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Je déclare la séance ouverte. J'aimerais souhaiter à tous et à toutes la bienvenue à la 48
e réunion du Comité permanent de l'environnement et du développement durable. Nous poursuivons notre étude sur les pratiques de conservation urbaine.
Avant d'entendre les propos de nos témoins, j'aimerais dire aux membres du comité que, au cours des deux dernières réunions, j'ai permis aux membres de présenter des motions. Cela a eu pour effet de retarder les réunions. J'aimerais donc demander aux membres de présenter leurs motions à la fin de la séance. J'aimerais que vous m'en avisiez au préalable et nous trouverons ensuite un moment à la fin de chaque séance pour parler des motions.
Nous n'avons pas de motion juridique aujourd'hui. Nous avons reçu deux avis de motion qui ne se sont pas conformés à l'exigence du préavis de 48 heures. Si les auteurs de ces deux motions veulent les présenter, nous pourrions en débattre au plus tôt lundi prochain. Veuillez s'il vous plaît me l'indiquer afin que nous puissions réserver 15 ou 30 minutes, selon les besoins, à la fin de la séance pour entendre ces motions.
À l'avenir, je ne vous accorderai pas la parole pour présenter de telles motions. Nous nous en occuperons à la fin de la réunion. Je vous remercie de votre indulgence.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins. Nous allons d'abord entendre l'allocution de Mme Andreeff, qui représente Association for Mountain Parks Protection and Enjoyment.
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Bonjour. Merci de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. Je suis honorée d'être ici.
Je m'appelle Monica Andreeff. Je suis la directrice générale de Association for Mountain Parks, Protection and Enjoyment, l'AMPPE.
Nous sommes une association à but non lucratif qui milite en faveur d'un équilibre entre le tourisme durable, l'intégrité écologique, l'expérience des visiteurs et l'initiation aux parcs des montagnes canadiens. Parmi nos membres se trouvent de simples skieurs, randonneurs et cyclistes, ainsi que des sociétés de tourisme, des régions de ski et des exploitants d'hôtel.
Au cours des 18 dernières années, l'AMPPE a été la voix de l'équilibre. Nous parlions au nom des Canadiens qui voulaient se prévaloir de la chance de profiter des parcs nationaux. Nous opérons à partir de Banff, où le premier parc national canadien a été créé il y a plus de 125 ans.
La Loi sur les parcs nationaux du Canada indique que les parcs « sont créés à l'intention du peuple canadien pour son agrément et l'enrichissement de ses connaissances. » Il est donc clair que les parcs nationaux ont été conçus et protégés pour que les générations futures des Canadiens puissent les utiliser et avoir du plaisir. L'intention n'était pas de protéger les parcs des Canadiens.
En revanche, au fur et à mesure que le paysage culturel du Canada se modifie, les parcs nationaux risquent de devenir peu pertinents pour les nouveaux Canadiens, les jeunes axés sur la technologie et les gens qui vivent dans des régions urbaines. Les visiteurs ne veulent plus tout simplement traverser les parcs en voiture, prendre une photo et continuer à conduire. Les gens veulent établir un rapport avec les contrées sauvages par l'entremise d'activités de plein air qui leur donnent un sens et qui créent des impressions durables. Sinon, Parcs Canada risque de devenir peu pertinent aux yeux des contribuables canadiens qui constituent l'ensemble de son financement de base.
Parcs Canada change et va dans la bonne direction, notamment, grâce aux programmes dans lesquels les nouveaux Canadiens apprennent à faire du camping et grâce à ceux qui sont axés sur les jeunes visiteurs. Il y a des programmes dirigés par des bénévoles dans les parcs nationaux de Banff et Jasper et qui visent à sensibiliser chaque été des centaines de visiteurs canadiens et internationaux à des projets de conservation locaux, à des activités de surveillance de la faune et de la flore et à des programmes divers de recherche.
Parcs Canada a également approuvé des lignes directrices pour de nouvelles activités récréatives qui viseraient à améliorer la conservation et la culture. La via ferrata du mont Norquay à Banff créera un programme d'alpinisme pour débutants qui sera accessible pour les gens de tous les âges et de toutes les habilités physiques. La via ferrata est extrêmement populaire au Québec et en Europe. Il s'agit d'une activité de plein air emballante que l'on peut combiner à de l'initiation à la conservation de cet environnement sauvage et unique.
Le sentier de la découverte du glacier Brewster, qui devrait ouvrir l'année prochaine, se trouve sur l'autoroute située entre le lac Louise et Jasper. Il s'agirait d'un sentier d'interprétation pleinement accessible qui offrirait des vues époustouflantes et donnerait des informations sur la glaciologie, le réchauffement de la planète, la culture autochtone et les débuts de l'exploration des Rocheuses.
C'est une dure bataille que d'arriver à équilibrer l'utilisation récréative et l'expérience des visiteurs avec la protection de la faune et de la flore. Mais nous accomplissons du progrès. Malheureusement, Parcs Canada se heurte à des critiques perpétuelles et injustifiées de la part d'une petite minorité de gens faisant beaucoup de bruit et qui se préoccupent davantage de l'exclusion que de l'inclusion.
Ces critiques souhaitent limiter l'utilisation et la jouissance de ces lieux récréatifs, nationaux. Malheureusement, ces tactiques érodent l'appui du public envers les parcs nationaux, alors qu'ils sont importants pour l'identité canadienne et représentent un symbole de notre nation qui est respectée à l'échelle internationale.
L'AMPPE estime qu'il n'y a pas lieu de tenir des débats élitistes dans les parcs nationaux. Tout le monde ne peut pas porter un sac à dos très lourd et faire du camping sauvage pendant trois ou quatre jours. Les nouveaux Canadiens peuvent ne pas avoir l'habilité de faire cela et c'est une tâche presque impossible pour les familles avec de jeunes enfants. Il n'y a pas qu'un seul parc national pour un seul type de Canadien. Nous devons fournir une vaste gamme d'activités pour tous ces gens — les vieux, les jeunes, les personnes handicapées, les citadins et les nouveaux Canadiens.
Banff et Jasper sont parmi les parcs nationaux les plus accessibles et les plus visités au pays. Ils fournissent des services de visiteurs excellents, des possibilités récréatives et des installations dans deux petites collectivités, contrairement à des parcs nationaux plus éloignés qui ne reçoivent que quelques douzaines de visiteurs par semaine.
Les parcs nationaux de Banff et de Jasper accueillent des millions de visiteurs chaque année, étant donné qu'ils se trouvent près de grands centres urbains peuplés, soit ceux d'Edmonton et de Calgary. Le parc national de la Rouge pourrait se prévaloir de ces perspectives également.
Le but de la sensibilisation des Canadiens urbains à la conservation est de créer une meilleure compréhension de l'anthropisation et de la façon dont on peut gérer la vie urbaine autrement. Cela pourrait pousser les gens à apprécier les parcs, à les visiter et à apporter leur soutien à la protection de plus grandes régions, telles que les parcs nationaux et provinciaux. On pourrait susciter chez les jeunes citadins un enthousiasme pour la nature. Ce qui leur permettra d'apprécier son importance dans la vie moderne et les aidera à développer une passion pour la conservation.
Penchons-nous sur les pratiques de conservation urbaine au Canada en commençant par Banff et Jasper, deux villes uniques qui se trouvent dans des parcs nationaux et également dans un site du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce sont des modèles en matière de gestion environnementale, de développement durable, de tourisme et de pratiques fondamentales des parcs nationaux. Banff et Jasper reconnaissent, protègent du développement et, dans certains cas, agrandissent la superficie des secteurs écologiquement sensibles situés dans les limites fixes de la ville.
Les deux villes ont des plans de durabilité environnementale superbes et offrent aux visiteurs et aux résidants des possibilités d'initiation à l'environnement et des activités d'interprétation.
Le district de protection environnementale de Banff est une région pouvant faire vivre une quantité diversifiée d'espèces sauvages indigènes et ne permet pas de développement humain. Des corridors protégés pour les animaux sauvages ont une largeur de 500 mètres près de certains quartiers.
La ville de Canmore, une collectivité qui se trouve à l'est du parc de Banff, n'est pas assujettie aux règlements sur les parcs nationaux, mais elle est en dialogue continu avec les organisations de conservation des corridors pour la faune et songe à des moyens de protéger ces régions lors de l'examen des demandes de planification.
Canmore a créé une frontière de croissance urbaine qui permet de cibler les régions qui ont une importance écologique. Le règlement sur l'utilisation des terres de la municipalité a identifié trois zones d'espace protégé: district du parc naturel, celui de l'environnement et celui de la conservation des terres vierges. Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle important en encourageant la conservation urbaine au moyen d'une assistance financière et d'une législation qui permettraient de conserver et protéger les régions qui ne contribuent pas directement à l'assiette fiscale municipale.
Parcs Canada a pour mandat de protéger l'intégrité écologique des parcs nationaux iconiques du Canada. Mais ce mandat doit également tenir compte de l'expérience des visiteurs et de leur sensibilisation.
Tous les parcs nationaux ne sont pas égaux et les parcs nationaux qui se trouvent près de grands centres urbains, tels que celui de Banff, de Jasper et maintenant de la Rouge, peuvent jouer un rôle spécial pour encourager cette culture de conservation. Il s'agit de parcs très visités par les habitants des villes et il faudrait donc avant tout mettre l'accent sur l'importance de sensibiliser ces gens et de leur offrir des activités recherchées. Les gens viennent pour faire des choses et non seulement pour voir le parc.
Les gens ont une excellente expérience lorsqu'ils visitent un parc national et prennent part à des activités récréatives dans ce parc; ils adopteront au fil du temps la philosophie de la conservation urbaine. Le succès dépendra de l'équilibre entre l'utilisation et la protection de ces terres.
Pour conclure, il faut modifier la Loi sur les parcs nationaux et le mandat de Parcs Canada afin de reconnaître l'importance de l'expérience et de la sensibilisation des visiteurs et il faut s'assurer que tout cela tienne également compte de la protection de l'environnement. Association for Mountain Parks Protection and Enjoyment encourage donc le comité à examiner cette suggestion ainsi que la pertinence future de notre réseau des parcs nationaux pour les Canadiens.
Je vous remercie de votre attention.
Pour vous donner un peu de contexte, nous gérons environ 9 000 hectares de parcs au sein même de la ville. Au moins 50 p. 100 de cette superficie est considérée comme étant des parcs de conservation du milieu naturel.
Certains des parcs phares de notre système sont des endroits comme Nose Hill, qui est la zone urbaine naturelle la plus importante de toutes les municipalités du Canada. Initialement établi comme un sanctuaire d'oiseaux fédéral, Inglewood Bird Sanctuary est la pierre angulaire de notre programme d'initiation à l'environnement et il constitue toujours un sanctuaire migratoire important au coeur du centre-ville.
Notre compréhension de ce qui est requis en matière de gestion des zones naturelles dans le contexte d'un grand centre urbain a très certainement changé. Il est clair que ce que nous faisons en tant que service des parcs a également considérablement changé. La conservation dans un contexte de développement urbain pose des défis et diffère manifestement de la gestion des parcs de plus grande taille. Nous devons faire face à des problèmes comme les incidences permanentes et les pertes qui accompagnent le développement.
Nous devons faire face au fait que dans bien des cas, les systèmes de soutien pour les zones écologiques vitales sont bien souvent défectueux ou ont considérablement changé. Les espèces envahissantes constituent le problème important pour nous en matière de gestion. En fin de compte, nous faisons face à une transition inévitable en ce qui a trait à la biodiversité. Nous constatons une homogénéisation des écosystèmes et des espèces à bien des égards.
Notre service des parcs existe depuis environ 100 ans. Nous avons géré des espaces naturels de façon plus directe au cours des quelque 30 dernières années, de sorte que grâce à notre expérience, nous avons appris un certain nombre de choses dont il est important de tenir compte.
L'un de ces éléments porte sur la conception. En tant que municipalité, nous sommes constamment mis au défi de concevoir et d'entretenir des environnements naturels fonctionnels, viables et durables au sein d'une ville. Nous reconnaissons que les environnements naturels font partie intégrante de la ville. Ce n'est pas quelque chose que l'on place derrière une clôture. Les environnements naturels doivent faire partie du tissu de la ville.
Il y a le volet gestion. Les options sont souvent perçues comme étant à faible coût et même à coût nul pour un système de parcs, mais nous dirions que c'est plutôt l'inverse qui est vrai. Elles ont des coûts et il faut les gérer en tant que tels.
Nous devons faire face à un nombre de problèmes indépendants de notre volonté. Mentionnons notamment les changements climatiques. Dans le contexte de l'Alberta du sud, nous nous situons dans une région où l'eau se fait rare. Nous devons planifier et apprendre à s'adapter en fonction des changements inévitables qui surviendront à l'avenir.
Nous examinons la question des biens et services écologiques. Nous constatons que c'est une excellente façon de se pencher sur la valeur de ces systèmes au sein même de la ville. Nous pensons que nous gérons bien l'eau et les terres humides, mais nous commençons à dire qu'il faut commencer à réfléchir sur le système de parcs en tant que tel. La forêt urbaine et tout ce qu'elle comprend fait partie de l'infrastructure essentielle de la ville.
La ville en tant que telle a toute une histoire de militantisme et de protection des zones naturelles. Certains exemples remontent à près d'un siècle. Certaines choses que nous avons faites et qui peuvent servir de modèles de pratiques exemplaires portent par exemple sur notre plan de conservation des terres humides, qui est l'une des premières politiques sur les terres humides adoptées par une municipalité au Canada. Il s'agit probablement de notre plus intéressante réussite puisqu'elle a permis l'établissement d'un mécanisme permettant de compenser et de mitiger la perte de terres humides. Nous avons constaté que c'est un outil extrêmement utile pour, premièrement, accroître la valeur et l'importance des terres humides dans un contexte de prise de décisions à la ville et, deuxièmement, nous donner les moyens d'élaborer des plans pour les terres humides, de réduire leur perte et finalement de les conserver dans un paysage plus durable.
Nous avons fait certaines de ces choses grâce à des initiatives comme Imagine Calgary. En 2005, la ville a entamé un débat avec 18 000 Calgariens. Nous leur avons demandé ce à quoi la ville devrait ressembler dans 100 ans. Les réponses que nous avons obtenues étaient assez intéressantes. Ils nous ont beaucoup parlé de liens entre différents enjeux et de conservation. Il était très clair que les Calgariens tiennent à coeur leur environnement naturel, non seulement à l'intérieur des limites de la ville, mais aussi à l'extérieur. À l'échelle régionale, ce sont des paysages importants pour nous.
Le document a été à l'origine de politiques et d'orientation que la ville de Calgary s'emploie à mettre en oeuvre. Notre plan municipal d'aménagement, qui est fixé par la loi et nous guidera au cours des 60 prochaines années, a intégré certains de ces concepts et de ces politiques en matière de conservation, de biodiversité, d'infrastructure verte et de protection dans un contexte d'une ville en pleine expansion et de plus en plus dense.
L'an dernier, notre conseil municipal a choisi de signer l'engagement de Durban pour la biodiversité, ce qui fait de nous la troisième ville canadienne à signer un engagement pour faire de la biodiversité une composante centrale de ses activités. Après Edmonton et Montréal, nous faisons maintenant partie d'environ 50 villes dans le monde pour lesquelles la biodiversité et la conservation devraient être un élément majeur de leurs services municipaux.
Nos activités comprennent des choses comme l'initiation à l'environnement, tout en reconnaissant que nous devons promouvoir la conscience de l'environnement chez les Calgariens. Il ne faut pas uniquement leur donner l'information pour qu'ils puissent comprendre ce qui est important et pourquoi ces choses sont importantes pour nous, mais il faut aussi les inciter à agir et à participer à la gestion de ce qui nous appartient.
Nous approchons également cette question du point de vue culturel. Nous disposons de paysages culturels que nous nous employons à restaurer dans la ville de Calgary, et pour nous cela représente une autre façon de nous lier au paysage. Au bout du compte, voilà ce que nous pensons que nous essayons de réaliser au service des parcs.
Nous nous adonnons également à d'autres activités, qui pourraient peut-être intéresser le comité, comme la lutte contre les espèces envahissantes. Il s'agit d'une question très importante pour nous. Calgary a mis sur pied un modèle de détection précoce et d'intervention rapide qui a été adopté à l'échelle régionale. En fait, les trois ordres de gouvernement y participent maintenant. Nous coordonnons un programme de surveillance dans la vallée de la rivière Bow, qui inclut maintenant les municipalités locales, la province de l'Alberta et le Parc national de Banff. Nous estimons que c'est un bon modèle qui fait preuve de collaboration et de coopération au sein d'une région.
Une des questions que vous avez posée dans vos notes d'information nous demande de décrire les projets de conservation fédérale, urbaine et rurale. Je vais terminer en mentionnant trois choses que nous estimons devoir porter à votre attention.
Il faut discuter davantage avec les autorités locales. Puisque ce sont les municipalités qui font le travail de première ligne relativement à un certain nombre de résultats liés à l'environnement, nous accueillerions favorablement toute possibilité visant à établir des relations et des collaborations. Nous avons besoin de votre savoir-faire, et nous pouvons vous aider à atteindre les résultats escomptés. Il faut reconnaître que la mise en oeuvre de certains de ces programmes de conservation se fait essentiellement à l'échelle locale. Pour assurer un leadership national et international en matière de conservation il faut une mise en oeuvre efficace à l'échelle locale. Finalement, il faut reconnaître que la conservation urbaine constitue un élément essentiel de l'infrastructure urbaine. Nous aimerions trouver des exemples et des possibilités d'inclure la gestion des écosystèmes dans le cadre des programmes de subventions pour l'infrastructure.
Nous serons heureux de répondre à vos questions au moment opportun.
Bonjour à tous. Je vous remercie de votre invitation à me présenter aujourd'hui. Je vais faire ma présentation en anglais, mais si vous avez des questions en français, je serai très content d'y répondre en français.
[Traduction]
Veuillez noter que je vais partager mon temps avec Mme Dobbie.
Je veux d'abord vous remercier, monsieur le président, ainsi que tous les honorables membres du comité, de nous donner l'occasion de prendre la parole devant le Comité permanent de l'environnement et du développement durable.
Je m'appelle Michael Rosen, et au cours des cinq dernières années j'ai été le président d'Arbres Canada. Je suis accompagné de Dorothy, qui est l'ancienne présidente d'Arbres Canada. Certains d'entre vous la reconnaîtront peut-être puisqu'elle est une ancienne députée du Manitoba.
Arbres Canada est un organisme sans but lucratif qui s'emploie à créer des collectivités plus vertes et en meilleure santé en encourageant la plantation d'arbres et leur entretien là où les Canadiens vivent, travaillent et se divertissent. Nous sommes l'une des seules organisations au pays qui représente les forêts urbaines.
Pouvez-vous imaginer votre collectivité sans aucun arbre? Les arbres définissent votre collectivité. Ils font en sorte que notre vie au Canada est beaucoup plus agréable.
Arbres Canada a planté plus de 78 millions d'arbres et reverdi 530 cours d'école en plus d'aider à la réalisation de programmes de forêt urbains dans plus de 490 collectivités d'un bout à l'autre du pays, ce qui constitue un héritage dont tireront profit tous les Canadiens. Nous organisons plus de 300 campagnes de reboisement par année. Nous avons probablement organisé une de ces campagnes dans chacune des circonscriptions que vous représentez. Sur notre site Web, par exemple, nous avons une superbe photo de la circonscription de Edmwood-Transcona.
[Français]
Je suis très heureux de dire que nous étions dans le comté de Beauharnois—Salaberry, il y a deux semaines, avec la compagnie CSX, une compagnie de transport par voie ferrée.
[Traduction]
Lorsque nous avons commencé en 1992, Arbres Canada dépendait beaucoup financièrement du Service canadien des forêts et de Ressources naturelles Canada. Vingt ans plus tard, je suis fier de déclarer que nous sommes financés à 100 p. 100 par des intérêts privés et que nous grandissons chaque année.
Nous avons formé des liens avec certains des meilleurs partenaires financiers au Canada, dont Shell, la Banque TD, TELUS et Home Hardware et tous partagent notre vision d'une stratégie sur la forêt urbaine. Vous vous demandez ce qu'est une forêt urbaine et, encore plus, une stratégie sur la forêt urbaine?
La forêt urbaine est la forêt où nous vivons, travaillons et nous divertissons. Elle est dans nos arrière-cours, nos avant-cours, nos ravins, les terrains de stationnement de nos centres d'achat et nos parcs. Elle longe la rivière, notre édifice à bureaux. Elle est adjacente au bureau de poste; elle est aux coins des rues.
De nos jours, 80 p. 100 des Canadiens vivent dans un paysage urbain, où les arbres et les plantes de nos espaces publics et de nos propriétés privées représentent, dans notre vie quotidienne, notre rapport le plus étroit avec la nature.
À qui revient la tâche de prendre soin de ces géants verts qui vivent dans nos villes? Au Canada, c'est le plus souvent la responsabilité des municipalités. Au palier provincial et au palier fédéral, peu de lois et règlements régissent la forêt urbaine, sauf dans le cas de problèmes précis, pullulation d'insectes ou autres menaces.
De nombreuses collectivités ont des forestiers professionnels. Certaines collaborent avec des organismes pour gérer les espaces publics, mais souvent au Canada la personne responsable de l'entretien de la patinoire ou du terrain de golf local a également la responsabilité des arbres de la collectivité.
La nouvelle norme pour les municipalités est de recevoir un appui financier pour leurs projets de foresterie urbaine d'organismes à but non lucratif comme la Fondation canadienne de l'arbre et de programmes comme le programme Ma rue, mes arbres TD que nous avons mis sur pied et que nous administrons avec l'aide de notre partenaire, la Fondation TD des amis de l'environnement. Pourquoi en est-il ainsi? Quelle est la participation du gouvernement?
Savez-vous que le Canada est le seul pays du G8 à ne pas avoir de programme ou à être impliqué au palier fédéral dans la foresterie urbaine? Par exemple, les États-Unis — notre plus gros partenaire commercial et le responsable le plus proche de la pollution causée par les combustibles fossiles — a réalisé il y a quelque temps l'importance d'une stratégie sur la conservation des forêts urbaines.
En 2011, le président Obama a annoncé qu'il voulait faire participer plus de collectivités à la foresterie urbaine et il a réservé 36 millions de dollars dans son budget pour mettre en oeuvre une stratégie.
Je ne dis pas que le Canada ne fait absolument rien. Le Service canadien des forêts est un chef de file dans la lutte contre l'agrile du frêne. Cet insecte ravageur envahissant a été découvert pour la première fois ici en 2001 et il a détruit des milliers de frênes.
Récemment, notre 10e Conférence canadienne sur la forêt urbaine a eu lieu à London, en Ontario. Quatre cents forestiers et représentants de collectivités de partout au Canada se sont rassemblés pour discuter et présenter les résultats de leur recherche.
La conférence a permis de prendre un certain nombre d'initiatives pour aider nos forêts. De nombreuses municipalités commencent seulement à faire l'inventaire de leurs forêts urbaines sur les terres municipales. Pour ce faire, elles doivent avoir des données techniques. Avec l'appui du Service des forêts du département de l'Agriculture des États-Unis et grâce au leadership de son directeur, M. Thomas Tidwell, certaines municipalités effectuent des analyses avec le logiciel i-Tree. Ce logiciel offre une série d'outils permettant aux municipalités d'évaluer les arbres dans leurs collectivités.
Lors de la Conférence sur la forêt urbaine, M. Tidwell a introduit, à la surprise de tous, i-Tree Canada. En effet, notre homologue gouvernemental américain a créé un logiciel pour les municipalités canadiennes.
La situation n'est toutefois pas complètement négative. Je suis fier que notre gouvernement ait pris la décision courageuse et historique de faire du Parc de la vallée de la Rouge la première forêt urbaine nationale au Canada. C'est un pas dans la bonne direction, mais c'est vraiment un petit pas.
Le gouvernement canadien doit entamer un dialogue concernant une stratégie nationale sur la forêt urbaine où il continuera de traîner loin derrière ses partenaires internationaux et nuira à la santé environnementale des Canadiens.
Je donne maintenant la place à Mme Dobbie.
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Ce qui nous amène à poser la question suivante: pourquoi est-ce important et à quoi servent les arbres? Je préfère parler d'arbres plutôt que de forêt urbaine parce que le concept d'arbre nous interpelle davantage. Tout le monde est conscient de la présence des arbres.
Pourquoi les arbres sont-ils importants pour notre environnement? La réponse est fort simple. Tout d'abord, ils purifient l'air en éliminant des polluants. Les arbres aident grandement à rendre l'air pur et frais en diminuant la présence de dioxyde de carbone, d'émissions de gaz, etc., et même de la poussière. Ils purifient aussi les nappes phréatiques. Ils éliminent les polluants.
Nous avons fait une petite étude au Manitoba sur l'avenue Broadway, une de nos rues emblématiques. Pendant quelques années, nous avons étudié ce qui arrivait au sel répandu pour dégivrer les rues. Nous avons découvert que les arbres retiraient ces polluants du sol et les emmagasinaient dans leurs feuilles, leur bois, etc. Ce faisant, les arbres ont changé la composition de certains polluants dans certains cas.
Les arbres sont extrêmement importants pour les environnements sains de nos collectivités.
Ils conservent également l'énergie. Si vos factures de chauffage sont élevées, vous pouvez épargner jusqu'à 20 p. 100 des coûts en plantant les espèces d'arbres appropriées près de votre maison. Ils réduisent les répercussions du rayonnement solaire et, bien entendu, ils fournissent de l'ombre, ils rafraîchissent la température et protègent contre le vent.
Ils absorbent l'eau du sol, soit 2 à 7 p. 100 de l'eau qui, sans eux, se déverserait dans les égouts. Comme je l'ai dit auparavant, ils transforment certains contaminants présents dans le sol.
D'autre part, ils renvoient de l'air pur dans l'environnement. Ils captent le dioxyde de carbone et diffusent de l'oxygène pur et sain et de l'humidité dans l'air. Ce processus favorise le rafraîchissement.
Autre fait intéressant, des études montrent que les enfants qui souffrent d'un trouble déficitaire de l'attention fonctionnent mieux après avoir exercé des activités dans un milieu vert. Plus un milieu de jeu est vert, moins les symptômes de ce trouble sont évidents.
J'aimerais vous expliquer pourquoi. L'environnement tout autour de nous, et non pas seulement les arbres, est responsable de ce phénomène. Le sol contiendrait une substance appelée « la bactérie du bonheur » ou le mycobacterium vaccae. Par le passé, on recommandait de manger un peu de terre avant de mourir. C'est en fait juste puisque cette bactérie déclenche la sécrétion de sérotonine dans l'intestin et entraîne une sensation de bonheur.
Vous et vos enfants êtes plus heureux quand vous vous trouvez dans un environnement vert comptant des arbres et de la terre. Tout le monde est beaucoup plus joyeux et souriant dans un tel environnement. De plus, l'absorption d'une quantité suffisante de la bactérie du bonheur vous épargnera des problèmes comme l'asthme. Croyez-moi sur parole puisque je suis asthmatique et, comme je l'ai dit, les arbres aident les enfants atteints du trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention.
Les arbres atténuent le bruit. Ils créent un habitat pour la faune urbaine. Selon nos notes, ils accroissent la valeur foncière des propriétés de 37 p. 100, mais je crois que l'augmentation est encore plus importante dans certains cas.
Comme vous représentez le gouvernement fédéral, vous serez intéressés de savoir qu'Arbres Canada a été créé, comme Michael vous l'a dit, en vertu d'une loi du Parlement. À l'époque, il y avait un ministre de la foresterie du nom de Frank Oberle. Il y a deux semaines, il a participé avec nous à la Conférence sur la forêt urbaine à London pour souligner ce qu'il a lancé et qui a gagné en importance au fil des ans.
Le gouvernement fédéral doit jouer un rôle dans ce domaine, et je crois que nous serons heureux de le constater davantage à l'avenir.
Merci.
[Français]
Mesdames et messieurs, bonjour. Je vous remercie beaucoup.
[Traduction]
C'est pour moi un honneur de pouvoir m'exprimer devant votre distingué comité. J'espère que mes propos, aussi, viendront appuyer l'excellent travail que vous effectuez déjà.
Je suis heureux de prendre la parole en dernier parce que les trois exposés que nous venons d'entendre étaient tous excellents. Les propos des représentants d'Arbres Canada sont sans doute ceux qui rejoignent le plus les miens.
L'association que je représente, Trees for Life, The Urban Tree Canopy Coalition, a pour membres des organisations à but non lucratif qui s'occupent de planter, d'entretenir et de célébrer les arbres en zone urbaine. Nous comptons Arbres Canada parmi nos membres, bien évidemment, et je suis heureux que cette association soit représentée ici aujourd'hui.
Permettez-moi d'aborder le sujet différemment. Le sujet qui nous intéresse, bien évidemment, c'est la valeur des couverts forestiers urbains, et j'insiste vraiment sur le mot « urbain ». J'aimerais revenir plus en détail sur certaines choses qui ont été soulevées, tout particulièrement quatre aspects précis.
D'abord, j'aimerais aborder la question de la santé et du bien-être. Tout le monde ici est d'accord pour dire que c'est bon, écologiquement parlant, d'avoir un couvert forestier urbain vigoureux. Il faudra à un moment donné qu'on s'occupe à le démontrer. Mais en ce qui a trait à la santé et au bien-être, il existe des preuves quantifiables selon lesquelles l'incidence de maladies comme le cancer, le diabète, les maladies pulmonaires et le déficit de l'attention chez l'enfant est réduite, voire minimisée, chez les gens qui vivent dans des zones où il y a un couvert forestier vigoureux. Ces données proviennent de plus de 200 études, notamment des articles universitaires, publiés par Arbres Ontario. Vous les trouverez sur le site Web de l'organisation. Cela fait des générations que l'on connaît les bienfaits des couverts forestiers intuitivement, et maintenant nous avons des preuves à l'appui.
Ensuite, parlons des avantages économiques que procurent les couverts forestiers vigoureux. Ils sont nombreux. Certains ont été abordés par Dorothy. J'aimerais vous en dire davantage sur le tourisme. Je vous demanderais de penser à une ville où vous aimez bien aller en visite, à part la ville où vous habitez, si vous êtes effectivement citadins ou habitez Ottawa. Outre ces villes-là, êtes-vous tentés d'aller ailleurs de temps en temps? Faites-vous une image mentale de cette ville et maintenant, retirez-en le couvert forestier. Faites disparaître les arbres de l'image idyllique que vous avez en tête et demandez-vous ce qu'il reste. Moi je vais vous le dire: de l'asphalte, de l'acier et du ciment. La ville a perdu sa beauté et il n'y fait plus bon vivre.
Nous sommes venus vous rencontrer aujourd'hui pour tenter de vous faire comprendre qu'une ville caractérisée par un couvert forestier vigoureux est une ville où il fait bon vivre. Une ville qui est attrayante et où la qualité de vie est bonne.
Outre le tourisme, il y a beaucoup d'autres avantages économiques. En Ontario, par exemple, le secteur privé, à lui seul, dans le secteur de l'horticulture compte plus de 100 000 emplois permanents à temps plein. Dans le secteur public, il y en a 30 000. Beaucoup de ces emplois, pas tous certes, sont directement liés au couvert forestier urbain.
Par ailleurs, la présence d'un couvert forestier peut faire augmenter la valeur des propriétés de plus de 30 p. 100. Par exemple, c'est à Manhattan qu'on trouve les propriétés les plus chères au monde. À l'heure actuelle, il y a un projet de construction de condominiums du côté sud de Central Park, à proximité d'un magnifique couvert forestier. Si ce couvert forestier n'y était pas, et qu'il n'y avait donc pas d'espaces verts, le complexe immobilier perdrait beaucoup de sa valeur et de son attrait.
Il existe toute une panoplie de facteurs économiques qui devraient inciter le gouvernement fédéral à venir en aide aux organisations qui ont pour objectif la mise en valeur des couverts forestiers en zone urbaine. Je parle ici du groupe que je représente, des gens qui s'attellent déjà à cette tâche. Nous ne faisons rien de nouveau. Nous nous contentons d'organiser le travail qui se fait pour en augmenter l'efficacité.
À mon avis, le gouvernement fédéral devrait s'intéresser aux couverts forestiers en zone urbaine en raison des avantages sociétaux également. Nous savons pertinemment que les voitures qui circulent sur une rue bordée de vieux arbres ralentissent. Nous savons également que ce genre de rues accueillent de nombreux piétons. Les enfants, pour leur part, sont plus enclins à sortir de chez eux pour jouer dehors — pour faire une partie de hockey de rue peut-être, si c'est permis en tout cas. Les couverts forestiers vigoureux en zone urbaine procurent, comme nous le savons, plein d'autres avantages sociétaux.
Enfin, permettez-moi de vous parler des avantages écologiques, sujet que Dorothy a déjà soulevé. Je citerais la séquestration du carbone, la production d'oxygène, qui se fait beaucoup plus efficacement par l'arbre que par l'homme, le filtrage des toxines dans l'eau de pluie, et j'en passe. Ainsi, il nous incombe de promouvoir sans relâche l'expansion de nos couverts forestiers en zone urbaine.
À Toronto, par exemple, le couvert forestier occupe 17 p. 100 de l'espace géographique. Dans les années 1960, la part du couvert forestier était de plus de 40 p. 100. Il n'a cessé de diminuer depuis et même aujourd'hui, en dépit des efforts déployés par certains défenseurs de la cause, le phénomène continue. Et il ne se manifeste pas qu'à Toronto; toutes les villes du pays connaissent le même sort.
L'agrile du frêne va endommager 8,5 p. 100 du couvert forestier de Toronto et plus de 20 p. 100 de celui d'Ottawa. Vous devriez vous intéresser de près aux mesures qui pourraient être mises en oeuvre pour protéger nos couverts forestiers en zone urbaine de l'agrile du frêne. Soit dit en passant, Mme Sandy Smith, doyenne de la faculté de sylviculture de l'Université de Toronto, a affirmé par écrit que cela coûte moins cher de faire ce qu'il se doit pour sauver un vieux frêne que de le faire abattre et de le remplacer. Pensez-y.
En guise de conclusion, je dirais que l'organisation Trees for Life, the Urban Tree Canopy Coalition a pour objectif ceci: quand on parle d'infrastructure urbaine, que ce soit d'éducation du public, de service policier, des pompiers, de la gestion des eaux de pluie ou des eaux usées, qu'on parle également du rôle des arbres pour que, un jour, on se rende compte, comme l'a dit un jour un conseiller municipal de Toronto, que l'arbre n'est pas seulement un agrément, mais une nécessité. Voilà donc l'objectif que nous visons.
Merci.
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Je serai heureux de le faire. En deux mots, je dirais oui, nous avons inventorié les terres de façon très détaillée. Calgary est une ville importante de 1,1 million d'habitants située au milieu d'une zone rurale comptant plusieurs municipalités.
Les autorités provinciales se sont intéressées à la planification régionale. La ville de Calgary, pour sa part, n'a pas hésité à établir des seuils et des cibles locaux en matière de conservation et de protection. Nous évoluons dans ce contexte et nous nous concentrons sur les secteurs hautement urbanisés de la ville de Calgary à proprement parler.
Nous tirons profit des textes de loi dont nous pouvons nous servir. En général, il s'agit de la législation provinciale relative à la planification. Nous nous en servons pour identifier et protéger toute zone significative.
Pour tout vous dire, il faut être très créatif parce que les lois en question régissent les terres non exploitables. Il existe certains pouvoirs qui nous permettent de nous intéresser à la conservation de l'eau ou des milieux humides et des zones aquatiques. Nous faisons de notre mieux pour vraiment tirer profit de ces lois, du moins pour identifier les zones significatives, les faire reconnaître et parler de leur importance avec les promoteurs avant que la construction ne commence.
À mon avis, les deux ne sont pas incompatibles. En effet, il est possible, en procédant prudemment, d'allier l'aménagement du territoire et la protection des espaces naturels; c'est en fait une obligation.
Nous effectuons pas mal de recherches. En général, elles sont qualitatives, en ce sens que nous sondons les Calgariens. Nous nous sommes intéressés à la question de la segmentation de la clientèle. Nous collaborons avec Tourism Calgary.
Certains de nos plus grands sites... certains d'entre vous ont sans doute déjà été au Stampede de Calgary. Tous les jours, on y accueille près de 100 000 personnes et nous pensons qu'environ 50 p. 100 de ces gens fréquentent un des parcs de la région quotidiennement parce que le Stampede est situé à proximité du réseau en bordure de rivière. En fait, on peut dire qu'on offre à bien des touristes un espace de ressourcement en bordure de cours d'eau. Sachez que Calgary accueille bon nombre de festivals. Il s'agit d'événements d'envergure et nous prenons toujours en compte la capacité maximale de ces espaces extérieurs.
Les Calgariens nous disent qu'ils vont aux parcs toutes les semaines, ou tous les mois. Nous savons, grâce au sondage visant la satisfaction des citoyens, qui existe à Calgary depuis fort longtemps, au moins 15 ans, qu'en matière d'infrastructures municipales, les parcs se placent au second rang après les pompiers.
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C'est une bonne question, même si elle est un peu compliquée.
Notre mission historique est de planter des arbres. Nos programmes, à la base, ont pour but de planter des arbres. Plus particulièrement au cours des années 1990, on a commencé à planter beaucoup d'arbres dans les secteurs urbains. Comme vous l'avez noté, la conservation des forêts existantes est très importante. Ce sont évidemment les règlements des municipalités qui vont inciter celles-ci à protéger les boisés urbains.
Qu'une municipalité ait une bonne culture des arbres est ce qui nous a le plus aidés. Certaines municipalités ont une culture et une politique de l'arbre. Elles n'ont pas toutes une politique semblable. C'est la raison pour laquelle, dans ma présentation, je parle de la nécessité d'avoir une présence nationale.
Le problème actuel est que toutes les municipalités sont totalement isolées de la technologie et des programmes qui peuvent les aider à avoir une meilleure forêt urbaine. Il est triste de constater que nous sommes le seul organisme qui peut offrir des programmes de reboisement dans le secteur urbain. Les municipalités ont besoin de beaucoup plus que cela.
Comme l'a dit M. Cullen, il y a un important déclin des arbres dans les villes. On ne le voit pas, parce que cela prend beaucoup temps. On vit environ 80 ans et, avec le temps, on réalise que beaucoup de municipalités constatent un déclin de leurs arbres. Ce n'est pas parce qu'elles n'aiment pas les arbres, c'est parce qu'il y a eu négligence, si vous voulez, on n'a pas respecté la planification et le reboisement dans le milieu urbain. Les municipalités demandent de plus en plus qu'il y ait un leadership national dans le domaine de la forêt urbaine.
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Absolument. J'ai brièvement parlé du plan ImagineCalgary, qui a été élaboré en consultation. Il s'agissait de la plus vaste consultation auprès des habitants de Calgary à jamais être menée. Quelque 18 000 citoyens y ont participé. Cette consultation d'envergure avait pour base initiale les principes de durabilité de Melbourne pour les villes, qui permet de se pencher sur la question globale qui consiste à assurer un équilibre entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, tout en trouvant des moyens de permettre à la ville de croître.
Il y a une série de questions que nous avons posées aux habitants de Calgary. En fait, nous leur avons demandé de réfléchir à la situation dans 100 ans. La raison pour laquelle nous avons choisi une période de 100 ans, c'est parce qu'on voulait qu'ils réfléchissent à leur ville au-delà de la génération actuelle, car du moins la plupart d'entre nous ne seront plus vivants dans 100 ans. Ainsi, on peut penser aux générations à venir sans tenir compte de sa propre existence. Nous avons posé des questions rattachées à l'environnement, à la stabilité financière, à la gouvernance, à la reddition de comptes, entre autres choses. Il en est ressorti tout un ensemble de visions et d'orientations.
Nous avons considéré ces propositions comme étant un élément de base définissant la façon dont la ville devrait se gouverner. Par la suite, nous avons établi un plan sur 60 ans. Au palier municipal, il est obligatoire de dresser un plan de développement sur 60 ans. Ce type de plans établit là où la croissance s'effectuera. Nous avons choisi, par exemple, d'intégrer des principes environnementaux clés aux projets d'expansion de la ville, une plus grande densité urbaine, davantage de projets de conservation et de respect de la biodiversité, etc. Une fois cette étape terminée, nous avons extrapolé des plans sur 30 ans et 10 ans qui ont été ensuite distribués dans tous les milieux d'affaires de la ville.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer par formuler une remarque à l'intention de Mme Dobbie.
Il y a quelques années, dans le cadre de vos fonctions de députée, vous vous êtes rendue dans une école primaire de votre circonscription et vous avez expliqué que des jeunes femmes pouvaient se lancer en politique. Voyez-vous, l'une des élèves assises dans cette classe est maintenant assise à cette table, car elle s'est fait élire et croit dans le principe selon lequel il suffit que quelqu'un se donne en exemple pour montrer ce qui est possible. Je tenais à vous remercier de votre contribution pour notre pays.
Des voix: Bravo!
Mme Michelle Rempel: Maintenant, j'aimerais poser des questions à l'équipe de la ville de Calgary, car je représente une circonscription de Calgary. Cette ville doit relever le défi unique que représente son expansion très rapide. Nous avons constaté un accroissement énorme de la population au cours de la dernière décennie plus précisément. La pression est très forte pour que la ville grandisse au-delà de ses besoins. Quand il est question d'infrastructure, il ne s'agit pas simplement des routes ou des hôpitaux, entre autres, il faut également discuter de la façon dont nous allons attirer des habitants et les garder. Le travail, c'est l'un des déterminants de la croissance. Comment s'assurer qu'une ville demeure durable à long terme également? Comme vous l'avez dit, et comme me le disent mes électeurs, il s'agit d'une question importante.
Vous avez fait allusion au caractère unique du plan de gestion de la ville de Calgary par rapport à la conservation urbaine. Je ne me rappelle pas du titre exact, mais il s'agit du plan de conservation des milieux humides ainsi que d'autres cadres à votre disposition.
Pourriez-vous nous dire brièvement quels ont été les défis auxquels vous avez été confrontés dans l'élaboration de ces plans ainsi que des difficultés qui se dresseront devant la mise en oeuvre, par rapport aux pratiques exemplaires? Je sais que vous avez obtenu des résultats mesurables au cours des dernières années et que cette mesure a été très bien intégrée dans le processus de planification. Pour la gouverne du comité, peut-être pourriez-vous nous expliquer le processus d'élaboration, les difficultés rencontrées ainsi que tous les défis permanents pouvant être liés à la mise en oeuvre.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les intervenants d'aujourd'hui. C'est vraiment très intéressant.
La conservation urbaine est un défi incroyable. Elle s'inscrit d'abord dans ce plus grand défi qu'est le plan national de conservation. Nous en avons fait une étude qui a été publié dans un rapport. Nous avions, bien sûr, une opinion dissidente. Nous avions mentionné que le comité ne reconnaissait pas les contributions importantes de la science et des scientifiques, ni des groupes environnementaux, des groupes autochtones ou des collectivités. D'ailleurs, récemment, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie a déposé son rapport.
En ce qui concerne la conservation urbaine, il y a toujours des difficultés liées au développement urbain. Par exemple, chez moi, à Drummondville, la ville veut se développer. C'est normal qu'une municipalité veuille se développer, mais elle le fait aux dépens des forêts. Donc, il y a cette difficulté de concilier la conservation et le complexe domiciliaire ou le développement industriel.
Cela nous amène à nous poser la question qui concerne les changements climatiques. Vous en avez parlé un peu lorsque vous avez abordé le problème de le sécheresse, et le reste.
Comment le gouvernement fédéral peut-il donner des outils pour mieux concilier environnement et économie? Quels sont ces outils?
Je pense que MM. Manderson et Cullen semblent avoir de bonnes idées. Je vous écoute.
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Pour aborder les changements climatiques et lutter contre eux, il ne fait aucun doute que nous avons besoin de la meilleure science possible. La science est nécessaire pour comprendre le phénomène et pour faire des prévisions.
Par exemple, nous avons fait des recherches dans la région de Calgary. Nous savons que nous allons assister à la disparition de la principale source d'eau, la rivière Bow qui est alimentée par le glacier Bow. La rivière va disparaître de mon vivant.
Les tendances de précipitations sont en évolution dans le Sud de l'Alberta. Nous prévoyons des conditions météorologiques plus humides et moins prévisibles. Il faut en tenir compte pour déterminer comment nous allons approvisionner des millions de personnes en eau potable; ce sera un énorme changement pour nous.
Les orientations sont de mise, la science est de mise. Les conseils sont de mise aux niveaux fédéral et international pour aider les municipalités à aborder le problème.
En ce qui a trait à la Convention sur la diversité biologique, on vient de publier un rapport intéressant sur les villes, la perspective de biodiversité et les conséquences des changements climatiques sur les villes.
Par exemple, le rapport cerne le problème de l'augmentation du niveau des eaux pour les villes côtières. Les sécheresses constitueront un autre problème. Il ne s'agit pas de problèmes pouvant être résolus au niveau local. Il faut les régler aux niveaux national et international. L'atténuation des effets sera sans aucun doute un important élément de la solution, mais cette atténuation va nécessiter une planification globale.
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Merci, monsieur le président, et merci à nos experts. Vos commentaires sont très utiles.
J'aimerais revenir à certains points quant à la portée de l'étude: au deuxième point, quels pourraient être les objectifs de rallier les citadins du Canada autour de la conservation; et au cinquième point, quels sont les avantages de la conservation urbaine pour l’économie, la santé, la biodiversité et la société.
J'aimerais revenir à ces deux points parce que je sais que M. Cullen et Mme Dobbie sont d'avides jardiniers qui adorent faire la promotion de leur art. Madame Dobbie, je regarde souvent votre émission le dimanche matin en prenant mon café. Votre émission m'aide grandement à relever les défis du jardinage avec lesquels je compose régulièrement. J'aime beaucoup votre émission.
Je ne me qualifierais pas d'avide jardinier, mais je me plais à travailler sur mon terrain aussi souvent que possible. J'aime le jardinage, l'aménagement paysager et tout ce qui se rattache au travail à l'extérieur et qui me permet de jouer dans la terre et de me salir les mains. Cette activité me fait beaucoup de bien sur le plan personnel.
Est-ce que l'un d'entre vous pourrait nous expliquer les bienfaits psychologiques du jardinage et de l'aménagement paysager; ces activités nous permettent de ne faire qu'un avec la nature.
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C'est une de mes questions préférées. Merci de me l'avoir posée.
Je crois que vous trouverez toutes les preuves nécessaires pour répondre à cette question dans une toute nouvelle industrie qui s'est développée au cours des 25 dernières années et qui s'appelle la thérapie horticole. On peut maintenant être thérapeute horticole certifié, c'est-à-dire un thérapeute qui a les compétences requises pour aider les gens aux prises avec toutes sortes de maladies, que ce soit le cancer, l'Alzheimer, ou des troubles cognitifs. On peut ralentir la progression de la maladie et même parfois la faire régresser.
Si vous faites des recherches sur la thérapie horticole — faites une recherche dans Google et lisez un peu —, vous allez obtenir des réponses à votre question. Je crois que vous serez impressionnés par ce que l'association peut montrer quand au bénéfice de la thérapie horticole. Un beau jardin peut être bénéfique en soi, mais il y a aussi l'expérience que Dorothy a décrite, c'est-à-dire l'expérience d'être dans un jardin et de ressentir les bienfaits du jardinage.
Enfin, on n'essaie pas d'échapper à la réalité lorsqu'on entre dans un jardin, on s'échappe dans la réalité. Je veux dire que le jardin est un lien avec Dame nature. C'est un lien avec nos parcs, et avec le monde réel qui nous entoure, et ça nous aide à sortir des quatre murs dont nous nous entourons.
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Merci, monsieur le président.
C'est un vrai plaisir d'être ici.
Monsieur Rosen, j'apprécie vos commentaires sur Toronto. C'est ma ville. Nous avons survécu à l'excavation et à la réexcavation de la rue Bloor, et ça semble être un succès.
Un autre projet qui se fait à la ville de Toronto est près du secteur riverain. Vous le connaissez probablement.
J'ai passé du temps avec les responsables. Ils ont parlé de certaines des meilleures pratiques qu'ils mettent en place pour tous les parcs qu'ils développent là-bas, mais aussi pour la plantation d'arbres. Ils ont mentionné que leur vision est d'avoir non pas des arbres de sept ans dans le secteur riverain, mais plutôt des arbres de 50 ans. Il semble qu'ils incorporent les cellules Silva, je suppose. Est-ce que c'est la technologie qu'ils utilisent?
Une voix: Oui.
M. Bernard Trottier: Est-ce que c'est un exemple de pratiques exemplaires?
Je devrais mentionner, en passant, que ce n'est pas juste de l'argent municipal qu'on investit dans le secteur riverain de Toronto. En fait, c'est surtout de l'argent fédéral.
Est-ce que c'est un exemple des pratiques exemplaires utilisées au pays, ou est-ce qu'il y a de meilleurs exemples de pratiques exemplaires en ce qui a trait à la plantation urbaine?
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Lorsqu'il s'agit des pratiques exemplaires qui pourraient exister dans une municipalité, je ne vais pas nommer les municipalités. Je ne veux pas entrer dans ces détails.
Vous devez viser plus grand. Certaines municipalités se sont maintenant dotées d'une stratégie forestière en milieu urbain. Je crois que chaque ville devrait en avoir une. Je ne sais pas si la voie législative constitue la meilleure approche, mais je crois que nous devrions activement encourager une telle stratégie.
Une stratégie forestière en milieu urbain préconise que la municipalité doit ensuite dresser un inventaire. Il faut se demander pourquoi nous avons ce problème de l'agrile du frêne? Comment se fait-il qu'un tiers des arbres de la ville d'Ottawa sont d'une seule essence? Comment expliquer cette situation?
Cette situation s'explique en grande partie par l'absence d'une bonne planification. En effet, pendant les années 1970 et les années 1980 — suite à la crise de la maladie hollandaise de l'orme, ironiquement —, la ville d'Ottawa n'avait aucune stratégie, aucune stratégie préconisant le besoin d'avoir une forêt en milieu urbain diversifiée, aucune stratégie faisant la promotion d'une diversité forestière.
Pour répondre rapidement à votre question, je crois que les pratiques exemplaires de gestion découlent toujours d'un bon plan global, qui comprend: les essences qu'on cultive à l'heure actuelle; les essences qu'on aimerait voir à l'avenir; la date de remplacement de ces arbres; la grandeur des arbres de remplacement; et si oui ou non on va revitaliser le centre-ville. De plus, nous devrions faire l'usage des cellules Silva. Tous ces éléments doivent être détaillés dans un plan global.
Effectivement, l'aménagement du secteur riverain constitue un bel exemple, mais le secteur autour de Yonge et Bloor en est un aussi. Malheureusement, il faut tenir compte de ce qui se passe dans le reste du Canada urbain, là où le type qui s'occupe de la patinoire de hockey prend soin des arbres également, et n'aura donc pas accès à toute la technologie, à la formation ou au financement pour faire ce genre de travail innovateur. Mais oui, le secteur riverain est un bel exemple.
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C'est en quelque sorte un sujet tabou. On parle très rarement des donateurs privés, qu'il s'agisse de fondations, de particuliers ou d'entreprises. Ils sont pourtant très favorables à la cause que nous défendons tous.
C'est ce que j'appelle le miracle de l'effet de levier. Le gouvernement fédéral pourrait proposer: « Voici un dollar pour planter un autre arbre, mais nous aimerions que quatre dollars supplémentaires soient investis. Si nous investissons un dollar, pouvez-vous en trouver quatre autres? » Je crois que la coalition Trees for Life serait ravie de relever ce défi et s'assurerait de trouver ces quatre dollars supplémentaires pour qu'on ait un total de cinq dollars. Ainsi, plutôt que de planter 100 000 arbres, on en planterait 500 000, ou plutôt que d'investir un million de dollars, on en investirait cinq.
En constatant que nous nous sommes assuré le concours de la municipalité, des organismes à but non lucratif, de la province et du fédéral, les donateurs privés n'hésiteraient certes pas à se lancer dans l'aventure.
Un de mes dossiers a suscité quelque 750 000 $ en dons privés. Les fondations nous ont dit qu'elles aimeraient appuyer nos efforts pour doubler le couvert arborescent, mais qu'elles ne veulent pas le faire seules. Quand vous, les représentants du gouvernement fédéral, avez des fonds à investir, vous adoptez probablement la même attitude que les donateurs privés dans la même situation. Personne ne veut faire le travail seul.