:
Merci, monsieur le président.
Chers collègues, je suis très heureux d'être ici parmi vous ce matin.
[Traduction]
Je suis ravi de comparaître devant votre comité pour répondre à vos questions concernant les éléments du Budget principal des dépenses. Je souligne que c’est ma 45e présence devant un comité parlementaire, et les comités sont un aspect important du processus de reddition de comptes du Parlement.
Monsieur le président, je serai accompagné aujourd’hui de Brian Saunders, de George Dolhai, bien entendu de mon sous-ministre, William Pentney, et de Marie-Josée Thivierge.
Monsieur le président, en ma qualité de ministre de la Justice et de procureur général du Canada, je suis chargé d’aider, de veiller dans certains cas à l’épanouissement de notre système de justice par l’entremise de mesures visant à ce que le système demeure adapté, équitable et accessible et de bien entendu soutenir les Canadiens de diverses manières. Il faut non seulement que justice soit rendue, mais aussi qu’il soit manifeste qu’elle l’a été, comme le dit le vieil adage. Voilà ce à quoi s’attendent les Canadiens.
Les postes budgétaires du ministère de la Justice dans le Budget principal des dépenses nous permettront de continuer notre travail en vue d’atteindre nos objectifs, à savoir que notre système de justice continue d’évoluer, d’être plus équitable et plus inclusif et d’accroître la sécurité personnelle et la confiance des Canadiens au moyen du droit pénal, des politiques et des programmes.
Pour ce qui est des chiffres, le ministère de la Justice prévoit des dépenses budgétaires nettes de 630,6 millions de dollars pour 2014-2015. De cette somme, un peu plus de la moitié est affectée aux subventions et aux contributions; 38 %, aux dépenses de fonctionnement, tandis que le reste va aux postes législatifs.
Ces dépenses servent à soutenir les nombreux services importants que le gouvernement fournit à l’ensemble de l’appareil gouvernemental. C’est dire que le ministère de la Justice offre des services juridiques à de nombreux ministères en ce qui concerne en grande partie les litiges, les mesures législatives et les services consultatifs.
Il y a également une diminution de 26,9 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses 2013-2014. Je souligne que cette réduction est principalement attribuable aux économies réalisées dans le cadre de l’examen stratégique fonctionnel, ainsi que la fin de plusieurs initiatives.
Monsieur le président, même si les choix qui ont facilité les économies ont exigé la privatisation de certains programmes, cela illustre l’engagement du ministère à l'égard du plan d’action économique du gouvernement et son désir de réaliser des économies pour les contribuables canadiens, lorsque c’est possible, grâce à l’innovation et à la modernisation en vue de veiller à mieux répondre aux besoins du jour sans toutefois perdre de vue l’importance d’assurer un soutien tangible et un accès à la justice pour les Canadiens.
L’une des importantes dépenses représente une augmentation de 1,4 million de dollars et vise la bonification du Fonds d’aide aux victimes par un élargissement de la portée de la Stratégie fédérale d’aide aux victimes en ce qui concerne en particulier le financement de soutien à durée limitée aux organismes non gouvernementaux qui offrent des services aux victimes d’actes criminels et aux centres d’appui aux enfants. Ces centres, qui se trouvent maintenant partout au pays, sont l’une des contributions les plus innovatrices, les plus empreintes de compassion et les plus importantes que j’ai eues l’honneur de voir durant mes années au barreau et au ministère de la Justice. Ils offrent des services essentiels aux jeunes victimes d’actes criminels et à leur famille. D’après moi, ils offrent des services quotidiens de première ligne qui font toute la différence dans la vie de ces jeunes.
[Français]
Monsieur le président, il y a eu aussi une augmentation de 3, 98 millions de dollars, en plus du financement originel de 40,17 millions de dollars au titre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne de 2013-2018 pour l'Initiative d'accès à la justice dans les deux langues officielles.
Les initiatives décrites ci-dessus permettront au ministre de la Justice de bâtir un système de justice qui est plus équitable, qui améliorera l'accès à la justice dans les deux langues officielles et qui répondra aux besoins en constante évolution des Canadiens et Canadiennes partout au pays.
Au delà de notre succès actuel, l'avenir est prometteur. Le gouvernement du Canada a pris des mesures relativement à plusieurs priorités en matière de justice pénale afin de garantir des droits et d'assurer des collectivités plus sécuritaires où nous pouvons vivre, nous épanouir et élever nos familles
[Traduction]
Monsieur le président, le 3 avril, le et mon prédécesseur, , ont annoncé une mesure législative qui transformera la manière dont les victimes d’actes criminels sont traitées dans notre système de justice. À la suite de consultations exhaustives pancanadiennes avec de nombreux intervenants et groupes intéressés, j’ai eu l’honneur de présenter à la Chambre des communes la .
Cette charte a comme objectif d’établir des droits dans la loi en matière d’information, de protection, de participation et de dédommagement et de veiller à mettre en place un processus de plaintes pour traiter les violations de ces droits. La mesure législative intégrerait les droits des victimes d’actes criminels sur la scène fédérale. Protéger les victimes et leur donner plus de voix dans notre système de justice sont des priorités du gouvernement. Les victimes d’actes criminels méritent d’être traitées avec courtoisie, compassion, inclusion et respect; ce sont des droits fondamentaux, selon moi, qui sont nécessaires pour que le public ait confiance dans notre système de justice.
Monsieur le président, chers collègues, les Canadiens s’attendent par-dessus tout à ce que leur système de justice les protège. La sécurité publique est la première responsabilité de tout gouvernement. Le gouvernement comprend cette attente et s’engage à protéger les Canadiens des personnes qui présentent un risque élevé à la sécurité publique. Notre droit et nos lois sont le reflet de notre engagement à l’égard de cette responsabilité.
À cette fin, le gouvernement a présenté le projet de loi , qui a reçu la sanction royale le 10 avril 2014. Le projet de loi contribuera à protéger les Canadiens des personnes qui sont jugées non criminellement responsables pour cause de troubles mentaux et qui présentent des risques élevés de commettre des actes violents si elles sont libérées. Je souligne que cela ne vise qu’un très faible nombre de personnes qui sont en fait jugées non criminellement responsables et ressemble un peu aux dispositions du Code criminel relativement aux demandes de déclaration de délinquant dangereux.
La mesure législative renforce la sécurité et la confiance des victimes notamment en tenant compte d’elles lorsque des décisions sont prises concernant des accusés atteints de troubles mentaux, en nous assurant d’informer les victimes de la libération des accusés et de leur lieu de résidence prévu, si les victimes le désirent, et en permettant des ordonnances de non-communication entre les accusés et les victimes.
De plus, monsieur le président, le gouvernement continuera de prendre de mesures en vue de protéger les gens les plus vulnérables au moyen de la , ainsi que le projet de loi sur la cybercriminalité. Nous nous employons à maintenir la sécurité de nos collectivités et de nos rues en nous assurant que les lois suivent l’évolution naturelle qui se produit, ce qui inclut bien entendu la décision de la Cour suprême dans l’affaire Bedford qui a invalidé des sanctions prévues au Code criminel en ce qui concerne la prostitution.
En conclusion, monsieur le président, le gouvernement s’engage à maintenir l’intégrité de notre système de justice pénale. Le niveau de financement accordé au ministère de la Justice renforce cet engagement, et le ministère utilise ce financement pour donner des résultats concrets aux Canadiens. Je continuerai de m’assurer au mieux de mes capacités que l’argent des contribuables est dépensé judicieusement, tout en veillant à ce que les Canadiens aient un système de justice équitable, adapté et accessible.
Je tiens à remercier le président et les membres du comité de leur excellent travail en vue de permettre au ministère de venir faire un exposé et de participer à des discussions qui seront utiles à tous, je l’espère.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, malheureusement, nous ne bénéficierons pas de votre présence pour l'heure complète. Pendant qu'ici, nous aimerions pouvoir discuter un peu plus en profondeur des questions importantes qui sont à l'étude, les députés à la Chambre sont en train de débattre d'une autre motion d'attribution de temps sur un projet de loi concernant la réforme démocratique. Cela fait plus de soixante fois que le gouvernement dépose une motion d'attribution de temps.
C'est un processus assez étrange. Nous étudions le Budget principal des dépenses, qui est assez volumineux, et il y a certains aspects qui relèvent de votre responsabilité puisqu'ils concernent le Bureau du directeur des poursuites pénales, le commissaire à la magistrature fédérale, la Commission canadienne des droits de la personne, la Cour suprême du Canada, tout le budget du ministère de la Justice, les services administratifs des tribunaux judiciaires et le Tribunal canadien des droits de la personne. Pourtant, nous devons étudier tout cela en n'ayant que cinq minutes chacun pour poser des questions.
Je vais essayer d'être brève et j'aimerais que les réponses le soient tout autant.
Ma première question porte sur le budget de la Cour suprême. Doit-on comprendre que vous allez procéder à une nomination pour le poste qui est toujours vacant pour le Québec? Cela fait-il partie des montants alloués dans votre budget principal de dépenses? Quand allez-vous commencer à dépenser les fonds de ce budget? Autrement dit, allez-vous procéder à cette nomination le plus rapidement possible?
J'ai aussi une deuxième question à vous poser.
Dans ce budget, le ministère de la Justice subit une baisse assez importante des fonds qui lui sont alloués au titre des transferts aux provinces pour les services d'aide juridique. On sait que les provinces réclament des fonds un peu plus élevés à ce chapitre parce que les besoins sont énormes. Je ne comprends donc pas pourquoi on fait des économies sur le dos de l'aide juridique.
J'en viens à ma troisième question.
Le projet de loi crée un nouveau service d'appui aux tribunaux administratifs dans la loi. Vous attendez-vous à ce que ce service entraîne des dépenses? Je ne suis pas certaine que votre budget des dépenses fasse état de l'incidence financière qu'auront ces 11 tribunaux qui seront sous la responsabilité de ce service. Prévoyez-vous faire des économies grâce à l'établissement d'un tel service? Prévoyez-vous, au contraire, qu'il y aura une période d'adaptation?
J'aurais aimé disposer de plus que cinq minutes pour pouvoir en discuter de façon intelligente. Je doute de pouvoir obtenir des réponses à toutes ces questions. Vous pouvez peut-être vous engager à nous fournir les réponses plus tard, si vous n'avez pas le temps de répondre à toutes les questions que j'ai posées.
Je présume que ce sera plutôt à votre collègue, le directeur des poursuites pénales, que je poserai la question sur son mandat, tel que mentionné dans le Budget principal des dépenses, et sur le rôle qu'il joue auprès de la GRC. J'y reviendrai plus tard.
Monsieur le président, allons-nous revenir en comité après le vote?
:
Merci beaucoup, monsieur Goguen. Je sais que vous vous intéressez depuis longtemps à la question, tout comme M. Dechert. Selon nous, le projet de loi parvient à établir un bon équilibre, mais j’aimerais préciser un point. Ce que nous essayons de faire ici, ce n’est pas du tout de créer une nouvelle immunité en matière civile et pénale pour ceux qui collaborent volontairement avec les forces de l’ordre. Nous essayons vraiment ici de protéger avant tout les gens de la cybercriminalité.
Vous avez aussi souligné l’importance de protéger les enfants, et j’en conviens. Nous savons que les appareils portatifs et l’activité en ligne connaissent une croissance fulgurante, ce qui rend bien honnêtement les enfants vulnérables. Nous avons été témoins de comportements extrêmement insidieux, y compris le leurre d’enfants et le type de comportements très nuisibles qui ont mené aux tragiques circonstances entourant la mort de Rehtaeh Parsons, d’Amanda Todd, de Todd Loik et d’autres jeunes au pays qui vivaient une telle détresse qu’ils se sont enlevé la vie. J’ai rencontré certains membres de leur famille, comme vous l’avez aussi fait, et les répercussions se font encore certainement sentir dans ces familles et ces collectivités.
Nous avons présenté le projet de loi à ce sujet qui a maintenant été renvoyé à un comité qui l’étudiera rigoureusement. Nous l’avons fait après de vastes consultations qui ont notamment inclus un rapport réalisé par mes homologues provinciaux. Nos homologues provinciaux et territoriaux ont été catégoriques en ce qui a trait à la nécessité d’aller de l’avant en la matière.
Encore une fois, je tiens à rappeler que les dispositions du projet de loi visent à protéger ceux qui contribuent à communiquer volontairement des renseignements, mais ces personnes doivent bien entendu le faire conformément au Code criminel et aux autres dispositions relatives au traitement des renseignements. La LPRDE joue un rôle très important en vue de déterminer si les dispositions législatives ont été respectées à la lettre.
Je vous rappelle que les personnes qui communiquent des renseignements personnels sans mandat doivent le faire conformément à la loi. Le projet de loi ne crée pas de nouvelles protections ou n’accorde aucunement une protection absolue aux gens qui fournissent des renseignements personnels. Ce n’est pas l’objectif du projet de loi. Il s’agit plutôt de protéger davantage les gens qui peuvent être victimes de cybercriminalité.
Dans l’ensemble, je crois qu’il est juste de dire que tous les partis semblent convenir de la nécessité de lutter contre la cybercriminalité et bien entendu l’exploitation sexuelle par le biais d’Internet. Certains partis et un large éventail de gens appuient le gouvernement concernant le projet de loi. Par exemple, selon Lianna Mcdonald du Centre canadien de protection de l’enfance, le projet de loi :
... contribuera à mettre fin à l'utilisation de la technologie à mauvais escient et aidera de nombreux jeunes touchés et anéantis par cette forme d'intimidation.
Vous avez parlé d’Amanda Todd. Carol Todd, la mère d’Amanda, qui était une victime, a déclaré à l’émission Canada AM le 22 novembre 2013:
Je considère cela comme un pas dans la bonne direction, parce que les actions doivent avoir des conséquences; au lieu d’avoir une zone grise, c’est plus noir et blanc.
David Butt, l’avocat de la Kids’ Internet Safety Alliance, a mentionné le 21 novembre 2013 dans le Globe and Mail:
... le nouveau projet de loi est une nette amélioration, car il contient des dispositions applicables spécifiquement à ce problème. Auparavant, il fallait se contenter des dispositions inappropriées de nos lois sur la pornographie juvénile.
Voici une citation de Wayne MacKay de la faculté de droit de l’Université Dalhousie:
Le Code criminel est notre plus importante sanction, et nous envoyons un signal fort en rendant coupable d’une infraction quiconque pose un tel geste.
Allan Hubley, qui est conseilleur municipal d’Ottawa et père d’un adolescent qui était victime d’intimidation et qui s’est enlevé la vie, a dit à l’émission Canada AM:
Lorsque nous étions jeunes, nous savions qui étaient nos tourmenteurs, alors nous pouvions remédier au problème. Aujourd'hui, tant que cette mesure législative ne sera pas adoptée, les tourmenteurs agiront sous le couvert de l'anonymat.
Ces tourmenteurs profitent de l’anonymat. Il poursuit:
Grâce à cette mesure législative, les tourmenteurs seront démasqués et devront faire face à de graves conséquences.
Bref, les victimes affirment que le temps est venu d’adopter le projet de loi, et certains s’inquiètent évidemment de l’intrusion dans leur vie privée. Comment le projet de loi parvient-il à établir un équilibre entre la capacité de recueillir des renseignements et des preuves sur la cybercriminalité et la nécessité de protéger les renseignements personnels?
:
Je suis certain que l'occasion se représentera. Merci, monsieur le ministre.
Je souhaite à tous la bienvenue au Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Nous étions pressés par le temps, et je n'ai donc pas annoncé la réunion comme il se doit au début parce que nous voulions entendre la déclaration du ministre et lui poser des questions le plus rapidement possible.
Nous en sommes à notre 23e réunion, et la séance est télévisée. À l'ordre du jour, nous avons l'étude du Budget principal des dépenses, plus précisément les rubriques concernant la Commission canadienne des droits de la personne, le Tribunal canadien des droits de la personne, le Commissaire à la magistrature fédérale, le Service administratif des tribunaux judiciaires, le ministère de la Justice, le directeur des poursuites pénales et la Cour suprême du Canada.
Le ministre a comparu pendant, malheureusement, une heure interrompue, et nous accueillons un autre groupe de témoins pendant la deuxième heure. Ce sont les représentants — je ne me trompe pas cette fois-ci en parlant du personnel — du ministère qui viennent répondre à nos questions. Nous allons recommencer tout le processus étant donné que ce sont de nouveaux témoins.
Avez-vous une déclaration liminaire? Voulez-vous présenter quelqu'un, monsieur Pentney?
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Je remercie tous les témoins d'être présents parmi nous aujourd'hui.
Évidemment, comme le disait le président du comité, on est ici pour faire un peu l'analyse du Budget principal des dépenses. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure au ministre, c'est toujours un exercice un peu factice jusqu'à un certain point étant donné le peu de temps qu'on a et les montants que vous avez dans vos budgets, que ce soit au ministère de la Justice ou au Bureau du directeur des poursuites pénales.
Je vais regarder certains points qui m'intéressent au delà des chiffres. Ceux-ci seront probablement de toute façon réajustés à trois reprises dans l'année en cours. C'est comme ce qu'on m'a répondu par rapport à l'aide juridique.
Ma première question sera un peu plus générale et va s'adresser aux représentants du ministère de la Justice. Cela fait partie de votre rôle.
Je regardais le document sur le Budget principal des dépenses 2014-2015 pour ce qui est de chacune de vos rubriques qui sont à l'étude. Lorsque je regarde ce que le ministère de la Justice a à faire, il y a une grande partie de son rôle qui consiste, entre autres, à donner des avis juridiques au ministre par rapport à ses obligations en matière de conformité des lois à la Charte, à la constitutionnalité des lois, etc. Il a aussi un rôle à jouer auprès des autres ministères.
On sait que la question des nominations à la Cour suprême du Canada fait beaucoup les manchettes sur la place publique. Il y a également le fait qu'il y a eu des avis juridiques externes qui ont été demandés. Par contre, monsieur Pentney, vos services, dans le cadre du rôle du ministère, ont-ils aussi participé à l'élaboration de l'avis juridique précis sur l'éligibilité?
Ma deuxième question s'adresse au directeur des poursuites pénales. Un dossier a fait rage à la Chambre des communes. Il concerne celui du versement d'une somme d'argent assez importante de la part d'un employé du Bureau du premier ministre pour rembourser les dépenses peut-être pas tout à fait correctes faites par un sénateur. Il y a eu une enquête à ce sujet.
Un des rôles du Bureau du directeur des poursuites pénales est de conseiller les enquêteurs sur ce qui se passe. Je vais lire ce qui est écrit dans le document qui est rattaché au Budget principal des dépenses:
Lorsque nécessaire, le BDPP conseille aussi les enquêteurs à l'égard de poursuites de tout genre. Ses conseils sont toujours nécessaires en vue de veiller à ce que les techniques et procédures d'enquête soient conformes à des règles de preuve en constante évolution et aux protections prévues par la Charte canadienne des droits et libertés. La prestation précoce de ses conseils permet de réduire le risque que les décisions opérationnelles, comme celles touchant les moyens d'obtenir la preuve, nuisent à son admissibilité au procès ou aux droits constitutionnels des Canadiens.
Bref, c'est un peu ce avec quoi on est familiers avec les procureurs de la Couronne dans les procès autres que les vôtres. Dans ces cas, la police est en contact constant pour voir s'il y a matière à déposer des poursuites.
Est-ce exact de dire que vos services n'ont été contactés d'aucune façon que ce soit afin que vous puissiez vous exprimer sur la possibilité d'avoir un acte d'accusation dans un contexte donné, par exemple, dans le dossier de M. Wright?
:
Je vais prendre la parole en premier et d'autres suivront.
De toute évidence, le gouvernement est déterminé à faire ce qu'il peut dans les limites de ses compétences pour soutenir davantage et renforcer les deux langues officielles en s'assurant du respect des droits linguistiques, dans le cadre des poursuites pénales ou dans le système de justice civile, en ce qui a trait aux divers intervenants du système de justice, qu'il s'agisse des juges, des accusés qui se retrouvent devant les tribunaux ou, bien entendu, des procureurs de la Couronne.
La feuille de route est le prolongement d'un programme qui est en place depuis passablement longtemps et qui a divers objectifs. L'un d'eux est de fournir un soutien pratique — nous pourrions en parler plus en détail si vous le voulez. Par exemple, nous aidons les juges à améliorer leurs compétences linguistiques pour qu'ils puissent entendre des causes dans les deux langues officielles. Nous soutenons également des communautés et les approches communautaires, notamment en diffusant de l'information à leur intention. À ce sujet, j'aimerais insister sur deux points précis.
[Français]
Il leur est parfois difficile de comprendre les termes techniques, que ce soit en anglais ou en français. Or nous utilisons beaucoup de ces termes. Nous avons appuyé des programmes visant à aider les juristes ou le public à comprendre et à utiliser les termes exacts, aussi bien en français qu'en anglais.
[Traduction]
Nous avons donc affecté des ressources du programme à la conception de trousses d’outils, si l'on veut, qui aident les avocats, les juges ou d’autres membres de la communauté à utiliser les bons termes.
L’autre volet du financement a servi à favoriser l’échange de pratiques exemplaires et le dialogue sur ce qui fonctionne bien et ce qui pourrait être amélioré.
Donc, en termes pratiques, ces ressources permettent d’assurer un respect accru des deux langues officielles dans les systèmes judiciaires. Une quantité importante de ressources sont consacrées à la formation judiciaire ou à d’autres types de formation visant à fournir des outils pratiques à cette fin. Nous utilisons en grande partie les ressources du programme qui sont débloquées. Une petite équipe du ministère gère et coordonne les activités avec d’autres experts des provinces et des territoires pour veiller à bien comprendre leurs besoins. Toutefois, je crois qu’il est juste de dire que la grande majorité de ces ressources sont affectées aux programmes communautaires, et une partie du financement vise la formation juridique.
Barb, vouliez-vous ajouter quelque chose?
:
Merci de cette question, monsieur le président. C’est une très bonne question.
Je me présente à vous avec cet énorme cahier qui n’a été ni tapé ni photocopié. L’information a été saisie dans un système, certains documents ont été reformatés, puis le tout a été imprimé. Si quelqu’un se penche sur un dossier donné, il trouvera l’ébauche, l’ébauche définitive, l’ébauche définitivement définitive de certains documents. La plupart d’entre nous ne travaille pas avec des systèmes qui se purgent des ébauches sur une base régulière.
Si vous regardez le nombre de courriels que vous avez reçus ce matin qui comportaient une ou plusieurs personnes en c.c., divulgation oblige, ce dont vous vous rendez compte — et c’est ce que constatent les grandes entreprises canadiennes et les avocats en pratique privée — c’est qu’il y a une véritable explosion de documents. Devant une telle avalanche, la première tâche à l’ordre du jour consiste à faire le tri, à éliminer les redondances. Alors, combien de copies de courriels faut-il examiner pour arriver au tout dernier, à celui qui rend compte du fil complet des échanges?
Étant donné la nature de la règle en matière de divulgation, la nouvelle donne a provoqué une augmentation exponentielle des documents en raison de la gestion même de ces derniers, notamment en ce qui a trait aux façons dont l’information est générée ainsi qu'à la nécessité d’examiner à la fois l’information électronique et l’information papier. Le fait est que les tribunaux n’ont pas fait la même démarche que d’autres systèmes pour se retrouver en ligne, ni les tribunaux provinciaux ni les tribunaux fédéraux.
Alors nous consacrons beaucoup d’efforts à l’examen de la gestion des documents, tant au sein du gouvernement qu’au sein de notre propre ministère, et nous tentons de recourir de plus en plus aux ressources électroniques pour faire un tri initial, de manière à ce que nous puissions cerner plus facilement le dernier courriel de la conversation, puisque c’est celui qui nous intéresse et non les 27 autres qui l’ont précédé. Malheureusement, à l’heure actuelle, une grande partie de ce travail se fait à la main.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai simplement envie de dire qu'il est heureux qu'on ne fasse pas nos budgets personnels de la même façon que le fait gouvernement. Honnêtement, je crois que, jusqu'à un certain point, se retrouverait tous en faillite. Pour ma part, j'aime avoir un budget. Cela me permet de savoir où je m'en vais et ce à quoi je vais consacrer de l'argent.
Dans les dernières années, nous avons été amenés à examiner des budgets principaux des dépenses. Le gouvernement commence par déposer un budget et, par la suite, le Budget principal des dépenses est revu à trois reprises. Puis, à la fin de l'année, on voit ce qui s'est passé. Ce n'est pas facile d'avoir une certaine constance.
Je ne sais pas comment vous faites chacun dans votre ministère pour bien faire les choses avec les fonds qui vous sont alloués et pour mener vos activités en fonction de projets de loi qui changeront peut-être la donne en cours de route.
Comme vous l'avez si bien dit, monsieur Pentney, si la Charte canadienne des droits des victimes est adoptée, il est clair que cela aura une incidence financière. Si plusieurs autres lois sont adoptées, il y aura des répercussions, de sorte qu'on sera forcés d'apporter des modifications, sans oublier qu'il y a déjà des programmes existants. Imaginez les gens qui font affaire avec le ministre de la Justice et qui font des demandes au titre de ces programmes.
J'ai rencontré des groupes qui font un travail extraordinaire sur le terrain pour aider les victimes. Il abordent entre autres les questions suivantes:
[Traduction]
la traite des personnes, l'appui aux victimes et aux survivants, les femmes et les filles inuites qui ont été vendues au Canada, le Fonds d'aide aux victimes du ministère de la Justice, refusé; comprendre la vulnérabilité des femmes et des filles inuites à l'égard de la violence, demande d'accès au Fonds d'aide aux victimes du ministère de la Justice soumise en 2014-2015, refusée.
[Français]
Je ne sais pas comment on fait pour transiger avec le ministère à cet égard.
Hier, à la Chambre, j'ai posé une question au ministre concernant le Tribunal de traitement de la toxicomanie de Winnipeg. En gros, le ministre m'a répondu qu'il y croyait mais que, comme pour tout programme, le gouvernement était en processus de révision à cet égard.
Pendant combien de temps serez-vous impliqué dans un processus de révision? Comment faites-vous cette révision? Admettons que vous décidiez de continuer, avec quel budget allez-vous mettre cela sur pied? On ne le voit nulle part.
Je suis un peu inquiète de voir comment on trouve l'argent et comment on dit non à des groupes. Il faudrait nous éclairer de façon générale à ce sujet. Combien de temps allez-vous y penser avant de renouveler les budgets en conséquence?
:
Je vous remercie de cette question.
La première partie de la question concerne le processus de planification et le processus parlementaire d'approbation des fonds. Il faut lire quelques documents ensemble afin de bien comprendre le tout.
Nous avons déposé à la Chambre un rapport sur les plans et les priorités, qui fait état des dépenses prévues pour les trois prochaines années. Nous faisons une planification d'après ce que nous connaissons et nous travaillons avec des professionnels comme Mme Thivierge et son équipe, afin de bien gérer nos ressources à l'interne. Nous prévoyons nos dépenses pour les trois prochaines années, nous établissons nos priorités et nous nous assurons de pouvoir remplir nos engagements et de faire face aux priorités avec les ressources dont nous disposons. C'est le fardeau de la gestion financière.
Nous avons beaucoup d'échanges avec les gens de l'extérieur. Nous avons des sites Web qui contiennent beaucoup de renseignements et nous échangeons avec des experts. Nous travaillons étroitement avec les provinces et leurs experts afin d'avoir un bon dialogue avec les groupes.
Il y a quelques programmes, soit le programme pour les victimes, qui dépendent sur les bonnes applications. Nous travaillons étroitement avec les gens, mais ultimement, les fonds sont limités et il faut faire des choix parmi les différentes demandes. Je peux toutefois vous assurer que nous travaillons étroitement avec les provinces et leurs experts ainsi qu'avec les organismes communautaires afin de les aider à mieux comprendre les termes et conditions et les aspects techniques quand vient le temps de présenter une demande. Le but est de savoir ce qu'ils veulent réaliser avec les fonds qui leur seront alloués. C'est un échange, mais
[Traduction]
Barb pourrait parler des applications qui ont reçu le feu vert et de la somme qui a été approuvée pour appuyer la prestation de programmes efficaces d'aide aux victimes dans les collectivités, pour appuyer les démarches que font les collectivités pour s'attaquer au problème des femmes autochtones qui disparaissent ou qui se font assassiner, et toutes ces autres choses qui ont été approuvées.
[Français]
Effectivement, il y a des demandes qu'on ne peut pas approuver.