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Oui, monsieur le président. J'ai une déclaration d'environ dix minutes à l'intention du groupe.
À titre de contexte et d'information générale, laissez-moi vous dire un mot sur moi-même et comment j'en suis arrivé à comparaître devant vous aujourd'hui. J'ai reçu ma formation universitaire à l'Université de la Saskatchewan, à l'Université de l'Alberta et à l'Université Carleton, où j'enseigne depuis 24 ans. Mes intérêts en recherche sont la politique en matière d'énergie, d'environnement et de développement durable. Un exemple du travail que je fais est la publication récente aux presses de l'Université de la Colombie-Britannique d'un ouvrage intitulé Sustainable Production: Building Canadian Capacity. Je m'occupe également de l'édition d'un volume annuel intitulé Innovation, science and environment: Building Canadian Capacity, et avec un groupe de collègues, je travaille également à l'organisation d'une conférence majeure qui aura lieu à l'automne et ayant pour thème Crafting the Future, Learning from the Past: The Path to a Sustainable Canada, 1987 to 2027. Alors, nous allons jeter un coup d'oeil sur les 20 dernières années et sur les 20 prochaines.
De 1989 à 1991, j'ai été conseiller auprès du sous-ministre d'Environnement Canada au cours de l'élaboration et du lancement du plan vert du gouvernement Mulroney sous la gouverne des ministres Bouchard, de Cotret et Charest. En 1990, j'ai rédigé un article sur les relations entre les industriels et les environnementalistes, qui a mené à la création de New Directions Group réunissant des chefs de file des milieux industriel et environnementaliste.
Mon premier contact avec le Bureau du vérificateur général a eu lieu avant la création du poste de commissaire; j'avais alors participé à un comité consultatif sur la vérification des mégaprojets énergétiques. En 1994, des représentants d'Environnement Canada m'ont demandé de présider le comité consultatif multisectoriel pour le Guide de l'écogouvernement du gouvernement Chrétien qui, comme vous le savez, a élaboré le cadre pour la création du poste de commissaire au sein du Bureau du vérificateur général.
À cause de ces antécédents et du travail que j'ai fait avec tous ces différents groupes ou éléments de la communauté de la politique, en 1996, le premier commissaire, M. Brian Emmett, m'a demandé de créer son comité consultatif multisectoriel, ce que j'ai fait, et je suis membre de ce groupe depuis ce temps. J'ai également agi à titre de conseiller pour des chapitres précis de la vérification chaque année. À l'heure actuelle, je suis conseiller pour deux chapitres de la vérification de cette année.
En 2004, j'ai comparu à titre de témoin devant le Comité sénatorial permanent de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles qui a rédigé le rapport intitulé Développement durable: Il est temps de joindre le geste à la parole.
Par conséquent, mes opinions sur ces questions et ces processus ont été forgées par mon rôle de participant et d'observateur dans ce domaine.
Aux fins du compte-rendu, le groupe des conseillers du commissaire est constitué d'un groupe de Canadiennes et de Canadiens distingués ayant des antécédents très variés. Je ne parle pas en son nom. Les observations que je formule ici aujourd'hui représentent uniquement mon point de vue.
La question à laquelle nous devons répondre, c'est quelles leçons avons-nous apprises au cours de ces dix ans d'expérience institutionnelle avec un Commissaire à l'environnement et au développement durable au sein du Bureau du vérificateur général? Dix rapports annuels ont été produits. Ces rapports ont toujours été d'une excellente qualité et sont particulièrement bons pour les vérifications de l'optimisation des ressources. Cela n'est pas étonnant. Il s'inspire de la grande force du Bureau du vérificateur général, c'est-à-dire produire des vérifications financières et d'optimisation des ressources a posteriori, rétrospectives. Par ailleurs, nous avons vu un sous-développement des fonctions propres à un commissaire, par exemple, le rôle de champion du développement durable.
Par exemple, je pense au Commissaire aux langues officielles. Tout le monde s'attend à ce que cet agent du Parlement indépendant fasse la promotion de l'usage des deux langues officielles au sein du gouvernement du Canada et qu'il encourage une plus grande utilisation des deux langues officielles au pays pour s'assurer que tous les citoyens peuvent participer dans les institutions fédérales et être bien servis par ces dernières. Le but est de garder le pays ensemble et même d'en faire un modèle pour d'autres pays bilingues. Il s'agit de fonctions propres à un commissaire qui sont honorables et tournées vers l'avenir.
À mon avis, deux facteurs ont contribué au sous-développement des fonctions propres à un commissaire. Le premier, c'est la position du commissaire comme un agent de deuxième niveau, un adjoint au Vérificateur général au sein du Bureau du vérificateur général. Cette position n'est pas assez élevée comparativement à celle d'autres commissaires, que ce soit ici même au pays ou à l'échelle internationale.
Deuxièmement, l'interdiction légitime, approprié et historique imposée au Vérificateur général de ne pas commenter la politique ou d'offrir des conseils en matière de politique — en tant que vérificateur financier en chef du gouvernement du Canada — se comprend très bien; cependant, il ne fait aucun doute que ce facteur a imposé un bâillon au commissaire qui, dans cet arrangement, est un agent ou un employé du Vérificateur général.
Ainsi, les données obtenues jusqu'à présent montrent que cette expérience institutionnelle du Commissaire à l'environnement et au développement durable a été incomplète. Le poste était fort pour ce qui est de regarder vers le passé, mais il était faible pour ce qui est de regarder vers l'avenir et promouvoir des changements dans les pratiques du gouvernement qui influent sur les mesures d'action futures.
Est-ce que le fait de regarder vers l'avant est important? Si les modèles de développement du XIXe et du XXe siècle fonctionnaient toujours bien, nous n'aurions pas ces discussions. Il n'y aurait pas de Commissaire à l'environnement et au développement durable, il n'y aurait pas de Comité permanent de la Chambre des communes de l'environnement et du développement durable, et il n'y aurait pas de stratégies ministérielles sur le développement durable, et on pourrait soutenir qu'il n'y aurait pas de Notre avenir à tous, pas de plan vert, pas de Guide de l'écogouvernement, pas d’Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire, pas de Quatrième rapport d’évaluation du GIEC. Tous ces rapports, canadiens et internationaux, reconnaissent que nous devons regarder vers l'avenir et emprunter la voie du développement durable.
Effectivement, le développement durable est un concept issu de ce processus international au cours des 20 dernières années et bien qu'il soit possible qu'il en soit encore à ses premiers balbutiements pour ce qui est de tenter d'institutionnaliser le développement durable dans nos pratiques quotidiennes dans les secteurs privé et public, nous savons qu'intrinsèquement, le développement durable se caractérise par une orientation vers l'avenir.
En d'autres mots, nous devons faire preuve de prévoyance et avant d'arrêter une décision ou une politique, envisager sérieusement les répercussions environnementales, économiques et sociales ainsi que les coûts et les avantages de ces dernières. Le plan vert des conservateurs fait une démonstration très éloquente de cet argument.
Les données scientifiques sont claires. Le capital naturel qui soutient la vie maintenant et qui la soutiendra dans l'avenir est en situation de stress presque partout. L'Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire débutait par ce bout de phrase : « Au cœur de cette évaluation se trouve un avertissement sévère ». Vous venez juste de lire le sommaire du Quatrième rapport d'évaluation du GIEC. Vous avez entendu ce que les données scientifiques nous disent sur toute la ligne. Tous ces facteurs sont réels. Ils ne disparaîtront pas. Les données indiquent que ces questions sont plus importantes que jamais pour les Canadiennes et les Canadiens. S'agit-il d'une question qui exige que nos parlementaires aient le regard tourné vers l'avenir? Je le pense bien. Vous avez des enfants; vous avez des petits-enfants. Ils sont vos électeurs également. S'agit-il d'une question qui exige que notre agent du Parlement ait le regard tourné vers l'avenir? À mon avis, oui, absolument.
Que doit-on faire? Si aucun changement n'est apporté, si la structure actuelle est conservée, soyons honnête avec les Canadiens et modifions la loi pour renommer le Commissaire à l'environnement et au développement durable le vérificateur général environnemental ou, en fait, le vérificateur environnemental tout court, puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul vérificateur général.
Il s'agit là d'une description honnête du poste actuel au sein du BVG. Le vérificateur environnemental peut faire d'excellentes vérifications d'optimisation des ressources des programmes environnementaux existants et présenter au Parlement des rapports faisant autorité sur ses conclusions, cela ne fait aucun doute. Pourtant, en 2007, comme l'a signalé la vérificatrice générale elle-même, les Canadiennes et les Canadiens sont nombreux à réclamer un rôle élargi pour le commissaire. Si vous en arrivez à la conclusion qu'il est pertinent que le commissaire exerce des fonctions propres à un commissaire, alors il faut que son bureau soit indépendants du Bureau du vérificateur général. La vérificatrice générale, je pense, est de cet avis.
Un bureau du commissaire indépendant déterminerait de manière indépendante quelles questions il entend explorer. Il pourrait faire enquête sur des développements novateurs dans d'autres pays. Il pourrait prévoir des problèmes et réaliser des études spéciales pour montrer comment ces problèmes ont été abordés dans le secteur privé ou par d'autres paliers de gouvernement et attirer l'attention des comités parlementaires sur l'environnement et le développement durable et, par votre intermédiaire, celle du gouvernement.
En qualité d'agent du Parlement indépendant, le commissaire pourrait faire des recommandations fondées sur la recherche, mais il ne pourrait pas élaborer de politiques. Il ne fait pas partie de l'organe exécutif. Il aurait uniquement les pouvoirs d'examen et de recommandation. Par conséquent, le commissaire serait libre d'évaluer le rendement des programmes du gouvernement. Il ne ferait pas sa propre vérification. Si le commissaire continuait de faire la vérification des stratégies de développement durable des ministères et des programmes gouvernementaux, alors, le commissaire indépendant pourrait, sans les contraintes actuelles imposées par le BVG, commenter les implications plus larges des constatations factuelles des vérifications d'optimisation des ressources.
Y a-t-il une raison pour laquelle un commissaire indépendant ne pourrait pas faire des vérifications d'optimisation des ressources de haute qualité? Je ne connais pas de raisons théoriques pourquoi cela ne serait pas possible. Au cours des années, le Bureau du vérificateur général a élaboré des processus et des systèmes rigoureux pour la réalisation des vérifications d'optimisation des ressources, mais les vérificateurs existent dans les organismes privés et dans les ministères du gouvernement. À titre d'innovation récente, par exemple, Environnement Canada s'est doté d'un directeur général à la vérification et à l'évaluation qui fait rapport directement au sous-ministre.
Le bureau du commissaire pourrait adopter les mêmes normes élevées de vérification dans son travail et peut-être que certains des spécialistes de la vérification qui travaillent maintenant au BVG accepteraient de transférer leur capital intellectuel et leur expérience au bureau d'un autre agent du Parlement.
Je ne vois aucune raison pourquoi le commissaire indépendant ne pourrait pas effectuer la plus grande partie des vérifications d'optimisation des ressources en matière d'environnement et de développement durable, disons trois à six par année, comme c'est le cas à l'heure actuelle. Le BVG conserverait son travail actuel de vérification pour le reste des programmes du gouvernement du Canada. Si, dans ce processus, il décelait des questions d'optimisation des ressources en matière d'environnement qui devraient être soulevées, il pourrait le faire. Un tel arrangement permettrait de réduire le plus possible les chevauchements.
À ma connaissance, il n'y a absolument aucune raison pourquoi deux agents du Parlement indépendants ne pourraient pas travailler en collégialité et de manière responsable dans ce domaine. C'est ce qui arrive en Nouvelle-Zélande. Cette étendue d'activité plus grande accroîtrait la crédibilité du commissaire et augmenterait peut-être la probabilité qu'il soit plus efficace pour amener le gouvernement à prendre au sérieux ses conclusions de vérification fondées sur les faits.
Un tel bureau du commissaire constituerait un organisme expert indépendant qui présenterait des arguments raisonnés et fondés sur la recherche favorisant le renforcement des pratiques durables au sein du gouvernement du Canada.
Le développement durable n'est pas une question partisane. Ce n'est pas une question du Parti conservateur, du Parti libéral, du Nouveau Parti démocratique, du Bloc québécois ni du Parti Vert. Les partis politiques continueront de défendre un certain type de politiques et de programmes dans ce domaine. Les entreprises et les associations industrielles, les groupes environnementalistes, les universitaires et d'autres continueront, dans la plus pure tradition démocratique, de préconiser différents types de changements.
Un commissaire indépendant ne déplacerait ni ne remplacerait ces différents acteurs. Toutefois, il pourrait constituer un lieu pour rassembler une expertise considérable sur les questions de développement durable et sur les questions environnementales au nom de tous les Canadiens et pourrait présenter au Parlement des arguments raisonnés et fondés sur la recherche.
En conclusion, monsieur le président, l'expérience a été réalisée et nous avons maintenant les résultats. Le modèle du commissaire en tant qu'agent du vérificateur général s'est heurté à ses limites institutionnelles. Il ne s'agit pas de problèmes personnels; il s'agit d'un problème structurel. Les questions d'environnement et de développement durable sont plus importantes aujourd'hui qu'elles l'étaient en 1994. Le temps est venu de renforcer le rôle du Commissaire à l'environnement et au développement durable. Un commissaire indépendant est entièrement nécessaire, viable et faisable.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Bon après-midi à tous.
Je serais plutôt bref, monsieur le président. Pour me préparer à la réunion de cet après-midi, j'ai examiné assez attentivement les délibérations du présent comité qui ont mené à la création de la fonction de commissaire à l'environnement en 1995 pour me rafraîchir la mémoire sur les événements qui ont eu lieu, bien que j'aie été personnellement mêlé assez étroitement à toutes ces discussions à l'époque.
J'ai également lu les délibérations du comité des deux dernières semaines et j'ai trouvé de nombreuses similitudes entre les questions et les préoccupations qui avaient été soulevées en 1995 et celles qui sont soulevées aujourd'hui, y compris, par exemple, la question des attentes différentes, qui avait été bien cernée en 1995.
Permettez-moi de dire qu'après avoir tenu compte de tout ce qui a été dit au cours des deux dernières semaines et de ce qui a été dit à l'époque, ma position globale, c'est que la structure adoptée en 1995 est toujours sensée aujourd'hui. Je pense que c'est aussi efficace, sinon plus efficace, que d'autres approches qui pourraient être adoptées, comme celle d'un agent du Parlement indépendant. En fait, ce modèle particulier a été adopté récemment par la province de Québec, qui vient juste de procéder à la nomination d'un commissaire à l'environnement s'inspirant exactement du modèle, de la structure que l'on retrouve au gouvernement fédéral.
Les attentes différentes, évidemment, constitueront toujours un défi. Toutefois, si le Parlement veut un rôle de promotion d'une cause, par opposition à ce que j'appellerais le rôle de surveillance, alors, le Parlement devrait créer un bureau séparé. Mais d'après moi, il n'y a aucune garantie que cette structure sera plus efficace. Je dirais également qu'il y a des limites au degré de promotion d'une cause qu'un commissaire indépendant peut réellement faire, s'il veut continuer de respecter la relation avec le Parlement.
De toute manière, avant de prendre une décision finale, je pense qu'une analyse appropriée des pour et des contre de cette structure et d'autres structures comparables devrait être réalisée, y compris une analyse des succès et des échecs d'autres approches et modèles que l'on retrouve dans d'autres entités administratives.
Sur ce, monsieur le président, je serai très heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Je vais essayer de répondre.
Premièrement, laissez-moi vous dire qu'en 1995, il y avait de bonnes raisons de demander au Bureau du vérificateur général d'accepter cette responsabilité. Je pense que ces raisons ont été assez bien exposées dans les témoignages que nous avions entendus à cette époque, mais si vous permettez que je rafraîchisse notre mémoire à ce sujet, je pense que les arguments étaient que pour doter cette fonction avec autant d'expertise que possible, le bureau apportait à la fonction une brochettes de spécialistes — non seulement dans le domaine de l'environnement, mais également dans les domaines des enquêtes et de la vérification —, ce qui était clairement important pour le rôle d'un nouvel agent comme le commissaire à l'environnement.
Je pense que la notion de réaliser du travail environnemental au sein d'une entité plus grande et, par conséquent, respectant davantage les notions de développement durable, était également sensée à l'époque, et c'était un des arguments utilisés pour justifier que ce poste soit placé au sein du Bureau du vérificateur général.
Je pense également que lorsque vous parlez d'indépendance, je serais prudent, parce que j'aimerais croire que le vérificateur général est assez indépendant; un agent au sein du Bureau du vérificateur général serait assez indépendant, mais peut-être pas du vérificateur général, mais du reste du monde, j'imagine. Je pense qu'il ne s'agit pas nécessairement d'une question d'indépendance dans ce sens; je pense que l'autonomie pour faire des choses de sa propre initiative serait une autre façon de voir les choses.
Je pense que les bonnes raisons qui justifiaient que l'on place la fonction au sein du Bureau du vérificateur général à cette époque existent toujours aujourd'hui, essentiellement. Quelqu'un a dit plus tôt que l'environnement était plus important maintenant qu'à cette époque; je n'en suis pas aussi certain. C'était très important à l'époque; c'était perçu comme une urgence et je ne crois pas que cela a nécessairement beaucoup changé.
Une chose que j'ai trouvé difficile lorsque j'étais à la barre, une chose qui a toujours été un défi, c'était de s'assurer que le commissaire ait sa propre identité et ait suffisamment d'autonomie pour remplir son rôle en son nom face aux parlementaires et face au monde extérieur. Je pense qu'il s'agit d'un exercice d'équilibre délicat. Je pense que c'est faisable et je suppose que si nous continuons avec ce modèle, d'autres mesures pourraient être prises pour rassurer davantage les parlementaires à cet égard.
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Eh bien, pour ce qui est de votre premier point au sujet de la fonction de surveillance, il s'agit là d'une fonction. Si nous regardons les différents bureaux de ce genre dans le monde, ils ont tous, sous une forme ou sous une autre, ce type de fonction visant à exiger du gouvernement qu'il rende des comptes d'une certaine façon sur ses pratiques du passé.
La façon dont cela a été fait dans le cadre du présent modèle, c'était par l'intermédiaire des vérifications d'optimisation des ressources des politiques existantes. Elles sont planifiées longtemps à l'avance et un processus rigoureux est appliqué pendant un an pour les mener à terme. Alors, il y a une certaine part de cela qui se fait dans les vérifications d'optimisation des ressources et même sur une base annuelle permanente en ce qui concerne les stratégies de développement durable.
En ce qui concerne l'autonomie du commissaire au sein du bureau du vérificateur général, il est important de se rappeler que dans la pratique, les rapports qui vous sont adressés viennent du vérificateur général. Par conséquent, le Bureau du vérificateur général est très préoccupé — cet exercice d'équilibre dont parlait M. Desautels .
La réalité, c'est que dans les décisions touchant le personnel, l'établissement de la portée des vérifications, ce qui sera fait, quels sujets seront vérifiés et feront véritablement l'objet d'un rapport, chaque fois que le commissaire rédige un rapport, il est envoyé au personnel de rédaction, aux gens des communications du Bureau du vérificateur général pour subir un examen approfondi. Cela est très sensé si vous êtes le vérificateur général, parce que vous devez être en mesure de défendre ces documents s'ils sont publiés en votre nom.
Alors, l'autonomie du commissaire au sein du bureau n'est pas grande. Elle a évolué avec le temps, mais elle n'est pas grande.
Du point de vue du développement durable, ce genre de fonctions propres à un commissaire dont je parlais regardent vers l'avenir, examinent d'autres exemples dans le monde, certains ont des fonctions propres à un ombudsman qui traite les plaintes du public, certains examinent et évaluent les politiques — le rôle de surveillance, si vous voulez — alors que d'autres font enquête sur des questions de développement durable, comme dans le domaine du transport ou des pêches. Certains font des travaux de recherche par anticipation pour aller au devant des débats de politique; d'autres tiennent des consultations publiques. Au Royaume-Uni, ils sont chargés d'éduquer les fonctionnaires. Ils peuvent recommander des mesures d'actions au gouvernement et certains font la vérification des programmes du gouvernement. Alors, il y a une vaste étendue d'activités que ces bureaux peuvent entreprendre s'ils sont autonomes.
Dans la structure actuelle, évidemment, travaillant à titre d'agent, d'employé du vérificateur général, l'éventail d'activités est beaucoup plus étroit à cause des contraintes légitimes propres au vérificateur général.
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Merci, monsieur le président.
Je vais revenir sur les questions posées la dernière fois que nous avions des témoins ici. On peut lire dans la motion proposée par M. McGuinty : «en faisant du commissaire un agent du Parlement, totalement indépendant », « en établissement clairement et en définissant comme il convient la mission du Bureau du commissaire, qui se fait défenseur », « en exigeant que la nomination du commissaire soit approuvée par la Chambre des communes et par le Sénat », etc.
En examinant le mandat de la table ronde nationale sur l'environnement, on peut penser que l'auteur de cette motion a pratiquement repris les points, qui ont été soulevés, et les points contenus dans la Loi, qui ont lancé la table ronde en 1988.
Je me demande si vous pouvez m'expliquer la différence, parce que la table ronde nationale à un secrétariat, donc elle reçoit un financement d'un mécanisme indépendant du gouvernement. Les points relatifs à la défense dans la motion indiquent que la table ronde nationale joue le rôle de défenseur de changements positifs et elle sensibilise les Canadiens. Au plan de l'autonomie, il est dit que la table ronde nationale est structurée comme une table ronde afin de faciliter l'échange libre des idées.
Il semble qu'il y a beaucoup de chevauchements là-dedans, je me demande si vous pouvez me dire qu'elle est la différence et me l'expliquer. Peut-être s'agit-il seulement de modifier le rôle de la table ronde nationale pour la rendre plus efficace ou plus efficiente. Il est aussi question de réunir toutes les parties : les Autochtones, leurs expériences et leurs mandats; la communauté scientifique;le patronat; etc.
Je crois qu'un organisme d'établissement de consensus, telle que la table ronde nationale, permettrait d'avoir un bien meilleur défenseur de causes au lieu d'avoir une seule personne travaillant de façon entièrement autonome. Car si cette personne a une dent contre quelque chose de particulier, elle pourra alors faire ce qu'elle veut.
Pouvez-vous me dire ce que, d'après vous, cette motion permettrait de faire comparativement à ce que fait actuellement la table ronde nationale?