:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup de nous avoir invités aujourd'hui afin de vous parler du plan de conservation national.
[Français]
Depuis que le gouvernement s'est engagé à élaborer un plan national de conservation lors du discours du Trône de 2011, Environnement Canada, en collaboration avec Parcs Canada, a entrepris des discussions préliminaires avec un grand nombre de partenaires. Ces discussions préliminaires étaient surtout axées sur l'identification de priorités, d'occasions et de défis à surmonter ainsi que sur les éventuelles caractéristiques principales que pourrait comporter ce plan.
[Traduction]
Grâce à ces discussions préliminaires, nous avons constaté que l'élaboration d'un plan de conservation national qui tiendrait compte des réalisations courantes, mais aussi des approches novatrices en matière de conservation, dont l'intendance des paysages utilisés, semble bénéficier d'un soutien solide. De plus, un plan de conservation national devrait inclure des composantes terrestres, marines et d'eau douce.
Pour mettre les choses en contexte, notons que le gouvernement du Canada fait des progrès en matière de conservation. Seulement depuis les six dernières années, par exemple, le gouvernement a pris des mesures qui ajouteront plus de 150 000 kilomètres carrés aux terres et eaux gérées par Parcs Canada — une augmentation approximative de 50 p. 100. Pendant ce temps, les aires protégées fédérales ont augmenté d'environ 11 p. 100.
Par exemple, le gouvernement a créé trois nouvelles réserves fauniques nationales au Nunavut et est en voie d'en créer cinq autres aux Territoires du Nord-Ouest, en plus de la réserve nationale marine de faune des îles Scott dans l'Ouest. Le gouvernement se concentre aussi sur la protection d'espèces importantes et sur la collecte et l'échange d'information pour appuyer ses décisions quant à la protection de leur habitat.
Le gouvernement travaille aussi volontairement avec les Canadiens et Canadiennes et priorise les efforts d'intendance par l'entremise de plusieurs programmes, dont la Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes, le programmes des dons écologiques et le programme de conservation des zones naturelles.
Le programme des dons écologiques offre aux propriétaires fonciers des avantages fiscaux pour les dons de terres écosensibles. Le programme de conservation des zones naturelles est régi par Conservation de la nature Canada et d'autres organisations pour acheter des terres écosensibles.
Toutefois, malgré les efforts continus en matière de conservation déployés dans l'ensemble du Canada, il y a encore de nombreux défis à relever. La perte et la fragmentation d'habitats, les espèces exotiques envahissantes et d'autres facteurs contribuent au déclin de l'intégrité des écosystèmes et de la biodiversité.
Des efforts continus en matière de conservation doivent être déployés dans l'ensemble du Canada, et tous les segments de la société doivent y contribuer. C'est pourquoi le gouvernement voit plutôt le plan de conservation national comme un plan réellement national et non une simple initiative fédérale.
En tant qu'autorités principales d'intendance des terres et des ressources au pays, les provinces et les territoires jouent un rôle clé en matière de conservation. Les groupes autochtones, les organisations environnementales, l'industrie et la population canadienne contribuent aussi considérablement à la conservation de l'environnement naturel du Canada.
Une approche nationale de conservation pourrait contribuer à établir et à faire progresser des priorités mutuelles en la matière afin d'optimiser les efforts et de réaliser des synergies dans des domaines où, ensemble, le gouvernement fédéral et ses partenaires et intervenants pourraient accomplir davantage ou faire les choses différemment.
Dans cette optique, un plan de conservation national pourrait contribuer à la prospérité à long terme du Canada en sensibilisant la population à ces questions et en facilitant la conservation des espaces naturels et des espèces qui soutiennent l'environnement, la santé humaine et, de façon très importante, l'économie canadienne.
En ce qui concerne le point de vue préliminaire du ministère, un plan de conservation national pourrait comporter trois éléments clés, soit conserver les espaces naturels canadiens; former des liens entre les Canadiens et la nature, ainsi qu'entre les habitats et les écosystèmes par la mise en oeuvre de mesures d'intendance, ce qu'on appelle les trajets de passage de la faune; et restaurer les écosystèmes dégradés et rétablir les espèces en péril.
En janvier de cette année, le ministre Kent a tenu une table ronde avec des représentants d'organisations non gouvernementales, d'associations du secteur privé, des chefs de file en matière de conservation de partout au pays et des représentants des premières nations. La réunion a permis d'entendre de nombreux spécialistes de la conservation sur ce qui, de leur point de vue, devrait constituer les éléments clés d'un plan de conservation national.
Un certain nombre de thèmes clés sont ressortis de la table ronde et contribueront à faire progresser les travaux dans le cadre du plan de conservation national. Par exemple, les participants à la table ronde ont identifié le rapprochement de la population urbaine, les nouveaux arrivants et les jeunes Canadiens et Canadiennes avec la nature comme un possible élément d'un plan de conservation national. Bien qu'en général la population canadienne soit fière de son patrimoine naturel, bien des gens n'ont pas la possibilité d'interagir directement avec la nature. Le rapprochement des Canadiens et des Canadiennes avec la nature pourrait être une façon de favoriser une plus grande participation individuelle directe aux efforts de conservation.
Comme je l'ai mentionné précédemment, il y a un grand intérêt envers l'examen d'approches novatrices en matière de conservation pouvant bonifier les succès actuels et devenir un élément clé d'un plan de conservation national. Les représentants de l'industrie à la table ronde ont suggéré que, même si le secteur privé participe activement à la conservation, la création d'un plan de conservation national pourrait favoriser l'échange de pratiques exemplaires et améliorer l'intendance des paysages utilisés. De même, de nombreux intervenants de l'industrie privée et propriétaires fonciers seraient prêts à envisager l'utilisation d'outils économiques pouvant favoriser les efforts de conservation, des outils qui s'ajouteraient aux mesures déjà en place pour contribuer à l'atteinte des objectifs du pays en matière de conservation.
L'évaluation des progrès en matière de conservation a été un des thèmes centraux de la table ronde. Cela nous renvoie à la nécessité d'élaborer des approches novatrices en matière de conservation et d'intendance. Il faut ainsi voir au-delà des mesures de protection traditionnelles pour avoir une idée des progrès réalisés au moyen d'outils novateurs qui facilitent la conservation des paysages utilisés, grâce à des pratiques de pointe employées sur les terres privées qui ne font peut-être pas partie des facteurs mesurés en ce moment.
Un thème important issu de la table ronde a été l'importance de faire activement participer les provinces et les territoires à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan de conservation national, de façon à ce que les efforts déployés par les différents intervenants dans un même écosystème tendent tous vers un but commun. Au cours des dernières années, des provinces et des territoires ont élaboré leurs propres stratégies en matière de biodiversité et de ressources. Bien que ces stratégies soient axées sur la préservation et la conservation de la diversité biologique au sein d'une province ou d'un territoire donné, elles visent aussi l'obtention de résultats économiques et favorisent la consolidation des efforts déployés à l'échelle du pays.
D'importantes leçons peuvent être tirées de ces initiatives provinciales et territoriales — ce qui a été fait et ce qui a fonctionné —, et nous devons appliquer ces principes au plan de conservation national.
[Français]
Pour ce qui est de la contribution fédérale à un plan de conservation national, il sera important de tirer profit de l'influence du gouvernement dans divers secteurs: sa portée internationale, ses capacités scientifiques, de collecte et gestion de données, ainsi que de sa capacité à réunir divers groupes et personnes pour participer à un dialogue ouvert.
[Traduction]
En conclusion, Environnement Canada se réjouit à la perspective de recevoir les conseils des membres du Comité permanent sur l'élaboration d'un plan de conservation national.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens d'abord à remercier le comité d'avoir invité Parcs Canada à discuter avec vous de son rôle dans l'élaboration d'un plan de conservation national.
J'aimerais donner mon appui aux commentaires de M. Keenan concernant l'importance d'élaborer un plan de conservation national faisant fond sur les succès et établissant des approches novatrices pour protéger la santé et la diversité de la faune et des écosystèmes du Canada, au profit des générations d'aujourd'hui et de demain.
Nos homologues en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde nous assurent que des approches générales cohérentes en matière de conservation sont essentielles au soutien des écosystèmes, des économies et de nos collectivités.
[Français]
Comme vous le savez, Parcs Canada apporte, en collaboration avec ses partenaires et ses intervenants, une grande contribution aux principaux éléments autour desquels peut s'articuler un plan national de conservation, et plus particulièrement en ce qui concerne les domaines thématiques auxquels les participants de la table ronde du ministre ont dit accorder une grande importance.
Parcs Canada entre en relation avec les Canadiens vivant en zone urbaine, les néo-Canadiens et les jeunes Canadiens, par exemple. L'agence élabore de nouveaux modèles pour la création d'aires protégées et utilise des technologies avancées dans le cadre de ses initiatives de conservation et de mobilisation. Les réussites de Parcs Canada dans ces domaines sont en grande partie attribuables aux solides partenariats de collaboration de l'agence avec les provinces et les territoires, les peuples autochtones, le secteur privé et les organisations non gouvernementales de conservation.
[Traduction]
J'aimerais prendre quelques minutes pour expliquer au comité de quelle façon le mandat de Parcs Canada et quelques-unes de ses récentes réalisations peuvent offrir des bases solides pour l'élaboration d'un plan de conservation national. Je note, entre autres, la conservation de grands espaces naturels; la mise en relation d'écosystèmes et d'habitats; la restauration d'écosystèmes et d'habitats et la réintroduction d'espèces indigènes; et un rapprochement avec le coeur et l'esprit des Canadiens et un rapprochement entre les Canadiens et la nature. Les succès sur lesquels Parcs Canada peut s'appuyer sont nombreux, et l'agence passe à l'action avec ses partenaires dans tous ces domaines.
Comme vous le savez, plusieurs réalisations d'envergure mondiale figurent parmi les récentes réussites de Parcs Canada en ce qui concerne la protection de vastes aires naturelles. D'ailleurs, en 2011, ces réalisations ont valu à Parcs Canada le prix Don à la Terre, du Fonds mondial pour la nature.
Parcs Canada a créé, en 2010, la réserve d'aire marine nationale de conservation et le site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, en partenariat avec la nation haïda. Une première mondiale a du même coup été réalisée: une zone protégée s'étendant de la cime des montagnes jusqu'aux profondeurs de l'océan.
En 2009, Parcs Canada a multiplié par six la superficie de la réserve de parc national Nahanni, une mesure qui a été rendue possible grâce à une étroite collaboration avec les Premières nations du Dehcho et à l'appui du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit d'une réalisation historique pour le Canada en matière de conservation — possiblement la plus importante de notre génération. L'agrandissement de la réserve de parc national Nahanni a permis de protéger de magnifiques aires naturelles. Cela a également permis d'assurer que l'intégrité du bassin hydrologique de la rivière Nahanni soit protégée et que plusieurs espèces animales emblématiques, comme le grizzli, le caribou des bois et le mouflon de Dall, puissent continuer à errer librement dans ce paysage nordique.
En 2006, les gouvernements du Canada et de l'Ontario ont signé une entente pour la création de l'aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur, laquelle, avec une superficie de 10 000 kilomètres carrés, est la plus grande aire protégée d'eau douce au monde. Depuis 2006, le gouvernement du Canada a pris des mesures qui ont mené à la création de nouvelles zones protégées dans le réseau des aires protégées de Parcs Canada, ou qui ont tracé la voie à des décisions à venir en matière de conservation. La superficie totale de ces nouvelles zones protégées s'établit à plus de 150 000 kilomètres carrés. Ces mesures feront augmenter de 54 p. 100 le réseau de parcs nationaux et d'autres zones protégées de Parcs Canada.
Dans les régions du sud du Canada, les habitats fauniques se sont fragmentés, et les espèces ont de moins en moins la possibilité de se déplacer et de s'adapter aux nouvelles conditions. Des solutions novatrices, comme la construction de passages supérieurs et inférieurs pour la faune dans des endroits où la Transcanadienne traverse des parcs nationaux des Rocheuses, permettent aux ours, aux wapitis et à d'autres espèces indigènes de parcourir librement leur habitat sans risquer d'être heurtés par des véhicules.
Parcs Canada trouve également des solutions pour préserver la santé et l'intégrité des trésors naturels du pays. En collaboration avec l'Agence spatiale canadienne et le Centre canadien de télédétection, Parcs Canada utilise une technologie spatiale pour cartographier et surveiller la santé des parcs du Nord canadien les plus éloignés.
Là où des mesures sont nécessaires, Parcs Canada agit sur le terrain. Par exemple, l'agence a procédé à une importante restauration de lacs et de rivières qui avaient été endommagés par des pratiques forestières antérieures dans le parc national de la Mauricie, au Québec.
De plus, Parcs Canada réintroduit des espèces indigènes. La réintroduction, dans le parc national des Prairies, de bisons des plaines et de putois d'Amérique, espèces animales qui avaient été données pour disparues durant la majeure partie du vingtième siècle, est un exemple inspirant des réussites de Parcs Canada en fait de restauration de paysages naturels.
Plus que jamais, les parcs nationaux et les aires marines nationales de conservation sont une source d'inspiration pour les Canadiens. Alors qu'elle célébrait son centenaire, l'année dernière, l'Agence Parcs Canada a agi en faisant montre d'innovation, plus particulièrement auprès des Canadiens vivant en zone urbaine et des néo-Canadiens pour les inciter à s'intéresser à l'environnement et à profiter de la nature.
Par exemple, plusieurs activités de sensibilisation ont été organisées pour célébrer le centenaire de Parcs Canada dans les régions urbaines. En collaboration avec divers partenaires, Parcs Canada a proposé des expériences originales dans le centre-ville de Toronto, de Montréal et de Vancouver. Ainsi, durant une journée entière, des activités pratiques ont eu lieu pour mieux faire connaître les aires patrimoniales protégées du Canada. Le programme d'initiation au camping de Parcs Canada offre des occasions nouvelles aux Canadiens vivant en zone urbaine et aux néo-Canadiens d'être à l'extérieur et d'interagir avec la nature, tout en vivant une expérience de camping inoubliable.
Parcs Canada offre également aux jeunes plusieurs occasions excitantes et relationnelles de comprendre et de découvrir les trésors nationaux. Parmi ces occasions figurent des programmes comme « Mon Passeport Parcs », qui encourage les étudiants en deuxième année du secondaire et leur famille à se rendre dans des parcs nationaux et à entrer en relation avec la nature.
Il y a également le programme Xplorateur, qui aide les enfants de 6 à 11 ans à découvrir et à explorer des endroits de Parcs Canada avec un livret renfermant des activités amusantes. En 2011, plus de 70 000 enfants ont participé au programme, dans plus de 43 endroits partout dans le réseau.
De nouvelles technologies permettent à Parcs Canada d'offrir des expériences améliorées aux visiteurs. L'activité Explora, par exemple, permet aux visiteurs dans plus d'une dizaine d'endroits de Parcs Canada aux quatre coins du pays de prendre part à des visites dirigées par un système de localisation GPS. Les visiteurs ont ainsi l'occasion de découvrir la nature et l'histoire d'un endroit en utilisant un téléphone intelligent.
De plus, Parcs Canada a fait équipe dans le cadre de productions de diffusion novatrices pour entrer en relation avec les Canadiens là où ils travaillent, vivent et jouent. Au cours des deux dernières années, Parcs Canada a mis en relation les Canadiens et des aires nationales protégées par le truchement de productions comme A Park for All Seasons, Operation Unplugged, La Part du Monde, et le spectacle National Parks Project, gagnant d'un prix Gémeaux.
Comme il entre en relation avec les jeunes Canadiens, Parcs Canada est à l'écoute de ces derniers et leur permet de contribuer à forger l'avenir de la conservation au Canada. En février de cette année, par exemple, Parcs Canada a organisé des ateliers avec des jeunes provenant de la région du Grand Toronto. L'objectif était de connaître leur point de vue dans le but de contribuer à façonner la vision et le concept du premier parc urbain national du Canada dans la vallée de la Rouge. L'engagement des jeunes se poursuivra au fil de l'évolution du processus d'établissement.
Parcs Canada ne cesse d'entendre, de la part de ses intervenants, que les parcs nationaux et les autres zones protégées doivent demeurer la pierre angulaire de l'approche du Canada en matière de conservation. Des approches nouvelles et innovatrices pour la création de nouvelles zones protégées — comme le parc urbain national de la Rouge — peuvent servir de modèles pour les nouveaux éléments de la boîte à outils du Canada en matière de conservation.
Les intervenants soutiennent également que le travail doit être effectué à grande échelle, et que l'on doit mobiliser toutes les parties de la société canadienne dans la mise en oeuvre d'un vaste éventail d'activités relatives à la conservation. Un plan de conservation national pourrait servir de cadre de travail pour s'adjoindre de nouveaux partenaires provenant des secteurs de la pêche, de l'agriculture et de la foresterie, par exemple, et trouver ainsi des manières novatrices de relier des zones protégées par des paysages terrestres et marins en santé d'un point de vue écologique et administrés de manière durable.
[Français]
Un plan national de conservation offre la possibilité d'inciter les Canadiens à travailler ensemble pour honorer nos engagements en matière de conservation. Avec les aires partagées comme pilier central, ces efforts renouvelés peuvent également procurer des avantages qui dépassent la conservation de la biodiversité en protégeant des services comme l'air et l'eau purs dont dépendent les Canadiens et l'économie canadienne.
Les parcs nationaux du Canada, les aires marines nationales de conservation et les autres aires protégées peuvent servir de facilitateurs et de catalyseurs pour inciter les Canadiens à travailler ensemble à l'atteinte d'une vision commune en matière de conservation.
[Traduction]
Parcs Canada attendra avec impatience l'avis du comité permanent au sujet de l'élaboration d'un plan de conservation national.
Merci.
Monsieur le président, c'est vraiment une excellente liste; j'aurais voulu y penser moi-même.
Pour un exercice semblable, il est tout à fait approprié de débuter par le concept général des grands objectifs visés avant de passer aux principes, puis de commencer à mettre des idées concrètes sur la table. Nos premières réflexions nous ont aussi dirigés vers cette approche à deux paliers, car nous tenons absolument à encourager les gens à exprimer leurs idées.
Par exemple, la nécessité d'avoir une vision a été réitérée à maintes reprises au ministre lors des discussions en table ronde. Les gens y tiennent énormément. Pour établir les partenariats nécessaires et obtenir la collaboration requise, il faudra donc parvenir à dégager une forme quelconque de vision commune à laquelle les gens pourront adhérer. À mon avis, il serait tout à fait logique d'entreprendre ainsi toute la démarche. Il ne faut pas non plus négliger l'utilité de certains éléments comme les principes directeurs qui contribuent grandement au processus.
Le recours à des paramètres et à des stratégies de mise en oeuvre est également très important. Il faut définir le succès pour pouvoir le mesurer, d'où l'importance des paramètres.
À la lumière de nos discussions préliminaires, on peut constater que lorsque les gens abordent un projet avec enthousiasme, ils mettent de l'avant des grandes idées et des principes, ce qui aiguille tout le monde sur la bonne voie.
La question des stratégies de mise en oeuvre est intéressante. Il faut en arriver là si l'on souhaite dégager un consensus quant à ce qu'on cherche à faire, aux raisons pour lesquelles on le fait et aux moyens qu'on prend pour y arriver. La séquence des événements est importante et il sera intéressant de connaître le point de vue du comité à ce sujet. Pour le moment, nous voulons surtout que les gens nous soumettent leurs idées. Nous avons amorcé des discussions avec deux groupes, Canards Illimités et Conservation de la nature Canada, au sujet de la tenue d'un atelier réunissant des spécialistes de l'innovation pour savoir ce qui se fait de nouveau et dans quelle mesure cela fonctionne.
Dans le cadre des stratégies de mise en oeuvre, il faut donc prévoir l'intégration de tests, d'éléments novateurs, de nouvelles approches et d'activités de cueillette de renseignements. Nous avons découvert que de nombreux projets locaux fort intéressants n'ayant pas nécessairement un lien direct avec le gouvernement du Canada produisent d'excellents résultats et devraient être intégrés au processus.
Un cadre semblable m'apparaît donc très prometteur, car il permettrait l'application pratique des grands principes que nous préconisons. C'est très intéressant.
:
Vous voulez qu'on les examine une à une?
Il y a déjà un moment que j'ai lu ce rapport. Je crois qu'il date d'environ huit ans. J'aurais un commentaire général à propos du rapport. Je crois qu'il fait ressortir la valeur du capital naturel du Canada, une contribution très importante pour l'établissement d'un plan national de conservation. Selon moi, c'est l'élément clé de ce rapport.
Ce concept de valeur du capital naturel gagne actuellement en popularité, mais il était plutôt nouveau en 2003. Les principes à appliquer dans le cadre d'un plan national de conservation doivent en effet s'inspirer d'une reconnaissance de la valeur incroyable de notre capital naturel. En plus de cette valeur intrinsèque, nos ressources naturelles ont aussi une valeur économique considérable compte tenu des biens et services écologiques qu'on peut en tirer. On peut notamment le constater dans l'entente sur la forêt boréale canadienne. C'est un principe fondamental.
Avant de passer à l'examen des recommandations, j'aimerais souligner une constatation très importante. Dans tout ce qui se fait à l'échelle internationale et au Canada, on peut noter une meilleure compréhension de la valeur économique de nos ressources naturelles pour notre industrie et notre mode de vie. J'y vois quelque chose de très positif.
Pour ce qui est de la planification de la conservation et de la recommandation touchant la vallée du MacKenzie, nous savons tous qu'un examen environnemental approfondi a été mené depuis au sujet du projet gazier prévu dans cette région. Le gouvernement fédéral a déployé des efforts considérables dans ce dossier.
Si je ne m'abuse, la seconde partie de la recommandation concernait la forêt boréale. L'entente sur la forêt boréale canadienne a permis de belles avancées. Je dirais que c'est du jamais vu. Vingt-et-une entreprises forestières et neuf groupes environnementaux ont conjugué leurs efforts pour établir une vision commune de la valeur de la forêt boréale canadienne en termes de fibres produites, d'emplois dans les scieries de tout le pays et d'avantages plus généraux comme ceux découlant de la purification de l'eau et du tourisme.
Je dirais que d'importants progrès ont été réalisés dans les deux secteurs visés par cette recommandation.
Je veux d'abord souligner un accomplissement remarquable. Au cours des six dernières années, pas moins de 150 000 kilomètres carrés ont été ajoutés à nos aires protégées, ce qui représente une augmentation de 54 p. 100 du territoire géré par Parcs Canada.
Je me demande combien de Canadiens savent que Parcs Canada a reçu en 2011 le prix Don à la Terre du Fonds mondial pour la nature. Il me semble pourtant qu'il y a tout lieu de s'en réjouir, comme du fait que la superficie de la réserve de parc national Nahanni a été multipliée par six.
Ce plan national de conservation suscite énormément d'intérêt. Bien que nous ayons déjà pris certaines mesures, nous avons encore beaucoup de pain sur la planche. Compte tenu des vastes étendues géographiques à notre disposition, nous pouvons compter au Canada sur un patrimoine naturel extraordinaire.
Je m'adresse au représentant de Parcs Canada. Vous avez indiqué que votre mandat comprenait notamment la conservation, la mise en relation et la restauration d'écosystèmes, et un rapprochement avec le coeur des Canadiens. Je trouve fort intéressant tous ces éléments et leur interconnexion avec l'étude que nous entreprenons.
J'aimerais parler un moment de restauration des habitats, car c'est un sujet extrêmement important sur la côte Ouest, ma région d'origine. Au fil des 20 dernières années, vous avez accompli un travail extraordinaire à ce chapitre dans notre région du pays. Je pense notamment à un important projet mené par Parcs Canada au ruisseau Lost Shoe Creek où on a travaillé en collaboration avec des partenaires — la Central Westcoast Forest Society en l'espèce — et le long de la côte avec la Pacific Salmon Foundation. Toute la communauté des gardiens des cours d'eau était extrêmement favorable à cette initiative. La Pacific Salmon Foundation a pour devise de restaurer tous les ruisseaux, les uns après les autres.
Comment pensez-vous que ces activités de restauration d'habitat peuvent être intégrées à une stratégie nationale en matière de conservation?
:
Merci, monsieur le président. Je remercie les témoins.
Tout cela est des plus intéressant et de la plus haute importance. J'espère que le comité se montrera indulgent à mon égard.
Pour bien faire mon travail, je dois avoir une bonne compréhension du sujet à l'étude; j'ai donc besoin d'en connaître le cadre. Je compte sur vous pour remettre au comité les renseignements que je vais vous demander. J'espère que vous comprenez qu'en tant que députés, nous avons le droit de vous réclamer cette information.
J'aimerais connaître les dispositions fédérales en vigueur ayant trait à la conservation; je crois que cette information nous sera utile à tous. J'aimerais aussi savoir ce qu'il en est au niveau provincial. Nous devons comprendre la situation dans son ensemble avant de faire quoi que ce soit. C'est ma première demande, et je vous serais très reconnaissante de nous remettre ces renseignements.
Ma deuxième demande est la suivante. Je crois que nous devons véritablement comprendre les objectifs en matière d'environnement et de développement durable que le Canada s'est engagé à atteindre à l'échelle nationale et internationale. Si nous voulons élaborer un plan de conservation, je préférerais que nous poursuivions ces objectifs. Je vous saurais gré de bien vouloir nous faire parvenir ces renseignements.
En troisième lieu, j'aimerais connaître les lois et politiques fédérales en vigueur qui pourraient avoir une incidence sur le plan de conservation national. Veuillez m'excuser si j'en demande beaucoup, mais je dois comprendre le cadre.
Je vais maintenant revenir sur ce que disait Mme Liu, puis je poserai des questions. Je pense qu'elle a soulevé un point des plus important au sujet du rapport. Même s'il date de 2003, il serait intéressant de connaître, parmi les recommandations, celles qui ont déjà été mises en oeuvres, celles qui sont actuellement mises en application et celles auxquelles on n'a toujours pas donné suite. Vous avez aussi parlé du problème de coûts. J'aimerais que vous abordiez ces quatre éléments.
Je vous serais donc reconnaissante de présenter ces renseignements au comité.
Pourriez-vous s'il vous plaît me dire quels devraient être les principes directeurs de l'élaboration du plan de conservation?
:
Avec grand plaisir. Je pourrais donner un certain nombre de groupes ou de catégories — je pense qu'on a posé la question plus tôt — qui nous paraissent essentiels. Nous pourrons ensuite nommer les représentants de ces groupes que nous avons rencontrés.
Il y a bien sûr les grandes organisations de conservation nationales. Compte tenu de l'écosystème commun que nous partageons en Amérique du Nord, certaines organisations américaines aux pratiques intéressantes ont des partenariats au Canada.
Il y a aussi les organisations nationales de protection de la nature, de pêcheurs et de chasseurs ainsi que les organisations du même type que Truite atout, parce qu'elles s'intéressent beaucoup à la préservation de l'écosystème naturel.
Nous avons constaté que les groupes de l'industrie s'impliquaient de plus en plus. J'en ai déjà nommé deux, mais il y a une gamme assez large de groupes du secteur privé qui s'organisent et qui emploient des pratiques intéressantes sur le terrain.
Il y a les organisations de conservation locales qui mettent en oeuvre des mesures tout à fait novatrices, comme les crédits de conservation négociables des Collines Beaver, situées à l'est d'Edmonton, ou les crédits de qualité de l'eau négociables dans le bassin versant de la Nation Sud. La participation de ces organisations serait très utile.
Il faut bien sûr consulter une gamme d'organisations autochtones dont le point de vue propre est important et qui ont de bonnes idées.
Je dirais que l'autre catégorie se compose d'universitaires et de spécialistes qui ont étudié les mesures et les ententes novatrices, de même que ce qui s'est fait dans d'autres pays et certaines expériences réalisées sur le terrain.
Très brièvement, je dirais que ce sont les catégories qui me viennent à l'esprit. Nous vous fournirons avec plaisir le nom d'un certain nombre de nos relations.