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La séance est ouverte. Il s'agit de la séance n
o 78 du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, et nous poursuivons notre étude sur la conservation des habitats.
Nous avons le plaisir de compter parmi nous aujourd'hui, M. Pierre Gratton, président et chef de la direction de l'Association minière du Canada, ainsi que M. Ben Chalmers, vice-président, Développement durable, de la même organisation. Nous accueillons également des représentants de l'Association canadienne de l'électricité: M. Jim Burpee, président-directeur général, et M. Dan Gibson, scientifique principal en environnement, Division Hydro Environnement, Ontario Power Generation. Ensuite, nous recevons M. Rick Bates, directeur général, et M. James Page, directeur, Programme des espèces en péril, de la Fédération canadienne de la faune. Enfin, nous comptons aussi parmi nous M. Mark Hubert, vice-président, et Mme Kate Lindsay, conseillère, Biologie de conservation, de l'Association des produits forestiers du Canada.
Nous souhaitons la bienvenue à nos témoins. Je sais que certains d'entre vous sont par ailleurs accompagnés de personnel de soutien. Nous allons commencer par un exposé de 10 minutes de la part de chacun des groupes, et ensuite chacun des membres du comité aura des questions à poser. Ils vont préciser à quel témoin ils adressent leurs questions.
Nous allons commencer par l'Association minière du Canada, c'est-à-dire par MM. Pierre Gratton et Ben Chalmers. D'après ce que j'ai cru comprendre, vous allez partager le temps qui vous est accordé.
Vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, monsieur le greffier, chers collègues. Comme vous le disiez à l'instant, je m'appelle Pierre Gratton, et je suis président et chef de la direction de l'Association minière du Canada. Nous représentons l'industrie minière et minéralogique. Ben Chalmers, qui m'accompagne, est notre vice-président du développement durable, et il est chargé de la mise en oeuvre de notre initiative intitulée « Vers un développement minier durable ». Je vous remercie de nous avoir invités à venir témoigner aujourd'hui et à vous faire part de quelques-unes de nos idées concernant la conservation des habitats au Canada.
Je pourrais aussi vous dire à propos de moi que j'ai siégé au groupe de travail sur les espèces en péril de la Colombie-Britannique, il y a quelques années, pendant mon mandat de président de l'association minière de cette province. Le groupe de travail était composé de plusieurs intervenants, dont Peter Robinson, président de la Fondation David Suzuki. Formé par l'ex-premier ministre de la province, Gordon Campbell, ce groupe de travail en est arrivé à un consensus et a soumis à la fois une description et une analyse des lacunes de la Loi sur les espèces en péril fédérale ainsi qu'une série de recommandations à l'intention de la province concernant la façon d'améliorer sa démarche en matière de protection des espèces en péril. J'encourage les membres du comité à lire le rapport du groupe de travail s'ils ne l'ont pas déjà fait, ainsi que la réaction du gouvernement, laquelle a été publiée récemment.
En 2011, l'industrie minière employait 320 000 travailleurs; elle a versé 9 milliards de dollars en taxes et redevance aux gouvernements provinciaux et fédéral, et elle a été à l'origine de 23 p. 100 de la valeur des exportations canadiennes. L'industrie minière est proportionnellement le plus important employeur de Canadiens autochtones du secteur privé, et elle a permis à de nombreuses entreprises détenues par des Autochtones de connaître du succès. S'il est essentiel à la survie de beaucoup de collectivités rurales éloignées, le secteur minier contribue également à la prospérité de nos grandes villes, notamment Toronto, Vancouver, Montréal, Edmonton, Calgary et Saskatoon. Toutes ces villes sont des centres mondiaux d'excellence spécialisés dans divers types d'exploitation minière.
Les projets proposés, prévus et en cours au Canada comptent pour plus de 140 milliards de dollars en investissements au cours des 5 à 10 prochaines années. Un peu partout au pays, il y a de grands projets dans les secteurs des sables bitumineux, du charbon, du cuivre, de l'or, du minerai de fer et des diamants, entre autres, et ceux-ci s'assortissent d'importants investissements dans les domaines de la protection de l'environnement et de la transformation.
Pour qu'elle contribue encore davantage à la prospérité du Canada, l'industrie a besoin d'un cadre réglementaire efficace et habilitant. Dans le mémoire que nous vous avons soumis, nous insistons non pas seulement sur ce que le gouvernement doit faire, mais aussi sur ce que nous faisons nous-mêmes. Nous y parlons de l'engagement de nos membres à l'égard de la conservation de la biodiversité, engagement dont témoigne la mise en oeuvre de notre initiative intitulée Vers un développement minier durable, ou VDMD. La participation à l'initiative VDMD est obligatoire pour devenir membre de l'AMC, et elle suppose la production de rapports publics et l'évaluation du rendement par une tierce partie en fonction d'une série d'indicateurs de rendement, dont trois qui concernent la conservation de la biodiversité. Nous vous donnons également dans le mémoire quelques exemples de choses que les entreprises membres de notre association font sur le terrain dans le cadre de l'initiative VDMD.
Nous insistons sur cette initiative parce que nous aimerions que vous compreniez comment le secteur minier fonctionne aujourd'hui et que vous connaissiez le genre de systèmes qui sont en place pour qu'on puisse s'attaquer à des problèmes comme celui de la conservation de la biodiversité. Il s'agit d'une mise en contexte importante pour orienter les mesures législatives et réglementaires prises par le gouvernement.
Dans les domaines de la conservation des habitats ou de la protection des espèces en péril, nous croyons que la réglementation doit favoriser la collaboration entre les divers intervenants pour être le plus efficace possible. Il s'agit d'un contexte de travail différent de celui de la lutte contre la pollution, par exemple, dans lequel la source est claire, comme la responsabilité d'ailleurs. Lorsque vient le temps de prendre des décisions concernant l'utilisation des terres, il y a de multiples intervenants, et les responsabilités sont partagées. Le cadre réglementaire devrait donc être différent. Les cadres trop normatifs et qui compartimentent les activités des utilisateurs des terres sont exposés à un risque important d'échec et de conflit.
La Loi sur les pêches, par exemple, a dans le passé obligé des sites miniers à créer des habitats du poisson artificiels et dispendieux qui contribuaient peu à augmenter les populations de poissons et la biodiversité, et pouvaient en fait nuire aux deux. Nous sommes modérément optimistes par rapport au fait qu'une nouvelle approche plus souple de Pêches et Océans permettra des solutions plus créatives pour compenser la perte temporaire, parfois, de l'habitat du poisson causée par de nouvelles activités minières. Récemment, par exemple, nous savons que Pêches et Océans a accepté la réparation et le remplacement de ponceaux bloqués ou endommagés près d'une mine dans le cadre d'un plan compensatoire. Ces actions, simples et efficientes, contribueront à des populations de poisson plus saines dans l'ensemble, même si cette activité est étrangère à la concession minière. En permettant une telle souplesse, le gouvernement permet également à l'industrie de travailler plus étroitement avec les collectivités locales, y compris celles des Premières Nations, à établir les priorités locales et à collaborer à leur atteinte, ce qui aide également à favoriser l'acceptation sociale.
Nous formulons également dans notre mémoire des commentaires concernant les lacunes, et, pour le dire franchement, les éléments décevants de la Loi sur les espèces en péril. Au moment de sa conception, la LEP visait à favoriser la gérance et la collaboration sur le terrain. Effectivement, la première partie de la loi fait ressortir les possibilités de conclusion d'accords de conservation pour permettre à l'industrie, aux Autochtones et aux collectivités, et aux administrations locales de travailler ensemble à protéger les espèces et à améliorer leur habitat. Il s'agit de l'article 11.
Malheureusement, la mise en oeuvre de la loi n'a pas réussi à miser sur ces aspects, du moins jusqu'à maintenant. Nous avons toujours été d'avis que la collaboration des usagers des terres, qu'il s'agisse de propriétaires fonciers ou de locataires, est l'approche la plus efficace pour protéger les espèces et aider à leur rétablissement.
En fait, selon un principe fondateur du Groupe de travail sur les espèces en péril, coalition indépendante formée d'intervenants multiples dont l'AMC a été membre — et je vous signale qu'il y a des représentants ici présents de deux autres organisations qui faisaient également partie de ce groupe il y a un certain nombre d'années —, pour que la protection des espèces en péril réussisse, les actions doivent être bénéfiques pour les espèces et pour les populations. Les efforts de conservation ne doivent pas imposer un fardeau indu aux usagers des terres, car la protection des espèces en péril est un bien public.
À la place, les ressources gouvernementales ont été affectées presque entièrement à l'élaboration de plans de rétablissement, à l'identification des habitats cruciaux et à la protection normative de ces derniers. De plus, le non-respect des délais prévus dans la loi pour l'instauration des plans de rétablissement a mené à des poursuites. Nous craignons que l'évitement des poursuites soit la considération qui dicte la prise de décisions aux dépens des vrais objectifs de la loi, qui sont la protection des espèces et le soutien de leur rétablissement.
Le fait que la loi porte sur une espèce unique a également empêché une approche plus intégrée fondée sur les écosystèmes qui reconnaîtrait que les espèces n'existent pas en vase clos et planifieraient en conséquence. Une approche espèce par espèce qui ajoute au coût de la loi limite également la possibilité d'approches fondées sur des espèces et des écosystèmes multiples ou sur les écopaysages qui sont prometteuses d'une plus grande efficacité, de coûts moindres et de plus faibles incidences sur les usagers des terres.
« Les approches fondées sur une espèce unique peuvent également avoir des effets pervers, la société choisissant les « gagnants » en fonction de la visibilité ou du statut emblématique tout en faisant abstraction des « perdants » qui pourraient être également ou fonctionnellement importants. » J'ai pris cette phrase dans le rapport du groupe de travail sur les espèces en péril de la Colombie-Britannique, car je la trouvais vraiment convaincante.
Une meilleure collaboration fédérale-provinciale est manifestement nécessaire en matière de protection et de rétablissement des espèces. Pour de nombreux secteurs des ressources naturelles, y compris l'industrie minière, les provinces sont les principales autorités en matière de réglementation. Elles sont habituellement mieux placées pour gérer les décisions concernant l'utilisation des terres, qui pourraient être éclairées et habilitées par les exigences législatives fédérales en vertu de la LEP.
Enfin, nous craignons qu'une insistance étroite sur la protection des habitats cruciaux comme seul outil de protection des espèces en péril ne prive inutilement les terres d'un développement économique responsable lorsque d'autres options d'un effet égal ou potentiellement supérieur peuvent être disponibles. Nous reconnaissons que la protection des habitats cruciaux et les zones interdites peuvent parfois être le seul outil disponible pour assurer la survie d'une espèce en péril, mais des instruments aussi grossiers que celui-ci devraient être utilisés avec modération et de façon ponctuelle.
Les projets majeurs, comme les mines, sont assujettis à des évaluations environnementales complètes à l'échelon tant fédéral que provincial. Les réformes récentes de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale n'ont pas réduit l'application à l'industrie minière, même si des améliorations significatives et efficaces ont été apportées au processus et aux délais. Aujourd'hui, l'industrie minière compte pour environ 70 p. 100 des évaluations environnementales fédérales.
La LCEE exige la prise en considération des effets d'un projet minier sur les espèces en péril désignées. Ainsi, l'évaluation environnementale garantit que les mines sont mises en valeur en pleine connaissance des effets potentiels sur les espèces et les habitats cruciaux, ainsi que d'autres considérations environnementales. Ce processus garantit également que la construction des mines inclut les mesures d'atténuation et de compensation appropriées, au besoin. Les mines sont fortement réglementées à l'échelon provincial, et des permis doivent être obtenus pour tous les aspects, y compris la construction des routes, la consommation et le rejet de l'eau, la gestion et l'élimination des résidus et des déchets de roche, et la régénération. Les mines construites par les membres de l'AMC incluront la mise en oeuvre du programme VDMD.
Dans ce contexte, assurer une souplesse législative et réglementaire encourageant des approches sensées et créatives en matière de gestion environnementale devient le point important. Des instruments juridiques axés sur les objectifs plutôt que trop normatifs permettent d'obtenir de meilleurs résultats et favorisent la collaboration avec les autres intervenants.
Notre industrie conclut de bonne grâce des partenariats avec d'autres groupes actifs sur le territoire, en particulier les collectivités autochtones. Les approches collectives ont une plus grande portée et combinent le savoir traditionnel et l'expertise scientifique des différents partenaires. L'expérience nous a appris que les communautés d'intérêts locales, y compris les groupes de conservation des habitats, qui ont un intérêt dans les résultats et ont un lien avec la terre et ses ressources peuvent, avec le temps, les ressources et un environnement habilitant, former les partenariats les plus solides, efficaces et durables.
Le gouvernement fédéral peut créer les conditions qui permettent et favorisent des résultats positifs en matière de biodiversité en poursuivant une approche axée sur les résultats. Une législation et une réglementation normatives rigides ont dans le passé contribué à des effets pervers qui devraient être évités. Une approche axée sur les résultats soutiendrait et renforcerait les efforts faits par l'industrie minière pour contribuer positivement aux initiatives de conservation de la biodiversité grâce à des programmes comme le programme VDMD, favoriserait la collaboration et les partenariats locaux, et réduirait les conflits.
Merci. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
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Merci, monsieur le président. Pour que ce soit clair, nous allons partager notre temps, et nous avons réparti nos 10 minutes entre nous deux.
Merci, mesdames et messieurs les membres du comité, de nous avoir invités à venir parler de la conservation des habitats et du fait que le secteur de l'électricité du Canada est un chef de file dans ce domaine à bien des égards. Les membres de l'Association canadienne de l'électricité génèrent, transmettent et distribuent quotidiennement de l'électricité à des clients résidentiels, industriels, commerciaux et institutionnels. Nous représentons tous les aspects du réseau électrique, qui est la machine interconnectée la plus importante et la plus complexe en Amérique du Nord.
Comme vous pouvez l'imaginer, pour exploiter un système de cette taille gigantesque, il faut que nous offrions des services sur un territoire passablement grand, probablement plus grand que celui de n'importe quelle autre industrie dont les représentants sont venus témoigner devant vous aujourd'hui. Ainsi, nos membres ont une expérience et une expertise vaste pour ce qui est de mener des activités dans tous les types de lieux et d'habitats à l'échelle du pays.
Pour les membres de l'ACE, la conservation des espèces et des habitats va au-delà des initiatives individuelles de services publics dans une région donnée du pays. Il s'agit plutôt d'une culture d'intendance qui existe au sein de toute l'industrie et dont nous sommes très fiers. Cette culture d'intendance est un élément clé de notre engagement à l'égard d'une démarche de gestion globale des répercussions tenant compte des aspects environnementaux, sociétaux et économiques. Le programme Électricité durable de l'ACE incarne cette démarche. Il s'agit d'une initiative de durabilité à participation obligatoire dans tous les secteurs et dans le cadre de laquelle on évalue et récompense le rendement.
En 2012, Ontario Power Generation a obtenu la plus importante distinction remise dans le cadre du programme — celle d'entreprise de l'année en matière de durabilité — pour son engagement exemplaire envers la réduction de son empreinte environnementale grâce à des initiatives et des partenariats novateurs, et notamment à ses solutions novatrices en matière de restauration et de biodiversité de la faune et de l'habitat.
J'ai le plaisir d'être accompagné aujourd'hui de Dan Gibson, qui est scientifique principal en environnement à la Division Hydro Environnement d'Ontario Power Generation, et qui est ici pour vous parler de l'excellent travail de conservation qu'effectue OPG. Après son intervention, je vais vous parler de certaines recommandations stratégiques précises que l'industrie dans son ensemble a formulées concernant le plan national de conservation.
Je m'appelle Dan Gibson. Je suis scientifique principal en environnement à la Division Hydro Environnement d'Ontario Power Generation.
Comme Jim l'a mentionné, les programmes d'OPG liés à la biodiversité montrent que l'industrie a clairement un rôle à jouer dans la conservation et la restauration des paysages et des écosystèmes naturels du Canada. OPG a investi dans d'importantes initiatives de conservation et de restauration des habitats dans les collectivités où elle tient ses activités, sur les terres où elle effectue ses travaux et à des endroits stratégiques un peu partout dans le sud de l'Ontario, et notamment dans certaines des régions les plus menacées au Canada sur le plan biologique. Je vais commencer par vous parler du travail de conservation que nous faisons en région ou à l'extérieur des lieux de travail.
Selon la politique environnementale d'OPG, nous collaborons avec nos partenaires communautaires au soutien de la biodiversité des écosystèmes régionaux en assurant une intendance scientifique de l'habitat. Notre initiative de reboisement est un excellent exemple d'application de cette politique. Depuis 2000, par l'intermédiaire de ses partenaires de conservation, OPG a planté plus de 5 millions d'arbres et arbustes indigènes sur plus de 2 500 hectares de terre. Il s'agit d'étendre l'habitat forestier principal et d'établir des liens entre les habitats à l'échelle régionale afin de favoriser le rétablissement des espèces animales mises en péril par la fragmentation de l'habitat.
Le repérage des sites se fait en collaboration à l'aide des réseaux régionaux du patrimoine naturel, par exemple du Big Picture de la Carolinian Canada Coalition, et il est souvent étayé par des détails locaux sur le terrain. Toutefois, les avantages cumulatifs de ces programmes dépassent de loin la conservation et la restauration de l'habitat pour les espèces en péril. Les programmes jouent également le rôle d'initiative de lutte contre les changements climatiques grâce à la séquestration naturelle du dioxyde de carbone et viennent aussi accroître la résistance des écosystèmes forestiers face aux effets des changements climatiques.
Une autre initiative externe dont nous sommes très fiers, c'est le parrainage des projets des Earth Rangers visant à rétablir les populations de blaireaux d'Amérique et de tortues ponctuées. Ces espèces sont considérées comme étant en voie de disparition par les gouvernements provinciaux et fédéral. L'objectif du partenariat conclu entre OPG, Earth Rangers et Conservation de la nature Canada est non seulement de restaurer et d'améliorer l'habitat, mais également de mener des études de recherche à l'appui du rétablissement. Grâce aux partenariats de ce genre, nous mobilisons également la population dans le cadre de programmes de sensibilisation des jeunes à l'importance de la biodiversité et de la protection des espèces et de leur habitat.
Une troisième initiative externe, c'est notre campagne Ramenons le saumon, qui est un programme conçu dans le but de réintroduire et de restaurer la population de saumon de l'Atlantique dans le lac Ontario d'ici 2020. OPG est le principal partenaire organisationnel dans le cadre de ce programme auquel participent également le ministère des Ressources naturelles de l'Ontario, l'Ontario Federation of Anglers and Hunters et bien d'autres organismes. Le programme compte quatre volets principaux, lesquels dépendent fortement de la participation des citoyens, de bénévoles et de partenaires organisationnels pour connaître du succès.
Le premier volet, c'est évidemment la production de poisson et l'empoissonnement. Le second concerne la qualité de l'eau et l'amélioration de l'habitat, et il inclut nos programmes de plantation d'arbres et d'arbustes riverains. Le troisième volet, qui est très divertissant, c'est un programme de sensibilisation des jeunes dans les écoles, notamment au moyen d'activités d'alevinage de tacons en classe. Le quatrième volet concerne la recherche et la surveillance.
Ces initiatives sont des exemples de travail de conservation sur le terrain que nous faisons en collaboration avec nos partenaires, avec nos intervenants, dans le but de conserver et de restaurer l'habitat.
Je vais maintenant aborder les initiatives que nous menons sur place et certains des programmes qui se déroulent en permanence sur les lieux de nos activités. Le travail que nous faisons en collaboration avec le Wildlife Habitat Council en est un excellent exemple.
L'accréditation du Wildlife Habitat Council est une norme reconnue internationalement en matière de biodiversité qui oriente notre engagement permanent à l'égard de la biodiversité des terres où nous menons nos activités. OPG a plus d'une douzaine de sites Wildlife at Work, ainsi que plusieurs sites Corporate Lands for Learning, dont je parlerai dans un instant. Tous ces sites sont accrédités par le Wildlife Habitat Council.
Le programme Wildlife at Work vise à favoriser le lancement par les entreprises d'initiatives de collaboration entre la direction, les employés et les membres de la collectivité dans le but de créer, de conserver et de restaurer l'habitat de la faune sur les terres appartenant aux entreprises. Ces terres offrent d'excellentes occasions de favoriser la conservation, la protection, la restauration et l'engagement communautaire tout en maintenant une partie des retombées économiques. OPG estime que le volet d'engagement communautaire de ces initiatives est le meilleur moyen possible de créer des écosystèmes sains et résilients, pour ainsi permettre aux Ontariens de profiter de leurs espaces naturels. Nous pensons que nos démarches concordent avec certaines des propositions dont nous entendons parler en ce qui concerne un plan national de conservation.
Ensuite, les sites qui ont reçu l'accréditation Corporate Lands for Learning permettent également un apprentissage fondé sur l'expérience et sur le lieu à l'aide de la conservation de l'habitat comme outil pour aider les Ontariens à explorer les concepts écologiques et le rôle de l'être humain dans la conservation.
Outre les accréditations, je vais parler pour terminer de deux autres prix qu'OPG a reçus au cours des dernières années.
Premièrement, en 2012, OPG a encore une fois reçu une marque de reconnaissance de la part du Wildlife Habitat Council lorsque la centrale nucléaire de Pickering est devenue le premier organisme canadien à se voir décerner le Pollinator Advocate Award. Ce prix nous a été remis pour les efforts que nous avons déployés dans le but d'améliorer l'habitat des insectes pollinisateurs sur les terres appartenant à OPG et à d'autres endroits.
Deuxièmement, en 2012 également, notre centrale de Lambton a reçu le Regional Corporate Habitat of the Year Award pour son plan de gestion de la biodiversité, et notamment pour le travail de gestion de ses activités de façon à favoriser l'existence des espèces et des écosystèmes indigènes.
Merci de votre attention. Je cède nouveau la parole à Jim.
Comme vous pouvez le constater, OPG mène de nombreuses initiatives qui lui permettent d'obtenir des résultats concrets en matière de conservation des espèces et des habitats, non seulement dans les endroits où elle mène ses activités, mais également un peu partout ailleurs dans la province. OPG n'est que l'un de nos membres. D'autres membres de l'ACE mènent des initiatives similaires dans l'ensemble du pays. J'aurais de nombreux autres exemples à vous donner, mais je ne vais pas le faire compte tenu du temps limité dont nous disposons. Je serais toutefois heureux de vous en parler pendant la période de questions ou après la séance.
Le message que j'espère que nous avons transmis clairement, c'est que les membres de l'ACE se sont engagés à prendre part aux activités de conservation des espèces et des habitats. Je pense qu'on peut présumer sans craindre de se tromper que cela concorde avec ce que la plupart d'entre nous envisagent pour ce qui est des objectifs ou des principes d'un plan national de conservation.
Cela dit, j'aimerais terminer en abordant certaines des questions précises sur lesquelles le comité se penche: premièrement, la comparaison de diverses initiatives de conservation et d'intendance déjà en cours avec des mesures normatives rendues obligatoires par le gouvernement; et deuxièmement, la façon dont le gouvernement fédéral peut contribuer à l'amélioration des initiatives en matière de conservation de l'habitat.
La Loi sur les espèces en péril présente des problèmes importants pour le secteur de l'électricité, en raison surtout de l'absence de liens entre les activités de conservation et d'intendance de l'industrie et les mécanismes de conformité prévus par la loi. Nous sommes tout à fait d'accord avec l'objectif et l'intention de la LEP, nous sommes membres du Comité consultatif sur les espèces en péril, mais le manque de réalisme de la loi en vigueur nuit à notre capacité de nous acquitter de nos responsabilités envers les Canadiens tout en respectant la loi. J'entends par là que beaucoup des mesures positives que prennent nos membres par rapport à des espèces figurant dans la liste de la LEP ne sont pas reconnues dans celle-ci. Jusqu'à maintenant, aucune installation de production d'électricité n'a été en mesure d'obtenir l'accréditation de ses activités dans le cadre de la LEP — aucune. Aucun permis n'a été délivré, et aucune entreprise n'a été en mesure de conclure un accord de conservation.
Dans les cas les plus préoccupants, les mesures prises par les organismes de services publics pour favoriser une espèce ou un habitat peuvent en fait entraîner un risque juridique et une incertitude accrus pour l'organisme. Une loi visant à protéger les espèces et les habitats devrait inciter les entreprises à lancer des initiatives de ce genre, et non le contraire. Ce qui se passe actuellement n'est utile ni aux espèces en péril ni à l'industrie. Nous estimons qu'il est possible de modifier certaines sections de la LEP afin de corriger les problèmes sans compromettre l'efficacité de la loi. Nous sommes convaincus que nos propositions concernant deux secteurs précis — les mécanismes de conformité et une meilleure prise en compte des aspects socioéconomiques dans le processus décisionnel découlant de la LEP — permettront d'accroître la protection des espèces assurée par le gouvernement fédéral et de faire diminuer le risque commercial pour l'industrie.
Nous vous encourageons, au moment où vous examinez les éléments d'un plan national de conservation et la façon dont ce plan pourrait améliorer les initiatives actuelles de conservation des espèces et des habitats, à tenir compte des problèmes que pose actuellement la LEP et dont on ne peut faire fi selon nous. Un PNC visant à favoriser la conservation ne pourra pas être efficace si bon nombre des initiatives qu'il vise à favoriser continuent d'être minées par la LEP ou si leur statut juridique n'est pas clarifié dans la loi.
Si un plan national de conservation était lié à la LEP d'une façon qui permette de régler les problèmes actuels, nous serions tout à fait en faveur de son adoption.
Merci. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Je souhaite le bonjour aux membres du comité et aux invités.
Je m'appelle Rick Bates, et je suis directeur général de la Fédération canadienne de la faune. Mon collègue, James Page, est notre directeur du Programme des espèces en péril.
La Fédération canadienne de la faune est la plus importante organisation de conservation du Canada sur le plan de l'adhésion, avec plus de 300 000 membres. Les présidents des fédérations de la faune des 10 provinces et des deux territoires siègent à notre conseil d'administration. Ces fédérations comptent 260 000 membres de plus.
Nous faisons trois choses. Nous menons des activités de sensibilisation dans le but de promouvoir notre éthique de la conservation, des activités de défense des intérêts, dans le cadre desquels nous nous assurons que les politiques gouvernementales tiennent compte de la faune, et les activités d'intendance, c'est-à-dire de recherche ou d'application de solutions aux problèmes touchant la faune. La FCF dirige la mise en oeuvre de certains des programmes de sensibilisation à la faune les plus importants au Canada, dont les programmes Atout-faune, Petit poisson deviendra grand! et Sous zéro. Ces programmes offrent un contenu didactique approuvé dans l'ensemble des provinces et territoires du Canada.
Nous sommes la principale organisation non gouvernementale du domaine de la conservation des espèces en péril, ayant investi environ 500 000 $ par année au cours des dernières années à l'appui de projets touchant les espèces en péril.
Parmi nos travaux actuels de conservation, il y a la délimitation de l'habitat essentiel des oiseaux chanteurs de prairies, la rédaction d'un rapport de situation sur les espèces aquatiques envahissantes au Canada, l'exécution d'un programme unique d'intendance des lacs partout en Ontario et la mise au point d'un modèle unique d'utilisation des terres de la forêt boréale de l'Ouest, modèle qui va étayer le discours public sur l'urbanisation d'une région qui subit énormément de pression et qui va offrir une orientation stratégique en matière de planification de la conservation dans cette région. Nous fournissons également des analyses et des commentaires concernant les enjeux stratégiques importants, par exemple ceux qui ont trait à la Loi sur les pêches et à la Loi sur les espèces en péril.
Notre travail a trait aux espèces et aussi de façon très large aux terres. Nous faisons des travaux de planification et de recherche de portée générale. Mais nous faisons aussi du travail concret sur le terrain.
Nous sommes heureux de contribuer, au nom de tous nos membres, à l'étude du comité sur les façons dont un nouveau plan national de conservation pourrait renforcer la conservation des habitats au Canada. Nous tenons à féliciter le gouvernement d'avoir pris l'initiative de créer un plan national de conservation, ainsi que le comité, qui demande à d'autres intervenants des idées concernant la meilleure façon de renforcer la conservation des habitats.
Nos observations sont axées sur deux des questions du comité qui, selon nous, sont celles auxquelles nous pouvons le mieux répondre. Il s'agit des questions suivantes: « Comment le gouvernement fédéral pourrait-il accroître les efforts déployés en matière de conservation des habitats au Canada? » et « En matière de rétablissement d’une espèce, comment les pratiques exemplaires de gestion et les initiatives de gérance se comparent-elles avec les mesures normatives ou prescrites par le gouvernement? »
Nous allons formuler des conseils généraux ainsi que des recommandations précises dans les domaines visés par nos observations.
D'abord, comment le gouvernement fédéral pourrait-il accroître les efforts déployés en matière de conservation des habitats au Canada? Évidemment, des ressources naturelles sont principalement une compétence provinciale. Le gouvernement fédéral est responsable des oiseaux migrateurs, des poissons, des espèces en péril et des océans. Le plan national de conservation du gouvernement fédéral devrait être axé sur ces domaines, et surtout sur les lacunes dans ceux-ci sur le plan des services.
Une eau douce de qualité est par exemple importante pour la santé humaine, pour la production d'énergie, pour la transformation industrielle, pour le tourisme, pour l'agriculture et pour bien d'autres éléments fondamentaux de notre économie, de notre santé et de notre bien-être en tant que société. L'eau douce de surface ne compte que pour moins de 0,01 p. 100 de l'eau de la planète, mais les réserves essentielles d'eau douce sont très menacées par le drainage, la pollution et la surutilisation. Au Canada, environ 147 espèces aquatiques sont considérées comme étant en péril pour une raison ou pour une autre. Le réchauffement de la planète va continuer d'exercer une pression sur les réserves d'eau douce et les écosystèmes aquatiques.
Parmi les écosystèmes d'eau douce du Canada, il y a les milieux humides, et ceux-ci continuent de bénéficier d'un excellent soutien, grâce à l'engagement sur 25 ans de gouvernements et d'organisations non gouvernementales à l'égard du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. Nous sommes heureux que le gouvernement continue de soutenir ce programme.
Les Grands Lacs ont fait l'objet d'une excellente initiative bilatérale sur 25 ans visant le nettoyage de sites contaminés. Nous appuyons également l'engagement continu du gouvernement à l'égard de ce programme.
Le gouvernement a annoncé récemment qu'il s'engageait à verser 10 millions de dollars sur deux ans dans le cadre de projets liés aux pêches. Malgré cette aide, les milieux aquatiques comme les ruisseaux, les rivières et les lacs du Canada subissent des pressions énormes. Ce sont ces milieux qui nous fournissent la majeure partie de l'eau douce dont nous avons besoin, et nous avons été témoins du déclin marqué des stocks de saumon et de l'effondrement des stocks de poisson dans certains lacs. Pourtant, ce sont là des domaines qui retiennent assez peu l'attention lorsque vient le temps de fournir du soutien financier à long terme. Il y a par ailleurs un manque de vision stratégique, de planification connexe et de partenariats avec les organisations non gouvernementales pour ce qui est de la conservation des habitats aquatiques.
Nous avons donc une recommandation importante à formuler à l'intention du comité, c'est-à-dire que nous le prions de prendre des mesures pour corriger cette situation en appuyant l'élaboration d'un plan national pour la conservation de l'habitat du poisson dans le cadre du plan national de conservation global.
Les programmes relatifs à l'habitat d'un plan national de conservation devraient être dotés de certaines des caractéristiques de nos programmes de conservation les plus efficaces. Quelques-unes de nos initiatives de conservation ayant connu le plus grand succès au Canada ont certaines caractéristiques en commun. Il s'agit notamment d'une vision convaincante, de la détermination des habitats prioritaires, de l'établissement d'objectifs chiffrés et clairs et la prise d'engagements à long terme, c'est-à-dire pour au moins 25 ans. Ce sont également des initiatives intégrées avec d'autres ordres de gouvernement, mises en oeuvre en partenariat avec des ONG et l'industrie et axées sur des objectifs précis — par exemple, des buts comme le nombre de canards, le fait que toute la volée parvienne à destination, dans le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, ou encore le nettoyage de certains sites pollués dans le cadre de l'accord sur les Grands Lacs. Enfin, ce sont des initiatives axées sur l'écopaysage et les écosystèmes. Nous recommandons que les programmes qui feront partie du PNC, du plan national de conservation, intègrent ces principes.
Le PNC mentionne la création d'un réseau de zones protégées qui devaient au départ être des parcs. Celles-ci ont leur place, mais il y a beaucoup d'autres outils qui peuvent aussi être efficaces pour la conservation des habitats. Nous croyons qu'il est important d'utiliser une définition large de la gestion de la conservation, et nous recommandons donc que les terres conservées à l'aide d'autres outils, par exemple l'achat de propriétés, les servitudes, les ententes de gestion, les mesures d'incitation fiscales et d'autres mécanismes assurant la sécurité à long terme des habitats soient incluses dans le réseau des zones conservées.
En dressant la carte de toutes les zones conservées, le gouvernement pourra se faire une meilleure idée de leur orientation spatiale, des endroits où se trouvent les corridors de connectivité et de l'emplacement des propriétés de grande valeur. Cela lui permettra d'accroître l'effet des investissements dans la conservation en s'assurant que les fonds sont utilisés pour les zones les plus importantes.
Un autre élément important du plan de conservation devra être l'aide aux programmes de conservation transitoires, ainsi que le fait pour le gouvernement fédéral d'être plus proactif. La planification et la prise de mesures proactives peuvent permettre l'atteinte de résultats positifs dans le cadre d'un plan qui vient en aide à la faune ainsi qu'à l'industrie et à la société. Dans les régions où il y a beaucoup de terres qui appartiennent à l'État, par exemple, cela pourrait se faire par le soutien de plans régionaux de conservation. Ces plans devraient probablement être axés sur les bassins hydrographiques et appliqués en collaboration avec les provinces, puisque le gouvernement fédéral est responsable du poisson et de l'habitat du poisson, mais pas de la plupart des habitats terrestres ni des espèces qui ne sont pas en voie de disparition.
Des plans régionaux de conservation de ce genre peuvent permettre d'atteindre plusieurs objectifs, dont une clarté accrue pour l'industrie, de meilleurs résultats en matière de conservation dans les zones d'urbanisation et une meilleure compréhension des objectifs communs, comme le maintien de l'accès aux marchés ou peut-être l'acquisition de nouveaux accès au marché pour les industries de la région. Une mesure importante à prendre pour devenir moins réactif, ce serait que le plan national de conservation appuie une approche fondée sur les gains nets en matière de gestion de l'habitat dans le cadre de laquelle le principe selon lequel il faut éviter, réduire au minimum et atténuer les pertes d'habitat serait appliqué. Autrement dit, il s'agit d'abord d'éviter les pertes, ensuite de les réduire au minimum, puis, lorsque les pertes sont inévitables, de les atténuer en compensant pour restaurer et conserver les habitats similaires dans une proportion plus importante afin de réaliser un gain net d'habitats.
En guise de préparation à la présente séance, nous nous sommes penchés sur des mesures d'incitation économique et les programmes visant à promouvoir l'intendance au Canada, en Australie et aux États-Unis. Les instruments les plus couramment utilisés sont les subventions, les réductions d'impôt, les servitudes, les ventes aux enchères ou les demandes de soumission en matière de conservation, et diverses combinaisons de ces outils. Toutes ces choses sont courantes au Canada aussi. Nous avons toutefois observé trois choses au sujet de ces programmes dont il est selon nous important de tenir compte dans le processus d'élaboration d'un plan national de conservation.
Notre première observation concerne l'ampleur des mesures d'incitation. Il ne s'agit pas d'une analyse exhaustive, mais une constatation ressort de l'examen des programmes effectué jusqu'à maintenant: les programmes dans le cadre desquels sont offerts des mesures d'incitation ou des paiements quelconques aux États-Unis semblent offrir aux propriétaires fonciers une part plus élevée du coût de la mesure de conservation favorisée. Le Wildlife Habitat Incentive Program, par exemple, vise à améliorer, à protéger et à restaurer l'habitat de régions importantes, et il offre jusqu'à 90 p. 100 des frais engagés pour la mise en oeuvre des pratiques de conservation. Le montant versé va jusqu'à 50 000 $ par année par propriétaire foncier. Dans le cadre du Wetlands Reserve Program, qui concerne des servitudes permanentes, des servitudes de 30 ans et des ententes de partage des coûts de restauration, les paiements vont de 75 à 100 p. 100 du coût de restauration. Ce programme permet également des utilisations compatibles des terres, ainsi que l'agriculture industrielle. De la même façon, les crédits d'impôt offerts pour le don de servitudes aux États-Unis sont souvent plus importants que ceux qui sont accordés ici.
En outre, il y a les démarches axées sur le marché. Il existe deux outils de conservation de l'habitat axés sur le marché que nous aimerions porter à l'attention du comité. Il s'agit de programmes que nous ne cautionnons pas et dont nous n'avons pas rigoureusement examiné les tenants et les aboutissants, mais ils sont uniques en leur genre, et il vaut la peine d'envisager leur exécution au Canada.
Le premier programme consiste en un transfert de crédit d'impôt dont la nature est différente de celle des crédits d'impôt liés aux dons de servitude de conservation ou de propriété courants au Canada, dans la mesure où il s'agit d'un crédit d'impôt qui peut être transféré par le propriétaire foncier à une tierce partie, qu'il s'agisse d'un particulier ou d'une société.
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Merci, monsieur le président. Je remercie le comité de m'avoir invité ici aujourd'hui.
Je m'adresse à vous au nom de l'APFC, l'Association des produits forestiers du Canada, organisation nationale qui représente 19 sociétés du secteur du bois, des pâtes et du papier. Je suis accompagné de ma collègue Kate Lindsay, biologiste de la faune ou spécialiste en biologie de conservation, également de l'Association des produits forestiers du Canada.
Le secteur forestier emploie environ 230 000 personnes dans 200 collectivités du pays, surtout des collectivités rurales. Au Canada, les terres exploitées couvrent une superficie d'environ 230 millions d'hectares, dont plus ou moins 90 millions sont exploités de façon durable par des membres de l'APFC. Pour mettre les choses en contexte, je vous signale que cela représente à peu près deux fois et demie la superficie de l'Allemagne et approximativement deux fois la taille de la Suède. Je mentionne ces pays simplement pour vous donner un point de référence.
Vu la nature et l'ampleur des activités forestières et la manière dont elles sont menées au Canada, notre secteur est à même de jouer un rôle important dans le cadre des discussions touchant la gestion durable des ressources, et plus particulièrement la conservation et la durabilité sociale.
Je vais vous donner quelques exemples que j'utilise souvent pour illustrer ce que j'appelle l'éthique en matière de conservation — à laquelle on a fait allusion plus tôt — que s'est donnée le secteur forestier canadien. Ces exemples sont les suivants: la certification en matière de gestion forestière durable; les initiatives visant l'élaboration de principes de planification de la conservation qui tiennent compte de l'importance des zones entièrement protégées et des terres exploitées dans un contexte de conservation de l'habitat; le travail que nous effectuons à titre de signataires de l'Entente sur la forêt boréale canadienne, qui repose sur la reconnaissance de l'importance de la conservation et de la vitalité du secteur forestier; et enfin, le programme Vision 2020 de l'APFC, inscrit dans une perspective d'avenir.
Je vais vous dire quelques mots à propos de chacun de ces éléments.
Tout d'abord, la certification. En 2001, l'APFC a été la première association industrielle à exiger de chacun de ses membres qu'il fasse certifier ses activités forestières au moyen de l'un des trois systèmes nord-américains de certification en matière de gestion forestière durable. Ces systèmes sont administrés par l'Association canadienne de normalisation, la Sustainable Forestry Initiative — établie à l'extérieur des États-Unis — et le Forest Stewardship Council — qui a vu le jour au Canada, mais qui, pour l'essentiel, constitue un système d'envergure internationale. Ces trois programmes de certification sont d'une grande portée et offrent une certification relativement à toutes les normes de nature environnementale, sociale et économique en matière de gestion forestière.
Le Canada est le chef de file mondial au chapitre de la certification de la gestion forestière durable. La superficie des terres certifiées partout au Canada représente environ 150 millions d'hectares, soit à peu près 40 p. 100 des terres visées par une gestion forestière durable dans le monde. La certification soutient le cadre de réglementation déjà solide qui est en place au Canada. De fait, d'après une étude menée à l'Université Yale, les dispositions réglementaires législatives du Canada dans le secteur de la foresterie comptent parmi les plus rigoureuses du monde.
Il faut remplir de nombreuses exigences afin de se voir attribuer une certification. Celle qui présente peut-être le plus d'importance ou d'intérêt aux fins de la discussion d'aujourd'hui tient à l'obligation de préserver la biodiversité. Bien qu'ils énoncent cette exigence de manière quelque peu différente, les trois programmes de certification concordent en ce qui a trait à la nécessité de préserver les écosystèmes naturellement présents, l'habitat des espèces en péril et l'habitat présentant une grande valeur sur le plan de la conservation. Par le truchement de la certification, la notion de conservation est intégrée de fait dans les méthodes de foresterie que nous utilisons partout au Canada.
L'obtention de la certification s'assortit également d'exigences touchant la protection des zones riveraines ou des zones situées à proximité d'un cours d'eau; la protection et l'entretien de sites importants du point de vue biologique ou culturel; l'utilisation de pratiques de gestion fondées sur l'écosystème; et l'élaboration de programmes de recherche à long terme axés expressément sur la biodiversité. Tous ces éléments relatifs à la certification contribuent à la conservation des habitats importants.
Je vais maintenant vous dire quelques mots en ce qui concerne plus particulièrement la planification des activités de conservation... Au cours de la dernière décennie, notre industrie a mené — seule ou de concert avec des partenaires, dont certains sont présents ici aujourd'hui, comme l'Initiative boréale canadienne, Forêts Canada et Canards Illimités, pour n'en nommer que quelques-uns — des activités qui ont contribué à faire en sorte qu'une attention indispensable et appropriée soit accordée à la conservation et à l'intendance.
La gestion des zones protégées et la gestion durable des ressources sont des méthodes complémentaires de préservation de l'intégrité écologique. Les mesures de protection contribuent à la préservation des espèces et des fonctions mal connues et vulnérables, et nous fournissent des données écologiques de référence aux fins de comparaison. Les mesures de protection sont prises sur les terres où ont lieu des activités d'exploitation des ressources; il est donc essentiel qu'un plan exhaustif de conservation comporte également des mesures de gestion durable des ressources, lesquelles contribuent à soutenir les populations d'animaux sauvages, à faciliter les déplacements des espèces et des populations d'une zone protégée à l'autre et à préserver l'intégrité des systèmes aquatiques.
De surcroît, les plans de conservation orientent les processus d'aménagement du territoire, dans le cadre desquels des choix de nature sociale sont faits quant à la manière dont les terres doivent être affectées en vue de respecter des valeurs d'ordre écologique, économique et culturel. La planification de la conservation fait partie intégrante des activités quotidiennes des sociétés forestières. Dans les faits, la planification consiste à mettre le doigt sur les stratégies qui nous permettront d'établir un juste équilibre entre les considérations relatives à la préservation de l'intégrité écologique et celles liées à des facteurs socio-économiques.
Les initiatives en matière de certification et de planification de la conservation que je viens de mentionner sont menées dans le cadre d'une partie du travail que nous effectuons au titre de l'Entente sur la forêt boréale canadienne — l'EFBC —, accord historique qui visait à souligner l'inauguration d'une nouvelle ère de collaboration entre le secteur forestier et les organismes de protection de l'environnement. Cette entente vise quelque 76 millions d'hectares de terre situés partout au pays, ce qui fait d'elle l'entente de conservation et de commerce la plus importante jamais ratifiée dans le monde.
Sa mise en oeuvre a posé quelques difficultés, et continue de le faire. Toutefois, nous ne nous attendions pas à ce que l'élaboration d'une entente d'une telle complexité et d'une telle ampleur — elle vise à peu près tous les domaines, qu'il s'agisse des pratiques forestières, de la conservation des espèces, des zones protégées, des changements climatiques, de la diversité économique, de la prospérité du secteur ou de la reconnaissance des pratiques utilisées au Canada — soit une sinécure. Il y a eu des problèmes, et il y en aura encore. Cela dit, les travaux les plus exigeants peuvent bien souvent être aussi les plus gratifiants.
À ce jour, nous avons notamment réalisé un modèle conjoint de planification des mesures relatives au caribou. Eu égard à la Loi sur les espèces en péril, cela présente un grand intérêt à l'échelle nationale, et nous estimons qu'il s'agit du travail le plus complet réalisé à ce sujet. Un cadre semblable a été créé en vue d'élaborer des recommandations touchant les zones protégées. Ce cadre s'appuie sur des données scientifiques communes, et reconnaît que, au bout du compte, c'est aux gouvernements qu'il revient de prendre des décisions en matière d'aménagement du territoire.
Dans le nord-est de l'Ontario, un plan de conservation bénéfique pour tous a été élaboré. Ce plan protège le caribou tout en accroissant l'approvisionnement en bois des papeteries et des collectivités du Nord. À ce jour, ce plan a été soutenu par ses signataires, par les collectivités et par les Premières Nations. Nous espérons recevoir bientôt le soutien du gouvernement provincial en vue de sa mise en oeuvre.
Il s'agit là de quelques exemples d'activités menées dans le cadre de l'EFBC. Comme je l'ai indiqué, cela a exigé du temps et continuera d'en exiger, mais nous sommes certains que nous continuerons à obtenir des résultats.
En ce qui concerne les espèces en péril, conformément à la raison d'être des initiatives que j'ai mentionnées jusqu'à maintenant, l'APFC continue de participer à des activités liées à la législation fédérale, ce qui comprend celles visant la mise en oeuvre efficace de la Loi sur les espèces en péril. Dans les circonstances, nous sommes vivement intéressés par des mesures visant à élaborer une politique — ou à éclaircir une politique existante — en ce qui a trait à l'utilisation des mécanismes de conformité, par exemple les accords en matière de conservation, les permis de conservation et les crédits de conservation dont l'adoption est envisagée ou qui sont mentionnés dans la loi.
L'APFC est également favorable à ce que des liens plus solides et plus clairs soient établis entre les stratégies de rétablissement des espèces et les facteurs d'ordre socio-économique à mesure que les initiatives du gouvernement fédéral iront de l'avant.
Il convient de souligner, à la suite d'autres personnes ici présentes, que les activités de l'industrie forestière se déroulent principalement sur des terres domaniales provinciales. Nous croyons absolument que l'élaboration d'objectifs nationaux en matière de conservation serait bénéfique, mais nous tenons à mettre en évidence l'importance de mobiliser dans le cadre du processus les personnes qui prennent des décisions en matière de gestion des terres.
Pour terminer, je dirai quelques mots à propos de notre campagne intitulée Vision 2020. Le secteur forestier est en pleine mutation, et l'an dernier, nous avons lancé le programme Vision 2020 afin d'énoncer la manière dont nous entendons réaliser notre plein potentiel en tant que contributeur dynamique et visionnaire à l'économie canadienne. Vision 2020 comporte des objectifs ambitieux dans trois secteurs précis, à savoir les produits, les personnes et la performance.
Au chapitre des produits, l'objectif est de générer des activités économiques supplémentaires d'une valeur de 20 milliards de dollars grâce à des innovations et à la croissance des marchés. Sur le plan des personnes, l'objectif consiste à renouveler la main-d'oeuvre par l'embauche d'au moins 60 000 nouveaux employés, notamment des femmes, des Autochtones et des immigrants. En matière de rendement — volet qui présente le plus d'intérêt pour notre discussion d'aujourd'hui —, l'objectif est d'accroître de 35 p. 100 le rendement du secteur pour ce qui est de son empreinte environnementale.
L'APFC a dressé une liste de 12 paramètres au moyen desquels les membres de l'industrie s'évalueront eux-mêmes. Parmi ces paramètres, mentionnons les émissions de gaz à effet de serre, l'énergie, l'eau et, bien sûr, les pratiques de gestion. Il se trouve que les deux systèmes de mesure des pratiques de gestion forestières que nous avons retenus sont liés à la conservation de l'habitat.
Cela met fin à mon exposé. Je vous remercie. J'ai hâte de discuter avec vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leurs excellents témoignages d'aujourd'hui.
Je souhaite aussi féliciter les témoins de l'Association canadienne de l'électricité et de l'Association des produits forestiers du Canada d'avoir mis de l'avant le sujet de la lutte contre changements climatiques et d'en avoir souligné l'importance pour un plan de conservation national, plus précisément pour un plan de conservation des habitats terrestres.
À cet égard, je souligne que ce serait vraiment gênant si le rapport final ne comportait pas un chapitre complet consacré à l'importance de notre responsabilité en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. Selon moi, ceux-ci ont un impact direct sur les habitats. On n'a qu'à penser aux sécheresses, aux inondations et à d'autres phénomènes semblables que cela peut causer.
C'est pourquoi j'aimerais raconter une petite histoire liée à la lutte contre les changements climatiques.
En 2006, feu l'hon. Jack Layton a présenté un projet de loi. Celui-ci a dû être présenté de nouveau en 2009. Malheureusement, ce projet de loi présenté par un homme qui avait été élu démocratiquement a été rejeté par le Sénat dont les membres n'avaient pas été élus. C'est une question très importante pour le Nouveau Parti démocratique. Le résultat a été totalement antidémocratique. C'est la raison pour laquelle, même aujourd'hui, on est si fâchés contre le Sénat.
Récemment, ma collègue Megan Leslie a fait un excellent travail en présentant une motion qui explique comment une augmentation de 2 oC. pouvait être très dangereuse pour des compagnies comme les vôtres. Une telle augmentation peut avoir des effets sur votre production et votre productivité. Malheureusement, les autres partis ont encore voté contre la motion.
J'aimerais avoir le point de vue des témoins de l'Association canadienne de l'électricité et savoir en quoi la lutte contre les changements climatique est importante pour eux. Je pense, par exemple, aux bassins qui nécessitent un niveau d'eau acceptable. À cause des changements climatiques, je crois que les niveaux d'eau baissent de plus en plus et qu'il est plus difficile pour vous de faire des prévisions. C'est la même chose pour M. Hubert. En quoi les inondations et les sécheresses peuvent-elles nuire à vos activités?
Je vous laisse la parole.
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Il y a deux ou trois choses. Si vous élaborez un projet minier et qu'il y a des espèces en péril dans la région, l'évaluation environnementale fera la lumière sur la situation. La situation peut être rédhibitoire, selon sa nature, pour être honnête, mais l'évaluation environnementale permettra de faire la lumière d'une façon ou d'une autre.
Habituellement, si un projet minier est approuvé et qu'on entreprend la construction, il y a lieu de présumer que, dans le cadre du processus d'autorisation subséquent, on aura créé des mesures d'atténuation visant les espèces en péril. Mes commentaires relatifs à l'industrie minière et aux approches en matière de réglementation de la conservation des habitats et de l'exploitation minière tenaient pour l'essentiel aux projet dont l'empreinte est large, qu'il soit question d'espèces en péril ou non.
J'ai donné l'exemple de la mine de diamants Ekati, où on a réalisé un grand projet de détournement d'un ruisseau, pas pour protéger une espèce menacée, mais simplement pour contrebalancer la perte de certains habitats du poisson causée par la mine. À l'époque, on estimait que ces sommes d'argent considérables auraient été mieux employées près du site minier, pour véritablement accroître la population halieutique. Mais, selon l'application de la Loi sur les pêches dans ce cas particulier, les mesures devaient être prises sur le site minier proprement dit.
Quant aux effets de notre initiative d'exploitation minière durable, elle aide les entreprises à créer des systèmes pour intégrer la conservation de la biodiversité à leur planification, y compris l'étude du site minier et des environs, pour cerner les possibilités de contribuer à l'amélioration et à la protection de la biodiversité, en collaboration avec d'autres partenaires. Alors nous avons aidé à intégrer cela à la réflexion des mines sur les répercussions de leur activités sur l'écopaysage.
Des programmes, des initiatives ou des dispositions législatives qui misent sur cette tendance déjà existante à cerner les possibilités autour de la mine seraient très utiles. C'est là que des initiatives comme... Et nous en avons mentionné une ici, à savoir la mine de Rio Tinto au Labrador, qui a pu créer un partenariat avec Canards Illimités et d'autres intervenants pour prendre les dépôts de résidus accumulés au fil des ans dans un lac, les développer à nouveau et les transformer en quelque chose qui pourrait contribuer à l'amélioration de la biodiversité, à l'accroissement des populations de canards, à la création de nouveaux habitats pour le poisson, etc. Mais il faut permettre à cela de se produire, sortir un peu des sentiers battus.
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Merci, monsieur le président.
Au moins, j'aurai le temps qui m'est alloué. Je vous en remercie.
J'aimerais commencer par M. Hubert, de l'Association des produits forestiers du Canada.
Nous avons beaucoup entendu parler aujourd'hui de la souplesse liée à la réglementation et de la nécessité d'avoir une certaine souplesse. Je crois avoir un exemple pertinent dans mon parcours professionnel, et je suis certain que vous saurez très bien de quoi je parle. Cela concerne le FSC. J'ai travaillé dans le secteur des communications imprimées durant de nombreuses années avant de venir au Parlement. Le FSC est un bon exemple de situation où la souplesse... Je sais que ce n'est pas une réglementation gouvernementale comme telle, mais il s'agissait d'un organisme qui prenait des règlements. Or, ces règlements rendaient l'adaptation très difficile.
Pour vous donner un exemple, lorsqu'il a commencé à mettre en œuvre la certification FSC, le papier fabriqué à l'usine était conservé à l'écart dans l'usine, mais les règlements initiaux obligeaient l'expéditeur du produit à utiliser des véhicules distincts. Le papier devait être placé dans un wagon distinct. Lorsqu'il arrivait à l'entrepôt de papier, il devait être entreposé dans un espace complètement distinct, à l'écart des autres produits de papier de l'entrepôt. Si un camion arrivait à mon entreprise d'imprimerie et que j'avais 15 palettes de papier, dont cinq de papier certifié FSC et dix d'autre papier, il fallait faire venir deux camions distincts, car les palettes de papier non certifié risquaient de contaminer le produit certifié FSC. Et lorsque le produit arrivait à mon atelier, il fallait aménager un espace d'entreposage distinct pour veiller à ce que le papier certifié FSC ne soit pas contaminé. Pourtant, tous les paquets étaient emballés. Ils étaient tous emballés en palettes. Je ne crois pas qu'il n'y avait des insectes allant d'un type de papier à l'autre.
Mais des mesures d'adaptation ont été prises concernant le travail des imprimeurs avec le papier certifié FSC. Son coût était prohibitif. Cela ajoutait beaucoup au coût du produit. Il était très difficile de faire valoir aux entreprises canadiennes et nord-américaines qu'il s'agissait d'une bonne solution de rechange. La certification tenait à des pratiques d'intendance visant le secteur forestier qui sont très bonnes, mais elle ajoutait de 25 à 40 p. 100 au coût du produit.
Je me demande si vous pouvez nous dire si ce rajustement a eu des répercussions formidables. Je sais que, lorsque nous avons fait ces rajustements, lorsque nous nous sommes entretenus avec FSC à ce sujet et que nous lui avons indiqué que le coût était prohibitif, les rajustements prévus par la réglementation a donné lieu à une énorme utilisation du produit certifié FSC.
Pouvez-vous nous en parler?