Merci de nous avoir invités à vous faire part de nos observations et recommandations sur le plan de conservation national.
D'entrée de jeu, je crois bon de rappeler que, en matière d'environnement et de conservation, l'agriculture est au premier plan, et ce, depuis qu'on a commencé à cultiver la terre. Notre plus importante ressource, ce sont nos terres, et conserver nos terres est essentiel pour la rentabilité de nos entreprises.
Si je témoignais devant le Comité de l'agriculture, je tiendrais pour acquis que tous connaissent la Fédération canadienne de l'agriculture. Afin que vous sachiez qui nous sommes, notre fédération représente quelque 200 000 agriculteurs de toutes les régions du pays. Des organisations provinciales d'agriculteurs et des organisations de produits de base participent aux discussions de la FCA et contribuent à notre travail en matière de politiques.
Tout d'abord, eu égard au plan de conservation national, la Fédération canadienne de l'agriculture applaudit à l'idée de se doter d'un tel plan. Nous avons d'ailleurs participé à la première réunion des intervenants organisée par le ministre Kent. J'ai trouvé très intéressant de participer à une discussion regroupant divers intervenants ayant tous pour objectif la conservation. J'estime crucial d'engager la discussion avec tous les partenaires dès le départ.
Vous avez reçu notre mémoire. Je ne le lirai pas mot à mot, je vous en donnerai simplement les principaux points.
Notons d'abord l'importance de l'agriculture pour notre économie. L'agriculture fait travailler de très nombreux Canadiens et représente 8 p. 100 de notre PIB. L'agriculture est le plus important secteur manufacturier du Canada.
Je le souligne, parce que nous devons reconnaître que tout effort de conservation devra tenir compte des réalités économiques du secteur qui sera touché. Nos membres nous disent souvent qu'il est très frustrant de se faire imposer un cadre réglementaire, car être en conformité avec ces règlements entraîne des coûts qui réduisent les profits.
Si le plan est mis en oeuvre efficacement, la conservation peut contribuer au profit des entreprises. Sur ma ferme, nous avons pris des mesures pour améliorer la qualité de l'eau et l'habitat faunique. Indirectement, au fil des ans, ces mesures ont fait augmenter notre productivité. Cela prouve que les mesures de conservation peuvent être avantageuses pour tous parfois.
Notre mémoire décrit ensuite l'agriculture dans le paysage canadien. À l'heure actuelle, 7 p. 100 du territoire canadien sert à l'agriculture, mais il ne faut pas oublier que ces 7 p. 100 de terre se trouvent généralement entre les populations urbaines et rurales. Voilà pourquoi la conservation est parfois problématique. C'est l'interaction entre les humains et l'habitat qui est parfois préoccupante, mais l'agriculture peut avoir une grande incidence à cet égard.
Le mémoire note aussi que 30 p. 100 des exploitations agricoles du Canada se sont dotées de ce qu'on appelle un plan environnemental. Essentiellement, il s'agit d'agriculteurs qui ont examiné les risques qui existent pour l'environnement sur leurs fermes, qui ont évalué ces risques et qui ont dressé un plan pour les atténuer.
Notons aussi que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont lancé le processus de planification agroenvironnementale. Ayant reconnu que le public se préoccupait des risques que représentaient les pratiques agricoles pour l'environnement, ils ont commencé à dresser des plans environnementaux pour leurs fermes.
Tout plan de conservation national devra inclure la gérance agricole et l'innovation et prévoir des incitatifs. Il n'est pas facile de faire comprendre aux gens que les terres qui appartiennent aux agriculteurs ont une grande valeur et que, si certaines servent à la conservation et ne peuvent être exploitées, cela peut entraîner des coûts pour des agriculteurs.
En fin de compte, si c'est avantageux pour toute la société, il faut trouver une façon de partager certains des coûts. Ensemble, la gérance, l'innovation et les incitatifs constituent habituellement une façon efficace d'assurer la conservation.
Toute approche adoptée devra se fonder sur des données scientifiques. Trop souvent, on élabore des règles et des règlements en vue de régler un problème, sans toutefois s'assurer qu'ils sont basés sur des études scientifiques solides.
En voici un bon exemple: le ministère des Pêches et Océans a récemment annoncé qu'on ne considérerait plus comme habitat du poisson les drains municipaux, les fossés servant au drainage des terres agricoles où les poissons décident de s'installer. Ces fossés de drainage doivent être entretenus et l'habitat du poisson peut subir des dégâts, mais c'est l'installation des drains municipaux qui a créé cet habitat. Il est donc crucial de se baser sur des données scientifiques.
Le plan de conservation national devrait miser sur l'image de marque du Canada. De plus en plus, les détaillants recherchent des produits écologiques. Si nous élaborons notre plan de conservation national avec soin, nous pourrons saisir cette occasion unique de mettre en valeur ce que nous faisons pour l'environnement dans le cadre d'initiatives de mise en marché nationales et internationales.
Il faudrait aussi s'assurer d'harmoniser la réglementation relevant des différents ministères. L'un des principaux défis de la mise en oeuvre d'un plan de conservation national sera probablement d'amener les différentes administrations à s'entendre sur son orientation. Les gouvernements provinciaux, les offices de conservation et le gouvernement national étudieront l'application du plan de conservation; il est donc essentiel d'harmoniser l'approche et la réglementation des trois ordres de gouvernement.
Pour ce qui est des étapes à venir, notre mémoire décrit certaines initiatives sur la politique foncière. Environnement Canada participe déjà à certaines activités. On a amorcé la planification environnementale à la ferme dans le cadre du programme Cultivons l'avenir. D'autres organismes travaillent à des initiatives de conservation, dont Delta Waterfowl et Canards Illimités. L'apport de certains de ces groupes sera crucial à la bonne mise en oeuvre du plan de conservation national, car ces groupes seront nos partenaires à l'avenir. La clé du succès du plan de conservation national réside dans ces partenariats grâce auxquels le plan jouira de l'appui de nombreux Canadiens de différents secteurs.
Je m'arrête là. Nul doute que pendant la période des questions, d'autres questions seront soulevées et nous pourrons aussi entrer dans les détails.
Merci.
Au nom de Keystone Agricultural Producers du Manitoba, je suis heureux de pouvoir m'adresser à vous aujourd'hui sur le rôle de l'agriculture des Prairies dans l'élaboration et la mise en oeuvre du plan national de conservation.
Keystone Agricultural Producers est une organisation agricole, membre de la FCA, représentant des exploitations agricoles familiales ainsi que 22 groupes de produits de base de la province. Nous représentons un vaste éventail des entreprises agricoles du Manitoba.
Nous sommes intimement convaincus que les agriculteurs et les groupes d'agriculteurs doivent jouer un rôle significatif autant dans l'élaboration que dans la mise en oeuvre du plan de conservation national pour que ce plan soit couronné de succès. Avec un bon programme d'information et d'incitatifs à l'intention des agriculteurs, nous sommes certains qu'ils pourront assurer le gros de la gérance des terres, de l'eau et de l'habitat dans les zones sensibles, au besoin.
Les agriculteurs entretiennent des liens bien particuliers avec l'environnement parce que leur survie économique dépend de leur capacité à intégrer leurs fermes à l'environnement. Nous avons appris il y a longtemps qu'utiliser les ressources en eau et en terre sans rien donner en retour n'est pas une pratique viable à long terme. Pour que le plan de conservation national donne de bons résultats, KAP estime qu'il faudra d'abord recenser les priorités en matière d'environnement et de conservation puis établir le cadre qui guidera le gouvernement et les autres acteurs dans la conception d'outils qui permettront d'atteindre ces objectifs.
Il faudra identifier de façon réaliste tous les intervenants qui utilisent directement ou indirectement les ressources. Il faudra s'engager à mettre à contribution tous les intervenants et à susciter un véritable dialogue. Cela dit, j'insiste sur le fait qu'il faudra accorder la priorité aux mesures de protection de l'environnement qui contribueront aussi au succès des entreprises agricoles.
En raison de la nature de leur travail, les agriculteurs sont directement touchés par bon nombre de problèmes de conservation. Ces problèmes, comme nous le savons, vont de l'humidité excessive et des inondations jusqu'aux plantes exotiques envahissantes introduites par inadvertance dans notre environnement. Certains de ces problèmes ont une incidence sur des milliers d'hectares, ce qui nous donne matière à réflexion.
Abordons maintenant la mise en oeuvre du plan. À l'heure actuelle, il y a trois façons d'atteindre les objectifs de conservation. Tout plan de conservation national devra reconnaître l'efficacité et l'utilité de chacune. Premièrement, la sensibilisation est essentielle. Trop souvent, les agriculteurs se font dire par le gouvernement et les habitants des villes qu'ils doivent en faire plus pour protéger l'environnement, mais on ne leur donne aucune information sur la façon de le faire.
Ces informations pourraient être fournies par le gouvernement ou l'industrie. Prenons l'exemple du Programme de planification environnementale à la ferme auquel Ron a fait allusion. Financé par les gouvernements provinciaux et fédéral dans le cadre de Cultivons l'avenir, ce programme a sensibilisé les agriculteurs aux effets nocifs de leurs activités agricoles et à la façon dont ils interagissent avec l'environnement, et a été une réussite.
À l'aide de guides et de conseils, les agriculteurs participants évaluent eux-mêmes le rendement environnemental de leur exploitation agricole et déterminent ce qu'ils devraient améliorer. Une fois qu'ils ont dressé leur plan et qu'ils l'ont fait approuver, ils peuvent se prévaloir de divers programmes d'incitatifs qui les aident à assumer les dépenses associées à la mise en place de bonnes pratiques de gestion qui amélioreront le rendement environnemental de leurs fermes.
Le Programme de planification environnementale à la ferme a été couronné de succès au Manitoba. Jusqu'à présent, je crois que savoir que 6 427 exploitations agricoles l'ont réalisé. C'est beaucoup plus que le chiffre de 30 p. 100 qu'a donné Ron, mais ce programme a vraiment été une grande réussite au Manitoba. Tout plan de conservation national devra, à notre avis, tenir compte de l'existence de ces programmes.
Ne serait-il pas formidable que le modèle du Programme de planification environnementale à la ferme serve à des programmes de sensibilisation dans d'autres secteurs? Le secteur agricole mène aussi des initiatives de conscientisation, comme celles du partenariat entre KAP et l'initiative de conservation lake-friendly visant à sensibiliser les agriculteurs sur la façon dont ils peuvent réduire les effets polluants de leurs activités sur le lac Winnipeg.
À l'heure actuelle, l'accumulation d'éléments nutritifs, la croissance des algues bleu-vert et des poches d'eutrophisation menacent la santé du lac et tout son écosystème. Ces problèmes ne sont pas attribuables à une seule source de pollution. Tous les habitants du bassin de lac Winnipeg doivent agir. L'initiative lake-friendly et KAP collaborent avec le gouvernement, le milieu universitaire et des ONG comme Delta Waterfowl Foundation et Canards Illimités, ainsi qu'avec l'Institut international du développement durable, l'IIDD à l'élaboration d'une stratégie de communications s'adressant à tous les Manitobains. Le plan de conservation national devra reconnaître et promouvoir les initiatives de ce genre et prévoir des mesures au niveau local.
J'ai évoqué trois façons d'atteindre les objectifs de conservation, et voici la deuxième. Ce sont les incitatifs. Parce que les propriétaires fonciers qui entreprennent des projets de conservation et les agriculteurs qui changent leurs pratiques de production doivent souvent assumer des coûts importants, et parce que toute la société profite de ces efforts, KAP est d'avis que les incitatifs sont un élément nécessaire de l'équation.
Par incitatifs, j'entends indemnisation. KAP a activement encouragé la mise en place de programmes de biens et services écologiques, comme le programme de service de diversification des modes d'occupation des sols qui prévoit l'indemnisation de ceux qui adoptent des pratiques durables. Un régime de ce genre, bien conçu et suffisamment financé, pourrait être très efficace. Dans le cadre du plan de conservation national, l'élaboration des programmes devra se fonder sur le principe selon lequel toute la société assume les coûts des mesures de protection de l'environnement.
La réglementation est la troisième façon d'atteindre les objectifs de conservation; je vous en touche quelques mots. KAP comprend que, dans certains cas, la réglementation est nécessaire. Malheureusement, au Manitoba, les agriculteurs se sont fait imposer des règlements sans fondement scientifique solide, n'ayant pas fait l'objet de consultation préalable auprès du secteur et sans la souplesse voulue pour être efficaces. Du coup, le cadre réglementaire nuit à la croissance, entraîne des coûts supplémentaires importants pour les exploitants agricoles et fait obstacle à l'atteinte des objectifs de conservation.
Tout règlement doit être basé sur des données scientifiques ayant été examinées par les pairs. Il incombe aux organismes de réglementation de trouver le juste équilibre entre les pressions publiques et politiques et les données scientifiques, les données scientifiques devant justifier l'adoption de tout règlement. Les intervenants doivent être consultés et avoir voix au chapitre, car les règlements déraisonnables ou impossibles à appliquer ne servent nullement à l'atteinte des objectifs.
Enfin, le plan de conservation national devra prévoir un cadre d'élaboration des règlements de conservation qui tiendra compte des coûts inutiles, ou des coûts qui sont imposés à un seul secteur. Ceux qui prennent des règlements doivent tenir compte des répercussions économiques de leurs nouvelles règles et, si celles-ci ont un effet important sur le secteur, ils doivent trouver une façon de compenser ceux qui sont touchés.
En terminant, j'aimerais vous donner un exemple provenant du Manitoba. KAP réclame du gouvernement provincial qu'il élabore et mette en oeuvre une stratégie de l'eau portant tous les enjeux, y compris la conservation, la gestion et l'utilisation. Ce n'est pas ce qui se fait à l'heure actuelle; les enjeux comme la santé du lac Winnipeg sont traités isolément du problème des inondations périodiques, par exemple. Le Manitoba doit cesser d'envisager ces questions touchant l'environnement isolément et traiter le tout dans son ensemble. Voilà qu'on a compris que, pour être utile, la stratégie adoptée devra recenser tous les enjeux et les aborder ensemble.
Je vous encourage à adopter la même approche pour la conservation au Canada. Qu'il s'agisse de conserver une plante, une espèce animale ou tout un écosystème, le plan de conservation national doit être global.
Cela met fin à mon exposé. Je vous remercie de m'avoir écouté.
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J'ai eu l'occasion de participer l'an dernier à une conférence à Ottawa sur l'avenir de l'alimentation dans le monde et sur la façon dont on pourra répondre à la demande. En conclusion, les terres arables disponibles sont limitées pour la production agricole. Pour avoir un approvisionnement alimentaire durable à l'échelle du monde, il faudra exploiter les ressources disponibles d'une manière plus efficiente.
J'ai appris que 20 p. 100 de l'eau douce en Amérique du Nord passe par le Manitoba, en route vers l'océan, en moyenne, chaque année. C'est parfois plus, parfois moins. Il y a là une occasion à saisir. À cette conférence sur l'avenir de l'alimentation, on nous a dit qu'il faudra produire deux fois plus d'aliments par goutte d'eau. Avec l'eau que nous avons maintenant, il faudra produire deux fois plus d'aliments par goutte d'eau.
Il me semble qu'au Manitoba, on se débarrasse de l'eau à la légère, alors que pour les Manitobains, c'est parfois un problème. Il faut peut-être penser à deux projets de stockage, planifier en fonction de l'avenir, lorsque l'eau sera une ressource plus rare. Il faut peut-être un plan de conservation qui fait que les agriculteurs et les chercheurs travailleront ensemble à des solutions pratiques pour y arriver.
Les agriculteurs peuvent s'adapter rapidement. Dans la municipalité régionale de Dufferin, juste au sud de Carman, la municipalité a lancé un programme. Pour revenir à ce que Bob disait au sujet du prix à l'acre, la municipalité versait 40 $ par acre mis de côté pour le stockage de l'eau. Loué au comptant, ce terrain rapporte probablement 75 à 100 $ l'acre. Mais il n'était pas nécessaire de payer le plein prix pour obtenir la collaboration des agriculteurs.
Souvent, les parcelles ainsi mises de côté étaient au départ peu productives, étant donné que c'était d'anciennes terres humides asséchées. Il est peut-être préférable d'y stocker de l'eau de temps en temps. Si on rémunère les agriculteurs pour le coût de cette recherche et de ce projet, ils collaboreront avec les scientifiques pour trouver les réponses à des questions qui seront utiles pour leur exploitation et pour la société.
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Merci beaucoup de cette présentation et de me permettre de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Judy Fairburn, je suis vice-présidente directrice de la Division de l'environnement et de la planification stratégique chez Cenovus Energy. Je suis également présidente du Comité directeur des intervenants de l'Alliance canadienne de l'innovation pour les sables bitumineux, ou COSIA. Il me fait plaisir de vous présenter COSIA aujourd'hui.
COSIA est une association sans précédent de 12 sociétés de première importance visant à améliorer leur performance environnementale collective dans les sables bitumineux. D'autres membres éventuels nous manifestent également de l'intérêt.
Comme vous le savez, les sables bitumineux représentent une des plus grandes ressources énergétiques au monde et ils joueront un rôle important dans l'avenir de l'Alberta et du Canada.
L'exploitation responsable des sables bitumineux est nécessaire pour que le Canada puisse continuer à profiter de cette ressource en tant que nation. C'est pourquoi nous devons sans cesse chercher à améliorer notre performance environnementale. Voilà la mission de COSIA: améliorer l'amélioration de la performance environnementale.
L'innovation a permis d'accéder au potentiel énergétique des sables bitumineux et l'innovation nous aidera à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Bien sûr, des progrès tangibles ont été réalisés, mais les changements n'ont pas été suffisamment rapides, nous le reconnaissons. Nous avons écouté les Canadiens, et nous savons que notre exploitation a des impacts environnementaux. Nous avons appris que les Canadiens s'attendent à ce que nos sociétés fassent mieux.
Nous croyons que la responsabilité environnementale est partagée entre nos sociétés. C'est ce constat, ainsi que notre véritable volonté de faire mieux, qui ont conduit à la constitution de COSIA.
COSIA est dirigée par un administrateur général, M. Dan Wicklum. Nous avons longtemps convoité Dan car nous cherchions la bonne personne pour diriger COSIA. Dan possède de l'expérience en sciences de l'environnement et en gestion de l'innovation. Plus précisément, il détient un doctorat en écologie aquatique, il a été membre du corps enseignant de l'Université du Montana, directeur administratif d'un organisme voué à l'innovation appelé le Conseil canadien de l'innovation forestière, et il dispose d'une solide expérience comme directeur des réseaux de recherche et de laboratoires.
Il nous est important qu'un scientifique soit à la barre — quelqu'un qui possède une compréhension technique des défis environnementaux auxquels notre industrie est confrontée ainsi qu'une solide expérience et des qualités de meneur. Les antécédents de Dan sont idéaux pour COSIA, une alliance basée sur la science et concentrée sur l'environnement et l'innovation. D'ailleurs, Dan est aujourd'hui en route pour un congrès au cours duquel il prononcera un discours et il établira des liens avec des gens qui porteront un intérêt à nos activités.
Les gens se demandent comment cette alliance fera une différence. Qu'y a-t-il d'unique? Quel est notre engagement? Quels sont les exemples concrets de collaborations fructueuses?
Premièrement, pourquoi COSIA est-elle unique? COSIA est le centre stratégique primordial de collaboration entre nos membres. Il s'agit d'une plaque tournante qui se fonde sur les expériences et les succès d'entités innovatrices existantes qui seront regroupées dans COSIA au cours de l'année 2012.
COSIA est unique pour quatre raisons: le leadership, la vision collective, le partage des connaissances et les relations. Lorsque je parle de leadership, je veux dire que les directeurs généraux mettent la main à la pâte au sein de COSIA. Les membres du comité directeur des intervenants que je préside possèdent tous une vaste expérience au sein de leur société — il s'agit en majorité des vice-présidents des entreprises.
Au sujet de la vision collective, les exploitants de sables bitumineux n'ont jamais établi d'objectifs communs en vue de les atteindre collectivement. C'est ce que signifie la vision collective pour COSIA. Nous voulons fixer des objectifs communs et nous ferons état de nos progrès par rapport à ces objectifs.
Le partage des connaissances consiste à travailler ensemble afin d'accélérer l'innovation en matière environnementale et d'éviter les dédoublements du travail. COSIA constituera le centre de collaboration à travers lequel les innovations mises au point par les sociétés individuelles seront partagées. Le partage des idées assurera que les meilleures idées en matière environnementale seront retenues.
Finalement, les relations. Nous croyons que nos sociétés doivent regarder plus loin que notre secteur d'activité, et même au-delà de nos frontières, afin de découvrir des points de vue différents et des solutions innovatrices. Nous voulons que COSIA soit le lieu où l'innovation se produit et où nous pouvons établir des relations avec ceux qui peuvent nous aider à améliorer la performance environnementale des sables bitumineux.
Pour récapituler, lorsqu'on me demande ce qui rend COSIA unique, je réponds le leadership, la vision collective, le partage des connaissances et les relations.
Deuxièmement, quels sont les exemples concrets de collaboration environnementale dans l'industrie des sables bitumineux? Nous savons que la collaboration fonctionne. Nous l'avons constaté avec le succès d'organisations précédentes, y compris le Réseau canadien pour la recherche et le développement sur les sables pétrolifères (CONRAD), l'initiative de leadership des sables bitumineux et le Consortium sur les rejets dans les sables bitumineux, qu'Alan a dirigé avec beaucoup de succès.
Permettez-moi de souligner quelques-unes de ces collaborations réussies. La première est une collaboration de plusieurs sociétés en vue de développer une technologie permettant de réduire les émissions de CO2 d'exploitations in situ de sables bitumineux. Cette technologie offrirait plusieurs avantages par rapport aux technologies existantes, y compris la capacité d'intercepter 99 p. 100 des émissions de CO2 et de réduire de façon significative les autres émissions atmosphériques.
Un autre exemple de collaboration fructueuse est tiré du domaine de la bonification des terres. En février 2011, plusieurs producteurs se sont associés afin d'effectuer un essai hivernal de boisement en milieu humide dans la forêt boréale albertaine. L'hiver et la plantation sont deux mots que l'on n'entend pas souvent ensemble. Mais les sociétés ont trouvé un moyen. À des températures aussi basses que moins 25 degrés Celsius, 900 petites épinettes noires ont été plantées dans un terrain au nord de l'Alberta. Plus de 94 p. 100 des arbres ont survécu. Ce résultat est significatif, car il signifie que les sociétés pourront reboiser des zones difficiles d'accès pendant l'été, à cause des terrains boueux des fondrières en dégel. Nous croyons que cette nouvelle technique augmentera de façon significative notre capacité à mettre en valeur l'écosystème boréal naturel.
Le progrès que nous avons accompli dans le développement des sables bitumineux, les phases que nous avons franchies pour collaborer ensemble et l'attention que nous avons accordée à nos intervenants sont des étapes qui nous conduiront vers un meilleur avenir. Nous croyons que COSIA constituera le moyen d'y arriver. En tant qu'alliance reposant sur les succès d'organisations précédentes, nous pourrons offrir une plateforme permettant des collaborations plus importantes et nous entrerons dans une nouvelle ère du développement des sables bitumineux.
Troisièmement, quel est notre engagement? La charte de COSIA débute par notre mission, signée par nos 12 directeurs généraux, qui est de « permettre la croissance responsable et durable des sables bitumineux canadiens, en fournissant une amélioration accélérée de la performance environnementale grâce à la collaboration et l'innovation. »
Permettez-moi de lire quelques extraits de notre charte:
« Notre société s'engage à encourager l'accélération de l'amélioration de la performance environnementale telle que mesurée à partir des conditions de base des domaines prioritaires des déchets, de l'eau, de la terre et des émissions de gaz à effet de serre, à travailler en association avec un large éventail de participants au Canada et à l'étranger, à allouer des ressources humaines et financières pluriannuelles et à amorcer, à contribuer à, ou à diriger des projets, à écouter, à communiquer et à travailler en collaboration avec les intervenants qui aspirent à notre vision, à estimer et encourager le progrès, à abolir les barrières et à communiquer les résultats de COSIA de façon transparente. »
Je suis personnellement très enthousiaste de ce que COSIA accomplira, et je suis reconnaissante du long travail et de la passion affichée par tous ceux qui ont fondé COSIA. À notre connaissance, COSIA est l'association industrielle la plus importante au monde destinée à la performance environnementale, et nous accueillons d'autres associés ou sociétés, individus ou organisations intéressés par nos travaux.
Nos 12 sociétés demeurent des concurrents, et continueront à rivaliser vigoureusement; toutefois, nous savons qu'en matière d'environnement, nous gagnons tous à travailler ensemble.
Améliorer la performance environnementale est aussi un parcours pour notre industrie, tout comme la sécurité a été un parcours effectué il y a plusieurs décennies. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir. Je suis cependant confiante que notre passion commune, notre engagement et notre énergie contribueront à ce que COSIA développe son potentiel et assure un développement responsable des sables bitumineux.
Nous reconnaissons que nul parmi nous ne détient le monopole d'idées liées à l'environnement. Nous savons que la somme de ce que nous faisons transcendera tous les efforts individuels. Nous sommes prêts à répondre aux attentes des Canadiens et à accélérer l'amélioration de la performance environnementale.
Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs, de m'avoir accordé cette occasion et votre temps aujourd'hui.