:
Il s'agit des crédits 1b, 5b, 35b et 50b.
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........683 004 $
ç
Crédit 5b — Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions..........9 800 000 $
Bureau du directeur des poursuites pénales
ç
Crédit 35b — Dépenses de programme..........3 777 349 $
ç
Crédit 50b — Dépenses de programme..........118 613 $
(Les crédits 1b, 5b, 35b et 50b sont adoptés.)
Le président: Le président peut-il faire rapport à la Chambre des crédits 1b, 5b, 35b et 50b sous la rubrique Justice?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci beaucoup.
Merci, monsieur, de votre patiente.
Nous recevons Paul Saint-Denis, avocat-conseil à la Section de la politique en matière de droit pénal du ministère de la Justice.
Monsieur Saint-Denis, vous avez la parole pour un maximum de 10 minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Je n'ai pas l'intention de faire une longue déclaration. Je vais me contenter d'expliquer brièvement le projet de loi.
Le projet de loi prévoit modifier le Code criminel afin de créer une nouvelle infraction de contrebande de tabac. Il serait notamment interdit d'offrir en vente, de distribuer et de transporter du tabac de contrebande ou d'en avoir en sa possession pour la vente. Les pénalités varient en fonction de ce qui suit. Sur déclaration de culpabilité par mise en accusation, l'emprisonnement maximal est de cinq ans et, par procédure sommaire, c'est de six mois. Toutefois, on prévoit des peines d'emprisonnement minimales obligatoires pour les personnes reconnues coupables d'une telle infraction en cas de récidive. Pour une deuxième condamnation, la peine d'emprisonnement minimale est de 90 jours; pour une troisième, c'est de 180 jours; et enfin, pour toute autre condamnation subséquente, c'est de deux ans moins un jour.
Pour qu'une personne écope de telles peines, il faut que la quantité de tabac en cause soit assez importante. Ainsi, il faut au moins 10 000 cigarettes de contrebande ou 10 kilogrammes de tabac en feuilles de contrebande ou encore, 10 kilogrammes de tout autre produit du tabac de contrebande.
Par ailleurs, le projet de loi permet au Service fédéral des poursuites de traduire en justice les auteurs de cette infraction. À cette fin, il modifie la définition de procureur général dans le Code criminel afin de donner au Service fédéral des poursuites et aux provinces une compétence commune dans la poursuite de cette infraction.
C'est tout ce que j'avais à dire, et je serai très heureux de répondre à vos questions.
:
En partie, le rapport Gladue et la cause d'Ipeelee sont basés sur l'existence de certaines dispositions dans le code. À l'article 718.2, on prévoit que les tribunaux doivent prendre en compte les circonstances touchant un accusé autochtone. Par contre, il n'est dit nulle part que le gouvernement ne peut pas modifier de façon législative l'impact de la disposition prévue à l'article 718.2 visant la population autochtone.
Ce n'est pas la première infraction pour laquelle une peine minimale est prévue. Je pense que dans ce cas-ci...
L'article 718.2 est une disposition qui a été créée par le Parlement. Le Parlement peut certainement, à sa discrétion, venir modifier l'intention de l'article 718.2 en imposant des peines minimales dans certains cas relatifs à certaines activités.
L'article 718.2 n'est pas une disposition absolue. L'article 718.2 doit être interprété en fonction d'autres dispositions qui existent dans le code. Certaines de ces dispositions prévoient des peines minimales qui auront les mêmes répercussions autant sur les Autochtones que sur les autres contrevenants.
Est-ce que cela risque d'avoir un effet disproportionné sur les Autochtones? Je ne le sais pas, parce que je ne sais pas jusqu'à quel point les Autochtones sont impliqués dans certaines des activités de ce qu'on appelle le trafic de contrebande. On sait que dans certains cas, c'est sûr que les Autochtones sont impliqués dans la manufacture d'un produit. Par contre, est-ce qu'ils sont impliqués dans la distribution de ce produit qui a été manufacturé? Est-ce que ce sont eux qui s'assurent de transférer, de transporter ou de distribuer ces cigarettes? Je ne le sais pas.
:
Nous reprenons. Nous en sommes à la deuxième partie de la réunion d'aujourd'hui. Il s'agit de la huitième séance.
À titre d'information pour les membres du comité, le greffier a fait un travail fantastique afin de convoquer des témoins provenant des listes de tout le monde. Il y avait beaucoup de recoupements. Nous avons deux groupes de témoins pour jeudi: deux de chaque côté, deux pour la première moitié et deux pour la seconde. Nous avons des groupes complets pour mardi. Nous attendons la confirmation d'un autre groupe.
Il semble que nous nous réunirons jeudi matin. Pour la gouverne des membres du comité, il n'y a eu aucune décision quant à l'ordre du jour de la réunion de jeudi. Mais nous allons nous réunir et nous procéderons à l'étude article par article. Si vous avez des amendements à proposer, veuillez les remettre au greffier dès que possible, préférablement avant vendredi. Je sais que nous avons un autre groupe à entendre, de sorte qu'on pourra discuter par la suite. Mais le plus tôt sera le mieux, afin que nous soyons prêts.
Sur ce, passons à notre prochain groupe de témoins. Nous recevons,Gary Grant, porte-parole de la Coalition nationale contre le tabac de contrebande. Nous accueillons également Don Cha, de l'Ontario Korean Businessmen's Association. Et enfin, nous recevons Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
Commençons par la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les députés, je m'appelle Flory Doucas. Je suis codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. Au nom des plus de 460 organismes que regroupe la coalition, je suis reconnaissante de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui de présenter les commentaires de mon organisme sur le projet de loi .
Malgré ce que vous avez pu entendre dans les médias et ailleurs, dans les faits, la baisse de la contrebande de tabac est confirmée par plusieurs sources, notamment par les multinationales du tabac. Année après année, ces multinationales font état de la baisse de la contrebande de tabac au Canada dans leurs présentations aux investisseurs.
J'attire votre attention sur les pages 3 et 4 du mémoire, où il est question d'une présentation de 2012 de Philip Morris International, qui est propriétaire de RBH au Canada. Dans le document PowerPoint qu'elle a présenté aux investisseurs, la société Philip Morris concède qu'il y a eu une énorme baisse de la contrebande entre 2007 et 2011 au Canada, qui est passée de 14 % du marché à 8 %. Elle documente les baisses au Québec et en Ontario en disant que la contrebande est passée de plus de 40 % du marché à 15 % au Québec, et à un peu plus en Ontario. Je vous prie de garder à l'esprit que ces documents se trouvent sur Internet et sont publics, mais qu'ils ne sont pas largement diffusés.
Dans une présentation encore plus récente de 2013, la British American Tobacco, la compagnie mère d'Imperial Tobacco, précise que le niveau de contrebande est demeuré stable — « flat » est le mot qu'elle utilise en anglais — entre l'hiver 2012 et 2013. Ce n'est pas surprenant. Sachez qu'au Québec seulement, le gouvernement du Québec investit près de 18 millions de dollars par année dans la lutte contre la contrebande en mettant sur pied plusieurs programmes et mesures.
Malgré ces constats et les déclarations des fabricants de tabac, les groupes prétendant représenter les détaillants, comme l'Association canadienne des détaillants en alimentation et la Coalition nationale contre le tabac de contrebande, manquent presque systématiquement de mentionner les baisses importantes de la contrebande en Ontario et au Québec qui se sont produites ces dernières années.
À la page 6 de mon mémoire, il est dit que M. Grand, pas plus tard qu'en août dernier, était cité dans l'Edmonton Sun, où il présentait le problème de la contrebande au Québec et en Ontario en le qualifiant d'« énorme » et d'« épidémie »:
[Traduction]
Les ventes de tabac de contrebande étant déjà un énorme problème en Ontario et au Québec, on en observe de plus en plus dans l'ouest du Canada.
C'est une épidémie dans l'Est.
[Français]
On ne dit rien sur la diminution de la contrebande.
Ce genre de déclarations n'est pas surprenant, étant donné ce qu'évoquent vraisemblablement les réponses évasives de M. Rouillard, porte-parole francophone de la Coalition nationale contre le tabac de contrebande, ou la CNCTC, aux membres du comité sénatorial en mai dernier, quand on lui a demandé quelle était la proportion du budget de la CNCTC provenant des fabricants de tabac. D'après une vérification faite le mois dernier par la CQCT, les membres du comité sénatorial n'avaient toujours pas reçu de réponse, laquelle leur avait pourtant été promise.
J'attire votre attention sur les échanges entre les honorables sénatrices Cordy et Fraser et le porte-parole de la CNCTC. Dans ces échanges, il est révélé que c'est une firme de relations publiques qui embauche ce porte-parole et qui conçoit les campagnes de ladite coalition. Ces échanges se trouvent à la page 7 de notre mémoire.
Au milieu de l'intervention, à la suite d'une question de Mme Cordy, M. Rouillard répond ceci:
[Traduction]
Les membres de la coalition, si vous voulez, font un pot. Ils ont créé une coalition et m'ont nommé via une compagnie d'affaires publiques pour être le porte-parole et défendre les intérêts de la coalition comme telle. Là est mon rôle. Je ne rencontre pas directement ces gens. Nous, on leur propose un programme en matière d'information auprès du public, nous faisons des représentations auprès des élus, des gouvernements, pour justement aider à combattre la contrebande et aussi sensibiliser la population aux méfaits de la contrebande. C'est dans ce sens-là, tout simplement, que le travail se fait.
[Français]
La sénatrice lui dit alors:
[Traduction]
« Quel est le montant total de votre budget et quelle portion de ce budget vient de l'industrie du tabac? » Il a répondu qu'il n'avait pas cette information.
Elle a ensuite demandé s'il pourrait obtenir ce renseignement, et il a dit oui.
[Français]
Je me demande pourquoi vous n'avez pas invité aujourd'hui cette firme de relations publiques ou les bailleurs de fonds de cette coalition.
Les groupes ne cessent de sonner l'alarme au sujet de la contrebande en parlant, notamment, de la fermeture des dépanneurs. La page 8 de mon mémoire présente un extrait d'un rapport de l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation où il est démontré que le nombre de dépanneurs est resté plutôt stable ces dernières années. Ce sont ses propres chiffres.
Nous appuyons le projet de loi . C'est un outil supplémentaire, dans la gamme d'outils à la disposition de la police, qui devrait être réservé à la lutte contre les plus grands trafiquants de tabac. Notons que ce gouvernement n'a arrêté aucun dirigeant des compagnies de tabac impliquées dans la crise de la contrebande des années 1990. Aucun dirigeant impliqué dans la grande crise de la contrebande n'est allé en prison.
La vente de tabac à un mineur est punissable d'une amende, et non d'une peine de prison, et ne conduira pas à l'ouverture d'un dossier criminel. Bon an mal an, 15 % des détaillants au Canada vendent du tabac aux mineurs.
Au plus fort de la contrebande, vers 2008-2009, c'étaient les produits légaux qui avaient la cote de popularité auprès des jeunes. Les jeunes préfèrent les marques légales. Se promener avec un sac Ziploc ou une marque inconnue, ça ne fait pas très cool.
Le projet de loi est un bon début. Cependant, de nombreuses autres mesures prometteuses restent sur les tablettes. Le gouvernement fédéral devrait miser davantage sur la mise sur pied de mesures d'envergure et structurantes pour s'attaquer à l'approvisionnement à la source. Par exemple, il pourrait contrôler les matières premières comme les feuilles de tabac, chose que le Québec fait. Le gouvernement ne le fait pas et il n'oblige pas les autres provinces à emboîter le pas. Il faut aussi s'assurer que le papier des cigarettes et les filtres ne se rendent pas facilement dans les usines sans permis fédéral ou provincial.
Nous sommes préoccupés par l'annonce d'un nouveau déplacement du poste frontalier aux États-Unis, à Massena, en l'occurrence. Le déplacement du poste frontalier de Cornwall aux États-Unis n'est pas une avenue judicieuse. Advenant ce regrettable changement, les autorités canadiennes devraient envisager l'établissement d'un second poste frontalier à l'emplacement actuellement occupé par le poste temporaire à Cornwall.
Dans presque tous les aérogares canadiens, les passagers d'un vol à destination des États-Unis ont souvent l'obligation de se présenter à des douaniers canadiens et à des douaniers américains par la suite. De la même façon, les gens venant au Canada en passant par le poste frontalier de Massena devraient avoir l'obligation de se présenter à un deuxième poste de contrôle, soit à Cornwall. De plus, des critères pourraient être établis pour cibler des cargaisons susceptibles de contenir du tabac de contrebande, afin d'accélérer le passage d'autres cargaisons.
En conclusion, il faut dire que le tabac tue 37 000 Canadiens par année. Plus de 50 % des jeunes de la 9e à la 12e année ayant fumé du tabac au cours du dernier mois ont eu recours, pour ce faire, à un produit de tabac aromatisé.
Nous attendons la réaction du gouvernement fédéral à la vraie épidémie du tabac au Canada, qui entraîne des centaines et des milliers de jeunes dans le piège du tabagisme chaque semaine.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Je suis Gary Grant, et je suis le porte-parole national de la Coalition nationale contre le tabac de contrebande, la CNCTC.
J'ai 39 ans et je suis un ancien du Service de police de Toronto. Je suis également fondateur et président de Toronto Crime Stoppers. Mon travail auprès de Crime Stoppers signifie également que je suis l'un des membres de la coalition.
La CNCTC est une organisation sans but lucratif et non partisane qui travaille en vue de sensibiliser la population au problème des cigarettes illégales et du tabac de contrebande. La coalition est composée de 16 organisations de partout au pays représentant l'industrie, le monde des affaires et les organismes d'application de la loi. En plus de Toronto Crime Stoppers, la coalition compte parmi ses membres des organisations de vente au détail comme l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation et le Conseil canadien du commerce de détail, des chambres de commerce à l'échelle fédérale et provinciale ainsi que le Syndicat des douanes et de l'immigration. Notre site Web, le www.stopcontrabandtobacco.ca, comporte une liste complète.
Je me suis impliqué au sein de la coalition en raison de l'accessibilité grandissante des cigarettes illégales; il s'agit d'un grave problème dans les collectivités partout au Canada, grandes ou petites. Que ce soit le long du fleuve Saint-Laurent, dans le Sud-Ouest de l'Ontario, dans les régions rurales du Nord du Nouveau-Brunswick ou en Gaspésie, les cigarettes illégales passent librement des mains des criminels aux mains des Canadiens.
En fait, les membres du comité seront peut-être surpris d'apprendre dans quelles régions on a fait des descentes ces derniers mois. En janvier dernier, à Charlottetown, les policiers ont saisi plus de 100 000 cigarettes de contrebande. En février, un homme de Moncton a été arrêté près d'Edmunston, au Nouveau-Brunswick, avec 200 000 cigarettes illégales et des comprimés de ce qu'on croit être des méthamphétamines. En octobre, deux hommes de Magog, au Québec, ont reçu une amende de plus de 100 000 $ pour avoir fait entrer illégalement des dizaines de milliers de cigarettes illégales. Enfin, dans l'Ouest du Canada, plus particulièrement en Alberta et au Manitoba, des millions de cigarettes ont été saisies dans des descentes au cours des dernières années.
Il y a quelques semaines à peine, le quotidien La Presse, au Québec, a souligné la participation des Hells Angels dans le commerce des cigarettes illégales à Montréal. L'article explique le réseau de distribution criminel bien huilé que ces gangsters utilisent afin de transporter, de distribuer et de vendre des cigarettes au Québec. On peut aussi y lire clairement comment les Hells Angels sont approvisionnés par une usine de cigarettes illégales. Les Hells Angels ont toujours une présence majeure au Canada, comme en témoignent les descentes de police à Gatineau, la semaine dernière, et ils sont financés en partie par les cigarettes illégales. J'ai apporté des copies de cet article de La Presse en français et en anglais pour les membres du comité.
Je pense qu'il importe de souligner ce qu'on entend par contrebande. Il s'agit de tous les produits du tabac ne respectant pas les règlements du gouvernement ou pour lesquels les taxes fédérales et provinciales sur le tabac n'ont pas été payées de façon adéquate. Les cigarettes illégales sont souvent vendues dans des sacs de plastique transparent, et un sac de 200 cigarettes coûte moins de 15 $. Ces produits sont distribués au moyen de réseaux criminels partout au pays. Ils sont vendus dans des centaines de cabanes situées près des grandes villes canadiennes. Ces cabanes de vente de tabac sont devenues de plus en plus perfectionnées au cours des dernières années, ce qui indique à quel point elles sont rentables. Toutefois, les produits qu'elles vendent ne paient toujours pas les taxes fédérales et provinciales, de sorte qu'il s'agit bien de tabac de contrebande.
Pourquoi devons-nous nous préoccuper du tabac de contrebande? Eh bien, comme nous l'avons déjà indiqué, il s'agit d'une mine d'or pour le crime organisé. La GRC estime qu'environ 175 gangs criminels ont recours au commerce de cigarettes illégales pour financer leurs autres activités, y compris le trafic d'armes à feu, de drogues et de personnes. Nous ne pouvons pas tolérer que certains des pires éléments de la société canadienne puissent profiter sans effort de cette activité criminelle.
Le tabac de contrebande est également une source de choix pour les jeunes qui fument. Les criminels qui vendent des cigarettes illégales ne se soucient pas de l'âge de leurs clients, et ils ne vérifient pas les pièces d'identité. Compte tenu du prix ridiculement bas des cigarettes de contrebande, elles sont faciles à acheter pour les adolescents. Souvenez-vous qu'un sac de 200 cigarettes illégales peut coûter moins que le prix d'un billet de cinéma.
La contrebande de tabac a aussi une incidence négative sur la bonne gouvernance. Elle ridiculise les efforts de contrôle du tabac. Si des sacs de cigarettes peuvent être achetés aussi facilement auprès de vendeurs sur le coin d'une rue, tous nos efforts visant à restreindre l'accès des jeunes sont amoindris. De la même façon, les gouvernements au Canada perdent environ 2,1 milliards de dollars par année en recettes fiscales en raison de la contrebande du tabac. C'est beaucoup d'argent qui pourrait être mieux investi dans les infrastructures gouvernementales comme les routes, la police et la santé. C'est de l'argent qui appartient aux contribuables canadiens.
La Coalition nationale a été très heureuse de voir que le projet de loi a été déposé à nouveau, sans tarder. Il s'agit d'une mesure importante pour combattre le tabac de contrebande, et cela nous rappelle que cette question demeure un problème considérable qui ne cesse de prendre de l'ampleur au Canada.
Il existe encore 50 usines de cigarettes illégales en exploitation au pays. Il y a plus de 300 cabanes de vente de tabac. En Ontario, certaines sont maintenant ouvertes à l'extérieur des réserves. Pendant ce temps, le crime organisé profite des recettes provenant du tabac de contrebande. Les règlements de contrôle du tabac du gouvernement, en particulier, ceux qui s'adressent aux jeunes, sont donc contrecarrés.
Le projet de loi indique que le gouvernement écoute les appels de la population, des forces de l'ordre, des provinces et des détaillants en ce qui concerne les cigarettes illégales. L'annonce faite par le gouvernement, plus tôt cette année, concernant le déploiement d'un groupe de travail spécial composé de 50 agents de la GRC afin de s'attaquer à la contrebande de tabac est la bienvenue. Mais il faut en faire davantage; le gouvernement ne peut s'arrêter ici. Souvenez-vous que les arrestations pour contrebande ne représentent que la pointe de l'iceberg de ce problème majeur. La GRC estime qu'elles ne représentent qu'environ 5 % du commerce total.
Le gouvernement peut prendre plusieurs mesures.
Le tabac de contrebande est un problème qui traverse les limites politiques et juridictionnelles. Les groupes de crime organisé qui profitent des cigarettes de contrebande ne tiennent pas compte des limites politiques, ministérielles ou territoriales. Nous devons travailler ensemble. Les trafiquants ne s'arrêtent pas aux frontières des provinces. Chaque fois que les différents ordres de gouvernement ne travaillent pas ensemble pour mettre un terme à la contrebande de tabac, les trafiquants en profitent. Tous les ordres de gouvernement devront également continuer de faire preuve de diligence et de surveiller le problème afin d'y réagir. Étant donné que les montants en jeu sont si importants, il est certain que les criminels vont innover, et nous devons être prêts à réagir.
Pour conclure, la coalition est très heureuse de voir que le gouvernement prend cette question au sérieux. Nous avons confiance que le projet de loi changera le cours des choses.
Merci pour votre temps.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle Don Cha. Je suis directeur principal de l'Ontario Korean Businessmen's Association, aussi appelée OKBA.
Nous comptons plus de 1 500 membres et, en leur nom, j'aimerais vous remercier de l'occasion que vous nous offrez aujourd'hui pour nous exprimer sur le projet de loi et, plus particulièrement, sur la façon dont le problème de la contrebande de tabac touche les entreprises et le gagne-pain de nos membres. Il s'agit, pour nous, d'un enjeu très important.
L'OKBA est une association sans but lucratif créée en 1973 à l'intention de propriétaires de dépanneurs indépendants partout en Ontario. Règle générale, les établissements de nos membres sont des entreprises familiales. Ils emploient trois ou quatre personnes et sont habituellement ouverts sept jours par semaine, 14 heures par jour.
Dans de nombreux cas, nos propriétaires d'établissement, dont la plupart ont immigré au Canada, choisissent d'investir leurs économies afin d'exploiter leurs propres entreprises et, ainsi, assurer un meilleur avenir pour eux-mêmes et leur famille. Vos circonscriptions comptent sans aucun doute des dépanneurs indépendants et, pour ceux d'entre vous qui représentent des sièges en l'Ontario, bon nombre de ces établissements appartiennent à des membres de la communauté coréenne et sont exploités par ceux-ci.
Nos membres travaillent fort. Nous nous conformons aux règles et nous respectons les lois dont le Canada s'est doté pour protéger la société des criminels et des méfaits qu'ils commettent.
Le tabac de contrebande est un problème récurrent qui nuit de manière très importante au gagne-pain de bon nombre de nos propriétaires d'établissement depuis quelques années. Depuis 2006, environ 700 de nos établissements membres ont fermé leurs portes, probablement en raison de l'accès facile et à bas prix à du tabac illégal et non réglementé.
Nous savons que le tabac de contrebande existe, qu'il est disponible dans pratiquement toutes les collectivités de la province et qu'il se répand partout au Canada. Là où ce produit de contrebande est présent et facile d'accès, nos membres ont connu une diminution des ventes brutes de leur établissement, et on parle d'une baisse pouvant atteindre 50 %.
En plus de la perte de ventes de tabac, il y a une baisse de l'achalandage qui se traduit par une diminution des ventes totales, parce que les clients perdus ne fréquentent plus nos magasins pour se procurer un sac de lait, une miche de pain ou une tablette de chocolat pour leur famille.
Même si le taux de tabagisme diminue lentement, mais sûrement depuis plusieurs années, nos membres ont su diversifier leur gamme de produits et services pour tenir le coup. Toutefois, bien que nos membres respectent les règles, qu'ils perçoivent et remettent toutes les taxes exigées et qu'ils s'assurent que les mineurs n'achètent pas de tabac, ils perdent espoir lorsqu'ils constatent que la contrebande sévit dans leur collectivité, souvent devant leur propre magasin, apparemment en toute impunité. Il faut que cela change.
Nous félicitons le gouvernement d'avoir décidé de présenter le projet de loi et les amendements proposés au Code criminel en matière de contrebande de tabac. Nous considérons que jusqu'ici, la loi ne dissuadait pas assez les nombreux groupes criminels qui se livrent à ce commerce illégal.
En outre, les fumeurs doivent eux-mêmes comprendre que l'achat et la consommation de tabac non réglementé et non autorisé, même en petite quantité, sont des gestes illégaux. La contrebande de tabac n'est pas un crime sans victime. La contrebande de tabac menace sérieusement nos entreprises, cause une perte de recettes appréciables pour le gouvernement et fournit aux jeunes d'âge mineur un moyen facile de se procurer des produits du tabac non réglementés et illégaux.
Nous comprenons qu'il n'est pas facile de faire face au problème du tabac de contrebande et que la lutte exige la collaboration des divers paliers de gouvernement et de nombreux corps policiers. Toutefois, nous espérons que, grâce à l'adoption du projet de loi et, par-dessous tout, grâce à l'attribution de nouvelles ressources aux forces policières, la lutte contre le tabac de contrebande pourra être remportée.
L'OKBA et ses membres sont de plus en plus actifs sur la scène politique dans la lutte contre le tabac de contrebande. Nous sommes prêts à endosser de bonnes politiques gouvernementales qui, en premier lieu, reconnaissent la menace que le tabac de contrebande fait planer sur notre société et, en deuxième lieu, améliorent les outils et ressources dont disposent les corps policiers et les tribunaux pour lutter contre ce fléau et faire ce qui s'impose pour le Canada.
Je vous remercie de votre temps et de votre attention.
:
Sachez que vous parlez à une ancienne fumeuse. Je peux dire publiquement combien il a été difficile de me libérer de cette dépendance. Vous parlez à quelqu'un qui a consommé des produits Nicorette pendant 14 ans et qui vient juste d'arrêter de le faire. Si j'ai parfois un ton agressif, il faut mettre cela sur le compte du sevrage. Tout cela pour dire que je comprends très bien.
Par ailleurs, il faut être logique. Nous vivons dans un monde où il y a un peu d'hypocrisie. En effet, nous reconnaissons tous, tous les gens autour de la table, que ce produit tue. En même temps, on en profite sur le plan économique, notamment grâce aux taxes. On ne peut pas reprocher à d'autres ce qu'est notre système et ce que sont nos lois à cet égard, j'en conviens.
Un point m'a frappé dans votre mémoire. Cela nous fait regarder les grands titres différemment. Jeudi dernier, un article sur le site Web de Radio-Canada avait pour titre « Une cigarette sur cinq, au Nouveau-Brunswick, proviendrait de la contrebande ». Cela intéressera mon ami Robert Goguen. J'ai lu l'article, j'ai sauté et je me suis rappelé qu'on commençait l'étude du projet de loi . Je me suis dit qu'il allait être intéressant de l'étudier et qu'on voudrait prouver que la contrebande est épouvantable.
En tout cas, ça va mal au Nouveau-Brunswick. J'ai fait le lien entre cet article que j'ai lu et votre mémoire. On peut lire ceci dans l'article: « En mars dernier, le gouvernement provincial avait augmenté les taxes sur les produits du tabac pour tenter de renflouer ses coffres. »
Sauf erreur, vous nous dites que la contrebande n'est pas aussi importante que ce que les grands titres nous en laissent croire. Chaque fois que les gouvernements haussent les taxes pour obtenir plus de revenus — c'est une belle vache à lait —, la coalition dont fait partie M. Grant, par exemple, pousse des cris d'alarme. On nous dit de faire attention, que la contrebande est grave, etc., alors que toutes les associations profitent de la vente du tabac. Ai-je bien compris l'essentiel? Vous nous dites que ce n'est pas si gros.
:
J'aimerais vous rappeler quelque chose.
[Français]
À la page 13 du mémoire, nous rapportons les conclusions de Santé Canada, qui a étudié la toxicité des cigarettes de contrebande et des cigarettes légales. Or on en conclut que les risques sont comparables. Certains détaillants ont mené des campagnes dans le cadre desquelles on pouvait voir un peu partout des affiches indiquant que les cigarettes de contrebande pouvaient contenir des crottes de rat, des pesticides ou je ne sais trop quoi encore. En réalité, pratiquement n'importe quoi peut être mis dans les cigarettes usinées. Ce n'est pas sans raison qu'elles sont mortelles. Les risques sont tout à fait comparables.
En ce qui concerne les jeunes, je vous rappelle que la compagnie British American Tobacco indique dans un document que sa campagne contre la contrebande est susceptible de freiner des hausses de taxes et de faire en sorte qu'il n'y ait pas de nouvelle réglementation. On nous dit que le travail va cibler quatre aspects: la criminalité, les jeunes, la fermeture des dépanneurs et les revenus qui échappent au gouvernement.
Concernant les jeunes, certains chiffres ont été galvaudés. L'étude du CAMH, qui a été mentionnée ici, indique effectivement que 43 % des jeunes du secondaire en Ontario fument des cigarettes de contrebande. Or les auteurs eux-mêmes disent qu'il s'agit d'un petit échantillon, qu'à peine 2 000 étudiants ont été sondés et que, de ce nombre, moins de 200 étaient des fumeurs quotidiens. L'enquête de Statistique Canada que je vous ai mentionnée, soit l'Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, a été menée auprès de 9 000 étudiants de l'Ontario et démontre que ce sont les cigarettes de marques connues qui sont les plus populaires.
:
Il y a deux volets à cette question.
Lorsqu'un groupe prétend se soucier des enfants et se sert de cet argument, en disant que cela devrait être la priorité du gouvernement — à savoir réduire la consommation de tabac —, et lorsque nous entendons les détaillants dire que les taux de tabagisme ne sont pas en déclin chez les jeunes à cause de la contrebande, eh bien, je crois vraiment qu'il faut aller chercher un petit peu plus loin.
Ensuite, ce que l'on voit, c'est que les produits aromatisés n'ont pas été répertoriés dans les études sur les mégots réalisées par les détaillants à un moment donné ou à un autre. On ne les retrouvait pas sur le marché noir à l'époque et ils étaient plus populaires que les cigarettes lorsque les études sur les mégots ont été faites. Ces produits sont vendus exclusivement sur le marché légal aujourd'hui. Ils jouent un rôle important dans l'initiation au tabagisme chez les jeunes. De plus, en ce qui concerne les produits de marque, nous voyons à quel point ils sont populaires chez les jeunes.
Ainsi, lorsque les associations de détaillants et la coalition qui a été créée par l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation nous disent qu'elles se soucient des enfants et qu'elles disent au gouvernement de se concentrer sur la contrebande, d'en faire sa priorité, ce qu'elles lui disent réellement, c'est: « Ne touchez pas au marché légal ». Mais qui en profite? Eh bien, c'est l'entreprise de fabrication légale. Et donc...
:
Merci, monsieur le président.
Merci à chacun des témoins d'être ici ce matin.
Je dois dire que quand j'ai entendu parler de la question du tabac de contrebande pour la première fois, étant donné que je viens d'un endroit comme Mississauga, une ville très urbaine qui fait partie de la grande région métropolitaine de Toronto et qui est située à moins de 100 kilomètres de la petite cabane la plus proche qui vend des produits du tabac, cela ne me semblait pas être un problème qui avait une grosse incidence sur ma communauté. Mais certains de mes électeurs sont venus me voir un jour pour me raconter qu'ils s'étaient rendus aux abords de l'École secondaire d'Erindale dans ma circonscription et qu'ils y avaient ramassé des centaines de mégots de cigarettes. Ils les avaient analysés et s'étaient aperçus qu'un fort pourcentage de ces mégots étaient en réalité des cigarettes de contrebande.
Bien entendu, ils étaient tous inquiets que les jeunes se mettent à fumer, deviennent accros à la nicotine et s'exposent aux effets néfastes sur la santé. Nous avons passé beaucoup de temps, comme gouvernement et comme société, à essayer de convaincre les jeunes de ne pas allumer cette première cigarette, de ne pas prendre cette habitude. J'ai de nombreux amis qui, comme Mme Boivin, ont du mal à arrêter. C'est tellement difficile une fois que l'on a commencé, surtout lorsqu'on commence jeune.
Il y a deux étés de cela, j'étais dans un dépanneur à Mississauga et j'ai remarqué un camion se garer à bord duquel il y avait un certain nombre de jeunes qui semblaient travailler en aménagement paysager. Certains d'entre eux sont entrés dans le magasin de sandwichs à côté et un jeune homme est entré dans le dépanneur. Je ne connaissais pas le propriétaire et il ne me connaissait pas non plus. J'étais simplement là à titre de client, et j'ai remarqué que le jeune, qui devait peut-être avoir entre 15 et 17 ans, s'est approché du comptoir et a demandé d'acheter des cigarettes. Le propriétaire du dépanneur, tout à son honneur, lui a demandé une pièce d'identité, et le jeune était apparemment très surpris qu'on lui demande une pièce d'identité et a inventé une excuse pour justifier qu'il n'avait pas de pièces d'identité sur lui. Encore une fois, tout à son honneur, le propriétaire du dépanneur ne lui a pas vendu de produit du tabac.
Je ne dis pas que cela se produit chaque fois, mais c'est l'un des moyens de défense pour empêcher les jeunes de commencer à fumer. Et c'est quelque chose que les vendeurs de tabac de contrebande ne font pas. Ils savent déjà qu'ils font quelque chose d'illégal, et ils ne demandent donc pas aux jeunes s'ils ont l'âge pour fumer cette première cigarette.
Je dois avouer que j'ai été très impressionné par cela.
Mes questions vont s'adresser principalement à M. Don Cha et à M. Grant. Tout d'abord, j'aimerais aborder les effets de ces cigarettes illégales sur la santé des jeunes et la question de la facilité d'accès.
De plus, vous avez dit quelque chose, monsieur Don Cha, que j'ai trouvé très intéressant. Vous avez parlé de vos membres qui sont des propriétaires de magasins qui travaillent fort et qui suivent les règles. Ils voient d'autres personnes se livrer à des activités clairement illégales sans être punies, ce qui diminue la foi qu'ils ont dans le système de justice.
Notre projet de loi vise en grande partie à restaurer la foi des gens dans le système de justice canadien. Lorsqu'on voit des gens s'en sortir à bon compte malgré leurs infractions, sans payer de pénalité, sans être traduits en justice, comment se sentent alors vos propriétaires de magasins?
Je vais peut-être commencer par vous, et nous passerons ensuite à M. Grant.
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Tout ce que nous vendons est légal. Nous payons les taxes et tout ce que nous faisons est conforme à la loi. Nous offrons des services à la communauté.
En ce qui concerne les produits du tabac légaux, et surtout le tabac légal, parce que nous faisons un excellent travail et que nous essayons d'agir en tant que détaillants responsables, nous sensibilisons nos membres de manière à ce qu'ils ne vendent pas ces produits à des mineurs. Si quelqu'un a l'air d'avoir moins de 25 ans, nous lui posons des questions au préalable. C'est ce que nous publions et c'est ce que nous leur disons de faire.
Ils font un si bon travail que les mineurs font demi-tour et se tournent vers le marché noir, où personne ne leur pose des questions. Nous vendons des produits réglementés, ce qui signifie qu'ils sont assujettis aux règlements du gouvernement et aux règlements en matière de santé. Les produits du tabac illégaux ne le sont pas. Quelqu'un a demandé tout à l'heure si c'était faisable, si c'était possible, si c'était correct. Nous ne le savons pas. Nous n'avons pas de réponse. Cela pourrait présenter un danger beaucoup plus grand pour la santé et cela coûte beaucoup plus d'argent au gouvernement également.
Cela étant dit, c'est en vendant des produits légaux que nous réalisons des profits et que nos commerces peuvent rester ouverts. C'est comme n'importe quelle autre entreprise: si vous n'avez pas de liquidité, vous devez fermer boutique. C'est pourquoi nous essayons de diversifier et de vendre des fleurs pendant l'été pour joindre les deux bouts.
Lorsque des clients ont des produits illégaux dans leur sac et que nous nous en apercevons, nous nous mettons en colère. Pourquoi font-ils cela? Nous vendons des produits légaux. Pourquoi mes clients réguliers viennent-ils au magasin avec des produits illégaux dans leurs poches? Cela me désole, car ils n'achètent plus ces produits chez nous, car ils en achètent des moins chers ailleurs.
Nous publions un bulletin de nouvelles deux fois par mois. Nous envoyons une comparaison des prix aux tabagies. Les produits vont de 9 $ jusqu'à un maximum de 32 $. La taxe de gouvernement s'élève à plus de 45 $.
Le fait que le crime organisé soit si profondément impliqué dans la contrebande de tabac a vraiment donné l'alerte dans le milieu policier et devrait donner l'alerte partout ailleurs. Je crois que c'est en grande partie parce que les groupes criminels organisés y ont vu une énorme vache à lait et parce que la contrebande présentait des risques relativement faibles à l'époque. Même s'ils pouvaient se faire saisir d'énormes cargaisons et se voir imposer d'énormes pénalités, cela ne représentait qu'une fraction de ce qu'ils empochaient.
Ils n'avaient pas vraiment de raison de cesser leurs activités, car les entrées d'argent étaient énormes. Ensuite, d'après les informations que nous a fournies la GRC et d'après notre expérience dans le milieu policier, nous savons qu'ils réinvestissent cet argent dans d'autres activités criminelles, comme le trafic d'armes et de stupéfiants, et il y a même eu des cas de passage de clandestins.
Le fait est que le gouvernement est en train d'envisager l'avenir et de voir les choses de manière plus stricte, en adoptant un plus grand nombre de procédures par voie de mise en accusation, peut-être même par infraction mixte, mais au moins en accusant les coupables d'infractions criminelles passibles de peines rigoureuses, ce qui peut inclure la saisie de biens entre autres. En particulier, si le gouvernement considère qu'il s'agit d'une activité liée au crime organisé, il pourra mettre des bâtons dans les roues à ces groupes et peut-être les ralentir. De plus, les forces de l'ordre disposeraient d'un plus gros arsenal pour lutter contre le problème plutôt que de se contenter d'imposer une amende sur leurs recettes.