée sur les compétences est primordiale. Plusieurs programmes fédéraux tentent d'apporter des solutions afin d'améliorer la situation. Ressources humaines et Développement des compétences Canada prend notamment part à un ensemble d'initiatives axées sur les compétences requises sur le marché du travail.
[Français]
Dans le cadre du pilier de la souveraineté, la stratégie préconise le renforcement de la présence du Canada dans l'Arctique ainsi que l'amélioration de nos connaissances sur l'Arctique et de la gérance de la région. Par exemple, le nouveau brise-glace polaire et les navires de patrouille dans l'Arctique et en haute mer amélioreront la capacité de surveillance et d'intervention du Canada en cas d'incidents de transport maritime.
Le pilier de l'environnement souligne l'importance de la protection des écosystèmes fragiles de l'Arctique. L'approche du Canada en matière de protection des terres et des ressources en eaux fragiles sur le plan environnemental est exhaustive, grâce à la mise en oeuvre d'initiatives telles que le nettoyage accéléré des sites fédéraux contaminés et la création d'aires protégées.
Au chapitre des retombées sur les collectivités, des programmes ont été lancés, en 2011, pour aider les Canadiens, y compris les résidants du Nord, à s'adapter aux changements climatiques et pour promouvoir l'utilisation des technologies énergétiques propres dans les collectivités autochtones et dans les collectivités du Nord.
[Traduction]
Dans le cadre du pilier de la gouvernance, le gouvernement du Canada s'est engagé à accroître le contrôle des résidants du Nord sur leur avenir économique et politique. Cet engagement conduit notamment le Canada à procéder à la dévolution, ou au transfert, de la gestion des terres et des ressources du gouvernement fédéral aux gouvernements territoriaux.
Le processus de transfert des responsabilités prévoit la tenue de négociations avec les gouvernements territoriaux et les groupes autochtones. Ce processus est mis en oeuvre partout dans le Nord, à un rythme différent dans chaque territoire. La négociation d'un accord définitif sur le transfert des responsabilités dans les Territoires du Nord-Ouest est bien avancée. Une entente de principe sur le transfert de responsabilités a d'ailleurs été signée en 2011, et la conclusion d'un accord définitif est proche.
La présentation de la Stratégie pour le Nord serait incomplète sans reconnaître le rôle fondamental des sciences de l'Arctique, appuyées par les programmes permanents de plusieurs ministères à vocation scientifique. Je souhaite souligner deux nouvelles initiatives scientifiques dirigées par mon ministre. En premier lieu, la Station de recherche du Canada dans l'Extrême-Arctique, qui sera située à Cambridge Bay, au Nunavut, et qui sera ouverte toute l'année, fera progresser les connaissances du Canada sur l'Arctique afin d'améliorer les débouchés économiques, la gérance de l'environnement et la qualité de vie des résidants du Nord et de tous les Canadiens.
En deuxième lieu, l'évaluation environnementale régionale de Beaufort est un partenariat d'une durée de quatre ans impliquant les gouvernements fédéral et territoriaux, des collectivités inuvialuites, des universitaires et l'industrie. Ce partenariat a été mis sur pied pour créer une base de connaissances scientifiques et socioéconomiques, avant le développement des ressources pétrolières et gazières, afin d'informer les décideurs de la région, à savoir le gouvernement, le secteur privé et les citoyens.
Ces initiatives de la plus haute importance démontrent l'une et l'autre que le rôle de premier plan rempli aujourd'hui par le Canada dans les sciences de l'Arctique assurera l'accès aux connaissances requises par de futures politiques publiques et décisions responsables.
Je terminerai en disant que, lors de sa prochaine présidence du Conseil de l'Arctique, le Canada maintiendra cette priorité, placée sous le thème principal du développement au service de la population du Nord. Affaires autochtones et Développement du Nord offre depuis longtemps du leadership et de l'expertise aux groupes de travail du Conseil de l'Arctique, qui réalisent des évaluations et mettent au point de nouveaux instruments au service de la coopération dans l'Arctique.
AADNC est le ministère responsable des travaux du Conseil de l'Arctique dans un certain nombre de domaines, notamment la création d'un environnement propice au développement pétrolier et gazier durable dans le Nord, les questions de développement humain dans le Nord et le soutien et la défense des intérêts autochtones auprès du Conseil de l'Arctique.
Le Canada se réjouit de continuer à apporter un soutien décisif pendant sa présidence du conseil.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour à tous.
Je vous remercie de m'avoir invité à expliquer au comité la manière dont l'Agence canadienne de développement économique du Nord, plus communément appelée « CanNor », fait valoir le développement économique de cette région, ici comme à l'étranger.
Le Canada, on le sait, a la chance d'avoir beaucoup de ressources naturelles. Or, rien n'est plus vrai dès qu'il est question du Nord. Quand on sait que 40 p. 100 du territoire canadien est situé en Arctique et que les côtes arctiques sont deux fois plus longues que les côtes pacifique et atlantique réunies, on peut dire qu'il s'agit d'une région à la fois vaste et diversifiée. Unique en son genre, cet environnement façonne la vie culturelle, sociale et économique des habitants du Nord.
En sa qualité d'organisme chargé du développement économique dans le Nord, CanNor contribue directement à la mise en oeuvre du piller « développement social et économique » de la Stratégie pour le Nord.
[Français]
Dans le Nord canadien, les ressources naturelles sont le principal moteur du développement économique et de l'emploi. L'exportation des ressources dans cette région atteint un niveau sans précédent. En raison de la demande mondiale et du prix des matières premières, la grande réserve en minéraux, en métaux et en ressources pétrolières et gazières de cette région attire l'attention sur la scène internationale. Les nouveaux marchés partout dans le monde offrent au Canada une occasion d'exploiter de façon responsable des ressources naturelles au profit de tous les Canadiens.
Cet intérêt a aussi fait augmenter le nombre de projets dans le processus d'approbation. Au cours des 10 dernières années, 10 projets ont été soumis à une évaluation environnementale, soit environ un projet par année. Actuellement, 21 grands projets liés aux ressources et à l'infrastructure régionale sont dans le processus de réglementation des trois territoires. De plus, 8 projets pourraient passer à l'étape de l'évaluation environnementale au cours des 18 prochains mois.
À l'étape de la mise en oeuvre, ces 29 projets représenteront un investissement en capital de plus de 23 milliards de dollars et créeront environ 10 000 emplois à court terme dans le domaine de la construction et 9 500 emplois à long terme dans celui des opérations. Comme plus de 150 entreprises entreprennent activement des travaux d'exploration dans les trois territoires, le nombre de projets pourrait continuer d'augmenter rapidement.
[Traduction]
CanNor est fière de figurer parmi ceux qui font en sorte que l'économle du Nord est à la fois forte et dynamique et qui aident les trois territoires — et leurs habitants — à tirer profit de ce potentlel.
Pour favoriser le développement économique du Nord, CanNor peut compter sur trois grands secteurs d'activités: 1- le Bureau de gestion des projets nordiques; 2- les programmes de contribution; et 3- la recherche et les politiques. Tous ces secteurs sont interdépendants et doivent travailler de concert pour que CanNor puisse atteindre ses objectifs.
C'est de CanNor que relève le Bureau de gestion des projets nordiques, ou BGPN. Le BGPN joue le rôle d'éclaireur, de conseiller et de « solutionneur » pour l'industrle et les communautés autochtones du Nord. En partenariat avec les autres ministères fédéraux, les gouvernements territoriaux, les promoteurs des projets, les organismes autochtones et les autres intervenants, nous tâchons de régler les problèmes qui ralentissent le processus réglementaire d'examen et l'empêchent d'être efficace, tout en prenant les mesures nécessaires pour que le Nord canadlen soit perçu comme un endroit rêvé où se livrer au développement responsable des ressources.
[Français]
CanNor met en oeuvre une série de programmes qui offrent du financement devant servir à appuyer le développement de secteurs économiques clés, comme l'exploitation minière, le tourisme, les pêches, les industries culturelles et le développement des communautés et des affaires. Un des programmes clés de CanNor, Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord, est axé sur le renforcement de ces secteurs, sur la promotion de la diversification économique et sur le soutien de la participation des résidants du Nord à l'économie.
Le succès de ces secteurs économiques dépend de la disponibilité des travailleurs ayant acquis les bonnes compétences et reçu une formation adéquate. Il est impératif d'améliorer la qualité et l'efficacité des activités de perfectionnement des compétences et de la formation. En février 2012, nous avons lancé le Programme d'éducation de base des adultes du Nord pour aider les résidants du Nord à développer les compétences dont ils ont besoin pour entrer sur le marché du travail ou à obtenir une formation professionnelle additionnelle. Ces programmes, ainsi que nos programmes de développement économique des Autochtones et d'autres initiatives, visent à développer des capacités dans le contexte économique du Nord, de façon à ce que les entreprises, les communautés et les gens puissent prospérer.
[Traduction]
Enfin, CanNor est la voix du gouvernement fédéral dans le Nord. Grâce au travail que nous accomplissons avec nos partenaires, aux politiques que nous élaborons et aux recherches que nous menons, nous sommes bien placés pour faire valoir les intérêts du Nord auprès du gouvernement fédéral, mais aussi auprès des autres intervenants, que ce soit à Ottawa, dans le Nord même ou — de plus en plus — sur la scène internationale.
Nous avons compris que l'avenir économique du Nord, plus particulièrement en ce qui concerne le développement des ressources, consiste essentiellement à prendre des mesures et à réaliser des activités un peu partout sur la planète. Les ressources du Nord sont utiles aux marchés mondiaux. Une bonne partie des entreprises derrière ces projets ont leur siège social à l'extérieur du Canada, que ce soit aux États-Unis, au Luxembourg, en Chine, en Australie ou en Suisse.
Dans le même ordre d'idées, une bonne partie des fonds qui alimentent ces projets et l'exploration qui se fait dans le Nord proviennent de marchés financiers étrangers. C'est pourquoi nous croyons qu'il est important de positionner le Nord canadien comme un endroit rêvé pour le développement des ressources. Comme nous le disons souvent, la concurrence mondiale est féroce, le Nord canadien est un atout, alors à nous d'en tirer parti.
Les débouchés géologiques sont immenses, tout comme notre territoire. Notre processus réglementaire, qui comprend déjà une évaluation environnementale, fait actuellement l'objet d'un exercice de rationalisation. Nos relations avec les Autochtones sont bonnes, comme en font foi les nombreuses revendications territoriales qui ont été réglées, et nous sommes prêts à foncer.
Nous pouvons également compter sur un engagement fort de la part du gouvernement fédéral ainsi que sur des partenariats solides, tant avec les autres ministères fédéraux et les gouvernements territoriaux qu'avec l'industrie et la communauté autochtone. En collaboration avec nos collègues du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, nous nous efforçons de propager ce message dans le reste du monde.
Cette relation de travail pourra seulement être renforcée par le fait qu'hier, notre président, M. Patrick Borbey, a été nommé à la tête des hauts représentants de l'Arctique. La connaissance qu'il a du Nord et son expérience seront extrêmement utiles au Canada pendant sa présidence du Conseil de l'Arctique, surtout dans la mesure où cette présidence aura pour thème le développement au service de la population du Nord. Toute l'organisation de CanNor est impatiente de contribuer à ce thème pendant les deux prochaines années.
Nous sommes sincèrement convaincus que le fruit est mûr pour le Nord du Canada et ceux qui y habitent. Selon nous, le succès viendra si nous conjuguons les efforts ici, au Canada, et à l'étranger. Notre organisation est petite et elle est relativement jeune, mais elle prête à faire ce qu'il faut pour profiter de l'occasion qui se présente à elle.
[Français]
Merci encore.
:
Avec plaisir, et merci de me donner cette possibilité.
Mon exposé d'aujourd'hui se divise en trois parties. Dans la première, je décrirai brièvement le contexte nordique et le contexte de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique et pour le Nord. Dans la deuxième, j'indiquerai deux domaines particuliers sur lesquels il serait intéressant pour le gouvernement du Canada de se concentrer. Dans la dernière partie, j'examinerai quelques difficultés auxquelles le Canada est confronté lorsqu'il s'agit d'enrichir les connaissances et d'accroître le soutien de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique.
Pour commencer, et je m'inspire un peu du titre d'un livre de Laurence C. Smith que j'ai trouvé fort intéressant, The World in 2050, si l'on se penche sur l'avenir des régions du Nord dans un contexte circumpolaire, force est de constater que le Canada est l'un des grands joueurs, le deuxième après la Russie. Quatre facteurs vont déterminer et modeler l'avenir du Nord, et plus particulièrement les relations internationales dans le Nord.
L'un d'eux, bien entendu, est la mondialisation et l'intensification des échanges mondiaux, y compris des échanges entre les partenaires de l'Arctique, de même qu'un plus grand intérêt pour le Nord. À vrai dire, au cours des 25 dernières années, cette évolution s'est accélérée dans le Nord circumpolaire.
Le deuxième, bien sûr, ce sont les ressources naturelles, et la demande pour ces ressources, qui abondent dans la région circumpolaire. Ce n'est un secret pour personne que cette demande ne peut qu'augmenter, propulsée par un troisième facteur que constituent bien entendu les changements démographiques. Les changements démographiques, notamment en Inde, en Chine et au Brésil, pays dont l'économie connaît une forte croissance, accentueront la pression sur la demande pour les ressources, non seulement en raison de la croissance de l'économie de ces pays, mais aussi de la croissance de leur population.
Les changements climatiques comptent aussi parmi les facteurs très importants. Ils pourraient, comme tout le monde le sait, avoir des répercussions sur le transport, le transport de marchandises, bien que cela soit moins susceptible de se produire au Canada, mais ils affecteront certainement le transport de marchandises à l'étranger.
Le dernier et cinquième facteur relève de la gouvernance, surtout en ce qui a trait à la délégation, à l'illégalité croissante dans le Nord ainsi qu'aux droits des Autochtones et aux pouvoirs conférés aux peuples autochtones, non seulement au Canada, mais aussi dans les autres pays circumpolaires.
Ces facteurs joueront un rôle important dans la nature et le contexte des relations circumpolaires et notre conception de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique et pour le Nord. Je suis certain que le comité a entendu à maintes reprises des choses sur ce que le Canada devrait faire, mais je veux en mentionner deux qui attirent peut-être moins l'attention que ce qui ressort habituellement. L'une d'elles est la nécessité de faire participer le nord des provinces et la seconde est d'établir un plus grand leadership et d'accroître les capacités.
Au sujet de la première, le nord des provinces, une des difficultés qui est ressortie au Conseil de l'Arctique et qui revient dans d'autres discussions sur la politique étrangère pour l'Arctique circumpolaire, est que le nord des provinces est presque toujours exclu ou non inclus dans les examens de la politique du Canada pour le Nord ou l'Arctique et, à vrai dire, je pense que c'est au détriment du Canada, en tout cas, certainement au détriment des habitants du Nord. Le nord des provinces, c'est quelque 1,5 million de personnes qui habitent dans le nord de la Colombie-Britannique, le nord de l'Ontario, le nord du Québec et au Labrador. Cette région recèle la majeure partie des ressources naturelles du Canada. En ce XXIe siècle, il est d'une importance capitale d'en tenir compte, en plus de tenir compte des territoires du Nord, dans la définition de la politique du Canada pour le Nord.
Il y a une communauté d'intérêts naturelle entre les résidants du nord des provinces et ceux des territoires du Nord et cela va du climat à l'environnement naturel, à l'économie en passant par la démographie. Pour donner un seul exemple, le Nord de la Saskatchewan, le district administratif du nord, qui représente en gros la moitié du territoire de la province, a une population autochtone plus élevée, en pourcentage, que le territoire du Nunavut.
Le second domaine concerne le leadership et le renforcement des capacités.
Les membres du comité savent probablement que le Canada est le seul des huit pays de l'Arctique qui n'a pas d'université dans sa région arctique. Il faut donc accorder de l'importance à l'éducation. On a beaucoup misé sur la recherche, mais je pense qu'il est important d'inclure la région circumpolaire et de faire de la création de liens dans les domaines de l'éducation et de la recherche un élément de notre politique étrangère.
Mais j'irais plus loin en ce qui a trait au leadership et à l'accroissement des capacités. Nous ne parlons pas uniquement de formation et de recherche ou d'éducation et de recherche, mais aussi d'entreprises plus prospères, de liens plus solides, de liens économiques et de liens entre gouvernements, surtout avec les municipalités, les Premières Nations, les organismes et les gouvernements métis et inuits et, bien évidemment, les organismes gouvernementaux du nord des provinces et des territoires nordiques.
Là où on a le mieux réussi à accroître la capacité de gouvernance et la capacité économique, surtout dans la région de Barents, les gouvernements ont déployé des efforts considérables, dans le cadre de leur politique étrangère, pour créer des liens entre les entreprises et le gouvernement et accroître la capacité dans le Nord.
Un autre domaine qui mérite qu'on s'y attarde est l'investissement militaire, qui serait plus important dans le Nord du Canada. Si nous nous comparons à d'autres endroits, comme l'Alaska, la Norvège septentrionale et la Suède septentrionale, les investissements qu'ils ont faits dans les installations militaires, par exemple, ont eu des retombées très importantes dans le secteur civil, dans divers domaines allant des télécommunications à la recherche. La University of Alaska Fairbanks ne serait pas l'établissement de recherche de calibre mondial qu'elle est en géophysique et en recherche environnementale, entre autres, si ce n'était des investissements militaires américains. Je pense qu'il est vraiment important de le souligner.
Dans la Norvège septentrionale, par exemple, non seulement trouve-t-on le commandement aérien du nord, mais aussi le commandement aérien national, à Bodø. Comme je disais, cela crée un centre d'activités et des ressources qui se traduisent par des débouchés économiques et des capacités accrues, notamment au niveau des communications.
La dernière dimension que je veux présenter concerne les difficultés qu'il y a à mettre en place le soutien canadien de notre politique pour le Nord et à susciter la participation. Ce qu'il faut savoir, c'est que la majeure partie de la population canadienne se trouve dans le sud du pays même s'il en va autrement du territoire. La plupart des habitants, c'est bien connu, vivent à quelques centaines de kilomètres de la frontière américaine.
Il y a deux autres changements démographiques qui, à mon avis, posent un problème pour le Canada. Le premier est le nombre de Canadiens de plusieurs générations vivant en milieu urbain. Il y a 30 ans, les Canadiens venaient pour la plupart d'un milieu rurale ou avaient de la parenté en région rurale. Ils se sentaient davantage concernés par les questions touchant le Nord, les régions rurales et les Autochtones. Cela a beaucoup changé au cours des 30 dernières années. On a des Canadiens de plusieurs générations qui habitent en ville et qui ne sont donc pas naturellement portés à s'intéresser aux régions rurales ou aux questions concernant le Nord ou les Autochtones. Je pense que cela joue beaucoup, à notre détriment, pour ce qui est de la conscience de l'importance de la politique étrangère du Canada dans le Nord.
Le second changement démographique concerne les néo-Canadiens. Les néo-Canadiens ont joué, jouent encore et joueront un rôle extrêmement important pour le Canada et les néo-Canadiens contribuent à la vitalité du pays. La plupart des néo-Canadiens s'installent dans les villes. La moitié des habitants des grandes villes sont nés à l'étranger. Tout comme les Canadiens de plusieurs générations qui vivent en ville, ils n'ont pas de liens naturels avec le Canada rural, le Nord du Canada ou le Canada autochtone.
Si nous voulons recueillir un plus grand soutien et susciter plus d'intérêt — car l'engagement dans notre politique étrangère pour le Nord est dans l'intérêt du Canada — je pense que ces deux changements démographiques doivent être systématiquement pris en considération. Si, de surcroît, nous mettons l'accent sur le leadership et l'accroissement maximal des capacités et que nous faisons un effort réel et concerté pour inclure le nord des provinces dans la politique étrangère du Canada, je pense que ces considérations valent la peine d'être dorénavant prises en compte.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. Bonjour à tous. Merci de m'avoir invité et de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. Je vous en suis très reconnaissant.
[Français]
Je m'excuse de ne pas parler en français aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis allé dans l'Arctique pour la première fois en 1994 dans le cadre d'une expédition menant au sommet de l'île d'Ellesmere. Je ne soupçonnais pas, à l'époque, que ce premier voyage dans l'Arctique marquerait un virage dans ma vie et serait une expérience qui définirait mon cheminement professionnel et, à vrai dire, ma vie, à bien des égards. Peu après, je suis allé dans l'Antarctique. Quelqu'un s'est dit que, puisque j'étais allé dans l'Arctique, je devais avoir des connaissances sur l'Antarctique. J'ai donc acquiescé. En réalité, je connaissais à peine la différence entre un ours polaire et un pingouin, mais je suis parti.
Durant les deux décennies qui ont suivi, j'ai eu la chance de mener plus de 80 expéditions dans l'Antarctique et une quarantaine d'expéditions et de projets dans toute la région circumpolaire de l'Arctique. J'ai navigué dans le passage du Nord-Ouest trois fois, me suis retrouvé au sommet de montagnes et de glaciers éloignés et nez à nez avec des ours polaires et des baleines boréales. J'ai écouté des aînés inuits et j'ai beaucoup appris d'eux. J'ai participé à des recherches scientifiques et j'ai constaté de visu l'impact des changements climatiques, y compris quand je me suis retrouvé enfoncé jusqu'aux genoux dans le permafrost fondant. J'ai marché dans les profondeurs de l'une des premières mines de l'Arctique canadien et j'ai eu des discussions très touchantes avec de jeunes Inuits sur les raisons pour lesquelles le suicide n'est pas une solution. De la pure magnificence du territoire au savoir ancestral et à la résilience des Inuits, l'Arctique m'a envoûté comme tant d'autres.
Mon nom en inuktitut est Pitsiulak et il m'a été donné par Ann Hanson, qui était commissaire du Nunavut lors de mon passage. Un pitsiulak est un petit guillemot, un petit oiseau de l'Arctique aux pattes rouge vif. C'est aussi le nom de Peter Pitsiulak, un grand éducateur et artiste de Cape Dorset. L'école de Cape Dorset porte d'ailleurs son nom. Ce nom signifie beaucoup de choses pour moi, mais surtout, il renforce mon lien avec le nord et ses habitants.
Je me suis rendu compte et j'ai compris que les régions polaires sont les véritables pierres angulaires de l'écosystème planétaire et que tout est interrelié. C'est comme la batterie dans votre voiture. Si les deux pôles ne sont pas connectés, votre voiture ne démarre pas. Les régions polaires de notre planète jouent un rôle essentiel dans la circulation océanique, la stabilité du climat et, pour tout dire, la vie sur Terre telle que nous la connaissons et l'apprécions. De cette façon et de bien d'autres façons, l'Arctique et l'Antarctique sont des fenêtres sur le monde. Ce sont des symboles remarquables de paix et de compréhension ainsi que de collaboration et de conservation.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner que le Canada est toujours une partie non consultative au Traité sur l'Antarctique. Son adhésion à part entière au Traité sur l'Antarctique serait accueillie chaleureusement sur la scène internationale et contribuerait assurément à renforcer sa position parmi les grandes nations polaires et donnerait plus de poids à notre politique étrangère pour l'Antarctique et ce, à très peu de frais.
L'Arctique canadien, c'est tellement de choses. C'est notre plus grand littoral. Il traverse notre pays d'un océan à l'autre et représente 40 p. 100 de notre masse terrestre. J'aime l'idée de changer notre devise nationale pour y inclure l'océan Arctique: A mari usque ad mare ad mare. Ne serait-ce pas une manière profonde de souligner le 150e anniversaire du Canada en 2017?
L'Arctique occupe une grande place dans l'identité canadienne. Nous sommes une nation polaire. Nous serions une nation et un peuple très différents sans ces vastes terres et ce vaste océan qui s'étendent jusqu'au pôle Nord. Comme Bernie Funston se plaît à dire, et je sais qu'il s'est récemment adressé à vous, l'Arctique, c'est « une terre natale, une frontière, un laboratoire et une grande aire de nature sauvage ». J'aimerais ajouter à cette liste que c'est la plus formidable salle de classe du monde.
En 1999, j'ai fondé Students on Ice, un programme qui permet d'amener des jeunes de tout le Canada et du monde entier en expédition éducative dans l'Arctique et l'Antarctique. Au cours des 13 dernières années, nous y avons amené plus de 2 000 étudiants de 52 pays, des étudiants de niveau secondaire et postsecondaire de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada, y compris des centaines de jeunes Autochtones du Yukon jusqu'à Nunatsiavut. Nous avons également accueilli des étudiants de divers pays, dont l'Afghanistan, l'Iran, la Russie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l'Afrique du Sud, la Chine, l'Inde, Israël et la Palestine.
Dans chaque expédition en bateau, les étudiants voyagent avec une équipe de calibre mondial composée d'éducateurs, d'aînés, de scientifiques, d'experts, d'artistes, de musiciens et de leaders — même des politiciens — de toutes les affiliations politiques. J'aimerais en profiter aujourd'hui pour vous inviter à participer à notre prochaine expédition dans l'Arctique, prévue en juillet.
Nous travaillons étroitement avec des députés, des sénateurs, des membres du congrès, des premiers ministres, des présidents et même des princes. Le prince Albert II de Monaco est le président honoraire de mon comité consultatif.
Nous menons toutes sortes d'initiatives éducatives mondiales de concert avec ces partenaires. Nous rejoignons des centaines de milliers de jeunes tous les ans grâce à nos conférences, aux nouveaux médias et à toutes sortes d'activités diverses. Les étudiants qui ont participé à notre programme sont de plus en plus nombreux et très bien placés pour promouvoir les initiatives du Conseil de l'Arctique qui répondent aux besoins des Canadiens du Nord, qui cadrent avec les thèmes de la présidence du Canada au conseil et avec la politique étrangère du Canada dans l'Arctique et qui favorisent l'atteinte des objectifs de la Stratégie pour le Nord du Canada.
Avec ces étudiants, nous avons la capacité inouïe de mobiliser des intervenants de maintes sphères différentes sur les questions concernant l'Arctique. Le programme touche les étudiants de maintes façons différentes, comme vous pouvez bien l'imaginer. Il est plutôt extraordinaire et inspirant de les voir devenir des ambassadeurs de l'Arctique, partager leurs expériences avec leur communauté et, dans bien des cas, représenter le Canada sur la scène internationale. Récemment, certains de nos anciens étudiants ont présenté la Déclaration internationale des jeunes sur l'Arctique lors d'une réunion des hauts placés du Conseil de l'Arctique à Luleå, en Suède.
Nos étudiants bénéficient tous de bourses accordées par notre Fondation Students on Ice, rendue possible grâce au soutien généreux de nos partenaires des secteurs privé et public. Je peux affirmer sans risquer de me tromper que la fondation n'existerait pas si ce n'était pas du Canada, et nous avons eu la grande chance de travailler avec toutes sortes de ministères, dont AINC, Patrimoine, Environnement, MAECI, le Service canadien de la faune, Parcs Canada, et j'en passe. Nous contribuons également de près à l'Année polaire internationale, et le Musée canadien de la nature est notre plus grand partenaire.
Je tiens à féliciter le comité de son initiative, qui est importante et qui tombe à point. Le nombre d'obstacles et de possibilités n'a jamais été aussi grand pour le gouvernement du Canada dans le dossier de l'Arctique. Lorsque le Canada assumera sous peu la présidence du Conseil de l'Arctique, ce sera l'occasion parfaite de faire preuve de leadership, de montrer aux Canadiens dans le monde pourquoi le Canada est un grand pays polaire et de prendre les décisions dont nous pouvons être fiers et dont bénéficieront des générations à venir.
J'aimerais également encourager le comité à envisager le développement durable international à long terme dans l'Arctique. Je préconise fortement l'approche équilibrée et axée sur la gestion de l'écosystème envers le développement économique et la protection de l'environnement dans l'Arctique, telle que définie dans la politique. Tâchons de ne jamais oublier que de bonnes activités industrielles peuvent avoir des effets imprévus. Récemment, par exemple, des narvals quittant leur aire d'alimentation dans l'archipel de l'Arctique durant l'été pour migrer vers la baie de Baffin ont été refoulés par la prospection sismique. Bien évidemment, les narvals utilisent l'écholocation dans un océan tranquille pour chasser et naviguer. Ils ont été piégés dans des trous d'air dans les canaux de l'archipel lorsque ceux-ci ont gelé. Ils n'ont pas eu le temps de se rendre en eau libre et sont morts de faim.
En 2008, on a compté quelque 1 000 narvals près de l'inlet Pond. Ce genre de problème deviendra de plus en plus fréquent à mesure qu'augmente l'activité industrielle, à moins que celle-ci soit tempérée et fasse l'objet d'études suffisantes. Pas la peine de préciser que les responsables de l'exploration pétrolière ne cherchaient pas à tuer des milliers de baleines situées à plusieurs centaines de kilomètres de leurs activités. Voilà qui illustre bien que, dans l'Arctique, toutes les activités, humaines et naturelles, sont liées. Même des activités à court terme peuvent avoir une incidence à long terme.
Le Canada a établi la gérance de l'environnement comme élément central du développement durable des ressources naturelles dans le Nord; c'est très bien. Il faudra donc renforcer notre leadership dans le Nord et démontrer la capacité des collectivités du Nord à surmonter les obstacles et à saisir les occasions, surtout à la lumière des changements climatiques.
J'aimerais consacrer le reste de mon temps de parole à l'importance de l'éducation dans tous ces efforts; en effet, l'éducation est fondamentale. En termes généraux, il y a deux aspects de l'éducation qu'il faut absolument améliorer: l'éducation dans le Nord, pour les habitants du Nord et les jeunes, et la sensibilisation des habitants du sud aux questions touchant le Nord.
L'Arctique est rempli d'enfants et de jeunes pleins de curiosité, d'espoir et de rêves, ainsi que d'incroyables jeunes leaders dont nous devrions tous être très fiers.
Mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils en arrachent. Je suis sûr que vous connaissez les circonstances affligeantes dans lesquelles ils vivent: 75 p. 100 des jeunes Inuits ne finissent pas le secondaire; beaucoup d'entre eux ne vont pas à l'école et 56 p. 100 de la population inuite a moins de 25 ans. La situation n'augure rien de bon. C'est pourquoi la question est si urgente. Bien évidemment, l'écart dans l'enseignement entre les Canadiens autochtones et non autochtones existe partout au Canada; c'est un de nos plus grands défis.
Que veut-on dire par l'amélioration de l'éducation dans le Nord? Il ne suffit pas de mettre en place de nouveaux systèmes et programmes. Pour améliorer la situation, il faut absolument répondre à certains besoins essentiels, notamment en matière de logement et d'infrastructure adéquats. La durabilité, la santé, la prospérité et l'éducation des collectivités du Nord devraient faire partie intégrante de nos politiques dans l'Arctique.
Des initiatives comme la stratégie nationale de 2011 sur l'éducation des Inuits, le programme Nunavut Sivuniksavut à Ottawa, le Nunavut Arctic College et le nouveau Amaujaq National Centre for Inuit Education font de l'excellent travail dans le domaine et méritent un soutien accru.
Pour ce qui est des habitants du reste du Canada, ils comprennent encore bien mal l'Arctique. En guise d'exemple, j'aimerais vous raconter une petite anecdote. Lors d'un récent atelier animé par mon équipe dans une école normale, on a posé la question de savoir qui avait appris à propos de l'Arctique à l'école. Aucun des enseignants n'a levé la main. Le Canada a beau être un pays arctique, son programme d'enseignement accorde encore très peu d'importance à l'Arctique. Il faut remédier à cela.
Le Canada devrait mener la charge dans l'éducation sur l'Arctique, et il est en mesure de le faire. Nos jeunes aiment beaucoup apprendre au sujet de l'Arctique, son histoire, sa culture, sa flore, sa faune, ses sciences, ainsi que les problème contemporains auxquels la région est confrontée. L'Arctique est un sujet d'enseignement des plus fertiles. Pour combler l'écart, il faut notamment resserrer les liens entre le Nord et le sud, favoriser la confiance et la compréhension, briser les idées fausses et les stéréotypes. Il faut préparer nos jeunes le plus possible pour l'avenir. Il faut jouer un rôle dynamique à bien des niveaux.
Au sujet des changements climatiques, du point de vue d'un éducateur, il est de notre devoir d'aider les jeunes à se préparer pour le genre de monde dans lequel ils vivront à l'âge adulte. Durant l'une de mes nombreuses expéditions dans le Nord en compagnie de Fred Roots, l'un des plus distingués représentants polaires au Canada, il nous a dit:
Tout comme dans une course à relais, lorsqu'une génération passe le flambeau à la nouvelle, celle-ci doit être prête à l'accepter ou sinon il risque de tomber par terre. Il est du devoir de chacun d'entre nous de bien décrire la course que nous menons et les règles la régissant avant de passer le flambeau.
Soit dit en passant, M. Roots a planté un mât de drapeau au pôle Nord en 1969, bien avant nos voisins russes en 2007. Cependant, sur le sien il a hissé tous les drapeaux des Nations Unies. Il est encore là aujourd'hui. Quel geste remarquable, beaucoup plus symbolique et approprié.
En conclusion, il y a quatre projets liés à l'éducation dont j'aimerais vous parler; je pense qu'ils sont d'excellentes façons de mettre en valeur la politique étrangère du Canada sur l'Arctique, sa Stratégie pour le Nord et sa présidence au conseil.
Le premier de ces projets est Polar House, ou Arctic House, centre national dévoué à la sensibilisation au passé, au présent et au futur de l'Arctique, et à la célébration de l'Arctique.
Le concept d'un centre national de soutien pour l'Arctique canadien n'a rien de nouveau. En 1987, le ministère des Affaires indiennes et du Nord a publié un rapport intitulé Canada and Polar Science. L'établissement d'un centre comme Arctic House était au nombre de ses recommandations.
J'ai beaucoup travaillé là-dessus durant l'Année polaire internationale et j'ai un plan d'affaires détaillé qu'il me ferait plaisir de vous présenter. Il viendrait appuyer la politique étrangère du Canada pour l'Arctique en consolidant l'appui du public à l'égard de l'exercice de la souveraineté canadienne, d'une plateforme politique, d'un dialogue technique, de l'éducation, du développement social et économique, de la protection environnementale, et j'en passe.
D'autres pays, comme la Norvège, la Russie et la Nouvelle-Zélande, ont un centre pour les affaires polaires, et j'estime que le Canada en mérite un également. Je sais même où il pourrait être situé, si ça vous intéresse.
Le deuxième projet consiste en la création d'une école mondiale dévouée à l'Arctique, une école située dans la région de la capitale nationale qui offrirait des programmes trimestriels et attirerait des jeunes du Canada et du monde entier intéressés par l'Arctique, qui consoliderait nos connaissances et notre capacité et qui offrirait des stages sur le terrain qui permettraient aux étudiants de participer à des projets scientifiques dans le Nord et à des expéditions dans l'Arctique. La participation de divers partenaires ferait du projet une initiative mondiale proprement canadienne.
Le troisième consisterait à établir un conseil permanent des jeunes sur l'Arctique, à titre d'organisation parallèle. Nos jeunes sont ceux qui assureront la viabilité de l'Arctique à l'avenir. En les encourageant à s'intéresser dès un jeune âge au travail du Conseil de l'Arctique, ils seraient motivés à devenir des champions et des catalyseurs qui, par la suite, contribueraient à la vision, aux idées et à la planification stratégique du vrai Conseil de l'Arctique. Ils pourraient également aborder des questions dont le vrai Conseil de l'Arctique ne peut parler. Ce conseil des jeunes sur l'Arctique pourrait se rencontrer en personne et par moyen électronique, et il serait un excellent produit de notre présidence.
Enfin, il y a le projet virtuel de l'Arctique; nous en sommes à la première étape de son élaboration, en partenariat avec le Musée canadien de la nature et Patrimoine Canada. Il s'agit d'une ressource didactique destinée aux jeunes de l'ensemble du Canada, d'un projet qui contribuera grandement à l'atteinte de l'objectif qui consiste à combler le gouffre des connaissances sur l'Arctique au Canada.
Merci beaucoup.
Il me fera plaisir de répondre à toute question et de réaliser ces projets et d'autres encore à l'avenir.