J'aimerais commencer en remerciant le comité de m'avoir donné l'occasion de faire le point sur le programme sur l'ozone d'Environnement Canada. Comme je l'ai mentionné lorsque je suis venue ici en décembre, Environnement Canada demeure fortement attaché à la surveillance de l'ozone. Je ferai cette fois une déclaration préliminaire, mais vous devriez également avoir reçu des diapositives. Elles contiennent certaines images, des cartes de l'ozone que vous trouverez peut-être intéressantes d'avoir avec vous pour vous rappeler ce dont nous allons parler aujourd'hui.
L'ozone qui se trouve dans la haute atmosphère, ou l'ozone stratosphérique, joue un rôle important dans la protection de la surface de la Terre et des humains contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil, ou rayons UV.
[Français]
Comme vous le savez peut-être, le programme sur l'ozone d'Environnement Canada remonte à il y a plus de 50 ans et joue un rôle central pour nous aider à comprendre l'ozone et les risques que représente l'amincissement de la couche d'ozone. Les activités actuelles du Canada liées à l'ozone sont le produit direct des importantes contributions d'Environnement Canada au fil des années au chapitre de la science de l'ozone.
Dans mon exposé, je vous ferai part d'exemples de ces contributions et vous expliquerai où nous en sommes dans notre programme sur l'ozone.
[Traduction]
En 1982, les scientifiques d'Environnement Canada ont apporté une contribution majeure à la surveillance de l'ozone en concevant le spectrophotomètre Brewer de mesure de l'ozone, un instrument de mesure de l'épaisseur de la couche d'ozone. Cet appareil a été mis au point à une époque où l'on commençait tout juste à se préoccuper de l'appauvrissement de l'ozone et où l'on avait un besoin criant de meilleures données sur la couche d'ozone. Le spectrophotomètre Brewer de mesure de l'ozone est capable de prendre des mesures automatisées de l'ozone et des rayons UV, ce qui est très utile. Il s'agit d'une importante percée technologique en comparaison des instruments existants.
Le spectrophotomètre Brewer de mesure de l'ozone est encore reconnu aujourd'hui comme étant le plus précis instrument au sol de mesure de l'ozone se trouvant dans la haute atmosphère et il est utilisé à travers le monde pour la surveillance de l'ozone.
[Français]
En 1992, Environnement Canada a amélioré les services qu'il offre aux Canadiens et aux Canadiennes en élaborant l'indice UV, un outil utilisé pour exprimer le potentiel de coups de soleil présentés par les rayons UV sur la surface de la Terre.
En raison des travaux d'Environnement Canada, le Canada fut le premier pays au monde à fournir des prévisions sur les niveaux UV quotidiens. L'indice UV est maintenant utilisé à l'échelle mondiale et a joué un rôle extrêmement important dans la sensibilisation aux risques potentiels de l'exposition aux rayons UV.
[Traduction]
Depuis la création du programme sur l'ozone d'Environnement Canada il y a plus de 50 ans, la compréhension scientifique de l'ozone stratosphérique a considérablement progressé. Les données scientifiques sur l'ozone ont été indispensables à l'élaboration du Protocole de Montréal en 1987 et à la capacité du protocole de réduire les substances appauvrissant la couche d'ozone.
Environnement Canada et l'Organisation météorologique mondiale ont tous deux répertorié des tendances favorables dans le rétablissement de la couche d'ozone. Toutefois, il convient de noter que le processus de rétablissement est toujours marqué de variabilités et d'incertitudes.
Par exemple, comme vous le savez, un article corédigé en 2011 par des scientifiques d'Environnement Canada et publié dans la prestigieuse revue Nature signalait une perte record d'ozone dans l'Arctique enregistrée au printemps 2011. La surveillance d'Environnement Canada contribue à cerner des pertes d'ozone comme celles dont rend compte cet article, et nos dossiers de surveillance à long terme nous aident à comprendre ces observations dans le contexte des tendances globales entourant la couche d'ozone dans l'Arctique.
Les données d'observation d'Environnement Canada les plus récentes révèlent que cette année, en 2012, les niveaux d'ozone enregistrés dans l'Arctique étaient plus près des niveaux normaux précédant l'appauvrissement, les niveaux enregistrés avant 1980, qu'au printemps 2011, mais qu'un appauvrissement d'environ 5 à 10 p. 100 sous la normale pour la période de l'année a néanmoins été observé. Ce type de variabilité souligne l'importance de la surveillance continue de l'ozone.
Dans le même ordre d'idées, le National Oceanic and Atmospheric Administration ou NOAA, des États-Unis, a récemment émis ses propres constats sur la couche d'ozone en Antarctique, et a relevé que le trou d'ozone saisonnier observé cette année en Antarctique, qui se produit en septembre et en octobre, est le deuxième plus faible en importance jamais observé en 20 ans. Le plus petit trou d'ozone remonte à il y a 10 ans, en 2002.
[Français]
Dans mon exposé précédent devant ce comité, j'ai traité de la voie de l'avenir pour le programme sur l'ozone d'Environnement Canada. Nos efforts incessants pour faire un usage optimal des fonds publics qui nous sont affectés nous ont permis de déterminer qu'il est possible de réaliser des économies de fonctionnement dans notre programme sur l'ozone, sans que cela restreigne notre capacité de respecter nos obligations continues liées à l'ozone.
[Traduction]
Pour augmenter son efficacité opérationnelle, Environnement Canada compte intégrer la gestion de ses deux méthodes principales de surveillance de l'ozone, soit la méthode Brewer et la méthode de l'ozone, pour en faire un réseau de surveillance plus étendu, intégré et plus durable.
Dans le passé, le programme sur l'ozone d'Environnement Canada gravitait principalement autour de l'élaboration de nouvelles technologies de surveillance afin de répondre aux besoins d'outils plus perfectionnés pour comprendre la couche d'ozone. Les efforts de surveillance d'Environnement Canada au moyen de la méthode Brewer et de celle des ozonosondes ont donc pris un tournant différent pour chaque méthode, et ont abouti à des activités et systèmes d'entretien distincts qui nécessitaient du personnel éminemment qualifié. Cette séparation a rendu notre surveillance vulnérable aux fluctuations dans la disponibilité de personnel ayant la capacité nécessaire d'assurer le bon déroulement des activités liées à chaque méthode.
Aujourd'hui, Environnement Canada se concentre sur des moyens de mieux intégrer et utiliser ces technologies pour surveiller l'ozone. Notre décision d'intégrer la surveillance au moyen des appareils Brewer et des ozonosondes en un réseau intégré permettra de réduire les vulnérabilités opérationnelles et fera en sorte que le réseau sera plus solide et durable à long terme. Il s'agit d'une décision naturelle pour Environnement Canada à la lumière de l'âge de nos technologies et de l'importance d'assurer une surveillance continue de l'ozone.
Lors de ma dernière comparution devant le comité, je signalais qu'Environnement Canada mettait en branle un examen de notre surveillance de l'ozone pour appuyer l'intégration des activités de surveillance en un réseau élargi. Nos chercheurs scientifiques principaux sont en train d'évaluer tous les sites de surveillance de l'ozone et élaborent des options et un calendrier d'intégration des activités, tout en assurant la prestation continue des services aux Canadiens. On estime que cet examen, la conception du nouveau cadre intégré et sa mise en oeuvre, ainsi que l'obtention d'un cadre entièrement fonctionnel sont réalisables en trois ans.
Tout au long du processus, Environnement Canada continue de surveiller l'ozone stratosphérique à partir de 10 sites de Brewer et de huit sites d'ozonosondes situés partout au Canada. Cela comprend trois sites à long terme dans le Grand Nord canadien, à Alert, Eureka et Resolute qui sont bien sûr importants pour la comparaison des données de base.
J'ai également mentionné lors de ma dernière comparution, qu'Environnement Canada s'engageait à continuer de gérer le Centre mondial des données sur l'ozone et le rayonnement UV de l'Organisation météorologique mondiale. Le centre consiste en des archives et une base de données scientifiques internationales visant à fournir différents ensembles de données sur l'ozone et le rayonnement UV à la communauté scientifique mondiale.
En vue de respecter cet engagement, les fonctions d'exécution du centre de données ont été transférées à une autre direction générale d'Environnement Canada, le Service météorologique du Canada, sous la direction de mon collègue, David Grimes.
J'annonce avec plaisir que le transfert des activités du centre de données est maintenant presque terminé. Le centre continue d'offrir ses services aux scientifiques du monde qui s'intéressent à l'ozone. Mon organisation continue de travailler de manière rapprochée avec mon collègue en offrant une surveillance scientifique. La migration des activités au service météorologique permettra une gestion des données mondiales sur l'ozone dans un système de traitement des données plus moderne.
Environnement Canada a fait le point sur le centre de données à l'occasion de la réunion récente du groupe consultatif scientifique pour l'ozone de l'Organisation météorologique mondiale. Nous avons confirmé de nouveau l'engagement du Canada à accueillir le centre, comme il le fait depuis 1962.
[Français]
Environnement Canada continue également de s'acquitter de ses responsabilités à l'égard de l'Organisation météorologique mondiale et de la communauté scientifique mondiale relativement à l'entretien de la triade de Brewer.
La triade de Brewer est un ensemble de trois spectrophotomètres Brewer de mesure de l'ozone qui servent de référence pour le calibrage des autres spectrophotomètres du monde. Environnement Canada est responsable de surveiller les données requises par la triade afin de vérifier si les instruments fonctionnement correctement et de calibrer régulièrement la triade au moyen des deux spectrophotomètres d'Environnement Canada situés à l'installation de la NOAA américaine à Mauna Loa, à Hawaï.
Environnement Canada possède également un quatrième spectrophotomètre Brewer, désigné en tant que « mesure portative », et l'utilise pour calibrer d'autres appareils Brewer partout dans le monde.
[Traduction]
Avant de terminer, j'aimerais donner un peu plus de renseignements sur la gamme complète de mesures de surveillance de la qualité de l'air qu'Environnement Canada met en oeuvre. En plus de surveiller l'ozone stratosphérique, nous surveillons de près une vaste gamme de polluants atmosphériques qui ont une incidence sur la qualité de l'air ainsi que sur la santé humaine et des écosystèmes, tels que les niveaux d'ozone près de la surface, l'ozone troposphérique; les oxydes d'azote; le dioxyde de soufre; le monoxyde de carbone; les polluants organiques persistants, les matières particulaires; les métaux et le mercure, entre autres.
Environnement Canada dirige des efforts de surveillance de la qualité de l'air nationaux et intégrés qui englobent le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique, en partenariat avec toutes les provinces. Ce réseau a été créé en 1969 en tant qu'initiative de collaboration avec les provinces et territoires pour surveiller la qualité de l'air ambiant. Ce réseau de surveillance comporte 186 sites urbains et ruraux répartis partout au Canada. Les grands polluants atmosphériques ambiants font l'objet d'une surveillance continue dans ces sites, et plus de 300 substances chimiques sont analysées à partir d'échantillons recueillis de ces sites.
Grâce à ces travaux, nous savons que des améliorations importantes ont été apportées à la qualité de l'air du Canada au cours des 30 à 40 dernières années. Par exemple, les émissions de dioxyde de soufre et d'oxyde d'azote ont diminué respectivement de 63 et 17 p. 100 entre 1985 et 2010. Des concentrations de matières particulaires atmosphériques relevées à des sites urbains répartis au Canada ont diminué d'environ 35 p. 100 entre 1984 et 2009.
Notre surveillance à la qualité de l'air a également joué un rôle important dans la mise sur pied d'un système national de gestion de la qualité de l'air, un effort qu'ont récemment convenu les ministres fédéral et provinciaux.
Je suis extrêmement fière du calibre de la surveillance de la qualité de l'air que nous assurons et du dévouement de nos scientifiques et de notre personnel pour produire les données et les connaissances nécessaires à la prestation de services environnementaux et à la prise de décisions stratégiques et réglementaires nous permettant de protéger l'environnement du Canada.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de vous renseigner davantage sur le programme sur l'ozone d'Environnement Canada.
Merci.
:
Le temps file lorsque l'on s'amuse.
Merci beaucoup d'être ici. Je suis ravie de vous revoir tous deux.
Vraiment, on vous a demandé de revenir, enfin, je crois que la raison pour laquelle on vous l'a demandé, c'est pour examiner votre témoignage de décembre dernier et pour se pencher sur les changements qui ont eu lieu depuis. Je suis heureuse d'avoir cette occasion de discuter avec vous.
L'an dernier, lorsque vous êtes venus ici tous les deux, madame Dodds, vous avez dit dans votre déclaration préliminaire que la surveillance du Centre mondial des données sur l'ozone et le rayonnement ultraviolet continuerait. En réponse à une question d'un de mes collègues, M. Sopuck je pense, vous avez dit:
Dans le cadre de discussions internes à Environnement Canada, mes collègues du service météorologique — qui se servent beaucoup des technologies de gestion des données et de gestion de l'information dans le cadre de la surveillance météorologique — ont convenu de s'occuper de cette partie des activités du Centre mondial des données sur l'ozone et le rayonnement ultraviolet. Nous continuerons à nous occuper de l'apport scientifique et de la surveillance de l'intégrité des données.
Monsieur Lin, à une réponse de Laurin Lui, ma collègue, vous avez dit:
Nous avons décidé de placer le Centre mondial des données sur l'ozone sous la direction du Service météorologique du Canada. En même temps, la Direction générale des sciences et de la technologie, qui relève de Karen, assurera une surveillance scientifique. Nous prenons ainsi le meilleur des deux mondes, ayant d'un côté les connaissances scientifiques et, de l'autre, l'expérience de l'exploitation des réseaux opérationnels.
Je crois que vous conviendrez... Évidemment, ces déclarations se trouvent dans le compte rendu. Mais il semble que vous essayez de dire que la Direction générale des sciences et de la technologie possède l'expertise nécessaire que les services météorologiques n'ont pas, et qu'ils sont donc bien placés pour collaborer.
Est-ce une description exacte?