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Merci à vous monsieur le président, ainsi qu'aux membres du comité.
Je vous remercie de m'avoir invité ici aujourd'hui pour vous parler des amendements à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.
D'emblée, j'aimerais dire que certains amendements contenus dans le projet de loi me semblent utiles, mais seulement certains. Aucun amendement, à mon avis, ne permet de remédier aux lacunes considérables du processus fédéral actuel d'évaluation environnementale. Je me servirai des 10 minutes qui me sont attribuées pour réaliser deux objectifs. Je propose d'abord de passer en revue les amendements et de les commenter, et ensuite je vous ferai part de mes observations plus générales sur la loi en vigueur et vous proposerai peut-être d'autres amendements.
En ce qui concerne l'article 7, je suis d'accord avec les changements proposés. Je ne m'y attarderai pas puisque je les juge utiles.
L'alinéa 14(5)b) limite déjà la capacité du ministre d'ordonner une évaluation environnementale à l'intention d'un projet qui ne figure pas à la liste des projets désignés. Ce n'est pas parce qu'une autorité fédérale a déjà accordé son approbation qu'une évaluation environnementale fédérale ne se justifie pas. À mon avis, l'amendement semble aggraver les choses en augmentant le nombre de décisions qui, une fois prises, empêcheraient le ministre d'exercer son pouvoir discrétionnaire consistant à exiger une évaluation environnementale. Je vous recommande de supprimer cet amendement.
L'amendement visant le paragraphe 53(4) est souhaitable et je suis en faveur.
Les modifications proposées aux articles 63 et 64 étant très semblables, je me contenterai de faire une seule observation. Il ne me semble pas indiqué d'autoriser l'interruption d'une évaluation environnementale à moins qu'il ne soit clair que la décision d'une autorité fédérale consistant à ne pas exercer son pouvoir en raison de sa fonction empêcherait en fait le projet d'être réalisé. Pour cette raison, l'amendement proposé à l'article 63 ne devrait pas être adopté. Les versions originales des articles 63 et 64 ont plus de mordant.
Quant aux amendements proposés aux articles 66, 67 et 128, je les juge utiles et n'y ajouterai rien.
Je ferai maintenant quelques observations sur la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012. À mon avis, cette loi ne contient plus les fondations solides nécessaires à la prise de bonnes décisions à l'égard des projets, ce que laissait entendre le juge La Forest déjà en 1992.
La loi de 2012 apporte des incertitudes qui ne sont pas nécessaires quant à son exécution. Ainsi, elle encourage l'exécution de la loi tard dans le processus et en fait un processus réglementaire plutôt qu'un processus de planification. Elle se concentre sur une mince sélection de facteurs qui ne permettront pas à l'autorité fédérale de faire des décisions bien fondées sur les conditions éventuellement imposées aux projets qui seront autorisés. Le fait de mettre l'accent sur les grands projets entraîne le risque que les grandes répercussions négatives ainsi que l'incidence cumulative des petits projets ne soient pas remarquées.
Pendant les quelques minutes qu'il me reste, j'aimerais faire trois modestes recommandations pour améliorer la loi.
Tout d'abord, éliminer le pouvoir discrétionnaire consistant à ne pas exiger d'évaluation environnementale au stade d'enregistrement du projet. Les provinces ont une grande expérience de cette approche dans le domaine des évaluations environnementales, une expérience qui ne s'est pas avérée positive. L'approche préconisée oblige le promoteur du projet à terminer les travaux de planification et de conception avant le début de l'évaluation environnementale. Dans de telles circonstances, le processus de planification de l'évaluation environnementale ne fait que reproduire le processus actuellement prévu par la réglementation. Selon le libellé actuel de la loi, il n'est pas nécessaire d'invoquer le pouvoir discrétionnaire. La liste des projets désignés est déjà courte. La loi prévoit déjà des pouvoirs de substitution et d'équivalence.
Ensuite, je propose que la portée de l'évaluation fédérale soit élargie quant aux répercussions environnementales afin de pouvoir recueillir les renseignements nécessaires à la prise de bonnes décisions.
Je sais que lorsqu'il y a des examens conjoints, on procède probablement de cette façon. Dans le cadre d'une évaluation fédérale cependant, la portée de l'évaluation se limite à des domaines clés dont seul le gouvernement fédéral a la responsabilité réglementaire, tels que les pêches, les oiseaux migrateurs et toute incidence sur les peuples autochtones. Le processus d'évaluation environnementale reproduit alors les responsabilités fédérales primaires, prévues par la réglementation et d'autres textes, ce qui remet en question la nécessité d'effectuer une évaluation environnementale.
Enfin, je vous recommande de donner suite aux mesures positives déjà prises en vue de souligner l'importance des évaluations environnementales régionales et de reconnaître, dans la section qui porte sur l'objectif, l'importance des effets cumulatifs. L'avenir des évaluations environnementales consistera à comprendre comment mieux évaluer les effets cumulatifs et à mieux se servir des évaluations environnementales stratégiques et régionales afin de contrecarrer les difficultés que nous avons tous rencontrées. À mon avis, la loi devrait prévoir un processus pour les évaluations environnementales stratégiques et régionales, ainsi que les circonstances bien délimitées dans lesquelles ce type d'évaluation s'impose.
Quant aux effets cumulatifs, je vous recommande essentiellement d'aller au-delà des effets cumulatifs des projets actuels et futurs. On devrait se concentrer principalement sur les scénarios raisonnables de développement futur, ce qui deviendrait alors un élément essentiel des évaluations environnementales, y compris les évaluations environnementales stratégiques et régionales et celles qui visent les projets.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président
Bonjour. Je m'appelle Brenda Kenny, et j'ai le plaisir de comparaître aujourd'hui pour vous parler au nom de l'Association canadienne de pipelines d'énergie.
Je suis accompagnée par ma collègue, Elizabeth Swanson, présidente du groupe de travail sur les affaires réglementaires de notre association. Il est important de souligner que Mme Swanson est juriste et a travaillé dans le domaine des évaluations environnementales pendant de nombreuses années.
Avant qu'elle ne vous transmette son avis en qualité de juriste, j'aimerais partager avec vous quelques observations de la part de notre association quant au projet de loi et les dispositions à l'étude.
Lors du dépôt du budget de 2012, le a reconnu que l'industrie des ressources naturelles et de l'énergie est « un moteur de l'économie nationale. Directement et indirectement, elle crée des emplois de qualité dans le secteur manufacturier, les bureaux, les métiers spécialisés et les services financiers ». Le a indiqué que « les industries primaires canadiennes ont un potentiel de création d'emplois et de croissance énorme, aujourd'hui et pour la génération à venir ».
Ainsi, les dispositions du projet de loi qui portent sur le developpement responsable des ressources prévoient les conditions qui permettent d'exploiter ces possibilités, et nous sommes d'avis que le projet de loi constitue un pas positif dans ce sens.
Notre association appuie fortement les objectifs de la réforme réglementaire, à savoir une efficacité accrue, et, plus important encore, l'amélioration des résultats environnementaux découlant des évaluations environnementales et de l'examen réglementaire des grands projets d'infrastructure.
Nous ne pensons pas que les changements diluent la protection de l'environnement ou lui nuisent. L'industrie des pipelines est persuadée que les processus prévus par la loi de 2012, ainsi que les modifications apportées à la Loi sur l'Office national de l'énergie, permettent au gouvernement et aux intervenants d'améliorer les résultats en ciblant les principales préoccupations environnementales dans le cadre des évaluations, en utilisant des pratiques exemplaires et en évitant les répercussions négatives considérables pour l'environnement par une utilisation plus efficace des ressources. Ces changements réunis ont renforcé et ont rendu plus clairs les objectifs des lois environnementales du Canada et ont préparé le terrain pour l'obtention de meilleurs résultats environnementaux.
Le projet de loi contribue de diverses façons à la réalisation de ces objectifs et rend plus limpide l'interprétation des nouvelles dispositions et des dispositions de transition vers le système réglementaire actuel, le tout offrant une meilleure certitude.
J'invite maintenant ma collègue, Mme Elizabeth Swanson, à vous parler à son tour.
Pendant les 26 ans de ma carrière de juriste, j'ai eu la possibilité de participer à la naissance des évaluations environnementales de projets modernes, depuis la création des lignes directrices du Processus d'évaluation et d'examen en matière d'environnement, en passant par l'adoption de la première loi canadienne sur l'évaluation environnementale et l'élaboration du règlement de cette première loi, jusqu'aux amendements de 2009 et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012.
Je me suis retrouvée d'un côté et ensuite de l'autre de la table. J'ai également étudié le dossier en tant qu'universitaire. Pendant les 10 premières années de ma carrière, j'ai travaillé au sein de la communauté environnementale, en fait au sein du caucus de l'évaluation environnementale, en cherchant à comprendre sa vision, ses préoccupations et ses approches quant à la notion de l'évaluation environnementale. Depuis 14 ans, je travaille avec les sociétés de pipelines en qualité de conseillère. Je suis actuellement la conseillère juridique de TransCanada PipeLines et j'effectue l'évaluation environnementale des projets.
Compte tenu de mon expérience diverse, je peux vous dire que la loi de 2012 établit un équilibre judicieux compte tenu de notre position actuelle en ce qui concerne la genèse et l'évolution des évaluations environnementales. Je crois également que l'approche actuelle des évaluations fédérales est la bonne. Le gouvernement fédéral n'est pas le seul ordre de gouvernement qui effectue des évaluations environnementales de projets. À mon avis, la loi de 2012 constitue un texte moderne, ciblé et crédible dans le domaine de l'environnement.
J'aimerais me prononcer rapidement sur les propos du professeur Doelle. Je ne sais pas si je vous ai bien compris, monsieur, mais je ne suis pas d'accord si vous dites que quelque part la loi de 2012 fait de l'évaluation environnementale des projets un processus réglementaire. Je connais bien la charge de travail liée à l'évaluation environnementale d'un projet. Je ne crois pas que ce travail sera tout d'un coup encadré par un règlement. Il se peut que nous ne parlions pas de la même chose, mais je voulais néanmoins me prononcer là-dessus.
En ce qui concerne les incertitudes qui ne sont pas nécessaires, je ne suis pas d'accord. La loi de 2012 est plus claire. Il est certes tôt, et il y aura peut-être de la confusion plus tard, mais il me semble qu'il s'agit d'une approche beaucoup plus directe et beaucoup plus facile à comprendre.
Ce sont mes observations. Je vais maintenant céder la parole à Brenda.
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Merci, monsieur le président.
Je vais adresser mes questions à M. Doelle.
Je vais dire au préalable qu'à part la disposition qu'on vient de porter à notre attention, qui élimine l'échappatoire potentielle à l'article 128, le paragraphe 53(4), qui permet de tenir compte d'un plus grand nombre de conditions, est tout sauf une modification d'ordre administratif. Il va certainement ajouter à la force de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Je pense que c'est probablement une modification très bienvenue.
Monsieur Doelle, on pourrait dire que la série de modifications visant à remplacer le mot « would » par le mot « could » est principalement d'ordre administratif ou technique, mais si je vous comprends bien, elles peuvent avoir des conséquences assez dramatiques. Je vous ai entendu dire que dans deux cas, le fait d'écrire « would » plutôt que « could » est neutre ou pro-environnement, mais dans au moins trois cas, c'est régressif.
J'aimerais que vous nous parliez davantage des articles 14, 63 et 64, dans lesquels on ne devrait pas remplacer le mot « would » par « could », d'après ce que vous avez dit dans votre exposé. Le paragraphe 14(2) de la loi donne au ministre le pouvoir d'exiger une évaluation environnementale pour une activité qui n'entre pas dans la liste des projets désignés prévue par règlement. L'alinéa proposé 14(5)b) modifie un peu ces pouvoirs. Les articles 63 et 64 portent sur l'arrêt de l'évaluation environnementale.
Puis-je vous demander de nous expliquer pourquoi vous ne voudriez pas que nous remplacions le mot « would » par le mot « could »?
Pour commencer, j'aimerais dire que je suis plutôt d'accord avec le témoignage d'Helen Cutts, qui a dit que ces modifications étaient en grande partie destinées à rétablir la correspondance entre les versions anglaise et française.
De mon point de vue, la différence entre « would » et « could » a l'effet opposé de celui décrit par le professeur Doelle. « Would » est plus certain et directif que « could »; je crois qu'il permet l'action et l'exercice du pouvoir discrétionnaire, alors qu'il y a moins de certitude qu'on va faire quelque chose sinon. D'après moi, le remplacement de « would » par « could » a pour effet d'élargir la portée de la loi, s'il a un autre effet que de rétablir l'équilibre entre les versions anglaise et française.
Pour ce qui est du recours à une liste de projets, si je replace le développement de l'évaluation environnementale dans son contexte, que je me demande d'où nous sommes partis, ce que nous avons fait et où nous en sommes en ce moment pour réaliser des évaluations et prendre des décisions au sujet des effets environnementaux, il me paraît très avisé d'établir une liste de projets. Cela crée beaucoup de certitude. Plutôt que de nous demander ce qui constitue une « activité » ou un « travail physique » et si telle ou telle chose est sur la liste d'inclusion ou sur la liste d'exclusion, nous pouvons nous fier à cette liste qui est beaucoup plus efficace, directe et certaine. Dans cette mesure, je suis en faveur de la liste de projets.
Je souligne toutefois qu'on peut l'allonger, qu'on peut la modifier, qu'on peut y ajouter des éléments si les circonstances nous montrent qu'il y a lieu de le faire.
:
Merci, monsieur le président. Bon après-midi, mesdames et messieurs.
Comme vous le savez, je suis accompagné aujourd'hui du sous-ministre, Bob Hamilton; du directeur général de l'Agence Parcs Canada, M. Alan Latourelle; et de Mme Elaine Feldman, présidente de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Mme Carol Najm, dirigeante principale des finances d'Environnement Canada, est assise dans la dernière rangée, prête à intervenir si les questions de nature financière et comptable deviennent trop pointues.
Monsieur le président, je tiens d'abord à remercier sincèrement le comité de m'avoir invité aujourd'hui à venir discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B), déposé devant la Chambre plus tôt ce mois-ci.
[Français]
Je vais d'abord vous présenter un bref énoncé. Par la suite, je répondrai avec plaisir à toutes les questions que m'adresseront les membres.
[Traduction]
Depuis ma dernière intervention devant le comité au sujet du budget principal des dépenses, Environnement Canada a maintenu son orientation sur la réalisation efficace et efficience de son mandat. Et je suis heureux de souligner que le ministère réalise des progrès constants en instaurant d'importantes mesures afin de protéger l'environnement, la population et l'économie du Canada.
La force de notre ministère, un ministère à vocation réglementaire, réside dans sa capacité de créer, de mettre en oeuvre, de surveiller et d'appliquer avec succès les lois et les règlements du gouvernement fédéral. Et à ce titre, je suis fier de dire qu'Environnement Canada est un organisme de réglementation de calibre mondial qui trace la voie en intégrant la science dans une prise de décisions réglementaires efficace, tout en renforçant et en élargissant ses réseaux de surveillance là où ils comptent le plus.
Le ministère continue de retenir les services de scientifiques spécialisés en s'appuyant sur la meilleure recherche disponible et des collaborations efficaces avec ses partenaires, aussi bien au Canada qu'à l'étranger.
Environnement Canada protège les espèces en voie de disparition et la riche biodiversité de notre nation en faisant preuve d'un solide leadership et en établissant des partenariats efficaces.
Depuis 2006, grâce en grande partie aux mesures prises par le ministère, on a enregistré une hausse de 53 p. 100 des aires protégées au Canada. Près de 10 p. 100 de la masse terrestre du Canada est protégée, une superficie plus grande que la province de la Colombie-Britannique.
En ce qui concerne les changements climatiques, le ministère s'affaire activement à la mise en oeuvre de son approche réglementaire sectorielle et collabore de près avec les provinces et les territoires dans le but de réduire les émissions. Nous avons combiné nos efforts en vue, d'une part, de réduire les émissions du secteur de l'électricité grâce à un éventail de mesures conçues pour abandonner des sources de production d'électricité à fortes émissions, et d'autre part, de réduire la demande au moyen de l'efficacité énergétique.
Nous avons déjà mis en place un règlement sur les véhicules légers visant les années modèles de 2011 à 2016, et nous travaillons avec les États-Unis afin d'étendre l'application de ce règlement à l'année modèle 2017 aux années modèles subséquentes. Nous avons proposé un règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules lourds routiers de l'année modèle 2014 et des années modèles subséquentes. Nous avons aussi instauré un règlement afin de mettre en oeuvre de nouvelles normes visant à réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur maritime. En septembre, nous avons annoncé la version définitive du règlement visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production d'électricité au charbon.
Ce règlement comprendra des normes de rendement rigoureuses applicables aux nouvelles centrales thermiques alimentées au charbon ainsi qu'aux centrales ayant atteint la fin de leur vie utile. Selon les prévisions actuelles, les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l'électricité devraient être réduites d'un tiers d'ici 2020 comparativement aux niveaux de 2005, malgré les fortes augmentations de l'activité économique et de la production d'électricité au cours de cette même période.
Ensemble, chers collègues, nos efforts ont déjà porté le Canada à mi-chemin de sa cible de réduction des gaz à effet de serre de 17 p. 100 sous les niveaux de 2005, qu'il compte atteindre d'ici 2020. Et le ministère poursuit ses interventions en se tournant vers le secteur gazier et pétrolier.
En ce qui concerne la qualité de l'eau, le ministère s'est attaqué à l'une des plus grandes sources uniques de pollution de l'eau en instaurant, au cours de l'été dernier, des normes nationales pour le traitement des eaux usées. Il a aussi appuyé l'amélioration et le renouvellement de l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs conclu avec les États-Unis afin de régler des questions telles que les espèces aquatiques envahissantes, la dégradation de l'habitat et les effets des changements climatiques. Et il a lancé l'Initiative sur les nutriments dans les Grands Lacs afin de s'attaquer aux algues toxiques et nuisibles.
[Français]
Environnement Canada poursuit ses travaux avec l'Ontario en vue d'élaborer une version renouvelée de l'Accord Canada-Ontario concernant l'écosystème du bassin des Grands Lacs.
De plus, dans le cadre du Plan d'action Saint-Laurent, ses actions sont axées sur le suivi de l'état du fleuve Saint-Laurent, afin d'améliorer la conservation de la biodiversité, la qualité de l'eau et la durabilité.
[Traduction]
Le ministère a aussi réalisé des progrès dans ses travaux concertés avec les provinces, les organisations non gouvernementales environnementales et l'industrie afin d'améliorer la qualité de l'air. Les ministres provinciaux et territoriaux de l'Environnement ont en effet avalisé le système de gestion de la qualité de l'air il y a quelques semaines.
Je pourrais continuer, mais par souci de temps, monsieur le président, j'aimerais maintenant parler du Budget supplémentaire des dépenses (B), qui est à l'étude aujourd'hui.
Comme vous le remarquerez, la présentation d'Environnement Canada sur le Budget supplémentaire des dépenses (B) comprend 12 postes, et un bon nombre d'entre eux donnent suite au budget de 2012 et n'ont pas été inclus dans le Budget principal des dépenses en raison du manque de temps. J'aimerais les souligner comme suit:
Les postes principaux comprennent une augmentation proposée de 17 millions de dollars pour appuyer des initiatives telles que la Loi sur les espèces en péril, l'Initiative du bassin du lac Winnipeg, le Bureau de gestion des grands projets et l'Initiative de la santé des océans.
Cela comprend 11,8 millions de dollars pour des améliorations en cours au Programme sur les espèces en péril et 2,1 millions de dollars pour appuyer les initiatives scientifiques axées sur les bassins versants, l'intendance des terres et l'eau douce qui s'inscrivent dans le programme renouvelé de l'Initiative du bassin du lac Winnipeg. Il y a une demande de 2 millions de dollars pour renouveler le financement du Bureau de gestion des grands projets de ressources fortement médiatisés et pour appuyer la mise en oeuvre de l'initiative de développement responsable des ressources. De plus, il y a une demande de 1,2 million de dollars pour permettre aux partenaires de l'Initiative de la santé des océans et au gouvernement du Canada de répondre à un besoin continu pour la protection de la santé des océans au Canada.
La présentation comprend également près de 13 millions de dollars (12,8 millions de dollars) en économies que le ministère a identifiés pour le Plan d'action pour la réduction du déficit du budget de 2012.
Dans son ensemble, cela s'élève à une demande ministérielle d'environ 5 millions de dollars en financement supplémentaire.
En ce qui concerne Parcs Canada, qui relève aussi de mon mandat, son Budget supplémentaire des dépenses (B) comprend trois transferts en provenance et vers d'autres ministères fédéraux qui représentent une réduction d'environ 12 000 $. L'agence aimerait investir 3,7 millions de dollars dans le Programme sur les espèces en péril et 800 000 $ afin de faire progresser l'établissement des deux aires marines de conservation grâce à l'Initiative de la santé des océans.
[Français]
Monsieur le président, cela souligne certaines des activités que financera ce Budget supplémentaire des dépenses, des activités qui s'inscrivent dans les travaux du ministère dans le but d'assurer à la population canadienne un environnement propre, sécuritaire et durable.
Je tiens à vous remercier, monsieur le président, membres du comité, du temps que vous nous accordez aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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J'ignore si ma réponse vous satisfera, mais, de fait, les 14 milliards, auxquels j'ai fait allusion et dont il était question lors de l'annonce, par le Canada, qu'il exerçait son droit de se retirer officiellement du protocole de Kyoto, étaient un montant budgétaire.
Il se fondait sur la tarification du carbone et les marchés internationaux. Ce chiffre est beaucoup moins important que la décision de notre gouvernement de ne pas envoyer à l'étranger des milliards de dollars durement gagnés par les contribuables canadiens pour acheter du vent aux économies déprimées des pays de l'Europe de l'Est.
C'est la raison pour laquelle notre gouvernement a annoncé, dès son entrée en fonction, jusqu'à notre annonce après la conférence de Durban, l'année dernière, qu'il considérait le protocole de Kyoto comme inefficace et injuste, compte tenu, particulièrement, de la situation dans laquelle se trouvait le Canada.
En ce qui concerne le coût de la mise en oeuvre, dans chaque secteur, des réductions des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs de Copenhague pour 2020, il découle du principe du pollueur payeur. Les secteurs paient. Nous avons agi sans promulguer de règlement, contrairement à d'autres pays qui ont eu recours à l'outil réglementaire. C'est le cas, par exemple, des gaz d'échappement. Nous avons harmonisé nos mesures à celles des États-Unis, en tenant compte de l'intégration de nos industries automobiles. Quant aux centrales thermiques au charbon, nous avons...
:
Bien sûr. Aujourd'hui, au Canada, la gestion des eaux usées est probablement le défi le plus important que nous avons à relever pour l'eau pure. À peu près 75 p. 100 de nos collectivités possèdent un système efficace de traitement primaire ou secondaire des eaux usées, mais le reste, un bon 25 p. 100, c'est-à-dire 850 collectivités, petites et grandes, des Premières nations et autres, sont encore mal équipées.
En consultation avec les provinces et les territoires, nous avons annoncé, en juillet, la promulgation prochaine du premier règlement canadien sur les effluents des systèmes d'assainissement des eaux usées. Ce règlement se donne trois priorités. La première, le traitement de la pollution maximale d'ici 2020. Ensuite, le traitement de la pollution intermédiaire d'ici 2030. Le traitement du dernier niveau se fera d'ici 2030.
Cela conduira probablement à poser la question de l'appui aux travaux d'infrastructure, à cause des coûts. Environnement Canada estime que, pour rendre tout le pays conforme, il faudra sensiblement moins de 10 milliards de dollars. J'ai parlé au président de la Fédération canadienne des municipalités, à des maires de partout au pays. D'après eux, il en coûtera plus de 20 milliards. Nous dialoguons. Nous travaillons ensemble. Notre gouvernement a déjà investi plus de 2 milliards directement dans l'assainissement des eaux usées. Bien sûr, le remboursement annuel de la taxe sur l'essence, qui se chiffre à 2 milliards de dollars, est accessible à toutes les municipalités, grandes et petites, pour servir à l'assainissement.
Si cet argent destiné aux infrastructures devait s'appliquer entièrement à l'assainissement des eaux usées au cours des cinq prochaines années, et on sait qu'il faut en saupoudrer un peu plus sur une plus grande surface, on pourrait penser que tout le pays sera bien près de se conformer entièrement à la loi.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous, monsieur le ministre, ainsi qu'aux personnes qui vous accompagnent.
Je suis encore inquiète. On parle de renforcer les réseaux de surveillance, de leur donner de la profondeur, alors qu'on a annoncé la suppression de 700 postes à Environnement Canada et, plus récemment, de 200 postes. Nous voulons toujours savoir ce qui arrive aux aires protégées du Canada. Vous avez dit qu'environ 10 p. 100 du territoire était protégé, et c'est excellent. Par ailleurs, moins de 1 p. 100 de notre superficie marine fait l'objet de mesures notables de conservation.
En ce qui concerne la qualité de l'eau, le programme de lutte contre les nutriments est important. Lors de la Journée mondiale de l'eau, on a annoncé des mesures de protection des Grands Lacs. C'était 0,7 p. 100 de ce qui était nécessaire pour les protéger.
Commençons par le changement climatique. Le Canada était membre fondateur de la Coalition pour le climat et l'air pur visant à réduire les polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat.
Pourquoi privilégier le court terme plutôt que le long terme?
Je serai bref, car je veux laisser les derniers instants à Mme Ambler, ma collègue, qui aimerait elle aussi poser une question.
J'ai deux questions, mais j'aimerais d'abord faire une remarque. Tout à l'heure, les lacunes scientifiques ont été soulignées en réponse à une question concernant la Loi sur les espèces en péril. Nous voulons probablement être certains que nos interventions se basent sur des données solides et donnent de bons résultats.
J'ai remarqué avec intérêt un article sur le recensement mondial de la vie marine de 2010, qui est paru la semaine dernière dans Current Biology. Le titre de l'article nous apprend que les deux tiers des espèces océaniques ne sont toujours pas identifiées, même après 10 ans d'études scientifiques. C'est pourquoi nous devons veiller à ce que nos interventions soient appropriées.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), j'ai remarqué que votre ministère verse 1,2 million de dollars à l'Initiative sur la santé des océans pour qu'on puisse répondre au besoin constant de protection des océans canadiens. J'aimerais d'abord savoir où vous croyez que cet argent devrait être investi.
Ma deuxième question porte sur la rubrique du Budget supplémentaire des dépenses (B) concernant le paiement de transfert de quelque 4 millions de dollars au Programme d'intendance de l'habitat. Ce programme aide les Canadiens à protéger les espèces en péril et leur habitat en améliorant les mesures de conservation actuelles et en favorisant les nouvelles initiatives; il a donc un effet de levier sur le financement. En fait, il a permis de transformer 1 000 projets d'une valeur de 62 millions de dollars en un investissement total de 215 millions de dollars, je crois, grâce à des collaborateurs.
J'aimerais que vous nous en disiez plus sur le Programme d'intendance de l'habitat, y compris s'il fait partie des 11,8 millions de dollars dont vous avez parlé pour des améliorations continues au Programme sur les espèces en péril, qui appuie les initiatives scientifiques axées sur les bassins versants, la gestion des terres et l'eau douce. J'imagine que les 4 millions de dollars en font partie.