Je souhaite la bienvenue au commissaire à l'environnement et au développement durable, sous l'égide du Bureau de vérification générale du Canada, pour faire rapport au comité permanent.
Il s'agit de la 34e réunion du comité permanent.
Commissaire, soyez le bienvenu, ainsi que ceux qui vous accompagnent. Nous attendons avec impatience votre rapport et ensuite, des questions suivront.
Vous avez 10 minutes. Merci.
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Monsieur le président, merci beaucoup, et merci de nous accueillir ici.
Il me fait plaisir de vous présenter mon Rapport du printemps 2012, qui a été déposé, comme vous le savez, à la Chambre des communes plus tôt ce matin.
Je suis accompagné de Bruce Sloan, de Kimberley Leach et de Trevor Shaw.
J'ai présenté le dernier des rapports exigés par la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. En décembre dernier, le gouvernement a annoncé qu'il se retirerait du Protocole de Kyoto. Cependant, la loi demeure en vigueur, pour le moment, et je reste donc tenu de préparer un rapport sur le plan sur les changements climatiques de 2011 du gouvernement.
[Français]
Nous avons conclu que le gouvernement n'a pas respecté la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, d'abord parce que les mesures énoncées dans les plans ne permettront pas au Canada de respecter ses engagements de Kyoto, qui étaient l'objet même de la loi.
[Traduction]
Parlons maintenant de l'approche adoptée par le gouvernement pour réaliser son objectif actuel de réduire de 17 p. 100, d'ici 2020, les émissions produites au Canada.
Le gouvernement compte adopter une approche réglementaire secteur par secteur pour abaisser les émissions de gaz à effet de serre. À l'heure actuelle, deux règlements sont en vigueur. Ils devraient contribuer à réduire les émissions d'entre 11 et 13 millions de tonnes d'ici la fin de la décennie. Le Canada doit couper ses émissions de plus de 10 fois ce montant pour atteindre sa cible de 2020.
[Français]
Selon les prévisions d'Environnement Canada, en 2020, les émissions n'auront pas diminué de 17 p. 100 par rapport à 2005. Elles auront augmenté de 7 p. 100. Étant donné le temps qu'il faut pour formuler un projet de règlement, le finaliser, le mettre en application et réaliser les réductions, nous doutons qu'il reste assez de temps pour atteindre la cible de 2020.
Nous avons aussi constaté que l'approche réglementaire du gouvernement n'était pas soutenue par un plan de mise en oeuvre global qui pourrait, par exemple, fournir une analyse détaillée de la manière dont les règlements seront coordonnés pour atteindre la cible de 2020.
[Traduction]
Le gouvernement a annoncé qu'il se retirait du Protocole de Kyoto parce qu'autrement, il en coûterait trop cher à l'économie canadienne. Nous nous attendions donc à ce que le gouvernement ait estimé combien il devra dépenser pour atteindre sa cible et dégager les options les moins coûteuses. Nous avons constaté que cela n'a pas été fait.
Passons à notre rapport sur les sites contaminés fédéraux et leurs impacts. Nous avons constaté que le gouvernement a accompli des progrès. Il a recensé quelque 22 000 sites contaminés dont il est responsable et il a mis en place un système solide pour classifier ces sites, et il a pris des mesures pour les gérer. Il rapporte que près de la moitié des sites contaminés sont maintenant clos.
Cependant, nous sommes d'avis que la tâche sera beaucoup plus difficile pour les 13 000 sites qui restent. Les moyens disponibles pour évaluer les sites ont diminué. Il manque 500 millions de dollars pour s'occuper des sites déjà évalués à des fins d'assainissement. Des milliards de dollars prévus pour gérer les sites contaminés, la majeure partie est maintenant destinée à quatre gros sites qui présentent des risques élevés. Il n'est donc pas clair comment on procédera pour gérer les milliers d'autres sites qui demeurent.
[Français]
Le gouvernement a déclaré un passif environnemental total de 7,7 milliards de dollars. Dans bien des cas, ces sites sont enterrés et se trouvent loin des regards du public, mais ils vont présenter des risques pour la santé humaine ainsi qu'un fardeau financier et environnemental pendant des générations. Le gouvernement doit évaluer le plein impact financier des sites contaminés fédéraux sur les fonds publics. À mi-programme, il est temps que le gouvernement évalue comment il compte gérer les milliers de sites qui restent au pays et régler la note qui s'y rattache.
Finalement, dans ce rapport, je me penche aussi sur le débat relatif aux emplois et à l'environnement 20 ans après le premier Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.
[Traduction]
Il y a 20 ans, certains craignaient que la lutte contre la pollution ou protéger les forêts briderait la croissance économique, paralyserait la productivité et étoufferait l'innovation. Or, les entreprises trouvent des moyens innovateurs de réduire les coûts tout en atteignant les objectifs environnementaux.
[Français]
Tandis que de plus en plus d'entreprises intègrent la protection de l'environnement à leurs activités courantes, j'espère que nous saurons tirer des leçons du passé. Les sites contaminés sont un monument à une planification fautive, à des évaluations environnementales insuffisantes et à une réglementation faible. Ces sites nous rappellent, de façon coûteuse, que ce sont les générations à venir qui devront subir les conséquences des erreurs que nous commettons aujourd'hui.
[Traduction]
En terminant, monsieur le président, le comité voudra peut-être effectuer un suivi auprès d'Environnement Canada des mesures précises qu'il prendra afin de donner suite aux questions soulevées dans les chapitres que nous avons déposés aujourd'hui.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions.
Merci.
Je vais simplement dire que nous avons dit très clairement qu'Environnement Canada avait fait un meilleur travail de manière constante, année après année, dans chacun des rapports annuels sur les changements climatiques. Les rapports sont plus robustes, plus détaillés, plus transparents et plus inclusifs.
Alors, nous avons observé sur toute la ligne une amélioration unidirectionnelle dans le travail d'Environnement Canada. En fait, nous avons présenté un tableau mettant en relief le degré de détail qu'Environnement Canada a fourni dans ses rapports d'une année à l'autre. En partant du rapport de 2007 jusqu'au rapport le plus récent, on observe une amélioration visible.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à toute l'équipe ici présente.
À la lumière de ce que nous avons entendu à la conférence de presse du commissaire à l'environnement ce matin et de ce que nous avons entendu aujourd'hui dans son exposé sur les sites contaminés, j'aimerais donner un avis de motion. J'ai remis une copie à la traduction et j'espère que ces gens pourront la traduire pendant que je la lis aux fins du compte rendu. Elle se lit comme suit:
Que le Comité permanent de l'environnement et du développement durable entreprenne immédiatement l’étude de l’objet du projet de loi C-38, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 29 mars 2012 et mettant en oeuvre d'autres mesures, qui relèvent directement de son mandat, à savoir, à la partie 3, section 1, Évaluation environnementale, Édiction de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012), section 6, Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), section 7, Loi sur les espèces en péril, et à la partie 4, section 9, modifications relatives à la Loi sur l’Agence Parcs Canada, section 38, Loi sur le cabotage, section 40, Loi sur la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, et section 53, Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto.
Voilà mon avis de motion. Nous allons distribuer des copies bilingues dès que nous le pourrons.
J'aimerais laisser le temps qu'il me reste à ma collègue, Mme Quach.
Le président: Madame Quach.
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Merci, monsieur le président. Je remercie également tous nos témoins de leur témoignage et de leur rapport.
D'après la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, les changements climatiques coûteront aux Canadiens de 21 à 43 milliards de dollars par année d'ici 2015. Il est question du Protocole de Kyoto et de ses répercussions au Canada et dans les autres pays.
Les pays les plus vulnérables comprennent qu'il est déjà trop tard pour 2015. Nous ne réussirons vraisemblablement pas à atteindre l'objectif de stabilisation de 2 °C. Certains pays développés font toujours la sourde oreille. Certaines îles seront submergées, et leurs espoirs de voir leurs efforts être davantage appuyés par les autres pays continuent d'être déçus.
Le gouvernement devrait faire preuve de plus de responsabilité morale et intergénérationnelle à l'égard des changements climatiques.
J'en arrive à ma question. Le gouvernement a-t-il été responsable à l'égard de la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi messieurs et madame les témoins.
J'ai beaucoup de choses à dire à propos de votre rapport. D'abord, je vous remercie pour votre bon travail. Malheureusement, notre désengagement par rapport au Protocole de Kyoto dans le projet de loi est horrible, et vous le dites très bien dans votre rapport. On a investi 9 milliards de dollars et on ne sait pas quels ont été les résultats. On a dit qu'on voulait se désengager de Kyoto parce que ça coûtait trop cher, mais on n'a aucun chiffre sur les coûts réels pour 2020.
Je sais que vous avez lu l'inventaire national. On essaie de vous faire dire que les chiffres de votre rapport seraient faux. Est-ce que ça vous fait changer d'idée quant à votre doute, à savoir que la cible de 2020 peut être atteinte? Est-ce qu'il y a des choses concrètes là-dedans qui vous font changer d'idée?
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Merci, monsieur le président. Je remercie également M. Vaughan et son équipe d'être parmi nous aujourd'hui.
Je voudrais poursuivre dans la foulée des questions sur les sites contaminés. Vous avez signalé qu'il y avait environ 22 000 sites contaminés et, si je vous ai bien compris, qu'en février 2012, 42 p. 100 d'entre eux avaient déjà été nettoyés.
Le plan fédéral de décontamination est de 15 ans, et nous sommes seulement rendu à mi-parcours. Je voulais le signaler. Il reste peut-être 13 000 sites à décontaminer, ce qui, naturellement, nous préoccupe. Il me semble cependant que nous accomplissons des progrès, vu le nombre important de sites décontaminés. Lorsqu'on dit que nous nous en remettons aux futures générations, on occulte donc le fait que nous avons déjà pris des mesures en peu de temps et que le plan nous a permis de nettoyer bon nombre de ces sites.
Êtes-vous d'accord avec moi?
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Oui. Par conséquent, de nouvelles technologies sont maintenant envisagées. Tous ici présents doivent reconnaître que les technologies évoluent à un rythme sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Des problèmes presque insurmontables auparavant sont maintenant beaucoup plus faciles à résoudre.
Il faudrait signaler que bon nombre de ces... Et j'ai évoqué le tout lors de notre réunion à huis clos.
Une voix: À huis clos?
M. James Lunney: Oh! Vous n'avez rien entendu, n'est-ce pas?
Disons que c'est pure invention de ma part.
Quoi qu'il en soit, je voulais simplement signaler que les nouvelles technologies permettent d'éliminer les hydrocarbures de ces sites. Prenons l'exemple de la biotechnologie: des microorganismes qui éliminent les hydrocarbures peuvent en fait nettoyer un site... Plutôt que de transporter tous ces contaminants par camion pour les incinérer ou les éliminer d'une autre façon qui pose problème, nous avons à notre disposition de nouvelles technologies qui permettent de nettoyer ces sites sur place.
N'êtes-vous pas d'accord?
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Je le ferai avec plaisir...
Je le répète, la situation était vraiment catastrophique lorsque mes prédécesseurs se sont penchés sur la question il y a 10 ans. Le gouvernement ignorait le nombre de sites contaminés et les risques qu'ils posaient. Dans certains cas, cela remontait à 2005, et le tout a empiré ces dernières années.
Le gouvernement a procédé à un inventaire national qui lui a permis de répertorier 22 000 sites contaminés. Il a créé un système de classement des risques: de risque élevé (classe 1) à risque nul.
Le gouvernement a élaboré 10 étapes dans la gestion d'un site, de l'évaluation initiale à sa restauration et à sa fermeture. Il a fermé 9 000 sites. On peut donc dire que des progrès ont été accomplis, des progrès qui sont, selon moi, considérables.