:
Merci, monsieur le président.
Merci, chers collègues. Je suis ravi de me retrouver devant vous pour discuter, comme l'indiquait votre président, du Budget principal des dépenses du ministère de la Justice.
C'est ma 56e comparution devant un comité permanent en ma qualité de ministre. Je suis accompagné aujourd'hui du sous-ministre de la Justice et sous-procureur général du Canada, M. William Pentney; du sous-ministre délégué, M. Pierre Legault; et du sous-ministre adjoint principal, Secteur des politiques, M. Donald Piragoff. Tous les trois ont comparu à plusieurs reprises devant des comités et connaissent bien sûr à fond notre ministère.
À titre de ministre de la Justice et de procureur général du Canada, je dois m'assurer que notre système de justice demeure équitable, efficace et accessible aux Canadiens. Je dois pour ce faire superviser la gestion d'un budget considérable en veillant, par respect pour les contribuables, à faire montre de la prudence nécessaire en matière financière.
[Français]
Le gouvernement du Canada a pris des mesures relatives à plusieurs priorités sur le plan de la justice pénale afin de s'assurer que le système de justice continue d'accroître la sécurité des Canadiens par le truchement des lois, des politiques et des programmes en matière de droit pénal qui visent à rendre nos rues et nos communautés plus sûres.
[Traduction]
Entre autres mesures, monsieur le président, nous sommes heureux d'annoncer que la est entrée en vigueur. Cette nouvelle loi va changer la manière dont les forces de l'ordre peuvent intervenir en ligne. Je tiens d'ailleurs à remercier les membres du comité pour leur travail qui a mené à l'adoption de ce projet de loi.
Il faut noter une recrudescence d'activités dans le dossier de la cyberintimidation, un phénomène qui a un effet dévastateur sur de nombreux jeunes Canadiens en minant leur réputation, leur estime de soi et leur santé mentale. C'est également la cyberintimidation qui est l'origine de la décision regrettable de jeunes Canadiens qui ont choisi de mettre fin à leurs jours, comme Rehtaeh Parsons, Amanda Todd, Todd Loik et bien d'autres. C'est la raison pour laquelle notre gouvernement est passé à l'action pour protéger les jeunes contre les comportements malveillants en ligne, comme l'affichage d'images intimes sur Internet et le harcèlement insidieux et incessant que cela entraîne souvent.
Cette démarche s'accompagne d'efforts de sensibilisation qui se poursuivent avec la participation de nombreuses personnes et organisations — comme le Centre canadien de protection de l'enfance à Winnipeg — qui viennent directement en aide à des jeunes qui se sentent coincés, désemparés, et parfois carrément désespérés. Ils peuvent trouver sur des sites comme AidezMoiSVP.ca et Cyberaide.ca des indications sur la façon de faire retirer les images offensantes.
Les Canadiens s'attendent à ce que leur système de justice assure leur sécurité. Notre gouvernement comprend bien cette attente et s'est engagé à protéger les Canadiens contre tous les individus pouvant représenter un grave danger pour la sécurité publique. C'est une obligation et une responsabilité que nous prenons très au sérieux.
Il va de soi que l'une des menaces les plus troublantes émane de l'évolution du terrorisme. C'est pour contrer cette menace que nous avons déposé plus tôt cette année le projet de loi , un autre que vous connaissez fort bien, qui vise à renforcer nos lois antiterroristes actuelles de telle sorte qu'elles continuent de nous permettre de contrer efficacement le terrorisme sous toutes ses formes.
Comme vous le savez, ce projet de loi est actuellement à l'étude au Sénat. Parallèlement à différentes mesures qui permettront notamment à la police d'intervenir de façon proactive pour détecter les cas de radicalisation et prendre les mesures qui s'imposent, ce projet de loi comblera une lacune du Code criminel en créant une nouvelle infraction pour ceux qui préconisent le terrorisme, notamment en encourageant des attentats contre des Canadiens.
La protection des victimes du crime est un autre objectif qui nous incite à redoubler d'ardeur, tout comme le fait votre comité. Il est prioritaire pour notre gouvernement de faire le nécessaire pour que les victimes aient davantage voix au chapitre dans notre système judiciaire. Les victimes d'actes criminels méritent d'être traitées avec courtoisie, compassion et respect.
C'est à cet effet que nous avons présenté la qui a reçu la sanction royale le mois dernier. Cette loi permet de reconnaître officiellement à l'échelon fédéral les droits des victimes en matière d'information, de protection, de participation et, dans certains cas, d'indemnisation. Elle assure également la mise en place d'un processus de plainte pour les cas où ces droits ne seraient pas respectés.
Je pourrais également mentionner les autres mesures dont votre comité a été saisi, y compris la , la Loi sur le renforcement des peines pour les prédateurs d'enfants et plusieurs autres. Je tiens encore une fois à vous exprimer ma reconnaissance pour la diligence dont vous avez fait preuve dans votre travail.
Monsieur le président, le ministère de la Justice prévoit des dépenses budgétaires nettes de 673,9 millions de dollars pour l'exercice 2015-2016, ce qui représente une augmentation nette de 43,3 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2014-2015. Cette augmentation nette des dépenses témoigne de l'engagement du gouvernement du Canada à maintenir l'intégrité et l'importance de notre système judiciaire en veillant à ce que les programmes et le personnel nécessaires soient en place pour qu'il demeure accessible.
Monsieur le président, le financement des mesures non législatives visant la prostitution est l'un des secteurs particulièrement importants où les dépenses ont augmenté pour un total de 1,9 million de dollars. La est entrée en vigueur en 2014. Ce modèle unique au Canada est le fruit de consultations publiques menées par le gouvernement au sujet de la prostitution dans la foulée de l'arrêt Bedford de la Cour suprême.
Nous avons reçu plus de 31 000 réponses de la part des Canadiens dans le cadre de ces consultations, sans compter les discussions en table ronde. Je souligne qu'il s'agissait de la plus vaste consultation jamais menée par le ministère de la Justice. Nous avons pu ainsi bien tenir compte dans la loi des torts considérables causés par la prostitution. Grâce au financement conjoint du ministère de la Justice et de celui de la Sécurité publique, un fonds de 20 millions de dollars sera disponible sur une période de cinq ans pour offrir des programmes destinés à aider les personnes qui vendent des services sexuels à quitter le milieu de la prostitution.
Monsieur le président, nous offrons ainsi en toute compassion un programme plein de bon sens qui va certes contribuer à améliorer les choses. Le financement permettra d'offrir des services comme la thérapie de traumatologie, la désintoxication, la formation à l'emploi et la littératie financière. On pourra aussi financer des maisons de transition, des foyers d'urgence, des services de garde d'enfants et des centres de jour. Je peux vous dire que les demandes de financement pullulent dans le cadre de ce programme. En outre, les forces de l'ordre auront accès à des fonds pour pouvoir établir le contact avec les personnes souhaitant quitter le milieu de la prostitution afin de les aider à trouver des services d'urgence ou à long terme, comme ceux que je viens de mentionner.
Ces nouvelles ressources montrent bien que notre gouvernement est déterminé à offrir un soutien senti aux victimes de l'exploitation dans le milieu de la prostitution. Nous prenons les moyens pour que nos lois puissent également permettre d'atténuer les torts graves causés par la prostitution et pour assurer aux communautés et aux Canadiens les plus vulnérables la protection à laquelle ils sont en droit de s'attendre de leur gouvernement.
En février 2015, le gouvernement a annoncé la prolongation du soutien offert dans le cadre de la Stratégie relative à la justice applicable aux Autochtones en incluant un montant additionnel de 11,1 millions de dollars pour l'exercice 2016-2017. En vertu de cette stratégie, des programmes communautaires de justice ont permis de réduire la criminalité et le nombre de victimes dans des collectivités autochtones de tout le pays. Il existe quelque 275 programmes semblables. Les services sont actuellement accessibles dans plus de 800 collectivités autochtones, soit dans toutes les provinces et tous les territoires, dans les réserves comme à l'extérieur, en milieu rural comme dans les grandes villes, et dans les collectivités nordiques.
La stratégie vise d'abord et avant tout à réduire les taux de récidive et la surreprésentation des Canadiens autochtones dans notre système de justice. Les programmes sont rentables du fait qu'ils permettent des économies à court et à long terme pour le contribuable canadien en libérant des ressources policières, judiciaires et correctionnelles qui peuvent ainsi s'occuper de crimes plus graves. Ce financement s'ajoute à celui d'autres programmes comme les 25 millions de dollars consacrés expressément à la problématique des femmes autochtones assassinées et disparues.
Parallèlement à l'effort consenti dans le cadre du Budget principal des dépenses — une augmentation de 43,3 millions de dollars —, des décisions ont également été prises relativement à la prestation de nos services juridiques dans le contexte de notre engagement à gérer plus efficacement nos ressources. Nous avons ainsi mené à l'interne un examen des services juridiques que nous offrons aux autres ministères. Comme vous le savez, nous apportons une aide considérable à ce chapitre aux autres ministères et organismes du gouvernement. Cet examen nous a permis de cibler des mesures à prendre sur-le-champ pour réduire la demande de services juridiques et les coûts afférents. Une autre série de mesures visent expressément à simplifier et faciliter l'accès aux services juridiques. Ces mesures seront mises en oeuvre au cours du prochain exercice.
Au cours de l'année à venir, le ministère va aussi continuer à travailler dans le sens des objectifs stratégiques établis par le gouvernement du Canada. Il s'agit notamment d'apporter des améliorations aux lois pour que les contrevenants aient davantage de comptes à rendre; d'appuyer les initiatives dont je vous ai parlé en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme; de collaborer avec d'autres ministères aux fins de la prévention du crime; de mener des activités visant la reprise en charge, le traitement et l'application des lois en matière de drogues illicites; et de poursuivre notre stratégie pour la justice chez les Autochtones. J'ajouterais à cette liste le travail effectué auprès des jeunes contrevenants. Notons tout particulièrement à ce titre les différents volets de l'Initiative pour les jeunes qui s'attaquent à la possession d'arme et aux gangs.
Ces différentes initiatives aideront le ministère de la Justice à poursuivre la mise en place d'un système qui favorise l'accès à la justice tout en répondant aux besoins variés des Canadiens en la matière.
[Français]
Monsieur le président, le gouvernement du Canada est déterminé à protéger l'intégrité de notre système de justice. Nous avons réaffirmé cet engagement par le niveau de financement accordé au portefeuille de la Justice.
Les postes présentés par le ministère de la Justice aux fins d'inclusion dans le Budget principal des dépenses pour l'exercice 2015-2016 aideront à garantir que le gouvernement demeure une société juste et respectueuse des lois pourvue d'un système de justice accessible, efficace et équitable.
[Traduction]
Je vous dirais en terminant que le financement reçu par le portefeuille de la Justice a produit des résultats concrets. Je suis fier de pouvoir vous assurer que nous continuerons, grâce à la compétence de nos fonctionnaires, de voir à ce que ces fonds soient utilisés judicieusement tout en veillant à ce que les Canadiens aient accès au système de justice équitable et efficace auquel ils sont en droit de s'attendre.
Je tiens à vous remercier encore une fois, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité, de la diligence et de la détermination dont vous avez fait montre dans l'étude de projets de loi qui étaient souvent fort complexes, ainsi que de la contribution que vous apportez à cet égard.
Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions. Je sais que les fonctionnaires ici présents, de même que les représentants du Bureau du directeur des poursuites pénales, du Service canadien d'appui aux tribunaux administratifs et d'autres organisations seront présents à votre prochaine séance, le 13 mai, pour répondre à toutes les questions portant sur leurs responsabilités respectives.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être venu témoigner au comité par le passé. Vous êtes venu assez régulièrement puisque les projets de loi dits « de loi et d'ordre » semblaient très populaires chez votre gouvernement. C'est probablement votre dernière comparution au comité. Je vais donc essayer de profiter des cinq ou six minutes qu'on m'alloue pour revenir sur certains points.
Vous semblez être très fier des sommes qui vous sont allouées. Je regarde la plupart des chiffres et je vois qu'ils ne sont même pas au niveau des dépenses réelles de 2013-2014. Vu que tout a été retardé par le gouvernement, cela nous permet d'examiner à la fois le Plan d'action économique et le Budget principal des dépenses de 2015. Sur 584 pages, j'ai vu deux minuscules allusions à la justice. J'ai parfois l'impression que votre gouvernement est
[Traduction]
prêt sur papier à serrer la vis aux criminels, mais pas nécessairement prêt à y mettre les ressources nécessaires.
[Français]
On se rappelle tous que
[Traduction]
justice différée est justice refusée.
[Français]
Les gens qui oeuvrent dans le système de justice à tous les niveaux, que ce soit les juges, les procureurs de la Couronne ou les procureurs de la défense, disent que leur travail est devenu extrêmement complexe en raison de la multitude de nouvelles lois et de modifications au Code criminel, ainsi que par le fait que les ressources sont insuffisantes. Je suis convaincue que vous avez entendu les mêmes commentaires. Il manque encore énormément de juges à plusieurs niveaux, par exemple en Ontario, au Québec et ailleurs. Il y a encore des problèmes énormes par rapport à l'aide juridique. Vous nous dites que votre rôle est le suivant:
[Traduction]
veiller à ce que le système judiciaire soit équitable, efficace et accessible.
[Français]
Pourtant, un matin de janvier 2015, j'ai lu que 50 dossiers liés à l'ivresse au volant avaient été rejetés par la cour parce que les procès n'avaient pas eu lieu dans des délais raisonnables. Il y a un problème quelque part. Il faut arrêter de faire l'autruche et de simplement se présenter devant les comités en donnant l'impression qu'on a réglé tous les cas du monde. En ce qui concerne les procès, les délais sont de plus en plus déraisonnables et les coûts, de plus en plus élevés.
Nous savons tous que votre ministère a dépensé une fortune en contestations de toutes sortes et pour aller jusqu'à la Cour suprême pour s'assurer que les lois en matière de justice sont constitutionnelles, pour finalement se faire dire qu'elles ne le sont pas. Il y a des problèmes majeurs et on ne vous entend pas en parler très fort. J'aimerais avoir vos commentaires là-dessus.
J'ai aussi une question précise à vous poser. Votre budget des dépenses fait état d'une somme de 1,9 million de dollars par rapport à la prostitution. Je serais curieuse de savoir si vous avez eu des rapports depuis l'adoption de la loi et de sa mise en vigueur et s'il y a eu quelque changement que ce soit. Je suis extrêmement surprise de voir qu'il n'y a pas de budget additionnel accordé à l'ombudsman des victimes alors que c'était un volet extrêmement important de votre plateforme conservatrice en matière de loi et d'ordre. C'est ce qui me fait dire que vous êtes
[Traduction]
durs envers les criminels sur papier, mais que les ressources ne suivent pas nécessairement.
[Français]
On doit offrir des services, mais il n'y aura pas de sommes d'argent supplémentaires.
Vous m'excuserez, mais c'est probablement notre dernière occasion de vous recevoir en comité. Je trouve que, compte tenu du fait que le budget du gouvernement fédéral est de plus de 300 milliards de dollars, ce qui est alloué à la justice devrait être au coeur de la vie des Canadiens, mais cela ne fait pas le poids.
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Merci beaucoup pour cette question, monsieur Dechert.
Vous avez contribué de près à nos efforts pour faire adopter ce projet de loi et pour mener des activités de consultation et de sensibilisation que je considère tout aussi importantes que la loi elle-même. Comme vous le savez, cette loi vise expressément la diffusion d'images intimes sans le consentement de l'intéressé. C'est une partie du problème.
Très souvent, les jeunes victimes se sentent complètement dévastées lorsque l'on diffuse de telles images qui sont parfois captées dans des circonstances regrettables pouvant impliquer la consommation abusive d'alcool ou des sévices sexuels. Ces images peuvent aussi avoir été prises hors contexte, mais elles vont tout de même hanter cette jeune personne, parfois pendant le reste de sa vie. Nous avons pu constater à quel point cela pouvait être ravageur.
Il était important que nous adoptions cette loi. Comme c'est souvent le cas avec les projets de loi touchant la justice pénale, cela nous a permis d'envoyer un message de dissuasion et de dénonciation. Il est également important que les jeunes prennent conscience des conséquences de leurs actes.
Pour revenir à votre question, nous devons tendre la main à ces jeunes, et le système scolaire et les écoles elles-mêmes sont maintenant davantage disposées à ce que l'on parle de ces choses. De fait, il y a des écoles qui ont communiqué avec nous pour nous inviter à venir en discuter. Très souvent, des membres des services de police locaux sont présents, des gens comme Lianna McDonald qui est à l'origine d'un effort incroyable, non seulement à l'échelle nationale mais partout dans le monde, pour sensibiliser les jeunes aux mesures d'aide auxquelles ils ont accès. Nous avons fait de la publicité en ligne. Vous avez peut-être vu certains de ces messages très ciblés et très percutants, ajouterais-je, à la télévision et dans les cinémas, mais également en ligne, le média le plus important dans ce contexte.
Vous vouliez savoir ce que je pensais de ces visites. Lors de chacune de mes visites dans une école, et j'en ai déjà fait un certain nombre, j'apprends quelque chose de nouveau. Les jeunes sont très au fait de ce qui peut se passer en ligne. Ils parlent plus ouvertement et franchement de la manière dont de telles choses peuvent se produire. Ils savent que certains de leurs camarades sont touchés, et nous les encourageons à agir comme de bons samaritains en confrontant les coupables dans l'espoir de mettre fin à de telles pratiques. Nous les encourageons également à aller vers ceux qui sont souvent les victimes pour que ces cas soient signalés et qu'ils puissent savoir où obtenir de l'aide et qu'il existe des programmes et des intervenants qui sont prêts à travailler avec eux pour permettre dans certains cas le retrait des images compromettantes.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la situation est complexe. Une grande partie de ces activités illicites transitent par l'extérieur du pays Dans certains cas, nos lois ne nous permettent pas d'intervenir dans le pays du fournisseur de services Internet pour essayer d'obtenir le retrait de ces images. Nous poursuivons toutefois nos efforts en ce sens. Lors d'une comparution précédente, j'ai parlé des alliances que nous tissons avec d'autres pays aux prises avec un phénomène similaire. Je suis fort encouragé par les mesures très ciblées prises par de nombreux pays, y compris le Canada, pour essayer de protéger les jeunes, et en fait tous les citoyens. Ce ne sont pas seulement des jeunes qui en sont victimes, mais ils en ressentent sans doute les impacts de façon plus marquée.
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Une fois de plus, je vous remercie, monsieur Dechert. Je crois que pour la plupart, c'est un enjeu personnel, et vous, tout comme bien des membres du comité, avez eu l'occasion d'entendre des témoignages de victimes et de leur famille.
Cette mesure est novatrice en ce sens que pour la première fois, comme vous le savez bien, on enchâsse dans une loi fédérale les droits que les victimes pourront maintenant invoquer, de la même façon que les droits des gens qui sont accusés d'un crime grave sont encadrés par une loi. Maintenant, leurs droits sont inclus dans la Charte des droits des victimes.
Mme Boivin a parlé du bureau de l'ombudsman des victimes. Il a été créé lui aussi par notre gouvernement. Nous aidons financièrement le bureau pour qu'il puisse, en prévision de l'avenir, aider à faire en sorte que ces droits soient respectés et examinés attentivement comme il se doit.
Nous avons mis en place des mesures de financement liées aux victimes, aux programmes auxquels les victimes peuvent recourir, dont je vais parler. Je crois que les victimes sentiront une transformation — et je ne pense pas que ce soit un mot exagéré — dans les pratiques exemplaires en usage qui apparaîtront lorsque la charte sera pleinement appliquée, comme je m'y attends. Les victimes sentiront qu'elles ont une plus grande importance et qu'elles participent davantage dans leur propre cause. Elles se sentiront plus respectées de tous les acteurs de notre système de justice pénale. Le fonds d'aide aux victimes n'ajoute pas de ressources en tant que telles. Il nous permettra de donner un sens à ces droits de victimes. Cela fait partie de la promesse que nous avions faite à notre arrivée au pouvoir en 2006. Il s'agit d'un fonds d'aide aux victimes qui vise en très grande partie à les aider sur le plan des consultations, avec la compassion dont les victimes ont souvent besoin après avoir subi un crime violent. C'est à la disposition des jeunes, de leurs familles. Il s'agit également, bien entendu, de collaborer avec les provinces à une stratégie pour s'assurer que les victimes ont du soutien, non seulement sur le plan financier, mais pour s'en sortir et continuer à vivre leur vie.
Comme nous le savons, les crimes ont des effets à long terme. Nous savons qu'ils ont des répercussions énormes pour ce qui est des pertes de productivité et de salaire. Les programmes en général visent à les réduire, mais on estime qu'au pays, elles s'élèvent à environ une centaine de milliards de dollars, assumés en grande partie par les victimes, soit à 85 ou 90 %.
Les programmes commencent à porter leurs fruits. Les choses ne changeront pas du jour au lendemain, mais les victimes se sentiront davantage valorisées dans le système de justice.
Parmi les révélations les plus bouleversantes que j'ai entendues au cours des consultations, il y a celle de certaines victimes, qui ont dit « je ne le referais pas, je ne le dénoncerais pas, car je me suis sentie victimisée à nouveau ». Nous sommes en train de redresser la situation.
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À mon avis, la stratégie a l'effet escompté. Elle se poursuit toujours. Nous sommes tous conscients d'une situation très difficile et troublante, soit de la surreprésentation des Autochtones, particulièrement de jeunes autochtones, dans le système, dans les prisons. Les statistiques sont renversantes.
Il existe des programmes, il y a des efforts de sensibilisation et la capacité de fournir d'autres programmes. Dans bien des cas, la création de ces programmes découle de consultations auprès de Premières Nations, car l'immensité de notre territoire et la diversité des bandes dans les différentes régions du pays font en sorte que nous ne pouvons pas adopter une approche uniforme. Certaines collectivités essaient de régler les problèmes de toxicomanie, par exemple, ou des problèmes de violence des gangs ou de violence conjugale.
Comme je l'ai dit, les programmes sont très diversifiés et dans bien des cas, ils sont conçus pour ces collectivités. Nous pensons qu'ils sont conçus d'une façon qui fait appel à la participation des Premières Nations, d'abord et avant tout, mais qui nous permet également d'intervenir dans une optique de prévention plutôt que de seulement réagir. Ces programmes sont le fruit des grands efforts déployés par des gens qui travaillent non seulement dans notre ministère, mais également dans celui des Affaires indiennes et du Nord, des gens qui s'emploient à fournir de l'aide sur des questions liées à l'emploi, par exemple.
Je vais prendre comme exemple une collectivité de mon propre comté, les Premières Nations de Pictou. Une bonne partie des efforts menés visent à mobiliser les jeunes qui sortent de l'école secondaire pour qu'ils entrent sur le marché du travail tout en respectant leur patrimoine et leur culture, mais en leur permettant d'occuper un emploi rémunéré et de rechercher des secteurs de l'emploi qui les intéressent, dont l'entrepreneuriat.
Selon moi, c'est une approche qui a un effet très important sur la réduction de la surreprésentation, du taux de récidive et sur l'adoption de solutions communautaires au problème de la criminalité. C'est justement pour cette raison que la stratégie a été renouvelée. Elle a été renouvelée de façon à ce que les jeunes reçoivent de l'aide avant de se retrouver dans le système de justice pénale. En tant que policier, vous savez ce qu'est l'intervention rapide et l'établissement d'un lien de confiance. Les services de police autochtones constituent un élément important de la stratégie, et la présence de la GRC et de forces policières locales crée des occasions d'emploi, ce qui ajoute de la légitimité.
À mon sens, si ce sont principalement des membres des Premières Nations qui s'occupent des interventions aux problèmes liés à la justice, cela crée un plus grand sentiment de confiance, de sorte que le fait que ce soient eux qui exécutent ces programmes que nous finançons est aussi, je crois, l'un des facteurs essentiels à la réussite. Je pense que les programmes se sont révélés efficaces sur le plan des coûts et qu'ils produisent des résultats qui ont des effets à long terme sur les collectivités et sur tout le monde, pour dire franchement.
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C'est en effet une considération importante, et je vous remercie, monsieur Menegakis, de le mentionner.
Honnêtement, on s'attend à ce que tous les ministères offrent les services, les programmes et les résultats voulus, et le ministère de la Justice ne fait pas exception. Ils le font en faisant preuve de responsabilité face aux dépenses de programmes. La transparence fait partie intégrante du processus, et c'est à cela que nous veillons aujourd'hui. Il importe aussi de procéder à des examens de temps à autre pour déterminer quels sont les éléments qui fonctionnent le mieux en ce qui concerne ces programmes.
Ce n'est pas qu'un détail de tenir compte des fonds publics engagés pour offrir ces programmes et les résultats dont il est question ici. Je crois que les Canadiens s'attendent à ce qu'on présente un budget équilibré, qu'on revienne à une situation fiscale à laquelle tient la population. On s'attend à ce qu'on réalise des économies grâce à des moyens innovateurs, lorsque c'est possible, et nous nous sommes fermement engagés à le faire.
Au lendemain de la récession, le Canada est clairement un des rares pays qui a réussi à réduire les impôts et à présenter un budget équilibré, malgré tous les imprévus qu'a suscité la chute des prix du pétrole, une période qui n'a pas été de tout repos.
Sans vouloir devancer vos questions, je vous dirais que nous en sommes pleinement conscients au ministère de la Justice. Tous les ministres vous le diront, mais on nous a demandé d'être très prudents cette année — comme dans les années passées — dans nos demandes au ministère des Finances pour le financement de nos programmes.
Nous avons établi des priorités là où nous avons augmenté les dépenses. Les centres de défense de l'enfance sont au nombre de ces priorités. La sécurité dans les établissements de justice est un autre secteur important pour lequel nous avons demandé des augmentations. Pour revenir à la question de Mme Boivin sur l'aide juridique, je note que c'est une préoccupation constante. Si nous avons dû couper dans certains secteurs de la justice, nous avons réussi à maintenir ce financement. Un financement stable se traduira par une hausse nette à long terme.
Bien sûr, quand on transfère d'importantes sommes aux provinces pour la prestation de nombreux programmes et services de justice, j'estime que c'est une contribution directe du gouvernement fédéral à l'accessibilité de la justice à l'échelle du pays.
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Merci, monsieur Menegakis.
Je veux aussi souligner rapidement le bon travail des services de police, des enquêteurs et des agents de première ligne, car ils ont pu faire appliquer cette nouvelle loi pour arrêter des contrevenants, ceux qui exploitent les personnes vulnérables. Ce sont eux que visaient les changements. Les contrevenants, les proxénètes, les clients, ceux qui achètent ces services, c'est principalement eux que cible la loi, comme il se doit.
Vous avez raison, nous avons aussi annoncé un fonds complémentaire de 20 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir les initiatives d'aide aux personnes vulnérables qui veulent quitter le monde de la prostitution, un métier dangereux en soi, si je peux m'exprimer ainsi. Nous avons alloué ces fonds à la prestation des services de première ligne qui sont actuellement offerts. Soyez assurés qu'il y a de l'excellent travail, et un travail très important, qui se fait en ce moment. Ce financement supplémentaire viendra appuyer les efforts déjà déployés. Il se peut que cela donne lieu à de nouveaux programmes pour venir en aide aux personnes qui essaient de s'en sortir. Avec cette approche globale offrant des programmes ciblés afin d'aider les plus vulnérables et les personnes qui ont d'urgence besoin de quitter le milieu, de trouver un emploi et de suivre une formation, parfois, il s'agit simplement de leur trouver un logement, de leur permettre d'accéder à des services de garde et de leur offrir un endroit sûr où elles pourront se ressaisir et améliorer leur qualité de vie.
Ces fonds supplémentaires s'inscrivent dans la portée même du projet de loi. Pour revenir aux questions qui ont été posées plus tôt, il s'agit d'intervenir de manière préventive face à différentes problématiques qui finissent par se rejoindre, par exemple les problèmes de dépendance, ou l'aide aux personnes qui ont été victimes d'abus dans leur enfance, qui vivent dans la pauvreté, et qui n'ont pas la possibilité ou la capacité, dans certains cas, de quitter ce milieu. La traite de personnes est évidemment intimement liée à cette problématique. Des efforts ciblés sont aussi déployés en ce sens et sont encadrés par la loi. est une des intervenantes proéminentes au pays dans ce domaine. Le volet électronique de l'exploitation a une grande incidence sur la prostitution, tout comme les petites annonces. Il est primordial d'avoir une approche très englobante. Les programmes visant à aider ces personnes à quitter le monde de la prostitution en font partie.
Comme je le disais, nous commençons à allouer ces fonds réservés, mais malheureusement, les besoins dépassent nos ressources. J'aimerais pouvoir vous dire que les besoins ne sont pas là, mais ils sont légion. Pour répondre à votre question précédente, nous allons devoir attendre un peu avant de savoir à quel point la prestation de ces programmes a été efficace et a permis d'obtenir les résultats attendus.
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On dit: par substitution, aux lignes 12 à 20, page 1, de ce qui suit:
mililitres de sang est coupable:
a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de dix ans et:
(i) dans le cas d’une première infraction, d’une amende minimale de deux mille dollars et d’un emprisonnement minimal de soixante jours,
(ii) en cas de récidive, d’un emprisonnement minimal de deux cent quarante jours;
b) soit d’une infraction punissable par procédure sommaire passible:
(i) dans le cas d’une première infraction, d’une amende minimale de deux mille dollars,
(ii) en cas de récidive, d’un emprisonnement minimal de trente jours.
Bien que nous soyons tous en faveur de l'imposition de sanctions plus sévères à ceux qui conduisent avec un fort taux d'alcoolémie et à ceux qui conduisent avec les facultés affaiblies et causent des lésions corporelles ou la mort, nous avons des réserves face à certains changements proposés par le projet de loi .
Ainsi, l'amendement propose que le paragraphe 1(1) du projet de loi prévoie que toute personne présentant un taux d'alcoolémie de plus 160 soit coupable d’un acte criminel et passible d'une amende minimale de 2 000 $ et d'un emprisonnement minimal de 60 jours, et en cas de récidive, de 240 jours.
Ce qui nous préoccupe, c'est que des sanctions aussi sévères, notamment pour une première infraction, pourraient inciter le conducteur à refuser carrément de fournir un échantillon, car la sanction prévue pour un tel refus est une peine minimale obligatoire de 1 000 $ seulement. Les membres du comité ont soulevé la question à plusieurs reprises lors de la comparution des témoins la semaine dernière.
La partie a) de la motion propose donc que l'acte de conduire avec un taux d'alcoolémie de plus de 160 soit une infraction hybride, ce qui veut dire que sur mise en accusation les sanctions seraient celles proposées dans le projet de loi, et sur déclaration sommaire de culpabilité la peine minimale obligatoire pour une première infraction serait de 2 000 $, soit le double de l'amende minimale prévue pour conduite avec facultés affaiblies; en cas de récidive, la peine minimale serait de 30 jours d'emprisonnement.
Avec ces changements, nous croyons que dans la plupart des cas, il serait suffisant d'imposer une peine de 2 000 $ plus l'interdiction obligatoire de conduire pendant un an aux conducteurs affichant un taux d'alcoolémie de 160, mais qui n'ont pas causé de lésions ni la mort. Les sanctions plus sévères sur mise en accusation devraient être laissées à la discrétion du procureur et réservées pour les cas graves, par exemple lorsque le conducteur affiche un taux d'alcoolémie nettement supérieur à 160 et cause d'importants dommages matériels.
Pour ces raisons, monsieur le président, nous proposons et soutenons cet amendement.
À propos de la modification... En passant, j'aurais dû dire qu'elle est recevable. J'aurais dû le préciser d'emblée.
Y a-t-il d'autres questions ou commentaires concernant la modification?
(L'amendement est adopté.)
(L'article 1 modifié est adopté.)
Le président: Le projet de loi modifié est-il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: Oui.
Le président: La présidence doit-elle faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Le comité ordonne-t-il la réimpression du projet de loi modifié pour l'usage de la Chambre à l'étape du rapport?
Des voix: D'accord.
Le président: Nous avons maintenant terminé notre étude du projet de loi . Je vais en faire rapport à la Chambre demain.
Pour ceux qui peuvent rester, nous aurons de la visite à 17 heures. Ce sont des représentants de la délégation du Parlement de l'Ukraine. L'avis de convocation indique qui sera présent. C'est un groupe d'assez hauts représentants du milieu juridique qui souhaite discuter avec nous. Il serait formidable que vous puissiez rester, mais je comprendrai parfaitement si vous ne pouvez pas.
Nous allons suspendre la séance jusqu'à 17 heures.
:
Bonjour, mesdames et messieurs. Reprenons la séance du Comité permanent de la justice et des droits de la personne.
Je tiens à dire aux membres du comité que l'interprétation n'est pas simultanée. Vous devez donc dire quelques mots, puis attendre qu'ils aient été traduits.
Je souhaite la bienvenue à nos amis de l'Ukraine. J'ai vu votre programme, et vous en avez environ la moitié de fait. Il est très exhaustif, et nous vous souhaitons la bienvenue sur la Colline du Parlement.
Le Comité de la justice et des droits de la personne a principalement pour responsabilité d'examiner les mesures législatives en matière de justice pénale. Les projets de loi qui sont adoptés en deuxième lecture à la Chambre des communes sont renvoyés aux comités permanents, qui sont expressément chargés d'étudier les mesures législatives et d'inviter des témoins à leur dire ce qui leur plaît ou non et à proposer des modifications.
Les députés ministériels se trouvent de ce côté-ci; de l'autre côté, les trois premiers députés appartiennent au Nouveau Parti démocratique, qui représente l'opposition officielle, et le député Casey représente le Parti libéral, soit le troisième parti.
Nous sommes ravis que vous ayez demandé à nous rencontrer. Nous nous sommes dit que nous allions vous laisser nous poser des questions, s'il y a des enjeux que vous aimeriez mieux comprendre. Je vais demander aux membres du comité de se présenter, et nous pourrons ensuite répondre à vos questions particulières. Mais commençons par les présentations, pour vous donner une idée de qui nous sommes.
Nous allons commencer par M. Dechert, notre secrétaire parlementaire.
: [Traduction de l'interprétation]
Je tiens d'abord à vous remercier sincèrement d'avoir pris le temps de nous rencontrer, ce qui nous permet d'avoir cette formidable occasion de discuter et d'être ici dans le cadre du projet de formation judiciaire pour une croissance économique en Ukraine financé par le Canada.
Comme vous le savez peut-être, l'Ukraine a entrepris une série de réformes, dont certaines sont très importantes, notamment la réforme constitutionnelle. Des modifications à la constitution de l'Ukraine sont actuellement en voie d'élaboration. Ces modifications porteront sur la dévolution des pouvoirs, la décentralisation des pouvoirs, du gouvernement central vers les gouvernements régionaux et les administrations municipales, soit à l'échelle des oblasts et des villes. La refonte du système judiciaire et des tribunaux est un important élément de cette réforme.
En Ukraine, beaucoup de gens se disent insatisfaits du fonctionnement du système judiciaire et des tribunaux. Par conséquent, des changements très importants sont actuellement préparés et étudiés. L'un des aspects les plus importants est le renforcement de l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Nous voulons améliorer les mécanismes de financement du système afin de rétablir la confiance du public à l'égard du système.
L'ordre du jour de la législature actuelle est très chargé. Plusieurs lois traitant de divers aspects du système judiciaire ont déjà été adoptées et beaucoup d'autres lois sont encore en préparation.
Nous avons aussi mentionné les tribunaux commerciaux. Encore une fois, cela suscite de vives discussions au sein de la société. De nombreux points de vue sont exprimés, dont certains portent sur le fait que nous ne... En Ukraine, nous avons des tribunaux administratifs et des tribunaux commerciaux distincts. Certaines personnes préconisent l'abandon de cette spécialisation, mais elle a été maintenue dans les lois relatives au système judiciaire qui ont récemment été adoptées.
Nous sommes ici depuis déjà quelques jours, et je constate que nos systèmes sont très différents. J'aime de nombreux aspects du système judiciaire canadien, notamment le fait que l'ensemble des procédures judiciaires liées à une poursuite se déroule dans la même ville et dans la même province jusqu'au processus d'appel.
En Ukraine, il est fréquent qu'une cause soit entendue dans une ville, puis que la procédure d'appel se déroule dans une autre ville. Par exemple, cela pourrait avoir lieu dans un autre oblast. Puis, évidemment, l'appel en dernière instance a lieu à la Cour suprême de l'Ukraine, à Kiev. Les parties en cause doivent faire beaucoup plus de déplacements. J'aimerais aussi que nous puissions simplifier cela d'une façon ou d'une autre.
Il y a eu, en quelque sorte, une question philosophique quant à savoir si nous devrions éliminer les tribunaux spécialisés, comme les tribunaux commerciaux et administratifs. L'opinion prédominante est qu'en raison de la nature extrêmement complexe de la législation, avoir des tribunaux commerciaux et administratifs spécialisés est une bonne chose.
De nombreux sujets font encore l'objet de discussions.