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Je vais me lancer de toute façon.
Dans mon exposé, je prendrai quelques minutes pour vous expliquer pourquoi nous devrions nous préoccuper des espèces exotiques envahissantes; je vous donnerai un aperçu d'une stratégie nationale, une stratégie sur les espèces exotiques envahissantes pour le Canada et qui a été élaborée il y a quelques années; et je parlerai ensuite de la coordination intergouvernementale — ici au pays, c'est-à-dire non pas tellement l'échelle internationale — puis je parlerai du rôle du gouvernement fédéral.
La question des espèces exotiques envahissantes est ce que j'appellerais un dossier horizontal qui touche un certain nombre d'agences.
Passons à la diapositive 3: pourquoi se préoccuper des espèces exotiques envahissantes? Je vais commencer par une définition.
Une espèce exotique est tout simplement une plante, un animal ou un micro-organisme qui a été introduit du fait de l'activité humaine, ailleurs que dans son aire passée ou présente de répartition naturelle. Quand devient-elle nuisible ou envahissante? Quand elle menace l'environnement, l'économie ou la société, y compris la santé humaine.
Au Canada, nous avons un certain nombre d'espèces exotiques, dont certaines nuisent en fait à notre environnement, à notre économie ou à notre société.
On évalue à environ 70 000 le nombre d'espèces au Canada. Environ 12 000 de ces espèces ont été évaluées dans ce que nous appelons le rapport « Espèces sauvages 2010. Cela représente environ 17 p. 100 des espèces que nous avons ici au Canada. Environ 1 400 ou 12 p. 100 de ces 12 000 espèces ont été identifiées comme étant des espèces exotiques.
De ces 1 400 espèces et plus, environ 90 p. 100 sont des plantes envahissantes. Il y a ensuite des araignées, croyez-le ou non — environ 70 espèces d'araignées envahissantes — et environ 50 ou plus de carabes ont été identifiés comme étant des espèces envahissantes dans ce rapport.
J'ai déjà mentionné l'impact sur l'environnement, l'économie ou la société et nous avons quelques statistique ou quelques facteurs qui sont mentionnés sur la diapo 3 également. Il n'y a pas d'évaluation systématique réelle de l'impact des espèces exotiques envahissantes sur l'économie canadienne. Même en ce qui concerne les études et les évaluations actuelles des investissements, j'ai entendu des évaluations sommaires sinon conservatrices de l'impact économique des espèces exotiques envahissantes. Il y a des études qui laissent entendre que l'impact pourrait s'élever à 20 milliards de dollars ou plus dans le secteur forestier. Vous pouvez voir les chiffres pour les Grands Lacs et pour le secteur agricole. Les espèces exotiques envahissantes peuvent certainement avoir un impact sur la santé et l'état des espèces canadiennes — 17 p. 100 des espèces en péril au Canada sont tout au moins partiellement en péril en raison de l'impact des espèces exotiques envahissantes. Dans l'ensemble, les espèces exotiques envahissantes étaient tout au moins partiellement à blâmer pour l'extinction d'environ 40 p. 100 des espèces qui ont disparu.
Si vous regardez la diapo suivante, la diapo numéro 4 intitulée « Pourquoi se préoccuper des espèces exotiques envahissantes », vous verrez que le nombre d'espèces exotiques envahissantes au Canada continue de croître et leur répartition géographique progresse. Je crois que cela est dû à deux raisons principales. L'une est la globalisation. L'ampleur du commerce international, du transport et des déplacements est très importante. Par le passé, la principale source des espèces envahissantes au Canada était l'Europe de l'Ouest, mais nous avons des marchés beaucoup plus diversifiés aujourd'hui, notamment l'Asie, de sorte que de nouvelles espèces entrent au pays en provenance de ces nouveaux marchés.
Le deuxième facteur est sans doute le réchauffement climatique qui rend nos écosystèmes plus réceptifs aux espèces exotiques. Les hivers plus longs et plus froids que nous avions étaient très efficaces pour empêcher les espèces de s'établir. Des exemples montrent que les conditions climatiques ont changé à un tel point que, le dendroctone du pin ponderosa, bien qu'il ne soit pas une espèce exotique, a pu se répandre d'abord en Colombie-Britannique puis en Alberta.
En ce qui concerne le nombre cumulatif d'espèces de plantes exotiques, il y a un petit tableau au bas de cette diapo qui montre ces nombreuses plantes exotiques que j'ai mentionnées. La principale croissance remonte aux années 1800 et 1900 alors que le Canada se développait. De nos jours, environ une nouvelle espèce de plantes apparaît à peu près tous les deux ans, de sorte que le taux de croissance a ralenti. Cependant, de nouvelles plantes envahissantes arrivent toujours au Canada.
Passons maintenant à la diapo suivante intitulée Stratégie canadienne sur les espèces exotiques envahissantes. Cette stratégie a été élaborée à la suite d'une décision des ministres des gouvernements fédéral provinciaux et territoriaux d'accorder la priorité aux espèces exotiques envahissantes. Cette décision a été prise dans le contexte de la stratégie canadienne en matière de biodiversité et c'est ainsi que ces ministres ont approuvé la stratégie. Il s'agit d'un des documents que j'ai remis au comité. La stratégie établit un objectif très général qui consiste à protéger nos écosystèmes et leur diversité biologique originale ainsi que les végétaux et les animaux indigènes qui sont importants pour notre économie, de les protéger contre les risques associés aux espèces exotiques envahissantes. Elle a une portée large et inclusive. Elle s'applique à toutes les introductions intentionnelles ou délibérées, autorisées ou non et illégales, ainsi qu'à toutes les introductions non intentionnelles ou accidentelles.
La stratégie adoptait une approche se fondant sur des priorités. Plutôt que de gérer les espèces envahissantes après coup — souvent, une fois qu'elles sont établies, il est presque impossible de les éradiquer —, l'approche consiste à prendre des mesures de prévention, de détection précoce et d'intervention rapide. Il y aura toujours une gestion car certaines de ces espèces ont un important impact sur l'économie.
Les outils que nous utilisons sont notamment les lois et les règlements. L'analyse des risques constitue une activité très importante, et le gouvernement fédéral joue un rôle actif dans l'analyse des risques et sur le plan de la science, de l'éducation et de la sensibilisation ainsi que de la coopération internationale.
On se concentre plus sur la prévention que sur l'adoption d'une approche espèce par espèce, et par conséquent nous mettons l'accent sur ce que nous appelons les voies d'introduction. Par exemple, les cageots pourraient contenir toutes sortes de coléoptères exotiques ou autres. Si nous nous attaquons à cette voie en particulier, on peut empêcher un certain nombre d'espèces exotiques qui pourraient être envahissantes d'entrer au Canada.
Les pages 34 et 35 de la stratégie illustrent ce que je viens de mentionner sur cette diapo et la page 35 énumère un grand nombre de voies d'introduction.
La diapo suivante porte sur les rôles et les responsabilités. J'ai mentionné précédemment que les espèces exotiques envahissantes étaient une question extrêmement horizontale dont la responsabilité est partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux, autochtones et les administrations municipales, mais il n'y a pas que les gouvernements qui peuvent agir dans ce dossier. Il est extrêmement important que des intervenants comme l'industrie puissent jouer un rôle clé. Les organismes non gouvernementaux sont très actifs dans ce dossier, tout comme les chercheurs universitaires et le grand public.
Diapo suivante, coordination intergouvernementale. Des sous-comités ont été créés à l'échelle fédérale et provinciale afin de se pencher sur différents thèmes. Nous avons un Sous-comité ad hoc sur les espèces animales terrestres envahissantes, un Comité national sur les espèces aquatiques envahissantes et qui relève des ministres fédéral et provinciaux des pêches et de l'aquaculture, et un Comité technique de la Stratégie nationale sur les ravageurs forestiers. Des documents sectoriels ont été préparés par les mécanismes de gouvernance que je viens de mentionner. Ils comprennent un plan d'action pour les plantes terrestres et les phytoravageurs exotiques envahissants, un cadre de travail canadien contre les plantes aquatiques envahissantes et une Stratégie nationale sur les maladies des espèces sauvages du Canada.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à nos témoins. Merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd'hui pour discuter de cette question très intéressante. C'est un sujet très important pour notre économie, à en juger par les chiffres que l'on retrouve ici. Il y a de nombreux mécanismes de mise en oeuvre qui posent un défi sur le plan de la surveillance du mouvement des plantes, des animaux et des insectes.
Ma première question porte sur la définition — c'est peut-être un bon point de départ. Je remarque dans votre premier dossier que vous définissez une espèce exotique comme une plante, un animal ou un micro-organisme qui a été introduit du fait de l'activité humaine ailleurs que dans son aire passée ou présente de répartition naturelle. J'y reviendrai. Mais lorsqu'on dit qu'une espèce est envahissante, naturellement cela signifie tout simplement qu'elle est nocive. Il est donc important de définir ces termes.
Pouvez-vous nous parler de ces espèces nocives? Depuis que ces définitions ont été adoptées en 2004, où établissez-vous la limite lorsque vous parlez de répartitions naturelles passées ou présentes? Il doit y avoir un point de départ, à partir du moment où les espèces et les êtres humains ont commencé à se déplacer. Qu'avez-vous utilisé comme point de départ?
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Ce serait sur une de vos listes. Bien sûr, nous nous concentrons ici sur les espèces terrestres. Le comité a déjà étudié les espèces aquatiques, et dans le cas d'un amphibien, nous sommes entre les deux, n'est-ce pas? C'est une espèce qui passe beaucoup de temps sur la terre ferme, mais qui a un impact important sur le milieu aquatique.
Nous avons sur la côte Ouest l'écosystème du chêne de Garry — dans les montagnes côtières, les montagnes Olympiques et dans ma région sur l'île de Vancouver. Des écosystèmes du chêne Garry ont été recensés dans certaines régions de ma circonscription, plus particulièrement dans la biosphère du mont Arrowsmith.
Le genêt à balais est aussi tout un problème. Nous avons des programmes locaux de coupe du genêt en fleurs pour tenter de l'éradiquer. Le long de certains chemins ouverts il déloge les plantes que le chevreuil aime brouter. Il y a le salal. En fait, il n'y a peut-être pas de salal, mais il y a d'autres plantes, telles que le lupin, le long des routes et qui sont délogées par le genêt à balais envahissant. Il se répand à une vitesse phénoménale. Encore une fois, je présume que vous connaissez la situation, mais qu'il n'incombe pas à Environnement Canada de dresser les plans de gestion. Cela se fait en collaboration avec les provinces et les autorités municipales et locales, n'est-ce pas?
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Tout d'abord, je tiens à vous remercier, monsieur le président et mesdames et messieurs membres du comité de nous avoir invités à participer à votre étude. Je vous ferai une présentation en PowerPoint intitulée « Les espèces envahissantes dans les parcs nationaux du Canada ».
Comme l'a dit indiqué mon collègue d'Environnement Canada, une fois que ces espèces exotiques envahissantes entrent sur notre territoire, certaines se répandent très rapidement. Il n'est donc pas étonnant qu'elles se retrouvent dans l'un de nos 42 parcs nationaux.
Voici comment on définit les espèces envahissantes, comme vous l'a déjà expliqué mon collègue. Les deux photos montrent certaines des espèces que nous trouvons dans notre réseau de parcs nationaux. Il y a d'abord la moule zébrée, qu'on trouve dans les Grands Lacs et qui continuent de se répandre, puis un champignon appelé rouille vésiculeuse du pin à blanche écorce qui s'attaque à différentes espèces de pins et alpines dans les parcs nationaux des Rocheuses.
Comment gérons-nous les espèces envahissantes? Nous les gérons conformément à notre mandat, lequel est d'assurer l'intégrité écologique des parcs nationaux pour les générations d'aujourd'hui et de demain. Les espèces exotiques envahissantes sont un agent de stress parmi d'autres que nous devons gérer pour maintenir ou rétablir l'intégrité écologique.
L'intégrité écologique, c'est l'état d'un parc jugé caractéristique de la région naturelle dont il fait partie et qui sera vraisemblablement maintenu, notamment les éléments abiotiques, et la composition et l'abondance des espèces indigènes et des communautés biologiques, ainsi que le rythme des changements et le maintien des processus écologiques. Cette définition comprend deux éléments qui nous intéressent: l'incidence sur les espèces indigènes au sein d'un parc national et le fait que bon nombre d'espèces ne font pas partie de l'écosystème du parc.
On a recensé plus de 1 000 occurrences d'espèces exotiques dans nos parcs nationaux. Il ne s'agit toutefois pas de 1 000 espèces envahissantes. Plus tôt, grâce à notre système de contrôle, nous avons détecté plus de 1 000 situations où une espèce exotique envahissante était présente.
Les espèces envahissantes sont sous surveillance dans 26 parcs nationaux. Ce sont les parcs du sud du pays qui sont le plus touchés et où nous concentrons notre attention. Bon nombre des parcs nationaux se trouvant dans le Grand Nord du Canada, dans l'Arctique, n'ont pas subi ces répercussions en raison des conditions climatiques qui y prévalent.
Je vais maintenant passer en revue des exemples de ce que nous appelons les espèces envahissantes problématiques. Comme mon collègue d'Environnement Canada l'a souligné, nous ne pouvons intervenir dans tous les cas. Nous nous concentrons sur les espèces qui ont des effets considérables sur l'intégrité écologique de nos parcs nationaux.
La première de ces espèces est la centaurée maculée qui provient d'Eurasie. Elle déloge bon nombre des plantes à feuilles larges et graminées indigènes des zones dégagées et est présente surtout dans l'ouest du pays, notamment dans les parcs nationaux des Rocheuses, dans le Parc national du Mont-Riding et dans le Parc national des Prairies.
Dans certains de ces parcs, nous avons mis en place, avec les propriétaires des terres en bordure des parcs, des programmes en vue de freiner et même dans certains cas d'éradiquer cette espèce de régions particulières. Nous avons un très bon programme dans le Parc national des Lacs-Waterton où nous travaillons avec les exploitants de ranchs et les collectivités avoisinantes pour faire obstacle à la progression de cette plante envahissante.
L'exemple suivant est celui de la rouille vésiculeuse du pin blanc. C'est un champignon qui est arrivé au Canada en provenance d'Eurasie et qui a une incidence considérable sur nos espèces de pins alpins, particulièrement le pin blanc à blanche écorce. Comme je l'ai dit plus tôt, cette espèce est présente dans tous les parcs nationaux des Rocheuses et la photo vous montre qu'il est en effet dévastateur pour ce pin en particulier.
Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec nos homologues des parcs nationaux des États-Unis à Glacier National Park, qui est juste au sud des Lacs-Waterton, pour recueillir des spécimens de pins à blanche écorce qui semblent résister à cette rouille vésiculeuse. Nous espérons pouvoir un jour créer une espèce résistante que nous pourrions réintroduire dans cette région.
Parlons maintenant un peu du rat surmulot. C'est un rongeur originaire d'Asie, du nord de la Chine et de la Mongolie qui est arrivé au Canada lors des premiers échanges commerciaux, à bord de vaisseaux de pêche et d'autres types d'embarcation. Il a un impact marqué sur les oiseaux marins coloniaux de certains de nos parcs nationaux, surtout ceux de la réserve de parc national de Gwaii Haanas, en Colombie-Britannique. C'est une espèce particulièrement envahissante qui est très nuisible aux oiseaux marins tels que le guillemot à cou blanc qui niche sur la côte de ces îles. En collaboration avec la province et d'autres partenaires, nous travaillons à éradiquer cette espèce de certaines de ces îles et nous avons connu un certain succès déjà.
Je disais tout à l'heure à des collègues, avant d'entrer dans la salle que je suis allé voir un des projets dans la réserve de parc national de Gwaii Haanas et que j'ai constaté que, sur certaines îles côtières, nous avions réussi à appâter et à retirer les rats. Cette espèce est toutefois présente dans 19 autres parcs nationaux.
Comment ces espèces envahissantes entrent-elles dans nos parcs nationaux? Généralement, c'est par suite de certaines activités telles que la construction de routes, lorsque de la terre ou de la machinerie sont transportées d'une région à l'autre, que les graines ou les larves des espèces envahissantes pénètrent dans nos parcs. Mon collègue a déjà souligné que l'augmentation de la température des dernières décennies a favorisé la propagation de certaines de ces espèces.
Parcs Canada a mis en place des mesures de contrôle qui figurent sur cette diapo; elles comprennent notamment notre plan directeur des parcs et la politique d'élimination des espèces envahissantes.
Les dernières diapositives vous montrent comment Parcs Canada collabore avec des bénévoles et différents partenaires pour contrôler certaines espèces envahissantes.
Je vous donne l'exemple de la réserve de parc national des îles du Golfe, en Colombie-Britannique où nous tentons de réintroduire une espèce particulière dans l'écosystème de chêne de Garry; nos employés, de concert avec les bénévoles et collectivités locales ont entrepris, dans le cadre de divers programmes tels que Broom Sweep, de supprimer le genêt à balais de cet écosystème.
Les défis sont permanents, et ce sont les mêmes que certains de ceux qu'a décrits mon collègue et qui font partie de la stratégie nationale.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
S'agissant des espèces envahissantes, je crois qu'il faut d'abord faire la distinction entre celles qui sont nuisibles et celles qui sont essentiellement neutres. Je préconise sans hésitation une approche directe dans le cas des espèces nuisibles.
Le Canada étant un pays commerçant, nous devons comprendre que les nombreux avantages du commerce s'accompagnent de certains coûts. Le Canada est un pays ouvert au reste du monde, ce qui le rend plus vulnérable aux invasions par des espèces nuisibles, mais les avantages des échanges commerciaux sont si énormes que le commerce ne cessera pas pour autant.
Selon moi, il faut s'attaquer de façon efficace aux espèces envahissantes qui sont véritablement dommageables.
Messieurs McLean et Wong, avez-vous des exemples d'espèces envahissantes que le Canada a réussi à éradiquer?
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C'est aussi l'exemple que je voulais vous donner. Comme vous l'avez souligné, le caractère envahissant ou l'étendue des dommages que peut causer une espèce particulière varie. Le longicorne asiatique est facile à détecter car il laisse de grands trous dans les arbres qu'il attaque.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments et le Service canadien des forêts de ressources naturelles Canada ont réussi, comme l'a dit mon collègue, à détecter le longicorne au tout début de l'invasion, ce qui n'a pas été le cas de l'agrile du frêne, qu'un des membres du comité a mentionné plus tôt, qui est difficilement détectable. Quand on voit les symptômes sur les arbres touchés — en fait, tous les arbres dans une région, il est trop tard pour intervenir.
Le caractère envahissant est donc particulier à chaque espèce. Le cas du longicorne asiatique est l'un des rares où nous avons eu du succès. Il fait encore l'objet d'une quarantaine, mais on considère l'invasion maîtrisée au Canada. Il y a toutefois des flambées aux États-Unis, surtout au Massachussets, qu'il faut surveiller de près.
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Oui, mais, je le répète, il m'apparaît important d'évaluer ces programmes. Dans la région des Prairies, il existe des programmes de lutte contre la salicaire pourpre depuis des décennies, mais la salicaire n'est pas disparue. Elle semble être partout, elle semble faire partie de l'écosystème, sans être nuisible.
Nous devons aussi être prudents... Je comprends qu'à des fins administratives, il soit nécessaire de parler des espèces exotiques envahissantes, des espèces qui ne sont pas indigènes et qui sont nuisibles, je ne suis pas contre, mais je crois aussi qu'il faut examiner la propagation de certaines espèces provoquées par les activités humaines. Il y a des espèces indigènes qui envahissent de nouveaux habitats en raison des activités humaines.
Dans la région des Prairies plus particulièrement, je pense à la mouffette, au renard et au raton laveur qui se déplacent rapidement vers le Nord avec l'expansion de l'agriculture et qui ont des effets dévastateurs sur les oiseaux des Prairies. Je vous encourage — et nous aussi — à ne pas limiter ce programmes aux seules espèces indigènes envahissantes.
Il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l'eau du bain; certaines espèces exotiques introduites délibérément par l'homme au Canada se portent très bien et contribuent au bien-être de l'espèce humaine. Comme je suis pêcheur, je pense aux espèces aquatiques, par exemple, le saumon des Grands Lacs, une espèce exotique maintenant très importante pour l'économie de la région des Grands Lacs, et la truite brune, un poisson européen introduit dans toute l'Amérique du Nord qui donne des heures de plaisir aux pêcheurs à la ligne sans nuire aux autres espèces.
Il est donc essentiel de se pencher sur la fonction écologique de chaque espèce et de cibler très précisément celle qui pourrait être nuisible.
Je représente une région agricole et j'aimerais parler agriculture. Quelles sont les principales espèces qui sont dommageables pour les écosystèmes agricoles?
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Tout d'abord, je désire remercier de leur présence les témoins.
Bien sûr, il est très important de contrer les espèces envahissantes qui peuvent être dommageables, comme l'a expliqué M. Wong de l'agence Parcs Canada. C'est très important pour les écosystèmes, la faune et la flore. On a aussi vu que cela peut avoir des répercussions économiques assez graves. M. McLean a parlé d'un montant de 20 milliards de dollars.
Mes préoccupations sont maintenant dirigées vers les récentes coupes qu'il y a eu à Environnement Canada.
Allez-vous être en mesure de continuer votre bon travail et de vous assurer qu'il n'y aura pas de trop grandes répercussions sur le plan économique? Surtout que l'économie est présentement préoccupante et qu'on ne sait pas ce qui va arriver dans les mois à venir.
Ces coupes à Environnement Canada vont-elles nuire au maintien de votre travail?
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Merci monsieur le président.
Merci à nos témoins d'aujourd'hui d'être venus nous parler de ce sujet très important. J'espère que dans le cadre de cette étude nous allons pouvoir examiner les effets des espèces envahissantes terrestres et les répercussions qu'elles ont sur l'ensemble des Canadiens, parce qu'une espèce qui menace une région du pays un jour peut en menacer une autre le jour suivant.
Je pense que c'est seulement en établissant l'ordre de priorité des espèces envahissantes, soit celles qui posent les menaces les plus importantes, que nous pourrons nous assurer de dépenser l'argent de façon judicieuse. En s'assurant que le gouvernement fédéral cible les espèces envahissantes les plus nuisibles et en établissant l'ordre des priorités nous pourrons veiller à la bonne utilisation des ressources. À titre d'exemple, j'aimerais dire que certaines espèces envahissantes terrestres sont susceptibles de demeurer au Canada. J'ai comme exemple, le rat, et il ne s'agit pas du rat commun. Même si M. Wong a mentionné le surmulot, je pense que l'on peut tous s'entendre pour dire qu'il est impossible d'éliminer le rat commun. Ainsi, je pense que nous devons nous concentrer sur ce qui est faisable et faire en sorte que notre approche se penche, honnêtement, sur ce que nous pouvons véritablement contrôler.
J'aimerais commencer ma série de questions en demandant des explications pour ce qui est du rôle d'Environnement Canada relativement aux espèces envahissantes. À la page 9 du document d'exposé de M. McLean, on stipule qu'Environnement Canada préside un comité du gouvernement fédéral appelé Comité interministériel des directeurs généraux sur les espèces exotiques envahissantes. Qui siège à ce comité? Quels en sont les membres? Pourriez-vous nous dire un peu ce que fait ce comité?
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Merci monsieur le président.
Bonjour. J'ai le plaisir de vous présenter mon rapport d'octobre 2011, qui a été déposé à la Chambre des communes ce matin.
Je suis accompagné de Bruce Sloan et de Kimberley Leach, ainsi que de David Willey et de Francine Richard.
[Français]
Tout d'abord, monsieur le président, j'ai le plaisir de vous présenter M. Touré, le nouveau vérificateur général du Mali. Notre bureau contribue à un projet de renforcement des capacités du Bureau du vérificateur général du Mali, en partenariat avec l'Agence canadienne de développement international et l'École de la fonction publique du Canada.
Bienvenue, monsieur Touré.
[Traduction]
Monsieur le président, depuis mon entrée en fonction à titre de commissaire il y a trois ans, j'ai parlé dans tous mes rapports des trous importants dans l'information qui permet de comprendre l'État changeant de notre environnement et d'y réagir. Ce rapport ne fait pas exception. Il montre que le gouvernement n'est pas encore venu à bout du problème.
[Français]
Le premier chapitre de mon rapport porte sur les plans relatifs aux changements climatiques et sur la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto.
La loi oblige le gouvernement à produire ces plans chaque année. Cette obligation vise à assurer que le Canada respecte, d'ici 2012, les engagements qu'il a pris en vertu du protocole.
[Traduction]
La loi m'impose d'analyser les progrès du gouvernement dans la mise en oeuvre de ses plans et dans le respect de ses engagements. Ce rapport est le deuxième qui est consacré à ce sujet.
Nous avons constaté que l'information présentée dans les plans sur les changements climatiques est maintenant plus complète et plus transparente. Toutefois, nous avons également constaté que le gouvernement n'a pas les outils de gestion nécessaires pour réaliser les réductions d'émission de gaz à effet de serre, les mesurer et les communiquer. Par conséquent, le gouvernement ne sait pas ce qu'il a accompli, jusqu'à maintenant, avec les 9 milliards de dollars alloués dans le plan relatif au changement climatique de 2010.
[Français]
Le Canada va manquer la cible d'émissions de gaz à effet de serre fixée par le Protocole de Kyoto. En fait, le gouvernement a réduit ses attentes. Il a pris de nouveaux engagements relatifs à la réduction d'émissions, mais il reste à voir si ceux-ci sont réalisables.
[Traduction]
Les changements climatiques ont déjà des répercussions profondes sur les écosystèmes du pays et sur la santé des Canadiens. Pour toucher la nouvelle cible qu'il a assumée en vertu de l'Accord de Copenhague, le gouvernement fédéral doit corriger les faiblesses de ses méthodes de gestion.
Le chapitre deux se penche sur l'évaluation que le gouvernement a faite des effets accumulés sur l'environnement des projets d'exploitation des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta. Quand plusieurs projets se déroulent dans une même région, il est important de comprendre leur effet combiné sur le milieu et la façon de le minimiser. À défaut de prévenir ces effets dès le départ, on peut se retrouver plus tard avec de graves problèmes.
[Français]
Le gouvernement n'a pas mis en place un système capable de suivre les impacts environnementaux cumulatifs dans cette région. Nous avons constaté que les décisions prises au sujet des projets d'exploitation des sables bitumineux ont reposé sur des données environnementales incomplètes, médiocres ou inexistantes.
Depuis 1999, les scientifiques du gouvernement fédéral notent que les effets des sables bitumineux sur l'eau, sur le sol, sur l'air, sur les poissons, sur la faune et sur l'habitat ne sont pas bien connus.
[Traduction]
En réponse à un rapport présenté en 2010 par le groupe consultatif sur les sables bitumineux, le gouvernement fédéral s'est engagé à mettre en place un système de surveillance environnementale intégrale dans le bassin du cours inférieur de la rivière Athabasca.
[Français]
Le gouvernement a établi un plan détaillé et complet pour mettre en place un bon système de surveillance environnementale. Nous attendons avec intérêt de rendre compte au Parlement de la mise en oeuvre de ce plan dans nos rapports à venir.
[Traduction]
Monsieur le président, nous serons maintenant heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Mme Leach pourra vous donner plus de détails.
Nous savons en effet que le plan de 2010 prévoyait le transfert de 1,5 milliard de dollars aux provinces. Or, il n'y a pas encore de système en place, et cela est problématique. Il est vrai que c'est tout un défi; ce n'est pas simple, sinon ce système existerait déjà. Mais il faut instaurer un système permettant de regrouper les réductions provinciales, les réductions fédérales et celles du secteur privé en un chiffre national inclusif.
Un travail considérable est en cours, et surtout dans le secteur privé, en matière d'attestation de réduction de gaz à effet de serre. Nous avons noté dans ce chapitre que, à l'heure actuelle, Environnement Canada et d'autres fonctionnaires travaillent avec les provinces à la création d'un système pouvant comptabiliser toutes ces réductions. Pour l'instant, toutefois, cela ne se fait pas.
Lorsque nous avons commencé à vérifier ce plan, ce que nous sommes légalement tenus de faire en vertu de l'ACEE, nous avons dit: « Voici le plan du gouvernement, quel est le budget correspondant à ce plan? » On nous a dit que personne n'avait regroupé les 34 programmes dans un budget total. Ceci est un élément important pour assurer la transparence afin d'aider le Parlement à déterminer si ces ressources sont utilisées de façon optimale.
Sur les 9,2 milliards de dollars qui ont été affectés, nous avons recommandé de fournir des détails sur les dépenses qui avaient été faites. En fonction de ces dépenses, il est possible de déterminer si les ressources sont utilisées de manière optimale, ce qui est notre rôle afin d'aider le Parlement. Cette recommandation n'a pas été suivie par Environnement Canada. Le ministère a dit, pour être honnête, qu'il employait une méthode différente pour faire état de ses dépenses.
Lorsque nous avons comparé les plans 2009 et 2010, le niveau des réductions prévues avait diminué de 90 p. 100 surtout à cause de l'annulation d'un programme, le cadre réglementaire. Ceci comprenait 85 p. 100 de l'ancienne méthode. Nous avons ensuite dit que les réductions d'émissions enregistrées pour 2010 correspondaient à deux mégatonnes. En 2009, on prévoyait qu'elles allaient être de 28. Elles sont donc passées de 28 à 2. Nous avons donc dit que c'était un élément important et avons formulé des observations à cet effet, car nous étions tenus par la loi d'en informer le Parlement. Si un programme est modifié ou annulé, le gouvernement a l'obligation légale de démontrer où il a mis en oeuvre des mesures compensatoires — c'est-à-dire s'il existe un autre programme qui vient compenser la lacune ainsi créée. C'est la raison pour laquelle nous avons porté ce point à l'attention du Parlement.
Enfin, nous n'avons pas effectué d'évaluation de l'optimisation des ressources et il est important que les 9,2 milliards de dollars soient affectés. Ce montant concerne une période de cinq ans. Nous avons aussi noté que l'analyse interne d'Environnement Canada a déterminé que ces programmes amenaient des réductions de gaz à effet de serre de 92 000 $ par tonne, ce qui est assez élevé quelle que soit la mesure.
Nous passons en revue, à partir du paragraphe 1.3(2), bon nombre des recommandations que nous avons formulées dans notre audit de 2009. Nous signalons dans quelle mesure le gouvernement a donné suite à ces recommandations. Nous avons constaté que dans deux des recommandations sur lesquelles nous nous sommes penchés, le gouvernement avait fourni des renseignements supplémentaires sur le plan, en réponse à ses recommandations.
La recommandation du rapport de 2009 à laquelle le gouvernement n'a pas donné suite, est celle qui se trouve en quelque sorte répétée dans le rapport actuel; en effet, nous étions d'avis que les plans sur les changements climatiques devraient inclure tous les renseignements exigés conformément à l'article 5.1 de la loi. Nous avions constaté dans notre rapport précédent que cela n'avait pas été fait. Environnement Canada avait convenu que dorénavant les plans sur les changements climatiques incluraient tous les renseignements exigés par la loi. Cependant, lors de notre dernière vérification, nous avons constaté que ce n'était pas nécessairement le cas. Cette recommandation se trouve dans la première partie du chapitre. Il s'agit de la recommandation 1.4(2): « Environnement Canada devrait veiller à ce que les prochains plans sur les changements climatiques... contiennent tous les renseignements exigés par la Loi, ou une explication détaillée justifiant l'absence de ces renseignements. »
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Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier le commissaire et ses collègues d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Je voudrais commencer par le chapitre 1 et le calendrier que vous avez publié à la page 22 de votre rapport, qui illustre très bien les engagements du Canada en ce qui a trait aux réductions des émissions de gaz à effet de serre depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992. Le Protocole de Kyoto a été adopté en 1997, et le gouvernement précédent l'a ratifié au nom du Canada en 1998. Puis évidemment il y a eu un changement d'administration en 2006. Si nous suivons ce calendrier jusqu'à l'engagement du gouvernement actuel en 2007 — le plan « Prendre le virage » est annoncé, le gouvernement s'engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 p. 100 d'ici 2020 par rapport au niveau du Canada pour 2006 — et à peu près à la même époque, les partis de l'opposition d'un gouvernement minoritaire déposent le projet de loi sur la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. J'aimerais rappeler que votre prédécesseure a évalué les progrès qui avaient été effectués à partir des engagements initiaux en 1992 époque à laquelle le Canada comme les autres pays a commencé à envisager les mesures qu'il pourrait prendre. Il n'existait aucun document sur les progrès effectués, la planification ou la mise en oeuvre associé aux objectifs que le Canada s'était fixés lorsque c'était l'ancien gouvernement qui était au pouvoir.
Votre prédécesseure, Mme Gélinas, a dit le 4 mars 2008 ce qui suit: « Nous nous attendions à ce que le gouvernement fédéral ait effectué les analyses économiques, sociales et environnementales, ainsi que des analyses de risques afin d'appuyer sa décision de signer le Protocole de Kyoto en 1998... nous avons constaté que l'analyse économique n'était pas très avancée et que le gouvernement était incapable de démontrer qu'il avait fait des analyses détaillées sur le plan social, environnemental ou des risques. »
La Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, sur laquelle vous faites rapport aujourd'hui, comme le stipule votre mandat, monsieur le commissaire, a été créée par un projet de loi d'une initiative privée. Vous avez reproché dans votre rapport au gouvernement actuel de ne pas avoir pris les mesures financières nécessaires, mais évidemment le projet de loi d'initiative privée ne s'accompagnait pas de mesures financières puisque de par sa nature un projet de loi d'initiative privée ne peut prévoir des dépenses. Je voulais simplement apporter cette précision aux fins du compte rendu parce que le projet de loi ne prévoyait aucune dépense.
Conformément à l'accord de Copenhague, nous nous sommes engagés à réduire les émissions de 17 p. 100 par rapport au niveau enregistré en 2005, soit 607 mégatonnes, ce qui correspond à la position adoptée par les États-Unis. Grâce au programme de Copenhague, un bien plus grand nombre de pays, y compris certaines des plus importantes sources d'émissions, cherchent à atteindre certains objectifs, et notre gouvernement par l'entremise de règlements cherche à assurer la participation de tous les secteurs au moyen d'un plan d'action. Par exemple, pour ce qui est des émissions de gaz d'échappement provenant de camions légers et de camions lourds, nous avons réalisé des progrès et les mesures qui ont été acceptées par le gouvernement fédéral, les provinces et l'industrie devraient permettre de réduire les émissions d'environ 65 mégatonnes. Évidemment, nous devons multiplier nos efforts.
Je voulais simplement aux fins du compte rendu signaler que nous avons commencé nos efforts de réduction des émissions dans une position déficitaire en dépit des bonnes intentions des gouvernements précédents. Cependant, nous prenons les mesures qui s'imposent pour attraper le temps perdu. C'était donc là mon commentaire. J'aimerais maintenant passer au chapitre 2 et poser une question qui découle des commentaires qu'a faits M. Sopuck.
Au chapitre 2 vous mentionnez la superficie de 140 000 kilomètres carrés des sables bitumineux et les 60 kilomètres carrés qui ont été remis en état. Il est clair que l'étude des incidences positives de l'extraction au fil des ans ne fait pas partie du mandat.
J'aimerais simplement signaler que Patrick Moore, un titulaire de doctorat, quelqu'un qui est bien connu dans le secteur de l'environnement, a dit il y a à peine une semaine que l'exploitation des sables bitumineux est une exploitation minière qui n'est pas très jolie mais qui est faite de façon acceptable. Il a présenté des photographies des secteurs qui n'ont pas encore été exploités par l'industrie et où l'on voit de l'huile flotter de façon naturelle dans l'eau. Il a signalé qu'après l'exploitation de ces sites il faudra peut-être 20 ans — il se pourrait fort bien que l'environnement soit en meilleur état grâce au processus d'extraction des sables bitumineux, tout particulièrement dans ces endroits où il existe déjà un problème de contamination. Je me demande si vous êtes d'accord avec M. Moore, qu'à long terme en fait l'exploitation pourrait être bénéfique.
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Je vais demander à ma collègue Francine Richard qui est notre experte en ce qui a trait à l'évaluation environnementale de venir prendre place à la table.
Dans la LCEE pour les cinq types d'évaluation environnementale on dit qu'il faut prendre en considération les effets environnementaux cumulatifs, ce qui est assez vague. Nous croyons que d'entrée de jeu pour toute évaluation ces critères devraient être rappelés.
Lorsqu'on évalue chaque projet de façon indépendante, on procède donc à une évaluation environnementale. Puis dans ce contexte, les responsables doivent tenir compte des effets cumulatifs ou combinés de ce projet et des autres projets qui se déroulent déjà ou qui devraient se dérouler au cours des cinq ou dix prochaines années. Nous avons constaté que ce passage de la loi est très important. Il n'est pas facile à appliquer. Les évaluations des effets environnementaux cumulatifs ne sont pas faciles. Le libellé actuel de la loi laisse entendre qu'il s'agit d'évaluations de projets particuliers. Mais comme le gouvernement l'a reconnu dans son rapport de juillet pour la phase deux, l'objectif ultime de la nouvelle façon de faire les choses et du nouveau plan du gouvernement est de mettre sur pied un système de surveillance des effets environnementaux cumulatifs pour la région, un système qui va beaucoup plus loin que les évaluations de chaque projet particulier et qui tient compte de certains des changements environnementaux qui se produisent dans la région.
C'est une réponse assez longue. Si le comité étudie un jour la LCEE... Je pense que c'est une question qui à mon avis mérite d'être mentionnée parce que cette ambigüité a créé des problèmes au niveau de la fiabilité des conclusions.
Monsieur le président, je dois dire que d'après les questions posées par au moins un des députés de l'opposition, j'en conclus que certains ne semblaient pas être au courant du fait qu'un plan existait. J'ai été un peu surpris sinon renversé de l'apprendre. En fait, par votre entremise, monsieur le président, j'aimerais offrir à mes collègues ce qui suit: je dispose d'une copie du plan. En fait il compte plusieurs centaines de pages. Je l'ai ici sous la main. Je serais heureux de le prêter à n'importe quel député d'en face si il ou elle voulait le lire, s'il désire en prendre connaissance. Je le recommande sincèrement de lire ce document. En fait, monsieur le président, on y trouve une liste de plusieurs douzaines de scientifiques qui ont participé à l'élaboration du plan, des personnes avec lesquelles ils pourraient communiquer, y compris un expert de renommée internationale, M. David Schindler, de l'Université de l'Alberta, qui a passé en revue ce plan.
Cela dit, monsieur le président, je regrette que Mme Leslie ait dû quitter la salle avant que je n'aie fait l'offre de prêt de ce document.
Monsieur le commissaire, vous avez dit un peu plus tôt que des décisions avaient été prises en s'inspirant de renseignements incomplets ou de piètre qualité. Vous souvenez-vous d'avoir fait ce commentaire?