:
Merci, monsieur le président et chers collègues.
[Traduction]
Je suis heureux d'être avec vous ce matin pour répondre à vos questions au sujet des crédits figurant dans le Budget supplémentaire des dépenses (B).
Monsieur le président, en qualité de ministre de la Justice et de procureur général du Canada, je suis chargé de veiller à ce que notre système de justice continue à répondre aux besoins des Canadiens et à demeurer pertinent, équitable et accessible.
Notre gouvernement a pris des mesures dans plusieurs secteurs prioritaires de la justice pénale, en particulier pour que les Canadiens puissent continuer à être fiers de leur système de justice et à avoir confiance dans son fonctionnement. Nous avons renforcé les peines applicables aux délinquants, comme les vendeurs de drogues, les criminels qui utilisent des armes à feu ainsi que les prédateurs sexuels qui s'en prennent aux enfants, les personnes les plus vulnérables de notre société.
Nous avons également mis en oeuvre des mesures pour que les délinquants violents et dangereux soient incarcérés plutôt qu'assignés à résidence, et nous avons supprimé la pratique consistant à déduire de la peine le double de la durée du temps passé en détention avant le procès, ce qu'on appelait la réduction de peine.
Monsieur le président, j'ai également lancé cet été une série de consultations dans les différentes régions du pays, qui m'ont permis d'écouter ce que les Canadiens de tous les territoires et provinces avaient à dire au sujet du système de justice pour qu'il serve mieux les victimes du crime et au sujet du contenu de la déclaration fédérale des droits des victimes qui sera présentée dans les jours qui viennent.
Comme nous l'avons constaté, malheureusement, dans notre système de justice, les victimes sentent très souvent qu'elles sont victimisées une nouvelle fois par le système lui-même. Elles pensent que le système ne les respecte pas, ne répond pas à leurs besoins et il nous faut renverser cette tendance. Depuis 2006, notre gouvernement a affecté plus de 120 millions de dollars directement aux victimes, pour leur donner la possibilité de se faire entendre dans nos systèmes de justice et correctionnels, par le biais d'initiatives de programmes mises en oeuvre par le ministère de la Justice. Cela comprend le financement de nouveaux centres de défense de l'enfant ou un financement accru pour les centres existants. J'invite tous mes collègues à visiter, s'ils le peuvent, un centre de défense de l'enfant dans leur région. Ces centres font un travail incroyable, axé sur la compassion pour réduire le traumatisme qu'un enfant peut subir lorsqu'il est pris dans le système de justice. Ces centres oeuvrent à la coordination de l'enquête, de la poursuite et du traitement de l'agression des enfants, tout en apportant un soutien très important aux enfants maltraités.
Nous devons également continuer à répondre aux besoins des victimes dans d'autres domaines. Je pense que nous avons appris beaucoup de choses et que nous pourrons contribuer utilement à l'élaboration des mesures législatives que notre gouvernement a l'intention de prendre, comme je l'ai mentionné, pour garantir par une loi fédérale les droits des victimes.
Monsieur le président, nous devons lutter contre un autre problème, la cyberintimidation, et nous avons pris, hier encore, des mesures à ce sujet. Nous avons malheureusement constaté que la cyberintimidation, sous sa forme la plus grave, peut même prendre des vies. Nous allons devoir adopter toute une série de mesures dans le domaine de l'éducation, de la sensibilisation, de la prévention et de l'application de la loi pour lutter contre ce fléau, notamment dans le but de renforcer la réponse qu'apporte à ce problème le système de justice et nous avons l'intention de le faire. Les différents paliers de gouvernement ont procédé rapidement à une étude du droit territorial, provincial et fédéral applicable à ce phénomène et j'espère pouvoir travailler avec vous tous pour veiller à ce que le projet de loi soit une réponse efficace de la justice pénale que nous pourrons tous appuyer et adopter dans les meilleurs délais.
Monsieur le président, chers collègues, les Canadiens s'attendent à ce que leur système de justice assure, principalement, leur sécurité. Notre gouvernement est sensible à cette attente et s'est engagé à protéger les Canadiens contre tous les individus qui posent un grave danger pour la sécurité publique. Notre gouvernement a ainsi introduit des mesures législatives qui ont pour but de protéger les Canadiens contre les accusés qui souffrent de troubles mentaux.
[Français]
Notre gouvernement a déposé un projet de loi pour protéger les Canadiens et Canadiennes des personnes accusées souffrant de troubles mentaux jugées non criminellement responsables et représentant un risque élevé pour la sécurité publique. Ce projet de loi fera en sorte que la sécurité publique sera le principal facteur à prendre en considération lors du processus de prise de décision.
[Traduction]
Il y a eu un certain nombre de malentendus au sujet de l'intention à l'origine de nos mesures législatives. Je peux garantir aux membres du comité que nous n'avons aucune intention d'aggraver le stigmate négatif associé à ceux qui souffrent d'une maladie mentale.
En réalité, monsieur le président, si je peux m'arrêter là-dessus un instant, l'intention est en fait de signaler les personnes qui sont réputées constituer un haut risque et de les isoler de celles qui ont été déclarées non criminellement responsables. Je pense que si cette mesure est bien exécutée, elle aura en réalité pour effet de réduire ce stigmate.
Ainsi, monsieur le président, le projet de loi , la Loi sur la réforme de la non-responsabilité criminelle, ne touchera qu'un faible pourcentage des accusés à haut risque. En fait, les personnes réputées ne pas être criminellement responsables représentent moins de 1 % des délinquants.
Cet effort aura pour effet de restreindre l'accès des accusés à haut risque notamment aux autorisations de sortie des établissements de santé mentale avec escorte. Là encore, je souligne ce dont il s'agit vraiment: des établissements de santé mentale sécuritaires et non pas notre système carcéral traditionnel. Cette mesure sera mise en oeuvre de façon à accorder aux commissions d'examen territoriales et provinciales une grande souplesse lorsqu'elles examineront ces dossiers en leur donnant la possibilité de faire passer de deux ans qu'il est actuellement, à trois ans le délai préalable à l'examen suivant.
[Français]
Notre gouvernement veut également s'assurer que nos enfants seront mieux protégés contre l'exploitation sexuelle.
[Traduction]
Monsieur le président, nous allons bientôt présenter un projet de loi qui traitera des différentes infractions de nature sexuelle, notamment de la pornographie juvénile, tout en veillant à ce que les contrevenants soient plus sévèrement punis lorsqu'ils sont déclarés coupables de ces infractions.
[Français]
Notre gouvernement s'est toujours engagé à assurer l'intégrité de notre système de justice pénale. Nous avons d'ailleurs réitéré cet engagement dans le discours du Trône.
[Traduction]
Les crédits que le système de justice a présenté dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B) pour qu'ils soient examinés aujourd'hui permettront de poursuivre notre travail qui consiste à protéger les Canadiens et à renforcer la sécurité de nos communautés et de nos rues, un but que nous partageons tous.
Monsieur le président, vous constaterez que l'augmentation nette du budget du ministère de la Justice est de 10,94 millions de dollars, et comprend une somme de 996 000 $ pour le crédit numéro 1 et de 9,8 millions de dollars pour le crédit numéro 5.
Une partie importante des dépenses est affectée au renouvellement du financement de la Stratégie de la justice applicable aux Autochtones pour l'exercice financier 2013-2014. La Stratégie de la justice applicable aux Autochtones est une initiative fédérale dont les frais sont partagés avec les provinces et les territoires et qui subventionne les programmes de justice communautaire qui cherchent à lutter contre la surreprésentation des Autochtones dans notre système de justice pénale. Elle accorde un financement à près de 275 collectivités. C'est un programme communautaire qui est mis en oeuvre dans plus de 800 communautés autochtones dans toutes les provinces et tous les territoires.
Monsieur le président, il y a également un rajustement de 320 000 $ provenant du ministère des Affaires étrangères parce que notre ministère de la Justice a supprimé un poste à l'ambassade du Canada à Paris, dans le cadre du plan d'action pour la réduction du déficit.
Vous pourrez également remarquer que, dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), il y a une réduction d'environ 374 000 $ de dollars du crédit numéro 1, qui représente une réduction des frais de déplacement assumés par le ministère.
Le budget comprend également une réduction globale de 7 000 $, qui résulte de la création de Services partagés Canada, réduction qui est en partie reliée à la suppression du poste de la Justice à Paris que j'ai mentionné.
Pour terminer, j'aimerais remercier tous les membres du comité pour le soin pris à examiner ces chiffres et le budget. Je vous remercie pour le travail important que vous accomplissez. J'ai hâte de travailler de concert avec vous sur un certain nombre d'initiatives très importantes qui seront présentées au comité au cours de l'automne et au début de l'année prochaine.
Le financement qui a été accordé au portefeuille de la justice a donné des résultats pour les Canadiens. Je peux vous assurer que je ferai tout mon possible pour veiller à ce que ces fonds continuent à être dépensés judicieusement.
[Français]
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je vous remercie et je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur Dechert. Vous avez vous-même fait preuve de beaucoup d'initiative dans ce domaine.
Comme vous le savez, ce projet de loi répond à ce que je qualifierais de phénomène relativement récent. Je ne veux toutefois pas dire qu'il est apparu que l'année dernière ou à peu près. Nous avons assisté à une explosion d'activités sur Internet, dont certaines sont positives, mais dont certaines sont également très négatives. Rehtaeh Parsons, Amanda Todd, Todd Loik, et les autres jeunes ont été victimes de graves formes de harcèlement, d'intimidation et de brimade.
Il y avait une lacune dans le Code criminel, je le dis très franchement, qui permettait ce genre d'activité nuisible. Nous savons que bien souvent, le harcèlement consistait à utiliser des images intimes pour embarrasser et causer en fait des dommages psychologiques particulièrement horribles à certains jeunes.
Nous avons introduit une modification au Code criminel, dans le cadre de ce projet de loi, qui interdit la distribution non consensuelle d'images intimes. Pour y parvenir, il faut également donner à la police le pouvoir et les outils qui lui permettront de réunir les preuves et comme vous y avez fait allusion, accorder aux tribunaux le pouvoir de rendre des ordonnances qui nous permettront de retirer de l'Internet les documents embarrassants et nuisibles et, dans bien des cas, d'obliger le délinquant, la personne responsable, de payer pour le faire. C'est là le but que se propose ce projet de loi.
Un élément clé de cette mesure, et qui rassurera sans doute un grand nombre de personnes, est que la police doit obtenir l'autorisation d'un juge pour poursuivre une enquête, pour se mettre en ligne, pour examiner les documents et pour avoir accès aux preuves. Il y a donc une surveillance judiciaire, semblable à celle à laquelle sont assujettis les policiers pour les enquêtes qui ne concernent pas l'Internet.
Je dirais que nous avons l'obligation de mettre fin à ce type d'activité nuisible et à faire tout ce que nous pouvons pour y parvenir. Cela dit, il ne suffira pas de modifier le Code criminel et d'accorder plus de pouvoirs à la police. Il faudra faire un effort beaucoup plus large sur le plan de l'éducation. Il va falloir sensibiliser la population, parler aux jeunes de façon franche et directe pour qu'ils comprennent les conséquences que peut avoir le fait d'appuyer sur le bouton « Envoyer » et de placer des documents dans le cyberespace, un domaine qui ne connaît pas de frontières, où ces documents peuvent être utilisés et extrapolés pour toutes sortes d'autres fins.
C'est un projet de loi qui fera l'objet d'un examen rigoureux, notamment de la part de votre comité, je le sais. Il est intéressant de noter que la commissaire à la protection de la vie privée a également fait des commentaires très positifs à ce sujet, aujourd'hui encore.
Ce projet de loi va, d'après moi, représenter un grand progrès dans nos efforts pour protéger les jeunes, mais également les Canadiens, en général.
:
En fait, c'est ce que j'ai fait. J'ai rencontré les parents de Rehtaeh Parsons la semaine dernière, quelques jours en fait après le dépôt du projet de loi. La mère d'Amanda Todd était ici avec nous à Ottawa au moment où le projet de loi a été présenté; elle était accompagnée de membres de sa famille et d'amis de membres de sa famille.
Comme vous le savez, et je crois que tous les membres du comité ici le comprennent certainement, perdre un enfant, perdre un être aimé à la suite d'une sorte de cyberintimidation est une expérience particulièrement traumatisante et émotive. Ce type d'intimidation est particulièrement insidieux parce qu'il s'introduit chez vous, dans la chambre à coucher de l'enfant, ou encore, dans la salle de classe. Comme je l'ai dit, le cyberespace est un domaine où il n'y a pas les frontières traditionnelles que l'on retrouverait dans d'autres secteurs de la société. Ce projet de loi renforcera tous les efforts visant à réduire ce genre de comportement particulièrement malveillant qui touche le domaine de la criminalité et qui amène des jeunes à se sentir désespérés et déprimés au point où certains ont pris leur propre vie.
Ce pouvoir d'enquête accordera, d'après moi, à la police, les outils nécessaires pour découvrir les responsables, pour les obliger à rendre des comptes, tout en introduisant un certain équilibre. Je cite maintenant la commissaire à la protection de la vie privée, Jennifer Stoddard, qui a déclaré:
Il est raisonnable de penser que pour faire la police sur Internet, il faut posséder ce genre de pouvoirs. Si l'on veut lutter contre la cyberintimidation, je comprends qu'il faille posséder des pouvoirs extraordinaires, de sorte que cette mesure me paraît plutôt appropriée.
Cela a paru dans le Globe and Mail d'aujourd'hui.
Encore une fois, nous aurons l'occasion d'entendre de nombreux témoins, d'examiner en détail ce projet de loi et de faire en sorte qu'il soit correctement équilibré.
:
Eh bien, c'est une question très complexe qui va obliger de nombreux ministères, notamment le mien, à agir.
Monsieur Kellway a posé des questions au sujet des programmes de justice pour les Autochtones et c'est une façon d'essayer de lutter contre leur représentation tout à fait disproportionnée dans notre système de justice pénale, problème auquel vous avez fait allusion. Les questions reliées à l'amélioration de leur accès à l'éducation, l'amélioration du logement et de l'accès à des services et à la santé dans les réserves soulèvent des questions fort complexes.
Comme nous le savons tous, c'est en fait un des plus grands défis auxquels fait face notre pays. La criminalité n'est qu'un des énormes défis auxquels font face les collectivités autochtones dans l'ensemble du Canada. Elles sont isolées, et elles ont de la difficulté à avoir accès à des choses comme l'Internet, l'éducation, toutes ces choses que la plupart des Canadiens qui vivent dans les centres urbains tiennent pour acquis.
Pour ce qui est du nombre disproportionné d'entre eux que l'on retrouve dans notre système carcéral, il va falloir déployer des efforts concertés pour poursuivre ces programmes, faire des efforts énormes de concert avec de nombreux autres ministères, et peut-être surtout, consulter très largement les dirigeants autochtones.
J'ai rencontré le Grand Chef Shawn Atleo il y a quelques semaines encore. Nous avons eu une très bonne discussion. C'est un chef dans tous les sens du mot. Il a présenté d'excellentes suggestions, dont certaines se rapportaient aux programmes de justice pour les Autochtones au sujet desquels nous allons collaborer avec lui.
Je dois féliciter votre collectivité qui est l'une des plus actives en matière de diffusion de programmes. Votre service de police et son chef sont extraordinaires. J'estime en outre que le travail de défense de l'enfant qui s'effectue dans votre collectivité de Barrie est un des meilleurs au Canada.
Nous allons revenir à votre question sur la cyberintimidation. Vous l'avez décrite de façon très exacte. Certains font des efforts très sophistiqués pour utiliser l'Internet. Ce qui nous préoccupe particulièrement, c'est cette question de l'exploitation des enfants, à savoir la cyberintimidation et également, la pornographie juvénile. Il y a eu récemment une descente, si l'on peut s'exprimer ainsi, à Toronto, qui a permis d'arrêter un certain nombre de personnes qui avaient formé un réseau de pornographie. Cela a été possible parce que les services de police savent de mieux en mieux faire des enquêtes sur Internet.
Il faut donner aux services de police de meilleurs outils, un accès plus large à l'Internet et une plus grande capacité de le surveiller, pour lutter contre le crime en ligne, pour s'adapter à cette sophistication et à cette prolifération toujours croissante de l'Internet à des fins abjectes, pour commettre des crimes, qu'il s'agisse d'exploiter les enfants, d'en retirer un avantage financier ou pour faire du chantage. Tout ça pour dire que, selon moi, le Code criminel n'a pas évolué suffisamment rapidement.
Nous essayons en fait de faire entrer la lutte contre le crime dans le XXIe siècle en permettant à la police, avec une surveillance et des autorisations judiciaires, de se rendre là où les crimes sont commis. Pour le faire, nous devons veiller à respecter la vie privée, mais aussi à donner à la police la capacité de faire ce travail, mais parallèlement en introduisant des mécanismes de surveillance et en conservant l'obligation traditionnelle de demander un mandat. C'est là un équilibre très délicat que nous essayons d'instaurer avec le projet de loi .
Vous avez raison, je le sais, monsieur Brown, vous en connaissez beaucoup plus sur l'Internet que la plupart des gens. Vous êtes très actif dans les médias sociaux.
J'ai entendu récemment mentionner quelques statistiques. Dans les années 1990, il y avait au total quelque 130 sites Web dans le monde. Maintenant, il y en a des milliards. Cela montre bien la rapidité incroyable de cette expansion dans le cyberespace.
Les services de police font face à un défi énorme, je le dis franchement, lorsqu'ils essaient de surveiller ces activités. Leur donner l'appui dont ils ont besoin, combiné à une autorisation judiciaire, est bien la meilleure façon, à mon avis, de protéger la population. C'est un des buts fondamentaux de Sécurité publique Canada. Nous serons heureux de recevoir vos commentaires et ceux des spécialistes qui nous aideront à concilier ces différents aspects.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord déposer un avis de motion, compte tenu de ce qui s'est passé la semaine dernière, à savoir qu'après la comparution du ministre à propos du dossier de la Cour suprême, nous nous sommes retrouvés à siéger à huis clos pour discuter des recommandations touchant notre partie du projet de loi . Cet avis de motion, qui sera débattu ultérieurement, se lit comme suit:
Que le Comité puisse siéger à huis clos uniquement pour discuter des sujets suivants :
a) la rémunération et les autres avantages offerts au personnel;
b) les contrats et négociations contractuelles;
c) les relations du travail et le personnel;
e) les séances d’information sur la sécurité nationale;
Que tous les votes ayant lieu à huis clos soient consignés dans le Procès-verbal, y compris le vote individuel de chacun des membres lorsqu’un vote par appel nominal est demandé.
Je vais maintenant m'adresser au ministre.
En lisant l'article dans The Globe and Mail ce matin, vous avez dû être satisfait de constater que la commissaire à la vie privée semblait appuyer le projet de loi . Il faut évidemment lire davantage que le titre. Quoi qu'il en soit, elle a tenu les propos suivants dans l'article.
[Traduction]
Elle a affirmé que la dernière version semble être meilleure que les autres et elle ne reproche pas au gouvernement d'établir un lien entre l'accès légal et la cyberintimidation.
[Français]
Je tiens à dire que personne ne blâme le gouvernement d'avoir lié les deux. Le problème qui a été soulevé hier, monsieur le ministre, est qu'une des parties rassemble les parlementaires alors que l'autre n'a pas encore fait l'objet d'une étude sérieuse de la part du comité. C'est la raison pour laquelle j'insiste encore une fois pour vous dire qu'il sera important de consacrer le temps nécessaire à l'étude de cette partie. Le terme lawful access, qui est utilisé dans l'article, concerne les outils dont disposeraient les policiers.
Par ailleurs, il ne faut pas mettre de mots dans la bouche de la commissaire à la vie privée. En effet, elle dit bien qu'une étude plus approfondie révélera peut-être autre chose. On ne va pas prétendre ce matin qu'elle vous a donné carte blanche pour que vous puissiez faire n'importe quoi.
Cela étant dit, la charte des victimes est un dossier qui m'intéresse grandement et dont vous parlez depuis longtemps. Il en va de même pour vos prédécesseurs, le et à peu près tout ce qui existe au sein du Cabinet conservateur. Vous en avez parlé plus tôt.
Les grandes sorties médiatiques sur certains enjeux sont l'un des points forts de votre gouvernement. Parfois, j'aimerais mieux que vous consacriez cet argent aux victimes.
Est-ce que votre ministère a déjà commencé à penser aux fonds que vous allez y consacrer au chapitre de la publicité? Est-ce que vous allez revenir nous demander des budgets supplémentaires pour que votre ministère puisse faire la promotion tous azimuts de votre charte des victimes, que j'ai bien hâte de lire?
:
Merci, madame Boivin. Merci pour le commentaire que vous avez présenté hier, ainsi que pour celui de M. Casey.
Comme je l'ai déclaré en Chambre, je crois effectivement qu'il s'agit là d'une occasion pour les parlementaires d'agir ensemble et de faire ce que nous faisons le mieux, à savoir examiner de façon très rigoureuse les dispositions du projet de loi . L'autre projet de loi auquel vous avez fait référence, la future déclaration des droits des victimes, aura une portée très large, et je le crois, aura pour effet de transformer notre système de justice pénale.
Cela fait suffisamment longtemps que je siège ici et dans l'opposition pour savoir qu'il n'y a pas de carte blanche. Quelle que soit l'ampleur d'un projet de loi, sa mise en oeuvre coûtera toujours quelque chose, en particulier lorsque l'on parle d'une mesure aussi vaste et ouverte que la future déclaration des droits des victimes.
J'aimerais revenir à quelque chose que vous avez dit et mentionné à la Chambre hier; il s'agit de la nécessité de faire correspondre ce projet de loi et son intention avec ce que la police va devoir faire. Cela va placer un énorme fardeau sur les services de police et ceux-ci vont devoir prendre toute une série de nouvelles mesures très sophistiquées.
Je crois que vous connaissez très bien le travail qu'effectue le Centre canadien de protection de l'enfance qui se trouve à Winnipeg. Ce centre effectue un travail de surveillance énorme, comme celui prévu par le projet de loi, et comme celui auquel la Commissaire à la protection de la vie privée fait référence. Un aspect essentiel de l'équilibre auquel il faut parvenir est qu'on ne peut, d'un côté, permettre à la police d'intervenir trop facilement, mais avec ces dispositions, elle ne peut le faire sans obtenir une autorisation judiciaire. Ce sont, je crois, les aspects qui seront examinés de très près.
C'est ce qui va différencier ce projet de loi des tentatives précédentes. Vous avez raison de dire que la Commissaire à la protection de la vie privée y est d'une façon générale favorable, mais qu'elle pose néanmoins certaines questions très importantes. Elle sait que tous les aspects de la vie privée doivent être scrupuleusement respectés et qu'il y aura des dispositions législatives corrélatives qui joueront également un rôle dans la lutte contre la cyber... Cela a été envisagé et je sais que vous aurez d'autres occasions d'entendre des témoins sur ce projet en particulier, mais j'apprécie que vous ayez déclaré être prête à collaborer dans ce domaine.
Le NPD, M. Chisholm de ma province de la Nouvelle-Écosse, a présenté un projet de loi très semblable et tout à fait conforme à l'intention de celui-ci. Ce qui manquait, et je le dis avec respect, c'était donner à la police les moyens de faire appliquer la première partie de ce projet de loi, qui est la distribution non consensuelle d'images intimes. Il faut que les deux parties fonctionnent de concert pour pouvoir vraiment obtenir l'effet que nous recherchons.
:
Je vous remercie de la question.
Comme vous l'avez souligné, la nécessité de disposer d'un nombre suffisant de juges, c'est-à-dire qui correspond au nombre de cas traités par les cours, est un enjeu extrêmement important.
[Traduction]
Je peux vous dire que, pendant la période relativement courte pendant laquelle j'ai été ministre de la Justice, j'ai passé une bonne partie de mon temps à examiner cette question. En particulier, il a fallu veiller à ce que les comités consultatifs de la magistrature soient correctement mis sur pied dans l'ensemble du pays. Nous l'avons fait. Nous avons divisé par deux le nombre des postes qui étaient vacants. J'en arrive maintenant à votre question au sujet de la nomination de juges supplémentaires. Nous espérons pouvoir, dans un très proche avenir, remplir pratiquement tous les postes vacants, ce qui réglera le problème du nombre de postes vacants.
Au sujet des nouveaux postes de juges pour l'Alberta et la cour du Québec, j'ai parlé directement aux juges en chef de ces deux provinces ainsi qu'avec le juge en chef de la Cour suprême du Canada à ce sujet. Je peux vous dire que nous essayons de répondre à leurs préoccupations, peut-être pas totalement, peut-être pas dans la mesure où nous aurions peut-être pu le faire dans une autre ère fiscale, mais la réalité est que nous le faisons de la même façon pour toutes les provinces. Nous tenons compte des aspects démographiques.
J'ai parlé au ministre de la Justice de l'Alberta qui m'a fourni des arguments très solides démontrant qu'il y a eu un afflux d'un million de nouveaux résidents en Alberta au cours des 10 dernières années. Cela a causé un lourd fardeau supplémentaire pour le système de justice, tout comme pour le système de soins de santé, les services sociaux et les autres infrastructures. Nous faisons constamment face à d'autres demandes lorsqu'il s'agit de trouver les ressources permettant de s'adapter à la nouvelle réalité, mais je suis très conscient de cet aspect.
Je suis heureux que vous ayez soulevé ce point. Nous allons continuer à travailler avec ces provinces, en particulier, pour répondre à leurs besoins.
Merci monsieur le ministre de vous être joint à nous pendant la première heure de notre séance et d'avoir répondu à des questions sur le budget et d'autres sujets touchant votre ministère.
Nous allons suspendre la séance un moment pendant que le ministre quitte la salle. Ses collaborateurs vont rester avec nous pendant la prochaine heure.
Mesdames et messieurs merci. Nous commençons maintenant notre deuxième heure.
Nous avons avec nous des représentants du ministère de la Justice. Le comité le sait, mais pour votre gouverne, je vous signale qu'il est possible que nous soyons appelés à voter à 10 h 15 ou que nous entendions une sonnerie. Il pourrait y avoir un vote par oui ou non, de sorte que la sonnerie ne se déclencherait dans ce cas. Je vous le mentionne tout simplement au cas où cela se produise. Si nous n'entendons pas de sonnerie, nous poursuivrons notre séance.
Selon l'expérience que j'ai acquise au cours des huit années que j'ai passées ici, la deuxième heure n'est pas toujours consacrée entièrement à des questions destinées aux représentants du ministère. Nous allons suivre le processus normal et s'il n'y a plus de questions, nous allons les terminer avec les représentants du ministère.
Nous devons aussi examiner à huis clos un rapport du sous-comité du programme. Cela ne prendra qu'une minute, mais encore faut-il le faire.
Avec cela, monsieur Pentney, si vous voulez démarrer et présenter les collègues qui vous accompagnent et si vous avez des déclarations liminaires, vous avez la parole.
:
Je serais heureux de le faire, monsieur le président.
La Stratégie de la justice applicable aux Autochtones est un programme qui existe depuis longtemps. Il a été créé en 1991. Comme le ministre l'a déclaré auparavant, il y a 275 programmes qui couvrent plus de 800 collectivités. Comme cela a été mentionné dans une question précédente, la Stratégie de la justice applicable aux Autochtones a été adoptée pour tenir compte du fait que, pour de nombreux Autochtones, les contacts avec le système de justice, en particulier dans les collectivités isolées et éloignées, se résumaient à une justice éclair qui ne correspondait pas aux traditions ou qui n'avait pas l'effet à long terme souhaité. Ce sont essentiellement des programmes de justice communautaire, bien souvent créés par les gens qui ont décidé de prendre les choses en main dans leur collectivité et de mettre sur pied des programmes de déjudiciarisation communautaire et volontaire. Ces programmes offrent un soutien aux services de police et aux poursuivants qui s'occupent de délinquants peu dangereux, bien souvent des délinquants primaires. Ils les dirigent souvent vers des programmes de rencontres communautaires avec les victimes et la famille ainsi qu'avec la famille du délinquant. J'ai participé à un certain nombre d'entre elles.
Une des choses très intéressantes que j'ai constatées est qu'il ressort régulièrement des évaluations que, pour la plupart des délinquants qui ont déjà été en contact avec le système de justice, il est beaucoup plus difficile pour eux de se tenir devant leur mère et leur père, devant la mère et le père, la soeur et le frère de la victime, et d'expliquer pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait, de décrire le programme auquel ils vont participer dans leur collectivité pour essayer de régler leur problème et de réparer ce qu'ils ont fait, ce qui était bien souvent des petits vols et ce genre de choses, que de passer devant un tribunal.
Il existe de tels programmes dans l'ensemble du pays, aussi bien dans les zones urbaines que rurales. Il a été demandé plus tôt combien de collectivités n'étaient pas couvertes par ces programmes. Nous pourrions effectivement examiner cet aspect, mais je peux vous dire qu'il y a des programmes dans le Nord, des programmes dans toutes les provinces et tous les territoires, dans les zones urbaines, en dehors des réserves et dans les réserves. Tous sont appuyés par la Stratégie de la justice applicable aux Autochtones. C'est un programme ancien qui couvre de nombreuses collectivités. Il est financé à parts égales avec les provinces et les territoires.
Pour ce qui est de la question qui portait sur la divulgation, il existe à l'heure actuelle une disposition du Code criminel qui autorise la divulgation volontaire d'information à la police. Cette disposition existe depuis un certain nombre d'années. Selon sa formulation actuelle, elle prévoit qu'il est possible de fournir des renseignements à la police si elle applique telle ou telle loi fédérale. Selon la common law, lorsque les gens respectent la loi et agissent conformément à la loi, la common law leur accorde une immunité aussi bien sur le plan civil que pénal.
Le problème que pose la loi actuelle est que la disposition qui parle de l'application de telle ou telle loi est trop limitée parce que la police ne fait pas seulement qu'agir aux termes de pouvoirs légaux, elle agit également en vertu des pouvoirs de common law. Par exemple, prenons le cas d'un accident de la route et où la police trouve une personne dans la voiture accidentée. Cette personne décède. Tout ce dont ils ont à leur disposition, c'est un téléphone, quelques autres moyens, et ils veulent communiquer avec le plus proche parent. Ils pourraient communiquer, par exemple, avec la compagnie de téléphone, parce que le téléphone cellulaire a un numéro. À qui appartient alors le téléphone lorsqu'il s'agit de rejoindre le plus proche parent? Les pouvoirs de ce genre ne sont pas reliés à la lutte contre le crime, mais ils font partie habituellement des pouvoirs de common law que possèdent les agents de la paix. Il est maintenant proposé de modifier ces dispositions pour élargir le pouvoir des FSI, par exemple, ou de toute autre personne, de fournir des informations à la police dans le but d'exercer non seulement des pouvoirs légaux, mais également des pouvoirs de common law.
En outre, la nouvelle disposition introduirait une précision. Selon la common law, lorsqu'une personne fournit volontairement un renseignement en vertu d'une autorisation légale, elle bénéficie d'une immunité.
Pour ce qui est de ces limites, comme l'a déclaré le ministre, il y a d'autres lois qui encadrent la communication de l'information. Par exemple, si une société est régie par la LPRPDE, elle doit alors respecter cette loi. Cette disposition ne l'emporte pas nécessairement sur la LPRPDE. Cette société est encore tenue de fournir des renseignements et de respecter toutes les autres lois. C'est la raison pour laquelle le ministre a déclaré que cette question comportait de nombreux aspects.
Pour vous répondre brièvement, le droit actuel autorise la communication d'information. La proposition a pour but de faire en sorte que cette autorisation couvre toutes les activités des policiers, aussi bien celles qui sont régies par la loi que par la common law, et également pour que les personnes qui fournissent cette information bénéficient d'une immunité selon les règles de la common law.
L'intervenant suivant est membre du Parti conservateur et c'est moi.
Premièrement, je vous remercie d'être venus.
Pour revenir au point soulevé par Mme Boivin, j'ai déjà siégé au Comité des opérations gouvernementales et nous parlons de budget. Une des recommandations qu'avait faites ce comité est que, lorsqu'on examine un budget et qu'il y a un point précis qui vous préoccupe, il est utile que le ministère le sache. J'ai déjà été membre du Comité de l'industrie et le budget contenait une longue liste de crédits. Si le membre du comité n'a pas fait savoir sur quoi porterait précisément sa question et sur quel domaine, bien souvent, le membre du personnel responsable de ce domaine ne se trouvait pas dans la salle, ce qui m'a toujours frustré. J'ai essayé de fournir cette information. Cela fait partie d'un rapport qui contient 11 recommandations que le gouvernement a acceptées et qu'il est en train de mettre en oeuvre.
J'utilise en ce moment les cinq minutes accordées au Parti conservateur, période que je me suis accordée à l'avance.
Il y a une chose que j'ai examinée dans le rapport sur les plans et les priorités. Nous nous demandons quels étaient les moyens, qui étaient ce montant de 657 millions de dollars, et nous examinons ensuite les dépenses prévues pour cet exercice qui s'élèvent à 748 millions de dollars, ce qui donne une modification de 90 millions de dollars. J'aimerais que l'on m'explique à quoi cela correspond. Lorsque l'on remonte dans le temps, dans la planification pour 2014-2015 et 2015-2016, je vois des montants de 626 millions de dollars et 617 millions de dollars. Je tiens pour acquis que le Budget principal des dépenses sera fondé sur ces chiffres.
Pourriez-vous m'expliquer ces deux différences?
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Merci d'avoir posé cette question, monsieur le président.
Je pense que vous faites référence à la page 9 du rapport sur les plans et les priorités. Essentiellement, le Budget principal n'est en fait que la première étape d'un processus budgétaire qui en comporte quatre. Comme vous le savez, nous obtenons notre financement par le Budget principal des dépenses, et par les Budgets supplémentaires des dépenses (A), (B) et (C), selon le cas, ainsi qu'avec les crédits centraux accordés par le Conseil du Trésor. Cela couvre en fait les coûts exposés par les ministères pour des choses comme les indemnités de départ, les congés parentaux, les conventions collectives, les rajustements et les reports du budget de fonctionnement.
Lorsque nous avons préparé le rapport sur les plans et les priorités, nous avons inclus effectivement ce que vous avez mentionné, à savoir 90 millions à peu près. Le montant de 86,8 millions de dollars est expliqué; il correspond aux dépenses prévues reliées à ces crédits centraux, choses qui sont reliées, comme je l'ai mentionné plus tôt, aux indemnités de départ, aux congés parentaux et aux conventions collectives.
Lorsque vous vous reportez aux dépenses prévues pour les exercices 2014-2015 et 2015-2016, vous constaterez que ces montants n'y figurent pas.
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J'ai une brève réponse supplémentaire. À l'origine de cette question, il y a une préoccupation tout à fait légitime qui est la suivante, avec tous ces transferts d'argent, y a-t-il eu de véritables réductions. Je fais ce travail depuis un peu plus d'un an et je peux vous dire que j'ai signé plus de 200 lettres destinées à des membres du personnel pour leur dire que leur poste n'existait plus. Nous avons procédé à une réorganisation importante de la façon dont nous exerçons nos activités, en particulier dans le domaine de Marie-Josée, pour ce qui est du soutien ministériel et de la prestation des services juridiques. Certaines de ces personnes ont décidé de prendre leur retraite, d'autres de prendre un congé d'études ou autre chose, mais il y a des réductions réelles dans le ministère.
Par rapport à une question qui a été posée plus tôt, à savoir d'où viennent les économies, en dehors du côté programmes de notre ministère qui représente près de la moitié de notre budget, le reste de notre budget est consacré aux dépenses de fonctionnement et à la prestation de services juridiques, au contentieux et à ce genre de choses. Il s'agit uniquement de ressources humaines; près de 85 % de ces dépenses correspondent au personnel. À peu près la moitié de cette somme est facturée à nos clients.
Le Parlement nous accorde des crédits, les autres ministères en obtiennent également et nous les facturons. Tous ceux qui ont envoyé des factures à des clients connaissent la discipline qu'impose... Nous récupérons environ 300 millions de dollars par année directement auprès de nos clients, pour des factures à taux horaire, tout comme cela se fait dans le secteur privé, et ce genre de processus exige une certaine discipline.
Il y a de réelles réductions. Nous réduisons nos effectifs — et je ne suis pas ici pour me plaindre — et nous suivons une courbe descendante. L'année prochaine, nous aurons supprimé 330 postes, ce qui diminuera notre budget de 68 millions de dollars. Avec tout ceci, il y aura encore des fonds qui vont entrer et sortir pour les programmes associés à la Stratégie de la justice applicable aux Autochtones, par exemple, avec ces budgets de dépenses supplémentaires et les autres programmes dont nous avons parlé la dernière fois que nous étions ici.
Pour ce qui est de notre activité principale, la prestation de services juridiques, nous allons enregistrer de ce côté de réelles réductions et nous essayons de faire davantage d'économies dans notre système.
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Merci, monsieur le président.
Merci à chacun des représentants du ministère de s'être joint à nous ce matin.
Monsieur Pentney, comme vous le savez, j'étais membre du Comité de la justice, il y a un peu plus de deux ans, et j'ai également occupé le poste de secrétaire parlementaire pendant quelque temps. J'ai toujours été très impressionné par le professionnalisme des représentants du ministère de la Justice. Il faut que les Canadiens sachent que les fonctionnaires du ministère de la Justice font de l'excellent travail pour ce qui est de l'administration de notre système de justice.
Dans ses remarques liminaires, le ministre a parlé d'une différence dans le Budget supplémentaire des dépenses d'environ 320 000 $. Je crois qu'il a déclaré qu'il s'agissait d'une personne qui était en poste à Paris, une mission canadienne à Paris.
J'ai déjà été membre du Comité des affaires étrangères. On nous a souvent parlé de la différence de coût qu'il y avait, dans nos missions réparties dans le monde entier, entre un employé ou un membre du personnel en provenance du Canada et une personne embauchée localement.
Avez-vous une idée de la différence de coût entre ces deux façons de combler ces postes et de les doter dans nos missions à l'étranger? Pouvez-vous nous donner quelques renseignements supplémentaires sur le genre de choses que font nos représentants de la justice dans nos missions à l'étranger?
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Merci d'avoir posé la question.
Premièrement, il y a une différence importante entre envoyer un Canadien à l'étranger, compte tenu du déménagement et des autres dépenses... Il arrive parfois, et c'est ce qui se passe dans notre cas, que la personne chargée de représenter le Canada à l'étranger agisse en liaison avec d'autres ministères de la Justice, aussi bien avec le Conseil de l'Europe qu'avec d'autres pays, dans le cadre de relations bilatérales, pour faciliter le règlement des questions que peut soulever l'évolution du droit...
Nous jouons un rôle très actif. M. Piragoff a consacré beaucoup de temps à favoriser des choses comme les ententes pénales internationales et d'autres lois. Nous ne pouvons pas faire ce genre de choses en embauchant des personnes localement.
Cela dit, nous avons été amenés, avec le plan d'action de réduction du déficit, à examiner notre présence à l'étranger, qui est très faible pour un ministère, je dois le dire. Il y a beaucoup de représentants du ministère à Ottawa qui se déplacent pour participer à des réunions touchant le droit pénal international en particulier, le droit commercial international et d'autres genres d'activités.
Nous avons estimé que nous pourrions réorganiser la façon dont nous sommes présents en Europe et revenir à la situation où il n'y avait qu'une seule personne en poste, en supprimant le poste de Paris. En fait, ces personnes sont nos yeux, nos oreilles et notre voix. Elles bâtissent des relations avec ces pays pour faire avancer nos intérêts, en essayant de faire en sorte que le monde ait un système plus juste et mieux organisé dans lequel les Canadiens se sentent protégés où qu'ils se trouvent; elles travaillent également sur les procédures d'extradition bilatérales et ce genre d'affaires, où il peut être nécessaire d'avoir quelqu'un qui puisse expliquer ces choses aux intéressés et leur parler directement . Nous envoyons là-bas des Canadiens pour nous représenter et pour exercer ce genre d'activités. Il est impossible qu'une personne embauchée localement puisse faire ce genre de chose, parce que ce n'est pas un travail administratif ou autre que n'importe qui d'où qu'il vienne pourrait faire.
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C'est exact. Nos programmes comportent deux volets.
S'il y a une demande de ce genre, une manifestation d'intérêt, nous travaillons avec les provinces, les provinces ont... et nous avons des gens sur le terrain qui se rendent dans les collectivités, qui parlent de ces programmes et qui essaient de sensibiliser la population.
S'il y a un intérêt, mais pas la capacité, parce que les intéressés n'ont pas d'expérience dans ce domaine, il est possible d'accorder un financement limité qui va les aider à obtenir cette capacité pour qu'ils puissent avoir un travailleur auprès des tribunaux ou quelque chose du genre et lancer un programme.
D'après mon expérience, je sais que l'on trouve souvent des gens qui sont d'excellents leaders dans leur collectivité, et qui sont tout à fait motivés à lancer des projets. Si nous pouvions utiliser leur énergie pour définir les programmes du gouvernement, la participation des membres de la collectivité, et le reste, dans le sens que c'est un programme actif où les intéressés doivent dire voilà ce que nous voulons, nous allons préparer une demande, nous allons élaborer le programme et nous allons en poursuivre la mise en oeuvre quoi qu'il puisse se passer dans nos collectivités.
Ce n'est pas un transfert par habitant. Il ne serait pas efficace de transférer les fonds de cette façon parce que ces programmes reposent en fait sur le courage et sur l'esprit d'initiative des membres de la collectivité qui sont disposés à faire la routine quotidienne qui consiste à faire fonctionner ces programmes de déjudiciarisation et à les maintenir, en faisant un suivi auprès des délinquants qui participent à ces programmes et le reste.
Ce n'est vraiment pas un programme où le financement est accordé selon la population.
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Je pourrais peut-être commencer par répondre à votre dernière question, et mes collaborateurs répondront ensuite à certaines de vos questions.
Le financement relié à la Stratégie de la justice applicable aux Autochtones et les autres financements ne sont pas réservés aux Premières Nations. Nous attribuons des fonds aux collectivités métisses en Alberta et ailleurs, ainsi que dans les collectivités inuites du Nord et en dehors des réserves. Nous travaillons en étroite collaboration avec Sécurité publique.
La Stratégie de la justice applicable aux Autochtones appuie principalement les programmes de déjudiciarisation. Cela veut dire bien souvent la déjudiciarisation par les services de police. Nous travaillons très étroitement avec tous les niveaux des services de police, y compris la GRC et les services de police municipaux, lorsqu'il y en a, pour qu'ils ne travaillent pas de façon isolée. Tous ces services collaborent très étroitement dans la mise en oeuvre de ces programmes.
Nous appuyons également un programme de travailleurs sociaux auprès des tribunaux, qui accorde un appui à 180 travailleurs, qui aident les accusés autochtones à naviguer dans le système judiciaire. Nous avons 180 travailleurs auprès des tribunaux qui travaillent dans 450 collectivités dans le cadre de ce processus.
En outre, la question des femmes autochtones assassinées ou disparues a suscité de vives préoccupations. C'est une situation très grave. On lui accorde beaucoup d'attention. Avec notre fonds pour les victimes et d'autres fonds du ministère de la Justice, nous appuyons toute une gamme de collectivités autochtones et d'initiatives visant à s'attaquer à ce problème.
Il y a certains programmes qui s'adressent directement à la situation des délinquants autochtones. Il y a d'autres programmes. Vous avez parlé de la justice pénale pour les jeunes. C'est un transfert important. M. Piragoff peut vous parler de cela.