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Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Dave Collyer et je suis président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers. Je suis accompagné de Dave Pryce qui est le vice-président des opérations à l' ACPP et de représentants de trois de nos compagnies membres: Richard Dunn d'Encana Corporation; Murray Elliott de Shell et Gordon Lambert de Suncor.
Je vais vous présenter un aperçu de l'approche de notre industrie à l'égard de la conservation et aussi nos points de vue sur le plan proposé. Ensuite, les représentants de nos compagnies membres présenteront des exemples des divers outils et pratiques de conservation utilisés dans leurs compagnies respectives. Je terminerai par quelques brèves observations.
Vous avez peut-être remarqué que je n'ai pas mentionné Brenda Kenny. Brenda fera une déclaration séparée au nom de l'Association canadienne de pipelines d'énergie.
Permettez-moi, tout d'abord, de dire que l’ACPP appuie les efforts visant à élaborer une vision large de la conservation au Canada. Cela dit, il est important de reconnaître que la conservation met en jeu plusieurs gouvernements et une multitude de parties prenantes. Dans ce contexte, il serait, à notre avis, plus productif et réaliste de miser sur la création de ce que nous appellerons un cadre de conservation national établissant des objectifs, des principes et des priorités larges en vue d'améliorer la conservation au Canada, plutôt que de miser sur un plan de conservation national normatif et peut-être moins réaliste et moins réalisable. Il s'agit, selon nous, de plus qu'une différence de sémantique et nous encourageons le comité à considérer l'alignement de cette initiative sur ce que nous proposons. Nous pouvons, si vous le souhaitez, en parler plus en détail durant les séries de questions.
Un cadre de conservation national, ou CCN, comme je vais l’appeler, devrait harmoniser les initiatives de conservation fédérales, provinciales et territoriales dans un cadre large; fournir un modèle de planification intégrée menant à une performance environnementale ainsi qu’à une croissance économique; et assurer un leadership et une direction eu égard aux défis de politiques et de réglementation auxquels le Canada fait face en appuyant et favorisant la conservation et la biodiversité.
Je devrais souligner que bien que cet exposé soit axé sur la conservation des terres, le cadre que je décrirai s’applique également à la conservation marine.
Permettez-moi de commencer par quelques remarques sur des principes de conservation. Nous avons constamment énoncé trois principes qui, selon nous, devraient être le fondement de la politique et de la législation en matière d'environnement. Ils devraient aussi contribuer au développement d'un cadre de conservation national.
Le premier principe est l'équilibre. Le CCN devrait miser sur la conservation dans un contexte politique qui améliorera en même temps la performance environnementale, la croissance économique et la sécurité énergétique.
Le CCN devrait soulever la question de la coordination intergouvernementale et entre les services d'un même gouvernement; à harmoniser les intérêts au sein des gouvernements et entre les gouvernements; à réduire les dédoublements et les chevauchements et à améliorer l’efficacité et l'efficience. II devrait aussi viser l'intégration des considérations de conservation et de biodiversité à un cadre de planification plus large. La planification d'utilisation des terres en cours actuellement en Alberta et en Colombie-Britannique en est un exemple.
Troisièmement, il faut de la clarté et de la prévisibilité dans le processus. Le CCN devrait assurer aux parties prenantes de la clarté et de la prévisibilité en ce qui a trait à la politique gouvernementale en matière de conservation et de biodiversité.
Il est important qu'en créant un CCN, les gouvernements prennent en considération la consultation des groupes autochtones. Nous soulignons qu'il faut, dans l'intérêt de toutes les parties, continuellement améliorer le processus de consultation des groupes autochtones.
Finalement, nous observons que le CCN est bien harmonisé et tout à fait compatible avec les actions plus larges du gouvernement visant à encourager et à favoriser une mise en valeur responsable des ressources au Canada.
Je voudrais aussi parler un peu de la délimitation de la portée des stratégies de conservation. Nous encourageons le comité à adopter une vision large de l’étendue des initiatives de conservation, à encourager l'innovation et l'excellence au niveau de la planification de l'utilisation des terres et à favoriser l'application d'outils de conservation différents.
Nous proposons que le comité prenne en considération trois aspects des stratégies de conservation, tout en étant flexible sur la façon dont ces stratégies sont appliquées dans des circonstances particulières.
Le premier aspect est la réduction des impacts, soit de réduire l'effet de nos activités sur la surface des sols et appliquer des techniques de gestion adaptative, puis contrôler les effets et trouver les solutions qui s'imposent.
Le deuxième aspect est la bonification et la remise en état des terres. Il faut absolument prendre en considération les approches temporelles, c'est-à-dire de permettre l'utilisation des terres à court terme en envisageant l'établissement de zones de conservation à l'avenir. Les améliorations continues au plan de la bonification et de la remise en état permettront de remettre les terres perturbées à un état conforme aux objectifs en matière de conservation et de biodiversité.
Le troisième aspect de la stratégie de conservation porte sur les zones protégées. Nous reconnaissons que dans certains cas il pourrait être nécessaire de mettre de côté des zones de grande valeur et d'en interdire ou d'en limiter sérieusement l’utilisation afin d'atteindre les objectifs en matière de conservation et de biodiversité. Toutefois, ces décisions doivent être prises en comprenant complètement ce que l'interdiction d'exploitation coûtera en opportunités perdues.
En plus de ces aspects, le CCN devrait permettre à l’industrie de prendre des décisions éclairées quant à l’endroit et à la façon de contribuer aux priorités nationales en matière de conservation et, lorsque cela est approprié, de faire des investissements volontaires dans la conservation, peut-être par le biais de partenariats publics-privés ou de partenariats avec des organismes de conservation qui respectent leurs propres programmes de gestion. Les témoins représentant nos membres reviendront en détail sur cette question.
Voici quelques éléments essentiels d'un cadre national de conservation efficace; un grand nombre de ces éléments prennent en compte les mesures mises en oeuvre et qui fonctionnent actuellement. Un cadre de conservation doit être structuré pour permettre à l'autorité réglementaire ou gouvernementale la mieux placée de superviser le processus d'élaboration des initiatives de conservation et leur mise en oeuvre. Il serait caractérisé par des processus de prise de décision efficaces et inclusifs. Les décisions politiques et réglementaires reliées à la conservation et à la biodiversité devraient être fondées sur des données scientifiques fiables, mais la science ne devrait pas être le seul facteur déterminant.
Un cadre de conservation doit permettre une flexibilité et un équilibre dans l’établissement d’objectifs et de stratégies de conservation. Un cadre de conservation doit établir un système exhaustif de surveillance, d’évaluation et de compte rendu pour suivre la performance et façonner des stratégies de gestion adaptative.
Enfin, un cadre de conservation doit favoriser la collaboration entre l'industrie et les organisations non gouvernementales qui se sont engagées à utiliser des moyens innovateurs pour atteindre les objectifs de conservation.
Comme il a été dit, beaucoup de bon travail de conservation se fait aujourd’hui. Le système fonctionne très bien, mais, collectivement, nous pouvons encore mieux faire. Dans son étude sur un CCN, nous suggérons au comité de miser sur les possibilités d'améliorer des résultats au plan de la conservation et de la biodiversité dans les domaines suivants.
Premièrement, la collaboration. Améliorer la participation et la collaboration à la fois dans l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques compte tenu des divers intérêts qui entrent en jeu en matière de conservation et de biodiversité.
À propos de la technologie et de l'innovation, les progrès accomplis au plan de l'innovation des outils et des approches de conservation et de biodiversité peuvent être accélérés par l'amélioration de la collaboration et du partage d'information dans l'industrie — par exemple l'Alliance pour l'innovation des sables bitumineux récemment fondée — et par les plus efficaces contacts entre l'industrie, le gouvernement, les universitaires, la recherche et d'autres institutions.
En ce qui a trait à l'harmonisation. Une approche plus uniforme favorisera le progrès et le partage des responsabilités et le sens d'appartenance chez les diverses parties prenantes.
L'intégration: la conservation n'est pas un îlot politique en elle-même, mais le cadre de conservation devrait être intégré à une politique et une réglementation environnementales plus larges.
Pour ce qui est des ressources adéquates. Le CCN nécessitera un financement durable ainsi qu'un engagement de ressources à long terme.
Finalement l'éducation. Étant donné qu'elle touche des domaines autres que l'énergie et l'environnement, il faut sensibiliser davantage le public afin qu'il comprenne bien la conservation et la biodiversité et de quelle façon elles s'insèrent dans un cadre politique et réglementaire plus vaste visant un développement responsable des ressources naturelles au Canada.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, voilà la vue d'ensemble de la position de notre industrie vis-à-vis le cadre de conservation national, comme nous préférons qu'il soit appelé. Je cède maintenant la parole aux représentants de nos compagnies membres. Ils vous donneront des exemples illustrant la position de leurs compagnies concernant cette question. Ils donneront quelques exemples de mise en oeuvre des initiatives de conservation et de biodiversité.
M. Murray Elliott de Shell commencera.
Je m'appelle Murray Elliott et je suis le vice-président de Santé, sécurité, environnement et développement durable à la société de pétrole lourd Shell. Merci de me donner l'occasion de prendre la parole au nom de Shell Canada et de participer à l'étude menée par le Comité permanent sur l'environnement et le développement durable de la Chambre des communes et portant sur l'élaboration d'un plan de conservation national.
Tout d'abord, je voudrais souligner que Shell Canada partage le point de vue de l'ACPP, soit qu'un cadre de conservation national inspirera mieux les futures discussions sur la conservation dans le contexte d'une politique équilibrée et d'une réforme réglementaire, dans lesquels la performance environnementale sera abordée parallèlement à la croissance économique et à la sécurité énergétique.
Shell est d'avis que des stratégies de conservation flexibles sont préférables à un plan normatif pour mobiliser l'industrie à poursuivre l'élaboration de stratégies de conservation innovatrices et efficaces, telles que la réduction des impacts, la remise en état des sols et la mise de côté des terres de réserve ayant une valeur écologique particulière. Nous reconnaissons que la conservation des terres et la protection de la biodiversité devraient être partie intégrante du développement.
Les principes de Shell relatifs à la conduite des affaires incluent des engagements visant à contribuer au développement durable. Cela exige de nous un équilibre des intérêts à court et à long terme et l'intégration des considérations économiques, environnementales et sociales à la prise de décision de nature opérationnelle.
Nous voulons offrir des avantages et réduire l'impact de nos activités en faisant des choix de projets dans lesquels investir, en fabriquant plus de produits à haut rendement énergétique et en réduisant l'impact de nos opérations.
J'aimerais décrire brièvement certaines activités de Shell qui illustrent la façon dont les entreprises du secteur pétrolier et gazier participent à la conservation.
Premièrement, nos levés sismiques, utilisés dans l'exploration du pétrole et du gaz, sont conçus pour minimiser la perturbation de la surface. Aujourd'hui, des lignes sismiques de deux à trois mètres de largeur sont taillées par des broyeurs pour éviter d'endommager la couche près de la surface du sol. Dans le passé, ces lignes auraient été coupées par des bulldozers sur une largeur de huit mètres. Des lignes sinueuses ont remplacé les lignes droites afin d'amoindrir l'impact sur les prédateurs et protéger le couvert forestier. La phase d'enregistrement fait souvent appel aux techniques de travail assisté par hélicoptère afin de diminuer les accès par véhicules.
Beaucoup d'impacts de l'exploitation pétrolière et gazière sont temporaires. Dans les installations in situ des sables bitumineux de Shell, deux cycles de puits ont été forés, exploités et abandonnés. La grande partie de ces terres a été remise en état. Dans les années 1970, chaque puits était foré à partir d'une plateforme; tous les forages suivants ont été créés par des plateformes multiples pour réduire l'impact sur la surface.
Shell Canada a une longue histoire de promotion de la conservation en milieu terrestre et marin. Depuis plus de 28 ans, Shell est un partenaire de l'organisme Conservation de la nature Canada.
En 1992, Shell a fait don de 8 900 hectares, soit 22 000 acres pour établir l'aire de conservation du patrimoine Mount Broadwood en Colombie-britannique.
En 1997, Shell Canada était l'une des quatre sociétés pétrolières et gazières à renoncer aux droits miniers de 130 000 hectares, soit 320 000 acres, sur la côte ouest du Canada. C'était la première étape de la création de la réserve d'aire marine nationale de conservation Gwaii Haanas.
La société de pétrole lourd Shell a élaboré une stratégie sur les terres et la valorisation des terres. Puisque la remise en état des terres des sables bitumineux prend des décennies à s'accomplir, l'achat de terres ailleurs dans la zone boréale de l'Alberta nous permet d'agir à court terme.
L'un de nos ambitieux objectifs sur le long terme est de réaliser une perturbation nulle en compensant l'impact actuel de nos activités par la remise en état ou la conservation des terres.
Depuis 2007, nous avons acquis plus de 500 hectares, soit 1 200 acres, dans la zone boréale du sud de l'Alberta en association avec l'Alberta Conservation Association.
Plus tôt cette année, Shell Canada a annoncé l'achat de la Forêt du vrai Nord de Shell, c'est-à-dire 740 hectares, soit 1 800 acres, de plus dans le Nord de l'Alberta pour protéger l'habitat de la forêt boréale. Le terrain a été obtenu suite à une autre entente avec l'Alberta Conservation Association.
Merci.
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Merci monsieur le président.
Je m'appelle Gordon Lambert et je suis vice-président du Développement durable à Suncor Energy.
Nous nous réjouissons de cette possibilité de participer à l'étude sur l'élaboration d'un plan de conservation national; l'étude qui est menée par le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes.
Pour présenter Suncor, je vous dirais que nous exploitons les sables bitumineux depuis 1967. Nous sommes le plus grand producteur canadien et la plus importante société d'énergie présente dans toutes les provinces. Nous avons fait du raffinage et du marketing sous le nom de marque de Petro-Canada, l'industrie des sables bitumineux, et nous sommes très actifs dans le secteur des énergies renouvelables — éolienne et de biocarburants.
Suncor s'engage à bien gérer l'environnement en exploitant les ressources de manière responsable. Nous nous sommes fixés des objectifs dans la remise en état des sols, l'utilisation de l'eau, les émissions atmosphériques et l'efficacité énergétique. Le développement énergétique perturbe les terres; on n'y peut rien. Cependant, les terres ne sont pas perdues à jamais.
Suncor a adopté l'approche triade pour résoudre la question de l'impact de nos opérations sur les terres. Cette approche triade — imaginez un tabouret à trois pieds — consiste d'utilisations extensives de terres où nous pouvons mettre en oeuvre des pratiques exemplaires afin de réduire au minimum la perturbation des sols. L'exploitation in situ des sables bitumineux entre dans cette catégorie. En second lieu vient l'exploitation intensive — par exemple l'exploitation minière — où l'impact de nos activités est très extensif. Troisièmement, il y a les terres protégées et conservées.
L'exploitation minière constitue une exploitation intensive, tandis que l'utilisation in situ est considérée comme extensive. Suncor a apporté son soutien aux travaux de gestion intégrée des terres et a financé une chaire de recherche dans ce domaine pendant de nombreuses années.
Nous avons aussi oeuvré pour identifier les aires de conservation et les priorités écologiques ainsi que l'utilisation des pratiques exemplaires pour minimiser l'impact sur les sols. Notre approche est facile à décrire. Nous réduisons au minimum la perturbation des sols ou nous l'évitons dans la mesure du possible, car il est logique de le faire sur le plan écologique et économique. En cas de perturbation, nous appliquons des mesures volontaires et réglementaires de rétablissement pour remettre le paysage en état. Je donnerai quelques exemples dans un instant.
Nous nous sommes engagés à remettre en état les terres que nous perturbons et à accélérer cette revalorisation. Nous oeuvrons aussi dans le domaine de la conservation de terres dans des régions où nous travaillons avec des intervenants.
Je vais vous donner quelques exemples de pratiques exemplaires. Nous avons pris des mesures incroyables. Par exemple, la revalorisation du premier bassin de décantation construit dans le cadre de l'exploitation des sables bitumineux. Il est connu aujourd'hui sous le nom de Wapisiw Lookout. C'est le premier bassin fermé. Nous faisons de gros efforts pour réduire l'impact de nos activités sur les terres. Il s'agit là d'un bel exemple de la nature temporelle de la remise en état de terrains perturbés. Ce bassin de décantation construit il y a environ 45 ans est remis dans son état naturel.
Nous avons aussi développé et mis en oeuvre une nouvelle technologie d'assèchement des bassins, ce qui accélérera la fermeture des bassins et nous permettra de réduire davantage l'impact de nos activités sur le paysage. Cette technologie nous a permis d'annuler l'aménagement prévu de quatre bassins de décantation. C'est un très bel exemple de l'utilisation de la technologie pour minimiser les perturbations futures. Nous sommes, à ce moment même, au beau milieu d'un projet d'immobilisations de 1,2 milliard de dollars visant à déployer cette technologie sur une grande échelle.
Nous avons en outre partagé cette technologie avec nos pairs de l'industrie. L'Alliance pour l'innovation des sables bitumineux du Canada, annoncée récemment, permettra de faire progresser cette technologie, que nous avons partagée avec d'autres. Suncor pourra en outre tirer parti de celles que ses pairs ont mises au point.
Je ferais également remarquer que dans le cadre de l'initiative de leadership dans le domaine des sables bitumineux, on a dressé une carte exhaustive des perturbations terrestres dans la région des sables bitumineux, laquelle fait état des sentiers pédestres, des pistes pour véhicules tout-terrains, des lignes sismiques et des couloirs pipeliniers. L'hiver dernier, les sociétés membres de l'OSLI ont revégétalisé la région d'Algar, située au sud-ouest de Fort McMurray. On a effectué des plantations et du bombement sur 65 kilomètres de lignes sismiques anciennes afin de réduire la fragmentation des forêts dans une zone habitée par le caribou.
Nous sommes fiers d'indiquer qu'aucune entreprise membre de l'OSLI ne détient de concession dans cette région, qui devrait faire l'objet d'autres projets de restauration et de conservation du sol. Ainsi, au lieu de ne s'occuper que de leurs concessions, les sociétés cherchent à déterminer où, dans la région des sables bitumineux, il est préférable de planter des arbres, d'entreprendre des programmes de protection des caribous ou d'établir des zones de conservation.
Suncor fait également partie d'un projet visant à rétablir le troupeau de caribous des bois dans la région de Little Smoky, dans le centre-ouest de l'Alberta. De concert avec Conoco, nous avons investi un million de dollars pour y restaurer l'habitat.
J'aimerais aborder la question de la conservation pendant quelques instants, car c'est un aspect que nous appuyons pleinement. Comme mon collègue de Shell l'a souligné, un certain nombre de sociétés participent à des groupes de conservation qui trouvent d'excellentes solutions sur le plan de l'écologie et de la conservation. Suncor et Petro-Canada ont donné leur appui à Conservation de la nature Canada afin de faire progresser la science de la conservation et d'examiner des possibilités de lancer des initiatives de conservation des terres dans les plaines boréales de l'Ouest.
En outre, nous avons, dans le cadre de la Fondation Suncor Énergie, noué un partenariat de neuf ans avec l'Alberta Conservation Association afin de préserver environ 5 000 acres de forêt boréale dans le nord de l'Alberta afin de réduire la fragmentation des forêts. Ce partenariat a servi de modèle à d'autres entreprises, qui se sont associées à l'Alberta Conservation Association.
Suncor a aussi signé un protocole d'entente avec Canards Illimités Canada afin de coordonner la recherche sur les bassins hydrographiques et sensibiliser les gens à l'importance des terres humides, participant notamment à une consultation sur la construction de pipelines dans les terres humides et leurs environs. Nous avons travaillé en collaboration avec Canards Illimités Canada afin de planifier et d'implanter un marais expérimental à Fort McMurray. Nos travaux ont montré qu'il faut quelques décennies et non plusieurs siècles, comme on le croyait auparavant, pour que les marais s'établissent.
Suncor appuie également le Conseil principal de la forêt boréale, qui s'emploie à conserver 50 p. 100 de la forêt boréale à l'échelle nationale. C'est là un magnifique exemple de partenariat national s'appuyant sur une vision établie par 20 Premières nations, des groupes environnementalistes et des sociétés d'exploitation des ressources. Nous menons également des travaux concernant les caribous et le bassin du fleuve Mackenzie.
En ce qui concerne la biodiversité, nous consultons d'autres sociétés, comme des compagnies forestières et pétrolières, afin de voir comment nous pouvons réduire les impacts locaux. Dans le cadre de ce qui s'appelle la gestion intégrée des terres, nous partageons des routes d'accès ou aménageons des terres déjà perturbées par des activités antérieures.
Merci.
Bonjour. Je m'appelle Richard Dunn, vice-président des relations gouvernementales à Encana.
Encana est un chef de file de la production d'énergie en Amérique du Nord, faisant l'exploitation non classique du gaz naturel dans le nord-est de la Colombie-Britannique et en Alberta.
Encana prend avec grand sérieux ses responsabilités de gestionnaire des terres. Nous considérons que la conservation et l'exploitation peuvent aller de pair et qu'il n'est pas nécessaire de choisir l'une au détriment de l'autre. Tout est une question d'équilibre.
En Alberta et en Colombie-Britannique, les règlements rigoureux qu'appliquent les organismes de réglementation provinciaux constituent des cadres opérationnels efficaces qui permettent de protéger l'environnement et d'exploiter les ressources.
Fort d'une culture d'amélioration continue, nous respectons et souvent dépassons les exigences des règlements en travaillant en collaboration avec d'autres exploitants, les gouvernements, les Premières nations et les collectivités afin de réduire notre empreinte environnementale.
Nos activités dans le bassin de Horn River, situé aux confins du nord-ouest de la Colombie-Britannique, illustre bien la réussite de cette approche reposant sur le recours à de nouvelles technologies et à des méthodes novatrices, comme le forage sur socle, la recherche de sources d'approvisionnement en eau saline ou la participation à un plan de gestion du caribou des forêts boréales, dont je traiterai dans quelques instants.
La bassin de Horn River est un important site d'exploitation pour l'industrie canadienne du gaz naturel. Le Conseil national de l'énergie estime que ce gisement de gaz de schiste renferme quelque 78 billions de pieds cubes de gaz naturel commercialisable, soit une quantité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques d'une ville comme Calgary pendant environ 500 ans. Il s'agit donc d'une quantité considérable.
Le bassin de trouve dans une région très éloignée des marchés et, comme on ne fait que commercer à l'exploiter, il y a très peu d'infrastructure en place. Nous devons donc innover et chercher des façons de réduire les coûts, tout en réduisant notre impact environnemental lorsque nous procéderons au développement.
Le forage sur socle constitue un élément important de cette innovation. Dans la région de Horn River, cette activité consiste à forer plusieurs puits horizontaux à partir d'un seul site en surface. Cette technique nous permet de perturber une surface bien moins grande tout en optimisant l'extraction de ressources. Un socle de plusieurs puits de 250 mètres par 250 mètres produit l'équivalent d'environ 15 kilomètres carrés de ressources, et remplace plusieurs centaines de puits verticaux, sans parler des routes et des couloirs de pipelines connexes. Il en résulte une meilleure performance environnementale du fait que la perturbation des sols est réduite.
En travaillant ensemble et avec le soutien du gouvernement, les producteurs de la région ont mis sur pied le groupe de producteurs du bassin de Horn River. Cette initiative, qui réunit 11 entreprises actives dans le bassin, vise à assurer la planification efficace de l'exploitation et le maintien des communications avec les parties prenantes. Le dialogue régulier avec la population et la Première nation de Fort Nelson a permis d'améliorer la communication et ainsi de façonner l'exploitation dans la région. En outre, on a mis en oeuvre des initiatives qui optimisent les avantages de l'exploitation du gaz naturel pour les intervenants locaux, surtout sous la forme d'emplois et d'occasions de perfectionnement des compétences à l'échelle locale.
Le groupe de producteurs du bassin du Horn River a élaboré une approche intégrée de réduction de la perturbation en surface en mettant en place des mesures de planification efficaces, comme la construction conjointe de routes, de pipelines et d'installations de traitement pour réduire l'empreinte environnementale commune. Dans le bassin de Horn River, comme dans d'autres gisements de gaz de schiste, le processus exige une grande consommation d'eau, cela ne fait aucun doute. En 2009, le groupe de producteurs du bassin de Horn River et le gouvernement de la Colombie-Britannique ont examiné des solutions pour s'approvisionner en eau non potable. Pour ce faire, ils ont fait appel à Geoscience B.C., un organisme financé par le gouvernement, qui a lancé divers projets de localisation et de cartographie des aquifères souterrains dans le bassin.
L'usine de traitement d'eau de source Debolt, projet conjoint d'Encana et d'Apache, notre partenaire dans la région, est le fruit innovateur de cette recherche. L'usine Debolt est exploitée depuis juin 2010 et fournit environ 98 p. 100 de l'eau dont les deux entreprises ont besoin pour la fracturation hydraulique dans la région de Two Island Lake. Cette usine traite l'eau provenant de la formation Debolt, une formation géologique située à une profondeur de 800 mètres. Cet aquifère non potable contient de l'eau saline impropre à la consommation humaine, agricole ou animale. La teneur en sel de l'eau est pratiquement aussi élevée que celle de l'eau de mer.
Grâce à l'eau de Debolt, nous avons à toute fins pratiques cessé d'utiliser de l'eau douce dans nos activités de fracturation hydraulique dans la région de Two Island Lake, ce dont nous sommes très fiers. Nous avons ainsi conservé une quantité considérable d'eau douce et préservé l'habitat aquatique de surface du secteur.
En ce qui a trait à l'utilisation des terres, l'industrie continue de prendre des mesures afin de protéger les espèces sensibles.
En 2010, les partenaires de l'industrie ont collaboré avec la commission pétrolière et gazière et le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique à l'élaboration du plan de mise en oeuvre de la province pour la gestion du caribou boréal. Le résultat recherché était une stratégie souple qui permet de protéger cet animal tout en permettant la mise en valeur responsable et indispensable des ressources. Pour l'obtenir, il était indispensable de posséder des connaissances locales détaillées et une compréhension concrète des problèmes propres à la Colombie-Britannique.
Outre la promotion de l'utilisation du forage sur socle, le plan de mise en oeuvre prévoit l'accès aux sites d'exploitation pendant la période critique de mise bas. Il prévoit aussi, notamment, des lignes sismiques sinueuses, dont Murray a parlé, qui protègent le caribou en le rendant moins visible pour les prédateurs.
En outre, l'industrie s'est engagée à investir 2 millions de dollars par année dans la recherche sur le caribou qui guidera, renseignera et étaiera véritablement le plan de mise en oeuvre.
J'ai parlé des mesures de conservation prises dans un contexte d'exploitation, mais, comme je l'ai dit, la production a lieu pendant une période limitée. J'aimerais maintenant parler de ce que nous faisons pour remettre en état les zones où la production a cessé.
En 2011, Encana a reçu des certificats d'autorisation de remise en état visant une superficie de près de 360 acres, soit notre plus importante superficie retournée à la nature à ce jour. De plus, nous remettons actuellement en état 4 800 acres au Canada. Nous avons collaboré avec les acteurs locaux, les Premières nations et les gouvernements pour nous assurer que les habitats d'origine sont restaurés ou, dans certains cas, améliorés. C'est ce qui s'est passé dans le projet que nous avons entrepris récemment, avec le Foothills Research Institute, que nous soutenons. Par exemple, en 2011, nous avons converti un ancien site exploité dans les années 1990 en terre humide pouvant abriter diverses espèces. Depuis la remise en état, on y trouve des grizzlis, des orignaux, des oiseaux.
En terminant, je tiens à répéter que nous pensons vraiment que la conservation et la mise en valeur respectueuse de l'environnement peuvent et doivent aller de pair. Des règlements rigoureux garantissent qu'on accorde la priorité aux préoccupations environnementales et qu'on en tient sensiblement compte dans la mise en valeur.
Les exemples que j'ai donnés, parmi lesquels nos opérations dans le bassin de la rivière Horn, dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique, soulignent l'importance de la technologie, d'une planification efficace et de la collaboration entre les gouvernements, les collectivités, les Premières nations et les partenaires de l'industrie pour améliorer la viabilité économique de notre industrie, de manière respectueuse de l'environnement.
Merci beaucoup.
Je pense que vous allez trouver que nos observations cadrent assez bien avec celles que vous avez déjà entendues. Simplement pour vous donner le ton de mon exposé, je dirai que notre industrie est différente par la longueur et la linéarité de ses infrastructures.
Je représente l'Association canadienne de pipelines d'énergie. Nous sommes très heureux d'être ici, aujourd'hui. Je vous remercie du temps que vous prenez pour écouter notre opinion.
Nos membres représentent les sociétés qui transportent quotidiennement la presque totalité du pétrole et du gaz naturel produits et utilisés dans tout le Canada et l'Amérique du Nord. Nous exploitons plus de 100 000 kilomètres de pipelines. Ce sont les autoroutes de l'énergie, si vous voulez, le seul moyen pratique et le plus sûr pour transporter des volumes considérables de pétrole, de gaz naturel et de produits raffinés. Nos membres sont des créateurs d'emplois de leur propre chef. Nous sommes sur le point d'investir plus de 20 milliards de dollars dans des projets d'importance nationale, mais, de plus, ces créateurs d'emplois facilitent le fonctionnement d'un système énergétique approprié, au Canada, et, depuis très longtemps, l'activité commerciale. Quand il s'agit de conservation, nous réfléchissons à la façon de construire un pipeline adapté aux besoins, tout en nous rappelant sa longue durée de vie. Le pipeline reste là où il se trouve, généralement pendant de nombreuses décennies.
Nous croyons que le plan ou le cadre national de conservation constitue un pas très réel vers le progrès. Il aide à intégrer et à moderniser le cadre législatif global du Canada en matière d'environnement pour atteindre les objectifs du développement durable au cours du XXIe siècle. Nous appuyons les efforts du comité pour faire progresser cette initiative grâce à la présentation de recommandations claires et pratiques au ministre de l'Environnement sur la meilleure façon d'en poursuivre le développement.
Nous faisons également remarquer que le cadre législatif du Canada touchant l'énergie, l'évaluation environnementale et la protection de l'environnement présente de nombreux aspects et est très complexe. Il englobe de nombreuses lois, certaines récentes, d'autres en vigueur depuis de nombreuses années. Chacune de ces lois traduit la nécessité que ressentaient alors les gouvernements et les Canadiens devant des problèmes précis. Malheureusement, à l'époque, la mentalité penchait vers l'interdiction ou la réglementation de certaines activités pour les protéger contre les dommages.
J'y reviendrai, parce que nous croyons qu'une partie des difficultés que nous affrontons dans les stratégies convenables de conservation et dans le travail en cours pour transformer les lois résulte de plusieurs années d'efforts visant à coordonner ces processus. Malgré cela, il existe vraiment un manque d'unité dans les exigences législatives, qui, souvent, explique le peu d'amélioration des résultats et la nécessité de certains changements fondamentaux. Nous appuyons donc les efforts en cours pour modifier les lois en ce qui concerne la réglementation. Nous croyons que le plan ou le cadre national de conservation offre de belles possibilités de changer de centre d'intérêt et, en même temps, de passer de l'interdiction de certaines activités à l'obtention de meilleurs résultats pour l'environnement que ceux qui sont actuellement possibles, en partie en accord avec les principes et les objectifs convenus. Grâce à la contribution des diverses lois qui s'épaulent mutuellement, ce cadre actualisé est important.
Comment cela pourrait-il fonctionner? Nous pensons qu'il est temps de considérer la protection de l'environnement comme un élément seulement de sa conservation. Le mot protection véhicule l'idée de faire cesser les dommages, et, manifestement, la protection de l'environnement est nécessaire dans certaines circonstances. Mais le mot conservation est associé à un ensemble plus large d'actions, qui favorisent des résultats souhaitables et qui comprennent la protection.
Nous croyons que la conservation devrait être l'affaire des promoteurs de projets, des responsables de la réglementation et des citoyens, tous ensemble, et que la loi devrait favoriser et appuyer l'engagement en ce sens et un résultat fructueux. Un projet qui se révèle d'intérêt public devrait aller de l'avant, dans le respect d'un ensemble convenu d'objectifs de conservation fidèles aux politiques en vigueur. Il faudrait percevoir d'une façon nouvelle et améliorée des objectifs comme l'obtention de permis pour, par exemple, le passage de cours d'eau, lequel s'est révélé assez inoffensif, au fil du temps.
Soyons précis. Aujourd'hui, la construction d'un gros pipeline coûte des milliards de dollars. Les études environnementales, les honoraires des consultants et des avocats et les coûts de l'élaboration de demandes étoffées à l'appui de l'évaluation environnementale et de l'obtention des permis exigés contribuent tous à ces coûts. Ce constat sans acrimonie étant posé, faisons observer que, actuellement, on estime que les coûts consacrés à l'obtention de permis par les promoteurs constituent de 3 à 5 p. 100 du coût en capital de chaque gros projet. Pour un projet de plusieurs milliards de dollars, ils représentent de 30 à 50 millions.
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En complétant les changements législatifs proposés dans la loi d'exécution du budget et en tenant compte de ce plan de conservation, imaginez que l’on puisse réorienter certains fonds liés aux permis pour examiner les avantages environnementaux et, en fait, créer un legs environnemental pour le projet. Ce legs aurait un lien direct avec le projet de pipeline à l'étude, mais il contribuerait à l'atteinte des objectifs en matière d'environnement dans la région traversée. L'association croit qu'il est important de s'en parler. On pourrait ainsi changer le rapport actuel des forces, fondé sur l'affrontement, et le remplacer par la recherche d'objectifs mutuels.
Expliquons-nous sans ambages. Dans ce scénario axé sur la conservation, les sociétés exploitant des pipelines continuent d'en construire et d'en exploiter de façon écologique, en respectant les normes et en appliquant les mesures d'atténuation qui ont fait leurs preuves dans le passé et qui se sont constamment améliorées. Nous continuerions d'évaluer et de déployer de nouvelles technologies pour améliorer la sécurité et la performance environnementales.
Dans le même temps, l'Office national de l'énergie, principal organisme chargé de la réglementation de notre secteur en ce qui concerne les projets nationaux d'envergure, comprendrait bien les meilleures pratiques de gestion et il continuerait de les améliorer. Le souci de conservation continuerait de se fier à ces pratiques et se focaliserait vraiment sur les résultats obtenus sur le terrain.
Essentiellement, nous devons reconnaître que tout projet de développement, même la construction d'un hôpital ou d'une école, a un effet sur l'environnement. L'approche que nous venons de décrire se fonde sur la notion de mesures compensatoires de conservation. Elle permettrait, grâce à une représentation plus générale, en même temps que la construction, la remise en état et la protection des écosystèmes, de reconnaître l'existence, parfois, d'effets résiduels inévitables que l'on peut neutraliser à une échelle plus grande. Il existe de nombreuses études et on connaît de nombreux exemples de ce phénomène, et nous croyons que la notion s'articule très bien avec ce qui se prépare actuellement.
Un exemple précis que je citerais est un projet réalisé il y a quelques années à peine. On a prolongé le pipeline de la société Kinder Morgan Canada, en lui faisant traverser le parc national Jasper et le parc provincial du Mont-Robson. À cette fin, la société a fait de nombreuses promesses aux nombreux acteurs de la région, préalablement à la conception finale et constaté qu'il fallait adopter une méthode de détermination des avantages nets. On a créé le fonds du legs Trans Mountain, qui reconnaissait que les principales difficultés dans la région ne concernaient pas, en fait, le pipeline, mais la connectivité écologique entre les voies ferrées et les routes, etc. On a donc créé le fonds du legs pour établir cela, parce que la réalisation du projet de pipeline procédait de cette vue plus générale.
Je ferai rapidement encore quelques observations.
Quelle est donc la finalité? Manifestement, ce serait de définir des principes, des objectifs et des priorités clairs, à l'échelle nationale, que l'on pourrait adapter et adopter dans les provinces, les territoires et les localités. Cela devrait permettre l'intégration efficace des règles et des objectifs.
L'objectif lui-même devrait être celui du développement durable. Cette intégration est indispensable, pour avoir en même temps des objectifs de protection d'espèces en péril et de bassins hydrographiques. Il faut une marche à suivre pour y parvenir, ce que permet le plan dont il est question.
Les principes directeurs concernent vraiment ce lien ainsi que la focalisation sur les résultats. Pour les nouveaux projets de mise en valeur, le plan national de conservation devrait se concentrer sur le principe d'un accord de conservation, pour que les promoteurs du projet puissent regarder vers l'avenir et comprendre leur place générale dans ce paysage.
Certains facteurs viseraient manifestement la façon d'optimiser les résultats. Ces accords ne devraient pas être considérés comme le prix à payer pour la mise en valeur, mais ils devraient, en fait, reconnaître que lorsque l'on commence à mettre quelque chose en valeur, il faut que ce soit de la meilleure façon possible, ce que donne une marche à suivre.
Permettez-moi de conclure en disant simplement que c'est une façon importante d'avancer. Nous appuyons fermement l'intégration des trois piliers du développement durable, c'est-à-dire la recherche de résultats tangibles; la construction de notre avenir économique; la création d'emplois et l'obtention de résultats sociaux pour aujourd'hui, grâce au développement responsable.
Merci.
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Je vous remercie de cette question. Vous soulevez un bon point, en ce qui concerne l'exécution responsable des travaux.
D'après moi, oui, il y a moyen d'exploiter ces ressources de manière responsable. Encore là, il existe des règlements efficaces auxquels nous sommes soumis, et ils garantissent l'exécution responsable des travaux.
Entre autres exemples, citons le gaz de schiste. Les parties prenantes soulèveraient généralement diverses préoccupations très valables sur lesquelles l'industrie et les organismes de réglementation se penchent depuis un an.
En guise d'exemple, premièrement — comme vous l'avez mentionné —, vous avez beaucoup entendu parlé de la divulgation des produits chimiques qui sont utilisés dans le processus de fracturation hydraulique. L'industrie et les provinces, tant la Colombie-Britannique et l'Alberta que l'industrie à l'échelle du Canada, ont cheminé vers un engagement pour ce qui est de divulguer les produits chimiques qui sont employés dans le processus de fracturation hydraulique.
Deuxièmement, pour ce qui est de protéger la qualité et la quantité d'eau souterraine douce, l'industrie a pris un certain nombre d'engagements par l'intermédiaire de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, au début de l'année, sur le plan des pratiques relatives à l'intégrité des trous de forage, à la protection des installations d'extraction du gaz de schiste, en les séparant physiquement de manière à prévenir toute forme de contamination potentielle de l'eau souterraine. De plus, en ce qui concerne la source de l'eau utilisée dans les activités de fracturation hydraulique, ils se sont engagés à chercher des solutions de rechange, dont l'eau saline de Debolt, que j'ai mentionnée dans mon exposé comme solution de rechange à l'eau douce.
Donc, compte tenu des engagements que prend l'industrie et des règlements auxquels nous sommes soumis, oui, c'est tout à fait possible, et je pense qu'il reste à le faire comprendre aux parties prenantes.
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Bonjour à tous. Je tiens tout d'abord à vous remercier de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
J'aimerais commencer en indiquant que j'appartiens à la quatrième génération d'éleveurs des contreforts du Sud de l'Alberta. Mes garçons sont la cinquième génération d'agriculteurs de l'Alberta. C'est un peu inhabituel, parce qu'on a beaucoup de mal à convaincre les jeunes de continuer en agriculture. Ma famille a célébré ses 100 ans d'établissement dans la province en 2010.
J'aimerais vous en dire un peu plus au sujet de mon association, l'Alberta Grazing Leaseholders. On dénombre près de 5 700 baux de pâturage en Alberta, des terres de la Couronne visées par des dispositions relatives à l'agriculture. Ceux-ci représentent environ 5,2 millions d'acres, alors que la masse terrestre de l'Alberta est estimée à 150 millions d'acres... sans compter l'eau. La superficie en acres des baux de pâturage représente donc moins de 5 p. 100 de la masse terrestre. Par ailleurs, l'industrie des bovins de boucherie génère près de 3 milliards de dollars de recettes monétaires agricoles. La prospérité de cette industrie repose sur l'efficacité et la productivité des bouviers qui ont accès à un important stock fourrager. Environ 20 p. 100 des exigences encadrant le pâturage découle de l'utilisation de baux de pâturage visant des terres de la Couronne. Les terres de la Couronne sont assorties d'un usage prioritaire désigné pour l'agriculture et la plupart se prêtent parfaitement au pâturage pour bestiaux. Le bail moyen en Alberta représente un peu plus d'une section et permet d'élever environ 50 vaches.
J'aimerais profiter de l'occasion pour donner un peu d'information sur les avantages de l'exploitation de grands pâturages et son rôle pour maintenir et, en fait, consolider l'habitat pour d'autres espèces fauniques. La plupart des espèces non réglementées et bon nombre des animaux et des oiseaux chéris et désignés comme en voie de disparition ou menacés dépendent des pâturages pour bestiaux pour que leur habitat soit favorable à les y accueillir. Le pâturage est non seulement complémentaire, mais il est également avantageux pour un grand nombre d'animaux sauvages. Certes, il ne s'agit pas du message véhiculé par les défenseurs des espèces en péril. Il s'agit en fait de connaissances factuelles fondées sur plus de 130 ans d'exploitation de pâturages dans la province. Si l'on devait se ranger à l'opinion de certains environnementalistes qui désirent éliminer le bétail parce qu'il menace les animaux sauvages, on serait en droit de se demander comment les animaux sauvages peuvent continuer de survivre même si le bétail entre dans l'équation.
Cette question nous amène la question litigieuse des 50 millions de dollars injectés dans les programmes sur les espèces en péril. Nous estimons en effet qu'il existe des méthodes de conservation plus avantageuses et efficaces que simplement se contenter de confier des fonds à des préservateurs.
D'ailleurs, je vais citer Ayn Rand pour jeter un certain éclairage sur les raisons pour lesquelles bon nombre d'entre nous n'apprécient pas la politique et l'orientation des lois sur les espèces en péril et s'en méfient. Elle l'exprime en ces termes:
Le pouvoir économique est exercé de façon positive, en offrant une récompense, un incitatif, un paiement, une valeur; le pouvoir politique est exercé de façon négative, par la menace de punition, la perte, l'emprisonnement, la destruction. L'homme d'affaires a pour outil les valeurs alors que le bureaucrate a pour outil la peur.
Je pense que l'exemple typique est l'agriculteur qui se retrouve aux prises avec un bourbier ou un marécage et qui doit prendre une décision en fonction de considérations économiques. Par le passé, la solution était toute simple: drainer le bourbier, se débarrasser des canards et des oies qui dévorent les cultures et dégager plus de revenus de la superficie agricole exploitée supplémentaire. Voilà quelle était la mentalité d'autrefois à l'égard de la monoculture du blé. Aujourd'hui, d'autres options sont accessibles par le truchement de programmes incitatifs qui fonctionneront peut-être suffisamment bien pour que vous puissiez maintenir un marécage afin d'alimenter une nappe souterraine, selon vos talents de négociateur avec des organisations comme Canards Illimités.
Voilà donc où nous en sommes, la vérité ne se révèle pas à tous, mais seulement à ceux qui la cherchent. Cela étant dit, pourquoi ne mettrions-nous pas en place des incitatifs destinés aux personnes qui maintiennent l'habitat en faisant paître des bovins et des moutons, pour peu que ce soit effectué de façon durable? Ces gardiens des terres l'ont fait pendant plus de 100 ans et ils ont réussi à maintenir l'habitat faunique en dépit des allégations des environnementalistes et des bureaucrates, certes bien intentionnés, mais naïfs, qui s'échinent à élargir leurs parcs pour animaux domestiques ou leurs réserves naturelles.
Des façons plus efficientes et efficaces d'assurer la bonne garde des terres sont déjà utilisées et continueront de contribuer à maintenir l'habitat de la plupart des espèces. Le milieu de la réglementation dans lequel nous évoluons n'est pas favorable à la bonne conduite des affaires ni propice à la prospérité des générations futures d'agriculteurs. Très franchement, il est impératif de revoir complètement l'équilibre entre les valeurs économiques et l'environnement. Bien que nous ayons applaudi la récente annonce des mesures de simplification du processus d'approbation de projets, nous estimons que l'équilibre demeure quand même encore décentré vers le mouvement écologique qui ne comprend rien aux rouages économiques et au jeu qui se joue, pour ainsi dire, sauf sur le plan idéologique.
Je crois que le point culminant a été atteint en 1973, lorsque la loi sur les espèces en péril a été adoptée aux États-Unis. Bien qu'elle ait bénéficié au départ d'une certaine faveur populaire et qu'elle ait été considérée comme une mesure judicieuse par bon nombre, sa visée a été rapidement détournée par des intérêts écologiques anticommerciaux et a littéralement entraîné des dépenses inutiles et irrationnelles de l'ordre de milliards de dollars dans toutes les opérations et activités en cours aux États-Unis. Il est complètement absurde d'accorder la priorité aux souris, aux lézards, aux insectes, etc., au détriment des humains. On s'est efforcé de refléter certaines des mêmes approches dans nos lois sur les espèces en péril, alléguant des difficultés chez certaines sous-espèces, des chiffres ridiculement faibles, etc.
Ce qui était perçu au départ comme un simple jeu par certains, parce qu'ils ne prenaient pas beaucoup de risque économique dans cette partie, est devenu une entreprise d'envergure. Bon nombre de ces groupes préfèrent tenir des propos alarmistes pour dégager des fonds et se prêtent à l'intimidation pour obtenir des subventions et des contributions. Ces groupes écologiques en viendront éventuellement à égrainer l'économie jusqu'à ce qu'elle devienne paralysée.
Tous les efforts de conservation qui bénéficient de l'argent des contribuables devraient obtenir la faveur populaire et il devrait être possible d'en vérifier les résultats. Il est tout à fait absurde de donner de l'argent à d'importants groupes écologiques comme la CNC pour empêcher sciemment la subdivision de fermes et de ranchs. Certaines des terres pour lesquelles ils ont obtenu des servitudes de conservation ne seront jamais menacées de subdivision. Ils n'en ont besoin que pour redorer leur portfolio afin de mieux paraître aux yeux des investisseurs. Ces initiatives peuvent réussir encore mieux auprès des donateurs privés, si ceux-ci sont suffisamment naïfs pour contribuer à des causes frivoles.
Les contribuables devraient exiger une utilisation plus efficace de leur argent. En outre, si le gouvernement estime qu'il est nécessaire de prendre des mesures de conservation efficaces, il doit permettre aux propriétaires fonciers de continuer d'accomplir ce qui se doit, sur le plan de la gestion, et les encourager à le faire au lieu de les en décourager.
C'était mon exposé d'aujourd'hui. Merci beaucoup.
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Merci, bonjour. Merci d'apporter la pluie durant votre voyage dans l'Ouest canadien. Elle remplit de joie les coeurs des gens des Prairies.
Le Canada possède certaines ressources naturelles essentielles, comme la biodiversité, l'eau douce, des terres fertiles, de l'air respirable et un climat doux si on le compare à d'autres, ce qui est irremplaçable. Les bienfaits et les services écologiques, le capital naturel, soutiennent l'économie et la société canadiennes, même si la dépendance à l'extraction de ressources non renouvelables est grande, surtout ici en Alberta.
Il faut investir dans l'infrastructure écologique au Canada. Les préoccupations liées aux dommages causés à l'économie doivent s'accompagner d'une réflexion sur la perte du capital naturel. On peut dresser un parallèle entre le resserrement du crédit et une société qui vit au-dessus de ses moyens écologiques. La santé de l'économie dépend directement à court et à long terme de la solidité des fondements écologiques.
Le Plan de conservation national permet d'établir un objectif de conservation pour le Canada pendant que des occasions et des options s'offrent toujours pour trouver un équilibre, conscientiser les gens et assurer l'avenir des prochaines générations. L'Alberta Riparian Habitat Management Society, mieux connue sous le nom de Cows and Fish, encourage depuis 20 ans l'intendance éthique des ressources partagées que sont l'eau, les bassins versants et la biodiversité.
Cows and Fish est une organisation non gouvernementale qui travaille sur les terres privées et publiques, à la campagne et en ville, pour conserver et gérer les zones riveraines, le point de rencontre entre la terre et l'eau. C'est une tâche essentielle. Nous pensons que notre expérience, qui comprend l'amélioration d'autres zones au Canada pour favoriser la capacité et les outils de conservation des bassins versants, s'applique au Plan de conservation national.
Nous vous remercions de l'occasion de parler brièvement de certains de nos apprentissages, qui pourront être utiles dans les délibérations sur les éléments, les principes, les priorités et la mise en oeuvre du Plan de conservation national. Notre travail porte sur l'intendance, et il doit en être de même pour le plan. L'intendance, c'est la sensibilisation, l'éthique et l'action. Ces éléments sont indivisibles; ils forment un tout et sont interreliés.
La sensibilisation, c'est le niveau de compréhension ou de connaissance sur lequel reposent les deux autres éléments. L'élaboration de règles éthiques, c'est la définition du sens des responsabilités et des obligations et de la conscience pour protéger la terre, l'eau et l'air. L'action, c'est de montrer quel est le bon choix, celui qui repose sur un équilibre, la retenue et un sens de l'héritage.
Cows and Fish applique ces éléments d'intendance de manière à encourager la conservation axée sur la collectivité et l'engagement pour coopérer, au lieu d'entrer en conflit. Les occasions d'intendance se fondent sur un processus en cinq étapes. Tout d'abord, l'engagement découle de la conscientisation à l'écologie pour aider les gens à comprendre certains processus écologiques qui façonnent l'environnement dans lequel ils vivent et qui permet à bon nombre de gagner leur vie.
La deuxième étape, c'est d'aider à former des équipes ou des partenariats dans la collectivité ou près du bassin versant. Ce réseau de spécialistes des ressources naturelles, de propriétaires fonciers et d'autres personnes qui tiennent aux zones riveraines permettra de régler des questions et des problèmes en tenant compte des divers points de vue.
La troisième étape, c'est d'utiliser les conseils techniques et les outils de changement de l'intendance pour offrir des options aux pratiques actuelles. Une bonne partie de l'information recueillie se base sur des solutions novatrices, progressistes et pratiques déjà appliquées par un groupe restreint de propriétaires fonciers. Il faut trouver les intéressés et comprendre leurs mesures de gestion afin de proposer cette option aux autres, qui pourront en évaluer la pertinence pour leurs activités.
D'autres outils aident le groupe dans la collectivité à lier la biodiversité, l'économie et la qualité de l'eau aux mesures de gestion et aux options.
La quatrième étape est essentielle. C'est le transfert de la responsabilité d'agir à la collectivité la mieux placée pour apporter les changements et en bénéficier. Il est crucial d'indiquer dès le départ que des choix et des options existent, par rapport aux pratiques de gestion actuelles. Plutôt que l'approche centralisatrice ou descendante, Cows and Fish encourage la formation d'équipes locales ou communautaires composées de spécialistes techniques, de producteurs et d'intervenants locaux qui participent ensemble au processus.
Même si les étapes du processus sont constamment répétées, la cinquième étape, c'est la surveillance à l'aide d'instruments de mesure environnementale pour évaluer la fonction ou la santé des zones riveraines. Ces instruments permettent d'examiner de façon objective l'état du bassin versant, d'établir des objectifs, de lier l'écologie à la gestion, de renforcer l'action communautaire et d'offrir un cadre de surveillance pour les propriétaires et les autres résidents.
L'essence du programme de Cows and Fish, c'est d'unir les cinq éléments du processus que je viens de décrire. Le programme est axé sur la restauration et la gestion d'un bassin versant ou d'un milieu. Nous employons des outils scientifiques pour favoriser la compréhension de l'écologie, comme des instruments de mesure pour connaître la fonction du milieu. Notre programme change la façon d'impliquer les propriétaires fonciers et permet de remplacer le conflit par la coopération. Durant le processus, les collectivités et la population en général commencent à voir et à utiliser le milieu différemment, à lui accorder plus de valeur et à établir une vision qui comprend la restauration et l'entretien écologiques.
Cows and Fish n'est pas un programme gouvernemental, mais nous travaillons avec le personnel de l'agence pour augmenter son efficacité dans les collectivités. Notre programme et ses éléments sont évalués de façon périodique pour surveiller les progrès et cerner les lacunes ou les obstacles aux mesures d'intendance. Notre programme s'applique de manière directe et éprouvée aux efforts de conservation dans les collectivités agricoles. Il aide aussi à résoudre les autres questions associées à l'utilisation des terres et à atteindre les objectifs d'intendance et de conservation.
Les mesures concernant les zones riveraines et les bassins versants doivent être mises en oeuvre par la collectivité et les gens locaux et reposer sur un engagement majoritairement volontaire. Pour aider la collectivité à y arriver, il faut sensibiliser et motiver les gens, reconnaître les problèmes et avoir la capacité de les résoudre. Les raisons de prendre des mesures positives peuvent être la conscientisation accrue, la motivation fondée sur les intérêts personnels, les préoccupations en matière de législation, les occasions de marketing ou l'altruisme. Le résultat net, c'est le retour à un milieu qui conserve sa fonction écologique essentielle et qui soutient davantage les activités agricoles.
Nos principes de travail sont la science et la pertinence écologique, l'intendance en tant que moteur, la compréhension de l'écologie et la conscientisation accrue dans les collectivités. Notre programme est axé sur les bassins versants, selon la portée et l'ampleur de la restauration de la fonction écologique. Orienté sur les résultats à long terme et l'avenir, il s'appuie sur la collectivité qui le met en oeuvre et joint les mesures durables à l'économie. Notre travail fait l'objet d'évaluations. Ces principes peuvent s'appliquer de manière directe dans l'élaboration du Plan de conservation national.
Cows and Fish, c'est le rassemblement de connaissances que nous devrions tous avoir, comme la compréhension de la façon dont les zones riveraines et les bassins versants fonctionnent et nous relient, des indicateurs de la santé du milieu, des principes de collaboration, du fait que les solutions doivent profiter à nous tous. Nous recueillons toutes sortes d'informations qui permettent de restaurer ou de maintenir les systèmes naturels et de développer des collectivités et une économie résilientes sur le plan environnemental. Les objectifs du Plan de conservation national pourraient se fonder sur ces caractéristiques.
Merci.
Je suis juste de l'autre côté des montagnes, en Colombie-Britannique. Je suis spécialiste des écosystèmes et je possède une quarantaine d'années d'expérience dans le domaine, mais j'ai aussi exploité un ranch pendant 20 ans environ, ce qui me distingue peut-être un peu des autres.
Je tenais à préciser quelque chose à propos des gens comme Larry et moi. Pour survivre, les éleveurs de bovins doivent avoir un excellent sens des affaires, en plus de drôlement bien s'y connaître en écologie, car ce n'est pas un ranch que nous devons gérer, mais des pâturages. Si nous ne nous occupons pas de ces pâturages, c'est la base de notre entreprise que nous perdons. Alors les gens comme Larry et moi se trouvent un peu coincés. On sait que les cow-boys ont généralement les jambes arquées, et on présume que c'est à force de monter des chevaux. Mais en réalité, c'est parce que nous avons un pied dans la sphère économique et l'autre dans la nature. On a érigé une clôture entre les deux, et on tente de survivre dans ce genre de système. Je pense que c'est un problème important auquel nous sommes confrontés dans l'élaboration d'une stratégie nationale de conservation.
J'aimerais d'abord parler du profil multiculturel du Canada, qui compte maintenant des naturalistes et des « rednecks », en plus des Premières nations et de toutes les autres cultures, y compris la culture francophone et tout le reste. Les deux camps communiquent très mal entre eux. C'est un des problèmes auxquels nous devons nous attaquer.
La CBC a diffusé un reportage intéressant il y a quelques jours sur une jeune femme qui se disait « écoholique », une adepte du recyclage qui pose toutes sortes de gestes écologiques. Je me suis alors dit qu'à l'autre bout du spectre, il y avait ceux qui ne vivent que pour l'argent et les biens matériels, ceux qui sont à l'origine de ce dilemme. Ce qui est problématique au Canada selon moi, c'est que les décisions que nous prenons en matière de conservation sont fondées sur ce que j’appelle un « esprit d’affrontement ». Les deux camps prennent position, s'affrontent et luttent sans merci, et on laisse très peu de place dans tout cela aux personnes comme Lorne, qui a travaillé toute sa vie pour trouver un terrain d'entente et des solutions.
Si je me suis penché sur la question, c'est que depuis une quinzaine d'années, ma région est aux prises avec trois problèmes ou conflits à l'égard de la conservation. Aucune solution viable n'a encore été trouvée, et je pense que tout cela a coûté jusqu'à maintenant entre 100 et 150 millions de dollars aux groupes gouvernementaux et aux gens de notre collectivité qui tentent de remédier à la situation. C'est devenu un problème de taille chez nous. Je crois que le scénario se répète un peu partout au Canada.
Je vais vous raconter une petite anecdote illustrant à quel point la situation s'est envenimée dans notre région. Vous avez peut-être entendu parler du débat entourant un centre de ski appelé « Jumbo ». Cela a divisé notre collectivité. L'autre jour, je discutais avec quelqu'un qui a la réputation d'être en faveur de ce projet de développement. C'est un homme qui aime gratter la guitare, et il a demandé à un ami qui est musicien professionnel s'il pouvait se joindre à lui pour une petite séance de musique improvisée. Son ami lui a répondu que ce serait un plaisir de faire de la musique avec lui, mais qu'un des membres de son groupe refusait de le laisser jouer avec eux parce qu'il était pour le projet Jumbo. Cela me brise carrément le coeur de voir que nos collectivités sont déchirées de cette façon par ces enjeux.
À mon avis, le rôle d'une stratégie de conservation nationale est au moins d'aborder ces dilemmes et de servir d'outil pour rapprocher les gens. J'ai réfléchi à la question, et j'aimerais vous faire part de mes conclusions. Il y a premièrement ce que j'appelle le contexte individuel. Malgré tous les ordinateurs présents sur cette terre, notre logiciel de prise de décisions date d'un million d'années. Il remonte au temps des cavernes. Un article très intéressant est paru récemment dans le magazine Scientific American. Grâce à certaines substances chimiques et à l'imagerie par résonnance magnétique, les scientifiques peuvent voir quels neurones sont sollicités dans notre cerveau. Ils installent un sujet dans la machine et lui posent des questions. Quand le sujet est stressé et qu'il doit prendre une décision difficile, l'activité neuronale passe du cortex cérébral à la partie inférieure du cerveau, responsable des émotions. En situation de stress, nous réagissons avec nos émotions et non avec notre raison. Nous pouvons tous penser à des exemples où les enjeux environnementaux ont suscité des réactions émotionnelles au Canada.
Il est très intéressant de voir comment les choses se passent. Je présidais un groupe pendant le conflit du bois d'oeuvre en Colombie-Britannique il y a bien des années de cela. Un sous-ministre responsable des forêts est venu nous parler. Il a donné un discours enflammé et a déclaré qu'il était absolument impératif de « recycler » les problèmes liés à l'utilisation des terres en Colombie-Britannique. Il voulait dire « résoudre », mais dans tout cet émoi, il n'a pu s'empêcher de laisser échapper ce succulent lapsus.
Je crois qu'il serait utile de jeter un oeil sur ce que la science moderne a de mieux à nous offrir dans le domaine de la neurologie, de la psychiatrie et de la psychologie, afin de voir ce que l'on sait sur le fonctionnement du cerveau. Cela pourrait peut-être même nous permettre de trouver des outils pour nous aider à prendre de meilleures décisions collectives.
L'autre pièce du casse-tête, c'est ce que j'appelle la « version Walt Disney » de la gestion de la faune et des ressources. Certains pensent que la meilleure chose à faire pour Larry serait de garder tous ses veaux. Mais s'il faisait cela, son entreprise ne pourrait pas survivre. Nous avons cette mentalité qui est l'antithèse de la saine gestion de la faune et de l'utilisation judicieuse du territoire.
À mon avis, l'approche actuelle va à l'encontre des intérêts de la faune et des humains. J'aimerais vous donner un exemple que je trouve réellement fascinant.
Dans la région, on trouve un animal appelé « blaireau », qui est en fait une sorte de marmotte du sud-est. Il s'agit d'une espèce inscrite. Selon la réglementation actuelle, il est interdit de modifier l'habitat d'une espèce en voie d'extinction ou d'une espèce inscrite. C'est logique pour les oiseaux, qui ne font qu'un seul nid. Les blaireaux, eux, creusent des centaines et des milliers de trous pour débusquer les spermophiles. Impossible de savoir lesquels servent à abriter les petits.
Dans la vallée, un programme de restauration écologique est en train de changer fondamentalement le territoire, transformant une prairie propice à la survie des blaireaux et des spermophiles en un champ de broussailles. La loi nous oblige à laisser des broussailles autour de chaque terrier. Ce travail coûte des centaines de milliers de dollars aux compagnies forestières, et cela n'aide pas les blaireaux, car c'est une espèce qui vit dans les prairies. Le problème est que personne dans l'ensemble du système, des biologistes locaux travaillant pour les compagnies forestières aux intervenants provinciaux, n'est prêt à affirmer que cette règle est stupide. On nous répond invariablement qu'il faut respecter la réglementation, qu'elle soit logique ou non. Nous devons revoir les rapports sur les espèces inscrites pour nous assurer de leur efficacité.
Un autre problème à examiner, c'est que les loups et les grizzlys font partie de notre écosystème depuis très longtemps. On réalise aujourd'hui que ces animaux ont des répercussions secondaires et tertiaires sur les activités des ranchs de ce monde, des répercussions qui causent de graves problèmes et d'importants conflits.
C'est intéressant. J'ai traversé les montagnes en voiture hier pour venir ici. Je suis allé marcher dans le parc national Kootenay. On a parlé des loups tout à l'heure. Vous ne me croirez peut-être pas, mais à la même heure hier, j'ai vu deux loups pas plus loin que le bout de la table. Ce sont des animaux superbes, mais leur présence a d'importantes répercussions.
Pour ce qui est des solutions, je propose que nous examinions sérieusement la situation des espèces. Nous devons plutôt réfléchir à la façon dont ces espèces vont pouvoir survivre dans les prairies ou tout autre type de milieu. Vous verrez dans mes notes qu'il est aussi important de comprendre que certains territoires sont gérés par les parcs nationaux. De très importants territoires d'intérêt national sont aussi gérés par des propriétaires de ranch sur le versant Est des Rocheuses. C'est l'équivalent culturel des mesures de gestion du territoire. Pour moi, c'est quelque chose de très important.
Finalement, et je suis d'accord avec Lorne là-dessus, il faut adopter une approche locale pour résoudre les problèmes liés à la conservation au Canada. La principale difficulté que rencontrent les groupes qui tentent de trouver un terrain d'entente et de travailler ensemble, c'est qu'il est impossible de prendre ce genre de décision sans susciter la controverse. Lorsque ces enjeux sont au coeur d'une controverse, les camps qui sont aux deux extrémités profitent de meilleures possibilités de financement. Le gouvernement et autres bailleurs de fonds ne veulent pas être mêlés à une polémique et coupent leur financement aux groupes centristes qui tentent de trouver des solutions. Nous devons trouver un mécanisme qui permettra de remédier à la situation.
C'est tout.
Merci beaucoup.
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Je tiens d'abord à remercier les honorables membres du comité de m'avoir invité à venir discuter de l'élaboration d'un plan national de conservation pour le Canada. Je vous ferai part cet après-midi de la position de la Société zoologique de Calgary, en plus de me faire le porte-parole des zoos et aquariums accrédités du Canada, afin d'illustrer ce que nous pouvons et devons faire collectivement pour contribuer à l'élaboration et à la mise en oeuvre de cette importante initiative.
Comme le temps nous presse, je vais mettre l'accent sur deux enjeux clés auxquels les zoos et aquariums peuvent contribuer mieux que n'importe quelle autre organisation du secteur de la conservation, soit l'engagement du public et la reproduction en captivité en vue de la réintroduction des espèces. Je souligne également aux membres du comité que les zoos jouent un rôle de plus en plus important dans les efforts de conservation de la faune à l'échelle mondiale, notamment en organisant des collectes de fonds, en offrant leur expertise et en assurant des interventions directes, comme le prévoit la stratégie de conservation de l'Association mondiale des zoos et des aquariums.
Permettez-moi d'abord de vous donner quelques renseignements de base sur les zoos pour vous expliquer brièvement comment nous pourrions contribuer à cette initiative. Chaque année en Amérique du Nord, il y a plus de visiteurs dans les zoos et les aquariums qu'il n'y a de spectateurs aux événements sportifs professionnels. Au Canada, une personne sur trois visite chaque année un zoo accrédité par l'Association des zoos et aquariums du Canada. On pourrait donc dire que les zoos, vu les visites qu'ils reçoivent chaque année, récoltent plus d'appuis que n'importe quel parti politique en temps d'élection. Issus de toutes les générations et de tous les statuts socio-économiques et culturels, des personnes avec ou sans handicap, ces visiteurs représentent un échantillon démocratique de la société canadienne. Nous sommes donc extrêmement bien placés pour réunir différentes collectivités et entamer des discussions constructives sur les enjeux environnementaux.
Alors que les visites dans les parcs nationaux et les lieux historiques sont en déclin au Canada, les zoos accrédités d'un peu partout dans le monde, comme celui de Calgary, continuent à attirer de plus en plus de visiteurs. Les zoos ont ainsi accès à une vaste clientèle qui est de plus en plus nombreuse, et qui est sans doute réceptive à la sensibilisation environnementale. Même si le Canada est riche de merveilles et de ressources naturelles, l'urbanisation accrue de nos collectivités fait en sorte que les Canadiens, et surtout nos enfants, perdent de plus en plus contact avec la nature. Cette tendance inquiétante s'illustre peut-être par le déclin des jeunes visiteurs dans les merveilleux parcs du Canada.
Les zoos, travaillant avec les parcs nationaux et les écoles, sont particulièrement bien placés pour aider à renverser cette tendance vers le trouble déficitaire de la nature chez les jeunes des milieux urbains. Depuis deux ans, le Zoo de Calgary travaille avec des agents d'éducation de Parcs Canada pour mettre nos visiteurs en contact avec la nature et le réseau de parcs nationaux canadiens, qui renferment sans contredit les plus grandes richesses du pays. L'Association des zoos et des aquariums du Canada a également conclu un protocole d'entente avec Parcs Canada en vue d'atteindre des objectifs communs d'éducation et de sensibilisation.
Une table ronde tenue récemment sur l'élaboration d'un plan national de conservation laisse entrevoir que l'éducation, la communication et le travail avec les collectivités urbaines devraient être les principaux éléments d'un tel plan. Beaucoup de gens doutent de l'impact que les zoos peuvent avoir sur la sensibilisation environnementale. Je peux cependant vous affirmer que mon parcours dans le domaine de la conservation a été grandement influencé par mes visites au zoo de Londres quand j'étais enfant, ville dans laquelle j'ai grandi. Je sais que bon nombre de mes collègues ont vécu des expériences semblables. J'affirme au comité que les zoos et aquariums accrédités du Canada offrent une occasion unique pour entamer des discussions sur les initiatives de conservation avec les citoyens canadiens. Grâce aux zoos, les gens peuvent reprendre contact avec la nature dans un environnement qui les sensibilise aux messages primordiaux que nous avons à passer, avec une efficacité qu'on peut rarement égaler dans une salle de classe ou à la télévision. On espère que cela les incitera, comme cela a été le cas pour moi, à poser des gestes au quotidien qui auront des effets durables sur la nature.
En plus d'engager les visiteurs, les zoos contribuent déjà de belle façon aux efforts de conservation de la biodiversité à l'échelle mondiale. L'Association mondiale des zoos et des aquariums compte quelque 300 membres qui investissent approximativement 350 millions de dollars par année dans la conservation in situ.
Cependant, en plus des activités régulières en conservation, les zoos sont des spécialistes dans le domaine de la reproduction en captivité, de la génétique de la conservation et de la réintroduction; ces stratégies se sont avérées essentielles dans le cas de 55 p. 100 des programmes de rétablissement d'espèces canadiennes. De plus, les programmes de reproduction en captivité et de réintroduction ont déjà contribué au succès de 25 p. 100 des programmes de rétablissement des vertébrés dans le monde entier.
Bien sûr, l'extinction, c'est pour toujours, et les zoos sont le dernier espoir pour plusieurs espèces. D'ailleurs, environ une espèce menacée sur sept se trouve sous la tutelle des zoos. Malheureusement, la protection des habitats ne suffira pas pour prévenir le déclin de plusieurs espèces, notamment les populations d'amphibiens décimés par des maladies; des tortues d'eau fraîche asiatiques décimées par les pratiques de pêche non durables et non contrôlées; des espèces touchées par le changement accéléré de l'environnement, comme le déclin de récifs coralliens à cause de l'acidification des océans.
Pour ces espèces et plusieurs autres, les zoos pourraient vraiment être le seul espoir. C'est pourquoi les zoos devraient jouer un rôle important dans l'élaboration d'une stratégie de conservation pour le Canada. Après tout, les zoos ont déjà démontré leur efficacité en sauvant plusieurs espèces symboliques canadiennes.
Par exemple, le zoo de Calgary a établi des partenariats avec d'autres zoos et organisations de conservation partout au Canada et ailleurs dans le monde pour aider à réintroduire les marmottes de l'île de Vancouver, les grues blanches, les renards véloces, les putois d'Amérique et les chevêches des terriers. En collaboration avec Parcs Canada et le gouvernement de la Colombie-Britannique, nous espérons commencer bientôt un projet de rétablissement du fameux caribou de montagne dans les parcs montagneux de l'Ouest canadien. Nous contribuons à ces programmes non seulement en relâchant des animaux nés en captivité, mais aussi en partageant notre savoir-faire en matière de gestion, de réintroduction et de surveillance des populations.
J'espère avoir démontré que les zoos et les aquariums accrédités pourraient jouer un rôle crucial dans la mise en oeuvre d'un plan de conservation national. Je crois également que nous pouvons contribuer à l'élaboration du plan. Après tout, les zoos sont propices à la collaboration et au consensus.
À l'échelle mondiale, la reproduction en captivité et la réintroduction ne figurent pas dans les politiques de la plupart des gouvernements. Pourtant, elles sont reconnues comme étant pertinentes dans le contexte des stratégies de rétablissement de plus de 50 p. 100 des espèces canadiennes. Il serait donc inconcevable d'élaborer un plan de conservation pour le Canada sans reconnaître et sans inclure les experts en la matière.
Par ailleurs, les zoos aident déjà à concevoir des politiques de conservation nationales. Par exemple, le personnel du zoo de Calgary a participé à la rédaction de stratégies nationales de rétablissement de certaines espèces, comme le renard véloce, le putois d'Amérique et le chien-de-prairie à queue noire et, à l'heure actuelle, à la planification de la stratégie de rétablissement du caribou de montagne. En plus, nous comptons une expérience internationale en matière d'élaboration de politiques de conservation.
Malgré leurs contributions réelles et éventuelles à la conservation, les zoos ne sont pas souvent appelés à participer à l'élaboration de politiques environnementales fondamentales. À preuve, deux récentes études commandées par les gouvernements fédéral et provincial sur les stratégies écosystémiques et la conservation des espèces ne font aucune mention des zoos et de leur contribution antérieure ou potentielle à la conservation de la biodiversité canadienne.
Pourquoi cet oubli? Est-ce parce qu'on considère les zoos uniquement comme des centres de divertissement commerciaux plutôt que des organismes de conservation sérieux? J'espère que mon exposé d'aujourd'hui vous a montré que les zoos prennent la conservation au sérieux. Ou est-ce à cause des inquiétudes exprimées par certains quant au bien-être des animaux gardés en captivité, d'où la réticence politique à faire intervenir les zoos? Permettez-moi de traiter directement de ce point.
Les zoos accrédités et professionnels remplissent, avec passion et dévouement, les normes les plus élevées pour prendre soin des animaux. Ils en sont tenus responsables par leurs associations d'accréditation et, ce qui est peut-être encore plus important, par le public. Toutefois, les zoos doivent être ouverts aux idées constructives afin d'aller de l'avant et de chercher sans cesse à apporter des améliorations aux soins des animaux. Je crois et j'espère que c'est de plus en plus le cas.
J'ai moi-même une certaine expérience dans le domaine de la protection des animaux et de l'élaboration de politiques. Je vois beaucoup de synergie entre un engagement au bien-être des animaux et le rôle des zoos comme chefs de file de la conservation, puisque la conservation consiste, à bien des égards, à maintenir le bien-être des populations et des écosystèmes. En somme, je crois que le mandat des zoos doit être la conservation sous toutes ses formes, y compris la contribution à des initiatives comme celle-ci. Quoi qu'il en soit, sur le plan moral, notre modus operandi doit être basé sur d'excellentes pratiques qui visent à assurer la protection des animaux.
J'aimerais conclure en disant, au nom des zoos accrédités et gérés professionnellement partout au Canada, que nous accueillons avec beaucoup d'enthousiasme l'idée d'un plan de conservation national et que nous avons beaucoup de savoir-faire et de compétences à mettre à profit pour son élaboration et sa mise en oeuvre subséquente. Nous serions ravis de collaborer avec le gouvernement en vue de faire en sorte que nous laissions un environnement riche en biodiversité aux futures générations de Canadiens.
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Brièvement, monsieur, au cours des 20 dernières années, nous avons eu l'occasion de travailler avec environ 80 groupes de protection de bassins hydrographiques ou groupes communautaires en Alberta. À l'heure actuelle, nous collaborons avec une cinquantaine d'entre eux.
Ce travail est principalement attribuable aux efforts de cinq spécialistes qui communiquent et interagissent avec ces collectivités. Ils les aident non seulement à comprendre certains des problèmes auxquels elles font face, mais aussi à les résoudre.
Évidemment, dans bien des cas, nous avons affaire à des questions vastes et diversifiées. Nous aidons les collectivités à choisir les enjeux dont elles peuvent s'occuper de façon raisonnable dans l'immédiat. Il pourrait s'agir, par exemple, de la qualité de l'eau ou des changements dans l'état des zones riveraines et des bassins hydrographiques, d'où la diminution de la qualité de l'eau et peut-être des accusations d'autres organisations.
Si nous avons réussi — et je vous donnerai quelques statistiques tirées d'évaluations indépendantes de notre programme —, c'est parce que nos spécialistes établissent un dialogue avec les collectivités rurales et, de plus en plus avec les collectivités urbaines au cours des dernières années, de manière à nouer une relation.
Les relations que nos spécialistes ont pu établir avec des membres communautaires ont renforcé la confiance et la crédibilité. C'est ce qui a favorisé les taux d'apprentissage. Je dirais que c'est un processus qui va dans les deux sens: non seulement nous transmettons nos connaissances, mais nous tirons des leçons, nous aussi, des propriétaires fonciers des régions rurales. L'autre facteur, c'est la fréquence des communications entre notre personnel et les propriétaires fonciers des régions rurales.
Au bout du compte, on assure une sensibilisation quand on rassemble des gens pour traiter de questions en synergie, leur donner l'occasion de voir quels outils sont mis à leur disposition et quelles sont les options ou les solutions de rechange aux pratiques actuelles de gestion. C'est ce qui permet aux gens qui forment des groupes communautaires près des bassins versants d'apporter des changements en matière de gestion. Au cours de l'existence de notre organisation, environ 65 p. 100 des gens avec qui nous travaillons finissent par changer leurs pratiques de gestion dans les trois à cinq ans suivant notre intervention.
Cela repose, toutefois, sur la fréquence des communications. Plus les communications sont fréquentes, plus les niveaux d'apprentissage et le taux de changements en matière de gestion seront élevés. Alors, ce n'est pas l'appât des incitatifs financiers qui est à l'origine de ces changements, mais en grande partie, l'éthique de la bonne intendance, axée sur une prise de conscience de l'environnement. Nous y arrivons en aidant les gens à comprendre leur empreinte et à apprendre comment la diminuer sans entraver leurs possibilités économiques.
Nous lui avons fourni une série. Ce travail de sensibilisation écologique s'est échelonné sur une période d'au moins trois ans. Quelle est la fonction des zones riveraines? Quel est le rôle des bassins hydrographiques? Quel est le lien entre l'état des zones riveraines et la qualité de l'eau? Comment des zones riveraines en santé, ces filtres essentiels, aident à résoudre les problèmes liés à la qualité de l'eau
Nous avons ensuite collaboré avec le groupe, et je dirais même avec d'autres intervenants, pour examiner des projets pilotes ou des expériences, si vous voulez, avec des propriétaires fonciers déterminés qui étaient disposés à changer leurs pratiques de gestion, à déplacer les sites d'hivernage du détail loin de la vallée fluviale et à installer des sites d'abreuvement loin des cours d'eau. Ils ont modifié la répartition des animaux d'élevage pour que ces derniers ne passent pas beaucoup de temps dans une zone riveraine ou dans la zone hydrographique.
Ensuite, nous avons fait participer les membres de la collectivité à une série de visites sur le terrain et d'événements sociaux, pour les amener à se rendre compte qu'ils devaient mesurer l'état des zones riveraines. Ils avaient besoin d'un point de référence pour savoir où ils en étaient. La création du point de référence a nécessité plusieurs années de travail. Il a ensuite fallu revoir la situation après cinq ans et mesurer de nouveau l'état des zones riveraines, à la suite des modifications apportées aux pratiques de gestion. Nous avons ensuite aidé ces gens à utiliser cette information pour promouvoir l'idée qu'ils seraient, et qu'ils étaient, de bons gardiens des terres et qu'ils faisaient des progrès, malgré les gros défis. Ces changements n'allaient pas se produire du jour au lendemain; il faudrait probablement une décennie ou deux.
Ce faisant, ils ont montré au reste du monde qu'ils ne détruisaient pas les zones riveraines ou les bassins hydrographiques. Ils travaillaient plutôt à trouver des solutions créatives, au terme de consultations, pour accroître la santé des zones riveraines et, par le fait même, la qualité de l'eau pour les utilisateurs d'eau en aval.
Nous travaillons toujours avec ce groupe et nous continuerons probablement à le faire dans un avenir prévisible. Je pense que nous collaborons maintenant depuis neuf ans. C'est un travail qui exige littéralement beaucoup de patience.
Je pense que Doug est peut-être un peu trop modeste en ce qui concerne ses talents d'orateur. Je suis le directeur général de l'Alberta Beef Producers. Doug Sawyer en est le président, et il élève du bétail près de Red Deer.
Premièrement, merci à vous et aux membres du comité de nous avoir invités à venir vous faire un exposé.
À titre indicatif, l'Alberta Beef Producers est une organisation démocratique et représentative qui travaille pour le compte de plus de 25 000 éleveurs de bétail en Alberta. Notre travail est de veiller à rendre l'industrie plus compétitive et durable. Nous sommes des éleveurs qui travaillons pour des éleveurs, et nous défendons efficacement et constamment la cause des éleveurs de l'Alberta depuis plus de 43 ans.
Les éleveurs de bovins de toutes les régions du Canada dépendent du sol et de l'eau pour gagner leur vie, et nous croyons que la grande majorité de ces éleveurs assurent une bonne gérance du sol et de l'eau de la province. Les éleveurs utilisent nos ressources naturelles pour la production durable d'aliments destinés aux consommateurs de l'Alberta, du Canada et de partout dans le monde, mais ils se préoccupent aussi de la protection et de la mise en valeur des espaces naturels et des écosystèmes. Ils comprennent l'importance de ces éléments du paysage pour la société et pour le public, et malgré les contraintes économiques d'un secteur concurrentiel, ils sont prêts à veiller à leur conservation dans une certaine mesure, pour le bien de la population.
Les éleveurs de bétail donneraient pour la plupart leur appui à un plan de conservation national qui reconnaît les contributions que les producteurs agricoles peuvent faire à la conservation des espaces naturels et des écosystèmes, de même que la nécessité de maintenir la production agricole dans bon nombre de ces secteurs. Les éleveurs de bétail donneraient nettement plus volontiers leur approbation au plan de conservation national s'il comportait un programme qui indemnisent les propriétaires terriens pour la conservation d'espaces naturels et d'écosystèmes.
En guise de réponses aux questions qui établissent la portée de l'étude, nous estimons que la finalité du plan de conservation national devrait être de conserver les espaces naturels et écosystèmes précieux et importants tout en établissant un juste équilibre entre les bienfaits sociaux et environnementaux du plan de conservation national et les bienfaits économiques générés par l'utilisation productive et durable de nos ressources naturelles dans des paysages fonctionnels. Le plan de conservation national devrait avoir comme objectif d'assurer dans une certaine mesure la protection, l'amélioration et la remise en état des espaces naturels et des écosystèmes en fonction des priorités et des seuils établis par le gouvernement, l'industrie et le public.
Nous avons consacré beaucoup de temps aux principes qui devraient d'après nous sous-tendre le plan de conservation national. Nous estimions qu'il s'agissait de la plus importante des questions et nous avons cerné un certain nombre de principes. Nous croyons qu'il est très important de préciser clairement les priorités et les seuils en ce qui concerne les espaces naturels et les écosystèmes à conserver.
Le plan de conservation national doit préciser les éléments du paysage à conserver, et en donner le nombre ou la quantité.
Le plan de conservation national doit être créé et mis en application par un partenariat formé du gouvernement, de l'industrie et du public. Les partenariats locaux et communautaires sont souvent plus efficaces que les organismes nationaux, quand il s'agit d'objectifs de conservation. C'est certainement ce que nous avons pu constater dans notre province.
Le plan de conservation national doit reconnaître la contribution des producteurs agricoles et de leur industrie à la conservation. Les stratégies de conservation les plus efficaces et courantes formeront un complément à la production agricole, plutôt que d'entrer en conflit avec cette production.
Pour être vraiment efficace, le plan de conservation national doit s'appliquer aussi bien aux terres publiques que privées, mais il doit aussi respecter les droits des propriétaires. Des terres privées bien gérées peuvent contribuer dans une grande mesure à la conservation des espaces naturels et des écosystèmes.
Le plan de conservation national doit préciser les éléments du paysage et les écosystèmes à conserver, en plus d'en déterminer la valeur. Le plan doit reconnaître que les éléments du paysage et écosystèmes n'ont pas tous la même valeur et que très peu se trouvent encore dans leur état naturel d'origine. Un plan de conservation national qui cherche à conserver tous les espaces naturels et écosystèmes ou qui cherche à les remettre dans un état correspondant à ce qu'on croit qu'il était à l'origine risque fort d'échouer.
Il faudra effectivement que le gouvernement adopte des mesures législatives et réglementaires pour encadrer le plan de conservation national, mais ce qui devrait primer, ce sont les mesures incitatives et les mécanismes axés sur le marché. Si la conservation des espaces naturels et des écosystèmes que le plan décrit représente des biens et services écologiques réalistes et bien définis, un programme efficace et complet prévoyant une indemnisation équitable pour les propriétaires terriens qui dispensent ces services favorisera un meilleur accueil du plan en général.
Les mesures législatives, politiques et programmes du plan de conservation national ne doivent pas encourager des gens à acheter massivement des terres ou à retirer des terres qui servent à la production d'aliments ou de fibres pour répondre aux exigences du plan de conservation national. Les stratégies de conservation doivent essentiellement permettre le maintien de la production d'aliments et de fibres sur des terres fonctionnelles.
L'établissement des priorités de conservation d'un plan national doit s'appuyer sur des consultations auprès des principales parties prenantes du gouvernement, de l'industrie et du public. Il ne semble pas manquer de priorités, d'après ce que des parties prenantes très diverses ont signalé. Établir des priorités pertinentes sera complexe, et il faudra énormément de collaboration et de consultation parmi les divers groupes de parties prenantes.
De même, les priorités de mise en oeuvre prendront forme pendant la conception du plan, mais elles doivent correspondre aux principes du plan de conservation national.
Les stratégies de conservation des divers espaces naturels et écosystèmes auront des degrés variés d'urgence, selon l'état actuel des éléments et la mesure dans laquelle ils sont menacés. Les circonstances auront manifestement un effet sur les priorités de mise en oeuvre du plan de conservation national. La perception du processus aura un effet important sur les priorités de mise en oeuvre et l'efficacité de la mise en oeuvre. Pour le développement du plan de conservation national, le recours à un processus de consultation efficace qui établit un véritable partenariat entre le gouvernement, l'industrie et le public contribuera à garantir l'engagement des partenaires en question en ce qui concerne la mise en oeuvre du plan.
Nous estimons que le ministre doit envisager un processus de collaboration et de consultation ouvert et transparent s'appuyant sur la participation constructive d'un vaste éventail de parties prenantes. Il devrait probablement s'agir d'un processus graduel de consultation qui s'amorcerait par des discussions régionales, puis provinciales, et enfin, nationales, et qui se solderait par un plan de conservation national tenant compte des contributions de toutes les parties prenantes.
Ce processus sera des plus efficaces s'il y a un juste équilibre entre le désir de faire intervenir un vaste éventail de parties prenantes et la tâche tout aussi importante de restreindre la participation des gens qui représentent des intérêts sociaux et environnementaux limités, de petits segments de la société et des groupes d'intérêts qui ne sont pas directement touchés.
C'est tout pour mon exposé.
Doug et moi sommes prêts à répondre à vos questions.
Je m'appelle Lynn Grant et ma famille et moi-même exploitons un ranch dans le sud-ouest de la Saskatchewan, près de Val Marie. Je vous remercie d'avoir invité l'association à s'exprimer au nom des 83 000 éleveurs de boeuf du Canada au sujet de votre plan de conservation. En qualité de président du comité de l'environnement de notre association, je peux vous assurer que c'est une question extrêmement importante pour les éleveurs de bétail.
Agriculteurs et éleveurs sont écologistes par nature. Le succès de notre activité exige absolument l'emploi de méthodes de production et de gestion durables. Ce n'est pas un luxe, c'est essentiel, et c'est ce que nous faisons au mieux de notre capacité et de nos connaissances depuis toujours.
Les éleveurs sont dans une situation particulière dans la mesure où ils peuvent posséder et exploiter des entreprises dynamiques et rentables au sein d'un habitat naturel de terres herbeuses et de pâturages.
Laisser les animaux brouter dans les pâturages est essentiel pour préserver la qualité de l'écosystème. Dans le Parc national du Canada des Prairies, près de chez moi, on a réautorisé le broutage du bétail après 20 années d'exclusion. Des études avaient montré une réduction de la biodiversité et de l'équilibre de l'écosystème en l'absence de cet acteur fondamental des pâturages. Donc, exclure le bétail n'est pas la bonne solution puisqu'il fait en réalité partie de la solution.
Il y a au Canada 160 millions d'acres de terres agricoles dont environ le tiers, plus de 50 millions d'acres, se compose de pâturages. C'est une superficie considérable que nous gérons dans l'intérêt de nos besoins de production et des besoins de l'écosystème.
Ces pâturages sont l'un des éléments les plus diversifiés du milieu agricole sur le plan biologique. C'est une partie importante de l'écosystème du carbone. Selon une étude de portée mondiale réalisée par Gilmanov et al. en 2010, les écosystèmes non forestiers tels que les pâturages et les terres cultivées peuvent jouer un rôle encore plus important que les forêts dans l'échange net de carbone. Aujourd'hui, les pâturages revêtent de plus en plus d'importance étant donné les pressions croissantes qui sont exercées pour consacrer maintes terres agricoles à l'urbanisation et à des usages autres que l'agriculture.
Outre l'effet bénéfique de la production de boeuf sur la protection de l'environnement naturel du Canada, le secteur est à l'origine de près de 26 milliards de dollars du produit intérieur brut du pays. L'agriculture, notamment l'élevage basé sur les pâturages, fait partie de la solution, pas du problème.
Il y a trois questions importantes à envisager pour dresser un plan national de conservation: premièrement, la recherche, le transfert des connaissances et la supervision; deuxièmement, la reconnaissance, par la réglementation; et, troisièmement, la collaboration.
En ce qui concerne la recherche, le transfert des connaissances et la supervision, l'efficacité du maintien et du renforcement de la durabilité des terres que nous gérons dépendent non seulement de notre intuition et de nos compétences inhérentes comme gestionnaires des sols, mais aussi des données scientifiques que les chercheurs du Canada ont produites et doivent continuer de produire. Nous savons que les connaissances qui nous ont amenés jusqu'ici doivent continuer d'évoluer pour nous projeter dans l'avenir. Il est essentiel de continuer à développer notre compréhension des fonctions de l'écosystème.
Bon nombre de nos espèces sont des espèces migratoires qui dépendent de lieux d'hibernation sains dans d'autres parties du monde. Notre recherche sur l'interaction entre l'agriculture et l'environnement doit nécessairement se faire d'un point de vue autant national qu'international. La recherche permet aux producteurs d'améliorer les systèmes agricoles pour nous permettre de faire un meilleur travail de production rentable tout en améliorant l'écosystème dans lequel nous travaillons.
Cela est d'autant plus important que la concurrence ne cesse de s'intensifier pour l'utilisation des sols. Accroître la productivité grâce à la recherche sur la production et au transfert technologique est essentiel pour maximiser la production sur le territoire agricole existant et pour minimiser l'impact ou le besoin de perturber plus de milieux naturels écologiquement sensibles.
Bien qu'il soit essentiel de laisser le bétail brouter dans les pâturages pour assurer l'équilibre de l'écosystème, nous savons bien qu'une mauvaise utilisation des pâturages peut être très préjudiciable à la santé de cette ressource. Le problème n'est pas l'outil, c'est la manière dont on l'emploie. Les éleveurs se doivent non seulement d'être rentables, mais aussi d'avoir les connaissances requises pour prendre de bonnes décisions de gestion.
Le consommateur d'aujourd'hui est de plus en plus conscient des caractéristiques des aliments qu'il consomme, mais cela n'empêche pas que le décalage croissant entre les consommateurs et les producteurs d'aliments signifie qu'il y a souvent de profonds malentendus au sujet des méthodes de production actuelles. Nous devons impérativement mesurer nos efforts de conservation de manière quantifiable de façon à pouvoir reconnaître le succès, améliorer continuellement les méthodes et, idéalement, faire bénéficier notre marché mondial de ces attributs.
Le plan de conservation national se doit de tenir compte de l'importance des investissements dans la recherche, dans le transfert de connaissances et dans la surveillance de ces milieux de travail naturels. Cela exige que l'appui financier à ces initiatives soit renforcé et soit aussi prévisible à long terme.
Nous avons besoin de reconnaissance, pas de réglementation. Les efforts de conservation des producteurs agricoles du Canada sont généralement méconnus, bien que leur gestion prudente de l'environnement soit bénéfique à l'ensemble de la population. Des territoires continus et vastes de pâturages naturels et domestiqués bien gérés sont importants pour la séquestration du carbone, la qualité de l'eau, la préservation des habitats naturels, la biodiversité et les espèces vivant dans les pâturages. Selon une étude consacrée aux pâturages communautaires du Canada, la valeur publique de cette ressource est relativement égale à la valeur directe du broutage. À l'heure actuelle, cela ne se voit dans aucun bilan économique.
Pour l'avenir, les agriculteurs autant que le reste de la société se doivent de trouver de nouvelles filières de revenus pour que l'écosystème des pâturages reste compétitif par rapport aux autres utilisations. Si l'on ne valorise pas quelque chose, si l'on n'y attribue pas de valeur, comment peut-on espérer en assurer la pérennité?
Nous encourageons le gouvernement à chercher de nouvelles occasions de reconnaissance et de rémunération adéquates du rôle que jouent les gestionnaires des sols dans la fourniture de biens et services écologiques à la population canadienne. Nous tenons à souligner que la reconnaissance et la rémunération sont bien plus efficaces qu'une réglementation coûteuse pour avoir un impact positif sur les milieux de travail naturels. La démarche réglementaire qui fonde des lois telles que la Loi sur les espèces en péril et la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs impose une responsabilité injustifiée aux éleveurs, ce qui a un effet dissuasif sur leur acceptation des espèces sur leurs terres. Si la présence de ces espèces doit engager leur responsabilité, ce sont les éleveurs eux-mêmes qui seront toujours en péril. Nous — et quand je dis « nous », je parle de la société dans son ensemble — devons concevoir des méthodes faisant en sorte que ces espèces représentent un atout pour tout le monde, et surtout pour celui qui gère les sols.
Au moment où vous réfléchissez à l'élaboration d'un plan de conservation national, nous tenons à souligner que la carotte est plus efficace que le bâton, et que des programmes et politiques gagnant-gagnant seront plus efficaces et efficients pour atteindre les objectifs souhaités pour ces milieux naturels.
Quand on analyse les programmes de conservation agricoles qui ont du succès, comme Cows and Fish, on constate qu'une des clés évidentes du succès est la collaboration avec le gestionnaire primaire des sols. Il est donc impératif de formuler des objectifs communs pour obtenir les résultats durables que nous souhaitons tous. Si l'éleveur fait partie intégrante du processus de conservation, le programme aura beaucoup plus de chances de succès. Ce principe de collaboration est important dans tous les aspects de la conservation, de l'exploitation des pâturages jusqu'à l'élaboration des politiques. Pour formuler votre plan de conservation national, nous vous encourageons à collaborer avec toutes les parties prenantes, à oeuvrer avec les entités et programmes actuels qui connaissent du succès, à veiller à ce que des objectifs adéquats soient formulés, et à faire en sorte que toutes les parties prenantes soient également engagées à l'égard des objectifs et des résultats souhaités.
En conclusion, je tiens à réitérer que les éleveurs de bétail du Canada sont les protecteurs de première ligne de l'environnement. Il importe d'appuyer la recherche appliquée à la production et la recherche sur l'interface entre l'agriculture et l'environnement, de développer et de transférer les connaissances qui permettront aux éleveurs de continuer à contribuer positivement à la société et à l'environnement, d'élaborer des politiques favorisant les contributions positives à l'environnement et, dans toutes ces activités, de collaborer avec les gestionnaires du sol dont la survie dépend de la pérennité des écosystèmes des pâturages. Ensemble, nous pouvons continuer à contribuer positivement à l'agriculture canadienne, à l'environnement canadien et à notre société.
Je vous remercie de votre attention et répondrai avec plaisir à vos questions.
Mesdames et messieurs membres du comité permanent, nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître devant votre comité.
Dresser un plan de conservation national est une chose très difficile, mais qui nous offre une excellente occasion de renforcer le rôle du Canada comme chef de file mondial en protection des atouts naturels qui contribuent tellement à notre niveau de vie et font de nous un exemple pour le monde entier.
Quand on parle de conservation, on s'attend à entendre parler surtout d'animaux, d'oiseaux, de poissons, et de la nécessité de protéger et de préserver leur habitat.
Nous, en revanche, ne sommes pas tant ici pour parler d’eux directement, bien que ce soit la raison pour laquelle nous sommes ici et ce que nous faisons. En fait, nous sommes plutôt ici pour parler des gens, des Canadiens, car ce sont eux qui profiteront d'une bonne planification, qui souffriront d'une planification inefficace et, en fin de compte, qui mettront en oeuvre le plan qui résultera d'une structure et d'un processus nationaux de conservation.
Je suis le directeur général d'une société fiduciaire de protection des sols, la Southern Alberta Land Trust Society, ou SALTS. Nous protégeons le milieu naturel en utilisant les droits d'usage pour favoriser la conservation, et en menant des activités d'éducation sur l'environnement et des projets de recherche. Nous concentrons nos efforts de conservation sur l'eau, la faune et le patrimoine de l'Ouest canadien, ce qui veut dire que nous protégeons les bassins hydrographiques, l'habitat faunique et la connectivité, et faisons la promotion d'une bonne gestion des sols dans le respect du patrimoine et de la culture de l'Ouest canadien. Cela nous amène à avoir beaucoup de contacts avec beaucoup de propriétaires fonciers, notamment agricoles, mais aussi avec d'autres organisations à vocation plus écologique de tout le sud de l'Alberta.
C'est d'ailleurs pour cette raison que je regrette que le Dr Stelfox n'ait pas pu comparaître aujourd'hui devant le comité. Nous avons collaboré avec lui et avec Lorne Fitch, qui a témoigné plus tôt ce matin, si j'ai bien compris. Nous travaillons couramment avec beaucoup de gens d'autres organisations.
Nous, membres de SALTS, croyons au partage du milieu naturel. Le Canada est un vaste pays offrant beaucoup de place à la faune, à l'extraction des ressources, à l'agriculture et aux activités récréatives ou autres qui contribuent à un niveau de vie élevé. Nous croyons aussi que le partage du milieu naturel devrait être planifié de manière rationnelle, sur la base de données scientifiques, et ne pas être simplement imposé par quiconque, individu ou entreprise, peut se présenter avec une poignée de dollars pour essayer de réaliser son propre rêve.
Si l'on envisage une forme quelconque de processus d'élaboration d'un plan de conservation national, nous supposons que le résultat servira à fonder les politiques et les budgets futurs. En outre, pour que ce plan soit vraiment efficace, il devra s'appliquer à la fois aux terres publiques et, dans une certaine mesure, privées. Pour ces dernières, la politique devra reposer sur divers systèmes d'incitation, comprenant par exemple des instruments basés sur le marché et, bien sûr, des choses telles que des droits d'usage aux fins de conservation, domaine dans lequel nous sommes déjà actifs, par exemple dans le cadre du programme de dons écologiques d'Environnement Canada.
Un bien contribue au niveau de vie s'il assure un flux de valeur. Tout comme l'argent déposé en banque engendre un intérêt annuel, un bien en capital naturel peut engendrer un flux de valeur sous la forme de services écologiques et de ressources, comme l'énergie et les minerais. Des deux, ce sont les services écologiques qui sont le moins bien compris et, selon nous, le moins appréciés. De fait, ces deux flux de valeur peuvent souvent être en conflit puisque l'extraction des ressources peut nuire au flux de services écologiques. Selon nous, un PCN efficace devrait accorder à ces deux flux de valeur un prix relatif beaucoup plus égal.
Nous savons que la consultation en cours est très préliminaire. À en juger d'après les questions posées, elle semble être axée sur l'élaboration d'une sorte de mandat qui serait attribué au groupe ou processus chargé de formuler le plan. Nous croyons que ce processus devrait impliquer les collectivités et être aussi inclusif que possible. Comme je l'ai dit, il devrait aussi être fondé sur la science et sur les faits. L'objectif ne devrait pas être de recruter une vaste organisation en lui disant simplement: « Voici de l'argent, préparez-nous un plan », un plan de haut en bas, mais plutôt un plan de bas en haut issu de la consultation des collectivités et de la population, notamment des propriétaires fonciers, des organisations agricoles, comme c'est le cas aujourd'hui, des organisations environnementales, etc.
Cela étant, voici notre réponse aux six questions.
Premièrement, quel devrait être le but d’un PCN? Nous croyons qu'il devrait être d'exprimer une vision, et j'insiste sur le mot « vision »; de fixer des objectifs; de dresser un échéancier; et ensuite d'indiquer comment attribuer efficacement les ressources, stimuler les efforts et surmonter les obstacles au succès. Voilà à mes yeux, très simplement, le but de ce processus.
En ce qui concerne les objectifs d'un tel plan, il y en a sept qui nous semblent légitimes. Ils sont très généraux. Il nous paraît d'abord indispensable de formuler une vision pour le Canada et pour ses diverses régions géographiques uniques. Il est peut-être encore prématuré de songer à des objectifs précis mais je vais quand même en proposer quelques-uns.
Le premier doit être la gestion et la conservation efficaces des atouts naturels et de la géologie qui sont cruciaux pour la capture, le filtrage et l'entreposage de l’eau.
Je parlerai un peu plus tout à l'heure de nos avantages comparés, et j'ai la ferme conviction que l'un d'entre eux concerne l'eau et l'agriculture.
Le deuxième est l'habitat faunique, dans le but de conserver et de rehausser la biodiversité. Le troisième concerne les atouts naturels qui sont importants pour la production de services environnementaux et climatologiques. Le quatrième concerne les terres agricoles les plus propres à la production alimentaire. Nous comprenons tous le problème de l'urbanisation tentaculaire qui empiète souvent sur certains de nos meilleurs sols.
Le cinquième concerne les océans et les systèmes d'eau lentiques et lotiques qui sont importants pour la vie aquatique. Le sixième touche les milieux naturels propres aux activités de plein air et d'éducation. Le septième concerne les éléments importants de notre patrimoine esthétique et culturel. Voilà, selon nous, par ordre préliminaire de priorité, les sept objectifs que devrait comporter un plan de conservation national.
Nous nous sommes aussi penchés sur les principes fondamentaux que nous voudrions recommander, et il y en a douze.
Avant tout, reconnaître et protéger la valeur à long terme d'un écosystème naturel productif et sain, notamment les bassins hydrographiques, pour le bien-être de la population.
Respecter la vision et les désirs des collectivités locales. Cela ne veut pas dire les adopter servilement mais comprendre que, dans le cadre d'une certaine structure et d'une vision d'un plan de conservation national, les collectivités locales sont très importantes. Cela s'explique en partie par le fait que, sans l'appui des populations locales, vous aurez bien peu de chances d'atteindre vos objectifs.
Troisièmement, respecter le besoin du propriétaire foncier et de la collectivité dans son ensemble, y compris de l'industrie, d'utiliser les terrains de manière à gagner raisonnablement sa vie, à condition de ne pas nuire gravement à l'aptitude de l'écosystème à fournir de la valeur à autrui. C'est une question d'équilibre. Par exemple, les parcs d'engraissement sont un bien piètre usage des terres dans un bassin hydrographique mais sont peut-être convenables ailleurs.
Ensuite, utiliser les signaux de l'analyse des effets cumulatifs sur des milieux naturels définis pour fixer des limites à certains types d'aménagement précis, dans des lieux précis. Je mentionne à cet égard que le Dr Stelfox a un logiciel ainsi que des connaissances et une expérience considérables pour effectuer l'analyse des effets cumulatifs, et nous croyons que c'est un élément très important pour dresser un quelconque plan de conservation national. Cela exige la prise en compte de la valeur des terres, pas nécessairement en dollars mais certainement aussi en valeur relative des différentes parcelles.
Si un écosystème productif et sain est endommagé par une activité industrielle ou autre, l'organisme responsable devrait être tenu de restaurer l'écosystème dans un délai préétabli, et cela devrait être prévu avant le démarrage du projet.
Nous savons tous fort bien, comme l'expérience nous l'a appris, que les entreprises et organisations essayent souvent de repousser le plus loin possible dans le futur la restauration des sites, et nous estimons que cela devrait être comptabilisé dans le passif de leurs bilans. De cette manière, tout le monde serait informé, et les organismes concernés seraient vivement incités à rétablir le milieu naturel à mesure que leur projet avance, plutôt qu'attendre qu'il soit terminé.
En cas de conflit de planification entre l'activité industrielle et la protection de la santé et de la productivité du milieu naturel, le PCN devrait indiquer très clairement comment le résoudre. J'ai constaté trop souvent que le libellé et la structure des mesures de résolution de tels conflits entre des groupes différents sont tellement édulcorés qu'ils n'ont quasiment aucun sens. L'évaluation des écosystèmes sur la base du marché a un rôle utile mais limité lorsqu'il s'agit de prendre des décisions concernant un conflit entre l'activité industrielle et la conservation.
Un bon processus de planification de la conservation devrait respecter le droit à la propriété privée. Vous en avez déjà entendu parler. Les sociétés de protection des terres et les droits d'usage aux fins de la conservation sont des outils efficaces et inestimables pour mettre en oeuvre ce genre de mesures, et il convient de les appuyer par des politiques et du financement; et c’est évidemment ce que nous faisons. Nous avons déjà le programme de dons écologiques, et je suis sûr qu'il y a d'autres mécanismes fondés sur le marché que l'on peut envisager.
Un bon plan de conservation se doit de prévoir une méthode pour mesurer ces atouts naturels, et c'est encore une fois une chose que nous ne faisons pas très bien. Nous savons mesurer le PIB mais nous ne savons pas très bien mesurer les atouts naturels.
Finalement, on doit sérieusement envisager le principe de précaution quand on veut s'occuper d'atouts naturels revêtant une importance critique.
En ce qui concerne les priorités et les objectifs, nous croyons qu'il est à maints égards presque trop prématuré de songer à des priorités, étant donné qu'elles seront à notre avis fixées durant l'élaboration du plan de conservation national. Cela dit, je vous remercie beaucoup de votre attention.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Bon après-midi. Je m'appelle Stephen Vandervalk et je suis vice-président pour l'Alberta de la Western Canadian Wheat Growers Association.
Je suis aussi président des Grain Growers of Canada, une organisation agricole de tutelle représentant 14 organisations agricoles, dont la Western Canadian Wheat Growers Association. Je m'adresse à vous aujourd'hui au nom de l'association des producteurs de blé, et j'ajoute que j'exploite une ferme à environ une heure au sud de Calgary.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le comité pour parler de l'élaboration d'un plan de conservation national. L'association des producteurs de blé défend vigoureusement depuis 42 ans l'agriculture durable. Cela se reflète d'ailleurs dans son énoncé de mission, qui est simplement que: « Notre mandat est de contribuer au développement d'une industrie agricole rentable et durable ».
Aujourd’hui, je vais vous parler des méthodes agricoles modernes qui permettent d’améliorer la conservation du sol, de l’air et de l’eau ainsi que des éléments que l’association des producteurs de blé aimerait faire inclure dans le plan de conservation national.
Je vais vous parler d'abord de la manière dont les pratiques agricoles ont changé l'agriculture. Je vous invite à faire un retour dans le temps, jusqu'aux années 1970, lorsque mon père cultivait avec les outils de son époque. À ce moment-là, nous utilisions un produit chimique, le Treflan, pour contrôler la folle avoine. Il fallait l'incorporer dans le sol à une profondeur de quatre pouces. Cela veut dire qu'il fallait épandre ce produit chimique puis labourer deux fois le champ. Après cela, on pouvait étendre l'engrais puis ensemencer, ce qui veut dire qu'on devait travailler quatre fois le champ en tout.
Ce labourage excessif pulvérisait le sol et le privait d'une humidité précieuse, ce qui avait souvent pour effet d'abaisser le rendement et de rendre le sol susceptible à l'érosion par le vent et par l'eau. Dans ma région, les vents sont très forts. Voir son champ être lessivé par les vents et la pluie est assez désespérant. Les nutriments et la couche arable aboutissent souvent dans nos cours d'eau, ce qui a des effets négatifs en aval.
Dieu merci, ces méthodes ruineuses favorisant l'érosion sont aujourd'hui choses du passé. En règle générale, nous ne labourons plus les champs au printemps. Au lieu de cela, nous contrôlons les mauvaises herbes avec un passage du pulvérisateur, puis nous ensemençons et appliquons l'engrais en une seule fois, ce qui perturbe au minimum la couche arable. Ces méthodes de culture sans labour ou avec labour minimal ont sensiblement réduit notre consommation de carburant et minimisé l'érosion de nos sols tout en augmentant spectaculairement nos rendements.
Les données du recensement de l'agriculture divulguées la semaine dernière confirment ces tendances. Au cours des 20 dernières années, les terres cultivées sans labour ou avec labour de conservation sont passés de 31 p. 100 à 81 p. 100. Aujourd'hui, moins de 20 p. 100 des terres sont préparées pour la culture en employant des méthodes de labour dites traditionnelles. La conséquence de cette évolution est que nous consommons beaucoup moins de carburant d'origine fossile, et que la matière organique de notre sol a dans certains endroits augmenté de 25 p. 100 à 30 p. 100.
Un autre phénomène important de la dernière décennie a été l'adoption généralisée du GPS dans nos champs. L'emploi du GPS a permis de réduire notre consommation de carburant ainsi que l'accumulation des activités d'ensemencement et d'épandage de pesticides et d’engrais.
On pratique aussi aujourd'hui l'agriculture de précision, dans laquelle les intrants sont utilisés en quantités différentes selon la nature des sols. Encore une fois, cela permet aux agriculteurs de faire un usage plus judicieux de leurs intrants en n'employant pas plus d'engrais et de pesticides que nécessaire pour produire une bonne récolte.
Permettez-moi de faire une remarque sur l'agriculture biologique. Vous pourriez en effet me demander pourquoi ne pas éliminer totalement les engrais et les produits chimiques. L'association des producteurs de blé respecte les agriculteurs et consommateurs qui font ce choix. Toutefois, nous constatons qu'il se traduit par moins de production alimentaire à l'acre et par un recours accru au labourage pour contrôler les mauvaises herbes. Selon les dossiers de l'assurance-récolte, le rendement de la production biologique est typiquement moins élevé d'un tiers, et c'est l'une des raisons pour lesquelles vous ne voyez pas d'adoption généralisée de l'agriculture biologique dans nos champs. Dans les Prairies, 2 p. 100 environ des exploitations agricoles sont certifiées biologiques. Nous ne prévoyons pas de hausse sensible de ce pourcentage étant donné l'augmentation des besoins alimentaires mondiaux.
Selon certaines prévisions, la demande mondiale de céréales doublera d'ici à l'an 2050. Pour relever ce défi, les agriculteurs canadiens devront continuer à adopter sans relâche les nouvelles technologies. Comme il reste très peu de terres arables inexploitées dans le monde, la seule manière de répondre à cette hausse de la demande sera d'accroître la productivité des terres déjà cultivées. Nous avons donc besoin d'un programme d'innovation qui nous permettra de produire plus d'aliments à l'acre, plus d'aliments par gallon de carburant, et plus d'aliments avec autant ou moins d'engrais.
Pour nous aider à atteindre cet objectif, nous demandons à votre comité de recommander que les éléments qui suivent fassent partie d'un plan de conservation national.
Premièrement, nous souhaitons que l'on reconnaisse que les agriculteurs canadiens ont fait des avancées considérables dans les méthodes de conservation au cours des trois dernières décennies, notamment par l'adoption de techniques aratoires de conservation, la réduction de la consommation de carburant à l’acre, et un meilleur usage des engrais et des produits chimiques.
Deuxièmement, nous souhaitons que l'on reconnaisse que ces méthodes se sont traduites par une réduction de l'érosion des sols et de la consommation d'énergie tout en permettant d'accroître la production de céréales à l'acre.
Nous devons aussi continuer les recherches pour améliorer les pratiques agricoles, de façon à permettre aux agriculteurs de réduire et d'améliorer le recours aux pesticides. Nous constatons à ce sujet que les agriculteurs des Prairies ont largement adopté la technologie de pulvérisation issue des recherches d'Agriculture Canada. Ces recherches ont permis d'améliorer l'épandage des pesticides et de réduire la dérive de pulvérisation dommageable.
Il convient de mettre l'emphase sur un programme d'innovation favorisant la mise au point de nouvelles variétés de semences exigeant moins d'eau et de nutriments. Une telle technologie débouchera sur la mise au point de variétés de blé résistant à la sécheresse. Elle pourrait aussi déboucher sur des variétés faisant un meilleur usage des nutriments, ce qui réduirait la quantité d'engrais à utiliser, avec moins de risque de lixiviation et de ruissellement. Des variétés résistant mieux aux insectes ou aux maladies réduiront aussi le besoin de pesticides.
La Western Canadian Wheat Growers Association appuie les programmes de conservation qui rémunèrent les agriculteurs pour les biens et services écologiques. Le programme ALUS, de Services de diversification des modes d'occupation des sols, est un tel programme qui semble avoir un certain succès. Il est essentiellement financé par le secteur privé et, très franchement, nous pensons qu'il devrait le rester. À notre avis, les agriculteurs et le grand public sont plus susceptibles d'y adhérer s'il reste financé par le secteur privé au lieu d'être un programme gouvernemental de plus susceptible de voir son budget amputé à l'avenir. Un programme financé par le secteur privé a plus de chances de durer.
L'un des domaines dans lesquels le gouvernement pourrait être utile du point de vue de la gestion de l'eau serait l'élaboration d'un programme pour aider les agriculteurs à améliorer leurs systèmes de drainage et de gestion de l'eau sur la ferme. Ces dernières années, les Prairies ont eu un excès de pluviosité qui a entraîné une érosion accrue des sols et la perte de nutriments à cause d'une capacité de drainage insuffisante. La Western Canadian Wheat Growers Association appuierait volontiers des programmes aidant les agriculteurs à adopter des stratégies de conservation de l'eau et de drainage.
En conclusion, permettez-moi d'insister sur le fait que les agriculteurs sont encore de bons gestionnaires des terres et des chefs de file pour la conservation des sols. L'évolution des pratiques agricoles au cours des deux dernières décennies a sensiblement réduit l'érosion des sols et amélioré l'apport de matière organique. Le défi important que nous avons à relever est de produire plus d'aliments avec autant ou moins de ressources. Renforcer les programmes de conservation et instaurer un climat d'investissement favorisant l'adoption de nouvelles technologies nous donnera les outils nécessaires pour accroître notre production alimentaire tout en continuant à être de bons gestionnaires de l'environnement.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président. En fait, M. Ward et moi-même allons nous partager ce temps de parole. Merci au comité de nous avoir invités à comparaître.
La Western Stock Growers’ Association a été fondée en 1896 en vertu d'une loi des Territoires du Nord-Ouest, soit quelque neuf ans avant que l'Alberta et la Saskatchewan deviennent des provinces. Nos premiers membres étaient des éleveurs de bétail broutant dans les pâturages du sud des Prairies. Rétrospectivement, nous pouvons voir qu'ils tenaient avant tout à assurer l'existence d'un secteur durable de l'élevage du bétail dans cet écosystème naturel.
Aujourd'hui, nos membres sont des éleveurs établis de manière prédominante dans le même secteur géographique, dont les activités englobent une partie importante de ce qui reste de pâturages originels dans les provinces de l'Ouest. Ces pâturages appartiennent directement aux éleveurs ou, dans bien des cas, sont loués à la province ou à d'autres propriétaires privés. Dans la plupart des cas, c'est une combinaison des deux.
Bien que le loup et la gale qui préoccupaient nos prédécesseurs soient sensiblement moins préoccupants aujourd'hui — la gale a été quasiment éradiquée, au moins —, les conflits auxquels étaient confrontés nos membres fondateurs en matière d'utilisation des sols continuent de menacer la pérennité du secteur. Un rapide survol de nos régions montre qu'il y a eu énormément d'aménagements urbains dans les pâturages originels qu'utilisaient les fondateurs de notre association. Le terrain sur lequel se trouve cet hôtel était probablement autrefois un pâturage. Quasiment tous les aménagements urbains ont été réalisés parce que les gestionnaires de la ressource et les propriétaires des terrains ont voulu obtenir de meilleurs rendements financiers, et aussi parce que les gouvernements ont voulu plus de croissance de la population et de l'économie.
Si l'on veut dresser un plan de conservation national, il est essentiel de comprendre d'emblée que la conservation ne résulte pas d'un plan. Elle résulte plutôt des décisions et des actions des propriétaires et gestionnaires de la ressource qui doivent exploiter leurs entreprises dans un système de marché. Toutefois, des problèmes surgissent quand certains services de l'écosystème, comme la production alimentaire, s'échangent librement sur un marché relativement fonctionnel, alors que d'autres ne bénéficient pas d'un marché fonctionnel pour stimuler leur production et leur distribution.
Comme la production de certains services écologiques, tels que le maïs ou le blé, se fait aux dépens de la production d'autres services, tels que la biodiversité, le marché est déséquilibré, ce qui pousse à terme les gestionnaires de la ressource à prendre des décisions favorisant les produits de services environnementaux générant des profits.
En outre, comme l'offre de produits de SE évolue avec le temps en faveur des produits générant des profits, et comme la demande de certains produits de services écologiques change avec l'accroissement de la population et la hausse du niveau de vie, certains des produits qui étaient autrefois abondants se raréfient. De fait, c'est probablement ce phénomène qui est à l'origine de votre projet d'élaboration d'un plan de conservation national.
Ce sur quoi la Western Stock Growers’ Association souhaite insister, et ce dont nous devons tous prendre conscience, je crois, c'est que le marché peut être particulièrement efficace pour répartir des ressources rares et équilibrer l'offre et la demande. À notre avis, les gouvernements s'ingèrent trop souvent dans ce qui pourrait être un marché efficace de services de l'écosystème.
Durant toute notre histoire, notre association a vivement défendu les droits contractuels et le droit à la propriété, ainsi que des méthodes de production durables, fondées sur le marché. Dans les années 1890, nous avons fait du lobbying au sujet de la location des pâturages fédéraux et des obstacles au commerce relativement illégitimes élevés à l'époque surtout par la Grande-Bretagne, ainsi qu'au sujet du contrôle des prédateurs et des maladies.
À l'époque où Eugene Whelan était notre ministre de l'Agriculture, nous avons réussi à faire du lobbying contre le système qu'il proposait de gestion de l'offre dans le secteur du bétail. Plus récemment, nous avons été très actifs pour assurer le rétablissement du secteur de l'élevage de bétail après la crise de l'ESB, ainsi qu'au sujet du processus d'élaboration d'une politique d'utilisation des sols par l'Alberta. Tout ceci concordait parfaitement avec notre slogan: « La voix des écologistes de libre entreprise depuis 1896 ».
Il est intéressant de constater avec le recul que la décision du gouvernement canadien d'attribuer des baux de pâturage dans les années 1880 — baux assortis de certains droits à la propriété et droits contractuels comme mécanisme de colonisation et d'occupation de l'Ouest — a eu des résultats beaucoup plus positifs pour ces pâturages que la politique de pâturage en toute liberté appliquée aux États-Unis. À bien des égards, la politique américaine est un exemple classique de tragédie du bien commun.
Norm, c'est à vous.
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Bon après-midi, tout le monde.
À la fin des années 1990, la Western Stock Growers’ Association et le Alberta's Land and Resource Partnership ont rencontré le comité permanent étudiant les espèces en péril, et j'ai été l'un de ceux qui ont eu la chance d'y témoigner. À l'époque, l'une des préoccupations courantes de tous les utilisateurs de ressources que nous représentions était l'absence de compensation au sujet des espèces en péril. Or, cette question continue de susciter de graves problèmes dans la mesure où elle touche non seulement le rétablissement des espèces en péril mais aussi la gestion des terres dans les régions de rétablissement.
J'évoque cela aujourd'hui parce que c'est directement relié aux éléments potentiels du programme de conservation national. La Loi sur les espèces en péril ne tient pas compte de l'ensemble de la problématique, c'est-à-dire de trois aspects généraux qui doivent être unis dans une relation symbiotique. Ces principes fondamentaux sont les buts environnementaux, les buts du public ou de la société, et les buts financiers, qui doivent fournir le capital nécessaire au succès des buts environnementaux et sociétaux.
Il importe de souligner que la LEP est strictement axée sur les espèces en péril, souvent aux dépens d'autres organismes vivant dans les mêmes écosystèmes. Cette absence de prise en considération de l'écosystème global — ou, pour le dire autrement, cette réponse linéaire à un système écologique complexe — n'a cessé d'engendrer des problèmes qui, nous l'espérons, seront résolus dans le nouveau plan de conservation national.
En outre, l'absence de buts financiers dans la LEP fait que ce sont les propriétaires fonciers qui assument la totalité, ou une grande partie, du fardeau financier au nom de tous les Canadiens.
Il est impératif que le programme de conservation national tienne compte de tous les facteurs de l'écosystème global, sur la base de buts sociétaux, environnementaux et financiers.
Le but du programme de conservation national sera d'identifier le tout et d'aider à formuler les buts environnementaux et sociaux. Ces derniers seront très vastes à un niveau canadien mais, à mesure que nous les préciserons, nous finirons par avoir des ensembles mieux définis, associés aux caractéristiques de l'air, du sol et de l'eau, ainsi que de la flore et de la faune. À ce niveau, il est impératif de se concentrer sur un triple objectif avec l'inclusion de toutes les parties prenantes de la région.
Cet exercice est généralement difficile pour des gouvernements qui se définissent par une approche très linéaire et centraliste de la résolution des problèmes. Voilà pourquoi nous insistons à nouveau sur la nécessité d'une réponse non linéaire à la gestion d'un écosystème complexe.
Les buts concernant les terres doivent être formulés en vue d'un cycle aquatique, minéral et solaire fonctionnel.
En ce qui concerne les buts sociétaux, un écosystème sain, complexe et fonctionnel est bénéfique à tous les Canadiens. L'entreposage de l'eau, la séquestration du carbone, l'habitat des espèces fauniques et florales menacées, les paysages, les possibilités récréatives et les occasions d'activité commerciale écologiquement durables ne sont que quelques-uns des bienfaits envisageables.
En ce qui concerne l'aspect financier, l'absence de compréhension claire de la manière dont les buts financiers peuvent produire le capital requis pour assurer le succès des buts environnementaux et sociaux continue d'entraver le succès de maints programmes de conservation. La Western Stock Growers’ Association a la ferme conviction qu'un système de marché des biens et services environnementaux, conjugué à des orientations gouvernementales pour l'environnement, est le bon mécanisme pour mettre en oeuvre un programme de conservation.
En reliant la richesse à la bonne gestion, bon nombre de gestionnaires des terres sont capables de produire une multitude de solutions. Comme il existe de nombreux mini-écosystèmes variés au sein de l'écosystème global, il est impératif que chaque gestionnaire des terres soit capable de répondre à l'information spécifique du moment et du lieu. Nous pensons que c'est le marché qui est le mieux à même de ce faire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins. Je tiens aussi à vous présenter mes excuses car j'ai dû m'absenter quelque temps parce qu'il se passe quelque chose à Vancouver et que j'ai dû parler à la presse.
Cela fait trois jours que je participe à ces audiences et je dois dire que je suis fort impressionnée par ce que j'y entends. Chacun semble comprendre le caractère holistique de la situation et le fait que tout est relié. Je crois que le débat public n'a jusqu'à présent été qu'une question d'alternative — si l'on fait ceci, on ne fait pas cela —, sans bien comprendre la manière dont tous les éléments sont reliés. Je suis donc heureuse de vous l'avoir entendu dire parce que c'est vraiment utile.
Je me réjouis aussi que tout le monde ait parlé de science, de mesure et de supervision. Comme disait le grand Yogi Berra, si vous ne savez pas où vous allez, comment saurez-vous que vous êtes arrivés? Nous avons besoin de superviser, de mesurer et de nous fixer des objectifs clairs et des cibles claires. Je suis heureuse que vous l'ayez clairement dit.
J'aimerais maintenant vous poser quelques questions très simples. Tout d'abord, vous avez parlé d'une certaine forme de compensation pour ceux qui assurent la conservation de leurs terres. Je sais que le programme des dons écologiques, qui a vu le jour en 2004, a permis à des gens qui ont beaucoup d'argent de faire don de vastes territoires à l'État. Qu'en est-il cependant de l'agriculteur moyen qui souhaite pratiquer ce genre d'agriculture de conservation, qui s'assure qu’il protège les sols et qui fait toutes les bonnes choses? Comment peut-on lui donner une compensation? Pouvez-vous proposer des manières vraiment concrètes et pratiques pour fournir une compensation dans ce genre de situation, afin d'assurer la continuation de cette bonne gérance des terres?
Deuxièmement, vous avez parlé de restaurer un écosystème endommagé dans un délai fixe. Comment cela pourrait-il être mesuré, et pensez-vous que l'on pourrait infliger des pénalités ou des sanctions à ceux qui ne le font pas dans le délai prévu?
Finalement, vous avez parlé de mesurer vos actifs naturels. Je crois que nous approuvons tous le principe de précaution en médecine, et vous dites que c'est la même chose ici, ce qui est vrai. Cependant, vous avez parlé de mesurer vos atouts naturels. Comment feriez-vous cela, et quels sont les instruments de mesure et les indicateurs que vous utiliseriez pour mesurer cela?
Voilà mes trois questions principales.
Je pense que c'est vous, monsieur Smith, qui avez parlé d'une certaine forme de compensation. Comment voyez-vous cela, en pratique?
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C'est une bonne question. Je vous remercie de l'avoir posée.
Vous avez posé trois questions, je crois. Si vous voulez, je peux essayer d'y répondre dans l'ordre.
La première concernait la compensation pour les services écologiques. On voit ça constamment. Par exemple, il y avait une grande société qui disait qu'elle pourrait racheter en Australie un nombre énorme de terrains qui avaient été totalement détruits, et qu'elle pourrait obtenir un crédit pour leur restauration. On voit constamment ce genre de choses. Les gouvernements ont beaucoup d'argent pour faire ça, ainsi que les entreprises.
Toutefois, nous oeuvrons aussi dans le sud de l'Alberta avec beaucoup de bons gérants des terres, comme l'a dit M. Sawyer, par exemple, c'est-à-dire des gens qui gèrent bien leurs terres et ont déjà ce que nous appelons une bonne éthique de la terre. Par contre, quand notre société de conservation des terres demande comment nous pourrions rémunérer les gens qui font du bon travail, tout le monde nous dit: « Ah non, pas nous. Nous ne voulons pas faire ça. Nous n'avons pas d'argent pour ça. » C'est un vrai problème.
En fait, comme fiducie foncière, nous avons mis au point un protocole pour pouvoir faire cela. Cela pourrait répondre à certaines de vos autres questions. Il y a par exemple la restauration des sols dans un délai fixe. Nous savons tous que les grandes entreprises et les gens qui creusent la terre, qui creusent des carrières de gravier, ou des mines de sables bitumineux, ou des mines à ciel ouvert, ou n'importe quoi d'autre, préféreraient repousser la restauration des sites jusqu'à la dernière minute car, dans un sens, ce coût n'est pas pris en compte dans leurs bilans. Ils peuvent ainsi dire à leurs actionnaires qu'ils font d'excellents profits. C'est parfaitement bien mais, si vous voulez qu'ils restaurent les sites en temps opportun, c'est-à-dire qu'ils le fassent à mesure qu'ils les exploitent, surtout lorsqu'il s'agit de très vastes opérations, la meilleure chose serait de les obliger à comptabiliser le coût de cette restauration dans le passif de leurs bilans. À ce moment-là, leurs propres actionnaires et leurs comptables les pousseraient à restaurer les sites sans tarder car cela leur permettrait d'en retirer le coût du passif de leurs bilans.
Ce serait une très bonne chose à envisager dans le cadre d'un plan de conservation national. L'extraction des ressources ne va pas s’arrêter, et la bonne question est donc de savoir comment les sites seront restaurés.
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C'est une excellente question et la solution est très complexe, comme chacun sait.
Étant donné que j'ai travaillé, pendant 15 ans, comme architecte au Canada et qu'à diverses reprises, j'ai vécu et travaillé à Montréal, Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton, etc., je comprends très bien la question de l'étalement urbain. Nos villes sont encore construites sur un modèle qui a été conçu dans les années 1950, à Los Angeles. Calgary en est un des meilleurs exemples. Nous continuons à construire des routes et des autoroutes et, comme c'est normal, nous le faisons sur certaines des meilleures terres agricoles, non seulement au Canada, mais dans le monde.
Je dirais que cela nous ramène à la question des effets cumulatifs. Quand on parle des effets cumulatifs, la principale chose que j'ai apprise en travaillant avec Brad Stelfox est qu'en fin de compte, vous devez établir des limites. Si vous prenez l'Europe, par exemple l'Allemagne, l'Angleterre ou certains pays qui ont une population beaucoup plus importante que le nôtre, ils ont résolu le problème en partie. Une des solutions est de créer des servitudes environnementales, comme nous le faisons nous-mêmes, et cela consiste à faire en sorte que les bonnes terres agricoles, et même celles qui sont proches des villes, restent consacrées à l'agriculture, en accordant des incitatifs aux propriétaires privés.
Je dirais que c'est une des meilleures solutions. C'est celle que je préférerais, car dans un certain sens, c'est un mécanisme du marché qui utilise des incitatifs au lieu d'une réglementation comme on a parfois essayé de le faire. Je crois que Toronto a essayé d'établir un anneau vert ou une zone verte autour de la ville. Cela n'a pas été très efficace.