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Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la réunion no 16 du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 31 janvier 2022, le Comité se réunit pour étudier l'état de la chaîne d'approvisionnement du Canada. La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent participer en personne ou au moyen de l'application Zoom.
[Traduction]
Conformément à la directive prise par le Bureau de régie interne le 10 mars 2022, les personnes présentes dans la salle doivent porter un masque durant les délibérations, exception faite des députés qui sont assis à leur place.
Voici quelques consignes pour les témoins et les députés.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Je vous demanderais de le désactiver quand vous n'intervenez pas.
Pour accéder aux services d'interprétation, les personnes qui utilisent l'application Zoom peuvent sélectionner le parquet, l'anglais ou le français au bas de leur écran. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser leur oreillette et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que vous devez toujours vous adresser à la présidence.
Les députés qui siègent en personne peuvent lever la main pour demander la parole, et ceux qui utilisent l'application Zoom peuvent recourir à la fonction de main levée. Avec l'aide du greffier, je ferai de mon mieux pour respecter l'ordre d'intervention. Nous vous remercions à l'avance de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Chers collègues, le Comité accueille aujourd'hui le président de la Chamber of Shipping, M. Robert Lewis-Manning; la directrice générale d'Aliments et boissons Canada, Mme Kathleen Sullivan; la directrice, Affaires publiques et secrétaire corporatif de l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa, Mme Larissa Fenn; le président du conseil d'administration ainsi que la présidente et chef de la direction de l'Association nationale des engraisseurs de bovins, M. James Bekkering et Mme Janice Tranberg. Nous recevons aussi un expert-conseil auprès de la Western Grain Elevator Association, M. Tyler Bjornson.
Nous espérons également que M. Serge Buy, le président-directeur général de l'Association canadienne des traversiers, et M. Dennis A. Darby, le président-directeur général des Manufacturiers et exportateurs du Canada, seront en ligne bientôt.
Nous allons commencer avec les remarques liminaires de la porte-parole de l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa.
Madame Fenn, vous avez la parole pour les cinq prochaines minutes.
Bonjour, monsieur le président, et bonjour, distingués membres du Comité. Merci de me donner la possibilité de discuter avec vous des mesures qui seront nécessaires pour doter le Canada de chaînes d'approvisionnement durables et résilientes.
L'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa, ou HOPA Ports, est le plus grand réseau portuaire intégré des Grands Lacs, qui comprend des installations portuaires et maritimes à Hamilton, à Oshawa et à Niagara. Nous possédons ou exploitons plus de 1 000 acres d'installations portuaires industrielles, et la manutention du fret qui y transite représente quelque 40 000 emplois en Ontario.
Dans la région des Grands Lacs, la résilience de la chaîne d'approvisionnement tient à deux choses: la capacité et l'innovation. Comme nous l'avons constaté à Hamilton et à Oshawa, la demande de terrains pour les industries fortement dépendantes du transport est très forte, et nous nous activons actuellement à augmenter l'offre de terrains de plus grande valeur dans la région de Niagara pour stimuler la création d'emplois et les investissements. Nous veillons à ce que les entreprises qui s'installent sur les terrains d'un port puissent compter sur un partenaire fiable et qu'elles aient accès à des services de transport multimodal intégrés.
Le Fonds national des corridors commerciaux, ou FNCC, s'est avéré d'une extraordinaire efficacité pour le renforcement de la capacité et le renouveau industriel. Plus que jamais, il faut mettre à profit le FNCC, un programme couronné de succès et très bien administré, pour favoriser la mise en place des chaînes d'approvisionnement rentables et éconergétiques essentielles à la relance économique du Canada. Je vais vous donner un exemple de ce que ce programme peut nous permettre de faire.
En 2017, HOPA Ports a lancé un projet de réaménagement de Westport, à Hamilton, qui visait à moderniser les infrastructures et les installations portuaires dans une des plus vieilles zones des terrains portuaires. Grâce à un investissement d'un peu plus de 17 millions de dollars du FNCC et à un montant de contrepartie supérieur de HOPA Ports, le projet a permis de construire de nouveaux quais, de prolonger des rails, de reconfigurer des zones de manutention du fret et d'installer de nouveaux entrepôts. Dans la foulée du projet, maintenant terminé, le privé a investi plus de 77 millions de dollars, deux nouvelles parcelles à réaménager ont été créées au quai 15, il y a eu une hausse de 105 % de l'emploi dans la zone, de 27 % du nombre de wagons et du volume de fret traité dans les installations portuaires, y compris une augmentation de 100 % de l'acier et de 500 % du sucre par rapport à 2017.
Nous cherchons actuellement d'autres emplacements dans la région du Golden Horseshoe et nous avons déjà en tête d'autres projets d'amélioration des infrastructures qui pourraient démarrer immédiatement. Ces améliorations auraient des retombées directes sur les économies locales et permettraient de renforcer les chaînes d'approvisionnement du Canada.
C'est encourageant de voir autant de possibilités dans notre région mais, comme les autres administrations portuaires, les ambitions de HOPA Ports sont freinées par sa limite d'emprunt et sa capacité d'investir dans les nouvelles infrastructures. Les administrations portuaires doivent avoir plus de latitude pour trouver leur propre financement en fonction des critères du marché. Je sais que c'est ce que d'autres administrations portuaires canadiennes vous ont dit, et HOPA Ports se rallie à cette idée.
Nous recommandons par ailleurs que les administrations portuaires disposent de pouvoirs accrus pour remplir leur mandat de facilitation des échanges commerciaux. Il faut élargir la définition d'activités multimodales pour qu'il soit plus facile pour nous d'acquérir des terrains et d'y exploiter des installations logistiques et des ports intérieurs, et d'y mener d'autres activités liées aux chaînes d'approvisionnement. Enfin, HOPA Ports et ses homologues occupent une position de choix pour soutenir les efforts du Canada dans la lutte aux changements climatiques et mettre de l'avant ses cibles de réduction des émissions. C'est pourquoi nous recommandons que les administrations portuaires soient admissibles aux programmes fédéraux axés sur la décarbonisation, l'innovation et les combustibles de demain.
L'innovation est l'autre élément clé pour favoriser la résilience de la chaîne d'approvisionnement. À ce sujet, je voudrais me concentrer sur deux facettes, soit les possibilités accrues de transport maritime à courte distance sur les Grands Lacs et le rôle des données dans l'optimisation des choix en matière de transport à l'échelle du système.
La région ontarienne du Golden Horseshoe connaît un essor parmi les plus rapides en Amérique du Nord, mais son bilan est en revanche catastrophique pour ce qui a trait à la congestion routière, qui coûte 6 milliards de dollars par année. Ces facteurs, combinés à l'urgence de réduire l'empreinte carbone du transport, doivent nous convaincre de donner un coup de barre et amorcer une transition vers une intensification du transport maritime.
Comme vous le savez, la circulation de conteneurs maritimes à grande échelle est quasiment inexistante sur les Grands Lacs puisque la plupart des conteneurs sont déchargés des bateaux et mis sur des camions à Montréal. Plus de 10 000 camions circulent chaque jour sur l'autoroute 401, une des plus fréquentées du Canada.
Or, le réseau de la voie maritime des Grands Lacs et du Saint-Laurent n'est pas utilisé au maximum de sa capacité, et le marché tâte le terrain. L'été passé, notre partenaire de Hamilton a mis à l'essai un nouveau service de transport de conteneurs entre Montréal et Hamilton. L'offre de nouveaux modes de transport peut nous aider à opérer un changement systémique en matière de transport des marchandises, et c'est à cette échelle qu'il faut agir si nous voulons vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre et la congestion routière.
Pour exploiter ce potentiel, nous pouvons aussi tirer profit des données sur les flux de marchandises dans une optique d'optimisation du transport maritime. Avec l'appui de Transports Canada, HOPA Ports travaille actuellement à un projet d'analyse de données sur les flux de marchandises entre le sud de l'Ontario et le Midwest américain. Ce genre de projet représente une première étape essentielle pour comprendre comment de nouveaux choix de modes de transport peuvent transformer la situation dans la région des Grands Lacs.
Avant la pandémie, nous avons eu le bonheur de faire visiter le port de Hamilton aux membres du comité parlementaire, et nous avons accueilli avec reconnaissance sa recommandation d'établir un corridor commercial officiel dans la région de Hamilton-Niagara. La région des Grands Lacs a eu son lot de problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement, mais elle recèle néanmoins d'immenses possibilités. HOPA Ports est toujours là pour faire sa part dans un esprit de durabilité et de partenariat avec les communautés portuaires.
Nous sommes impatients de collaborer avec vous à la construction d'un Canada résilient et prospère, capable de tirer le meilleur parti de ses infrastructures de transport.
Merci. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Bonjour. Je suis le président de l'Association nationale des engraisseurs de bovins et je possède également un parc d'engraissement à Taber, en Alberta. Je suis accompagné aujourd'hui de la présidente et chef de la direction de notre Association.
Notre association a été fondée en 2007 pour présenter un front uni dans la défense des intérêts des engraisseurs de bovins du Canada. Nos grands objectifs sont la croissance durable et la profitabilité, l'accroissement de la compétitivité, ainsi que le renforcement du leadership et du travail en partenariat au sein de l'industrie.
Les pressions énormes qui pèsent actuellement sur les chaînes d'approvisionnement agricole menacent la sécurité alimentaire nationale. Dans l'industrie du bœuf, les pressions viennent surtout des difficultés liées à l'approvisionnement en intrants agricoles essentiels, et notamment les aliments pour le bétail, et à l'acheminement du bétail et des produits du bœuf le long de la chaîne d'approvisionnement.
L'an dernier, la sécheresse sans précédent qui a frappé l'Ouest canadien a entraîné des pénuries importantes dans les aliments pour animaux et l'obligation d'augmenter les importations des États-Unis. La hausse de la demande d'aliments pour animaux et les incendies ainsi que les inondations en Colombie-Britannique ont mis en évidence une multitude de déficiences dans nos systèmes de transport. Actuellement, le temps froid et sec dans certaines parties de l'ouest du Canada ne laisse rien présager de bon pour les récoltes et fait craindre une exacerbation des problèmes dans le système de transport.
De plus, l'année a été marquée par divers « cygnes noirs », des événements rares aux conséquences extrêmes comme les manifestations à la frontière canado-américaine qui ont stoppé le transport du bœuf et du bétail, les arrêts de travail des employés du Canadien Pacifique, la nécessité accrue de prévoir de la nourriture pour le reste du monde à cause de la guerre en Ukraine. Tout cela a aggravé les problèmes qui pèsent sur la chaîne d'approvisionnement du bétail.
Prenons l'exemple du transport ferroviaire. Dans l'Ouest canadien, la dépendance au Canadien Pacifique est presque totale. En Alberta, durant la grève des employés du chemin de fer, l'approvisionnement en céréales fourragères d'une ou deux semaines à peine nous a fait craindre le pire pour nos animaux. Par chance, la grève a été d'assez courte durée, mais elle nous a ouvert les yeux sur notre extrême dépendance au Canadien Pacifique. Nous reconnaissons le droit de grève des Canadiens mais, considérant que le transport ferroviaire est un monopole et que le bien-être animal est en cause, nous demandons au gouvernement du Canada de désigner ce service comme étant essentiel.
Il est important de saisir les particularités du secteur du transport d'animaux vivants. Du bétail traverse la frontière canado-américaine tous les jours. Les États-Unis nous envoient du jeune bétail pour réapprovisionner nos fermes, et les bovins engraissés sont exportés aux États-Unis pour la transformation. Au Canada, les camionneurs transportent le bétail entre les fermes et les installations de transformation, ils évacuent le lisier et ils transportent des aliments et des fournitures. Parce que le bien-être est toujours au premier plan, les camionneurs reçoivent une formation spécialisée pour transporter des animaux vivants. Ils doivent se conformer à la réglementation sur le transport des animaux vivants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, de même qu'à la réglementation sur les dispositifs de consignation électronique, les DCE, qui porte sur la conduite sûre et responsable.
Malheureusement, le gouvernement a établi ces deux règlements de manière parallèle, sans tenir compte des particularités du transport d'animaux vivants. Les dispositions de ces règlements ne sont pas uniformes pour ce qui est des pauses obligatoires des conducteurs et des installations prévues pour les animaux vivants durant ces pauses. La réglementation n'est pas suffisamment souple pour que le bien-être des animaux soit traité comme une priorité, contrairement à la réglementation américaine.
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Merci de cette présentation, monsieur le président.
Les grains en vrac représentent annuellement 20 % environ du volume du transport ferroviaire total et des revenus associés. De ce fait, les membres de la Western Grain Elevator Association, ou WGEA, comptent parmi les principaux utilisateurs des chemins de fer et des ports canadiens.
Depuis des décennies, l'industrie du grain doit composer avec toutes sortes de complications liées au transport de ses produits vers les marchés. Le Comité sait sans doute que la Loi sur les transports au Canada a été modifiée en 2018. À ce moment, le Parlement a apporté trois modifications à la Loi qui étaient censées aider les expéditeurs de grains en corrigeant le déséquilibre des pouvoirs causé par la situation de quasi-monopole.
Ces modifications visaient à remplacer la disposition sur l'interconnexion élargie par une disposition sur l'interconnexion de longue distance, à permettre l'inclusion de sanctions réciproques dans les ententes sur les niveaux de service et à octroyer à l'Office des transports du Canada le pouvoir d'enquêter de sa propre initiative. Depuis l'adoption de ces mesures, aucune demande d'interconnexion de longue distance n'a été faite, aucun membre de la WGEA n'a réussi à négocier une entente de services ferroviaires comportant de véritables sanctions réciproques, et l'Office n'a lancé aucune enquête de sa propre initiative pour régler des problèmes très manifestes liés au service.
Les expéditeurs de grains ont reçu des services de très piètre qualité en 2022. Les commandes de wagons étaient remplies à moitié la plupart du temps. Dans leurs plans respectifs de transport ferroviaire du grain, le Canadien National a prévu la fourniture de 5 350 wagons par semaine les mois d'hiver, et le Canadien Pacifique en a prévu 4 350. Malheureusement, après une des pires sécheresses de l'histoire, les agriculteurs canadiens ont vu leur production totale chuter de 35 % cette année.
Les expéditeurs de grains du Canada ont donc commandé beaucoup moins de wagons que prévu. Par exemple, durant la semaine du 13 février, les expéditeurs ont commandé 1 204 wagons au Canadien National, mais ils en ont reçu seulement 550, soit 44 % de leur commande. On parle pourtant de 1 204 wagons commandés, alors que 5 350 étaient prévus. Le bilan est assez semblable du côté du Canadien Pacifique, avec un mois de janvier pire encore. Cette année, les sociétés ferroviaires ont fourni des services très médiocres au cours des mois névralgiques de l'hiver, malgré une sécheresse très grave et une baisse très marquée de la demande.
Aucune des modifications apportées en 2018 pour redresser la situation n'a été concluante. Les mesures prévues dans la Loi sont foncièrement déficientes. Elles ne permettent pas aux transporteurs de demander des comptes aux sociétés ferroviaires relativement aux services fournis sur une base courante. Pour changer les comportements, il faut s'attaquer au portefeuille de ces sociétés, qui autrement n'ont pas vraiment de raison de donner un bon service. On pourrait par exemple rétablir le régime d'interconnexion élargie et rendre les sanctions réciproques automatiques. On pourrait aussi demander aux sociétés ferroviaires des comptes relativement aux chiffres inscrits dans leur plan annuel de transport de grains, qui pourraient aller aussi loin que l'instauration de droits d'exploitation conjointe des voies.
Pour conclure, je voudrais formuler quelques observations concernant deux autres problèmes connexes.
Depuis plus d'une décennie, il y a eu chaque année une grève ou un lock-out, ou des menaces de grève ou de lock-out des employés d'une ou des deux sociétés ferroviaires. Chaque fois, les transformateurs d'aliments du Canada et les clients internationaux se sont fait dire qu'ils risquaient de ne pas recevoir les grains requis pour fabriquer des denrées de base. Ils ont dû rivaliser d'imagination pour poursuivre leurs activités et chercher d'autres fournisseurs de grains à l'extérieur du Canada. C'est très mauvais pour la réputation du Canada.
Il faut absolument considérer l'avantage qu'il y aurait à établir un cadre de règlement juste et ordonné des conflits de travail entre les sociétés ferroviaires et les syndicats, qui prévoirait l'arbitrage obligatoire et éviterait les conséquences délétères des interruptions de service, d'autant plus si les deux parties sont convaincues que leurs positions de négociation sont raisonnables.
L'argument comme quoi cette approche menace l'intégrité des relations de travail fait abstraction de la dynamique unique qui se crée dans un marché sous l'emprise du monopole d'un transporteur ferroviaire, et les préoccupations soulevées par cette approche ne suffisent certainement pas à faire oublier que les interruptions constantes du service ferroviaire nuisent grièvement à l'économie canadienne.
Le secteur des grains fait partie du chœur grandissant des associations d'entrepreneurs canadiens qui pressent le gouvernement fédéral de désigner le service ferroviaire comme un service essentiel.
Enfin, la WGEA estime qu'il faut réformer la gouvernance des autorités portuaires au Canada. Ces entités exercent un monopole légal et disposent de pouvoirs décisionnels exclusifs sur des aspects stratégiques pour les points d'entrée maritimes et les économies qu'ils desservent. Normalement, les gouvernements imposent des mécanismes de contrôle pour éviter les résultats discutables d'un tel déséquilibre des pouvoirs.
L'absence de tels mécanismes de contrôle a ouvert la voie à des conflits d'intérêts, à des hausses exorbitantes des loyers et des frais, à des problèmes liés au renouvellement des baux, à l'ingérence des municipalités et des provinces dans les compétences fédérales et à des priorités douteuses concernant les infrastructures.
Nous prions le Comité d'inclure dans son étude les modifications à envisager à la Loi maritime du Canada pour remédier à cette situation.
Merci de m'avoir accordé votre temps. Je répondrai volontiers aux questions du Comité.
Je suis heureux de représenter devant vous les 90 000 manufacturiers et exportateurs du Canada, ainsi que les 2 500 membres de Manufacturiers et exportateurs du Canada, MEC, dans le cadre de votre étude sur l'état de la chaîne d'approvisionnement.
Je vais donner quelques données factuelles. L'industrie manufacturière compte pour 10 % environ du produit intérieur brut canadien, et les deux tiers environ des exportations à valeur ajoutée. Elle assure des emplois bien rémunérés à quelque 1,7 million de personnes à l'échelle du pays. Notre association représente des entreprises de toutes les tailles, de toutes les régions et de tous les secteurs industriels.
MEC est depuis longtemps le porte-voix des manufacturiers relativement aux problèmes de la chaîne d'approvisionnement. Nous étions présents au sommet sur la chaîne d'approvisionnement du et nous poursuivons notre engagement à l'échelle du Canada. L'état de nos chaînes d'approvisionnement nous préoccupe au plus haut point, surtout celles du secteur manufacturier.
En mars, nous avons sondé les manufacturiers au sujet des problèmes dans leurs chaînes d'approvisionnement. Leurs réponses ont confirmé ce que nous entendions depuis des mois sur le terrain: 9 manufacturiers sur 10 ont déclaré qu'ils faisaient face à ce genre de problèmes, et 60 % d'entre eux ont qualifié les problèmes rencontrés de graves ou de majeurs.
Conséquemment, ils ont essuyé des pertes de ventes de l'ordre de 10,5 milliards de dollars à cause des retards et des contrats perdus. Parmi les répondants, 8 sur 10 ont été obligés d'augmenter leurs prix, et moins de 20 % ont envisagé de s'approvisionner au Canada en raison des perturbations et de l'impossibilité de trouver des fournisseurs ici. Ils sont 44 % environ à ne pas pouvoir trouver de fournisseurs canadiens. La pénurie et le coût de la main-d'œuvre font dire à 28 % seulement des manufacturiers qu'ils envisageraient un déménagement ou même un accroissement de leur production au Canada pour parer aux perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. Enfin, la plupart des manufacturiers du Canada estiment que ces perturbations ne se résorberont pas avant 2023, et pourraient même se prolonger jusqu'en 2024.
En résumé, la crise de la chaîne d'approvisionnement frappe tous les secteurs de l'industrie manufacturière, et toutes sortes de produits, de matériaux et d'ingrédients, et on ne voit pas la lumière au bout du tunnel. En un mot, cette crise compromet notre relance et celle de l'ensemble de l'économie.
Nous avons quelques suggestions. Nous sommes bien conscients que certains des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement canadienne échappent à notre contrôle. Personne n'a de baguette magique pour réparer tous les dommages consécutifs à la pandémie de COVID-19. Personne ne peut abolir la politique « zéro COVID » de la Chine, à l'origine des perturbations incessantes des chaînes d'approvisionnement.
En revanche, nous pouvons régler nous-mêmes la plupart des problèmes dont j'ai parlé et sur lesquels portait notre sondage. Je sais que le gouvernement fédéral et le Comité le comprennent, mais je crois qu'il faut intensifier les efforts pour dénouer cette situation.
Le sommet sur la chaîne d'approvisionnement tenu en janvier a représenté un grand pas en avant pour les parties prenantes, mais le temps est venu d'agir. Nous avons quelques solutions à vous proposer.
Premièrement, à court terme, il faut aider les entreprises manufacturières qui continuent d'être touchées par des perturbations des chaînes d'approvisionnement. Même si on en parle peu, la plupart de nos entreprises manufacturières sont généralement plus petites que leurs homologues d'envergure mondiale et elles se retrouvent au bas de la liste des priorités quand elles commandent des micropuces ou d'autres pièces dont les stocks sont faibles. Il faut régler ce problème propre au Canada en créant des passerelles pour aider les manufacturiers en temps de pénurie.
Deuxièmement, il faut vraiment faire quelque chose concernant les politiques d'achat aux États-Unis et d'autres mesures protectionnistes. Notre gouvernement et nos diplomates travaillent d'arrache-pied pour atténuer les effets des tendances protectionnistes de l'actuel gouvernement américain, c'est clair. Il faut toutefois que le milieu des affaires et le gouvernement unissent leurs efforts pour maintenir la pression. Il faut en arriver à une politique d'achat en Amérique du Nord, pas seulement aux États-Unis. Ce serait un des moyens à notre disposition pour continuer de faire partie intégrante de sa chaîne d'approvisionnement et pour la raccourcir.
Troisièmement, il faut recourir à l'immigration pour combler les pénuries de main-d'œuvre. Il faut vraiment s'attaquer aux arriérés accumulés durant la pandémie. Nous encourageons le gouvernement à consacrer toutes les ressources qu'il pourra mobiliser à l'élimination des arriérés. Il sera primordial d'augmenter l'objectif d'accueil à 500 000 personnes par année pour le programme économique parce que nous avons un besoin urgent de travailleurs. La pénurie touche tous les secteurs de notre économie, et le secteur manufacturier n'y échappe pas, loin de là.
À notre avis, le Canada devra à long terme adopter une stratégie pour le secteur manufacturier qui proposera un schéma des chaînes d'approvisionnement. Durant la pandémie, quand des fabricants se sont rééquipés et ont produit de l'équipement de protection individuelle, nous avons bien vu que nous connaissons très mal nos propres chaînes d'approvisionnement. Qui mieux que le gouvernement peut établir ce schéma pour nous permettre de repérer et de corriger les lacunes dans ces chaînes?
Comme d'autres l'ont dit de façon beaucoup plus éloquente avant moi, il est essentiel de faire en sorte que notre infrastructure de transport résiste aux perturbations. Outre les torts énormes que causent les barrages routiers et les conflits de travail à nos chaînes d'approvisionnement du secteur manufacturier, le fait est qu'ils entachent notre réputation à l'étranger, et surtout auprès de nos principaux partenaires commerciaux, et c'est encore plus grave. Chaque fois, le Canada perd des plumes. Chaque fois, nous comptons dans notre propre but.
Il faut accélérer les investissements dans les projets d'infrastructures commerciales essentielles comme les ports, les chemins de fer et les frontières. Il faut optimiser les processus d'approvisionnement du gouvernement dans ces secteurs pour soutenir ces chaînes d'approvisionnement. Le budget de 2022 contenait des mesures encourageantes, mais il faudra augmenter considérablement nos dépenses si nous voulons rivaliser avec nos pairs.
Quatrièmement, les manufacturiers auront besoin de soutien accru pour favoriser l'adoption rapide des technologies d'automatisation. Pourquoi? Parce qu'en accroissant la compétitivité et la taille de nos entreprises, nous pourrons produire davantage et réduire notre dépendance aux fournisseurs étrangers.
En conclusion, l'état de la chaîne d'approvisionnement nous inquiète énormément. Les problèmes sont très profonds et notre industrie a urgemment besoin de mesures énergiques. Nous nous sommes engagés, au nom de nos membres, à collaborer avec le gouvernement. Je suis convaincu que les solutions proposées offrent une voie dans la bonne direction.
Merci de nous avoir permis de prendre la parole aujourd'hui et de prendre part à cette étude d'une grande importance.
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Merci de poser cette question. C'est un plaisir d'être de nouveau devant vous cette semaine.
Dans le secteur des aliments et des boissons, dont je suis la porte-parole ici, les problèmes que vous venez d'énumérer ont eu des répercussions très importantes.
La pénurie de main-d'œuvre, un sujet au premier plan depuis six mois, a eu des conséquences dévastatrices dans le secteur de la fabrication d'aliments et de boissons. Selon une enquête réalisée en janvier dernier, les fabricants ont dû faire avec un déficit structurel de 20 % environ de leurs effectifs, qui a entraîné un recul de 20 % environ de leur production. En temps normal, nous essayons d'augmenter la production, les exportations et la productivité. Or, durant la pandémie, nous avons réduit la production alimentaire.
Les problèmes liés aux infrastructures ont également eu des conséquences très graves pour nous ces derniers mois. J'inclus dans ces problèmes d'infrastructures les fermetures de la frontière à cause des barrages.
Même si c'était un microcosme, les inondations en Colombie-Britannique nous ont fait réaliser à tous l'ampleur de notre dépendance. Nous parlons souvent de la fermeture des marchés étrangers et des difficultés associées, mais je crois que nous comprenons maintenant les risques et les graves problèmes auxquels nous sommes exposés quand une crise perturbe les infrastructures sur notre propre territoire.
Les frais de transport par camion de certains produits alimentaires provenant de la Colombie-Britannique ont été jusqu'à six fois plus élevés durant les inondations. À notre connaissance, au moins une entreprise alimentaire de la Colombie-Britannique a dû refuser d'expédier des produits vers le centre du Canada à cause de leurs coûts trop élevés. C'est incroyable de penser que dans un pays comme le Canada, les frais de transport sont si élevés — dans le cas dont j'ai parlé, à cause d'une catastrophe naturelle — que les entreprises n'ont plus les moyens d'expédier leurs produits alimentaires. Cette situation extraordinaire devrait nous faire réfléchir au risque réel de complications parfois très graves.
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Une des difficultés de notre industrie, et j'imagine que c'est la même chose dans beaucoup de secteurs manufacturiers, vient de ce qu'il existe 8 000 installations dispersées un peu partout au pays, et que la plupart sont de petite ou de moyenne taille. Presque toutes ont de la peine à suivre l'évolution des différents règlements.
Nous voulons tous faire ce qui est juste. Tout le monde, je crois, comprend l'importance de réduire les émissions de carbone et de favoriser la durabilité en général. Là où les choses se gâtent, c'est dans le soutien offert aux entreprises pour adopter les mesures adoptées et les aider à s'y conformer. Souvent, il est difficile de faire les adaptations nécessaires pour se conformer aux nouvelles exigences et aux nouveaux règlements quand ils entrent en vigueur.
Nous avons ce problème pour ce qui concerne le plastique et les emballages. Les entreprises sont tout à fait d'accord pour utiliser des emballages durables, mais c'est difficile parce qu'elles ne les fabriquent pas. Comme vous le savez, les opérations de collecte des ordures et de recyclage relèvent des provinces ou, pour certains procédés, des municipalités et, au Canada, il n'y a pas encore d'infrastructure de collecte de certains de ces emballages durables. C'est un problème.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être des nôtres.
Nous avons des réunions sur ce thème depuis quelque temps. Nous avons entendu beaucoup de témoins qui nous ont énormément appris et qui nous ont fait part d'une panoplie de points de vue et d'opinions sur les problèmes de la chaîne d'approvisionnement.
J'aurais une question au sujet des perturbations et des problèmes que nous avons connus depuis quelques années. Je vais m'adresser à M. Darby en premier, mais je serai heureux d'entendre les autres témoins concernant la situation dans leur secteur. Jusqu'ici, divers problèmes ont été relevés, y compris les arriérés dus à la pandémie, les barrages routiers, les phénomènes météorologiques extrêmes et les conflits de travail. Quelques témoins nous en ont parlé. Quels problèmes ont plus durement touché votre organisme, et pourquoi?
Pouvez-vous répondre en premier, monsieur Darby? Si d'autres témoins veulent répondre ensuite, ils seront les bienvenus.
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J'allais répondre à votre question en disant que tout événement qui entraîne une quelconque perturbation ou interruption d'un des deux transporteurs ferroviaires du Canada est, bien honnêtement, catastrophique pour tous les secteurs d'activité du pays, et surtout pour le secteur des céréales.
Il y a certaines choses sur lesquelles nous exerçons un contrôle et d'autres sur lesquelles nous n'en exerçons pas. Nous n'avons aucun contrôle sur les feux de forêt, les inondations, les avalanches, le temps froid et les choses de cette nature, donc nous comptons sur les transporteurs ferroviaires pour disposer d'une capacité excédentaire de wagons, d'équipes et de locomotives afin de rattraper le retard lorsque surviennent ces perturbations que nous ne contrôlons pas. Nous ne voyons pas nos transporteurs ferroviaires le faire. Ils prennent souvent beaucoup de retard et il leur faut des mois et des mois pour le rattraper et, dans certains cas, ils n'y arrivent tout simplement pas.
En ce qui concerne la main-d'oeuvre, c'est un élément sur lequel nous pouvons exercer un contrôle. Nous croyons fermement qu'un service aussi essentiel, et c'est l'élément vital de notre économie, devrait être essentiel. Bien honnêtement, si la direction du transporteur ferroviaire ou le syndicat en question estime que ses positions sont raisonnables, l'un ou l'autre ne devrait pas hésiter du tout à se soumettre à un arbitrage exécutoire. C'est un mystère permanent de savoir pourquoi nos services ferroviaires ne sont pas considérés comme essentiels et pris en charge de cette façon d'un point de vue réglementaire.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais que le greffier m'indique si les représentants de l'Association canadienne des traversiers sont toujours absents. Ils sont absents? D'accord.
Ma question s'adressera à M. Darby, des Manufacturiers et exportateurs du Canada.
Vous avez parlé de toute la question de la relocalisation, du moins de la possibilité de faire affaire avec des fournisseurs plus rapprochés que par le passé. Vous avez parlé de la possibilité de faire affaire avec des fournisseurs canadiens ou québécois plutôt qu'avec des fournisseurs qui proviennent de l'étranger, ou même de relocaliser des usines ou des unités de fabrication ici plutôt que de les garder à l'étranger.
C'est un phénomène qu'on a vu apparaître davantage récemment. Auparavant, on avait l'impression que tout se dirigeait vers la délocalisation alors que, maintenant, on voit qu'une tendance inverse se dessine. Pourriez-vous nous en parler et nous expliquer pourquoi cette question est importante pour vous?
Croyez-vous qu'il serait pertinent, par exemple, qu'il y ait des programmes ou des mesures gouvernementales qui favorisent la relocalisation et la substitution afin que nous soyons moins dépendants de l'étranger sur le plan de l'approvisionnement?
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Je vais saisir l'occasion, si vous le permettez.
Du point de vue du secteur manufacturier, en l'occurrence les aliments et boissons, je pense que nous devons nous pencher, tout d'abord, sur la nécessité d'une stratégie industrielle ou d'une politique industrielle pour le Canada. Je pense qu'elle serait pluridimensionnelle. Elle inclurait des choses comme le transport et l'infrastructure.
Pour aller droit au but de la question que vous avez posée, je pense aussi que nous devons réfléchir à la façon d'attirer des investissements au Canada et d'encourager les entreprises canadiennes à poursuivre leur croissance ici tout en attirant des entreprises étrangères. Je pense qu'une partie de cette question porte aussi sur l'automatisation et la robotique ainsi que sur l'adoption accrue de la technologie.
Il est certain que dans mon secteur d'activité, nous sommes loin derrière d'autres pays en ce qui concerne l'adoption de l'automatisation technologique. Je pense qu'il s'agit d'un problème qui dépasse largement la simple question des chaînes d'approvisionnement, mais je pense qu'il concerne, au bout du compte, la façon dont nous pouvons garantir une base manufacturière et industrielle solide dans le pays.
Je pense qu'il y a deux choses à dire.
La première est que nous devons être attrayants. Nous avons évidemment parlé de politiques visant à attirer davantage de main-d'oeuvre au Canada et nous devons augmenter notre immigration économique. Deuxièmement, nous devons augmenter les mesures d'encouragement à l'implantation de capitaux ici.
Nous avons besoin de plus d'automatisation au Canada. Nous devons réduire notre dépendance à la seule main-d'oeuvre. Si nous le faisons, nous aurons plus de chances d'atteindre un niveau de compétitivité dans notre secteur manufacturier, qu'il s'agisse de l'alimentation, de l'automobile, des machines ou de la biotechnologie, qui nous permettra d'être plus compétitifs par rapport aux pays qui sont nos concurrents.
C'est un problème qui se pose pour le Canada depuis des décennies. Nous avons pris du retard. Notre parc d'immobilisations est vieux. Nous n'utilisons pas la technologie la plus récente. Nous avons substitué la main-d'oeuvre aux immobilisations et c'est un problème.
Nous avons plaidé énergiquement pour la nécessité de trouver des moyens de favoriser les investissements dans le secteur industriel au Canada pour que nous puissions devenir plus résilients.
J'ai une autre question, à laquelle vous pourriez peut-être répondre.
Nous constatons que le Canada, au fil du temps et notamment au cours des récentes années, n'a pas été beaucoup porté à conclure des accords de libre-échange. Quand nous regardons toute la question de l'accès aux marchés publics ou, du moins, la question des politiques en matière de contenu local, nous constatons que bon nombre de personnes se sont inquiétées de voir que certaines entreprises d'ici seraient défavorisées, d'une certaine façon, par rapport aux entreprises étrangères en raison de ce genre de disposition.
Est-ce que vous pensez que si l'on réinstaurait les exigences relatives aux contenus locaux, cela pourrait être favorable à l'industrie manufacturière d'ici?
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Le secteur maritime est réglementé, tout d'abord, à l'échelle mondiale par l'Organisation maritime internationale, une organisation sous l'égide des Nations Unies. Le signe le plus positif est que nous voyons des transporteurs adopter des mesures plus énergiques que celles d'un organisme de réglementation mondiale. Cette évolution est largement due aux clients.
Les clients doivent améliorer le rendement de leur chaîne d'approvisionnement et ils s'attendent à ce que les transporteurs maritimes fassent partie de cette solution. Par exemple au Canada, des entreprises ont maintenant adopté les biocarburants et étendent considérablement leurs essais de biocarburants. Je dirais que, comme solution provisoire, vous verrez davantage de transporteurs se tourner vers le GNL, comme carburant.
En grande partie, toutes ces mesures sont destinées à répondre aux exigences de leurs clients, qui attendent d'eux qu'ils améliorent leur rendement. Il n'y a rien de mieux que de voir des concurrents essayer de se surpasser en matière de réduction des émissions.
Le défi est-il énorme? Oui. L'échéancier est-il serré? Oui. Nous parlons d'actifs qui ont une durée de vie de 20 à 30 ans et les dirigeants doivent prendre des décisions aujourd'hui afin d'adopter les technologies qui permettront d'atteindre des cibles d'émissions nettes et nulles pour 2040 et 2050. Le défi est énorme.
C'est un très bref aperçu de ce qui se passe sur le marché.
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Bien sûr, votre exemple est intéressant.
Rendre l'ensemble du secteur manufacturier plus résilient. Cela signifie être capable de rivaliser et de devenir le substitut pour ces éléments. Il faut investir dans l'automatisation et dans les usines et l'équipement pour permettre aux entreprises d'être...
Nous avons pris du retard sur les États-Unis depuis des années. L'investissement par travailleur dans le secteur manufacturier est plusieurs fois plus élevé aux États-Unis qu'au Canada. Cela signifie qu'ils bénéficient de meilleures technologies et, dans certains cas, de technologies plus vertes pour fabriquer les mêmes produits.
N'oubliez pas que les États-Unis sont à la fois notre plus grand client et notre plus grand concurrent. Nous fabriquons des choses ensemble, mais nous sommes aussi en concurrence.
L'investissement dont je parle pour la fabrication et l'exportation vise l'équipement, les usines et l'automatisation. Pour ce qui est de l'infrastructure globale, je pense avoir dit plus tôt que le Canada doit investir pour augmenter la résilience de son infrastructure afin d'être en mesure de composer avec les hauts et les bas de l'économie.
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J'aurais seulement deux choses à dire du point de vue de la production d'aliments et de boissons. La première concerne la main-d'oeuvre. Pour changer la donne, il faudrait investir les ressources nécessaires à la refonte de notre système d'immigration pour garantir que nous avons les personnes et les systèmes dont nous avons besoin pour traiter les demandes d'immigration et de résidence en temps opportun.
La deuxième, qui s'appuie sur ce que Mme Tranberg et d'autres ont dit, est de nous assurer qu'en ce qui concerne l'infrastructure, nous prenions les mesures qui garantissent que nous n'aurons pas à subir ces arrêts inutiles de l'infrastructure. Presque chaque année, nous sommes confrontés à une grève ou à une menace de grève, que ce soit dans le transport ferroviaire ou dans les ports. Comme M. Bjornson l'a dit, nous ne pouvons pas nécessairement empêcher les catastrophes naturelles, mais si nous veillons à disposer d'une capacité excédentaire dans notre infrastructure intérieure, nous nous assurons de ne pas avoir ces interruptions inutiles alors qu'il existe d'autres moyens de régler ces situations.
Dans certains cas, nous parlons d'aliments, qui sont essentiels pour que les gens puissent se nourrir. Ce sont des produits essentiels, des biens essentiels que nous fournissons. Il est absolument insensé de penser que des entreprises attendent sans savoir quand elles ne seront pas en mesure d'acheminer leurs fournitures dans le pays, leurs emballages dans le pays, leurs produits hors du pays, les animaux vivants être transportés. Nous devons trouver une solution. C'est tout simplement inacceptable dans un pays comme le Canada.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Darby.
Un témoin de l'Institut de recherche en économie contemporaine nous a suggéré une mesure qui pourrait, selon lui, aider à rendre nos entreprises plus compétitives et à uniformiser les règles du marché. Il propose la mise en place d'une tarification du carbone sur les importations.
Au Québec, l'acier est produit à partir de l'hydroélectricité. Dans d'autres pays, il est souvent produit à partir du charbon. Le processus de fabrication est donc beaucoup moins polluant chez nous, et l'effet sur le climat est incomparable.
Nos entreprises sont assujetties à des normes environnementales souvent beaucoup plus élevées que celles retrouvées dans d'autres pays.
La tarification du carbone sur les importations ne pourrait-elle pas représenter une piste intéressante?
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Je vous remercie beaucoup de votre question, monsieur Barsalou‑Duval.
Nous observons en effet beaucoup plus de périodes où ce genre de perturbations se produit. Cet été, par exemple, l'économie dans l'île de Vancouver, en Colombie‑Britannique, sera probablement affectée. Le tourisme, c'est bien, mais les touristes doivent se rendre sur l'île d'une façon ou d'une autre. Or il y a pénurie d'équipages pour emmener les gens sur l'île de Vancouver.
Le phénomène se produira aussi dans d'autres régions. D'ailleurs, des régions éloignées se sont récemment retrouvées sans nourriture en raison d'un manque de personnel. Cette pénurie est en partie due à la pandémie, mais elle existait avant aussi.
Comme l'a dit Mme Sullivan, la nourriture est importante. Or nous avons connu des perturbations de ce côté aussi et nous en observons de plus en plus souvent.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux de voir que M. Buy, de l'Association canadienne des traversiers, a pu se joindre à nous.
Évidemment, dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, comme vous le savez très bien, beaucoup de collectivités dépendent des traversiers et tout récemment, une annulation majeure causée par des problèmes de personnel sur le traversier a laissé en plan beaucoup de passagers. Comme le traversier qui se rend à Haida Gwaii, par exemple, transporte beaucoup de marchandises destinées aux magasins de la région, nous avons vu des étagères vides et cela a eu des conséquences énormes. Je pense que ce problème est en voie d'être résolu, mais bien sûr, l'arriéré qui en découle prend un certain temps à se résorber.
Peut-être qu'à partir de vos discussions avec B.C. Ferries, vous pourriez nous donner une certaine idée de ce à quoi ressemble cette reprise et de l'importance des répercussions de la COVID sur les pénuries de main-d'oeuvre dans le secteur des traversiers.
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Merci beaucoup, monsieur Bachrach. Je m'attendais tout à fait à ce que vous posiez cette question. Je suis heureux de voir que vous l'avez fait.
Nous avons effectivement subi un très gros revers dans les environs de Haida Gwaii lorsque la plupart des membres d'un équipage sont tombés malades de la COVID. Cependant, cela a révélé le manque d'équipages de remplacement et le fait que nous ne sommes pas en mesure de compter sur suffisamment de membres d'équipage dans tout le réseau pour remplacer les gens. Cette situation est bien antérieure à la COVID. Le problème perdurera encore longtemps. Cela aura une incidence sur l'Île de Vancouver cet été. Il y aura encore certainement une incidence dans tout le pays également.
Pour vous donner une idée de ce qui se passe, avant la pandémie, de nombreux postes étaient vacants dans tout le secteur et en Colombie-Britannique. Ils étaient vacants simplement parce que nous n'étions pas en mesure de les pourvoir avec les bonnes personnes. La pandémie a augmenté les taux de départ à la retraite chez tous nos exploitants. L'obligation vaccinale a aussi créé d'autres perturbations. À titre d'exemple, environ 150 employés de BC Ferries ne sont pas disponibles à cause de cela.
Toute cette situation a créé des points sensibles et des défis supplémentaires. Nous essayons de les résoudre, mais ils ne peuvent être résolus que par un travail de réglementation, une augmentation de l'immigration, comme Mme Sullivan et d'autres l'ont mentionné, et un travail d'automatisation. C'est la seule façon de les résoudre.
Ai-je de l'espoir pour cet été, monsieur Bachrach? Je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup d'espoir, mais j'espère que les leçons que nous avons tirées de la pandémie auront une incidence sur les efforts déployés dans un proche avenir.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier tous nos invités pour leur témoignage aujourd'hui. Je me demande parfois si nous n'avons pas trop d'invités, car nous n'avons pas l'occasion de poser beaucoup de questions à chacun d'eux.
Ma première question s'adresse à M. Darby et concerne ce qu'il dit de l'état de la chaîne d'approvisionnement. Je vais donner un exemple rapide. J'ai eu la chance de visiter une entreprise dans ma circonscription la dernière fois que nous nous sommes rendus dans nos circonscriptions. Elle s'appelle Autoliv et compte 120 employés. Elle fabrique des ceintures de sécurité, et celles-ci représentent, en fait, plus de 53 % de ses produits, je crois. C'est une entreprise qui est ici, au Canada, et qui est également présente aux États-Unis.
En ce qui concerne les employés, elle a dû augmenter leur salaire afin d'attirer ce dont elle a besoin là-bas, et à ce moment précis, heureusement, elle est à ce niveau. Le problème, c'est que lorsqu'ils augmentent ce taux et rivalisent avec leurs homologues américains, ils le réexaminent à peu près tous les deux ans — c'est ce qu'il disait — pour voir si c'est viable ou non.
Bien que les employés canadiens semblent certainement avoir un meilleur contrôle de la qualité, d'après ce que j'ai compris, lorsqu'on commence à prendre en compte l'augmentation du coût de la taxe sur le carbone, non seulement sur ce qu'ils doivent payer pour le transport, mais aussi dans leurs propres bâtiments, et lorsque les impôts fonciers sont plus élevés — comme je le sais, venant d'un milieu municipal — parce qu'il est plus facile de frapper ces industries que de frapper les particuliers de la collectivité...
M. Darby, vous dites que vous êtes inquiet. Est-ce un mot assez fort pour décrire la situation ou devrait-on plutôt parler de crise à l'heure actuelle?
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Vous auriez pu faire mon travail très bien. J'ai bien aimé cela. C'était bien fait.
Sérieusement, le problème que nous avons est que jusqu'à la pandémie, la production industrielle du Canada se portait bien, comme vous l'avez mentionné, parce que les États-Unis pouvaient essentiellement prendre tout ce que nous pouvions fabriquer. Ils étaient en feu, et nous avions donc tendance à substituer la main-d'oeuvre au capital et à faire tourner nos usines au maximum. Ce que la pandémie nous a amenés à examiner, c'est la question suivante: vais-je être compétitif lorsque nous émergerons? Mes prix seront-ils compétitifs? La qualité n'est généralement pas un problème pour les entreprises canadiennes. Il s'agit de savoir si mes prix pourront être compétitifs et quelles seront les répercussions de toutes ces taxes, qu'il s'agisse de taxes locales ou de taxes foncières.
Oui, nous avons dit au gouvernement que nous devions avoir un plan. Nous n'avons pas de plan de secteur pour le moment. Maintenant que nous avons des accords de libre-échange avec tant de pays, comment allons-nous faire concurrence à ces pays qui dépensent beaucoup plus? Des États comme le Michigan dépensent beaucoup plus en incitatifs que l'ensemble du Canada, par exemple. Comment pouvons-nous faire cela? Comment pouvons-nous attirer ces capitaux ici pour qu'au lieu de se demander, comme vous l'avez mentionné, s'il faut augmenter la production ici ou la transposer aux États-Unis, nous rendions plus évident ou plus facile pour eux de dire, installons-nous au Canada?
Est-ce une préoccupation? C'est une inquiétude concernant les chaînes d'approvisionnement. Je suis vraiment préoccupé par l'avenir du secteur industriel.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie.
J'aimerais parler, pour commencer, de la mesure dans laquelle la consultation entre le gouvernement et au moins certains des partenaires dans ma région du pays a été robuste. Je vais adresser mes questions à l'un de ces partenaires avec lequel nous avons eu de robustes communications et consultations, à savoir l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa et Mme Fenn.
Madame Fenn, je commencerai par vous féliciter, ainsi que votre organisation et votre équipe de l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa, pour le travail que vous avez accompli en vue d'augmenter les capacités dans un port intermodal au nom des villes de Hamilton, Niagara et Oshawa. J'aimerais approfondir un peu ce sujet, surtout en ce qui concerne les avantages d'investir dans les Grands Lacs et le Saint-Laurent, et en particulier dans la région de Niagara, Hamilton et Oshawa. La structure élargie actuelle de la HOPA, l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa, augmente votre capacité globale.
Cela dit, nous avons beaucoup entendu parler de ce sujet lors des consultations que nous avons eues au cours des dernières réunions du Comité. Nous avons entendu parler de l'amélioration des capacités en ce qui concerne: le renforcement global de la performance du commerce international que nous aurons en tant que pays à mesure que nous améliorons ces capacités; les ports intelligents; l'intégration par la numérisation; l'infrastructure commerciale intermodale; les investissements dans cette infrastructure, qu'il s'agisse de transport maritime, ferroviaire, terrestre ou aérien; l'adoption de la transition énergétique, comme les avantages du transport maritime par rapport aux autres modes de transport; et, bien sûr, des choses auxquelles nous ne pensons pas si souvent, comme l'amélioration des capacités de l'ASFC et d'autres qui complètent vos opérations.
Je vais vous poser quelques questions, madame Fenn. Premièrement, comment pouvez-vous aider la logistique de distribution des fabricants au sein des chaînes d'approvisionnement en ce qui concerne un fonctionnement dans le cadre de votre partenariat? Deuxièmement, comment pouvez-vous contribuer à une stratégie nationale de fabrication? Troisièmement, quels investissements ont été réalisés et doivent l'être pour améliorer la capacité globale de HOPA et, par conséquent, renforcer la fluidité des chaînes d'approvisionnement? Estimez-vous que l'Administration portuaire de Hamilton-Oshawa est un port intelligent?
Enfin, Mme Fenn, quelles recommandations feriez-vous dans le cadre de l'examen de la modernisation du port pour satisfaire à tous les points ci-dessus?
Nous sommes certainement heureux de servir les collectivités de Hamilton, d'Oshawa et de Niagara. Au cours des deux dernières années, nous avons réuni ces collectivités et leurs actifs au sein d'un réseau portuaire afin d'offrir un service novateur et de mieux répartir l'infrastructure, l'infrastructure de transport et de commerce dans la région élargie du Golden Horseshoe en réponse aux besoins de cette région très particulière du pays, le coeur manufacturier et un centre démographique en croissance rapide.
Vous avez parlé de la fabrication. L'une des choses dont les fabricants du sud de l'Ontario ont le plus besoin est l'espace pour croître. À mesure que la population augmente et que la pression sur le territoire du sud de l'Ontario s'intensifie, la province souffre d'une grave pénurie d'espaces industriels multimodaux comme ceux que nous exploitons. Ce que nous espérons faire, et ce que nous faisons à Niagara, et ce que nous faisons à Oshawa et à Hamilton, c'est de ramener des espaces sous-utilisés à une exploitation plus intensive dans le cadre du réseau de transport. Nous aimerions voir davantage d'occasions — que les terrains fassent partie du portefeuille fédéral ou qu'il s'agisse d'autres espaces disponibles — de mettre ces terrains au travail dans le cadre de la stratégie industrielle dont d'autres autour de cette table ont parlé.
Vous avez parlé d'investissements. Le programme d'investissement avec lequel la HOPA fonctionne est d'environ 30 millions de dollars par an, mais nous avons une demande assez forte venant d'entreprises qui souhaitent s'installer, fonctionner et se développer dans les ports du Canada. J'ai parlé des excellentes retombées du Fonds national des corridors commerciaux dans ma déclaration liminaire, et de l'investissement à effet de levier que nous avons pu réaliser grâce à lui, mais nous recevons plus de projets que nous ne pouvons en réaliser dans les limites de notre capacité d'emprunt. C'est le genre de chose que nous aimerions voir aborder dans le cadre de l'examen de la modernisation des ports, en donnant aux ports un peu plus de marché et d'approche entrepreneuriale pour la réalisation de certains de ces projets, et une orientation vers le marché pour leur financement.
Vous avez posé une question sur les ports intelligents. L'utilisation de données et de renseignements pour nous aider à comprendre et à prendre les meilleures décisions en matière de cargaison au sein de notre réseau portuaire est un sujet sur lequel nous avons travaillé avec plusieurs de nos partenaires, y compris Transports Canada. Nous étudions également la possibilité de réinventer les ports en tant que carrefours d'énergie verte. Je crois que ce serait une véritable occasion dans notre espace dans la région de Niagara. C'est pourquoi nous et nos partenaires portuaires avons demandé l'accès à des fonds d'innovation spécialisés et à ce genre de choses qui peuvent nous aider à faire des ports des carrefours de l'hydrogène et ce genre de choses que nous avons vues dans d'autres parties du monde.
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Merci, monsieur le président.
Je vais poursuivre avec M. Buy, de l'Association canadienne des traversiers.
J'imagine que, dans le cadre de vos opérations, vous devez beaucoup utiliser des infrastructures fédérales dans leur état actuel. Par exemple, j'entends souvent des histoires de peur de pêcheurs qui ne sont pas capables de partir ou d'accoster tellement les quais sont en mauvais état.
Est-ce que vous seriez en mesure de qualifier l'état des infrastructures fédérales en général, du moins de celles que doivent utiliser les traversiers?
Par ailleurs, quand je regarde les programmes de subvention et d'aide gouvernementale qui existent en matière d'infrastructure ou de transport en commun, il semble que les traversiers en soient complètement exclus. Pourtant, on cherche souvent des projets en région qui pourraient aider le transport en commun. En effet, en région éloignée, on installe rarement un métro ou un train à très grande fréquence.
Avez-vous l'impression que les traversiers en sont exclus par le gouvernement canadien?
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Il est évident que, quand le gouvernement a annoncé des programmes pour l'environnement et pour les transports en commun, etc., il a pris des décisions qui ont exclu les traversiers, puisque les programmes récents de financement pour décarboniser le transport ne touchent pas le secteur des traversiers. Nous en sommes exclus. C'est clair.
Nous avons demandé au gouvernement fédéral d'y participer, lors de l'annonce du budget, l'année dernière; nous l'avions demandé il y a quelque temps auparavant, et c'était la même réponse. Donc, nous avons été exclus de cela.
C'est évidemment un problème, monsieur Barsalou‑Duval, et nous sommes déçus. En réalité, lorsque le gouvernement fait des annonces pour décarboniser le transport maritime et conclut des accords internationaux, tous les traversiers veulent y participer. Cependant, ils reconnaissent qu'un traversier est construit pour 40 ans.
Nous avons besoin d'aide pour changer les choses. En effet, nous avons des problèmes à cet égard, et le gouvernement ne nous aide pas.
Je ne peux pas faire de commentaires sur les infrastructures fédérales, car la majorité de nos opérateurs utilisent leurs propres infrastructures, qui auraient d'ailleurs besoin de financement.
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Merci, monsieur le président.
Dans votre dernière réponse, vous avez décrit de façon assez détaillée les défis que posent la dotation en personnel, le recrutement et la relève.
Lors de notre dernière réunion, j'ai communiqué et correspondu brièvement avec Kris Olsen, qui est le maire du village de Queen Charlotte, à Haida Gwaii, et je lui ai demandé s'il avait des questions concernant les traversiers qu'il voulait que je transmette. C'est aussi à ce sujet qu'il voulait des renseignements. Il voulait savoir si les exploitants de traversiers, et en particulier B.C. ferries, je pense, ont mis en place un plan de relève, en particulier pour les ingénieurs et les officiers de bord.
En ce qui concerne la question plus large de la relève, des départs à la retraite et du recrutement d'employés dans ce secteur, les exploitants ont-ils des plans en place et travaillent-ils de façon proactive pour relever le défi de s'assurer qu'ils ont suffisamment de personnel pour exploiter les traversiers et soutenir les collectivités?
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Monsieur Bachrach, tous les témoins dans cette salle vous ont dit, je pense, que la main-d'oeuvre est un enjeu clé.
Nous sommes certainement touchés de la même façon que tous les autres témoins et tous les autres secteurs au Canada. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre au Canada. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée dans le secteur maritime, et dans le secteur des traversiers, nous ne sommes pas différents de tous les autres. Partout au pays, nous sommes confrontés à des pénuries de main-d'oeuvre. Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas lié à une pandémie. Cela dure depuis un certain temps.
Alors oui, en effet, les exploitants de traversiers ont des plans et ont travaillé avec diligence pour répondre à ces préoccupations. Ils ont effectivement publié des offres d'emploi. Ils ont effectivement mené des campagnes de sensibilisation dans les écoles. Il y a tout un tas d'activités en cours. Le fait est que nous avons toujours affaire à un bassin limité de travailleurs potentiels dans ce secteur.
Il y a donc deux autres possibilités, et pour cela nous avons besoin de votre aide, de celle du gouvernement en quelque sorte.
La première consiste à faire venir des personnes de l'extérieur. Le gouvernement fédéral a commencé à conclure des accords internationaux pour reconnaître les titres de compétences des exploitants dans différents pays. Nous n'allons pas obtenir des remplaçants pour tous nos équipages de Norvège, de Belgique et de France. Nous avons besoin que le gouvernement se concentre sur les pays où se trouve le plus grand bassin de main-d'oeuvre pour nos membres — les Philippines, l'Indonésie et d'autres. C'est la première étape.
La deuxième étape consiste à examiner nos propres règlements. Les traversiers exploités en Colombie-Britannique, par exemple, et des traversiers semblables au Danemark, pour des distances et un nombre de passagers semblables, requièrent 16 membres d'équipage en C.-B. contre neuf au Danemark. C'est une préoccupation importante. C'est une question de réglementation, rien d'autre.
Il y a donc...
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Je peux dire qu'en général, le gouvernement a appuyé les changements que nous avons apportés à nos activités — peut-être pas en ce qui concerne le financement, comme je l'ai indiqué dans ma réponse précédente.
Quoi qu'il en soit, il faut toujours amener l'électricité jusqu'au rivage, là où les traversiers vont se recharger. Ce n'est pas fait. Si je peux me permettre, dans une autre région du pays, en Nouvelle-Écosse, par exemple, certains exploitants aimeraient avoir des traversiers électriques, mais il n'y a aucun moyen d'acheminer l'électricité jusqu'au rivage. Par conséquent, cela ne se produira pas.
Donc, oui, vous avez raison, Madame Gladu. Lorsque nous nous sommes rencontrés, j'ai mentionné que c'était un problème. C'est toujours un problème, et ce le sera pour un certain temps encore.
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C'est un fait très rare, madame Gladu. Je vous en suis très reconnaissant.
J'aimerais également remercier tous les témoins, en particulier ceux qui ont dû comparaître deux fois devant le Comité en raison des votes qui ont eu lieu la semaine dernière. Nous leur en sommes très reconnaissants. Il s'agit de la dernière réunion pour cette étude particulière, alors nous tenons à vous remercier.
Vous pouvez, mesdames et messieurs les témoins, vous déconnecter à votre guise. Je demande aux membres de rester afin que nous puissions consacrer les 15 dernières minutes de cette réunion aux travaux du Comité.
Merci beaucoup à tous.
Chers collègues, je voulais simplement profiter des deux dernières minutes pour passer en revue le calendrier du Comité pour le mois prochain afin de m'assurer que nous sommes tous sur la même longueur d'onde et que nous savons tous ce que l'on attend de nous pour que tout se déroule le plus rapidement et le plus harmonieusement possible.
Le premier point à l'ordre du jour de la semaine prochaine est l'examen de deux ébauches de rapport. Le premier, qui aura lieu lundi prochain, le 9 mai est l'étude sur la sécurité ferroviaire. Le second, qui aura lieu le jeudi 12 mai, sera le rapport de l'étude sur les investissements ciblés en infrastructure. Si vous n'avez pas encore reçu les rapports, veuillez en informer le greffier et il vous les fera parvenir.
La semaine suivante, soit les 16 et 19, nous commencerons l'étude proposée par Mme Lantsman sur la réduction des formalités administratives et des coûts dans les aéroports ruraux et urbains du Canada. La semaine suivante sera une semaine de circonscription, suivie d'un retour le 30 mai. À ce moment-là, le et les fonctionnaires du ministère comparaîtront devant le Comité pour parler du budget principal des dépenses. Suivra la troisième réunion consacrée à l'étude sur les aéroports ruraux.
Si vous n'avez pas proposé de témoins, chers collègues, veuillez le faire dès que possible afin que nous puissions donner au greffier et à son équipe le temps nécessaire pour trouver les témoins et assurer leur participation. N'oubliez pas qu'immédiatement après l'étude proposée par Mme Lantsman, nous allons passer directement aux pénuries de main-d'oeuvre prévues. Si vous ne l'avez pas encore fait, proposez vos témoins pour ces deux sujets.
En outre, et c'est tout aussi urgent, le greffier a demandé que, d'ici vendredi prochain, nous présentions tous nos instructions de rédaction pour cette étude particulière que nous venons de terminer, afin que ces personnes incroyables qui sont assises ici puissent nous remettre le rapport avant la fin de la session.
Avant de donner la parole à Mme Lantsman pour qu'elle parle de sa motion, y a-t-il des questions, des objections ou des remarques sur le calendrier du mois prochain?
Je ne vois aucune objection.