:
Merci, monsieur le président.
Chers collègues, je suis heureux d'être ici pour parler du projet de loi concernant les animaux d'assistance.
[Traduction]
Collègues, c'est toujours un plaisir pour moi de vous retrouver. Comme vous le savez, nous sommes ici pour discuter d'encore une autre mesure législative sur la justice pénale qui, de l'avis du gouvernement, contribuera à la sécurité des collectivités canadiennes.
Je vous remercie d'avance pour le bon travail de votre comité et pour sa détermination à faire une étude rigoureuse et approfondie d'importants projets de loi, qu'ils émanent du gouvernement ou de simples députés. J'espère que les observations que je présenterai aujourd'hui vous aideront quelque peu à examiner le projet de loi , Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l'assistance, également connu sous le nom de Loi de Quanto.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, Quanto était un chien de la police d'Edmonton qui a été poignardé à mort le 7 octobre 2013 en aidant à arrêter un suspect. Le meurtre tragique de ce bel animal de la police a touché beaucoup de Canadiens et a incité de nombreux groupes de la police, des milieux juridiques et de la communauté à réclamer une plus grande reconnaissance et une meilleure protection des animaux d'assistance.
Le projet de loi est la réponse du gouvernement à l'engagement pris dans le discours du Trône de 2013 à faire adopter une loi comme celle-ci afin de reconnaître les risques courus par les animaux que la police utilise pour l'aider à appliquer la loi et à protéger la société.
Le meurtre de Quanto était également le cas le plus récent où un animal d'assistance policière a été tué au cours d'une opération de police. Il y a d'autres exemples que vous examinerez, j'en suis sûr.
[Français]
En plus de proposer la création d'une nouvelle infraction qui interdirait expressément à quiconque de tuer ou de blesser un animal d'assistance policière, le projet de loi accorderait également une protection particulière à des animaux d'assistance dressés qui assistent des personnes ayant une déficience ainsi qu'à des animaux d'assistance militaire qui assistent les Forces canadiennes dans l'exercice de leurs fonctions.
[Traduction]
Les membres du comité savent, j'en suis sûr, que la personne qui a tué Quanto a par la suite été condamnée en vertu de l'article 445 actuel du Code criminel pour le meurtre délibéré d'un chien ainsi que pour d'autres infractions découlant des mêmes événements survenus le 17 octobre 2013.
Le criminel responsable de cette mort a été condamné à une peine d'emprisonnement totale de 26 mois pour différentes accusations, mais le juge qui a prononcé la sentence a associé en particulier une peine de 18 mois de prison au meurtre de Quanto. Le tribunal lui a également interdit d'avoir un animal domestique pendant 25 ans et lui a retiré son permis de conduire pour cinq ans. Lors du prononcé de la sentence, le juge avait déclaré: « L'attaque contre ce chien n'était pas une simple attaque contre un chien. C'était une attaque contre notre société et ses valeurs. »
Le gouvernement accepte sans réserve cette affirmation et croit que la création d'une infraction particulière dans le Code criminel et la mise en place d'un régime spécial de détermination de la peine contribueraient à la dénonciation tant générale que spécifique de tels crimes et joueraient un rôle dissuasif. Ce sont là des principes de détermination de la peine que le comité connaît bien.
[Français]
J'aimerais prendre un moment pour passer en revue avec vous les modifications au Code criminel que propose le projet de loi .
[Traduction]
Je vais aborder brièvement le fond du projet de loi, qui définit clairement les animaux auxquels il s'applique.
Deuxièmement, le projet de loi établit les éléments de la nouvelle infraction. La conduite interdite consiste à tuer, à mutiler, à blesser, à empoisonner ou à estropier un animal qui aide une personne handicapée, un animal d'assistance policière pendant qu'il assiste un agent de contrôle d'application de la loi dans l'exercice de ses fonctions ou un animal d'assistance militaire pendant qu'il assiste un membre des Forces canadiennes dans l'exercice de ses fonctions.
Le critère mental nécessaire est l'action délibérée et sans excuse légitime. C'est un critère couramment utilisé dans le Code criminel pour éviter de soumettre à la nouvelle infraction des actes accidentels ou des actes commis par négligence. Bien entendu, les tribunaux auront d'importants pouvoirs discrétionnaires pour déterminer les faits en fonction de la preuve.
Troisièmement, comme dans le cas de l'article 445 actuel du Code criminel, « tuer ou blesser des animaux », quiconque commet la nouvelle infraction est coupable soit d'un acte criminel et passible d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement, soit d'une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d'une peine d'emprisonnement de 18 mois ou d'une amende de 10 000 $. Il s'agit donc d'une infraction mixte.
C'est le régime de détermination de la peine qui distingue la nouvelle infraction de l'article 445. À cette fin, un nouvel article 718.03 est ajouté au Code criminel, enjoignant au tribunal d'accorder une attention particulière aux objectifs de dénonciation et de dissuasion lors de la détermination de la peine à infliger pour la nouvelle infraction.
Cette disposition s'appliquera également aux animaux d'assistance, aux animaux d'assistance policière et aux animaux d'assistance militaire. Toutefois, dans le cas d'une infraction commise contre un animal d'assistance policière, le projet de loi prévoit que la peine infligée est purgée consécutivement à toute autre peine sanctionnant une autre infraction basée sur les mêmes faits. De plus, comme dans le cas où un animal d'assistance policière est tué pendant qu'il assiste un agent de contrôle d'application de la loi dans l'exercice de ses fonctions, si le suspect poursuivi par voie de mise en accusation — il faut noter qu'il y a un choix à faire dans ce cas —, il y a une peine minimale obligatoire de six mois d'emprisonnement. Cette disposition s'ajoute à la soixantaine d'autres prévoyant des peines minimales obligatoires dans le Code criminel.
À l'étape de la deuxième lecture du projet de loi, j'ai eu le plaisir de noter que tous les partis représentés à la Chambre appuyaient en général cette mesure. Je considère que celle-ci fait partie des questions et des mesures non partisanes dont le comité est saisi. En fait, les dispositions du Code criminel traitant des personnes qui tuent ou blessent des animaux d'assistance, des animaux d'assistance policière et des animaux d'assistance militaire ont rallié un appui assez considérable.
En même temps, je suis conscient du fait que les peines minimales obligatoires proposées susciteront sans doute des questions lorsqu'un animal d'assistance policière est tué pendant qu'il assiste un agent de contrôle d'application de la loi et que l'infraction est considérée comme un acte criminel. Pour répondre aux questions qui seront certainement posées, je dois dire qu'à mon avis, une peine minimale obligatoire est justifiée dans ce cas, comme mesure générale et spécifique de dénonciation et de dissuasion de ce genre d'agissement. Comme les membres des Forces canadiennes et les membres de la police — dont certains siègent au comité —, ces animaux d'assistance sont souvent en danger. C'est la seule façon que je trouve pour décrire la situation. Ils sont appelés à s'acquitter de tâches supérieures à ce qu'on attend ordinairement d'un animal, tout comme les agents de police qui courent des risques et sont exposés à du danger et à des responsabilités.
Par conséquent, en ce qui concerne les peines minimales obligatoires imposées dans le projet de loi, je demande au comité de tenir compte du fait que cette disposition est soigneusement conçue de plusieurs façons.
Premièrement, la peine minimale obligatoire ne s'appliquerait que si un animal d'assistance policière est tué volontairement pendant qu'il assiste un agent dans l'exercice de ses fonctions.
Deuxièmement, la peine minimale obligatoire est soumise à une autre restriction du fait qu'elle ne s'appliquerait que si le procureur de la Couronne procède par mise en accusation. Les procureurs font toujours preuve de jugement à cet égard, tenant soigneusement compte des principes de proportionnalité, de constitutionnalité et de totalité utilisés par les juges. S'ils décident de recourir à la procédure sommaire, il est évident que la peine minimale obligatoire ne s'applique pas.
Enfin, en ce qui concerne la durée de la peine obligatoire, il y a lieu de noter que les six mois se situent à l'extrémité inférieure de la gamme.
Je tiens à souligner, comme je l'ai mentionné plus tôt, que le juge qui a prononcé la sentence dans le cas du meurtre de Quanto a spécifiquement dit que, sur la peine totale de 26 mois de prison qu'il a imposée, 18 mois étaient particulièrement réservés au meurtre de l'animal d'assistance.
Le projet de loi propose aussi de modifier le Code criminel pour prévoir qu'une peine imposée à l'égard de voies de fait sur un agent de police ou un autre agent de la paix soit purgée consécutivement à toute autre peine sanctionnant une autre infraction basée sur les mêmes faits.
[Français]
Nous croyons fermement qu'une attaque contre ces agents qui travaillent en notre nom pour protéger la société représente également une attaque contre notre société, et qu'une telle disposition est justifiée pour exprimer la dénonciation d'un tel agissement par la société ainsi qu'une dissuasion générale.
[Traduction]
Monsieur le président, je dirai en conclusion que je serai heureux de répondre aux questions que vous et les membres du comité voudrez me poser au sujet de cet important projet de loi.
Je vous remercie encore pour le travail du comité. Je profite aussi de l'occasion pour remercier tous les membres de la police et des Forces canadiennes ainsi que les personnes qui recourent à des animaux d'assistance dans leur recherche de confort et d'apaisement psychologique, comme nous en sommes témoins actuellement, grâce à la compagnie de chiens et de chevaux. Cela représente une utilisation extraordinaire des animaux dans la société.
Je voudrais aussi mentionner, pour l'avancement des principes de la justice, que nous avons récemment eu l'exemple d'un chien du Service de police d'Edmonton qui a accompagné une enfant qui venait de subir le traumatisme d'une agression sexuelle. Le chien a été autorisé à se tenir aux côtés de la petite fille pendant qu'elle témoignait. Je crois que les innovations de ce genre sont tout à l'honneur de notre système de justice parce qu'elles mettent en évidence l'action de quelques-unes des personnes extraordinaires qui travaillent aux côtés de ces animaux dans l'intérêt de la justice.
Merci, monsieur le président.
Le ministère de la Justice examine couramment la constitutionnalité de tous les projets de loi déposés à la Chambre des communes ou au Sénat et, dans bien des cas, des projets de loi d'initiative parlementaire.
Quant à la question de savoir si le ministère croit, en fonction de cette analyse constitutionnelle, que le projet de loi à l'étude est conforme à la Charte, la réponse est oui. Avons-nous reçu un avis juridique particulier sur la question de l'inversion du fardeau de la preuve? Je crois que ce n'est pas le cas, même si la question a été envisagée. Cela fait partie de l'examen régulier des projets de loi visant à évaluer, comme le ferait un tribunal, certains scénarios et certains faits pouvant être présentés à un tribunal. Pour ce qui est des dispositions d'inversion du fardeau de la preuve et de la constitutionnalité, encore une fois, nous croyons que le projet de loi, dans sa forme actuelle, serait jugé compatible avec la Charte.
Je dis cela parce que l'excuse légitime mentionnée dans le projet de loi serait fondée sur un ensemble de faits établissant qu'une personne a surtout cherché à se protéger elle-même ou a faussement eu l'impression que l'animal userait d'une force disproportionnée pour la suivre, la retenir ou, dans certains cas, si la police l'a entraîné à le faire, à la mordre et à l'immobiliser. Par exemple, si la personne — comme les tribunaux, j'envisage ici des faits hypothétiques — a une crise de panique ou encore si elle a déjà été attaquée par un animal et a, en conséquence, réagi d'une façon disproportionnée en blessant l'animal, nous croyons qu'un tribunal en tiendrait compte pour conclure qu'elle avait une excuse légitime et qu'elle ne faisait pas preuve de l'intention criminelle nécessaire pour être condamnée si elle avait tué l'animal ou lui avait fait du mal. Comme dans bien des cas, toutes ces circonstances seraient fondées sur l'ensemble des faits présentés au tribunal.
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Je vous remercie de cette question, monsieur Dechert. L'objet de cette extension était d'appliquer la loi à d'autres catégories d'animaux de service. À part ceux qui travaillent pour les services de mise en vigueur de la loi, le projet de loi s'appliquerait aux animaux des services frontaliers, des Forces canadiennes ainsi qu'aux animaux qui ont tous les jours des contacts avec le grand public et qui rendent des services non seulement à des personnes, mais à l'ensemble de la société.
Il fut un temps, il n'y a pas si longtemps, où on acceptait mal qu'une personne soit accompagnée d'un animal dans un centre commercial ou dans des lieux publics. Nous nous rendons compte aujourd'hui de l'utilité de ces animaux. Par conséquent, nous cherchons à relever le seuil de protection qui leur est assuré pendant qu'ils s'acquittent de leurs tâches.
Lorsque ces animaux sont à l'entraînement — et c'est là une chose qu'en toute franchise, je devais me forcer à garder à l'esprit —, il faut éviter de s'approcher d'eux. Pendant que les animaux travaillent, les dresseurs vous diront: « Je m'excuse, mais vous ne devez pas caresser cet animal. Il est au travail. Il est en train de donner un service. »
Je mentionne ce fait pour montrer à quel point ces animaux ont une utilité sociale. Ils méritent une meilleure protection et une plus grande reconnaissance. En fait, j'espère aussi qu'ils pourront profiter d'une plus grande inclusivité et d'une meilleure compréhension de leur rôle. Les sanctions pénales prévues ont en partie un objectif de protection. Nous espérons aussi qu'elles contribueront à une meilleure compréhension de nos rapports avec nos amis à quatre pattes et du fait que leur action profite réellement au pays.
Monsieur le président, pas très loin d'ici, nous avons une statue élevée à la mémoire d'un chien qui a donné sa vie au service du Canada pendant la guerre. Ce chien avait pris une grenade amorcée dans sa gueule et avait couru loin de l'endroit où les soldats étaient réunis. Quand la grenade a explosé, elle a tué l'animal. C'est la même chose à Terre-Neuve-et-Labrador. Il y avait là un chien bien connu qui était la mascotte du Royal Newfoundland Regiment et qui avait donné sa vie au service du pays.
Ce sont là des actes d'héroïsme de nos amis à quatre pattes qui méritent vraiment d'être reconnus. De la même façon et sans diminuer le moins du monde leur importance, ces animaux méritent d'être protégés par la loi.
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Je vous remercie de votre question.
Le cas mettant en cause le chien Quanto auquel vous faites référence n'est pas le seul. Il y a d'autres cas devant le tribunal pénal.
[Traduction]
Bien sûr, dans le cas de Quanto, la Couronne a obtenu une condamnation en vertu d'un article existant du Code criminel. Je suppose que, dans cette affaire, le juge a considéré comme circonstance aggravante le fait qu'il s'agissait d'un chien de police, sans s'en tenir à une infraction particulière. C'est ce que nous essayons de faire ici.
Même s'il n'y a pas beaucoup d'antécédents dans ce domaine particulier, nous avons quand même une certaine jurisprudence. M. Casey a mentionné une dizaine de cas. Je crois que nous en avons examiné 12 ou 15. Il pourrait y avoir quelques autres que nous n'avons pas trouvés parce qu'ils sont passés devant des tribunaux provinciaux et n'ont peut-être pas beaucoup retenu l'attention.
Encore une fois, le projet de loi , qui est inspiré du cas de Quanto, cherche à établir le rôle particulier que jouent ces bêtes quand elles ne servent pas seulement comme animaux domestiques ou de compagnie. Pour moi, les usines à chiots qui élèvent des animaux uniquement à des fins de production en masse constituent l'un des pires exemples de mauvais traitement des animaux. Les combats de chiens sont un autre exemple prévu dans le Code criminel.
Pour répondre à votre question, je dirais que nous ne pouvons pas nous appuyer sur beaucoup de précédents. Nous avons examiné le cas de Quanto et les circonstances qui l'ont entouré. Nous avons consulté la police et les gens qui travaillent directement avec les animaux et avons déterminé qu'il serait utile d'inclure cette proposition de valeur dans une mesure législative destinée à protéger ces animaux.
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Merci beaucoup, monsieur Wilks.
Comme je l'ai fait à d'autres occasions et comme l'ont fait d'autres témoins, je le sais, je voudrais vous remercier pour les services que vous avez rendus en uniforme. Je crois que votre expérience est très importante et très instructive dans beaucoup de ces cas.
Vous avez mentionné l'entraînement que doivent subir ces animaux. Ce que j'ai pu constater, tant du côté de la police que chez les militaires, c'est que l'entraînement — qui est souvent confié à des employés à contrat — est vraiment exigeant et rigoureux. Les animaux sont sélectionnés de la même façon que les athlètes olympiques. Encore une fois, je ne crois pas exagérer en disant que beaucoup d'animaux sont rejetés parce qu'ils n'ont pas les qualités physiques nécessaires. Nous avons ici un athlète de calibre olympique, Kyle Seeback, qui peut nous en parler aussi.
Je crois sincèrement que la question revient à la valeur que nous attribuons à ces animaux et à l'investissement qu'ils représentent pour nous. Si on tient compte de l'entraînement, du temps et des efforts qu'y consacrent des spécialistes du domaine, cette valeur s'élève à des dizaines de milliers de dollars. Ce sont non pas des animaux d'exposition, mais des animaux de travail qui se sont distingués par leur puissance, leur endurance et leur capacité d'obéir à des ordres.
Comme vous le savez et l'avez vous-même mentionné, chaque chien a des liens très spéciaux avec son dresseur. Il y a un véritable esprit de corps dans les unités de dressage. Chacun des deux membres de l'équipe est prêt à mourir pour l'autre, et ils se trouvent très souvent dans des situations où cette possibilité existe.
Je reviens à cet aspect très important: pour moi, ces animaux méritent la protection que nous voulons leur accorder en insistant davantage sur la dissuasion de quiconque voudrait délibérément leur faire du mal pendant qu'ils rendent les services pour lesquels ils sont entraînés.
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Merci, madame la présidente. Je voudrais remercier les fonctionnaires d'être restés pour répondre à nos questions. Si vous voulez bien me le permettre, j'aimerais mettre en évidence quelques points que le ministre a soulevés pendant qu'il était ici. Lorsqu'il a parlé des animaux utilisés dans le traitement des soldats en état de stress post-traumatique, j'ai pensé que c'était fort à propos. Dans ma circonscription, nous avons la chance d'avoir l'organisme Can Praxis, qui se sert de chevaux pour traiter des soldats atteints de TSPT. Leur rôle est très semblable à celui des chiens. Vous ne pouvez pas tromper un cheval si vous avez des difficultés dans vos relations ou des éléments de stress dans votre vie. Quand vous montez un cheval — je le sais parce que je consacre beaucoup de temps à l'équitation —, il se rend très vite compte de votre état d'esprit et sent que, pour vous, les choses vont bien ou vont mal.
Je suis donc très conscient de la valeur des animaux d'assistance, qu'ils soient au service de nos anciens combattants ou des responsables de l'application de la loi.
Pendant une brève période de ma carrière, j'ai été agent de conservation au parc provincial de Red Lodge, en Alberta, qui se trouve directement à l'ouest du centre de dressage des chiens de la GRC, au sud d'Innisfail, entre Innisfail et Bowden. J'ai passé de longs moments là-bas, surtout en semaine, en mai et en juin, lorsqu'il n'y a pas beaucoup de campeurs au parc provincial. Le personnel de la GRC venait dans le parc dans le cadre de l'entraînement des unités canines. Comme M. Wilks, je veillais à ces occasions à avoir la protection nécessaire sur mon bras et à avancer le bon bras à l'arrivée des chiens.
J'ai eu des expériences semblables lorsque j'ai travaillé comme gardien au parc national de Jasper, où nous utilisions des chiens pour déceler le braconnage et décourager différentes autres infractions qui seraient autrement difficiles à détecter par des êtres humains.
Voici la question que j'ai à poser aux fonctionnaires. Lorsqu'on examine le projet de loi, on constate qu'il est très simple, mais qu'il ne donne pas beaucoup de détails sur les gens qui pourraient s'intéresser à ce débat, surtout dans le cas de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je crois que tous ceux qui sont passés par un aéroport ou par un poste frontalier ont eu l'occasion de voir des chiens.
Pouvez-vous nous expliquer de quelle façon ces animaux, ces chiens, contribuent à la prévention de la contrebande au Canada?
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Je comprends, d'autant plus que j'ai passé beaucoup de temps à cheval. C'était mon travail. J'étais gardien dans un parc national. En fait, j'étais gardien dans l'arrière-pays. J'ai passé des heures sur mon cheval, et je le fais encore quand j'ai le temps d'aller chasser ou camper dans les Rocheuses. J'ai la chance de vivre en Alberta où j'ai toutes ces occasions.
Je comprends le lien qui se crée entre le maître — si je peux l'appeler ainsi — et l'animal, qu'il s'agisse d'un cheval, pour les raisons que je viens de mentionner, ou d'un chien.
Il y a eu beaucoup de questions et de préoccupations au sujet des peines minimales obligatoires et de certaines autres dispositions que nous avons dans le projet de loi. L'une des questions qui me préoccupent un peu pour des raisons techniques, même si je suis parfaitement d'accord sur le principe de cette mesure, c'est que des animaux sont utilisés dans l'exploration de l'espace et de nombreux autres domaines. Certaines des raisons peuvent comprendre la réadaptation de l'animal, mais il y a aussi le fait que celui-ci remplace un être humain au point de contact initial, en présence d'un risque pour la sécurité.
Je crois que le problème est double, surtout dans le cas des chiens. D'abord, ils peuvent rendre des services plus rapidement, plus efficacement et avec plus de précision, comme vous l'avez dit à juste titre. Ensuite, ils sont parfois chargés de tâches qui pourraient être lourdes ou dangereuses pour un agent. Par exemple, une course à pied entre deux humains prendrait beaucoup plus de temps qu'une course entre un berger allemand et un homme.
Lorsque ces dispositions seront en vigueur — car je suis sûr qu'elles seront adoptées —, elles assureront à ces animaux un niveau de protection supérieur à celui des autres animaux pour la bonne raison qu'ils prennent des risques en participant à ces activités particulières.
Je me demande s'il y a d'autres pays ou d'autres administrations du Canada qui offrent déjà certaines protections aux animaux de service.